[X] Afin que Justice soit faite!

- Permettez-moi de douter de vos propos mon très cher Coldheart.
La femme buvait tranquillement son thé assise à la terrasse du café Soleil, face à un homme, assez jeune, aux cheveux blancs, mi- longs, et à l’œil droit rouge, en effet son œil gauche était caché par une sorte de monocle dont la forme pouvait rappeler un Pyrax.
-Madame Dianthéa, comment pouvez-vous m’expliquer qu’un meurtre ait eu lieu, utilisant exactement le même mode opératoire que le vôtre lors de l’ancien temps, alors que cette affaire est restée secrète, et que seules cinq personnes, vous et moi compris, la connaissent ?
Elle reposa sa tasse et regarda l’albinos.
-Et ces trois personnes ?
-Mortes, le premier il y a trois ans, emporté par la maladie, le second fut dévoré par un Némélios sauvage alors qu’il braconnait l’an dernier, et le troisième s’est éteint à 75 ans il y a de cela six mois.
Et sur ces mots, l’étrange monocle commença à s’obscurcir.
Son interlocutrice soupira, comprenant que la situation n’était pas à son avantage et reprit la parole :
-Très bien, je ne souhaitais pas en arriver là, vos preuves m’ont convaincues et ce dernier argument est acceptable, toutefois je n’ai pas tuée cet homme, mais je sais qui l’a fait, je vous propose donc un marché : Partez dans la région et gagnez les huit badges, vainquez le Conseil des Quatres et affrontez moi, si vous parvenez à faire ce que peu ont réussi, alors vous apprendrez la vérité.
Coldheart commença alors à trembler et bredouilla d’énervement, et le monocle s’illumina, éblouissant Dianthéa qui dut cacher ses yeux à l’aide de sa main.
- Vous.. Vous croyez que cela, que ce n’est rien d’autre.. qu’un jeu ?!  Un homme est mort, et vous.. vous n’avez.. que ça à faire ? Me.. demander de relever le défi des badges ?
Il soupira, laissa son artefact reprendre une teinte normale, et repris calmement :
-Si je refuse ?
Et Dianthéa esquissa un sourire.
-Vous ne pouvez pas, en tant que Reine de Kalos je peux aisément vous faire assassiner vous savez ! Mais parlez-moi plutôt de cet étrange masque..
-Voyez-vous, mes cheveux, mes yeux, c’est de l’albinisme, ce monocle est magique et me permet de m’exposer à la lumière sans crainte, mais pour une raison que j’ignore, il semble lié à mes émotions et sa teinte diffère selon celles-ci.
-Je vois.. Bien, je pense qu’il est l’heure pour nous de nous dire au revoir, et au plaisir de vous revoir, futur challenger !
Elle se leva et s’en alla. Et à la table d’à côté, un homme reposa son journal sur la table et s’adressa à l’inspecteur :
-Ah ah, une sacrée femme qu’est Dianthéa ! T’aurais pu être plus sympa sur l’âge,  75 ans ?
-Augustin, mourir de vieillesse à 25 ans c’est tout sauf crédible. Bon, tu penses que je dois relever ce défi ?
Et le cinquième homme, celui qui était mort de vieillesse aux yeux de Dianthéa donna sa réponse.
-T’as le choix : tu crève peut-être ou tu crève surement, à toi de choisir mon vieux Froidcoeur !
Et sur ces mots, le professeur Augustin Platane déposa une Pokéball dans la main de son ami.
-Marisson, mâle.
Il déposa alors six Balls sur la table, et lui expliqua calmement  comment s’en servir.
-Passe chez moi demain, je te fournirai la paperasse avant de t’envoyer à Bourg Croquis, bonne enquête Froidcoeur !
Et alors que Augustin s’en allait, Volca Coldheart prit une cigarette, et l’alluma alors qu’il se levait pour retourner à son hôtel, espérant y trouver le repos afin d’être prêt pour demain, ou son aventure en tant que dresseur commencera d’une manière inattendue.

Un corps sans vie, étendu sur son fauteuil. Un champ de force autour, des hallucinations pour ceux qui s'en approchaient un peu trop. Tel était l'état de Beladonis quand l'unité spéciale est arrivée. Volca était étendu sur son lit, et repensait à ce mode opératoire, qu'il connaissait bien. Il n'avais toujours pas compris comment une tueuse en série avait pu devenir reine, mais bon, le système est étrange à Kalos.

«Pourquoi?» répétait-il à cette Pokéball, «Pourquoi ce «jeu» stupide?» disait-il à la sphère, s'adressant au Marisson qu'elle contenait, «Pourquoi ne m'a t-elle pas juste tout dit? Pourquoi ne m'as t-elle pas déjà fait assassiner? Elle en a les moyens, si elle le voulait, on aurait déjà retrouvé mon cadavre, et un légiste serait déjà dans un état grave..», car Volca se souvenait très bien de ce qu'il s'était passé il y a 10 ans, lorsqu'on avait retrouvé successivement les trois corps. Après les énormes difficultés pour ramener les corps, à cause du champ de force qui enveloppait chacun d'entre eux et les hallucinations, quatres légistes étaient morts, dont le père de Volca.

«Faut vraiment avoir rien à foutre de sa vie pour tuer des gens et remplacer leur coeur par un trou noir, hein?», racontait-il au Marisson, en riant. Et le jeune homme au cheveux blancs arctiques continuait de parler «Putain de Gardevoir. Je me demande quand même comment elle a fait pour en rechopper un assez fou pour suivre ses ordres macabres». Car Volca s'en souvenait, il l'avait tué lui même, ce Gardevoir.

Et le réveil sonna, 5H30 du matin. Volca n'avait pas dormi, il empoigna la Pokéball de celui qu'il avait surnommé Sanik, et s'en alla vers le laboratoire d'Augustin, pour faire ce qu'il y avait à faire, car il savait très bien ce qui allait arriver, ce pourquoi il se planta une seringue dans le bras, «j'espère que la sève de Chétiflor suffira à anésthésier mon bras assez longtemps» se disait-il, car le processus allait être assez douloureux pour ce bras. Et il sortit, marchant tranquillement dans la rue, et alluma sa cigarette sur le chemin, avant de libérer Sanik de sa Pokéball pour le laisser grimper sur son épaule, il était mieux qu'il commence à se lier à son nouveau compagnon de suite.

Et il arriva devant le laboratoire, et rentra après avoir au préalable détruit son mégot, grace à une minuscule flamme sortant de sa main droite, sous le regard époustouflé de Sanik, «Je t'expliquerai un autre jour» marmonna-t-il avant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment.