[Blanc 2] Nuzlocke Blanc 2

Lien Originel
Il y a des millénaires, lorsqu' humains et pokemons commençaient à cohabiter, de nombreux liens d'amitié se tissèrent entre les deux espèces. Touché par ce genre de relation, le Dieu pokemon Arceus, être à l'origine de toute vie, se rendit sur Terre et observa de plus près les liens si forts qui pouvaient associer humains et pokemons, des être si différents… Constatant que la barrière du langage pouvait gêner cette relation, Arceus décida d'offrir un don aux humains les plus méritants et les plus bons : celui de pouvoir communiquer avec leurs amis pokemons. On appela ceci, le Lien Originel !
On remarqua alors que cette capacité se transmettait de génération en génération chez les humains, et permettait alors à de nombreuses amitié entre espèces de bénéficier de cette connexion magique.
Pourtant, la violence des humains finit par prendre le dessus et l'ère des dresseurs de pokémons commença, obligeant les pokemons à se battre entre pour savoir quel humain était le meilleur. Arceus, furieux de voir que le don qu'il avait offert servait uniquement pour faire du mal, leva alors une malédiction sur tous ceux qui possédaient le Lien originel : si un dresseur faisait combattre son pokemon, celui-ci pouvait en mourir, alors qu'il est normalement impossible que deux pokemons s’entre-tuent au cours d'un combat.
Se rendant compte de cela, la plupart des dresseurs possédant le don arrêtèrent de faire combattre leur pokémons, mais la mode des combats pokémons ne s'en alla pas pour autant, elle pris au contraire de plus en plus d'importance au fil des siècles. Quant au Lien Originel, il se fit de plus en plus rare tandis que les années passèrent, car le don sautait quelque fois plusieurs générations… Mais il ne disparut pas pour autant…  

Vieux Frères
Ses longs cheveux verts volaient allègrement au gré du vent, tandis que son regard décidé fixait les fenêtres du troisième étage de l'immeuble d'en face. Perché sur le toit de la maison et très concentré, il n'entendit pas son partenaire arriver derrière lui. Il fut alors surpris lorsque celui-ci déclara :

- « Alors Ghetis ? Prêt à en découdre ? »

Après s'être ressaisi, l'homme aux cheveux verts se retourna vers son interlocuteur, et révéla alors son visage fatigué, avec des cernes sous les yeux et un début de barbe. Pourtant, malgré cet air négligé, il avait une étonnante étincelle de détermination dans les yeux, et cela n'échappa pas à son ami :

- « Oh que oui ! Je reconnais ce regard ! Tu es plus que prêt ! »

- « J'attends ce moment depuis des jours Goyah... » Répondit alors Ghetis avec un soupçon de haine dans la voix.

Les deux amis devaient avoir un peu plus de vingts ans, et avaient grandis ensemble depuis plusieurs années. Bien qu'ils soient très différents dans leurs idéaux, ils étaient presque devenus inséparables. Goyah, était plus petit que Ghetis, et avait quant à lui des cheveux rouges avec des reflets orangés, mais ils avaient tous les deux le même genre de tignasse broussailleuse. La même détermination brillaient également dans leurs regards. Mais ce qui les avait lié depuis le début, c'était qu'ils possédaient tous les deux un don incroyable : celui de pouvoir communiquer avec les pokemons. En effet, les deux amis possédaient le lien originel en eux.
Ensemble, ils avaient traversé bien des épreuves qui avaient mis leur amitié à rude épreuve, et aujourd'hui allait aussi être un jour compliqué. Tous les deux sur le toit d'une maison de pierre, ils fixaient les fenêtres du troisième étage, là où a été signalé la cachette d'une bande de voyous qui agressaient les jeunes dresseurs et leur volaient leurs pokemons. Ce genre de personnages révulsaient les deux amis, qui comprenaient mieux que quiconque l'importance du lien entre un dresseur et son pokemon. Ghetis était beaucoup plus émotif que son partenaire, et il était envahit par une véritable colère noire depuis qu'il avait appris les agissements de cette bande de monstres, ce qui expliquait son état actuel. Goyah savait que si Ghetis mettait la main sur les voyous, il en ferait de la bouillie. Mais avant de foncer tête baissée dans ce bâtiment, Goyah voulait dire quelque chose à son ami :

- « Ghetis, je voulais te parler d'un projet que nous avions, mes pokemons et moi... »

- « Quelle idée tordue as-tu encore derrière la tête ? » Questionna le jeune homme aux cheveux verts, intrigué.

- « Je compte traverser la région d'Unys, rassembler les badges, puis défier la ligue pokemon ! » Répondit-il avec enthousiasme.

- « Oh, rien que ça ? » Répliqua sarcastiquement Ghetis, croyant à une plaisanterie.

- « Je ne plaisante pas ! Il est temps que moi et mes pokemons fassions réellement nos preuves, j'en ai besoin... »

- « Mais qu'est ce que tu racontes enfin ?! S'étonna son ami qui venait de comprendre que Goyah était sérieux. Si tu fais ça, tu vas perdre énormément de pokemons ! C'est trop dangereux pour nous, pour eux... »

- « Je sais ! Le coupa Goyah. Mais j'en ai longuement discuté avec mes pokemons, et ils sont du même avis que moi... »

Immédiatement, une lumière brilla depuis la ceinture de Ghetis, faisant apparaître une petit dragon noir et bleu à deux têtes : Diamat. Ce dernier avait pris la fâcheuse habitude de sortir tout seul de sa pokeball, sans y avoir été invité. Il grogna alors quelques bruits, compréhensibles uniquement par son dresseur :

- « Il n'a pas tort maître, on s'ennuie un peu par ici, vous êtes sûrement le dresseur le plus fort de cette ville… Partir à l'aventure ne nous ferait pas de mal. »

Ghetis semblait abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, alors il répliqua sur un ton énervé :

- « Mais enfin qu'est ce qu'il te prend à toi aussi ? C'est trop dangereux pour vous, se serait prendre des risques inutiles ! »

Diamat baissa timidement ses deux têtes, mais ne revint pas sur ses paroles. Alors que Ghetis allait continuer à crier sur son dragon, Goyah l'interrompit :

- « De toutes façons ma décision est prise mon ami, je pars ce soir dès que nous en avec fini avec ces voyous ! »

Ghetis soupira d'exaspération devant l'entêtement de son partenaire, et se contenta de faire rentre Diamat dans sa pokeball. Un rayon de lumière vint toucher le pokemon et il disparu ensuite, emporté dans la petite balle rouge et blanche. Goyah sourit en voyant cette scène, car il ne pouvait s'empêcher de penser que cela devait être la millième fois qu'il voyait ça, tellement Ghetis adorait son Diamat depuis son enfance. Il n'était encore qu'un Solochi à l'époque, mais c'était de loin le pokemon avec qui Ghetis était le plus proche, un lien quasiment indestructible. « Quasiment... » répéta intérieurement Goyah dans sa tête avant de fixer les vitres du bâtiment d'en face et de s'y diriger d'un pas décidé. Il ne pouvait pas savoir à quel point cela allait tout changer...

Drame d'enfance

5 ans après les événements de Noir et Blanc, dans la petite ville de Pavonnay…
Alion se réveillait avec difficulté en sentant la chaleur matinale prendre possession de la pièce. Ses cheveux bruns en bataille, il bailla bruyamment avant de se redresser, les paupières encore lourdes. Il remarqua qu'il n'avait pas vraiment bien dormi, sûrement à cause de son énième cauchemar de cette nuit. Comme tous les matins, la première chose qu'il voyait en se réveillant était une photo encadrée sur le mur de sa chambre, juste en face de son lit. Et comme à son habitude, Alion ne put s'empêcher de regarder la photo et de sentir une profonde tristesse au fond de son cœur ; comme une blessure qui ne s'était jamais refermée…
On pouvait observer en effet sur l'image, un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de dix ans, et qui affichait un sourire émerveillé. Alion se contempla sur cette photo, et se rappela alors qu'il n'avait pas sourit de cette manière depuis des années… La joie de vivre du jeune garçon était causée par un pokemon, qui dormait dans ses bras et se lovait contre son corps. Un chacripan… Son Chacripan…
Alion ne pouvais pas oublier la manière dont il avait perdu son seul et unique pokemon : il jouait tout simplement au dresseur pokemon avec son ami Marcus, qui habitait non loin de chez lui. Les deux amis avaient chacun un Chacripan que leur mère leur avait offert à leur anniversaire, qui tombait le même jour. Alors qu'il s'amusaient à faire combattre leur pokemon respectif l'un contre l'autre, pour faire comme les grands, une des attaques Griffe du Chacripan de Marcus blessa gravement celui de son ami, qui ne se releva jamais... À cet âge les deux enfants avaient mis du temps à comprendre que le pokemon n'avait pas simplement été mis K.O comme cela arrive normalement au cours d'un combat, mais avait bel et bien perdu la vie…
Cela avait été un véritable choc émotionnel pour le jeune garçon, qui avait mis des années à s'en remettre… enfin si on pouvait dire qu'il s'en était remis, car cette douleur ne l'avait jamais vraiment quitté…
Alion se rendit soudain compte qu'il ressassais encore de mauvais souvenir, et chassa ses pensées négatives en secouant la tête. Il pris ensuite une grande inspiration et avait sauté de son lit. Il vit que la matinée était bien avancée et se pressa de descendre au rez-de-chaussée car il avait rendez-vous avec Marcus, qui devait sûrement l'attendre depuis un moment.
Il s'habilla en vitesse puis descendit les escaliers en bois presque en courant. Passant à toute vitesse dans la cuisine, il attrapa un morceau de pain qui traînait sur la table et qui allait donc composer son petit déjeuner. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte et sortir de la maison, la voix de sa mère l'arrêta :

- « Attends Alion... »

Alion s'arrêta brusquement, surpris. Il se retourna vers sa mère qui était assise en tailleur dans le canapé, et qui le fixait avec un regard qu'il n'aimait pas trop : le regard qui voulait dire qu'elle avait une idée derrière la tête. Avant qu'il ne puisse la questionner sur le fait qu'elle n'était visiblement pas parti travailler aujourd'hui, elle enchaîna :

- « Dis moi fiston, connais-tu le Professeur Keteleeria ? » S'enthousiasma-t-elle.

- « Oui, j'en ai déjà entendu parler... » Marmonna Alion en guise de réponse, de plus en plus inquiet.

- « Haha, oui ! C'est une experte dans le domaine de la recherche sur les pokemons ! Et tu sais quoi ?! » Fit-elle avec un énorme sourire.

- « Nan... »

- « Et bien une de ses assistante passe ici à Pavonnay cet après-midi ! Et elle distribue des pokemons très rares à des gens qui voudraient se lancer dans le dressage ! C'est pas génial ? » S'exclama-t-elle avec conviction.

Mais son sourire disparut instantanément quand elle vit l'air sombre qu'affichait Alion. Ce dernier répliqua sur un ton tout aussi mauvais :

- « Et alors ? Pourquoi me dis-tu ça ? Je t'ai  déjà dit que ne veux pas avoir de pokemons ! Plus Jamais ! »

Sur ces mots, il claqua violemment la porte et sortit en trombe de la maison, les larmes aux yeux. La mère d'Alion savait bien qu'il ne s'était jamais vraiment remis de la perte de son premier pokemon, mais elle savait aussi qu'avant ce drame, devenir dresseur était son plus grand rêve : il avait les yeux qui brillaient dès qu'il parlait de combats pokemons. Depuis, elle n'avait jamais su réanimer cette étincelle dans son regard, ni même lui redonner sa joie de vivre. Elle avait essayé d’atténuer le choc, de lui dire que ce n'était pas sa faute, que le Chacripan avait une grave maladie depuis sa naissance, mais rien n'avait marché… La culpabilité le rongeait trop. Sa mère n'avait pas insisté, ne désirant pas continuer à lui mentir ainsi, car elle savait très bien de quoi il s'agissait en réalité…
Elle prit une grande inspiration et sortit son téléphone, il ne restait plus qu'une personne qui pouvait encore aider son fils : un vieil ami du père d'Alion…
Le jeune homme était sorti en courant, et faillit bousculer Marcus qui l'attendait un peu plus loin. Ce dernier fit un bond de surprise, avant de passer sa main dans ses cheveux noirs bleutés, tic qu'il avait depuis l'enfance.

- « Et bah alors frérot tu regardes plus où tu vas ou quoi ? » S'exclama-t-il après s'être remis de ses émotions.

- « Oui, désolé je t'avais pas vu... » Bafouilla Alion.

- « Haha, je comprends t'inquiètes pas ! Moi aussi je suis pressé de voir à quoi va ressembler ton pokemon ! » Rigola Marcus.

Puis, voyant l'incompréhension qu'affichait son interlocuteur, il se reprit :

- « Bah oui, l'assistante du prof… Ta mère t'en a pas parlé ? »

- « C'est toi qui est venu lui mettre cette idée en tête ?! » S'énerva Alion en lançant un regard noir à son meilleur ami.

- « Écoute Alion, faut passer à autre chose… Je comprends ce que tu ressens, moi aussi j'ai perdu mon Chacripan, ces chiens de la Team Plasma me l'ont volé il y a 5 ans! Mais je suis passé à autre chose... » Commença Marcus.

- « Tu comprends pas, c'est différent... » S'exaspéra Alion qui lui avait déjà expliqué des dizaines de fois la relation particulière qu'il entretenait avec son ancien pokemon.

- « Oui, je sais, tu lui parlais tout ça… Mais ça n'empêche pas que tu dois aller un peu de l'avant… J'ai tissé des nouveaux liens avec mon Vipelierre maintenant, tu peux le faire aussi... » Ajouta-t-il désespérément pour essayer de convaincre son ami, en vain.

Alion sentit la colère monter en lui. Il avait fait une croix sur les pokemons en même temps qu'il avait enterré son Chacripan. « Pourquoi personne n'était capable de comprendre ça ? » se demandait-il intérieurement. Avant que Marcus n'argumente de nouveau, Alion lui faussa compagnie en courant, les larmes prêtes à couler. Marcus savait où se rendait son ami, mais il décida de ne pas le suivre et préféra le laisser réfléchir seul. Faire un tour sur la route 19 l'aidait à se calmer en général...