-Marlène ! Hurla Dan en se précipitant vers le bord de la falaise
Il vit son pokémon heurter brutalement les flots. Il resta immobile, priant pour voir son pokémon remonter ou apercevoir le moindre signe de vie. Une voix dans son esprit murmura que Marlène avait fait une chute de plus de 30 mètres et qu’il faudrait un miracle pour qu’elle ait survécu et soit encore en état de remonter à l’air libre, mais Dan la chassa rapidement. Marlène était son meilleur pokémon. Elle ne pouvait pas mourir. Elle ne pouvait pas disparaître de cette façon.
Le jeune homme entendit ses pokémons crier autour de lui, et instinctivement il les fit tous rentrer dans leur pokeball. Il ne voulait pas avoir à s’occuper d’eux, il devait se concentrer sur Marlène. Elle allait revenir et finir le combat.
Dan fixa la mer, mais il n’y avait pas le moindre signe de son pokemon. Au bout d’un moment une main se posa sur son épaule. Il se retourna et vit qu’un garçon c’était approché de lui.
« Tu devrais partir. Ca sert à rien de rester là. J’imagine que ça peut être difficile de perdre un pokémon mais ça arrive. Il faut pouvoir le supporter. Notre entraîneuse dit que dans ces situations…
-Arrête Luc, l’interrompit la dresseuse du goélise. C’est pas le moment.
Dan se tourna vers l’adolescente qui s’était approché. Pendant un instant il se sentit en colère. Tout était de la faute de cette fille. Elle avait tué Marlène. Mais ce sentiment disparu rapidement lorsqu’il observa l’adolescente. Celle-ci fixait le sol le teint blême. Son goélise se tenait à ses pieds et la regardait, l’air perdu. Dan serra les poings. Qu’était-il censé faire ? Haïr ces deux-là les attaquer et se venger sur eux ? Il en était incapable. Les larmes lui montèrent aux yeux, et le jeune homme, les essuya rapidement. Ce n’était pas le moment. Il ne voulait pas s’effondrer devant eux.
« Je… on devrait t’accompagner jusqu’a Relifac-le-Haut, dit l’adolescente en évitant son regard. Ca t’évitera d’autres combats. »
Dan hocha la tête sans un mot. Il n’avait pas l’énergie de discuter avec eux.
« Je suis désolé, marmonna l’adolescente lorsqu’il passa près d’elle ».
Dan ne répondit pas. Le trajet jusqu’a la ville se passa presque entièrement en silence. De temps en temps, Dan entendait les adolescents murmurer derrière lui, et sentait leurs regards dans son dos. Certains semblaient hésiter à aller lui parler, mais aucun n’osa. Cela convenait très bien à Dan. Il n’avait pas envie d’entendre quoi que ce soit d’eux.
Ils arrivèrent rapidement à Relifac le Haut. Dan allait partir de son côté sans un mot, mais la dresseuse du goélise le rattrapa rapidement.
« Pour ce qui c’est passer… Ca va aller ? Je suis vraiment désolé tu sais. Je ne voulais pas…
Dan lui tourna le dos sans un mot.
-Tu sais, commença un autre garçon, c’est normal que ça arrive quand on est dresseur. Il est important d’être préparé à prendre des risques et à perdre des pokémons si nécessaire. C’est de cette façon que qu’on peut progresser et…
Ne voulant pas en entendre plus et n’ayant pas l’énergie de répondre Dan s’éloigna d’un pas vif, et se rendit au laboratoire de l’ami du professeur Platane. Il donna ses pokeball à l’homme qui lui ouvrit la porte, et fila, marmonnant qu’il avait quelque chose à faire. Il devrait expliquer ce qui c’était passé : le professeur Platane lui avait demandé de lui faire un rapport et il devrait lui avouer la mort de Marlène. Il devrait aussi voir comment allaient ses autres pokémons, les aider à tenir le choc. Mais pour l’instant il n’avait pas le courage de s’occuper de tout cela. Il voulait être seul.
Il trouva rapidement un petit parc désert à quelques rues du laboratoire. Il y entra, se laissa tomber contre un mur et éclata en sanglot. Marlène était morte. Son dernier cri résonnait encore à ses oreilles. Il revit la scène. Marlène, confuse avait eu du mal à attaquer, mais elle avait voulu continuer le combat. Dan avait choisi de lui faire confiance. Après tout Marlène n’avait jamais perdu. Dan serra les poingts. Si seulement il avait changé de pokémon...
Dan continua à pleurer jusqu’a ce qu’il sente un regard posé sur lui. Il releva les yeux et se retrouva face à de grands yeux bleus et un museau brun, entourés d’une crinière flamboyante. Le némélios l’observa quelques secondes, puis se retourna et quitta le parc. Après quelques minutes, il revient, accompagné d’un homme aux cheveux roux semblables à une crinière. Celui-ci vint vers Dan
« Ça va jeune homme ? Demanda t’il en s’asseyant près de lui »
Surpris, Dan mis quelques secondes à réagir. Que lui voulait cet homme ? Rapidement, il se reprit et essuya ses larmes. Il ne voulait pas montrer ses émotions devant un inconnu, et encore moins entamer une conversation à ce sujet. Le mieux était sans doute d’avoir l’air normal et de partir rapidement.
-Je vais bien monsieur ne vous inquiéter pas.
-Hm… Tu es Dan je me trompe ?
Le jeune homme se raidit, un air incrédule sur son visage. Comment cet homme connaissait-il son nom ?
- Je vais prendre ta réaction pour un oui, dit l’homme en esquissant un sourire amusé. J’imagine que je dois paraître étrange en venant te parler ainsi, alors je vais te donner quelques explications. Mon nom est Lysandre, et je suis un ami du professeur Platane. C’est lui qui m’a parlé de toi et de ton voyage, et c’est pour cela que j’ai décidé de venir te rencontrer.
-Le professeur m’avait parlé de vous, se souvint Dan
- Vraiment ? J’imagine qu’il t’a raconté notre histoire. Tu sais que j’étais dans la même situation que toi il y a quelques années… Tu viens de perdre un de tes compagnons n’est-ce pas ?
Dan sentit les larmes monter à ses yeux et ne parvint pas à les retenir.
-Elle s’appelait Marlène, murmura-t-il entre deux sanglots. C’était une boguérisse, mon premier pokémon.
-Je suis désolé, dit Lysandre en lui posant la main sur l’épaule. Tu veux en parler ?
Dan lui raconta tout ce qui s’était passé : la rencontre avec les dresseurs, le début du combat, la confusion, et la chute de Marlène. Il finit par se calmer peu à peu. Remettre les choses en ordre lui faisait du bien.
A la fin de son récit, Lysandre hocha la tête et soupira
-Je vois. Je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé. Je sais ce que ça fait de perdre un pokémon.
-C’est ma faute, reprit Dan après quelque seconde de silence. J’aurais du…
Dan fut interrompu par un grondement sourd, et vit que le némélios, le foudroyait du regard.
-Du calme Léo, dit Lysandre en se levant pour aller caresser son pokémon. Excuse-le. Léo était déjà avec moi à l’époque ou j’ai affronté la ligue. Lui aussi il a déjà perdu des camarades. Et il n’a jamais aimé qu’on se morfonde après une mort… Je crois qu’il perçoit cela comme une sorte de trahison. Il a besoin d’avoir le sentiment que les morts ont servi à quelque chose, alors il n’aime pas qu’on reste à ressasser le passé. Il préfère avancer, et il tient à ce que les autres fassent de même.
-Avancer ? Si je fais ça je vais juste causer plus de mort. Je n’ai pas les compétences pour me battre et protéger mes pokémons. Vous pouvez comprendre ça non ? Après tout vous aussi vous avez renoncé.
Une lueur de colère passa furtivement dans les yeux de Lysandre.
-Je n’ai pas abandonné. Je souhaite toujours faire tomber cette ligue et j’y travaille actuellement. J’utilise seulement de nouvelles méthodes… Je ne sais pas ce que tu comptes faire pour le moment Dan, et pour être honnête je n’ai aucun conseil à te donner : il n’y a pas de bonne chose à faire après la mort d’un pokémon. Je tiens juste à te dire une chose : tu n’es pas obligé de renoncer à ce que tu fais. Tu as peut-être fait une erreur mais cela ne fait pas de toi un mauvais dresseur. Et cette erreur ne te rend pas entièrement responsable de la mort de Marlène. Si c’est ce que tu souhaites rien ne t’empêche de continuer à te battre avec tes pokemons. Tu ne les conduiras pas nécessairement à leur mort.
-Merci.
-Bon je vais y aller, dit l’homme. Tu devrais retourner auprès de tes pokémons, ils doivent t’attendre. Oh et quoi que tu décides de faire : viens me voir près de la plage demain matin. Je pourrais t’aider à t’entrainer. Même si tu décides de rentrer chez toi, tu risques de croiser des pokémons sauvages, alors mieux vaut être aussi prêt que possible.
Dan accepta d’un hochement de tête et se leva à son tour. Il se sentait mieux. Discuter avec l’homme lui avait fait du bien, et il se sentait prêt à annoncer la mort de Marlène au professeur.
Après leur arrivée au laboratoire de Relifac-le-Haut, les pokémons de Dan s’étaient rassemblés dans un coin tranquille. Posée sur une branche Stella observait ses camarades. L’athmosphère était sombre. Étoile pleurait tandis que Memory, Sahara et Thémis tentaient de l’apaiser. Marianne restait à côté d’eux, timide, mais tentait parfois d’aider à s’occuper d’Etoile. Stella détourna le regard, et croisa celui d’Horizon, qui se tenait tranquillement assis, sans montrer aucune émotion. À l’écart de tous Green était prostrée et fixait le sol sans un mot. L’incident l’affectait presque autant qu’Etoile. Stella se souvint que les deux avaient été élevés au même endroit. Elles n’avaient pas semblé particulièrement proches, mais Green devait tout de même être en état de choc.
Stella sentit qu’elle devait lui parler. Elle ne pouvait pas laisser quelqu’un dans cet état, surtout quand tout le monde s’activait et tentait de soutenir ces camarades. Cependant elle se sentait incapable de bouger. Elle aurait voulu dire quelque chose pour aider, mais elle ne savait pas quoi. Alors elle continua simplement à fixer Green, en espérant que ça allait aller mieux.
« Stella, l’appela Thémis depuis le sol. Tout va bien ?
La prismillon s’aperçut qu’Étoile semblait s’être un peu calmé. Seul Memory était restée près d’elle.
- Ça va, répondit Stella en allant se poser près de Thémis.
- T’es sûre ? Tu as l’air ailleurs. Tu sais si tu veux en parler je suis là. Je sais que ça peut être un choc de voir un camarade mou...
-C’est bon ne t’en fait pas. Moi ça va je ne suis pas affecté par l’incident. En fait… Tu devrais aller voir Green, ajouta-t-elle après un instant d’hésitation.
La sapereau se tourna vers l’endroit que lui indiquait Stella, et sembla comprendre. Elle alla s’assoir à côté de la bulbizarre. La prismillon soupira. L’ambiance ici commençait à lui peser. Elle devrait sans doute aller faire un tour.
Stella déploya ses ailes et s’envola, allant voleter près du toit du laboratoire. Elle ne devait pas trop s’éloigner, mais cela lui faisait du bien d’être un peu seule. Elle repensa à ce que Thémis lui avait dit. Apparemment la sapereau s’inquiétait pour elle. C’était curieux. Après tout Stella n’avait pas de raison d’être affecté par les évènements. Elle n’était pas proche de Marlène contrairement à Etoile ou Green. Elle n’avait pas de raison de ressentir quoi que ce soit.
Stella leva les yeux pour observer les nuages, s’amusant à chercher des formes. Au-dessus d’elle un arbre semblait se tomber peu à peu. Juste à côté un dragon à trois pattes s’envolait, se dirigeant vers une mer de nuage. À l’est, les vagues de cette mer allaient se briser contre une montagne. Se briser comme les os de Marlène s’étaient brisés en heurtant l’eau.
Stella secoua la tête. Elle ne devait pas penser à ça. Mais depuis l’incident, ce genre d’image ne cessait d’apparaître dans son esprit : un cri de terreur, des os brisés, un corps flottant, le visage à moitié dévoré par les carvanhas… Stella avait beau tenter de chasser ces pensées de son esprit, elles revenaient toujours.
La prismillon se posa pour reprendre ses esprits. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si perturbée. Elle avait espéré qu’être seule l’aiderait à se sentir mieux, mais les pensées ne disparaissaient pas. Elle hésita à retourner auprès des autres, mais elle ne serait pas mieux là-bas. Elle n’aimait pas voir les gens pleurer. Et puis il y avait quelque chose d’étrange dans le groupe. C’était probablement l’absence de Marlène. Stella n’aimait pas beaucoup la boguérisse, mais elle devait admettre que son départ laissait un vide.
Tu devras t’habituer à son absence, dit une petite voix dans sa tête. Elle ne reviendra plus. En pensant cela Stella sentit comme un poids dans son abdomen. Elle n’avait pas vraiment de raison d’être triste de la mort de Marlène. Pourtant elle sentait que la boguérisse lui manquerait. La prismillon soupira. Si même elle ressentait cela, ça devait être encore pire pour les autres. Elle secoua la tête. Elle ne devait pas rester là à se morfondre. Elle devait retourner auprès de son équipe, et faire ce qu’elle pouvait pour les aider. Même si elle ne saait pas quoi leur dire maintenant, elle trouverait bien un moyen de faire quelque chose.
Le reste de la soirée se passa dans une ambiance morose. Les pleurs c’étaient calmés, mais aucun des pokémons n’avait le cœur à parler. Leur dresseur rentra et tenta de leur dire quelques mots pour les consoler de la mort de Marlène, sans grands résultats. Finalement, ils allèrent se coucher. Seul Horizon resta éveillé. Il attendait.
Quelques heures plus tard l’absol entendit un long hurlement. Il se leva, s’assura rapidement que tous les autres dormaient, et fila hors du laboratoire. Sortant de la ville, il courut vers les montagnes. Deux autres hurlements retentirent, l’aidant à se guider. En quelques minutes il atteignit le point de rendez-vous.
Là-bas, un autre absol l’attendait. Une longue cicatrice traversait son visage, allant de son œuil gauche à son cou. Horizon s’inclina devant lui. C’était Torak, le chef de son clan.
« Ta camarade n’est pas avec toi, observa celui-ci.
-Il y a eu… des complications, répondit Horizon en se raidissant. Elle a été blessée et capturée par un dresseur. Elle n’a probablement pas pu entendre l’appel.
-Raconte moi ce qui s’est passé. Comment c’est passé la mission ?
Le jeune absol résuma la situation, et ce qui c’était passé depuis que Torak leur avait confié la mission. Lui et une de ses camarades étaient censés se rendre à la grotte scintillante. Apparement le chef avait le pressentiment que quelque chose d’étrange se passait là-bas. Les deux absols avaient ordre de voir quelle était la situation et de stopper toute activité qui leur semblait louche. Dès leur arrivée, ils avaient senti que la situation était sérieuse. L’aura de malheur qui entourait la grotte était là plus forte qu’Horizon ait jamais vue. Pourtant, à première vue, tout semblait normal. Les quelques humains aux alentours vaquaient à leurs occupations habituelles, et les pokémons vivant près de l’entrée de la grotte ne semblaient pas avoir été dérangés.
Au fond de la grotte, des humains en rouges semblaient chercher quelques choses. La puissance de l’aura s’amplifiait autour d’eux, comme s’ils étaient liés à une immense catastrophe. Cela aurait dû avertir les deux absols du danger. Cependant, les humains étaient peu nombreux et ne semblaient pas si forts, alors Horizon avait décidé de les affronter. Il n’aimait pas l’admettre mais cela avait été une grave erreur de jugement. Certes les humains étaient peu nombreux, mais tous avaient au moins trois pokémons. Les deux absols s’étaient vite retrouvés submergés par le nombre, et la présence de plusieurs types combats les défavorisait. Ils avaient dû fuir, et deux des humains les avaient poursuivis, les forçant à se séparer.
Bien sûr Horizon n’avait jamais eu réellement l’intention d’abandonner. Il avait pris quelques heures de repos pour soigner ses blessures, puis était retourné à l’entrée de la grotte. Il savait que sa camarade serait également là-bas. Ensembles, ils pourraient établir un nouveau plan d’attaque, et chasser les humains. Cependant, en arrivant devant la grotte, il avait vu sa camarade encore blessée et retenue par deux humains. Sans réfléchir une seule seconde, il l’avait aidé à fuir, et les deux avaient pénétré dans la grotte. Ils n’avaient pas eu le temps d’établir un plan de bataille, mais ils se débrouilleraient. Après tout, ils connaissaient déjà leurs ennemis, et ceux-ci ne s’attendraient sans doute pas à un second combat.
Pour une raison ou une autre, les deux jeunes humains les avaient suivis dans la grotte et avait eux aussi participé aux combats, leur permettant de se débarrasser rapidement de leurs adversaires. Cependant, leur pressentiment ne disparaissait pas, et les deux absols avaient vite compris que leur travail n’était pas fini. Ils s’étaient donc dirigé vers le fond de la grotte. C’était à ce moment qu’Horizon avait perdue sa camarade de vue. Il avait entendu les humains la rattraper et supposait qu’elle avait été capturée. Cela importait peu. La priorité était de terminer la mission, et elle était trop blessée pour être réellement utile.
Arrivé au fond de la grotte, il s’était retrouvé devant deux hommes. L’un avait fui, emportant avec lui d’étranges pierres. Horizon avait ensuite, avec l’aide du jeune dresseur, vaincu le Steelix de l’autre homme, le faisant fuir.
Au fur et à mesure du récit, Horizon baissa les yeux, de plus en plus tendu. La mission était réussie. Cependant, en racontant toute l’histoire, il s’apercevait que ce n’était pas vraiment grâce à lui. Sans la présence des deux jeunes humains, il était peu probable qu’il réussit à vaincre le Steelix. De plus, lui et sa camarade s’étaient laissé capturées. Tentant de masquer sa nervosité, il continua son récit. Torak, écouta, figé comme une statue et ne montrant pas la moindre émotion. Lorsqu’Horizon eut terminé, il ferma les yeux et resta silencieux un long moment, réfléchissant. Le jeune absol était de plus en plus tendu, mais il n’osa pas l’interrompre.
« À quoi ressemblait les deux pierres que l’homme a emportées ? Demanda finalement Torak
-Hum… Pour être honnête, je ne les ait vu que de loin. La seule chose que j’ai remarqué c’est qu’elles brillaient.
Torak hocha la tête et réfléchit quelques instants. Puis il se tourna de nouveau vers Horizon. Il s’approcha et renifla sa fourrure. Le jeune absol se raidit mais ne bougea pas. Son aîné finit par s’éloigner et se rassit
-Tu peux considérer cette mission comme terminée, dit-il. J’ai maintenant une autre tache à de confier. Je suis allé en ville aujourd’hui, car j’avais un pressentiment concernant un homme. En le suivant j’ai croisé un jeune garçon. Mes sensations sont moins fortes, mais je crois que lui aussi sera lié à une catastrophe. J’ai senti l’odeur de ce garçon sur toi. C’est lui qui t’a capturé. Tu vas donc continuer à le suivre. »
Horizon accepta, sans dire un mot, et son chef lui fit signe de partir. Dès qu’il fut hors de porter de voix, il poussa un soupir agacé. Il avait entièrement confiance en Torak, et jamais il ne dérogerait à un ordre. Cependant, il ne pouvait s’empêcher d’être mécontent de sa nouvelle mission. Il allait devoir rester avec un gamin pendant des jours, obéir a des ordres stupides et mener des combats inutiles, parce que dans quelque mois son dresseur serait lié de loin à une catastrophe. Si son chef avait une intuition, il était évident qu’il fallait suivre le jeune homme, mais était-il vraiment nécessaire de faire semblant d’être son pokémon ? Un absol comme lui n’avait-il pas mieux à faire que de participer aux jeux des enfants humains ? Horizon secoua la tête. Il pouvait se plaindre, mais il devait obéir de toute façon. La seule chose qu’il pouvait espérer c’est que quelque chose lié aux pressentiments de Torak se produirait rapidement, afin qu’il puisse régler la situation et s’occuper d’une tâche plus importante.
Absol, retourna en ville, et passa silencieusement par-dessus les grilles du laboratoire. Il s’apprêtait à retrouver les autres pokémons, lorsqu’il entendit qu’on l’appelait. Se retournant, il se retrouva face à la prismillon de l’équipe, qui l’observait, une lueur soupçonneuse dans le regard.
« J’étais simplement parti prendre l’air parce que je n’arrivais pas à dormir, dit-il avant que celle-ci n’ait le temps d’ouvrir la bouche. Je ne suis pas partie loin.
-Je t’ai suivi. Je sais ou tu étais, et je t’ai vu parler à ton congénère. Si ça peut te rassurer j’étais trop loin pour entendre.
Horizon écarquilla les yeux.
-Je… tu dormais. J’avais vérifié.
-Apparemment, tu as mal regardé. Je t’ai vu partir.
Les deux pokémons restèrent silencieux un moment. Horizon, scruta la prismillon. Celle-ci fixait un caillou sur sa gauche tout en se lissant les ailes avec ses antennes. L’absol avait beau essayer, il ne parvenait pas à lire ses intentions. N’y tenant plus, il finit par briser le silence :
-Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi m’avoir suivi.
- Eh bien, lorsque je t’ai vu partir, je me doutais que tu sortiras de la ville. Il y a pas mal de pokémons sauvages, dehors, surtout la nuit, alors je me suis, alors je me suis dit qu’il fallait mieux te suivre, juste au cas où tu aurais des ennuis. Tu semblais vouloir rester seul, alors, j’ai préféré te laisser tranquille et me tenir loin. Si je te dis maintenant que je t’ai suivi, c’est par principe : je n’aime pas l’idée d’espionner quelqu’un.
Surpris par la réponse, Horizon mit plusieurs secondes à organiser ses pensées
-Alors premièrement, je sais me débrouiller seul et je n’ai pas besoin d’un garde du corps. Et…
-Marlène aurait sans doute dit la même chose, le coupa la prismillon.
L’absol se tut, mal à l’aise. La mort de la boguérisse avait beaucoup affecté les autres pokémons. Évidemment, ils auraient en théorie, dû être capable d’aller de l’avant, et de ne pas laisser leur sentiment guider leurs actes. La mort était toujours un risque et il fallait être capable de gérer son deuil sans perdre de vue ses objectifs. Cependant, Horizon ne pouvait pas vraiment leur reprocher de ne pas y parvenir. Il se souvenait trop bien de l’état dans lequel il était la première fois qu’il avait vu quelqu’un mourir.
-Tu sais, si je voulais te protéger ce n’est pas vraiment pour toi, repris Stella. C’est aussi pour les autres. Personne n’a besoin d’un deuxième mort en ce moment.
-Je… je comprends.
Les deux pokémons passèrent encore un moment à se regarder en silence. Stella finit par partir, souhaitant au passage une bonne nuit à l’absol. Celui-ci resta immobile un moment, songeur. Maintenant il allait devoir suivre cette équipe. Il avait d’abord pensé se limiter strictement à cela, et rester à l’écart de tout ce qui se passait dans le groupe. Mais en y réfléchissant, il se dit qu’il devrait peut-être les aider. Il n’était pas membre de cette équipe, et il quitterait sans doute bientôt les autres, mais rien de lui interdisait de donner un coup de main si besoin. Après tout, il y avait peu de chance que cela entre en contradiction avec sa mission.
- Pokemons:
Thémis (sapereau route 2)
Stella (prismillon Forêt de Neuvartault)
Etoile (azurill route 3)
Green (bulbizarre, Illumis)
Maria (psytigri route 6)
Memory (Mediddika cave connecterre)
Horizon (absol route 7)
Sahara (onix, grotte étincelante)
PC:
Dalhia (rozbouton route 4)
Charlie (Coufarel route 5)
Aragon (Mascaïman route 9)
Winston (Ptyranidur Roche-sur-Gliffe)
Morts:
Marlène (Marisson Quarellis)