| | [Vert Feuille] Mechamon Iris | |
| Katsu
Dresseur
Nature : Timide
Niveau : 25
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| Sujet: [Vert Feuille] Mechamon Iris Dim 5 Fév 2023 - 17:03 | |
| Rappel du premier message :Bonjour à tous et a toutes. C'est après de nombreux échecs du coté des nuzlocke illustrés que me voici, parmi les gens qui font des mots. Mais bref, ça tous le monde s'en fout. Si vous êtes la c'est probablement car vous êtes interessés par: Mechamon Iris. Une série mêlant drama, méca, humour et quelques déssins pour le plaisir ! Mechamon Iris est un Nuzlocke se passant dans la région de Kanto, sur le jeu Pokémon Vert Feuille. La rom aillant été randomisée pour plus de fun in game. Les pokémon utilisés et rencontrés dans le jeu sont ici remplacés par des personnages et des mécas. Le récit à été écrit dans un style très léger afin que les gens aillant la phobie de lettres puissent respirer. Bref, BONNE LECTURE ! (cliquez sur le logo en bas de mes messages afin d'accéder au blog de Mechamon Iris, servant de base de donnée regroupant tous les chapitres.)- Chapitre 0:
Chapitre 0 - Aux portes des ténèbres
Rouge.
Alors que je reprennais doucement connaissance, le monde autour de moi avait changé de couleur, prenant une teinte cramoisie.
Mon corps me fait si mal. J’arrive à peine à respirer. Et tout est si flou. Mon champ de vision est tellement réduit que j’ai l’impression de regarder le monde à travers une fente. Ah…Je crois que mon œil droit est foutu.
L’intérieur de mon cockpit est dans un état déplorable. Des morceaux de métal tordus ou brisés. Je n’arrive même plus à retrouver le tableau de bord dans ce bordel sans fin.
De toute façon je ne peux même pas bouger, mes membres ne répondent plus. Je ne sais même pas si le haut et le bas de mon corps sont toujours connectés.
Merde…
Ma vision devient encore plus floue tandis que mon envie de pleurer augmente.
Je n’ai jamais remis en question les ordres qui m’étaient destinés. Ma vie à toujours été celle des autres. Ce corps qui est en train de mourir dans les débris d’un méca pulvérisé…n’a jamais été le mien. Alors pourquoi…
Pourquoi est-ce que je ne veux pas mourir ?
Alors que je compte les derniers battements de mon cœur, des images défilent dans ma tête. L’horizon au-delà des plages de Carmin sur Mer. Le volcan de Cramois'île. Les arcades de Céladopole. Le pont pépite d’Azuria…
Il y a tant de choses que je veux faire.
Il y a tant de choses que je veux voir.
Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Il est trop tard maintenant..
KLONK–-
Alors que mes yeux se fermaient, acceptant ce qui semblait être ma fin, un bruit sourd retentit autour de moi.
J’ouvris doucement mon œil, pour voir une lumière éblouissante s’infiltrant dans les ténèbres du cockpit via un énorme trou.
J’ai déjà entendu parler d’histoires de vie après la mort, mais n’y ai jamais prêté attention…Est-ce que je perd la raison ?
Soudain, la silhouette d’une femme vien faire son apparition a contre jour, face au trou. Alors que celle-ci se rapproche, mes dernières forces me lâchent.
La dernière image que je verrais avant de sombrer dans les abysses sera celle d’une bouche s’ouvrant à quelques centimètres de mon visage…
…comme pour me dévorer.
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Katsu
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Jeu 21 Mar 2024 - 15:03 | |
| Bonjour à tous ! En ce début de Printemps, Mechamon Iris reviens avec un nouveau chapitre ainsi QUE LE PRIX DE MEILLEUR NUZLOCKE 2022/2023 !!!! (Je suis lourd ? Désolé......) Je tenais juste a remercier encore une fois tout ceux qui ont votés pour ce nuzlocke. Sachez que vos retours sont précieux pour moi. D'ailleurs j'ai pris en compte les retours de ceux qui ont dis que j'abusais peut-être avec le gras, je me suis donc retenu d'en mettre trop dans ce chapitre, vous me direz ce que vous en pensez Bref, sans plus attendre, voici la suite ! - Chapitre 33:
V - Parmanie Chapitre 33 - Dans les ténèbres immaculées Deux semaines se sont écoulées depuis notre arrivée à Parmanie. Et bien que ces deux semaines aient été relativement calmes, sans qu’aucun événement ne vienne perturber notre nouveau quotidien, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine agitation dans l’air. Il ne faut pas que je baisse ma garde. Aujourd’hui, ma routine se poursuit. Ayant fini de jouer aux profs avec les deux pré-ados turbulentes, je marche dans les rues du village, en direction d’un endroit où manger avant d’enfiler ma casquette d’homme à tout faire. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il aura fallu autant de temps à Anzu pour réussir à faire bouger son mecha sans le faire tomber… Ce n’est qu’une gamine, mais sa personnalité rend vraiment les choses difficiles. Et ce, encore plus avec Ember à côté. Bref. Maintenant qu’elle sait se déplacer en mode bipède, il est peut-être temps de lui enseigner les subtilités du mode quadrupède. Ensuite, elle devra apprendre à se battre dans les deux modes… Combien de semaines cela va encore nous prendre ? Sans parler de son équivalent au Flare mod : Le Umbre mod. J’attends qu’elle maîtrise son Soldat en état normal avant que l'on ne s’attarde dessus. Mais le fait est que si ce mode diffère trop de celui que j’utilise habituellement, alors je ne saurais pas comment la guider. Alors que mes pas s’alourdissent à l’idée de faire face à un avenir aussi incertain que terrifiant, une voix familière me parvient. “Ah.” Erika. Elle est juste là, en face de moi, aux côtés d’un groupe de personnes âgées. J’aimerais l’ignorer et poursuivre cette journée parfaitement banale, mais son regard indique qu’elle m’a vu… Et qu’elle attend une réaction de ma part. Ne pas lui donner le peu d’attention qu’elle attends de moi serait stupide. Après tout, nous sommes en froid depuis quatorze jours maintenant. Il serait temps de tourner la page. “Qu’est-ce que tu fais ?” “Oh. Euh… Je parlais avec ces gens.” Les vieilles du village se regardent toutes entre elles, d’un air suspect face à notre difficulté à communiquer. Après un silence beaucoup trop long, je décide de reprendre ma route, laissant Erika derrière moi, lui souhaitant une bonne journée au passage. Cependant, une autre personne, encore plus âgée que les autres, sort lentement du bâtiment face auquel Erika se trouve. En me voyant partir, la vieille se met à hurler. “HITOMI ?!” …?!Mon cœur se resserre soudainement, forçant mes jambes à s’arrêter net. Je ressens des sueurs froides parcourir ma peau tandis que ma gorge se noue. C.. Ce n’est probablement qu'un malentendu… Ressaisis-toi, Azul. “Cela faisait si longtemps que tu ne nous avais pas rendu visite, ma petite Hitomi !” Dit-elle, crapahutant dans ma direction. Mes mains tremblent… Stop… “Mais non, Fuyuko ! Tu vois bien que c’est un homme ! Il s’appelle Azul !! C’est un ami d’Erika, et il a aidé ton fils a retourner le terrain après la cueillette des piments, l’autre jour !” Une des dames accompagnant ma cousine l'interrompt dans sa course, rappelant mamie à la raison. “Oh… Excusez-moi. Ma vue n’est plus ce qu’elle était.” “...Pas de soucis.” Mon pouls se calme enfin. Cette grand-mère m’a totalement prise au dépourvu. Je suppose que le prénom Hitomi n’est pas si rare ici. Je veux dire, le clan Fuschia partage pas mal de points communs culturels avec Johto après tout… Soudain, je ressens une main se poser sur mon dos. En me retournant, je vois le visage d’Erika. Elle semble inquiète. “Ça va…?” Elle a vu mon inconfort ? Je pensais pourtant avoir bien maîtrisé mes émotions… “Tu n’as pas encore mangé, pas vrai ? Je peux me joindre à toi ?” “...Fais comme bon te chante.” Le village de Parmanie ne comprend pas beaucoup de restaurants. Le nombre se compte sur les doigts d’une main. Sur un seul doigt même. Il existe d’autres endroits où on peut commander de la nourriture, mais aucun ne sert des « vrais plats ». Bref, installés au fond de la salle avec Erika, nous commandons le plat du jour. La nourriture ne tarde pas à arriver à notre table. “Tu manges toujours ici, pas vrai ?” J’acquiesce en réponse à la jeune fille, commençant à entamer ma part de quiche. “Les ouvriers du village mangent tous ici. C’est un bon endroit pour créer des liens.” En prononçant cette phrase, mon regard se perd en direction du groupe d’ouvriers avec qui je mange habituellement. Ils me regardent tous en riant bêtement, sifflant par moment. L’un d’entre eux me lançant un clin d'œil. Qu’est-ce que je suis censé en déduire…? “Je comprends ce que tu veux dire. Personnellement, j’ai pris l’habitude de manger avec les anciennes du village. Elles ont toujours plein d’histoires intéressantes à raconter !” “Elles semblent t’apprécier, en effet.” “C’est surtout car je fais partie du clan Kimono. Depuis toujours, nos deux clans entretiennent une relation amicale. Il n’est pas si rare qu’une des nôtres passe par ici lors de son apprentissage.” Je vois qu’elle n’a pas chômé. Lorsque nous sommes arrivés, Erika ne savait même pas que cet endroit existait. Et maintenant elle en sait beaucoup plus que moi à propos de ce village. Mais maintenant qu’elle en parle, j’en arrive à me demander si ce qu’il s’est produit tout à l'heure, avec la vieille dame, n’était qu’une coïncidence… Et si cette Hitomi dont elle parlait était un membre du clan Kimono, également…? “Woah ! Leurs quiches sont délicieuses !” L’exclamation de joie d’Erika vis-à-vis de la nourriture me ramène à la réalité. Je ferais mieux de manger avant que la mienne ne refroidisse. “Au fait, Ember a été acceptée dans l’école du village, non ?” “Depuis une semaine maintenant.” La jeune femme commence alors à paniquer, une bouchée de sa tarte cherchant à l’assassiner semblerait-il. Je lui tends son verre d’eau, qu’elle s’empresse de vider, avant de hurler. “UNE SEMAINE ?!” “Erika… Tu me fais honte.” Son visage s’empourpre tandis qu’elle s’essuie la bouche avec sa serviette, dans un geste qui la ferait presque passer pour une fille noble. Un léger « désolé » s’étouffant dans le morceau de papier posé contre ses lèvres. “Ember déprime depuis que nous avons quitté la capitale. D’où le fait qu’elle ne t’en ait pas parlé.” Ses couleurs s’estompent peu à peu, tandis que le silence s’installe de nouveau à notre table. Il n’est pas dur d’imaginer ce à quoi elle pense actuellement. Et franchement, je ne connais pas les mots qui seront capables de la convaincre qu’elle ne doit pas culpabiliser. Cependant, pour ma propre conscience, je décide quand même de tenter ma chance. “Nous sommes des fugitifs de base. Ce qui est arrivé à Céladopole n’a fait que précipiter l’inévitable. Alors ne t’en fais pas. Elle finira par s’y faire.” Ne semblant pas plus rassurée, Erika me répond avec un sourire forcé, le tout en détournant le regard. “J’essaierais quand même de lui en parler…” Alors que la jeune Kimono prononce ces mots, son regard s’illumine à nouveau. Il semblerait qu’elle ait reçu une illumination venue de nulle part. “Mais oui ! Je devrais lui raconter les histoires que j’ai entendues de la part des aînées du village ! La connaissant, ça devrait la booster un bon coup !!” Je ne suis pas sûr que des ragots de vieux puissent stimuler une gamine comme Ember… Erika regarde à droite et à gauche, la rendant beaucoup trop suspecte. Elle se penche alors sur la table afin de me chuchoter la suite de son histoire. “Elles m’ont dit que c’était un secret dans le village, mais apparemment, le clan Kimono ne servirait pas que de pont entre les Fuschia et Johto. As-tu déjà entendu parler du « Spectrum » ?” J’ignore si ce qu’elle essaie de dire est réel ou non, mais si c’est bel et bien une vraie info, cela me semble être le pire endroit pour en parler. Attrapant un morceau de sa quiche avec ma fourchette, je m’empresse d’enfoncer celui-ci dans sa bouche à l’instant où celle-ci se décide de l’ouvrir à nouveau. Évidemment, le morceau est beaucoup trop gros pour qu’elle puisse oser parler la bouche pleine. Les sifflements intensifs et les applaudissements des ouvriers m’aident ensuite à couvrir le bruit de ce que je vais chuchoter en retour à mon idiote de cousine. “Erika, les informations concernant le clan Fuschia sont toutes confidentielles. Elles ne sont pas censées sortir du village. Peu importe les raisons qui ont poussé ces vieilles à te parler de ces choses-là, tu dois faire très attention à ce que tu dis, et à l’endroit où tu les dis.” Essayant de ravaler sa salive, la jeune fille finit par engloutir l’énorme morceau de quiche avec lequel je la bâillonnais. Cette fois-ci, son visage devint rapidement bleu. Ce sera au tour de mon verre d’eau de lui sauver la vie… Après ce repas riche en émotion (durant lequel j’ai quand même frôlé la mort deux fois…), je décide de me promener au niveau des bordures du village. Depuis que je suis ici, il y a comme une atmosphère de vacances dans l’air. Je passe mes journées soit à réviser, soit à jouer aux cartes avec les femmes âgées du village, écoutant leurs histoires avec grand intérêt. Cela faisait un moment que mon cœur ne s’était pas submergé dans cette douce sensation d’excitation. Mais aujourd’hui, j’ai de nouveau ressenti cette émotion. Durant le repas. Lorsqu’Azul m’a prévenu du danger que je courais en partageant les informations obtenues à Parmanie. Alors qu’une peur inconnue s’empare de moi, je m’arrête, posant une main sur ma poitrine. Est-ce que ce n’est pas malsain… De se sentir aussi bien face au péril ? J’ai l’impression que si je ne me contrôle pas, mes émotions risqueraient de prendre le dessus, m’incitant à faire quelque chose de vraiment stupide. Tournant mon regard en direction de la forêt, mon esprit se perd dans l’épais brouillard qui la recouvre. Cet endroit est réputé pour être le lieu le plus dangereux du pays… … …… ……… BADUMP—Urgh…! Je tombe à genoux, une main tenant toujours ma poitrine tandis que l’autre empêche le haut de mon corps de rencontrer le sol. Mon souffle se saccade alors qu’une forte sensation acide me brûle la gorge. J’ai envie de pleurer tant j’ai honte… Honte de cette femme vulgaire et pitoyable que je suis en train de devenir. Je ferais mieux de rentrer et reprendre mes cahiers. Il faut que je m’occupe l’esprit le plus possible. “Erika ? Tu ne viens pas jouer ?”
“Je peux pas…”
“Pourquoi ?”
“Mes grandes sœurs ont dit que je suis trop imp…euh… importante ?”
“Imprudente, tu veux dire ?”
“Oui ! Ça !”
“Mais tes sœurs sont à Johto. Et puis je suis là pour m’assurer que tout se passe bien.”Mes yeux s’ouvrent lentement, tandis que la douce lumière du crépuscule tente désespérément de s'infiltrer dans la pièce. “Azul…” Bercée à la fois par l’ambiance relaxante de la pièce, ainsi que mon envie de retourner dans ce rêve, je referme mes yeux, serrant mon cahier contre moi. Hein…? Mon cahier ? Je me suis endormie sans avoir révisé une seule ligne ?! Comment vais-je faire pour dormir ce soir ?!! Je lance mon regard en direction de l’horloge murale. Dix-neuf heures cinquante. C’est étrange… J’ai l’impression que personne n’est à la maison à part moi. Et après vérification, mes doutes se confirment. Je suis seule. Est-ce qu’ils sont partis manger à l’extérieur ? J’ai un mauvais pressentiment… En sortant, je tombe nez à nez avec mon cousin. Ember n’est pas avec lui… Et à en croire l’expression sur son visage, il ne semble être au courant de rien. “Azul, tu sais où est Ember ?” Son regard s'assombrit rapidement, tandis que l’ambiance devient de plus en plus lourde. “Elle n’est pas rentrée ?” “J’ai fouillé toute la maison. Aucune trace d’elle.” Le jeune homme serre le poing, retenant sa frustration. Soudain, après avoir crié “merde”, il se retourne et part en courant dans les rues du village. Je ferais mieux de l’aider à la chercher ! Après avoir enfilé mes bottes, je pars dans la direction opposée. Si Azul cherche dans le village, alors je vais voir au niveau des bordures. “Ember ?! Où es-tu ?!!” Les minutes défilent tandis que je crie le nom de la jeune fille tout en restant alerte. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé… Et si une personne mal intentionnée l'avait kidnappée ? …Ok, non. Elle ne se laisserait pas faire. Surtout, maintenant qu’elle peut faire appel au Proto-Vyzard. Puisque nous n’avons pas encore vu son Soldat survoler les environs, cela veut probablement dire qu’elle est en sécurité. Mais dans ce cas… Ah ! Ember !! J’arrête mon cheminement de pensée, voyant que la fille que je recherche se trouve en face de moi, à une trentaine de mètres. Elle semble fixer quelque chose dans la forêt, et avant que je n’ai le temps de l’appeler à nouveau, celle-ci se met à courir en direction des bois. “Ember ! Non !!!” Je tente de la poursuivre, mais cette gamine est vraiment trop rapide. Nous nous enfonçons toutes les deux dans la brume. Il ne me faut que quelques secondes pour que je la perde totalement de vue. “Bon sang… EMBER !!!” Il faut que je me calme et que je réfléchisse. Ma vue est totalement obstruée, il faut donc que je me guide avec autre chose. Mon ouïe peut-être ? Pas sûr que ce soit vraiment mieux… Cette forêt est un véritable champ de mines. Le moindre faux pas pourrait me valoir une chute vers ma mort. Un instant. Ce que je viens de dire s’applique aussi à Ember ! Et je ne pense pas que son robot soit capable de la sauver d’un tel destin. Vite ! Il faut que je la retrouve ! . .. … Cela fait plus de deux heures maintenant que je marche dans ces ténèbres blanchâtres. Je suis épuisée. Physiquement et mentalement. Pourquoi l’ai-je suivie dans cette fichue forêt…? C’était stupide de ma part. Le choix logique aurait été d’appeler de l’aide. Mes jambes refusent d’obéir à mes ordres. Elles me font trop mal. Et lorsque je tente désespérément de soulever l’une d’entre elles avec mes mains afin de forcer un pas, mon équilibre se brise totalement, me faisant tomber au sol. … C’est étrange. Bien que je sois en danger, mon coeur ne s’emballe pas. Je pense savoir… Ce n’est pas une aventure. Cette situation n’est que le fruit de ma bêtise. Il n’y a rien d’excitant ici. Et si je meurs dans ces bois, je n'apporterais que des soucis aux autres. Comme d’habitude… Chris et Claire ont disparu. Ember a tout perdu. Azul se tue à la tâche. Tout ça, c’est de ma faute. Je pourris la vie de ceux qui m’entourent. Car je suis stupide, et faible. Me mettant en boule sur le sol, je laisse mes larmes me chauffer les joues lors de leur passage sur celles-ci. Le temps défile, et je n’ai toujours pas bougé d’un centimètre. Enfermée dans ma bulle de désespoir, je fixe la brume, mes larmes séchées depuis longtemps, chuchotant en boucle les noms de ceux qui me sont chers d’une voix cassée. “Mais tes sœurs sont à Johto. Et puis je suis là pour m’assurer que tout se passe bien.”“Azul… Merci d’être là pour moi…” “Tu m’as fait part de tes sentiments, alors je te partage les miens également. À mes yeux, tu n’es rien de plus qu’une inconnue”“Je vois… tu dis cela pour me protéger, pas vrai…?” “Tu fais partie des quelques personnes que je souhaite protéger par-dessus tout, Erika. C’est pourquoi je ne t’échangerais jamais contre qui que ce soit.”“...azul… Je suis tellement désolée…” Depuis que nous sommes enfants, il a toujours été de mon côté, peu importe que j'ai raison ou tort. Il a toujours été un symbole d’espoir pour moi. Si quelqu’un devait me trouver dans cette forêt maudite, ce serait certainement lui… Mais au fond, je ne sais pas si je souhaite réellement être sauvée. Après tout, qu’est-ce qui m’attends en dehors de ces bois ? Une vie sans mes amies, dans laquelle je ne suis qu’un fardeau pour Azul et Ember. Une vie dans laquelle je dois répondre aux expectations de l’Académie. Du clan. Ces femmes qui ont déjà décidé pour moi de ce dont serait fait mon destin. “Une gamine ? Hey ! Qu’est-ce que tu fous ici ?” Cette voix… Ce n’est pas celle d’Azul. Je lève le regard en direction du son, les bruits de pas de ce qui semble être le propriétaire de ce timbre gras. Rapidement, le corps d’un colosse s’extirpe de la brume. Une véritable montagne de muscles. Son visage semble sculpté dans la roche, avec une mâchoire carrée et des yeux enfoncés. Il arbore un air fatigué dans son regard, ses cheveux blonds et sales retombant sur son visage. “Qui êtes-vous ? Vous ne faites pas partie du clan Fuschia.” “Je vois que tu connais le clan Fuschia. Mais tu ne sembles pas en faire partie non plus. T’es une de leurs invitées, gamine ?” Je suis trop fatiguée pour réfléchir. Et de toute façon, les chances pour que quelqu’un d’autre me retrouve sont minces. Autant lui expliquer la situation… “Je suis un membre du clan Kimono. Malheureusement, j’ai été suffisamment stupide pour poursuivre une gamine dans cette forêt, et maintenant me voilà perdue.” Le regard de l’inconnu s'assombrit en écoutant mon histoire. Comme si j’avais prononcé un mot qui ne lui plaît pas. “Ce serait con que le clan Kimono perde un de ses membres à Kanto. Nous avons suffisamment d’emmerdes comme ça.” En saisissant mon bras, celui-ci me tire afin de me forcer à me lever. Malgré le fait que je n’aie pas bougé depuis un moment, je ressens une vive douleur dans mes muscles, me rappelant de la raison pour laquelle j’étais au sol à la base. “Tu as mal ? Tant mieux, cela veut dire que tu es toujours en vie.” Il n’a techniquement pas tort, mais j’aurais aimé avoir un peu plus de considération de sa part… Alors que je m'apprête à lui redemander son nom, une nouvelle voix, plus jeune, retentit non loin. “Major ! Nous avons un rapport du clan Fuschia ! La bataille de ce soir est annulée dû à un accident du côté du village !” Major ? “Le Spectrum ne viendra pas… C’est bien ma veine. Contactez-les et dites-leur qu’on a trouvé une gamine Kimono. Qu’ils nous donnent un point de rendez-vous.” Le Spectrum ? Un instant, qui sont ces gens ?! Après avoir attendu de très longues minutes dans un silence pesant, le messager de tout à l'heure revient avec une réponse du village. Le major me force à marcher avec lui et deux autres hommes vêtus d’un habit d'entraînement militaire, en direction du point de rendez-vous. Je précise bien qu’il me force, car s’il ne me criait pas dessus pour que j’avance, j’aurais probablement déjà abandonné six fois en vue du sentiment de torture que me procure le simple fait de marcher. Alors que nous évoluons dans cette fumée pâle, je prends conscience de leur capacité à traverser cet endroit. C’est comme s’ils connaissaient la forêt par cœur. Azul aussi semblait bien connaître la topologie de la forêt lorsque nous l’avons traversé, la première fois. Il est peut-être un peu tard pour m’en rendre compte, mais je suis vraiment entourée de personnes incroyables. “Nous y voilà.” Suivant les mots du major, soudain, l’air se purifie. Nous sommes entrés dans une zone où le brouillard est beaucoup moins épais. Cette clairière… ce ne serait pas l’endroit où nous avons été accueillis la première fois ? Ah ! Au centre de celle-ci, baignant sous la lumière lunaire, se trouve un homme encapuché. Mais je le reconnais malgré tout. Il s’agit d’Azul ! “On vous a ramené la gamine.” Azul ne répond pas, ce qui semble énerver le major, qui me fait quand même signe d’avancer. La distance nous séparant est un enfer à parcourir, mais je parviens quand même à trouver la force nécessaire, en moi, pour rejoindre le jeune homme. Une fois à ses côtés, je tente de m’excuser, mais il me fait signe de ne rien dire pour le moment. D’un mouvement de la tête, Azul remercie le major et ses hommes. Mais l’homme blond ne semble pas satisfait. “Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime pas beaucoup votre attitude. C’est comme si vous cachiez quelque chose.” Voyant qu'il ne répond toujours pas, le major tente de se rapprocher, mais deux ombres sortant des bois l’intercepte. Ce sont des ninjas du village ! Frustré, le militaire fait un pas en arrière, donnant l’ordre à ses hommes de se replier, le tout sans lâcher Azul du regard. Une fois partis, les deux ninjas retournent à leur poste, nous laissant seuls dans la clairière. “......” “...Désolée. Je ne fais que te causer des soucis…” “Effectivement.” La voix du jeune homme est froide. Plus que d’habitude. Je peux sentir qu’il est en colère. Pendant quelques secondes, un silence pesant s’installe. Ces quelques instants suffisent pour que mes pensées sombres ressurgissent. Mais la voix d’Azul finit par briser ce silence. “Le clan Fuschia ne semble pas vouloir vous en tenir rigueur. Ni à toi, ni à Ember. Mais ils m’ont demandé de ne plus vous laisser seules.” J’ai honte… Une fois de plus, c’est lui qui paie les conséquences de mes… un instant ! “Ember ! Elle va bien ?!” “Quelqu’un du clan l’a trouvée alors qu’elle dormait dans la forêt. Je n’ai pas encore eu le temps de lui parler.” Je soupire, à la fois car je suis rassurée qu’elle aille bien, mais aussi d'exaspération. J’ai bien l’intention de lui en toucher deux mots également… “Allez. Rentrons.” Sur ces mots, le jeune homme plie ses genoux, tendant ses bras en bas de son dos. Cette posture… Est-ce qu’il veut me porter ?! “Ah ?! Euh… T’en fais pas ! Je vais marcher !!” Son regard azuré, perçant l’obscurité nocturne, se bloque sur le mien. Je vois. Il a remarqué que je souffrais lorsque j’ai marché dans sa direction, tout à l'heure. “Dépêche-toi avant que je ne change d’avis.” Le ton dans sa voix est toujours aussi froid, témoignant de son impatience. Mes joues me brûlent de gêne, mais je devrais accepter avant qu’il ne s’énerve… Et puis mes jambes me font vraiment mal. Bercée par le son du vent sur les feuillages, je repose ma tête sur le dos d’Azul. Mon cœur bat si fort que c'en est presque douloureux. Est-ce une sorte d’aventure que je suis en train de vivre à cet instant précis ? Je ne comprends pas totalement… “A.. Azul… Tu me le dis si je suis trop lourde, hein…?” “Tu as un poids parfaitement normal pour une fille de ton âge.” “Ce n’est pas ce que je voulais dire…” Mon visage s’empourpre davantage alors qu’il ne semble pas comprendre la position dans laquelle il me met actuellement. Sérieusement, est-ce que ce garçon a déjà été gêné, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie ? Je décide donc de changer de sujet. Si je ne me calme pas, j’ai peur de faire une crise cardiaque… “Dis, pourquoi tu n’as pas répondu lorsque le major te parlait tout à l’heure ? Tu connais son groupe ?” Le jeune homme reste silencieux quelques secondes, comme s’il était perdu dans ses propres pensées. “Je sais qui ils sont, oui. Et surtout, ils savent qui je suis.” C’est donc pour cela qu’il ne disait rien ? Par peur qu’ils reconnaissent sa voix ? Je me demande ce qu’il s’est passé entre lui et le major pour qu’Azul soit autant sur la défensive. “Ce sont tes ennemis ?” “J’en sais rien. Et je n’ai pas envie de savoir.” Il serait peut-être plus sage de parler d’autre chose. Après un long moment de réflexion, je reprends conscience de la situation actuelle. Azul est venu me chercher en pleine nuit, dans la forêt, faisant face à des gens qu’il n’aime pas, et maintenant, il se retrouve à devoir me porter jusqu’au village. Et j’ose être heureuse de vivre ce soi-disant moment d’intimité en sa compagnie ? Je suis vraiment une femme pathétique… “Azul… pose-moi s’il te plaît…” “Nous sommes bientôt arrivés.” Je serre mes mains sur ses épaules, mon visage se déformant dans une expression de tristesse et de colère envers ma propre personne. “J’en ai marre d’être un poids mort…” “Tu n’es pas un poids mort, Erika.” Ma voix s’enfonce de plus en plus dans ma gorge, alors que je sens mes yeux se remplir de larmes à nouveau. “C’est faux…” “Si c’était faux, tu ne serais pas autant aimée. Tu es une fille gentille et courageuse. Il est vrai que ça ne te ferait pas de mal de réfléchir un peu plus avant d’agir, mais tu es encore en train de grandir en tant que personne.” Azul…? D'où est-ce qu’il sort tous ces compliments ? “Bref. Tente d’apprendre de tes erreurs. C’est la chose la plus importante à faire si tu souhaites t’améliorer.” … “Merci…” Posant de nouveau mon visage contre son dos, je laisse le tissu de sa veste absorber mes larmes. Pour une raison que j’ignore, j’aimerais qu’un jour il puisse être fier de moi. À partir de demain, j’essaierais de devenir une meilleure version de moi-même.
- Réponse à Bubuyog:
- Bubuyog a écrit:
- J’ai tout rattrapé !
OMG BUBU - Bubuyog a écrit:
- Très très sympa, j’aime beaucoup la séparation en actes selon les villes, à chaque fois il se passe des trucs nouveaux ! Et les personnages sont très chouettes aussi, la narration partagée marche vraiment bien, chacun a sa personnalité qui ressort.
Merci ! C'est pas toujours facile de faire ressortir la personnalité du narrateur quand celui-ci ne s'appelle pas Ember mdrrr, du coup je suis content que tu valides ce point ! - Bubuyog a écrit:
- De ce que j’ai compris, c’est une histoire qui te tient à coeur, et ça se ressent : même si la narration est parfois un poil trop … spontanée ? (Je sais pas trop comment le décrire, c’est peut-être l’usage du gras et l’absence de narration dans les dialogues ? Je suis pas calée en écriture )
Je t'avoue ne pas trop comprendre ce que tu entends pas spontanée, je suis désolé. Mais j'ai quand même pris en compte la remarque sur le gras. Gobou m'avais déjà souligné ce point et j'avais dis que d'autres lecteurs (des amis en dehors du forum) n'y voyaient pas un inconvénient, mais plutôt quelque chose de positif car cela donnait du rythme au récit. Je lui ai également dis que je me pencherais dessus si d'autres lecteurs s'en plaignaient. Vu que vous êtes deux, je me suis dis que j'allais au moin essayer de réduire la présence de gras sur quelques chapitres pour voir. Tu me diras si c'est mieux ou pas Sinon, vis-à-vis de la narration dans les dialogues, le style étant en light novel, je cherche à rendre la lecture le plus fluide possible afin que ce soit agréable pour tous, dont ceux qui n'aiment pas trop lire de base. Cependant, j'admet que certaines scènes mériterait un peu plus de détails et de description, pour donner plus de vie au récit. Je prend donc note de cela et j'essaierais de faire un effort supplémentaire à ce niveau là. - Bubuyog a écrit:
- on sent que c’est une histoire que tu t’éclates à écrire ! Bref, très chouette nuzlocke que je vais continuer à suivre !
Oui ! Je m'amuse énormément et j'aime ce projet de tout mon cœur. Et je suis extrêmement heureux de te compter parmi mes lecteurs/lectrices ! - Bubuyog a écrit:
- Ooooh j’aime beaucoup l’illu ! Anzu a une bonne tronche dessus x)
Merci ! Je trouve que je me suis beaucoup amélioré en dessin depuis le début de Mechamon Iris, mais peut-être que je suis juste délu... - Bubuyog a écrit:
- Pauvre Ember qui voulait ses cours de ninja x) J’aime toujours beaucoup les chapitres écrits de son point de vue !
Je reçoit souvent ce genre de remarque haha. J'adore écrire les chapitres de son point de vue également, ce sont les plus amusant à faire en général. J'espère qu'ils continueront de te plaire à l'avenir. - Bubuyog a écrit:
- Et l’explication pour l’Eevolv est cool ! :o Celui-là a l’air d’être un Noctali, je me demande comment il peut fonctionner … à l’énergie lunaire ?
Bref. Merci Bubu d'avoir pris le temps de lire tout ces chapitres et d'avoir partager ton avis en plus de cela ! J'espère que la suite de l'histoire te plaira ! (P.S.: Stp répare les liens de BECA.......)
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| | | Bubuyog
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Sam 23 Mar 2024 - 17:54 | |
| - Spoiler:
- Citation :
- En prononçant cette phrase, mon regard se perd en direction du groupe d’ouvriers avec qui je mange habituellement. Ils me regardent tous en riant bêtement, sifflant par moment. L’un d’entre eux me lançant un clin d'œil.
Qu’est-ce que je suis censé en déduire…? Alors là, je me demande bien, Azul. C’est un mystère. Je dirais bien que tu es le pire détective de l’univers, mais Erika est en face, en train de s’étouffer XD Damn par contre ses jambes lâchent littéralement au bout de … deux heures de marche ? Espérons qu’elle n’aura jamais à faire de randonnée :T Aaaaaaah, mais avec tout ça j’avais complètement oublié qu’Érika était au courant de rien par rapport à avant Céladopole … ni fusion, ni Major Bob du coup, logique … (j’attends avec impatience le moment où elle va rencontrer le stagiaire. Ce sera mieux qu’Avengers.) Mais du coup … le Major est en contact avec le clan Fushia ?? Je m’y attendais pas à celle-là … Est-ce que c’est quelque chose que j’ai oublié, ou bien ??
Ceci est une signature auto-référentielle.
Allez, la phrase suivante sera vraie, promis ! Ah, au fait, la phrase précédente était fausse.
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| | | Katsu
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Dim 31 Mar 2024 - 16:03 | |
| Alors que le mois de mars touche à sa fin et que nous profitons d'une ultime journée de répit avant que le monde ne soit engloutis par le chaos du poisson d'avril, je vous offre ce trente-quatrième chapitre, écrit avec amour. J'ai également mis à jour le chapitre 3 avec une illustration. Je vous laisse la découvrir - Illustration du chapitre 3:
Bon courage. Et bonne lecture. - Chapitre 34:
V - Parmanie Chapitre 34 - Tapis dans l’ombre Sept heures du matin. Les piaillements des roucools résonnent dans les rues du village de Parmanie, alors que celui-ci baigne sous la douce lumière du soleil. De mon côté, je profite de ce moment de calme, avant l’heure des cours de pilotage d’Anzu, afin de faire face à notre préadolescente. Nous sommes tous les trois assis autour de la table, dans la salle commune, avec Erika. L’air étant si dense qu’il en devient presque palpable. Ember baisse la tête, évitant à tout prix mon regard. Je sais qu’elle n’est pas fière, mais je n’ai pas l’impression qu’elle soit prête à s’excuser. Quant à Erika, celle-ci se tient droite, un sentiment d’inconfort se dégageant de sa posture. A-t-elle encore mal aux jambes ? Ou c’est cette situation qui la met mal à l’aise ? Peu importe. Je décide d’enfin démarrer le dialogue, maintenant que l’ambiance est posée. “Alors, qu’est-ce que tu foutais dans la forêt ?” D’une voix faible, la gamine me répond, son regard toujours aussi fuyant. “Je suivais Anzu…” De toutes les excuses qu’elle pouvait trouver, il fallait qu’elle choisisse quelque chose d’aussi peu crédible… La forêt est interdite de nuit, et ce même pour Anzu. Les raisons ne sont pas claires, mais je suppose que c’est en rapport avec la présence des troupes du Major Bob dans celle-ci. Lorsque nous sommes rentrés, hier soir, Erika m’a parlé d’un certain « Spectrum ». Selon les vieilles du village, il s’agirait d’un assassin légendaire, au service du clan Fuschia depuis sa fondation. Nul ne sait à quoi il ressemble, tout ce que l'on sait, c’est que sa puissance serait surhumaine. Le clan Kimono aurait aussi un rôle dans cette histoire. En temps normal, je dirais que cette histoire est ridicule, mais Erika a précisé que le major a fait mention de ce Spectrum, hier, lorsqu’ils l’ont secouru. Supposons que cette histoire soit vraie… Alors l’âge de cet assassin se compterait en siècles ? Je sais que le clan Kimono est également réputé pour avoir des membres en son sein qui auraient des pouvoirs surnaturels, mais de là à faire vivre quelqu’un aussi longtemps… Erika et Ember me regardent enfin, attendant une réaction de ma part. Je me suis peut-être un peu trop éloigné du sujet principal… “Dis la vérité, Ember.” “MAIS JE DIS LA VÉRITÉ !!!” Crie-t-elle, frappant la table de ses deux poings. Ma cousine tente de la calmer, posant une main sur son épaule, mais la jeune fille la repousse instantanément, se levant brusquement de sa chaise. “J’en ai marre ! En ce moment, tout est super nul !! Le matin, on apprend à piloter un robot qui n’est pas le mien, pour faire plaisir à une fille super méchante ! L'après-midi, je dois aller dans une école remplie de petits, je n’ai personne avec qui m’amuser et on me met à part, car j’suis pas du village !! Et quand je rentre, vous-vous en fichez, vous continuez de faire vos trucs dans votre coin !!!” Merde… Je l’ai négligé pendant trop longtemps. J’avais oublié qu’Ember était une fille extrêmement émotive, malgré le fait qu’elle soit aussi tête en l’air. “Hier… Je n’avais pas envie de rentrer. J’ai donc été faire un tour dans le village pour me changer les idées. Mais lorsque j’ai vu qu’il commençait à se faire tard et que je devais rentrer, j’ai vu Anzu entrer dans la forêt !” “Tu as donc décidé de la suivre ?” Je demande, lui faisant comprendre clairement grâce à mon ton de voix que cette décision était stupide et injustifié. “E.. Elle avait l’air bizarre ! Et puis j’ai mon super robot ! Il ne peut rien m’arr-” Cette fois-ci, c’est moi qui frappe du poing sur la table, lançant un regard froid à la jeune fille. Ses épaules se mettent à trembler instantanément en réponse. “On en a déjà parlé. Tu ne dois pas utiliser cette chose sans mon autorisation.” J’arrive à lire le sentiment d’injustice dans son regard, mais son plus grand atout pourrait facilement devenir notre plus gros problème si elle s’en sert n'importe comment. TOC— TOC—Quelqu’un frappe à la porte. Vu l’heure, c’est sans doute mon élève avec son escorte. Erika, toujours aussi nerveuse, se lève rapidement afin de leur ouvrir la porte, manquant de se casser la gueule en trébuchant contre sa chaise… “Anzu ! Désolée, on était au milieu d’une… dispute ?” Aki et Anzu se tiennent face à la porte d'entrée. Et si la femme aux cheveux d’argent semble toujours aussi joyeusement insupportable, Anzu, quant à elle, pousse Erika sur le côté, s’invitant chez nous. “Azul. On n’a pas le temps pour vos disputes. Tu as des cours à me donner.” Cette fille est vraiment incapable de voir plus loin que le bout de son nez… Et son comportement semble renforcer la haine qui se dégage du regard d’Ember. Mais maintenant que j’y pense, il y a peut-être un coup risqué à tenter. Dans le meilleur des cas, ils me trouveront juste déplacés. Et dans le pire des scénarios… Non, je doute que les choses aillent aussi loin. Dans tous les cas, il me faut une confirmation, aussi indirecte soit-elle. “Dis-moi, Anzu. Tu ne serais pas entrée dans la forêt hier, aux alentours de vingt-heures ?” En prononçant chaque mot, j'analyse bien le langage corporel de la jeune fille. Elle fronce les sourcils. Son corps est toujours aussi détendu. Et surtout, le temps d’attente dans sa réponse n’a rien d’irrégulier. “Vingt heures ? Je dors à cette heure-ci.” Aussi surprenant que cela puisse paraître, surtout pour une fille comme elle, Anzu dit la vérité. Cependant, quelque chose m’intrigue. Si Anzu ne ment pas, alors pourquoi Aki m’a semblé aussi froide l’espace d’un instant ? Mes poils se sont redressés instantanément, comme un sentiment de danger, qui fut rapidement dissimulé par son sourire habituel. Cette femme nous cache quelque chose. J’en suis persuadé. “Sale menteuse ! Je t’ai vu hier !!” Ember ?! Bon sang… J’ai totalement oublié de reprendre le contrôle de la conversation ! Le regard d’Anzu se pose sur la jeune fille, alors que celle-ci arbore une expression mélangeant colère et surprise. “HEIN ?! La forêt est interdite de nuit, et je n’ai même pas le temps de rentrer de l’école que je dors déjà !! Si tu m’as vu, c’est que soit tu as halluciné, soit c’est toi la menteuse !!! Dans les deux cas, tu es complètement folle de m’accuser de la sorte !!!” “Je ne suis pas folle ! J’ai—” “Ember.”D’une voix autoritaire, j'interromps la jeune fille avant qu’elle n’empire la situation d’avantage. Je n’aime pas ça, mais à choisir entre la vexer davantage, et vexer la femme aux cheveux blancs qui se tient au seuil de l’entré, une aura malsaine l’entourant un peu plus a chaque minute qui s’écoule, autant dire que je préfère largement faire face aux colères d’une gamine. “Excusez-la. Elle a probablement confondu la silhouette d’Anzu avec autre chose.” Tandis qu’Aki force un sourire qui lui déformerait presque le visage, Anzu se contente de soupirer longuement, reprenant son air supérieur habituel. “C’est pour ça qu’on dit aux enfants de ne pas fixer la brume trop longtemps. Ils finissent par se faire peur tout seuls !” Affirme la petite kunoichi, dans un ton qui sens pas mal le vécu… Mais alors que les choses semblent enfin se calmer, Ember pousse violemment sa chaise, quittant la maison en courant, bousculant ceux qui sont sur son passage. D’une part, je sais que j’ai fait le bon choix. Mais n’aurais-je pas pu éviter cela…? “Azul !!!” La voix d’Erika me rappelle à la raison. Je ne dois pas laisser Ember seule. Non… Je ne veux pas la laisser seule ! “Désolé Anzu, mais on va devoir reporter ton cours à plus tard !” “Hein ?!!” Laissant les deux kunoichi derrière, nous partons à la poursuite d’Ember avec Erika. Je n’avais jamais pris conscience d’à quel point cette gamine courait vite. Et franchement, ce nouveau détail me fait regretter d’avoir emmené ma cousine avec moi. Finalement, peut-être qu’elle est un poids mort par moments… Finalement, c’est au pied d’une petite colline, en bordure du village, que quelque chose, ou plutôt quelqu’un, stoppera notre adolescente en colère. Natsu, le deuxième membre du duo de débiles. En vue des réactions de sa partenaire, tout à l’heure, je ne peux m'empêcher de rester sur mes gardes. “LÂCHE-MOI !!!!” Ember se débat, essayant de frapper l’homme ninja. Mais celui-ci ne semble pas affecté par les coups de la jeune fille. En nous voyant approcher, il lâche finalement les épaules de la préadolescente, qui recule de trois pas, finissant sa marche arrière contre moi. Ses yeux s’écarquillent de surprise en me voyant, avant de détourner le regard, de honte, ses yeux remplis de larmes. J’ai pour habitude d’éviter tout contact physique avec elle, afin d’éviter un nouvel épisode comme celui de Carmin sur Mer. Mais j’ai peur qu’en la repoussant maintenant, la situation ne s’envenime davantage. Mes yeux se posent sur Natsu. Je suis toujours un peu sur mes gardes, bien que je ne ressens aucune animosité venant de lui. “Merci. Et désolé.” “Aucun souci, j’étais justement sur le point de vous rendre une visite. Une personne importante souhaite s’entretenir avec Erika Kimono.” Hah ? Une personne importante ? Qui ? Et pourquoi ? Est-ce en rapport avec l’incident d’hier ? S’il s’agissait de Koga, il l’aurait dit directement. Et puis, je doute que Koga souhaite s’entretenir avec l’un d’entre nous. “Qui est cette personne importante ?” Demande Erika, apparemment bien plus directe que moi. “Je ne peux pas en dire plus. Mais sachez qu’elle ne vous veut aucun mal. Au contraire.” « Elle » ? Mon regard se pose sur ma cousine, qui semble également me regarder, acquiesçant de la tête comme pour me faire signe de la laisser gérer cela. “Très bien. Je vous suis. Quant à toi Azul… Ne sois pas trop dur avec elle, s’il te plaît.” Sur ces mots, Erika et Natsu partent, me laissant seul avec Ember, qui n’ose même pas poser les yeux sur moi, ses épaules tremblantes témoignant de sa vulnérabilité. Je soupire longuement. Un peu honteux de l’avoir négligé au point d’en arriver la. “Tu viens…? Allons parler tranquillement, à l’abri des regards.” Suivant mes pas, la jeune fille monte la petite colline en ma compagnie. Au sommet, une légère brise matinale balaye mon visage. La hauteur fait que nous avons une bonne vue sur une grande partie du village. D’ici, on peut voir les habitants démarrer leur journée, travaillant dans les champs et parcourant les rues. Surtout, il n’y a aucun endroit où se cacher aux alentours, ce qui fait que si une oreille indiscrète souhaite s’inviter à la conversation, je la repérerais instantanément. Ember, quant à elle, cache son visage entre ses genoux. Sa longue chevelure d’ébène dissimulant le moindre angle mort qui pourrait me laisser l’entrevoir. Enfin, après une longue minute de silence, assis sur l’herbe de la colline, j’ouvre enfin le dialogue. “Désolé. Je suis allé trop loin.” “......” “Je sais que tu ne mens pas. Tu as vu Anzu entrer dans la forêt, hier.” Ses jambes bougent enfin. Un mouvement très léger, mais montrant néanmoins qu’elle commence à se détendre. “...Tu dis juste ça pour me faire plaisir. Personne ne veut me faire confiance… Je le sais…” D’une voix plus assurée, je réponds à la jeune fille. “Ce n’est pas une question de vouloir. Je te fais confiance, Ember. Ce sont deux choses très différentes.” Sa tête se redresse légèrement, me dévoilant son regard de chien battu. “Alors pourquoi tu m’as fait passer pour une menteuse…?” “Car c’est à eux que je ne fais pas confiance. Le comportement de certaines personnes dans ce village est plus que suspect. Surtout Koga, leur chef.” “C’est ce que je dis depuis le début !” S’exclame la jeune fille, ne prenant plus du tout la peine de se cacher. “Je sais. Mais nous devons rester discrets vis-à-vis de ça. C’est pour ton bien que je te dispute lorsque tu te montres trop directe. Le clan Fuschia est composé de personnes dangereuses.” Elle ne s’en souvient pas, mais Ember a déjà eu le droit à un avant-goût du danger que représentent les ninjas du clan. Après tout, si on l’a retrouvée endormie dans la forêt, hier soir, c’est qu’ils l’ont forcément interceptée, avant de lui faire perdre connaissance. “Mais si on est en danger ici, et qu’ils ne nous aident même pas, pourquoi est-ce qu’on reste ?” Ce qu’elle dit n’est pas totalement bête. Cependant… “Même s’ils n’en ont pas l’air, le clan Fuschia nous aide, indirectement. Certes, le fait que nous n'ayons aucune nouvelle à propos de nos requêtes est plus que suspect, mais depuis que nous sommes ici, la Ligue et la Team Rocket n’ont pas osé nous attaquer.” La jeune fille plante de nouveau sa tête dans ses genoux, un soupir s'échappant de ses lèvres. “Pourquoi on peut pas juste combattre tous les méchants avec nos gros robots…?” Je commence à entrouvrir la bouche, prêt à répondre, mais les mots de Koga traversent soudainement mon esprit. “Tu as fui, donc. Et depuis, tu passes ta vie à fuir.”… “Restons vigilants pour le moment…” Car je suis un lâche… probablement. Une nouvelle minute de silence s’installe. Durant cette minute, je me repasse chaque instant vécu à Parmanie, depuis ces deux semaines. Beaucoup de choses me dérangent, et j’ai le sentiment qu’un détail important m’échappe. …! “Anzu.” “Hein ?” Ember me regarde à nouveau, fronçant les sourcils en entendant le nom de son ennemie jurée. “Toutes les choses étranges qu’on a notées jusqu’à présent, elles sont toutes liées à Anzu, d’une manière ou d’une autre.” “T.. Tu crois qu’Anzu est la vraie méchante de cette histoire ?!” “Non. Je suis sûr qu’elle n’a pas conscience de ce qu’il se passe autour d’elle.” Je me demande quel rôle joue Anzu dans le village, exactement… La façon dont les gens la traitent. Le fait qu’elle soit la seule soi-disant capable de piloter l’Eevolv noir. Sa présence dans la forêt, hier soir. Même l’heure à laquelle elle dort est étrange. J’ai un nombre incalculable de théories en tête, mais il me manque encore une pièce du puzzle si je veux comprendre qui est réellement Anzu. “Ember. J’aimerais que tu m’aides. Il y a quelque chose que toi seule est capable d'accomplir.” Ses yeux s’illuminent, comme si soudain, sa vie ennuyeuse s’était transformée en une aventure excitante. “S.. Sérieux ?! Tu veux mon aide ?!!” “Oui. Écoute-moi bien.” Alors que nous laissons Azul et Ember seuls, Natsu, un ninja du clan Fuschia, me guide au centre du village. Sur un îlot, au milieu d’un petit lac. C’est… ! “Le manoir de Koga ? C’est lui qui demande à me voir ?” Mon escorte me tire soudainement le bras, m’entraînant derrière un buisson. Là, il me fait signe de me taire. En regardant autour de nous, je vois qu’un groupe de garde sort du manoir. Ils ne nous ont pas vus apparemment. Pourquoi sommes-nous en mission d’infiltration soudainement ?! Mon cœur bat vraiment fort, mais j’ai pris une résolution pas plus tard qu’hier ! Ne me faites pas faire des bêtises, Monsieur le ninja ! Passant rapidement d’un arbuste à l'autre, nous mettant à couvert derrière les arbres par moments, nous traversons le splendide jardin johtonnais du manoir de Koga. Finalement, nous arrivons face à un bâtiment adjacent, beaucoup plus petit et moins impressionnant. Les gardes postés devant cet endroit nous voient, mais ne semblent pas hostiles à notre présence. Je décide donc de reposer une question à Natsu. “Du coup… Pourquoi toute cette discrétion ?” “Vous comprendrez le moment venu. Suivez-moi.” Me voilà pas du tout rassurée.Le ninja me guide jusqu’à une pièce couverte de tatamis, au centre de laquelle se trouve une table basse avec des coussins pour s’asseoir. Aussi, habillant la pièce comme les gratte-ciel qui habillent Céladopole, nous avons des piles de livres parsemées un peu partout. “Asseyez-vous, je vais prévenir votre hôte de votre arrivée.” Suivant les directives du mercenaire, je me fraie un chemin dans cette jungle de littérature, rejoignant la table basse. En passant, mes yeux se baladent un peu sur chaque couverture. Et en vue de la variété, il est difficile de cerner qui est réellement mon hôte. Passant des histoires d’amour aux thrillers. Des BD aux biographies de personnes plus ou moins connues. Des journaux de la semaine à ceux d’il y a six mois… Peut-être est-ce la bibliothèque du village…? Dans tous les cas, c'est plutôt inquiétant. En attendant, j’attrape un livre quelconque qui traîne, à portée de main. Une histoire d’animaux qui parlent, combattant aux côtés de jeunes humains partant en quête d’arènes. Je ne comprends pas tous les enjeux, mais la lecture n’est pas si mauvai— Attends quoi ?! Pourquoi a-t-il tué le Lombre ?!! C’est cruel ! L’auteur est un sadique qui veut voir ses lecteurs souffrir ou quoi ?!!! “Tu sembles apprécier ce livre. Tu peux le garder si tu souhaites le lire plus tard.” “Hah ?!!” Une voix féminine me sort de ma lecture. En regardant en direction de la personne m’aillant sauvée de ce cauchemar, je vois une femme gracieuse aux cheveux violets, portant un splendide kimono noir et doré. Je ne la connais pas, et pourtant, je ressens quelque chose de fortement familier chez elle… Soudain, la femme en question se rapproche rapidement de moi, faisant tomber plusieurs tours de livres, tel un Kaiju détruisant une ville toute entière dans un film du genre. Elle finit sa course en tombant à genoux, face à moi, me serrant contre elle de toutes ses forces. “Cela faisait si longtemps que je n’avais pas vu une de mes soeurs !” “ H.. Hah ?!!” Une de ses sœurs… Un instant, c’est un membre de mon clan ?! Ça veut donc dire que cette femme est…! “Vous êtes l’épouse de Koga ?” Gênée par le fait qu’elle m’ait bondi dessus avant même de s’être présentée, la femme en kimono me lâche enfin, rejoignant un coussin de l’autre côté de la table basse. “Excuse-moi, c’était inapproprié de ma part…” dit-elle en se raclant la gorge. J’aimerais confirmer ses dires, mais entre ça et le fait qu’elle me tutoie aussi facilement, j’ai peur que la liste de ses actes « inappropriés » soit un peu trop longue… “Aucun problème… Je me présente : Erika Kimono.” “Oh, mais je sais bien qui tu es ! Hoho !” Sérieusement. A-t-elle oublié toute son éducation en se mariant ? “Mon nom est Madoka Fuschia. Je suis effectivement l’épouse de Koga, le chef de ce clan. Et je suis également censée servir de pont entre ce clan et Johto…” “Censée ?” Le choix des mots ne semble pas anodin. Madoka se tourne vers la porte coulissante par laquelle elle est entrée plus tôt, demandant à Natsu de nous amener du thé. Je ne savais même pas qu’il nous écoutait derrière la porte… “Alors, dis-moi, comment vont les autres à Enju City ? J’imagine que plein de choses ont changé depuis toutes ces années !” Je vois. Elle a le mal du pays. J’ignore les raisons exactes de cette convocation, mais Madoka semble vraiment heureuse de voir une de ses « sœurs » ici. Je vais lui donner ce qu’elle veut en lui parlant un peu du clan. Mais je devrais quand même éviter le sujet d’Enju City. Je ne voudrais pas ruiner l’ambiance en laissant glisser une référence à la guerre d’il y a deux ans. Après de longues minutes de plaisanterie, nous reprenons enfin notre souffle, finissant nos tasses de thé, maintenant tièdes. “Merci, Erika. Cela me fait un bien fou de parler ainsi avec quelqu’un. Surtout une personne du clan.” “Oh… Euh… Le plaisir est partagé ! Haha…” En réalité, non. Plaisanter ainsi sur les aînées du clan, qui sont encore aujourd’hui la cause d’une grande partie de mes cauchemars, n’a rien d’un plaisir. C’est juste terrifiant ! Mais alors que Madoka pose sa tasse sur la table, je ressens l’air se densifier. Son regard n’est plus le même… “Comme je te l’ai dit tout à l’heure, cela fait très longtemps que je n’ai pas vu une fille du clan. Et par très longtemps, je veux dire que cela fait plus de dix ans maintenant.” Dix ans ?! Mais elle sert de pont entre les deux clans… Ça ne fait aucun sens. Madoka poursuit alors. “Le clan Fuschia et le clan Kimono sont étroitement liés. Et ce, depuis des centaines d’années. Mais depuis que Koga est au pouvoir, ce lien semble disparaître peu à peu…” “Excusez-moi, mais… Je ne suis pas sûre de comprendre.” “Pour la faire simple : Koga éprouve de la haine envers notre clan. Et il se sert de sa position afin de m’empêcher d’agir librement.” Des sueurs froides parcourent mon corps alors que je prends conscience de la situation. Cette pièce est remplie de livres. La réaction de Madoka en me voyant. Le fait qu’on ait dû venir discrètement. “Mais c’est inacceptable ! Nous devons informer le clan—” “Non !” Mon hôte s’exclame d’une vive voix, avant de poursuivre. “Le clan Kimono est probablement au courant de la situation. S’ils n’ont toujours rien fait, c’est qu’ils n’estiment pas leur intervention comme quelque chose de nécessaire.” Quoi…? Mais… On ne peut pas la laisser dans cette situation… “Ne sois pas triste, Erika. Si je te dis tout cela, c’est pour une raison. Le clan Kimono n’a peut-être pas l’intention d’agir, mais ce n’est certainement pas mon cas.” “Hah…?” “J’ai longtemps eu peur de Koga. Des conséquences qu’aurait une rébellion de ma part. Mais après avoir appris ce qu’il t'est arrivé hier soir, j’ai pris conscience qu’il était temps d’agir. Je ne peux pas le laisser faire du mal à une de mes soeurs !” “Euh… Techniquement, l’incident d’hier est totalement de ma faute…” “Non. Si ce clan fonctionnait correctement, tu serais déjà à Johto à l’heure actuelle. Et nous aurions déjà des nouvelles de tes amies.” …?!“Hein ? V.. Vous voulez dire que…!” “Depuis les deux semaines que vous êtes ici, aucune action n’a été faite pour vos requêtes. Koga n’a jamais eu l’intention de vous aider. Ni toi, ni ton ami de la famille Leeves.” Rien n’a été fait… Alors Azul les aide depuis tout ce temps pour rien ? Nous ne faisons que perdre notre temps, pendant que Chris et Claire sont toujours en danger… “Pourquoi fait-il ça ?! Nous ne lui avons rien fait de mal, si ?!!” Madoka baisse les yeux en voyant ma colère. Elle finit par répondre d’une voix faible. “Il n’accepte juste pas les choses telles qu’elles sont… C’est pourquoi nous devons lui faire ouvrir les yeux.” C’est quoi cette réponse évasive ?! Qu’est-ce que je suis censée en tirer ?!!! “Je comprends ta colère. Elle est parfaitement justifiée. Et sache que beaucoup de personnes dans ce village ressentent la même chose que toi. Les sentiments de Koga envers le clan Kimono ne sont partagés par personne. Seuls ceux qui lui sont fidèles le suivront jusqu’au bout. C’est pourquoi j’aimerais que toi et ton groupe nous aidiez à le combattre.” “Le combattre…” Ma colère se transforme peu à peu en peur, alors que j’imagine les conséquences d’une telle bataille. Si nous échouons, Azul et Ember n’auront nulle part où aller. Et encore, ça, c’est s’ils survivent… Sans parler du fait qu’en tant que membre du clan Kimono, mes actes seraient considérés comme de la trahison, non ? Puis-je réellement prendre une telle décision moi-même ? Non, non, non ! Certainement pas ! Mais si on ne fait rien… Alors que je me torture l’esprit, les informations données par Madoka étant une gifle un peu trop violente pour moi, je ressens ses mains glisser dans ma chevelure, entrainant peu à peu ma tête contre sa poitrine. J.. Je ne l’ai même pas vu s’approcher de moi…! “Ma chérie… C’est normal que tu aies peur. J’ai longtemps ressenti la même chose. Mais je pense qu’il est temps pour nous deux de nous montrer plus fortes. Pour ceux que nous aimons.” Ceux que j’aime… Je baisse la tête, toujours serrée contre Madoka. “Mais le clan…” Le regard de mon hôte s'adoucit davantage, tandis qu’elle me caresse les cheveux avec l’une de ses mains. “Ne t’en fais pas. Tout est une question de perspective, Erika. Le monde est composé de règles. Que ce soit dans la nature, comme dans la société, nous sommes toujours soumises aux limites qui nous sont imposées. Mais cela ne nous empêche pas de poursuivre une forme de liberté. Ce, alors que nous savons tous pertinemment que peu importe nos efforts et nos accomplissements, nous serons toujours soumises a des limites.” Je l’écoute attentivement, repensant aux personnes qui m’entourent. Sont-elles vraiment libres, malgré leurs limites ? Azul et Ember renvoient un sacré sentiment de liberté, et ce, alors qu’ils sont toujours dos au mur. Je me demande pourquoi… “Pour être libre, il faut connaître ses limites, et s’approprier les règles auxquelles nous sommes imposées. C’est ce que l'on appelle être maître de son destin.” Être maître de son destin… Madoka semble bien s’y connaître sur le sujet, malgré le fait qu’elle ne maîtrise aucun aspect de sa vie. “Cela fait bien trop longtemps que j’ai perdu le contrôle de ma personne, et du monde qui m’entoure. C’est pourquoi j’ai établi un plan qui me permettra de reprendre l’avantage, tout en respectant mes propres limites. Je vais confronter Koga. Lui faire prendre conscience de ses actes, et retrouver ma fille avant qu’il ne soit trop tard.” “Votre fille ?” Madoka ignore ma question. Elle attrape mon visage entre ses mains, décrochant celui-ci de son corps avant de me regarder droit dans les yeux. “Il en va de même pour toi. Ne laisse personne décider à ta place. Si tu ne veux pas finir comme moi… Alors tu dois prendre ton destin en main dès maintenant !” J’acquiesce légèrement, un peu déboussolée par toute la conversation. Mais alors que la femme en kimono me lâche enfin les joues, Natsu, le ninja qui m’a escorté jusqu’ici, entrouvre la porte coulissante. Nous informant qu’il faut que je parte maintenant si on ne veut pas avoir l’air suspects. En me levant, toujours légèrement sonnée. Je sens la main de Madoka attraper la mienne. Elle souhaite me dire une dernière chose. “Je te convoquerai à nouveau dans une semaine afin d’entendre ta réponse à ma requête. D’ici là, je t’en supplie, trouve un moyen d’informer ton ami Leeves sans que personne ne s’en rende compte.”
- Réponse à Bubuyog:
- Bubuyog a écrit:
- Alors là, je me demande bien, Azul. C’est un mystère. Je dirais bien que tu es le pire détective de l’univers, mais Erika est en face, en train de s’étouffer XD
Erika qui a frôlée la mort nuzlocke face à deux bouchées de quiches... Je devrais demander à Toyeca de me coacher je pense. - Bubuyog a écrit:
- Damn par contre ses jambes lâchent littéralement au bout de … deux heures de marche ? Espérons qu’elle n’aura jamais à faire de randonnée :T
Je te trouve un peu dure :c il y a le mental qui joue également, puis la forêt spectrale est décrite comme un endroit difficile à parcourir. Après peut-être que j'ai mal décrit la zone, mais pour avoir déjà marché en forêt dans l'obscurité c'est vraiment pas l'exercice le plus chill que je connaisse. Alors si en plus tu dois faire attention à ne pas tomber d'une falaise, etc... Plus le stress vis-à-vis d'Ember et de ses propres problèmes. Bref, peut-être que je prend la remarque trop au premier degré, si c'est le cas je m'en excuse :c - Bubuyog a écrit:
- Aaaaaaah, mais avec tout ça j’avais complètement oublié qu’Érika était au courant de rien par rapport à avant Céladopole … ni fusion, ni Major Bob du coup, logique …
Elle est au courant de ce que les journaux ont bien voulu partager. En gros que Azul aurait commis un crime de foi à Carmin sur mer, ainsi qu'une attaque terroriste. Elle n'a pas le contexte. - Bubuyog a écrit:
- (j’attends avec impatience le moment où elle va rencontrer le stagiaire. Ce sera mieux qu’Avengers.)
MDRRR c'est vrai que maintenant que tu le dis, l'avant et l'après Céladopole c'est vraiment deux filmes différents. - Bubuyog a écrit:
- Mais du coup … le Major est en contact avec le clan Fushia ?? Je m’y attendais pas à celle-là … Est-ce que c’est quelque chose que j’ai oublié, ou bien ??
Normalement non, c'est juste un détail du scenario qui sera mentionné plus tard. D'ailleurs je suis content de voir que tu te souviens aussi bien des évènements d'il y a plus de 15 chapitres
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| | | Katsu
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Mer 10 Avr 2024 - 13:41 | |
| Bonjour ! Pour ce chapitre, je préfère prévenir d'avance, celui-ci est VRAIMENT long comparé aux précédents. Donc n'hésitez pas a prendre des pauses, en sachant qu'il y a de la double narration (ce qui deviens une habitude a force, je sais...), vous pouvez facilement scinder votre lecture en deux sans trop perdre le fil. Allez, sur ce, je vous laisse avec votre double menu drama. Bonne lecture ! - Chapitre 35:
V - Parmanie Chapitre 35 - Erika D’aussi loin que je me souvienne, le clan Kimono a toujours été ce qui s’apparente le plus à une famille pour moi. Je ne connais ni mes origines, ni mes vrais parents. Finalement, c’est comme si j’étais né dans le clan, pour le clan. Je sais que ce n’est pas réellement le cas. J’ai forcément été conçue par un homme et une femme, quelque part, dans ce vaste monde. Mais la vérité ne me parviendra jamais. Que ce soit sur leur identité, ou sur la raison pour laquelle je ne suis pas avec eux. Ceci s’applique également à un grand nombre des membres du clan. Nous sommes toutes des orphelines. Nous sommes toutes ici depuis notre enfance. Et rares sont celles qui ont connu leurs géniteurs. Est-ce que cela est triste ? Je ne sais pas trop… À vrai dire, je me fiche un peu de connaître mes origines. Cela n’a que peu d’importance dans ma vie. Après tout, mon destin est déjà tout tracé. Les filles du clan Kimono ont toutes une mission importante. Celle de servir de pont entre le clan et diverses figures majeures du monde entier. Ce, par le biais du mariage. Afin de remplir notre mission du mieux qu’on peut, le clan nous offre la meilleure éducation possible. Nous sommes la véritable élite de ce monde. Au final, nous pouvons résumer le clan Kimono comme étant un réseau gigantesque. Et nous, les membres, sommes les liens qui relient les puissances les unes aux autres. Étant enfant, je n’y voyais aucun problème. Les adultes avaient toujours l’air très convaincants, et le concept d’amour m’était encore inconnu. Et surtout… Le candidat qui était censé me servir de futur époux était une personne que j’admirais par-dessus tout. De longs cheveux châtains clairs. Des yeux d’un bleu aussi profond que le ciel lui-même. Et une carrure le faisant paraître frêle et vulnérable. Malgré son apparence, Azul Leeves était en réalité un garçon fort et courageux, dont les actions traduisaient une assurance extraordinaire. Contrairement à moi, qui étais faible et imprudente, fonçant dans des situations dangereuses sans même en avoir conscience. Si au début, c’était lui qui me suivait, afin d’assurer ma sécurité, les rôles se sont rapidement inversés au fil des années. Je suis devenue celle qui suivait Azul partout où il allait, passionnée par sa façon de vivre. Pourtant, tout comme moi, Azul ne faisait que répondre aux attentes de ceux qui étaient responsables de lui. Son père voulait faire de lui un homme fort. Et sa mère voyait en lui une sorte de poupée. Dame Hitomi. Que ce soit aujourd’hui, comme à l'époque, Azul a toujours été un reflet de sa mère. Physiquement, du moins. Car contrairement à l’homme froid et haineux qu’est devenu son fils, Hitomi Leeves était une femme chaleureuse, pleine d’énergie et amusante. On dit souvent que les membres du clan Kimono sont plus détendues une fois mariées, mais j’ai entendu dire que ce n'était pas son cas. Dame Hitomi a la réputation, à Enju City, d’être l’une des membres les plus intenables que le clan ait connu. Et pourtant, son amour pour celui-ci était indéniable. Elle parlait constamment de ses sœurs avec amour. Pour elle, le clan Kimono était littéralement sa famille. Azul était son trésor le plus précieux. Et moi, j’étais celle avec qui elle le partagerait un jour. Sauf que tout changea du jour au lendemain, lorsque Hitomi Leeves perdit la vie au cours d’un accident avec un Soldat de la Sylphe SARL. La mort d’un membre du clan Kimono n’est pas une chose prise à la légère. Lorsqu’un mariage est arrangé, le ou la partenaire qui obtient le privilège de vivre aux côtés de l’une d’entre nous devient alors responsable de notre bien-être. De ce fait, la famille Leeves a été tenue responsable de la perte de Hitomi, et Azul a été rayé de la liste des candidats. Cela ne veut pas dire qu’il ne pourrait jamais le redevenir, mais lui et sa famille devraient se montrer dignes avant de pouvoir de nouveau demander la main d’une Kimono. Durant des années, je n’avais plus le droit de le voir. Mon cœur était déjà fendu par la perte de sa mère, et l’idée de devoir, un jour, me marier avec quelqu’un d’autre que lui était terrifiante. Mais je n'eus pas perdu espoir. Je savais qu’Azul continuait de se battre au nom des Leeves, et qu’un jour, il regagnerait la confiance du clan. Jusqu'à ce qu’une guerre éclate entre nos deux pays… Comme beaucoup d’autres filles du clan, je fus envoyée à l’étranger le temps du conflit. Je ne peux donc pas dire que j’ai vu les choses affreuses qui s’y sont déroulées. Cependant, cela ne m'empêcha pas d’y perdre mon bien le plus précieux. Le dernier jour de la guerre opposant Kanto et Johto, le fils unique de la famille Leeves fut déclaré comme mort. Comptant parmi les nombreuses victimes de la bataille sanglante de Tohjo. Avec lui, l’avenir de sa famille ainsi que mes propres espoirs d’un jour vivre une vie joyeuse à ses côtés se sont envolés, emportés par un destin aussi injuste que cruel. Le clan m’envoya étudier à Céladopole, la capitale de Kanto. Apparemment, qu’Azul soit vivant ou mort, leurs plans vis-à-vis de moi n’avaient pas changé. Je servirais de pont entre Kanto et Johto. Malgré la xénophobie grandissante dans le pays, je fus accueillie avec beaucoup de bienveillance par mes camarades de l’Académie Rafflésia. Certains justifient ma popularité par mon apparence, ou mes prouesses académiques. Mais la réalité, c’est qu’ils étaient sûrement biaisés par mon statut social. Après tout, même après la guerre, le clan Kimono restait une des organisations les plus puissantes au monde. Et contrairement à la plupart des étudiants qui ne vivaient pas à Céladopole de base, ce n’est pas au dortoir de l’Académie que le clan avait prévu de me faire loger. Non. Mon nouveau chez moi était une sorte de hangar dans le District Industriel, dont l’étage était aménagé. Dans ce hangar, il y avait deux Soldats, ainsi qu’une sorte de drone sphérique. J’ai toujours trouvé cela étrange. Pourquoi me faire habiter dans un tel endroit ? Ce mystère était à la fois excitant et terrifiant. Était-ce une épreuve ? Mais dans ce cas… Qu’est-ce qu’on attend de moi, exactement ? Laissant les robots géants de côté, je concentrais mes efforts sur le drone. Mon premier objectif était de le faire fonctionner. Puis de comprendre à quoi il sert, et ce pour quoi il a été conçu exactement. Le premier objectif fut atteint assez facilement, mais le second était plus compliqué que prévu… Mine de rien, cette boule m’en aura fait voir de toutes les couleurs. J’étais déterminée. Déterminée à profiter du peu de liberté qu’il me restait, avant que celle-ci ne me soit retirée à jamais. Puis un jour, je suis tombé sur un avis de recherche un peu particulier en rentrant des cours. Un homme recherché pour crime de foi. Un certain… Azul Leeves. J’ai essayé de contacter le dojo de la famille Leeves, mais personne ne répondait. Le clan Kimono refusait de me répondre également, sous prétexte que cette affaire ne me regardait pas. Au final, c’est ce fichu drone, qui me permettra de retrouver la personne que je pensais avoir perdue à jamais. Tout comme moi, cet orbe attendait l’arrivée de quelqu’un qui la libérerait de sa malédiction. Mais je ne peux m'empêcher de me poser la question… Est-ce que le clan Kimono avait prévu tout cela ? Alors que j’attrape une poignée de mauvaises herbes, mes mains s'arrêtent de bouger, mon esprit errant en dehors de ce jardin. “Erika ? Quelque chose ne va pas ? Les racines sont trop profondes ?” “Hah ?! N.. Non.. C’est bon.” D’un geste brusque, j’arrache les racines de la terre, offrant un sourire un peu forcé à mon cousin. Cela fait deux jours maintenant que Madoka m’a fait part de son plan. Et en deux jours, je n’ai toujours pas trouvé l’occasion d’en parler à Azul. Pourtant, depuis l’incident de la forêt, je passe quasiment toutes mes journées avec lui. Le clan Fuschia l’ayant forcé à garder un œil sur moi. Le problème étant qu’il n’est pas le seul à me surveiller. Partout où nous allons, nous sommes entourés de ninjas. Ce qui est logique, puisque tous les habitants du village sont, ou ont été des mercenaires pour le clan. Je pensais pouvoir compter sur les alliés de Madoka, mais la réalité, c’est que je ne sais même pas qui précisément, est avec elle ou avec son mari. Et bien sûr, Natsu n’est jamais seul avec nous. Apparemment, tout le monde dans le village sait que Natsu est plus fidèle au clan Kimono qu’à son propre clan. Lorsque je lui ai demandé comment nous avons pu nous infiltrer dans les quartiers de la femme de Koga, il m’a simplement expliqué que nous avions exploité une fenêtre de tir. Et la prochaine occasion se présentera dans cinq jours, lorsque je devrai faire mon rapport. Bref, si ça continue, je n’aurai rien à rapporter… Peut-être devrais-je changer de méthode ? Plutôt que chercher un moment pour parler à Azul, je ferais sûrement mieux de chercher un endroit où parler avec lui. Un endroit à l’abri des regards. Mais est-ce que cet endroit existe réellement ? Les jours s’écoulent rapidement, et aucune idée ne me vient. Peu importe où nous allons, j’ai toujours l’impression d’être suivie. Et je ne peux certainement pas le prendre à part dans les toilettes ou sous la douche… … Quatre jours. … Trois jours. … Deux jours. … Bon sang… La deadline est pour demain ! Je dois résoudre ça aujourd’hui !! Mais comment…? J’ai déjà pensé à lui écrire le message sur un papier, mais j’en deviens tellement parano que je me demande s’il n’y a pas des caméras installées dans la maison. Et si quelqu’un intercepte le message ? Non, non, non ! Il ne faut pas laisser de preuve tangible ! Nos pas font clapoter les flaques d’eau sous nos pieds, tandis que nous rentrons plus tôt que prévu de notre commission du jour. En regardant en direction du ciel, je prends conscience que l’Été touche bientôt à sa fin, en voyant l’infinité de gouttes s’abattant sur nos parapluies. Non pas qu’on ait été gâtés par le beau temps cette année, mais nous n’avions pas encore eu de pluie. C’est étrange… Ce sentiment d'enfermement que l'on ressent lorsqu’il pleut. Chacun sous son parapluie, isolé par le bruit incessant des gouttes s’explosant sur le sol. … Un instant… En regardant autour de moi, je me rends compte d’une chose qui m'échappait jusqu’à présent. Malgré le mauvais temps, le nombre de villageois dans la rue n’est pas beaucoup moins élevé que d’habitude. Et pourtant… leurs voix sont presque totalement étouffées par le tambourinement des gouttes. C’est maintenant… Si je veux partager l’info, je dois le faire ici, et maintenant ! Mais comment faire en sorte d’être sûre que personne n’entende…? Ce sont des ninjas, leurs ouïes et très certainement meilleure que la mienne. À moins que… Soudain, je lâche mon parapluie, le laissant tomber sur le sol à mes pieds, tandis que je commence à sentir mon corps se tremper rapidement sous l’assaut incessant de la précipitation. Azul, qui marchait jusqu’alors devant moi, se retourne, me regardant d’un air surpris avant de s’empresser de me rejoindre, nous abritant sous son parapluie. “Qu’est-ce qui te prend ?! Ce n’est pas le moment de tomber mala—” Avant qu’il n’ait le temps de finir sa phrase, je glisse doucement mes mains sur chacune de ses joues, puis rapproche mon visage du sien tout en me mettant sur la pointe des pieds. Mon cœur bat à deux-cents à l’heure. Si du point de vue des passants, tout semble indiquer que nous nous embrassons, en réalité, je cache le fait que nos lèvres se tiennent à un centimètre l’un de l’autre avec mes mains. Je vois dans le regard d’Azul qu’il est choqué par mon action. Il tente de reculer, mais chaque pas en arrière de sa part est un pas en avant que je fais. Désolée… mais c’est le seul moyen. Profitant de cette proximité, du bruit de la pluie et de l’impression d’intimité que nous donnons aux gens, je commence alors à chuchoter. “Ne bouge plus… C’est le seul moyen que j’ai de te parler sans qu’on ne nous écoute.” Le jeune homme se détend enfin, me regardant plus sérieusement, soupirant doucement. Ressentant son souffle sur mes lèvres, je ravale ma salive. J’espère que mon coeur tiendra… “J’ai besoin que tu joues le jeu… Fait semblant d’intensifier le baiser pendant que je parle.” “Désolé, mais je n’ai jamais embrassé qui que ce soit dans ma vie. La situation est déjà assez intense, je ne vois pas comment on pourrait faire plus…” S.. Sérieux ?! Il n’a jamais embrassé… Ressaisis-toi Erika ! Ce n’est pas le moment !! “D.. Dans ce cas, je vais faire vite…” Chuchotant, et bégayant, je résume à Azul ma rencontre avec Madoka, ainsi que le plan de cette dernière. Je vois dans son regard céruléen qu’il réfléchit. En tout cas, il semble beaucoup plus calme que moi… “Ça n’explique pas tout, mais je pense comprendre un peu mieux la situation. En tout cas, il ne fait presque aucun doute pour moi qu’Anzu est la fille de Koga et Madoka.” “A.. Anzu, hein…?” J’ai l’impression qu’il me dit des choses importantes, mais à part la pluie et les battements de mon cœur, je n’entends pas grand-chose actuellement… “Oui. Elle sera probablement au centre de cette affaire également. Heureusement, Ember s’occupe de gagner sa confiance. Si un conflit éclate, et qu’Anzu est un élément clé de celui-ci, il vaudra mieux qu’on ait un minimum de contrôle sur elle.” Un conflit… C’est vrai ! Le conflit entre Madoka et Koga ! Il faut qu’on fasse un choix et vite. “Dis… Tu penses qu’on devrait aider qui ? Koga serait un choix sûr, mais le fait est qu’il n’a pas l’intention de nous aider vis-à-vis de nos requêtes… J’ai même peur qu’avec le temps, il finisse par s’attaquer à nous.” “Effectivement…” Le regard du jeune Leeves s’assombrit peu à peu. “D’autre part, aider Madoka nous exposera à plus de danger, et si on perd…” Si on perd… nous perdrons tout ce que nous avons. Je regarde timidement le visage d’Azul, à un centimètre du mien, réfléchir à sa réponse. Sa réflexion est longue, et je vois les passants, qui tentent d’être discrets dans leur voyeurisme, se regrouper et s’exciter en voyant notre baiser s’éterniser. Il est vrai que dans les films, les acteurs ne s’embrassent pas pendant presque dix minutes non-stop, comme nous actuellement… “Je ne fuirai pas, cette fois.” “Hah ?” La réponse d’Azul me prend par surprise, me rappelant à la réalité. “S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’on ne peut pas faire confiance à Koga. C’est pourquoi nous aiderons Madoka Fuschia dans sa rébellion, et confronterons le chef du clan.” “Je vois… afin de rester maîtres de nos destins…” Les mots de Madoka résonnent encore en moi, tandis que je prends conscience une fois de plus du symbole de liberté que représente Azul. Le jeune homme me regarde d’un air curieux, mais décide de ne pas poser de question. Il continue alors. “Ember restera auprès d’Anzu le temps de l’opération. Afin de nous assurer qu’elle ne se range dans aucun camp. Quant à toi, je te passerais un code ainsi qu’une fréquence radio. Tu t’en serviras en cas de danger.” “Hein ? Comment ça ?” “T’en fais pas. Fais-moi confiance.” Sur ces mots, Azul recule de deux pas, mettant la poignée de son parapluie dans ma main avant de se diriger en direction de celui qui repose sur le sol depuis tout à l’heure. Cela marque la fin de notre entretien, je suppose. Mais quelque chose me dérange… Je ne veux pas le laisser partir. Pas tout de suite. J’ai l’impression de ne pas avoir tout dis, de ne pas avoir totalement exploité cette occasion. “Tu dois prendre ton destin en main dès maintenant !”Il faut que j’abuse des règles qui me sont imposées… Si je veux être libre. Mon visage s’empourpre davantage tandis que je ravale ma salive, cherchant en moi le courage nécessaire. Mais mon corps tremble… J’ai peur… À l’instant où je vois la main d’Azul atteindre le mât du parapluie, ma peur se transforme en tristesse. Bouge… BON SANG BOUGE !! ERIKA KIMONO !!!“Hein ?!!” … Je me suis jetée sur lui. Le parapluie qu’il m'avait donné rejoint l’autre sur le sol, alors que l’averse s'abat sur nous. Azul me fixe, à la fois surpris et agacé. Il est assis sur le sol mouillé, les jambes écartées, retenant mon corps avec ses mains sur mes bras. Mes genoux tombent dans la flaque d’eau en dessous de nous, avant que je ne glisse peu à peu, de plus en plus dans sa direction. Mon regard est lourd. Mes pommettes rouges et mes lèvres tremblantes. “Erika…? Est-ce que ça va ?” “Azul… J’y ai beaucoup réfléchi…” Ma voix est faible, mais plus forte que tout a l’heure, lorsque nous chuchotions. Comme si mes sentiments parlaient directement à ma place. Mon visage me brûle alors qu’il se rapproche peu à peu de celui du jeune homme. Ses yeux s’écarquillent lentement. Il tente de reculer en pliant son genou, mais je bloque celui-ci avec une main, glissant l’autre doucement le long de sa joue, jusqu’à son oreille. “Je ne te suis pas très utile actuellement… mais…” “Arrête… Erika…” Mes lèvres seront bientôt contre les siennes… encore quelques centimètres… “Si nous nous marions, alors je pourrai servir de pont entre la famille Leeves— … Non… Entre toi et le clan Kimono…” Oui. Tout n’est pas perdu. Azul est en vie. Et même si sa situation actuelle est plus que compliquée, je suis sûre que le clan Kimono sera bien plus intéressé par cette nouvelle version de lui, comparé à celle d’il y a quelques années. Surtout, s’il résout la situation de Madoka à Parmanie. Azul… fermant doucement les yeux, je dépose mes lèvres sur… hein ? L.. La paume de sa main…? Il a intercepté mon baiser ?! “Je t’ai dit d’arrêter.” Le ton dans sa voix est à la fois doux et cruel. Son regard évitant le mien. “Quoi…? M.. Mais…!” “Désolé, Erika. Mais je ne peux pas te donner ce que tu désires.” Avec sa main sur ma bouche, Azul me pousse peu à peu, éloignant mon visage du sien. Voyant la distance s'élargir, mes émotions prennent une tournure chaotique. “Mon cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre… Et rien, ni personne ne changera cela.” Les couleurs sur mon visage se dissipent rapidement, un froid intense me parcourant alors que je ressens peu à peu le poids de mes vêtements trempés s’alourdir sur mon corps. “Qui…?” Ma voix est encore plus faible et tremblante. Je ne veux pas poser la question. Je ne veux pas souffrir davantage. Mais une part de moi sait qu’il sera plus difficile pour moi de tourner la page s’il ne me dit pas tout maintenant. Mais l’expression du jeune homme est de plus en plus triste. Il y a comme une sensation de vulnérabilité qui se dégage de lui. “Je ne sais pas… Je ne connais que sa silhouette. Mais si un jour elle venait à réapparaître, alors je serais prêt à lui donner ma vie.” …Quoi…? H.. Hah… Mon coeur me fait si mal… Pourquoi…? Ma gorge se noue… Mes mains tremblent de plus en plus… Je tente de les arrêter, mais rien n’y fait. En fait, ça ne fait qu’empirer les choses. Mon visage se déforme peu à peu, comme une bougie fondant sous l'influence d’une flamme trop puissante. Je ne peux plus retenir mes larmes. “Je ne comprends pas…” Me levant difficilement, car mes jambes tremblent frénétiquement, je fixe Azul, qui me regarde enfin, d’un air inquiet. “Erika—” “Pourquoi… Pourquoi tout est toujours aussi compliqué avec toi ?!!” Incapable de retenir le déluge qui s’abat en moi, je décide finalement de partir en courant, laissant le jeune homme derrière, sur le sol, avec nos deux parapluies. Bonjour. Excusez-moi, je peux voir que vous avez l’air déboussolés pour une raison quelconque, mais ce n’est pas le moment ! Nous avons une mission très très importante ! Donnée par Azul, en plus !! Hier, sur la colline, le jeune homme aux traits très efféminés a fini par me confier ses secrets les plus enfouis après une séquence émotion des plus intenses ! En fait, lui aussi, il pense que ce village est nul. Et il pense que les nuls nous veulent du mal parce qu’on est moins nuls qu’eux. Pitoyables, je sais… Mais bref ! Apparemment, la princesse des nuls, Anzu, serait un élément clé dans le plan des méchants, mais elle n’est pas au courant. (Ce n’est pas de sa faute, elle est trop bête…) Donc ma mission, que j’ai accepté de remplir, consiste à gagner la confiance d’Anzu afin d’en apprendre plus sur elle et de la protéger des méchants… je crois. C’était pas hyper clair, mais une chose est sûre, on doit devenir copains avec elle ! Oui, je sais, l’idée de devenir copine avec Anzu me dégoûte moi aussi. Mais c’est une mission importante ! Alors restons fort !! Aujourd’hui, Azul a décidé d’enseigner les bases du mode canin de l’Eevolv à notre camarade ninja. Bien qu’elle comprenne rapidement l’intérêt d’un robot chien sur le champ de bataille, cette idiote est incapable de le contrôler correctement. Heureusement pour elle, je l’accompagne dans le cockpit. “Tu le pilotes comme s’il était toujours sur deux jambes.” “J.. Je sais ! Fous-moi la paix !!” Ok… Reste calme, Ember… N’oublie pas la mission ! “Sous cette forme, l’Eevolv met beaucoup plus de temps à bouger si tu lui fais faire des pas.” “Ah ouais ?! Et comment je suis censée le bouger sans faire des pa— H.. Hey !!!” Je la pousse sur le côté, prenant le contrôle de la machine. Elle a l’air très en colère, prête à me sauter dessus, mais je continue mon explication. “Pense comme un chien… Ou un loup ? Bref. S’ils sont aussi agiles de base, c’est parce qu'ils utilisent leurs pattes arrière pour propulser leur corps.” Alors que je fais sauter l’Eevolv tout en tournant sur lui-même, comme une bête qui s'amuse toute seule, Anzu commence à paniquer, son propre corps répondant aux mouvements du Soldat, dans le cockpit. Cette idiote n’a pas mis sa ceinture… “A.. Arrête ça !!! Tu veux me tuer ?!!” L’heure du déjeuner. Azul m’a complimenté pour mes prouesses de pilotage, tout à l'heure. Hehe… Mais pendant ce temps, Anzu n’a pas l’air de très bonne humeur. Il faut dire qu’elle a vomi son petit-déjeuner dans le cockpit… Par chance, tout est tombé sur ses vêtements, j’ai donc pu en ressortir indemne. Mais du coup elle doit avoir super faim. Il y a peut-être un coup à jouer ! “Hey ! Tiens, prends un bout de mon sandwich.” “J’en veux pas…” Dit-elle d’un ton froid et très inconfortable. “Tu te sens pas bien ?” “Ce ne sont pas tes affaires ! Laisse-moi tranquille !!” Je vois… C’est too soon, comme disent les jeunes. Cependant, nous avons des mathématiques juste après. Et vu le nombre de fois où elle m’a embêté pour que je la laisse me copier, par le passé, je pense que c’est ici que tout va se jouer !! E.. Elle m’ignore… Comment est-ce possible ?! De tous les trucs dans lesquels elle est nulle, les maths sont le sujet dans lequel elle excelle le plus dans le fait d’être une incompétente !! Attendez… Peut-être qu’elle ne m’a juste pas remarquée ? Je sais ! Je vais écrire les réponses sur une feuille et les lui donner ! Comme ça, même si elle m’ignore, elle pourra pas résister à la tentation de regarder, et elle sera obligée de me remercier plus tard ! Mettant mon plan à exécution, je recopie chaque réponse sur une feuille que j’ai arrachée de mon cahier. Une fois cela fait, je la tends à Anzu, juste devant ses yeux. “Tiens, il y a tout ce que tu veux la dessus !” Sauf que la main attrapant la feuille est bien plus grande et ridée que celle de la jeune ninja… “ « Tout ce que tu veux », hein ?” LA PROF ?!!! Oh non, Anzu tremble… Et elle me jette un regard noir !!! J.. J’ai fait quelque chose que je n’aurais pas dû faire ?!! … Oups… À la fin de la journée, dans un dernier élan d’espoir, je retente ma chance. Cette fois-ci, je lui propose de rentrer ensemble de l’école ! Mais ça ne se passe pas vraiment comme prévu… “Bon sang, mais qu’est-ce que tu me veux à la fin ?! On vit dans deux directions opposées !! Pourquoi on rentrerait ensemble ?!!” Je crois que j’ai empiré les choses… Si ça continue, elle ne me fera jamais confiance. Mais je sais pas comment faire pour devenir son amie ! Elle me déteste déjà de base ! Alors que je panique, pensant avoir ruiné la mission, je vois dans le coin de mon œil que le corps d’Anzu se balance de gauche à droite. “Woah ! Attention !!” Attrapant son poignet, je l'empêche de tomber, de justesse. Est-ce qu’elle se sent pas bien ? Elle se tient la tête d’un air fatigué. “C.. C’est rien. Je suis juste épuisée.” Maintenant qu’elle le dit, c’est vrai qu’elle est toujours comme ça après l’école. Et là elle semble encore plus fatiguée que d’habitude… J’ai peut-être poussé le bouchon trop loin. J’aimerais abandonner… Cette fille est impossible à jouer. J’ai pourtant toujours été une professionnelle dans le domaine de l’amitié ! Et c’est sûrement pour cela qu’Azul compte autant sur moi. Si seulement je pouvais lui demander des conseils… Pour une raison que j’ignore, il a toujours plein d’amis, alors qu’il parle mal à tout le monde. Je suis sûre qu’il a une technique secrète ! Bref. Je ne peux pas en parler à Azul, car les méchants nous écoutent tout le temps, de toute façon. Ce qui veut dire que je vais devoir trouver la solution par moi-même. … .. . Deux jours… Cela fait deux jours que je tente le tout pour le tout, et que rien ne fonctionne !!! C’est bon. J’abandonne. Au pire, si les méchants lui font des choses affreuses, elle ne pourra s’en vouloir qu'à elle-même. “Ember.” “Hm…? Anzu ?” “Suis-moi.” Hein ? Comment ça « suis-moi » ? Ne me dites pas qu'à force de lui parler tous les jours, j’ai fini par accumuler suffisamment de points d’affection pour activer un événement !! C’est un truc que Sabrina m’a appris lorsque je lui ai demandé pourquoi je la croisais aussi souvent lorsque je sortais le week-end. Elle avait l’air très sûr d’elle à l’époque, donc je ne l’ai pas remise en question. Je suis Anzu dans les couloirs de l’école, jusqu’à ce qu’elle entre dans les toilettes. La, je commence à hésiter. Je ne suis pas sûre de vouloir voir un événement là-dedans… Mais ma camarade de classe se retourne et me lance un regard terrifiant. Ok ! Je vais la suivre !! Mais au moindre truc bizarre, j’appelle mon Super Robot et on entendra plus jamais parler du village caché des nullos !!! “Euh… Tu veux quoi du coup…? Pourquoi les toilettes…?” “Non. Toi, tu veux quoi ?” “Hein ? Non, non ! Toi, tu veux quoi ?!!” Anzu soupire, et s’adosse sur le rebord du lavabo. Elle semble beaucoup plus calme que d’habitude. C’est comme si, tout comme moi, elle avait abandonné l’idée de se battre. “Ça fait quelques jours que tu agis bizarrement. Avant, tu me détestais, et maintenant voilà que tu me donnes tes goûters, tes réponses, et même ta collection de bonbons. À moins que le but soit de me filer des caries pour te venger, je ne comprends pas ce que tu cherches.” “Ils étaient bons au moins…?” “J’en sais rien. Je les ai tous jetés.” “Q.. QUOI ?!! ESPÈCE DE MONSTRE !!!” “Tu as vraiment cru que j’y toucherais ?! Alors que tu es la personne la plus suspecte que je connaisse ?!!” Alors que la colère monte, nos voix font de même. Heureusement, personne n’utilise ces toilettes vu que ce sont les plus éloignées de la salle de classe, sinon qui sait quel genre de rumeur circulerait à propos de nous… “Moi ?!! Suspecte ?!!! Demandes à Azul et Erika si je suis suspecte ! Tu vas voir les réponses que tu vas te prendre !! C’est toi qui es tellement bizarre qu’on est obligés de m’envoyer te surveiller !!!” “Oh ? Alors tu avoues que tout ça, c’était bien une tentative pour me manipuler !!” Zut ! J’ai trop parlé !! Il faut que je me rattrape… “Non ! C’est pas pour te manipuler, c’est juste pour… euh… pour t’empêcher d’être avec les méchants !!” “... Les méchants ? Peu importe. Ça reste de la manipulation !” Oh non… C’est la cata ! J’ai été trop maladroite, et maintenant, Anzu sait tout !! Est-ce que c’est le moment où je dois l'assommer et la laisser attachée dans les toilettes jusqu’à ce qu’on ait vaincu le clan de Parmanul…? Un nouveau soupir m’ôte de mes pensées chaotiques. En regardant le visage de la jeune ninja, je vois qu’elle a l’air bizarrement déprimée. “Ça ne sert à rien de me manipuler… Mon père s’en contre-fiche de moi. Je n’ai donc aucun pouvoir sur la situation.” … Hah ? Son père ? La situation ? “De quoi tu parles ?” “Hein ? Ce n’est pas pour ça que tu voulais devenir amie avec moi, soudainement ? Car Koga fait semblant de vous aider ?” “Koga fait semblant de nous… Attends, Koga est ton père ?!!” Anzu baisse les yeux, visiblement gênée par le sujet. C’est bizarre… C’est trop bizarre ! “Mais vous n’avez même pas les mêmes sourcils !!!!” “C’est vraiment ce qui te surprend le plus ?!!” Après un moment à crier, puis rire, puis recrier lorsqu’un des enfants de l’école a cru que les toilettes étaient hantées, on finit enfin par nous calmer. C’est étrange, mais pour la première fois depuis que je suis ici, je trouve qu’Anzu est vachement facile à aborder. Est-ce que ça veut dire qu’on est en train de devenir amies ? “Tu sais, les gens me traitent comme une princesse, mais ce n’est pas du tout le sentiment que j’ai…” “Hein ?” “Je ne vois ma mère que très rarement… En fait, c’est déjà un miracle si je la vois ne serait-ce qu’une fois par an. Quant à mon père…” A.. Attends ! On est à peine en train de devenir amies, pourquoi est-ce qu’elle me confie tous ses problèmes ?! J’ai déjà du mal à m’aider moi-même ! Arrête de me faire confiance !! “Mon père n’est même pas intéressé par moi. Il demande aux autres ninjas de s’occuper de mon éducation. Et le peu de fois où il me voit, son regard est toujours rempli de dégoût…” Anzu… En voyant son visage triste, une grande colère grandit en moi. Je ne sais pas ce que c’est, d’avoir des parents. Après tout, ce qui se rapproche le plus d’un parent, pour moi, c’est Azul. Et encore, au fond de moi, quelque chose m’interdit de le voir comme tel. Peut-être que j’ai aussi eu une vraie mère, et un vrai père, un jour… Peut-être que ce quelque chose en moi est un souvenir d’eux, qui refuse de remonter à la surface. J’ai conscience que ma situation est complexe. Et, franchement, ce n’est pas le moment d’y penser. Le fait est que je suis en colère. Car… “CE SONT TOUS DES IDIOTS !!!” “E.. Ember ?!” “T’es peut-être une garce prétentieuse, méchante et moche, mais ça ne leur donne pas le droit de te rendre triste !” “Calme-toi— Attends un instant… Tu viens de me dire que je suis moche où je rêve ?!!” “J’vais leur apprendre le respect, tu vas voir !” Sur ces mots, je sors des toilettes, déterminée à casser la tête de Koga et sa femme ! “Commence par apprendre le respect toi-même ! Et reviens !! Ne fais rien de regrettable !!! EMBEEER !!!!”Les jours défilent, et ma relation avec Anzu ne fait que se renforcer. J’ai fini par oublier la raison principale pour laquelle je devais devenir son amie, mais peu importe. Ensemble, nous nous entraidons, et comblons les faiblesses l’une de l'autre, afin de nous améliorer. En dehors des cours, elle me montre les coins cools du village, tandis que moi, je tente tant bien que mal de lui expliquer le concept de Twinkle. Ce qui n’est pas aisé, vu la taille de son cerveau… Puis un jour, alors que je suivais Anzu, sous la pluie, à travers les rues du village, quelque chose attira notre attention. “Tiens, ce ne serait pas Azul et la fille du clan Kimono ?” “Oui ! Allons les voir !” Je commence alors à courir dans leur direction quand soudain, mes jambes s’arrêtent net. Erika vient de lâcher son parapluie pour… EMBRASSER AZUL ?!!!Mon esprit se vide, comme si un système de sécurité s’était actionné, afin d’éviter d’endommager mes pauvres neurones. Mais la voix d’Anzu me force à faire face à la réalité. “Qu.. Qu’est-ce qu’ils font avec leurs bouches ?!! C’est répugnant !!!” Ah… Toute l’innocence et la naïveté d’une enfant de… attend, tu es censée avoir treize ans ! C’est quoi cette réaction, Anzu ?!! Non, plus important que ça, pourquoi ils s’embrassent ?! Et pourquoi ça a l’air de durer une éternité !! Tout le monde les regarde en plus !!! Azul, fait quelque chose !!!! Alors que cette pensée me traverse l’esprit, je vois que le jeune homme se sépare d’Erika, partant attraper le parapluie sur le sol. Ouf… C’est enfin fini. Je vais avoir une conversation très sérieuse avec eux une fois à la maiso— QU.. QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! ERIKA ?!!! La jeune fille lui a sauté dessus comme une bête affamée !!! Je n’ai jamais vu un tel niveau de décadence… Il faut que je les arrête !!! “C.. C’est donc pour ça que Natsu me dit toujours de faire attention aux garçons qui ne sont pas du village…” Même Anzu atteint sa limite ! Son visage est si chaud que les gouttes de pluie s’évaporent au contact de sa peau !! Mais au milieu du chaos, la voix d’Azul retentit. “Je t’ai dit d’arrêter.” Ha ? Alors c’est bien cette vile succube qui s'impose depuis le départ ! Je savais qu’Azul n’était pas du genre à faire des choses aussi indécentes !! “Mon cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre… Et rien, ni personne ne changera cela.” Quoi…? Azul est amoureux de quelqu’un…? Qui ça ?! Je cherche parmi les personnes que je connais, mais je ne vois pas… Ce n’est probablement pas moi, malheureusement. Le fait est que je ne suis encore qu’une gamine à ses yeux. Mais dans ce cas… Non ! Ne me dites pas que c’est Tête de Chou-fleur !! “Je ne connais que sa silhouette. Mais si un jour elle venait à réapparaître, alors je serais prêt à lui donner ma vie.” Mes yeux s'écarquillent alors que le son de la pluie couvre peu à peu les bruits du monde qui m’entoure. Je ressens quelque chose d’étrange… Comme si mon cœur se resserrait dans ma poitrine, très fort. En plus d’une soudaine envie de vomir. “Une silhouette ? Il est idiot ou quoi ?” La voix d’Anzu est à peine audible. Alors, la personne qu’il aime est une femme que je ne connais pas… Et un jour… …cette femme viendra me retirer Azul… Cela fait maintenant une semaine, et les événements de cette journée pluvieuse ne veulent pas sortir de ma tête. Cependant, il faut que je me concentre ! J’aurais tout le temps du monde, plus tard, afin de questionner Azul sur cette mystérieuse femme !! Aujourd’hui, il m’a demandé de rester auprès d’Anzu afin de la protéger. La jeune ninja n’est pas au courant, mais je ne dois absolument pas la laisser sortir de la maison. “Il en met du temps à revenir ! Tu crois qu’il va encore annuler notre cours ? Sérieux… Plus le temps passe et plus je le trouve irresponsable.” Alors que la jeune fille se plaint, un boum résonne à travers le village, faisant vibrer le sol de la maison. “C’était quoi, ça ?!!” “Je crois qu’ils préparent une surprise, mais Natsu m’a dit de ne rien te dire…” “Une surprise…?” Le visage d’Anzu s’illumine peu à peu, alors qu’elle s’imagine probablement des feux d’artifices ou je ne sais quoi d’autre. “J.. Je vois ! Dans ce cas, il serait impoli d’aller voir !!” Dit-elle, se balançant sur place comme une enfant impatiente. … Au moindre problème, je devrais faire appel à mon Soldat.
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Dim 14 Avr 2024 - 22:13 | |
| - Spoiler:
C'est toujours aussi bien. Il y a pas mal de mystère autour du village de ninja (Quel est le rôle d'Anzu ? Que veut Koga ? Que fait le major Bob ici ?) et j'ai hâte de voir tout ça s'éclaircir. J'aime toujours autant les personnages. J'ai particulièrement aimé voir Ember essayé de se rapprocher d'Anzu. J'aime beaucoup la naïveté de ce personnage. Et c'est super cool de voir Erica qui se développe et tente de se prendre en main. Bon dommage qu'Azul soit déjà pris. D'ailleurs je ne me souviens pas de la fille dont il parle. C'était dans les précédents chapitres et j'ai oublié ou ça reste à découvrir ?
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| | | Katsu
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Dim 21 Avr 2024 - 14:12 | |
| Ça fait longtemps qu'on a pas eu un combat, non ? Bonne lecture ! - Chapitre 36:
V - Parmanie Chapitre 36 - Le prix à payer Une atmosphère de calme et de sérénité envahit le village, camouflant ce qui deviendra un jour une leçon d’histoire pour chaque membre du clan Fuschia. Est-ce que cette leçon utilisera maître Koga comme exemple de tyran irraisonnable ? Où serons-nous un aperçu du fait que se rebeller est une idée stupide ? Dans tous les cas, je porterais ma fidélité et mon respect pour dame Madoka jusqu’en enfer s’il le faut. C’est pourquoi je suis persuadé que si nous perdons, cela voudra dire que nous n’avions aucune chance dès le départ. “Natsu ? Est-ce que vous avez ce que j’ai demandé ?” Tournant mon regard en direction d’Azul Leeves, je lui tends l’objet de sa commande. Je doute de l’efficacité d’une telle chose face aux membres de notre clan, qui sont entraînés pour y faire face. Mais qui suis-je pour remettre en question un homme ayant fait face à plusieurs ennemis redoutables ? “Nous ferions mieux d’y aller. Dame Madoka nous attend.” Notre objectif se trouve sur l'île centrale du village. Plusieurs de nos hommes sont en stand by, attendant mon signal afin de prendre le contrôle du manoir. Il nous faut agir vite et discrètement, afin d’alerter le moins de monde possible, tout en résolvant cette affaire avant le retour des forces déployées en dehors du village. Car oui, si nous avons décidé d’agir aujourd’hui, c’est parce qu’une grande partie des mercenaires loyaux à Koga sont sortis pour une mission de grande envergure. Ils ne devraient pas revenir avant quelques jours, mais s’ils apprennent ce qu’il se passe ici, alors il ne fait aucun doute que leur retour se fera beaucoup plus vite que ce que l'on peut imaginer. Alors que nous évoluons dans les rues du village, nous dirigeant en direction du seul accès à l'île, quelque chose que nous n’avions pas anticipé ce produit. Une explosion. “Ça venait de l'île !” Aucune phase du plan ne requiert des explosifs. Cela veut donc dire que l’origine de ce son ne provient pas de notre camp. Je décide donc de contacter nos alliés par radio. “Quelqu’un a fait exploser le pont ! Est-ce qu’on doit commencer l'opération maintenant ?”Ils ont fait exploser le pont… Cela veut donc dire que Koga a eu vent de nos plans. Si c’est bien le cas, alors les hommes présents sur l’île… “Qu’est-ce que…?! Ils nous attaquent ! Les membres de l'expédition sont—”Plus aucun son ne sort de l’appareil. Nous nous regardons avec Azul Leeves, un sentiment d’inconfort nous parcourant tous les deux. Soudain, la radio s’active de nouveau. Mais la voix en ressortant n’est pas celle d’un allié. “Natsu ? C’est bien toi, non ? Je crois que ton plan a échoué.”Aki !!! Elle était censée faire partie de l’équipe d'expédition. Cela veut donc dire que leur mission n’était qu’un mensonge, afin de nous tendre un piège. “Azul Leeves est avec toi, pas vrai ? Dis-lui que maître Koga l'attend. Nous avons dame Madoka avec nous. Oh ! Et qu’il ne s’inquiète pas pour ses amies, le fait qu’elles gardent la princesse en sécurité nous arrange également.”M’arrachant la radio des mains, le jeune homme m’accompagnant répond à ma place. “Vous avez fait péter le pont, comment est-ce que je suis censé venir, maintenant ?” “Je suis sûre que vous trouverez une solution !” Conclue Aki, d’un ton joueur, avant de couper la communication. Alors nous n’avions aucune chance ? Nous étions destinés à perdre avant même de commencer ? Je dois néanmoins tenter de sauver dame Madoka. “Du coup, comment on y va ?” Me demande Azul, d’un ton presque indifférent. Je hoche la tête de gauche à droite, avant de lui répondre d’une voix grave. “Rejoignez vos amies et quittez Parmanie. Au point où nous en sommes, la bataille est déjà perdue.” “La bataille n’est pas perdue. Ils ont juste pris l’avantage. Mais il reste de l’espoir tant que nous n’avons pas joué toutes nos cartes.” Sérieusement…? Depuis quand ce type est aussi déterminé ? Je me sentirais presque mal d’avoir abandonné aussi vite. “A part le pont, le seul accès qui me vient à l'esprit serait les égouts. Cependant, l’île centrale a justement été faite de sorte à ce que les potentiels intrus s’infiltrent soit via le pont, soit via les égouts.” “Nous pouvons donc être sûrs qu’ils nous y attendent…” Effectivement. Avec le pont brisé, il est évident que nos ennemis souhaitent nous tendre un piège dans les égouts. Y aller serait donc du suicide. Mais existe-t-il un autre moyen ? “Y aller à la nage nous rendrait encore plus vulnérables. De même pour une barque… En vue de la situation, j’ai envie de prendre un tout autre type de risque, qui paierait beaucoup plus si nous y parvenons.” Propose le jeune Leeves, apparemment bien plus doué que moi dans l’art de prendre des décisions. Après avoir suivi le jeune homme, je prends conscience que la route que nous empruntons est la même menant à la maison qui leur a été attribuée en arrivant au village. “Hum… Est-ce bien sage de venir ici alors que la princesse et Ember sont…?” “Justement. Nous avons besoin d’elles.” Comprenant enfin ce en quoi son plan semble consister, je m’arrête puis saisis le bras d’Azul Leeves, l'agrippant de toutes mes forces. “Je serais prêt à tout pour aider dame Madoka. Tout, sauf mettre en danger la princesse !” Son regard se pose sur moi. Il m’observe calmement, avant de poser sa main sur mon épaule, me faisant prendre conscience de mes tremblements. “Et comment comptez-vous la protéger si on se suicide dans les égouts ?” Hah…? Ses mots, à la fois raisonnables et déraisonnables, me font ouvrir les yeux sur quelque chose que je n’ai pas imaginé auparavant. Qu’adviendra-t-il de la princesse si nous mourons tous face à maître Koga ? “Il y a une chose que j’ai apprise, lors de mon séjour ici.” Continue le jeune Leeves. “En souhaitant écarter Ember de tout danger tout en y faisant moi-même face, j’ai fini par la perdre de vue. Et je ne peux pas la protéger si je ne la vois pas.” “... Vous dites qu’il est préférable de les entraîner dans nos problèmes afin de mieux les protéger ?” “Idéalement, il vaut mieux ne pas créer des problèmes en premier lieu. C’est le meilleur moyen de protéger ceux que nous aimons. Mais parfois, les problèmes viennent d’eux même. Donc on improvise.” Ses mots ont du sens. Mais ils ne sont pas cohérents avec ses intentions. Pourquoi n’y pense-t-il que maintenant ? Car nous sommes acculés ? De toute manière, peu importe ses réelles intentions, je pense qu’il est plus sage de le suivre et voir ce que son plan nous réserve. En ouvrant la porte de leur habitation, nous sommes accueillis par deux jeunes filles étonnées. “Azul ? Pourquoi es-tu déjà rentré ?!” Demande la petite Ember, visiblement inquiète. “Comment ça « déjà » ? Il est en retard— Un instant… Pourquoi Natsu est ici lui aussi ?” Ajoute la princesse, me fixant d’un air perdue. Je baisse la tête, évitant son regard à tout prix. Mon compagnon du jour s’avance vers elles, prend une grande inspiration et regarde alors son amie d’un air grave. “La situation a changé. Je suis désolé, Ember, mais je vais avoir de votre aide à toutes les deux.” La jeune fille aux cheveux d’ébènes souris à son gardien, acquiesçant d’un air déterminé. Comment une enfant de son âge peut avoir autant de courage…? “Attendez ! Comment ça notre aide ? Qu’est-ce qu’il se passe ici ?!” Azul Leeves me regarde, attendant une ultime réaction de ma part. Ses yeux sont froids et hostiles. Quelque chose me dit qu’il ne fera plus marche arrière, peu importe ce que j’en pense. Et dire que cet homme est censé être une victime dans cette histoire… Nous étions supposés l’utiliser comme une pièce pour nous assurer la victoire, et pourtant, au final, c’est lui qui s’est emparé de notre partie de l'échiquier. Finalement, son regard se retourne en direction de la princesse, comme s’il avait compris que je n’avais plus la force de l’opposer. “On n’a pas beaucoup de temps, et notre destin à tous, dans ce village, dépend de ta décision. Alors écoute-moi bien, Anzu.” Le jeune homme explique, calmement, mais sans tourner autour du pot, la situation actuelle du clan Fuschia. Le fait que maître Koga séquestre sa propre femme, l’empêchant de remplir son rôle. La haine de celui-ci envers le clan Kimono. La tentative de rébellion de dame Madoka. Et notre défaite lamentable. Au fur et à mesure que les informations s’empilent dans le crâne de notre princesse, son visage semble se décomposer de plus en plus. Comme si son monde s'écroulait sous ses pieds. “ Hein…? C’est une blague…?” Demande-t-elle, me lançant un regard tremblant, au bord des larmes. D’une voix solennelle, je me décide enfin à lui adresser la parole. “J’ai bien peur que ce soit la vérité, princesse. Durant toutes ces années, nous vous avons protégé, avec Aki, de tous les problèmes internes au clan. Cependant…” “A.. Aki ! Où est-elle ?!” Me rapprochant d’elle, je pose ma main sur l’une de ses petites épaules, avant de lui répondre. “Elle a juré fidélité à votre père. Elle n’est donc pas avec nous.” La nouvelle fut comme la dernière attaque d’une série de coups, poussant les genoux de la jeune fille à rencontrer le sol sous ses pieds. La tête baissée, ses larmes tombent comme des gouttes de pluie, formant une minuscule flaque entre ses mains. “Pourquoi…? Je n’ai pas envie de choisir entre toi et Aki… Je ne veux pas choisir entre mon père et ma mère non plus…” “Je ne te demande pas de choisir. Nous manquons d’informations vis-à-vis des motivations de Koga.” Azul Leeves reprend la parole, posant un genou au sol pour faire face à la princesse. “C’est pourquoi je te propose de former un troisième camp. Non pas celui de Koga, ou de Madoka. Mais le tien. Le camp d’Anzu Fuschia.” Levant doucement son regard en direction du jeune homme, la princesse le fixe d’un air perdu. “Mon camp à moi…? Mais il n’y aurait que nous. Et je ne suis qu’une gamine encore—” “Une gamine avec un robot de huit mètres de haut.” Affirme le jeune Leeves, arborant un sourire rare. Traînant une barque derrière nous, Azul Leeves et moi-même arrivons enfin au bord du lac central. Mais, se tenant elle-même debout sur une barque au milieu de l’eau, Aki nous fixe d’un air amusé. “Vous en avez mis du temps ! Mais je savais que vous finiriez par choisir le lac.” Azul semble se préparer à l’attaquer, souhaitant profiter de la position vulnérable de notre ennemi, mais je l’arrête, lui faisant comprendre qu’il s'agit d’une mauvaise idée. Effectivement, Aki est une kunoichi redoutable, dont les capacités physiques surpassent ce qui est imaginable. Si elle se tient dans cette barque, au milieu de l’eau, c’est qu’elle considère cette position comme étant la plus idéale. “Pourquoi vous ranger du côté de Koga ?” Demande-t-il, probablement afin de gagner un peu de temps. “Hm ? Pourquoi pas ? Il est le chef du clan.” Répond-elle d’un air absurdement naïf. “Vous ne vous battez pas pour un idéal ? Pour quelque chose que vous aimez ?” Soupirant longuement, Aki lance un regard noir à Azul Leeves. “Est-ce que je t’en pose des questions ? Je suis votre ennemie, c’est tout ce que tu as besoin de savoir. Viens te battre, maintenant.” Cependant, à l’instant où la mercenaire termine sa phrase, une explosion retentit, plus loin, dans le village. “Qu’est-ce que…?” Lui souriant d’un air provocateur, Azul Leeves répond. “Désolé, mais j’ai un rendez-vous sur l'île derrière vous.” Dans un bruit sourd, le Soldat noir de notre princesse traverse les cieux, laissant une traînée dorée après lui avant de retomber lourdement derrière nous. Le visage d’Aki se déforme dans un mélange de surprise et de fureur. Ses veines gonflent à vue d'œil. “Vous avez osé mêler la princesse à tout cela… NATSU !!!” Alors qu’Azul Leeves s’accroche à la main tendue du robot, notre ennemi se propulse dans notre direction à une vitesse fulgurante, brisant en lambeaux la barque qui se trouvait sous ses pieds. J’attends le bon moment afin d’intercepter sa trajectoire, lui bondissant dessus sur le côté alors que celle-ci est toujours dans les airs. Après quelques roulades dans le sable, je relâche ma prise afin d’éviter une contre-attaque de ce monstre au corps-à-corps. “Partez devant ! Je la retiens !!” La voix de la princesse retentit à travers les hauts-parleurs de son mecha. “Non… Natsu ! Aki !!” Me regardant d’un air calme et déterminé, Azul Leeves acquiesce à ma demande, avant de demander à son amie dans le cockpit de les propulser jusqu’au manoir. Les propulseurs de L’Eevolv s'enclenchent à nouveau. Soulevant le Soldat par-dessus le sol. “STOP ! EMBER !! LÂCHE LES COMMANDES !!!” “Princesse !” Je commence moi-même à crier. “Faites entendre votre voix à vos parents !” Alors que le robot d’ébène se propulse par-dessus le lac, en direction de l’île centrale, j’entends les cris mécaniques d’Anzu à travers les hauts parleurs s’effacer avec la distance. Offrant de nouveau mon attention à Aki, je vois que la jeune femme s’est déjà redressée également. Sa respiration est saccadée, et ses yeux injectés de sang. Tandis qu’elle se rapproche doucement de moi, ses pas semblent à la fois lourds et lents. Elle se prépare… “Tu as signé ton arrêt de mort, Natsu…” “Peu importe. Tu comptais me tuer dans tous les cas. Non ?” Ses lèvres forment peu à peu un sourire malsain, avant que celle-ci n’éclate de rire. “Tu as raison. Je vais donc m’assurer à ce que cette mort soit lente et douloureuse !!!” Sur ces mots, la jeune femme se mit de nouveau à me foncer dessus. Malgré le fait que ses pieds s’enfoncent dans le sable à chaque pas de sa course folle, la force extraordinaire de ses jambes compensent ceci, l’empêchant d’être ralentie. Avec le peu de temps que j’ai, je tente de me saisir d’une de mes nombreuses boules de fumée, dissimulées dans mes vêtements amples. Mais voyant ce que je m’apprête à faire, Aki prend une soudaine accélération. Elle arrive plus rapidement que prévu et saisit mon bras, le tordant dans une position non-naturelle, provoquant un hurlement de douleur chez moi à l’instant où je sentis mes os se briser. La boule de fumée tombe à nos pieds, mais Aki l’intercepte avant qu’elle ne touche le sol, la jetant ensuite en direction du lac. “Tu pensais vraiment m’avoir aussi facilement ? Je sais tout de toi. Cette boule était remplie de gaz toxique, pas vrai ?” Effectivement. Si la spécialité d’Aki se trouve dans ses capacités physiques, mes compétences à moi sont spécialisées dans la maîtrise du poison. Si elle n'avait pas intercepté cette contre-attaque, un épais brouillard empoisonné nous aurait recouverts. Personnellement, mon corps est immunisé. Mais le sien ne l’est pas. Et la suite du combat aurait été beaucoup plus simple pour moi. Cependant, si elle pense que c’est en m’empêchant d’utiliser mes mains qu’elle va prendre l’avantage, elle se trompe. Éclatant une petite capsule présente dans une de mes molaires, je tourne mon visage en direction du sien. Lui faisant maintenant face, je prends une grande inspiration et me prépare à souffler. Mais il semblerait qu’elle m’ait de nouveau anticipé. Attrapant mon visage avec sa main, la jeune femme me bouche mes orifices buccaux et nasaux, avant d’enfoncer mon crâne dans le sable en m’y poussant d’une force phénoménale. Au-delà de la douleur au niveau de ma tête et de mon visage, je ressens également la fumée que j’étais censé relâcher, s’accumuler dans ma bouche et ma gorge, me faisant vomir, puis ravaler en boucle due au fait que sa main colmate la seule sortie possible. “Je t’ai dit que je savais tout de toi. Tu ne comprends toujours pas ?!!” Le poing serré, mon adversaire m’assène une série de coups dans le buste, me brisant plusieurs côtes et me forçant de nouveau à vomir. La sensation est insoutenable, mais je dois faire de mon mieux pour rester conscient. Heureusement, comme ses deux mains sont soit sur mon visage, soit en train de me frapper, cela veut dire que mon bras gauche est libre. J’en profite donc pour attraper une poignée de sable, afin de la lui jeter au visage. La jeune femme ferme les yeux pour d’éviter d’être handicapée par le sable, et tente d’attraper ma dernière main encore utilisable. Cependant, cet instant d’aveuglement me suffit afin de rapidement saisir un shuriken, le serrant dans mon poing afin de transpercer ma propre main. Mon sang sombre recouvre les lames de mon arme, qui ne fait plus qu’un avec ma main, et, à l’instant où celle d’Aki tente de se saisir de la mienne, je force celle-ci a planter sa paume sur une des lames du shuriken, maintenant imbibé de mon sang empoisonné. “Qu’est-ce que…?!” En ouvrant de nouveau les yeux, mon ennemie se rend compte de ce qu’il se passe. Elle me relâche enfin et recule de plusieurs mètres, observant la blessure à sa main. “Tu as utilisé une lame empoisonnée ? Non… Un instant ! Qu’est-ce que c’est que ça ?!!” La couleur de sa peau devient peu à peu noire. Aussi noir que de l’encre. J’essaie de me relever, tant bien que mal, puis retire mon masque, révélant à Aki un secret que très peu de personnes dans le village connaissent. “Tu dis tout savoir de moi, mais il semblerait que tu ignorais la chose la plus importante à mon sujet.” “T.. Ton visage…” Oui. Et pas que mon visage. La casi totalité de mon corps est couvert de ces mêmes tâches sombres qui sont en train de se rependre le long du bras de la jeune femme. Ma famille appartient à une branche du clan qui se spécialise dans les poisons. Et à chaque génération, un enfant se voit attribuer un organe artificiel, à côté du cœur, qui va transformer son sang en un venin mortel. Beaucoup sont morts durant l’opération, ou dans les jours qui suivent. Et pour ceux qui y ont survécu, leur espérance de vie ne dépasse généralement pas les trente ans. Grâce à cela, je suis totalement immunisé à tous les poisons existants sur Terre. Et personne ne peut me vaincre au corps-à-corps. “Merde… MERDE !!!” Hurle Aki, cherchant désespérément à couper la circulation de son sang avec un garrot improvisé. Mais cela ne fonctionne pas. Le venin continue de se répandre, comme une malédiction. Son regard traduit son angoisse alors qu’elle se saisit d’un kunai, probablement déterminée à se couper le bras. “Laisse tomber. Tu n’y parviendras pas avec une lame aussi petite.” “LA FEEEERME !!!”Aki… J’aurais préféré résoudre cela sans qu’aucun d’entre nous n’ait à mourir… Mais combien de nos camarades as-tu tué sur l’île ? De plus, je ne peux pas te laisser te mettre sur le chemin de notre princesse. KHH—Une douleur vive se lance dans ma poitrine, alors que mon corps tombe sur le sable comme une poupée de chiffon. Est-ce qu’un os aurait perforé l’organe artificiel ? Ha… Haha. Je vois. Désolé, princesse. Mais je vais devoir accompagner Aki de l’autre côté. Ma vision se brouille peu à peu, alors que je regarde la jeune femme crier tout en se charcuter le bras, ce, malgré le fait que le venin se soit deja répandu au-delà de celui-ci. Je perds alors doucement connaissance, repensant à toutes ces années passées aux côtés de la princesse, ainsi qu’aux côtés d’Aki… Hah… J’ai oublié de les prévenir… Le Spectrum… … .. .
- Réponse à Skalllir:
Merci beaucoup pour ton commentaire et ton enthousiasme vis-à-vis de l'histoire ! Je suis content de voir que tu as survécu au chapitre 35 qui était plutôt long mdrr Pour ce qui est de la fille dont parle Azul, c'était bel et bien dans un chapitre précèdent. Il en parle dans le chapitre 0 ainsi que dans le chapitre 9.
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| | | Katsu
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| Sujet: Re: [Vert Feuille] Mechamon Iris Mar 30 Avr 2024 - 15:51 | |
| C'est déjà la fin du mois d'Avril ?? Et si on finissait le mois comme on l'a commencé ? Sur de la trahison. Bonne Lecture ! - Chapitre 37:
V - Parmanie Chapitre 37 - Trahison Tandis que le Soldat d’ébène se rapproche peu à peu de notre objectif, les sanglots de notre petite kunoichi se font toujours entendre à travers les hauts-parleurs. “Anzu…” Ember murmure, ne sachant quoi faire pour consoler sa nouvelle amie. Je ferais mieux de lui parler avant que nous n’arrivions. Son état mental est fragile actuellement. Si je souhaite garder le contrôle sur elle, alors il ne faut pas laisser de plaie ouverte que Koga pourrait exploiter plus tard. “Je comprends ce que tu ressens, Anzu. Mais tu dois avoir confiance en Natsu. Il nous a offert cette opportunité, et il serait stupide et irrespectueux de ne pas en profiter.” “J.. Je sais… Mais c’est si soudain… Pourquoi est-ce qu’on doit se battre entre nous tout à coup ? J’ai peur de faire quelque chose de grave...”“C’est normal que tu aies peur. Mais c’est ainsi que la vie est faite. De tournants inattendus. Je préfère te prévenir tout de suite, ce ne sera probablement pas la dernière fois que tu auras à faire des choix difficiles.” Pendant de longues secondes, seul le bruit des réacteurs de l’Eevolv se font entendre. Mais alors que nous survolons enfin l’île centrale, Ember se décide à briser le silence. “Nous sommes là, avec toi !”Ces simples mots suffisent à redonner des forces à la jeune kunoichi, qui murmure le nom de son amie en retour. Je vois. Il semblerait qu’Ember soit meilleure que moi pour ce genre de choses. Je ferais bien d’en prendre note. “Tant que nous serons debout, ne pense pas un seul instant à abandonner.” “Merci tous les deux…”Notre robot se pose lourdement sur le sol en face du portail principal du manoir. Devant celui-ci, nous attendant accompagné de plusieurs hommes en armure de combat, se tient l’un des gardes exclusifs de Koga. Le ninja à l’armure dorée. Bondissant de la main de l’Eevolv noir d’Anzu, j’atteris également sur le sol, face à nos « hôtes ». Ember me rejoint rapidement en quittant le cockpit. Cela peut paraître irraisonnable à première vue, mais il sera difficile pour elle d'appeler son Proto-Vyzard en cas de besoin si elle reste à l’intérieur d’un autre Soldat. “Koga vous attend. Suivez-moi.” Nous informe le ninja doré, après de longues secondes à nous observer. Discrètement, je fais signe à Ember de rapprocher son mecha du village. Je doute que nous risquions quoi que ce soit. L’attention des mercenaires est concentrée sur ce qu’il se passe ici, et ils comptent probablement sur la présence du major dans la forêt afin de gérer les potentiels intrus. Anzu nous rejoint également, quittant le cockpit de l’Eevolv. Le mecha est équipé d’un système de sécurité qui devrait la prévenir en cas de soucis. Et ainsi, nous suivons nos ennemies jusqu’à la cour centrale du manoir, au cœur du jardin johtonnais. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y a aucun piège, que ce soit sur le chemin ou à notre destination. Juste Koga. Entouré de ses hommes et accompagné du ninja vêtu d’une armure d’argent. Au bout de sa lame, se trouve ce que j’imagine être sa femme. Celle-ci se tient à genou, un air terrifié sur son visage. Autour de nous, plusieurs cadavres gisent dans leur propre sang. Ce sont probablement les fidèles de Madoka Kimono. En les voyant, Anzu se met à trembler de plus en plus, mais Ember, qui semble plus calme, étonnement, la rassure en serrant sa main dans les siennes. Nous voyant arriver, le regard du chef du clan Fuschia se lève dans notre direction. Celui-ci semble toujours aussi sombre et sévère. “Te voilà enfin. Et je vois que tu as amené ma fille ainsi que cette gamine avec toi. Où est Erika Kimono ?” Madoka lève les yeux à son tour, et son expression de terreur s'amplifie en voyant que sa fille est avec nous. Cependant, le poids d’une lame au-dessus de son cou l’empêche de s’exprimer, semblerait-il. Je décide de l’ignorer pour le moment et concentrer mon attention sur son mari, qui est clairement notre priorité actuellement. “Vu la tendance qu’ont les quarantenaires de ce pays à attaquer des johtonnaises, j’ai préféré ne pas tenter le diable.” Son expression ne change pas. Et pas un rire ne sort de ses lèvres. Je suppose que ma blague était de mauvais goût ? “Si tu fais référence à Giovanni, je te rassure, je ne travaille pas avec ces gens.” Répond-il, toujours aussi blasé. Je me doute bien qu’il ne soit pas de mèche avec la Team Rocket. Cette affaire ne concerne que Koga. Et son égoïsme est sur le point de détruire ce village, ce clan, et peut-être même d’autres kantonniens innocents si la situation venait à déborder. “Peu importe. Le fait est que Kanto n’a pas besoin d’une nouvelle guerre.” “Tu te bats pour ce pays, maintenant ?” Demande-t-il, d’un ton moqueur. “Je me bats pour mes propres intérêts. Et la sécurité de ceux que j’aime en fait partie.” Ses yeux se ferment doucement, comme s’il ne souhaitait pas voir mon visage afin de me répondre. “Tu n’es pas enchaîné par des principes stupides. Je respecte cette part de toi. Si seulement tu n’étais pas Azul Leeves, alors peut-être aurions-nous pu nous entendre.” Sur ces derniers mots, ses yeux se rouvrent dans son expression de haine habituelle. “Non. Même avec un autre nom, je ne me serais jamais associé à quelqu’un comme vous.” Je lui réponds, dans un ton plus froid cette fois-ci. Baissant la tête afin de dissimuler son visage lors d’un rire un peu trop long, Koga reprend la parole. “Et pourtant, tu es suffisamment stupide pour t’associer au clan Kimono. Connais-tu vraiment cette organisation ? Sais-tu qui elles sont réellement ?” J’aimerais dire que oui et souligner le fait qu’elles nous ont fait porter le chapeau à moi et mon père lorsque ma mère est morte, mais ce n’est franchement pas le moment de lui donner raison. “Le clan Kimono est un fléau. Pour elles, les humains ne sont que des outils.” Continue-t-il. “Sais-tu combien de personnes ont tout perdu à cause d’elles ? Combien d’hommes et de femmes au grand potentiel ont été supprimés, car ils ont refusé de suivre leurs règles ?” Le regard de Koga se tourne alors en direction de sa femme, tandis qu’il lève son sabre en l’air, visiblement près à la décapiter. Madoka ferme les yeux de peur, des larmes coulant le long de ses joues. “Tout comme toi, Azul Leeves, j’ai pris la décision, aujourd’hui, d’arrêter de fuir. Je ne les laisserais plus nous contrôler !!!” Merde… Il faut que j’utilise mon ar— “NON ! PÈRE !!!” La lame de Koga se stoppe net, à mi-chemin, en entendant la voix de sa fille. “Anzu… As-tu l’intention de trahir ton clan, toi aussi ?” Tremblante et au bord des larmes, la jeune kunoichi s’avance de deux pas avant de répondre à son père. “J.. Je ne trahirais pas le clan… Mais je ne veux pas vous perdre ! Ni vous, ni ma mère !!” L’expression du maître du clan Fuschia vire peu à peu de la haine au dégoût. “Tu me déçois. Tout à propos de toi est une déception. Ton apparence. Tes origines. Le fait que tu sois à la fois faible et stupide. Tu représentes tout ce que je déteste le plus sur Terre.” Alors même sa fille ne déroge pas à la règle ? La rancune de ce type le rend bien plus injuste que ce que j’imaginais à la base. Mais malgré ses larmes et sa difficulté à s’exprimer, Anzu n’abandonne pas. La jeune fille fait face à ses peurs. “Je.. Je me doutais que vous me haïssiez… Mais j’ai tout fait pour être à la hauteur de vos attentes ! Je m'entraîne tous les jours !! Je n’ai jamais remis en question vos ordres, même lorsque je ne vous voyais ni vous, ni ma mère, ce durant plusieurs mois !!!” Reprenant difficilement son souffle entre deux sanglots, la jeune kunoichi continue. “J.. J’ai même appris à piloter le Soldat que vous aviez gardé pour moi ! Qu’est-ce que je suis censée faire de plus…?” “Rien. Peu importe tes efforts, Anzu, je ne pourrais jamais t’aimer.” Les mots de Koga sont d’une violence inédite pour sa fille, dont le regard se vide peu à peu. Ses épaules tombant dans un désespoir sans précédent. Ember, qui se tenait sagement en retrait jusqu’à présent, perd patience. Elle s'apprête à lancer son fameux répertoire d’insultes au visage du ninja, mais je ne lui laisse pas le temps. Tremblant de rage, je hurle le nom de Koga d’une voix remplie de haine. “KOGA !!! Je vous défie en duel !!”Tous les regards se tournent vers moi. Celui de Madoka s’illumine, tandis que celui d’Anzu est toujours aussi triste. Ember, quant à elle, semble plus excitée que d’habitude. Même l’homme en armure d’argent semble inexplicablement agité par ma proposition. Le chef du clan ninja se met alors à frémir d’excitation à son tour. Comme je le pensais, il n'attendait que ça. “Un duel…? Et pourquoi est-ce que j’accepterais ?” “Car contrairement à ce que vous venez de dire à votre fille, ce n’est pas elle qui représente ce que vous détestez le plus sur Terre. Pour reprendre vos mots, malheureusement, je suis Azul Leeves. Fils de Bruno Leeves et Hitomi Kimono.” N’attendant pas une seconde de plus, Koga pousse sa femme d’un coup de pied avant de s’approcher de moi, se balançant de gauche à droite comme une bête contenant sa soif de sang. Cela confirme donc ma théorie. Sa haine envers la famille Leeves ainsi que le clan Kimono est directement liée à mes parents. D’une voix grasse, le rire de Koga résonne tout autour de nous, avant qu’il ne se jette sur moi à une vitesse phénoménale. Ses mouvements sont presque inhumains. Pivotant sur moi-même, je tente à la fois de réduire la zone possiblement vulnérable à un coup, ainsi qu'à préparer ma contre-attaque. Un coup de pied retourné en utilisant mon talon. Mes réflexes sont les bons, mais il est bien trop rapide et finit quand même par me toucher très légèrement en dessous de la poitrine avec le bout de ses doigts. Ceux-ci tranchent le tissu de mes vêtements, créant une coupure superficielle sur ma peau. Heureusement, ma contre-attaque fonctionne également, frappant Koga de plein fouet avec mon talon au niveau du flanc, l’envoyant valser sur plusieurs mètres. Mais avant que son corps ne rencontre un mur, celui-ci se repositionne dans les airs, atterrissant contre le mur du manoir sur la pointe des pieds. Au-delà du fait qu’à part à la télé, je vois mal, même un ninja, se tenir debout à l’horizontale sur un mur, deux choses m’interpellent. La première étant qu’à l’impact entre mon pied et son corps, celui-ci avait l’air drôlement léger. Encore une fois, il est un ninja, donc peut-être est-il plus léger qu’il n’en paraît, justement afin de favoriser ses mouvements ? Le deuxième détail me dérangeant concerne le moment où il a atterri sur le mur. Même avec un poids réduit, le momentum aurait dû rendre la réception plus abrupte. Or, ses pieds se sont posés sur ce mur avec la douceur d’une plume tombant au sol. Comme si quelque chose avait ralenti sa course lorsqu’il s’est repositionné. Bref. Il faut que je m’éloigne d’Ember et des autres afin d’éviter de les mêler au combat. Ainsi, j’entame une course à travers la cour centrale, me rapprochant d’une partie annexe des jardins. Koga se propulse depuis son mur à une vitesse toujours aussi impressionnante, me suivant sans tenter de coups bas. Cependant, même s’il accepte de jouer ce duel de manière équitable, je préfère ne pas trop m’éloigner. Vu sa rapidité, si je ne veux pas être submergé par ses attaques, je vais devoir anticiper. Je décide donc d’entamer une esquive avant même que Koga ne me rattrape. Et comme je le pensais, sa cible était prédéterminée avant même qu’il n’arrive, car ses mains tranchent l’air où je me trouvais juste avant. Arrivant à la partie annexe, celle-ci semble être constituée de plusieurs bassins de lotus, séparés par des arbres plutôt robustes dont je ne connais l’origine. Cet endroit sera parfait pour tester mon adversaire. Les bassins ne sont pas profonds. L’eau ne m’arrive même pas à la moitié de mes jambes. Mais je ne vais quand même pas m’y aventurer tout de suite. Avant cela, je commence par contourner un des arbres, me servant de celui-ci comme d’un bouclier contre les attaques rapides de Koga. Mais le ninja ne semble pas vouloir tourner autour du pot. D’un coup de bras, l'arbre est tranché en deux, s’abattant sur l’un des bassins. “Koga ! Vous êtes à la fois stupide et immature. Votre haine contre Anzu n’a pas lieu d’être. Elle ne fait pas partie du clan Kimono, et elle n’a jamais choisi de naître de votre union avec Madoka !” Prévoyant sa prochaine attaque, j’esquive d’avance à nouveau, sautant sur le tronc d’arbre qui me sert maintenant de plateforme sur le bassin de lotus. Une fois de plus, ma prévision était bonne. “Il n’y a plus aucun intérêt à parler. Si tu souhaites que les choses changent, alors tu devras me tuer !” Sur ces mots de Koga, je ressens soudainement une présence au-dessus de moi. Par réflexe, je bondis en dehors de mon tronc, évitant une attaque plongée du ninja en armure dorée. Celui-ci semble plus lourd que son maître vu la façon dont l’arbre s’est brisé sous ses pieds. Voilà qui n’est pas très équitable pour un duel en un contre un. À moins que… Mon regard se tourne vers l’arbre tranché plus tôt alors que mes théories précédentes semblent se confirmer unes à unes. “Nous n’avions pas l’intention de vous tuer en premier lieu. Madoka et ses fidèles souhaitent vous faire ouvrir les yeux sur vos agissements.” J’ajoute, mais à l’instant où mon regard se retourne sur l’endroit où se trouvait Koga, celui-ci n’est plus là. Mes poils se hérissent, alors que je ressens un danger imminent… Derrière !!! D’un mouvement rapide, j’arrête le poignet de Koga en le saisissant alors qu’il est sur le point de me frapper au niveau du cou. Et avant qu’il n’ait le temps de répondre par un autre coup, j’attrape également son bras puis le tire de toutes mes forces, l’envoyant en direction du bassin. Pour une raison quelconque, ses bras semblent vraiment tranchants. Suffisamment pour que ma main gauche ait subi une coupure profonde. Mais je n’ai pas le temps de m’en préoccuper. L’homme à l’armure dorée se propulse dans ma direction. Sa vitesse est moins importante, mais ses mouvements sont exactement les mêmes que Koga. Des mouvements étranges, presque inhumains. Je bondis en arrière, évitant sa charge. En regardant à ma droite, je vois que Koga à du mal à sortir de l’eau, malgré le fait que le bassin soit peu profond. À ma gauche, au loin, le ninja argenté a pris le relais, tenant Madoka en joue en attendant la fin du duel. Il ne sert à rien d’insister plus longtemps. Mes doutes sont presque totalement confirmés au point où nous en sommes. Je profite donc de ce moment de répit afin de dégainer l’arme que Natsu m’a dégotée plus tôt. Un flingue. Le pointant en direction du ninja argenté, je tire. Je me souviendrais toute ma vie de ce jour. Nous n'étions pas encore en été, et pourtant, le soleil nous bénissait déjà de sa douce chaleur. À l’époque, déjà, pour une raison que j’ignorais, je recevais un traitement de faveur en comparaison aux autres jeunes du village. Je ne participais à aucune mission dangereuse, et mon entraînement était moins exigeant. Et pourtant, malgré tout cela, chaque journée se terminait avant même que le soleil ne se couche. Comme si mon corps se fatiguait pour rien. “Jeune prince. Votre père vous appelle.” Apparemment, ma mère recevait des membres de sa famille, originaire de Johto. Cela n’était pas si rare. Nos clans étaient proches après tout. Bien qu’à sept ans, j’étais encore trop jeune pour connaître tous les détails de cette relation. En arrivant dans la salle où mes parents étaient censés recevoir leurs invités, je la vis pour la première fois. Cette petite fille aux longs cheveux châtains clairs, portant un kimono aux couleurs chaudes. J’ignorais pourquoi, mais mon coeur ne pouvait supporter le fait de la regarder trop longtemps. Comme si sa beauté était une chose interdite aux mortels. “Koga. Je te présente Hitomi. Elle restera avec nous dans le village durant trois mois. Je compte sur toi pour devenir son ami.” Son ami ?! Comment pourrais-je ?!! Le simple fait de respirer le même air qu’elle me rend terriblement nerveux !“Bien, père.” Je suis un idiot… Heureusement pour moi, Hitomi était une fille pleine d’énergie, qui n'avait pas besoin d’être mise à l’aise en premier lieu. J’en avais un peu honte, mais c'était plus elle qui s’occupait de moi plutôt que l’inverse. Elle ignorait totalement ma nonchalance, et me forçait à me dépenser le plus possible durant la journée, que ce soit en jouant ou en aidant les villageois. Elle n'a pas attendu longtemps avant que l’intégralité du village ne l’adore. Cette fille a changé ma vie. Elle savait que pour des raisons de santé, mon corps se vidait naturellement de son énergie. Mais plutôt que de m’abandonner ou se forcer à suivre mon rythme, elle n’a jamais hésité à elle-même s’imposer à moi. Je me suis souvent demandé pourquoi elle était aussi insistante vis-à-vis de moi. Qu’est-ce qui la poussait à me tirer vers le haut ? Serait-ce possible qu’elle…?Les années passèrent, et tous les ans, c'était la même chanson. Hitomi nous rendait visite pendant trois mois, puis rentrait à Johto en maintenant le même sourire et la même énergie qu’à son arrivée. Elle était comme le soleil d’été. Rayonnante, chaleureuse et intense. Lorsque je lui demandais ce que faisait son clan, elle m’expliqua qu’il s’agissait d’un refuge pour des filles sans famille, qui sont entraînées pour devenir un jour les femmes les plus puissantes du monde. J’étais facilement impressionnable à l’époque, et la force que dégageait Hitomi m’aidait à croire ses mots. Oui. Cette fille était déjà si puissante… Puis, à mes dix ans, je fis la rencontre d’une autre personne qui changerait ma vie. Un garçon plus vieux d’un an, mais au corps d’un adolescent de quatorze ans. Ses muscles étaient déjà développés et son regard était extrêmement intense. Il s’appelait Bruno. Il appartenait à la famille Leeves, une famille possédant un dojo à Safrania dont la réputation les précédait. Nos familles étaient proches l’une de l’autre. Mais pas par intérêt, comme pour le clan Kimono. Nous étions proches, car une profonde amitié liait nos parents. Et Bruno était ici afin de s'entraîner dans le village. “Désolé ! J’étais censé arriver une semaine plus tôt, mais je me suis perdu en route !!” Chaque fois qu’il parlait, c’était soit en criant, soit en hurlant. Ce qui le rendait donc très fatigant et insupportable. Mais il n’était pas quelqu’un de mauvais dans le fond. “Mais ne vous en faites pas ! Je connais la forêt par cœur maintenant !!” Sur le coup, je pensais qu’il mentait. Mais si la vie m’a enseigné une chose importante, c’est qu’il ne faut jamais sous-estimer Bruno Leeves… Tout comme Hitomi, Bruno était obsédé par moi. Mais contrairement à elle, dont l’attention était presque mystique et impossible à comprendre avec de la logique, Bruno était beaucoup plus facile à saisir. “Ne t’en fais pas, Koga ! Je vais faire de toi le chef le plus puissant que le clan Fuschia ait connu !!!” Ma faiblesse le frustrait. Bruno était un garçon injuste qui imposait sa vision du monde aux autres. Et il avait décidé de faire de moi son éternel rival. À la fois, je détestais ça, et en même temps, je détestais le calme qu’il laissait derrière lui lorsqu’il rentrait à Safrania. Inévitablement, Bruno et Hitomi ont fini par se rencontrer. Et si on pouvait croire que deux personnes avec autant d'énergie à revendre deviendraient directement amies, la réalité était toute autre. Ils se disputaient constamment. Bruno ne pensait qu’à se battre et à s'entraîner. Tandis que Hitomi détestait la violence et préférait aider les villageois et jouer à des jeux. Et moi, j’étais au milieu de ces deux tempêtes. Ce détail ne changea jamais, durant toutes ces années. Au final, on peut même dire que nous avons grandi ensemble en quelques sortes, même si nous ne voyons Hitomi que trois mois dans l’année. Et plus les années passèrent, plus je devenais fort afin de combler les besoins de Bruno. Et plus mes sentiments pour Hitomi se renforçaient. J’appris vers mes treize ans qu’un jour, je serais amené à me marier avec elle. L’idée d’un mariage arrangé me dérangeait un peu, mais j’aimais Hitomi. Et j’étais persuadé que ces sentiments étaient réciproques en voyant l’attention qu’elle me portait. Puis un jour, lorsque j’avais dix-sept ans, ma première dispute avec elle eut lieu. Je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier. Il était déjà six heures de l’après-midi, et mon corps était au bout de ses limites. Je pouvais perdre conscience d’un moment à l’autre. Mais Hitomi est entrée dans ma chambre en claquant la porte coulissante. Elle n’était pas censée pouvoir venir. Surtout à cette heure-ci. Mais cette fille était inarrêtable. “Il faut qu’on parle.” Son ton n’a jamais été aussi sérieux. Et son regard aussi froid de colère. À bien y repenser, ce regard est le même que celui qu’arbore son fils aujourd’hui… “Ce n’est pas le moment Hitomi… Parlons-en demain…” “Ça ne peut pas attendre demain. Je connais ton secret, Koga.” Plus je repoussais la fatigue, plus les vagues de douleurs parcourant mon crâne étaient intenses. Je savais que ce que disait Hitomi était grave, mais je n’avais pas la force d’y faire face. “Koga ! Tu connais le destin de ceux qui portent le titre du Spec—” “BON SANG HITOMI ! CE N’EST PAS LE MOMENT !!!” D’un violent coup de poing, j’explosais la lampe de chevet posée à côté de mon lit. Cela fit sursauter la jeune fille, qui fut surprise sur le coup, mais tenta de rapidement se ressaisir. “J.. Je ne peux pas te laisser… Si tu t’endors maintenant, la pierre…” “Tel est mon rôle au sein du clan. Et tu ne peux rien y faire. Alors pars, maintenant.” Au-delà de la colère, ce jour-là, je vis pour la première fois de la tristesse sur son visage. Mais elle parti. Et après cela, les choses ne furent plus les mêmes. Les jours suivants, je fis mon possible pour lui parler. Je souhaitais m’excuser et lui expliquer ma situation. Mais elle m'évitait comme la peste. Cet été fut le dernier qu’elle passât à Parmanie. Je ne la reverrai que trois ans plus tard, la veille de son mariage avec mon meilleur ami, Bruno. Cela faisait trois ans que Bruno se comportait étrangement à mon égard. Comme s’il me cachait quelque chose. Si au départ, je trouvais cela étrange, les années me firent baisser ma garde. Je m’étais habitué à ses changements. Mais Hitomi me manquait tant. Plus le temps passait et plus son absence était douloureuse. Je finis donc par envoyer des espions pour savoir comment elle allait. Je voulais m’assurer qu’aucun malheur ne lui était arrivé. Ce que mes hommes me rapportèrent eut l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Depuis trois ans maintenant, Hitomi visitait le dojo des Leeves. Chaque année, durant trois mois. Elle était maintenant promise à Bruno, et leur mariage devait avoir lieu cet été. Malgré ma relation avec lui, je n’étais pas invité. Probablement un coup d’Hitomi. Bruno était trop stupide pour se dire que leur union me ferait du mal. Je décidai quand même de rendre visite à la mariée, la veille, en quittant le village furtivement. Nous n’étions qu’à l’aube lorsque j’interceptais la jeune femme dans l’arrière court du dojo. Il s’agissait d’un endroit tranquille, où seul un immense magnolia était planté. À cette période de l'année, quasiment toutes les fleurs de l’arbre tapissent le sol, et seul une fleur tentait vaillamment de retarder l'inévitable. “Koga… Je savais que tu finirais par venir.” “Je ne comprends pas. Pourquoi n’es-tu jamais revenue ? Était-ce car je suis le Spectrum ?” Son regard fixait intensivement les fleurs à ses pieds. Elle était si belle. Encore plus que dans mes souvenirs. Je ne pouvais pas la laisser à Bruno. Je— “Non. Tout comme toi, j’ai un rôle à accomplir. Pour cela, je dois me marier dans la famille Leeves.” Ses mots faisaient mal, mais je m’y étais déjà préparé. Serrant mon poing, j'insistais donc. “Je t’aime Hitomi. Et je sais que tu ressens la même chose pour moi. Si nous en parlons au clan Kimono, je suis sûr que…” “Hah ?” Son regard se tourna enfin vers moi. Il était à la fois naïf et cruel. Et alors qu’un vent puissant traversa la cour, emportant la pauvre fleur qui n’eut d’autres choix que de se détacher de son arbre, Hitomi me répondit. “Excuse-moi, Koga, mais je ne suis pas amoureuse. Ni de toi, ni de Bruno.” … “Je ne fait que remplir le rôle que le clan Kimono m’a demandé. Et ce, depuis le début.” Mon monde s’écroulait sous mes pieds… “Je ne dis pas que je ne t’apprécie pas. Mais je ne veux pas qu’il y ait de malentendu.” Ma vie n’était qu’un mensonge… “Dans tous les cas, je n’ai pas l’intention d’annuler ce mariage.” Sur ces derniers mots, Hitomi rentra de nouveau dans le dojo, me laissant seul dans l'arrière-cour. Je me sentais vide. Comme si elle avait brisé mon âme après avoir joué avec durant des années. De retour au présent. Voyant Azul Leeves me pointer avec un pistolet, je tire rapidement sur les fils de ma marionnette, appelant ma poupée en armure dorée intercepter la balle. Celle-ci s’enfonça dans sa cuirasse, mais il y avait un problème majeur. Tout le monde m’a vu bouger, et tout le monde a vu le « mystérieux ninja doré » s’envoler entre moi et mon adversaire. “Comme je le pensais… Vous n’avez plus nulle part où vous cacher. Koga !” Crie le fils de Hitomi, son regard défiant me rappelant à nouveau celui de ses deux parents. - Bonus couleur:
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| | | | | [Vert Feuille] Mechamon Iris | |
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