|
| [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold | |
| FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Mer 9 Mar 2016 - 17:58 | |
| Salut tout le monde ! Ainsi que tous les objets inanimés, qui, ne l'oublions pas, attendent avec impatience que termine cette phrase. Ceci est mon tout premier nuzlocke écrit ! Maintenant que je le dis, c'est mon tout premier nuzlocke tout court ... Bref, vous l'aurez compris au titre, je compte effectuer un long et passionnant nuzlocke dans la magnifique région de Johto, qui accueille mythes et légendes du monde Pokémon. Sans plus attendre, car ce suspense est insoutenable, voici, en avant-première rien que pour vous, les règles ! - Règles Inviolables:
Règle n°1 : Tout Pokémon mis K.O. est considéré comme mort. Règle n°2 : Tout Pokémon capturé se doit d'être nommé ! Parce que, c'est comme ça. Règle n°3 : Un Pokémon par zone, le premier rencontré, excepté les doublons. Règle n°4 : Si toute mon équipe est mise K.O. c'est le GAME OVER instantané. Et comme j'ai prévu de devenir Maître Pokémon, je devrais trouver une fin captivante et émouvante. Et dramatique. Règle n°5 : La clause des chromatiques, évidemment. Tout chromatique rencontré peut être capturé, même si celui-ci n'est pas le premier de la zone.
Mais comme je suis quelqu'un de normalement constitué, je ne donne pas des titres ABSURDEMENT RIDICULES et SANS RAISON APPARENTES à des titres de nuzlockes... C'est pourquoi je me dois d'ajouter la petite règle spéciale, j'ai nommé : la règle H.A.R.M.O.N.Y ! C'est très simple : lors des combats contre les champions d'arènes et les membres du Conseil des Quatre (encore, faut-il que j'y arrive), mes Pokémons seront tous en HARMONIE : ce qui signifie que si l'un d'eux perd, c'est le GAME OVER instantané, là aussi. Voilà. Que des contraintes, aucun avantages. C'est ce que j'appelle ou être un parfait inconscient ou un parfait optimiste. Et comme j'aime embêter mon entourage, on va dire que je suis un peu des deux. De plus, j'ai quelques idées en tête, je me réserve donc le droit de changer le scénario initial de Pokémon Or Heart Gold pour le rendre plus ... dramatique. Voilà! J'espère que vous serez nombreux à lire et apprécier ce nuzlocke. Bonne journée/soirée, et bonne lecture ! |
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Mer 9 Mar 2016 - 18:35 | |
| Et pour commencer, le prologue ! - Prologue:
Après son combat, Peter sortit un moment à l’extérieur pour pouvoir admirer les environs depuis la balustrade du Plateau Indigo. L’imposant bâtiment était juché sur le sommet d’une haute montagne, à la frontière entre Johto et Kanto. La vue y était royale, et Peter venait souvent se reposer ainsi en respirant la brise automnale du mont enneigé.
Si l’on tournait la tête vers l’Ouest, l’on pouvait apercevoir un ciel immaculé d’un bleu onirique. Le soleil était si étincelant que chaque recoin de la région était baigné de sa douce lueur jaunâtre, donnant aux fleurs leur éclat printanier et aux arbres leurs feuilles verdoyantes. C’était la particularité de cette région : le Pokémon gardien des cieux veillait à ce que les habitants soient toujours inondés de sa bonté, en été comme en hiver. Les rumeurs racontaient que le soleil de Johto pouvait guérir de n’importe quelle maladie, et même réjouir toutes les âmes en peine.
Au contraire, si l’on tournait la tête vers l’Est, l’on pouvait apercevoir la région voisine à Johto, qui était très apprécié des habitants. Kanto est une région très connue, et pour cause : c’est ici que le célèbre Professeur Chen faisait ces recherches et complétait son encyclopédie, rédigée par le professeur lui-même. Aucun Pokémon Légendaire n’était garant de la prospérité de cette petite région, et pourtant celle-ci vivait - plus qu’elle ne survivait - au gré de ses habitants et de leurs humeurs. Cela faisait quelques minutes que Peter se relaxait de cette façon, les yeux fermés pour apprécier plus encore le délicieux vent qui osait ainsi le détourner quelques instants de son statut de Maître Poékmon. Alors que Peter songeait à rentrer à l’intérieur de peur de tomber malade, son Pokématos vibra à trois reprises au fond de sa poche. Agacé, le dracologue le sortit, examina son interlocuteur, et répondit à l’appel.
- Ici Peter, j’écoute. Que me vaut cet honneur, Orme ?
Le scientifique semblait essoufflé, et il dut reprendre à plusieurs fois sa phrase pour l’annoncer en entier. - C’est horrible, Peter. Les Pokémons… ils ont été… ils ont…
… … …
Les traits de Peter se déformèrent et sa main se crispa autour du Pokématos. Il commença à trembler de tout son corps, laissant l’animosité s’installer dans les moindres recoins de son esprit. Le maître raccrocha rageusement et prit de ce pas la direction du Bourg Geon, dans l’espoir de croiser le coupable en chemin.
Au loin, le soleil faiblit légèrement, et des nuages d’un noir de jais commencèrent à se former.
Lorsque Peter arriva sur place, c’est-à-dire trois heures plus tard, le premier coup de tonnerre gronda, et l’averse qui s’abattit ce jour-là fut la plus dévastatrice jamais vue dans tout Johto.
J'espère que l'histoire vous plaira ! Et je vous laisse sur votre faim pour aujourd'hui ! |
| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Jeu 10 Mar 2016 - 6:39 | |
| Alors, alors. L'histoire est bieng, mais j'ai repéré quelques petites fautes d'écriture. sorti à l'extérieur pléonasme, coquin. C'est ici que le professeur complétait son encyclopédie, qu'il rédigeait lui-même Si c'est lui qui la complète, c'est lui qui la rédige, ça fait un peu répétition. Mais bon, c'est déjà bien pour un début, je te souhaite du courage pour la suite. |
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Sam 12 Mar 2016 - 19:25 | |
| Comme promis, voici le premier chapitre ! Du sang, des sentiments et une rencontre inexorable sont au rendez-vous pour ce second écrit. - Chapitre premier : Départ:
C’est l’atmosphère lourde et pesante planant sur la région qui tirait avec difficulté Auguste de sa longue torpeur. Ou plutôt, était-ce la tempête, qui s’était arrêtée aussitôt qu’elle avait commencée, provoquant ainsi le majestueux silence qui engourdissait en ce moment même les quelques millions d’habitants de Johto ? Auguste ne le savait pas, et ne songeait pas spécialement à vouloir le comprendre. Il avait l’impression de se mouvoir au ralenti, aussi le jeune garçon essaya de s’habiller et de descendre les escaliers aussi vite que son corps encore ensommeillé le lui permettait.
Une fois arrivé au rez-de-chaussée, un mot l’attendait sur la table de la cuisine. Cela arrivait souvent à sa mère, qui partait, disait-elle, en voyage d’affaires. Auguste ne prit pas la peine de regarder le message ; il prit son sac, son Pokématos et une carte de Johto, puis se hâta de rejoindre le professeur Orme dans son laboratoire. En fait, Auguste était l’apprenti du professeur, et c’était aujourd’hui qu’il était censé recevoir son premier Pokémon. Le jeune homme partit, optimiste, et se dirigea non sans appréhension vers la maison d’Orme. Le « bureau d’analyse et d’expérimentation », comme aimait le répéter le scientifique, était un bâtiment tout à fait semblable à une quelconque maison, situait dans une quelconque ville campagnarde, dans une quelconque région reculée. Auguste arriva devant la façade de la maisonnette, et la regarda pendant quelques instants. Après ça, il posa ses yeux sur la porte : celle-ci était en bois d’acajou, et comportait moult traces de vieillesse, comme l’attestaient la poignée égratignée et le verrou arraché. Auguste approcha lentement sa main de la poignée, la tourna, et fit pivoter la lourde porte sur ses gonds. Le bruit qu’elle émettait paraissait sinistre, lugubre, même prophétique, si l’on considérait les évènements qui lui allaient être révélé. Mais ça, Auguste ne pouvait pas encore le savoir. La porte claqua contre le mur carrelé et l’apprenti du professeur put apercevoir la pièce dans son intégralité.
Auguste sut tout de suite que quelque chose d’anormal s’était produit, quelque chose de grave. Un silence de cathédrale régnait dans toute la maisonnée. Les murs, le sol, et même le plafond avaient l’air propre, et ils l’étaient ; pourtant, le professeur ne faisait jamais le ménage,et Dieu seul savait à quel point le professeur pouvait se montrer paresseux à l’idée de nettoyer son laboratoire. Les étagères étaient rangées, tout comme le bureau du professeur. D’ailleurs, ce dernier était seul, pensif et maussade, assis devant son bureau. Son visage était enfoui dans ses paumes, et il ne semblait pas s’être aperçu que son apprenti était entré dans le laboratoire.
Mais plus que tout, ce qui frappa l’attention d’Auguste, c’était l’odeur. Une odeur qu’il n’avait jamais sentie jusqu’à présent dans le petit édifice. Une odeur âcre, suave, qui ne vous quitte pas d’une semelle une fois qu’elle vous a engloutis. Une odeur qui évoquait le tranchant de la lame de l’épée du pieux chevalier, la polissure du katana du samouraï, ou encore le sanguinolent couteau du boucher, brillant sous l’éclat poisseux des néons mal suspendus au plafond. Oui, Auguste en était persuadé, une répugnante et insupportable odeur de sang frais régnait dans la salle.
Orme sentit la présence de son élève. Il releva lentement la tête. Ses yeux étaient rouges et cernés, ses lèvres avaient pris une teinte violacée qui contrastait avec ses iris presque transparents. Sa peau semblait avoir la même couleur gris cendrée que ses cheveux ; il paraissait avoir vieilli de vingt ans. Il dit au jeune garçon d’approcher, et lui raconta alors tout ce qui s’était passé. A la fin de son récit, Auguste avait le teint livide et son esprit dérivait à travers quelques limbes existentiels.
Quelques minutes passèrent, la nouvelle les ayant rendus comme aphones. Le professeur songea alors à quelque chose, et demanda à son élève d’aller voir son ami, monsieur Pokémon, près de la ville Griotte ; il avait, semblait-il, fait une découverte impressionnante. En voyant le faiblard sourire qu’essayait d’aborder le scientifique, Auguste se sentit pris d’un sentiment indéfinissable : un doux mélange de culpabilité, de tristesse et de compassion. Le jeune homme s’empressa d’accepter. Il était sur le point de partir, mais Orme le retint en lui posant la main sur son épaule.
- Tu as oublié ton Pokémon.
Auguste réalisa que c’était vrai, et il s’en excusa.
- Il nous en reste un, heureusement. Il s’était caché lors de… enfin, tu vois. Je pense que tu peux le prendre, mais je crois bien qu’il aura du mal à s’attacher à toi.
Orme se tourna vers un coin du mur et Auguste suivit son regard. Ce dernier ne l’avait pas remarqué, mais une bestiole bleue et jaune se tapissait dans le recoin obscur, essayant de cacher le plus possible ses flammes, même s’il était évident que la peur l’en empêchait, à en juger par l’aspect noirci du carrelage. Orme le rappela dans sa Pokéball et la confia à son apprenti.
- Et maintenant, va, le somma Orme.
Auguste suivit son conseil et sortit en direction de la ville Griotte. Mais déjà le nouveau dresseur avait atteint les hautes herbes qu’il se rendit compte qu’il n’avait pas encore nommé son compagnon. Auguste le sortit et l’examina d’un œil inquisiteur. Le petit Héricendre se trémoussait de peur devant le regard froid de son maître, trop timoré pour pouvoir esquisser le moindre couinement. Auguste se décida au bout de quelques instants, et le nomma Leonidas, en espérant que l’esprit du spartiate insuffle du courage et de la volonté dans le corps frêle et revêche de son nouvel ami. Ils reprirent leur route tranquillement, mais Auguste se rendit compte que quelque chose clochait : son Pokémon n’attaquait pas. Il pouvait aussi bien être passé à tabac par le moindre Roucool qui passait par là, il ne réagissait pas. Il paraissait submergé : par la peur, par les événements, par sa funeste destinée aux côtés de son dresseur. Auguste dut faire avec, et rentra Héricendre dans sa pokéball. Ne sachant que faire d’autre, le jeune dresseur se mit à courir parmi les hautes herbes, et arriva bien plus tôt que prévu à la ville Griotte. L’air était pur, et les fleurs multicolores. Auguste essaya timidement de se vêtir d’un sourire, et se rendit compte qu’il y arrivait sans mal. Les pétales de cerisier qui dansaient dans les cieux et l’air bienheureux des habitants sortis dehors le réconfortaient, bien que son Héricendre ne semblait pas se rassurer pour autant. Ne voulant pas faire attendre le professeur, Auguste se rua derechef en direction du Nord cette fois-ci, ne s’arrêtant que pour reprendre son souffle entre deux sprints. Enfin, il arriva devant la maison de monsieur Pokémon.
La chaumière qui se dressait de toute son ancienneté au milieu de la clairière n’avait rien de bien moderne ; à vrai dire, elle tombait en ruines, et quelques Rattatas se promenaient furtivement çà et là. Auguste s’approcha à grandes enjambées, toqua poliment à la porte et rentra dans ce qui semblait être un salon. Si la chaumière avait l’air d’un appentis à l’abandon de l’extérieur, elle semblait rudement bien contemporaine de l’intérieur. Deux hommes étaient assis face à face, devant leur tasse de café respective posée sur une table basse en verre teinté. Les deux hommes étaient différents en tout point, et pourtant, tous deux arboraient la même mine déconfite. Auguste se racla la gorge et prit la parole :
- Bonjour à vous ! Je suis Auguste, l’apprenti du professeur Orme. Je viens à la demande de monsieur Pokémon.
L’un des deux hommes – le plus petit et le plus enrobé – vint serrer la main au jeune dresseur. Il se présenta comme étant l’ami du professeur, puis se dirigea avec lenteur jusqu’à une vitrine, qui était elle aussi en verre teinté. Le petit homme en sortit un œuf aussi grand qu’une coupe de vin et le confia à Auguste, et alla enfin se rassoir, le tout effectué sans la moindre once d’amicalité. Le second homme se leva, et, plus extraverti, vint donner l’accolade à Auguste. Ses gestes et son expression n’avait rien de chaleureux, mais il faisait apparemment tout son possible pour les rendre ainsi, et Auguste lui en était reconnaissant.
- Alors, tu tiens le coup ? questionna l’homme.
Pour toute réponse, Auguste se contenta de détourner le regard et de se pincer les lèvres.
- Au fait, je ne me suis pas encore présenté. Mon nom est Samuel Chen, et je suis un scientifique originaire de Kanto. Si jamais tu as besoin de me parler, tiens ; voici mon numéro.
Auguste l’enregistra dans son Pokématos sans un mot. Le silence qui s’ensuivit commençait à devenir pesant, alors le jeune dresseur s’inclina promptement et sortit rapidement de la chaumière. Il jugeait s’en être pas trop mal sorti. Il rangea l’œuf aussi confortablement qu’il le put dans son sac à dos, puis repartit au pas de course vers le laboratoire de Bourg Geon.
Lorsqu’Auguste rejoignis la ville Griotte, le soleil était déjà en train de se coucher à l’horizon. Sa couleur rougeoyante se reflétait sur les pétales des roses, et le vent froid faisait danser les ombres sur le sol caillouteux.
Auguste sentit qu’il percuta quelqu’un violemment, quelqu’un qu’il n’avait pas vu. Surpris, il se retourna et s’excusa. Il s’apprêtait déjà à repartir, mais une main se posa sur son épaule. Auguste n’eut pas le temps de retourner complètement sa tête que celle-ci était envoyée de plein fouet dans les airs par un uppercut professionel. Surpris, le jeune garçon tituba, parvint à ne pas choir au sol, et releva les yeux.
L’inconnu qu’il avait percuté se tenait là, devant lui. Aussi grand que lui, aussi âgé que lui, l’adolescent avait tout d’un délinquant : les cheveux teintés en rouge feu, le jean déchiré, le blouson élimé, et l’habituelle posture de provocation des racailles, les mains dans les poches et le buste pointé vers l’avant.
- Eh bah, bouffon, qu’est-ce que t’as ? T’as perdu ta langue ? Fais pas le con avec moi, tu sais très bien que t’es en tort, petit pédé. Essaye de ne plus te retrouver sur mon chemin, sinon… couic !
L’inconnu sortit sa main droite et fit mine de passer son pouce retourné sur sa jugulaire. Il émit un gloussement grave et retentisant avant de cracher par terre et de poursuivre sa route. Auguste put entrapercevoir durant un court laps de temps une Pokéball dans la poche intérieure de la veste rouge cramoisie du garçon, mais ce fut tout. Auguste, abasourdi plus que frustré, voulut ne pas chercher à en découdre à cause de son état de fatigue et essaya de reprendre sa route. Son pied buta contre un obstacle rectangulaire qu’il envoya voler quelques mètres plus loin. Auguste alla le ramasser et se rendit compte que c’était la carte de dresseur de l’inconnu. Le jeune garçon revint sur ses pas et interpella son bourreau, mais il s’arrêta net en voyant la silhouette se découpait parfaitement sur le soleil flamboyant. Pourquoi s’était-il donc arrêté de cette manière ?
Pour la simple et bonne raison que le blouson du garçon n’était pas rouge. Il était bleu.
La couleur pourpre venait surement d’un pot de peinture renversé. Oui, ça ne devait être qu’un pot de peinture en faisant des travaux, songea Auguste. Mais un détail le turlupinait… … D’où pouvait bien provenir cette odeur si particulière qui caractérisait le sang frais ?
Et soudain, une spéculation farfelue vient s’immiscer à l’intérieur de la pensée d’Auguste. Elle vint d’abord le faire douter, puis le faire s’inquiéter, et enfin le faire s’apeurer. Abruti par son idée lugubre, Auguste parvint à murmurer les quelques mots suivants :
- Est-ce que c’est toi … qui les as tués ?
L’inconnu s’arrêta. Il fit volte-face, le regard grave. Héricendre s’agitait, se réveillait, et voulait sortir. Auguste continua.
- Les Pokémons … du professeur ?
Le soleil s’était couché, à présent. Le vent se levait lentement sur la ville Griotte, et les violoncelles des restaurants alentours jouaient leur psalmodie finale.
Ici s’arrête l’acte premier, où l’on apprend que le futur rival du principal protagoniste est l'auteur de la tuerie sanglante survenue durant la tempête courroucée.
|
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| | | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Mer 16 Mar 2016 - 16:48 | |
| Désolé pour l'attente ! Ici, pas vraiment d'action trépidante, mais je prévois déjà le chapitre III et des Pokémons inattendus (quoique ...) dans le prochain chapitre ! - Chapitre second :
Sans prévenir, Héricendre sortit brutalement de sa Pokéball. Il cligna des yeux trois fois, puis se rua sur le garçon adverse. Celui-ci eut pour toute réponse de dégainer sa Pokéball et de la lancer vivement. Un Kaïminus en sortit, les griffes aussi aiguisées que des lames de rasoir et le regard foudroyant. Les deux bêtes de combats devaient être du même niveau, mais la différence d’expérience se faisait clairement ressentir rien que par l’attitude des adversaires. L’un était enragé et pugnace, tandis que l’autre était calme et calculateur. Seuls les Pokémons combattaient, mais l’esprit de leur dresseur respectif semblait les transcender. Héricendre arriva à portée de Kaïminus ; le premier chargea grossièrement vers ce dernier, mais il l’évita de toute grâce puis frappa lourdement Héricendre.
- Héricendre ! Charge ! vociféra Auguste.
Le Héricendre se releva et chargea derechef, mais la même scène se reproduisit. Et cela indéfiniment, comme si les coups évitaient d’eux-mêmes de toucher Kaïminus. Mais soudain, il trébucha et tomba. Héricendre en profita et se précipita. Kaïminus reçu de plein fouet la charge, et se retrouva K.O.
Le garçon roux cracha par terre et lança un autre objet aussi furtivement qu’il l’avait fait avec la Pokéball. Un nuage de fumée se répandit soudainement à travers la ville Griotte et plongea momentanément ses habitants dans la cécité. Malheureusement, lorsque le vent fit s’envoler les particules de fumée, le garçon roux s’était déjà volatilisé, emportant avec lui sa carte de dresseur.
Peu à peu, Auguste se calma et son Pokémon aussi. Ils levèrent tout deux les yeux au ciel : celui-ci était déjà sombre et les étoiles lumineuses. Aussi reconnurent-ils qu’il valait mieux passer la nuit au centre Pokémon. Une fois arrivée dans le maigre logement qui leur avait été fourni, Auguste essaya d’appeler le professeur Orme, et lui raconta les derniers événements qui s’étaient produits. Une fois son récit terminé, le professeur posa une ultime question :
- Tu m’as dit tout à l’heure que tu avais ramassé sa carte d’identité, alors tu dois surement savoir… quel est son nom ?
Auguste ne répondit pas tout de suite. Il repensait aux derniers événements, à son combat, à l’inexorable rencontre qui avait tissé malgré elle le premier lien entre Héricendre et son dresseur. Deux minutes passèrent, et Auguste répondit qu’il ne l’avait pas remarqué.
- Dans ce cas, dit Orme, tant pis. Je tâcherai de prévenir la police au petit matin. Ah, au fait, tu peux garder l’œuf de Monsieur Pokémon. Je n’en veux pas, j’en ai déjà bien assez. Mais dis-moi, que comptes-tu faire à présent ?
Auguste n’y avait pas encore songé. Il regarda pensivement son Héricendre, qui était allongé sur ses genoux. Il le caressa, puis prit sa décision. Il savait comment arrêter l’assassin des Pokémons. Il fallait devenir connu. Et dans son cas, il n’avait plus qu’une seule chose à faire…
- Orme ? Je pense que je vais conquérir Johto. Je vais défaire la ligue, puis le retrouver. C’est le meilleur moyen d’y parvenir, et actuellement, le seul que j’aie. C’est pour ça que j’ai besoin de devenir plus fort, de parcourir le pays. Je pars, Orme. Je ne sais pas quand je vous reverrais, et si je reviendrais indemne de cette aventure. Alors si jamais il m’arrive malheur, à moi ou à mes compagnons, sachez-le, Orme : Vous avez toujours été mon modèle. Et je serais heureux de mettre à profit tout ce que vous m’avez appris. Je veux vous le prouver. Que je suis digne d’être votre élève. Que je suis digne de la Ligue. Que je suis digne de mes Pokémons.
Que je suis digne de renaître, et d’emporter avec moi ceux que je considère tels que mes amis. Je veux renaître, Orme. Quelqu’en soit le prix. Quelqu’en soit les conséquences.
* * *
Arrivé à Mauville, l’équipe d’Auguste se composait d’un Chrysacier, d’un Roucool et d’un Héricendre, respectivement prénommait Mustafa, Vanessal et Leonidas. Entre-temps, la peur de combattre les autres Pokémons qu’avait Héricendre avait disparu.
Mauville était une très belle ville, qui était l’incarnation même de l’histoire et des traditions de Johto : les maisons étaient en bois, avec un toit en chaume ; seuls les boutiques, le centre Pokémon et l’arène avaient été rénovées récemment. Même si la ville était assez vieillotte, cela n’enlevait rien à son charme, bien au contraire.
Au détour d’une ruelle, Auguste aperçut une créature qui terrorisait les passants : au vu de sa carrure polygonale et de sa longue queue de serpent, Auguste jugea qu’il avait affaire à un Onix. Malheureusement, les Pokémons d’Auguste étaient bien assez faibles, et ce dernier le savait pertinemment. Jouant la carte de la ruse, Auguste se précipita sans bruit et lança une Pokéball sur l’énorme Onyx. Une fois attrapé, il s’avéra que l’Onyx était en fait bien plus faible que ces Pokémons, et aussi doux qu’un Wattouat. Auguste décida de le renommer Lombric, puis se dirigea vers son but initial, après l’arène Pokémon : la tour Chétiflor.
Depuis l’extérieur, c’était une gigantesque tour en bois façonnée dans le style japonnais. Un pont tranquille les amenait sur le seuil de la double porte massive, elle aussi en bois, et emmenait les visiteurs à l’intérieur. Le véritable but de la tour Chetiflor était d’en fait entrainer les nouveaux dresseurs en quête d’aventure. Auguste pensait que c’était le meilleur moyen de devenir plus fort rapidement, alors il y alla pour affronter les éventuels adversaires s’y attardant.
Le rez-de-chaussée était énorme, mais ne comportait qu’un imposant pilier en plein milieu, qui semblait se prolonger jusqu’au toit de la tour ainsi qu’une échelle menant au premier étage. Aucun dresseur ne l’attendait ici, aussi Auguste prit de suite la direction du premier étage.
Le premier étage, environ deux fois plus petit, n’était pas très impressionnant. Quelques moines çà et là pouvaient ralentir la progression de quiconque possédait un Pokémon de type eau, mais ce n’était pas le cas de Auguste, celui-ci eu donc aucun mal à passer à tabac les Chétiflors et les Hoothoot qui occupaient les Pokéballs des moines suscités. Après ça, Auguste redescendit par un autre escalier au rez-de-chaussée. En fait, c’était une partie cachée du rez-de-chaussée, qui abritait quantité de sages tous aussi inoffensifs les uns que les autres. Avant de revenir au premier étage, Mustafa évolua en Papillusion, ce qui n’était pas pour déplaire à Auguste. Content de lui, il monta ensuite au second et dernier étage, ou l’attendait une flopée de pseudo-dresseurs. Après s’être débarrassé d’eux, Auguste aperçut une porte tout au fond, menant vers une autre salle, la plus étroite de la tour. Auguste poussa la porte, et y aperçut ce que n’importe quel jeune pré-pubère de Johto aurait pu qualifier de « boss de fin de niveau ». Se tenait au milieu de la pièce un vieil homme au dos penché et à la canne recourbée. Rien chez lui n’indiquait qu’il était expérimenté. Et effectivement, il ne l’était pas. Auguste le battit non sans impatience, et Héricendre évolua à son tour en Feurisson. Quelque peu honteux de s’être fait battre si facilement, le plus sage des sages leur offrit une CT Flash et une corde sortie, espérant ainsi se sauver la face. Auguste s’en moquait éperdument, et revint rapidement au pied de la tour grâce au cadeau du moine. Confiant, le jeune dresseur se dirigea d’un pas décidé vers l’arène Pokémon.
C’était une bâtisse aussi haute que large, ce qui signifiait, dans la mesure où l’arène était presque aussi haute que la tour Chétiflor, qu’elle était aussi grande qu’un terrain de football. Auguste, trop impatient pour observer plus longtemps le bâtiment, rentra immédiatement à l’intérieur.
Sa surprise fut grande lorsqu’il s’aperçut que l’arène entière était vide. Enfin, pas totalement : la seule chose visible était une plateforme incrustée dans le sol : elle était en bois et était assez large pour que l’on puisse s’y allonger n’importe comment sans qu’une partie du corps ne la quitte. Intimidé et ne sachant que faire d’autre, Auguste s’avança donc timidement vers la plateforme, atteignant son centre en quelques secondes.
Quelques instants passèrent, Et Auguste s’envola vers le plafond.
Il s’aperçut que ce n’était pas lui qui s’envolait, mais la plateforme, qui agissait apparemment comme un ascenseur, excepté la vitesse d’ascension, qui s’apparentait plus à celle d’un oiseau en plein piqué plutôt que celle d’un ascenseur. Soudain, la structure ralentit, puis s’immobilisa.
Auguste pouvait désormais apercevoir deux choses : l’énorme plateau de verre qui semblait s’étendre à l’infini à travers l’arène, et une personne. Cette personne était vêtue d’un long manteau beige, d’un pantalon en toile noir et d’une chemise à manches courtes bleue azur, assortie avec la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Son regard était imprimé d’orgueil et de haute estimation de soi. Elle se tenait simplement, les bras ballants, et les pieds parallèles. Un large sourire défigurait son visage entier, ce qui lui donnait l’impression de se moquer du nouvel arrivant. Auguste et l’inconnu s’avancèrent l’un vers l’autre simultanément, et s’arrêtèrent à la distance de compétition minimale requise pour participer à un match d’arène.
- Bienvenue à toi, dresseur Pokémon ! s’exclama l’inconnu, la voix se répercutant partout autour de lui. Je suis Albert, le maître des Poékmons de type Vol ! Je suis aussi le champion de cette arène, même si je la trouve quelque peu rudimentaire. Pourquoi es-tu ici, dresseur ?
Auguste resta d’abord sans voix à cause de cette question inopinée, puis se racla longuement la gorge.
- Je viens chercher mon badge.
Le sourire d’Albert parut s’élargir plus encore, et Dieu seul savait à quel point il était pourtant impossible d’élargir les dents ainsi. Même lorsqu’il prenait la parole, son visage gardait l’image de son sourire comme si une photographie était collée dessus.
- Dans ce cas, Dresseur, en garde !
Albert sortit de sa poche une Pokéball, qu’il lança avec toute la splendeur de son sourire. Un Roucool aux ailes brunes et rousses en sortit (de la Pokéball, pas du sourire). Auguste, belliqueux, appela Leonidas à se battre. Lorsque les deux Pokémons se retrouvèrent face-à-face, ils s’élançèrent avec vigueur l’un vers l’autre. Le Feurisson d’Auguste était sur le point de lancer une charge de tout son poids, lorsque Albert se mit à vocaliser. Désorienté, le Feurisson tomba au sol. Le Roucool fit volte-face, et se mit à planer au-dessus de la plateforme vitrée. Auguste essaya de crier quelque chose à Albert, comme quoi il était déloyal d’utiliser de telles manières dans un match, qui plus est, dans un match d’arène, mais le champion ne l’entendit pas. Sa voix monta très haut dans les aigu ; Auguste dut porter ses mains à ses oreilles, les tympans vrillés par la mélodie. Albert rendit sa voix plus cristalline encore, et soudain, la plateforme se fissura, telle une monumentale toile d’araignée. Même avec les mains plaquées sur les tympans, Auguste avait l’impression que du verre s’enfonçait, glaçant, dans les parties les plus reculées de son cerveau. Albert grimpa encore difficilement d’une octave, sa voix ayant l’air pareille aux ultrasons émis par les chauves-souris.
Le temps se figea durant un temps indéfini, durant laquelle la voix d’Albert semblait régir l’espace-temps et ses lois universelles.
Puis le sol se déroba sous les pieds des dresseurs et de leurs Pokémons, les entraînant dans le précipice infernal de l’arène de Mauville.
Ici s'arrête l'acte second, où Auguste participe à son tout premier match d'arène.
|
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Mer 16 Mar 2016 - 18:01 | |
| Toujours aussi bien écrit ! Juste un petit truc à propos du titre. On utilise le terme "second" lorsqu'il n'y a pas de troisième (et j'espère qu'il y aura un troisième ! ). C'est d'ailleurs pour ça qu'on dit "Seconde Guerre mondiale", parce qu'on espère tous qu'il n'y en aura pas de troisième. C'est tout ! EDIT : Je suis allée voir sur le site de l'Académie Française et, en fait, il semblerait que les deux soient acceptés. C'est juste une histoire "de précision et d'élégance". Je mets le lien : http://www.academie-francaise.fr/second-deuxiemeNe sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Sébouss
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 25
Exp : 4535
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Mer 16 Mar 2016 - 18:51 | |
| C'est bien écrit et intéressant. Par contre, le Papilusion qui évolue en Papilusion... La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Sam 2 Avr 2016 - 21:57 | |
| - Sébouss a écrit:
- C'est bien écrit et intéressant. Par contre, le Papilusion qui évolue en Papilusion...
Effectivement, belle erreur de ma part, Mustafa est un Chrysacier lors de l'arrivée à Mauville. Je corrige ça de suite. A part ceci, bonjour tout le monde ! Ca fait plaisir de revenir, surtout que je n'avais pas beaucoup de temps ces derniers temps. Les compèts, les révisions, les voyages... Bref, mes jours étaient chargées. Je vous met là la suite du nuzlocke ! Bonne lecture ! - Chapitre troisième : Rencontre avec l'ennemi commun:
Bizarrement, Auguste n’avait pas peur. Seul son regard était rivé sur l’homme en face de lui qui affichait un rictus de satisfaction. Cette arène était son domaine : le domaine d’Albert.
Auguste réalisa enfin ce que voulait dire disputer un match d’arène : affronter un adversaire sur son terrain de prédilection. Dominer ou être dominé, gagner ou perdre, voler ou s’écraser.
Auguste ne s’appesantit pas sur le sujet et se mit à réfléchir à toute vitesse. Changer de Pokémon était irréalisable, il allait devoir l’affronter avec Leonidas. D’ailleurs, ce dernier semblait flotter dans les airs et danser au son du vent qui les entrainait vers le sol, contrairement au Roucool adversaire, qui lui filait comme une étoile filante dans les cieux : il virevoltait et tournait autour de son dresseur, en une orbite parfaite. Rapidement, le sourire pincé d’Albert s’effaça, et ce dernier prit une expression sérieuse.
- Roucool ! Jet de sable, ordonna Albert.
Le volatile s’ébroua, puis se cacha derrière un mince écran de sable fin qui s’était ainsi formé. Dieu seul était capable de savoir d’où pouvait bien provenir le sable. Combattre au corps-à-corps était chose impossible, alors Auguste se décida d’attaquer à distance, en étant certain d’avoir un net avantage de cette manière.
- Leonidas, flammèche répétée !
Durant une dizaine de secondes, les flammèches et les charges s’alternaient, donnant lieu à un étrange ballet se déroulant autour des dresseurs, eux-mêmes faisant preuve d’un flegme et d’un sang-froid à toute épreuve. Heureusement, Leonidas était plus rapide et plus puissant que le Roucool adverse, aussi le fit-il s’évanouir plus facilement qu’il était initialement prévu. Albert fit la moue, puis envoya son dernier Pokémon.
- Roucoops, tu sais ce que tu as à faire.
Le Roucoops adverse était plus gros, plus rapide, plus fort et plus gracieux que son prédecesseur. Cependant, bien que sa force se fasse sentir, ce dernier semblait adopter une tactique des plus orthodoxes, car …
Il n’attaquait pas.
Roucoops se contentait d’esquiver gracieusement les flammèches de Leonidas même si certaines d’entre-elles l’atteignaient. Il lui tournait autour, telle un insecte têtu qui était déterminé à vous piquer. La même scène se répétait et s’éternisait, et Auguste se demandait bien qu’elle pouvait être l’origine de cette stratégie si passive. Il observait le Roucoops, puis passait son regard vers Albert, et enfin vers le sol, qui se rapprochait rapidement. Ses yeux se rétrécirent lorsqu’il comprit quel était l’affreux but d’Albert, non, de l’arène elle-même. Ce plan servait …
A faire s’écraser Leonidas et Auguste au sol avant d’avoir eu le temps de mettre Roucoops K.O. !
- Leonidas ! Arrête tes flammèches !
Le docile Feurisson obtempéra pendant qu’Auguste essayait de trouver un plan. Il n’y avait rien à faire, rien à essayer : l’arène avait refermé ses serres acérées sur les proies qu’ils étaient. Il n’y avait plus rien à tenter.
Il n’y avait plus qu’une seule chose à faire. Une chose horriblement mesquine, mais c’était la dernière chance d’Auguste de remporter ce combat. Il fallait prier pour que la suite des événements se passaient comme Auguste l’envisageait. Agir et prier, en espérant que l’amitié entre Roucoops et Albert soit totalement fusionnelle.
En ce moment même, le sort d’Auguste et de Leonidas reposait sur l’harmonie qui pouvait subsister entre leurs adversaires. L’harmonie était le maître mot, et la seule issue de cet infâme piège.
- Leonidas ! Vise Albert ! s’écria le challenger.
C’est ce que fit Leonidas, qui cracha une salve de boules de feu vers Albert. En plein vol, il était absolument inconcevable qu’un humain puisse changer sa trajectoire. Albert allait se prendre les flammèches de plein fouet. Cela n’allait pas être assez pour le tuer, mais les blessures seraient assez grave pour le plonger dans un coma provisoire.
C’est alors que l’harmonie changea le cours des événements. Car qu’ils le veuillent ou non, les dresseurs et Pokémons sont liés entre eux, dans la joie et la tristesse comme dans la santé et la maladie.
Roucoops se précipita vers Albert et fit rempart de son corps. Il reçut deux flammèches, une sur l’aile gauche et une en pleine face. Albert le fit rentrer dans sa Pokéball, puis fit face au dresseur. Un sourire s’esquissa sur le visage du champion, désormais détrôné. Il passa sa main dans sa poche et envoya un bijou brillant à Auguste. Celui-ci l’attrapa non sans difficultés, et l’examina. Le bijou était formé de deux ailes d’oiseaux en acier, s’assemblant en la forme d’un aimant. Auguste regarda Albert, hébété, et ce dernier leva le pouce et articula « Félicitations ».
Après cela, ils s’écrasèrent au sol.
* * *
Lorsqu’Auguste reprit conscience, il se trouvait à la sortie de Mauville. Il ne se souvenait plus de comment il était arrivé là, ni de la manière dont s’était terminé sa chute dans l’arène, meême s’il croyait être tombé sur quelque chose d’assez mou… assurément un matelas. Il se leva, raide comme un mort, et commença à se dépoussiérer tout en vérifiant ses poches. Ses Pokéballs ainsi que son Pokédex étaient bien là. Il y avait son Pokématos, et aussi un petit objet métallique qui aurait pu être un bijou de valeur …
Le badge, bien sûr ! Le badge gagné grâce à son entêtement et sa stratégie. Bien sûr, si Roucoops n’avait pas réalisé exactement ce qui s’était passé, Auguste n’aurait sans aucun doute jamais gagné ce combat. Il était persuadé qu’il devait sa victoire à une entité supérieure, qui apparement, l’avait pris en affection.
Certains l’appelaient Destin, d’autres le nommaient Dieu ou encore Karma, mais sa véritable appellation était « Harmonie » ; l’harmonie entre un dresseur et son Pokémon est toute-puissante : ils sont liés par le même sort, qui ne se définit que par la défaite ou la victoire. Il n’y a qu’une issue possible pour chacun des participants dans un duel, et cette issue est déterminée par le degré d’harmonie qui relie le dresseur à son Pokémon.
Encore affaibli mais quelque peu confiant, Auguste sortit de la ville et se dirigea vers sa prochaine étape.
* * *
Pour atteindre la deuxième arène, Auguste devait traverser une grotte sombre et infestés, autant par les dresseurs que par les Pokémons sauvages. S’y cachaient nombre de Nosféraptis, Racailloux et Sabelettes, souvent entrecoupés d’hargneux montagnards. Tous se passait à merveille pour Auguste jusqu’à ce qu’il tombe sur un alpiniste un peu plus futé que les autres, doté d’un Onix puissant. Envoyer Mustafa n’était sûrement pas la meilleure chose à faire, puisque celui-ci eu droit à un chanceux Jet-Pierre de la part d’Onix qui l’envoya s’écraser sur la paroi de la grotte. La pierre ne tomba pas du mur, désormais encastrée, et fut le tombeau de Mustafa, le malhabile Papillusion qui avait jusqu’alors fidèlement accompagné Auguste. Celui-ci expédia rapidement le combat grâce à Leonidas, puis sortit de la grotte le plus tôt possible. Après la grotte, Auguste arriva enfin là où il le désirait : la ville Griotte.
C’était une petite bourgade, comportant quelques maisons, un centre Pokémon, une boutique, un atelier de charbon de bois et enfin une arène. En arrivant près de l’entrée, Auguste aperçut une scène des plus confuses : un vieil homme plein d’entrain était en train de se bagarrer avec un jeune homme qui, à l’évidence, était sur le point de se rendre à la Japan Expo : les cheveux violets, le costume en cuir noir moulant, et enfin, un R d’un orange dégoulinant. Le plus stupéfiant résidait évidemment dans la défaite de l’otaku, qui apparemment, n’avait pas la même fougue que celle du grand-père. Ce dernier l’ayant éjecté du chemin, il se dirigea vers le puit qui marquait l’entrée de Ville Griotte et y descendit par une échelle. Un craquement se fit entendre, puis un cri prolongé, qui se termina par un bruit mat.
Auguste, plus intrigué qu’inquiété, se dirigea lui aussi vers le puit et y entra, espérant y trouver quelque affaire croustillante avant de poursuivre son périple.
Dès lors qu’Auguste disparut du puit, ils sortirent des bois alentours et vinrent se poster près du puit. Certains y entrèrent, d’autres se cachèrent autour des rochers disséminés ici et là. Derrière leurs yeux naïfs et leur air hagard se cachait une lueur indéfinissable, intelligente et malsaine, qui aurait sûrement été qualifié de démoniaque si les Hommes avaient eu la capacité de la discerner.
* * *
L’intérieur du puit était plutôt spacieux, et donnait l’impression d’être un corridor de par la présence d’une grotte creusait à même la roche sur le flanc gauche du couloir. Le vieil homme était là, allongé par terre, la jambe droite pointant selon un angle qui n’augurait rien de bon. Il posa ses yeux sur Auguste, et serra les dents, honteux de sa maladresse. Enfin, il prit la parole :
- Mon garçon, si tu pouvais m’aider à me relever ? demanda-t-il, désireux. Il y a une affaire que je me dois de régler au plus vite, et celle-ci concerne la plupart des habitants de Ville Griotte.
Auguste s’approcha, hésitant, et entreprit de relever le vieillard. Hélas, lorsque sa jambe toucha terre, l’inconnu poussa un cri rauque et inhumain, proche d’un gargouillement, et tomba à terre derechef. Il se frotta les cuisses et détourna le regard avant de reprendre la conversation.
- Petit, tu dois sauver ce village. Arrête ces brigands et mets-les en prison. Sinon, ils vont encore faire du mal aux Ramoloss. Ah oui, tu ne le sais pas, mais ces gens coupent la queue des Ramoloss. Ce sont des monstres, ils ne font ça que pour le commerce. Ils ne considèrent les Pokémons que comme un moyen de se faire de l’argent. Pour eux, un Pokémon n’est pas un être vivant : c’est un objet. Alors, pour les biens des Ramoloss et des habitants, arrête-les.
Ces paroles firent de l’effet à Auguste. Il releva la tête, les yeux mi-clos, le visage terne. Il était en colère, en rogne même. Il sourit au vieil homme et lui dit qu’il n’en avait pas pour longtemps. Puis, il partit vers la grotte tout en appelant au combat Vanessal, son fidèle Roucool. Ils étaient tous deux prêts à se battre, et à défaire leurs ennemis. Ensemble, ils passèrent l’entrée, scellant leurs destins et commençant une lutte acharnée contre leur ennemi, communément nommé « Team Rocket ».
La grotte était plus vaste encore qu’Auguste ne pouvait se l’imaginer. Un lac souterrain recouvrait les deux tiers de l’espace, tandis que le plafond s’élevait vers les cieux, pareil à l’arène d’Albert. Une plate-forme surélevée permettait d’observer la grotte dans sa globalité : des gens en costumes noirs s’y regroupaient par dizaines, certains riant, d’autres jouant aux cartes. Un chemin de pierres noires menait à la plate-forme. Le jeune dresseur y trouva trois sentinelles, et les combattit. Toutes avaient un Nosférapti, et toutes sous-estimaient le gamin qui osait se dresser devant eux. Les sbires envoyèrent leurs Pokémons à l’attaque, et Auguste fit de même. Seulement, cette fois-ci, son mode opératoire s’était littéralement métamorphosé : sa fureur envers ses adversaires qui ne respectaient pas les Pokémons était transmise à son Pokémon. Leurs façons d’être et de combattre étaient similaires ; les ordres donnés étaient simples : anéantir l’ennemi, jusqu’à l’annihilation ou l’abandon. Auguste n’éprouvait ni pitié ni compassion envers les criminels et leurs Pokémons. Il effectua un geste sec de la main, et Vanessal se mit à voler vivement, de la même façon qu’un faucon aurait pu le faire. Le Roucool percuta de plein fouet le premier Nosférapti, qui percuta le sol avec force ; le second fut assailli d’une tornade surpuissante et s’envola vers le plafond tel un météore ; le troisième et dernier, prit de terreur se cacha derrière une pierre. Vanessal fit voler en éclats le rocher grâce à une tornade bien placée, puis enchaîna avec une combinaison foudroyante de charges. A la fin du combat, son corps émit une lueur blanchâtre, et un fort vent se mit à souffler dans la grotte. Lorsqu’un Vanessal finit d’évoluer en Roucoops, les hommes et femmes autour de la plate-forme se rapprochèrent dangereusement. Certains d’entre eux tenaient des queues roses, pantelantes entre leurs mains. Cette vue augmenta nettement l’animosité d’Auguste, qui les expédia avec Vanessal dans le lac souterrain, par la force d’une tornade subjuguant les éléments. Auguste reprit machinalement sa route, et arriva finalement sur la plate-forme.
Il ne restait qu’un seul homme dessus, à l’exception d’Auguste. Il avait les cheveux bleus et un uniforme pareil à ses subordonnés : les seules différences résidaient dans ses yeux, d’où provenaient une once de démence, et dans son costume, aspergé de sang. Un seul regard leur suffit pour enclencher le combat.
L’individu envoya un Nosférapti, tandis qu’Auguste remplaçait Vanessal par Leonidas. Ce dernier était semblable à Vanessal : la colère de son maître courait dans ses veines, et ses gestes étaient rapides et efficaces. Une terrible flammèche fit tomber au sol le Nosférapti ennemi, les ailes brûlées. Il fut remplacé de suite par un Smogo, qui paraissait un chouia plus menaçant. Cela n’empêcha pas Leonidas d’envoyer une terrible flammèche suivie de deux vives-attaques, permettant de terminer le combat de la manière la plus propre possible.
Le visage de l’homme se teinta d’un pourpre soulignant le rictus qui s’ensuivit, et prit la fuite par une ouverture creusait vraisemblablement à la va-vite, permettant de rejoindre la lumière du jour le plus tôt possible. Auguste renonça à le pourchasser. Sa fureur s’évanouit, et la fatigue l’envahit. Agacé et las, il rappela Leonidas, et commença à faire demi-tour pour lui aussi retourner à la surface.
Malheureusement, il ne le pouvait pas.
Car il était entouré d’êtres aux yeux malveillants et ingénieux, indiscernables pour les humains. Des douzaines – non, des centaines – de Ramoloss se tenaient là, autour d’Auguste, lui coupant toute retraite. Tous avaient la queue coupée. Et tous se rapprochaient dangereusement du garçon.
Ici se termine l'acte troisième, où une armée de Ramoloss cherche à en découdre avec notre vaillant héro.
|
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Sam 30 Avr 2016 - 17:38 | |
| Salut salut, tout le monde ! Que le temps passe vite ! Quasiment un mois, désolé du retard ! Sans plus attendre, voici le quatrième chapitre ! Bonne lecture ! - Chapitre quatrième : Coccinellidae:
Leurs yeux étaient pareils à des soleils ardents : malveillants, déterminés, intelligents. Et tous avaient été malmenés, la queue coupée, la base reliée au tronc infectée de pus. A présent, ils n’avaient plus qu’une seule personne sur qui rejetait la faute, et ils comptaient bien le faire. Auguste était en danger. Instinctivement, ils se jetèrent tous sur le jeune dresseur, synchronisés.
***
Les Ramoloss sont des Pokémons plutôt spéciaux, d’une intelligence rare. Une étude menée il y a de cela quelques années prouvent que les Humains ont quelques traits en communs avec ces mystérieuses créatures : un Ramoloss n’est qu’un humain, la queue et les pouvoirs en plus. Ce Pokémon, en réalité, est même plus intelligent que les humains. Malgré cela, ce sont des Pokémons idiots et peu enclins à la cohabitation. La cause est leur queue. Dans celle-ci se cache un catalyseur permettant d’annihiler leur intelligence, catalyseur néanmoins nécessaire à leur survie dans les eaux marines. Les Hommes étant des créatures terrestres, ils ont évolué de leur gré, oubliant même jusqu’à l’existence de leur queue. Dès que la nouvelle génération naquit, ayant laissé de profit leur protubérance dorsale, on vit nettement que leur intelligence était infiniment supérieure : la nouvelle génération vit en société, pense au bien-être collectif et chasse en meute. Voilà la principale différence entre Ramoloss et Hommes.
Extrait de « Pokedex Universalis » du Professeur Chen.
*** Le dernier Ramoloss se tenait là, terrifié au milieu de la plate-forme. C’était le plus jeune : il avait vu ses frères et ses sœurs mourir au combat, non, plus encore, il les avait vus donner un dernier sens à leur vie. Des dizaines de Ramoloss s’était jeté, en vain, sur le jeune dresseur. On ne pouvait clairement pas dire qu’il était en forme : quelques coupures disséminées partout sur le corps, dont une estafilade barrant son visage en diagonale. Exténué, dresseur et Pokémon se jaugeaient, attendant que l’un se décide à bouger. Ne voulant guère continuait de combattre, Auguste se dépêcha d’envoyer une Pokéball. Ce geste avait été machinal, et il doutait réellement que son adversaire rentre aussi facilement à l’intérieur. Toutefois, et contre toute attente, le Ramoloss rentra dedans. A demi-surpris, Auguste alla ramasser la Pokéball, marmonna quelque chose d’incompréhensible qui pourrait sans doute signifier que le nom du Ramoloss était désormais Kasparov, et sortit de la grotte pour retrouver la lumière du soleil couchant.
***
Le lendemain, – après une bonne nuit de sommeil passée au Centre Pokémon – Auguste se décida d’aller à l’arène pour obtenir son second badge. Au passage, il rencontra le vieil homme de la veille. Ceux-ci discutèrent longuement, plaisantèrent à propos de sujets tabou, s’échangèrent leurs numéros de Pokématos puis se séparèrent. Auguste avait appris qu’en réalité, Fargas fabriquait des Pokéballs. Sa renommée était mondiale, et ses Pokéballs étaient les plus abouties au monde. Elles voyageaient à travers la planète, et quiconque recevait une de ses capsules magiques par un achat exorbitant pouvait à coup sûr mourir tranquille. Admiratif, mais néanmoins consciencieux du temps qui passe, Auguste continua vers l’arène d’un pas vif. L’arène en elle-même n’était pas très imposante : une sorte de cabane rafistolée et envahie par le lierre et le lichen, qui menaçait de s’écrouler d’un moment à l’autre. Suspicieux, le jeune dresseur fit un pas à l’intérieur de la bâtisse à travers l’ouverture béante, qui lui rappelait celle de la grotte du jour précédent.
La pièce après la porte était en tout aussi piteux état. Aucun meuble, les murs brûlés à certains endroits, le parquet plein de sillons : il ne s’y trouvait qu’un ascenseur collé au mur opposé. Auguste se dirigea vers l’ascenseur. Il appuya sur le bouton ; les portes s’ouvrirent automatiquement. Auguste rentra dedans et appuya derechef sur le bouton, cette fois-ci à l’intérieur de l’habitacle. Le cube de ferraille se mit en branle et descendit. Auguste remarqua le motif étrange de l’interrupteur.
Une Pokéball surmontée d’une couronne. Là ou aurait dû se trouver le bouton enclenchant le mécanisme de la Pokéball se trouvait une petite coccinelle en relief. Pas de doute, la destination était la bonne.
Dans un chuintement malveillant, les portes se rouvrirent, et l’arène se découvrit dans sa totalité.
***
L’arène d’Ecorcia est probablement l’arène ou vous aurez le plus de chance de faillir sans un Pokémon Feu ou Vol. Les Pokémons Insectes ne sont pas impressionnant par la force, mais par le nombre et la synchronisation : si déjà vous ressentez de la difficulté à faire face à un Apitrini ou un autre Pokémon, alors renoncez : Hector vous battra sans aucun mal. Sa maîtrise est telle que ses Pokémons n’ont été vaincus que par quatre personnes à l’heure d’aujourd’hui : le Professeur Chen, moi-même, un dresseur inconnu provenant de Kanto et le père d’Hector. Si vous n’avez pas confiance en vos Pokémons, la victoire vous échappera.
Pour conclure, retenez bien cette chose : si vous perdez, vous ne pourrez plus retenter votre chance avant 4 ans. C’est là la condition de l’arène d’Ecorcia en cas de perte.
Extrait de « Comment devenir maître Pokémon pour les nuls » de Peter, troisième maître Pokémon actuel du Plateau Indigo.
***
La salle dans laquelle entra Auguste était exagérément microscopique. Un appentis ou une chambre de nourrisson aurait pu se trouver ici. L’exacte réplique de la pièce du rez-de-chaussée, mais en version miniaturisée. Auguste fit trois pas et se retrouva au centre de la pièce. Elle était vraiment petite, et vraiment vide. Auguste ne savait que faire, si ce n’était essayer de voir si une âme en peine circulait dans le coin.
- Il y a quelqu’un ? lança nerveusement le jeune dresseur. Je viens pour le … euh … le match d’arène. Est-ce bien ici ?
- Effectivement, tu te trouves au bon endroit, lui répondit une voix enfantine.
Auguste cligna des yeux, puis les baissa.
Assis en tailleur, juste devant lui, se tenait un petit garçon à l’air malicieux. Ses cheveux étaient d’un mauve anémone, et ses yeux d’un gris orageux. Son corps était mince et frêle. Il portait un bermuda marron et un débardeur blanc, laissant entrevoir ses fines côtes. Sa bouche affichait un sourire puéril, renforcé par ses oreilles décollées à l’extrême. D’un bond, le jeune garçon se mit debout : il devait bien mesurer deux têtes de moins qu’Auguste.
- Bien, et si nous commencions ? proposa joyeusement le bambin.
D’un geste vif et expérimenté, il porta ses doigts à sa bouche et siffla.
Quelques secondes après, Auguste s’aperçut que quelque chose se décollait du mur. Quelque chose de vivant. Peu après, il crut reconnaitre les traits caractéristiques d’un Coconfort.
Désormais sur le qui-vive, Auguste s’empressa d’appeler Leonidas au combat. Ce dernier, fort et vigoureux, fit flamboyer l’air gaiement. Le dresseur se tourna, décidé, vers son adversaire.
- C’est vraiment toi, le champion ?
- Que le combat commence !
Aussitôt la dernière syllabe prononcée, le Coconfort commença par un faible Dard-venin. Leonidas s’en sortit sans dégât apparents et répliqua avec une Flammèche. Le Coconfort s’effondra aux pieds de son dresseur, grillé à point. Hector poussa un gémissement bougonneur, puis siffla derechef. Cette fois-ci, c’est un Chrysacier qui sortit du mur, sur la droite des dresseurs. Le schéma précédent se répéta, Dard-venin étant remplacé par Armure (inutile face aux attaques à distance, dont Flammèche). Hector s’accroupit, réprimant un sanglot, cachant sa tête dans ses bras.
- Mais, euh ! T’es vraiment pas sympa ! Bon, je vais devoir faire appel à lui, alors …
Hector releva les yeux, une nouvelle lueur dans le regard. Auguste put remarquer qu’il n’avait nullement pleurer, et il réalisera plus tard que ce qu’il avait pris pour un pleur était un gloussement compulsif. Auguste regarda le champion droit dans les yeux, et y vit son immense détermination.
La détermination des champions.
Pour la dernière fois aujourd’hui, Hector siffla ; pourtant, aucun son ne sortit d’entre ses lèvres. Une seconde passa. Un courant d’air se fit sentir dans l’arène.
La seconde d’après, une énorme griffure barrait les bajoues de Leonidas.
Un bruit inhumain parvint du plafond. Un mélange entre le grincement du criquet et le vrombissement des pales d’un hélicoptère.
Tous levèrent les yeux, et découvrirent un Insécateur suspendu au plafond, en train de ricaner. Hector, souriant, prit la peine de faire les présentations.
- Voici Insécateur. Il a combattu contre environ 54 dresseurs et 147 Pokémons. Lorsqu’il vole, il peut atteindre la modeste somme de 220 km/h en à peine 0.45879 secondes. Si je lui ordonne de faire Vive-attaque, alors sa vitesse est comparable à Mach 7, soit 8568 km/h en l’espace de 0,00427 secondes. Bon courage pour le battre ! conclut-il en riant macabrement.
Auguste contempla avec effarement la puissance du champion. Comment un si jeune bambin pouvait-il posséder un Pokémon aussi fort ? Comment Auguste pouvait-il gagner dans ces conditions ?
Une idée lui vint alors, pour venir à bout de son adversaire.
- Leonidas, utilise Brouillard !
Comme prévu, lorsque Leonidas utilisa Brouillard, tout l’espace fut envahi de fumée. L’oxygène se raréfiant dans cet espace clos, tous durent s’allonger au sol. L’Insécateur descendit au sol, lui aussi. Hector se mit à tousser.
Hector, réfléchissant à une vitesse comparable à celle de son Pokémon en plein vol, comprit la stratégie de son adversaire.
- Tu.. t’es fou ? balbutia-t-il. Si tu fais ça, on va crever !
Pas de réponse.
- Ecoute avant… écoute ! Tu ne pourras plus retenter ta chance si tu fais ça ! Tu voudrais pas qu’ça arrive, hein … ?
Pas de réponse.
- Allez, sois raisonnable ? T’as rien à perdre, t’es jeune et tout, et … tu vas pas faire ça, quand même ? Tu sais, je connais quelqu’un de vachement sympa qui---
- FLAMMECHE ! hurla Auguste, produisant une quinte de toux accidentelle.
Leonidas s’exécuta, et la salle s’embrasa.
***
Les pompiers arrivèrent à temps pour éteindre le feu. Les dresseurs aussi bien que les Pokémons étaient en mauvais état, mais pas menacés de mort. Un homme mince et aux cheveux roux dirigeait les opérations : il ne faisait partie d’aucun service d’intervention, et pourtant, tout le monde semblait le respecter et se plier à ses ordres. A ce qu’on lui avait dit, il y avait quatre corps à secourir : deux dresseurs et leurs Pokémons respectifs. Tandis que les Tartards et autres Tortank éteignaient l’incendie, le chef s’occupait de vérifier les patients.
D’abord, il aperçut le champion d’arène, inconscient. Ses cheveux avaient été partiellement brûlés, mais c’était tout. A côté de lui reposait une masse difforme. Après quelques instants le chef découvrit l’Insécateur, lui aussi inanimé. Pas de blessures graves apparentes.
Avec son équipe, ils les remontèrent à la surface et les enfourna dans un camion. Celui-ci partit en direction de Doublonville, là où les blessés seraient soignés.
Le chef se remit au travail ; il restait l’autre dresseur à trouver. Après une recherche intensive, l’homme le repéra dans un angle de la pièce. La seule blessure grave était une brûlure du premier degré recouvrant la moitié de son visage. Sur ses genoux, une sorte de furet était là. Sûrement le responsable de l’incendie. Son dresseur devait être fou. Ou bien kamikaze et prêt à tout pour gagner, ce qui semblait être un caractère approprié aux héros qui naissent dans les légendes.
Les sauveurs se dépêchèrent de le mettre dans un brancard et de l’envoyer dans le camion restant. Le chef, intrigué, monta lui aussi dans le camion. Quelques minutes après, une portière se referma, et le véhicule se mit en branle.
Le chef regarda longuement les corps inanimés, l’un à côté de l’autre. Puis il en vit un bouger. Enfin, il crut : son œil exercé voyait de nombreuses choses que la majorité de la populace ne pouvait discerner. A force d'entraînement et de combats, ses sens s’étaient aiguisés, pareils à ceux de ses Pokémons.
Intrigué, le pompier se pencha au niveau du corps du Feurisson. Il le regarda longuement. Puis, au bout d’un moment, Leonidas entrouvrit les yeux. Il essaya de se tourner vers son dresseur, mais il ne réussit qu’à sourire. Exténué, il reposa sa tête sur l’oreiller et sombra pour de bon dans l’inconscience.
Le visage de l’homme se fendit d’un sourire digne d’une publicité pour dentifrice, et se mit à rire. Apparement, se disait-il, il y a bien un vainqueur à ce combat explosif. Un vainqueur qui avait suffisamment entrainé son Pokémon pour que celui-ci reste conscient, même après une dangereuse explosion dans un espace clos. Ils méritaient la victoire.
L’homme plongea la main dans sa poche et fouilla dedans. Quelques cliquetis se firent entendre, caractérisant le tintement du métal contre le métal.
Finalement, l’homme trouva ce qu’il voulait, et le déposa sur le buste du dresseur. C’était un bijou en acier poli, de la taille d’un dé à coudre. Il représentait une coccinellidae à trois pois.
Ici s'arrête le quatrième acte, qui se conclut sur la victoire du jeune et vaillant dresseur. Cependant, ses rivaux ne resteront pas sans rien faire : à quels point peuvent-ils évoluer dans un court laps de temps ? Quel sort le destin leur réserve tous ? Seul le futur nous le dira, et ce en temps voulu.
PS : je précise, Feurisson n'est pas tombé K.O. ; on va dire que c'est comme si il avait le statut SOMMEIL ... Mais en aucun cas, il n'était K.O. Du moins, pas encore ... |
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Sam 11 Juin 2016 - 20:58 | |
| AVE OMNES ! Désolé de ce long retard ! Mais je me demandais juste comment vaincre Blanche, elle qui m'avait donné tant de fil à retordre par le passé... Sur ce, je vous laisse avec le cinquième chapitre ! Bonne lecture ! - Chapitre cinquième :
Deux mois avaient suffi pour qu’Auguste quitte enfin son lit d’hôpital ; lit qui était situé au rez-de-chaussée de la Tour Radio, à Doublonville. La pièce dans laquelle avait été retenu Auguste était bien sobre : un lit, une table de chevet et une armoire étaient les seuls meubles du petit espace. A présent, la peau du jeune dresseur était guérie et presque comme neuve : cela signifiait donc qu’il pouvait se mettre en quête du troisième badge, le badge de Doublonville.
Vigoureux, le challenger sortit de son lit et commença par s’habiller dans la faible luminosité qu’offrait la DEL du plafond. Une fois vêtu, Auguste entrouvrit la porte de la salle et y jeta un œil.
La salle ne comportait aucun visiteur, mais était pourtant bien bruyante : une bonne douzaine de journalistes en tout genre s’affairaient voracement autour d’une jeune demoiselle assise sur une chaise richement décorée. La fille devait avoir le même âge qu’Auguste, soit quasiment la majorité ; elle portait des boucles d’oreilles simples mais efficaces, ainsi qu’un débardeur noir et un minishort moulant, tout aussi noir ; elle avait des cheveux roses bonbons courts retenus par une queue de cheval, des yeux verts pétillants de malignité, un nez court et effilé, une bouche pulpeuse et tartinée de rouge à lèvres ; son maquillage était discret tout en restant aguicheur, contrairement à son parfum envoutant qui embaumait l’air de la salle ; elle était assez petite et maigre, bien que ses cuisses, ses hanches, ses fesses et sa poitrine fussent le principal objet d’attention des journalistes. Des bribes de conversation parvenaient à Auguste, dont il ne comprit pas un mot. Quoiqu’un peu intimidé par cette étrange personne, Auguste décida à sortir de sa cachette et, tant qu’à faire, de sortir tout court de la Tour Radio. La seule personne à le remarquer était justement la jeune fille ; jusqu’ici de marbre, un sourire commença à se dessiner sur son visage. Amusée, elle l’interpela :
- Dis donc, mon minet, qu’est-ce que tu fais ici ? Les autres bonnes à rien de caissières n’étaient-elles pas censées ne laisser personne entrer ici ?
Les journalistes se turent et se retournèrent. Auguste déglutit puis répondit farouchement :
- Jusqu’à aujourd’hui, j’habitais ici. Je m’étais blessée lors de mon précédent match d’arène.
Des murmures fusèrent instantanément depuis la foule de journalistes. Des bras s’agitaient alors que les murmures se muaient presque en cris, et la jeune fille réclama le silence.
- Alors comme ça, c’est toi le …, commença-t-elle.
Silence derechef, cette fois-ci plus pesant encore, comme si les deux interlocuteurs se jaugeaient, tels un lion et une gazelle.
Le visage de la fille se tordit sous l’effet de son rictus, dévoilant une face de cauchemar ténébreuse.
- Tu peux partir, mon minet, déclara-t-elle finalement. N’oublie pas de passer me voir à l’arène !
Auguste partit sans demander son reste.
***
Auguste avait vite fait de découvrir Doublonville : la capitale regorgeait de monde, allant du petit commerçant jusqu’au voleur le plus mesquin, en passant par le bambin agrippé au bras de sa mère. Auguste avait eu le temps de s’entraîner aux alentours, de capturer Mitterrand le Soporifik et Godzilla le Nidoran mâle, et de méditer à la réponse concernant la vie, l’univers et le reste. Il avait aussi eu un faible pour le centre commercial de Doublonville, qui était en quelque sorte une énorme braderie, ou chacun pouvait venir y vendre ses biens. Auguste y avait repéré une bagatelle, qu’il avait offert à Leonidas. Maintenant qu’Auguste s’était correctement préparé, il pouvait enfin songer à affronter la championne d’arène, celle qu’on surnommait exagérément « La Goulue ». ***
Auguste vérifia encore une fois qu’il était au bon numéro de la bonne rue. Le bâtiment qui lui faisait face était plutôt délabré, et faisait même tache comparée aux gratte-ciel environnants. La bâtisse n’avait qu’un seul étage et ne comportait que deux fenêtres dont les vitres étaient partiellement cassées. Auguste était mal à l’aise de par l’apparence douteuse du lieu, mais y rentra finalement. A l’intérieur, la pièce était définie en quatre morceaux : le mur Ouest, par lequel les visiteurs entraient ; le mur Est, ou les visiteurs pouvaient disposés d’un bar ; le mur Nord, ou attendaient les visiteurs dans des fauteuils en cuirs déchirés (les fauteuils, pas les visiteurs) ; et enfin, le mur Sud, ou une bonne dizaine de portes étaient encastrées solidement. L’atmosphère emplie par la fumée de cigarette rappelait à Auguste la jeune fille de l’autre jour, et cela ne lui disait rien qui vaille. Malgré ce sentiment, il s’avança au bar, ou le barman, un grand homme à la barbe foisonnante, se trouvait. Ce dernier l’accosta :
- 1000 Pokédollars les 10 minutes, 2000 les 20 minutes, et si t’en veux plus, alors ce s’ra 2500 plus 50 par minute. - Euh… excusez-moi, je voudrais voir la championne, bafouilla maladroitement Auguste. - La championne ? Vous êtes sûrs ? demanda l’homme.
- Bah, euh, oui … Je suis venu pour ça, en fait.
Le barman le considéra d’un œil inspecteur, presque mauvais, ce qui gêna fortement le challenger. Au bout de quelques instants, il sembla se réveiller.
- Bien. Suivez-moi.
Au lieu de prendre une des portes au mur Sud, le barman se faufila dans une porte plus petite et plus étroite au fond du bar. Auguste sauta par-dessus celui-ci et suivit à tâtons le barman dans un couloir humide aux murs défraîchis. Au bout du couloir, une autre porte. L’homme se retourna, et Auguste surprit dans son regard une once de bienveillance.
- Si tu r’ssors pas avant un quart d’heure, je te la fais gratos pour cette fois-ci.
Puis il repartit, laissant Auguste face à la porte, semblable à celle empruntée quelques secondes auparavant. Il frappa timidement à la porte, puis se permit d’entrer.
A l’intérieur, il y n’y avait qu’un lit, rien d’autre. Sur ce lit, une jeune fille aux cheveux rose bonbon détachés. Auguste remarqua alors que c’était la même fille qu’à la Tour Radio.
A la différence qu’aujourd’hui, la fille n’était pas accoutrée pareillement : pour tout dire, elle ne portait ici qu’un soutien-gorge et une culotte, toutes deux blanches. A la vue d’Auguste, elle commença à gémir et s’étendit de tout son long sur le matelas, en étoile.
- Je savais que tu viendrais. Mets-toi à l’aise, déshabille-toi. Les préservatifs sont sous l’oreiller. Je te fais une petite gâterie ou on commence de suite ?
***
L’arène de Doublonville est, à proprement parler, un bordel. Pas dans le sens où c’est le foutoir, loin de là. Par « bordel », j’entends par là que la championne de Doublonville, Blanche, alias « La Goulue », est une prostituée. Malgré ses airs mignons et ses protestations pour vous forcer à … sauter le pas, si je puis me permettre, Blanche est coriace : son Ecremeuh est un tank à lui tout seul, et encaissera la moindre de vos attaques sans broncher, à moins que celles-ci ne soient radioactives. La seule façon de vous en débarrasser est de sacrifier votre vitesse aux profits d’autres statistiques, par exemple grâce à la capacité « Malédiction ».
Extrait de « Comment devenir maître Pokémon pour les nuls » de Peter, troisième maître Pokémon actuel du Plateau Indigo.
***
- Que … pardon ? balbutia Auguste. Je suis ici pour me battre ! Pas pour … Mais pourquoi donc es-tu dans cette tenue ?
La jeune fille soupira d’ennui, visiblement l’air déçu.
- Et moi qui pensais pouvoir me régaler d’un homme si jeune et si fort ! Bon, suis-moi …
La jeune fille ouvrit une porte et y pénétra hargneusement. Auguste ne l’avait pas vu, étant donné qu’elle était sur le même mur que l’entrée par laquelle il était parvenu ici. Sas plus attendre, le jeune dresseur s’empressa de la suivre.
Une nouvelle pièce s’offrait désormais à lui. Une pièce d’un autre univers, un univers aux murs et au sol blanc, si blancs qu’ils paraissaient comme neige au soleil. Blanche était déjà à l’autre bout de la pièce et tenait dans chacune de ses mains une Pokéball. Elle inspira.
- Moi, Blanche, championne d’arène de la région de Johto, accepte ton défi ! Amène-toi, Augustus, Imperator Caesar !
Elle lança la Pokéball de sa main gauche en l’air : en sortit une poupée, une sorte de mascotte, qui était Mélofée.
Auguste avait tiqué à l’appellation que lui avait octroyée Blanche. Imperator Caesar, qui populum ducit. Seule sa mère l’appelait ainsi : personne d’autre ne connaissait l’existence de ce titre. De plus, elle savait aussi son véritable nom : Augustus. Auguste n’était que la version francisée de son prénom, et il s’était toujours fait appeler ainsi.
- Qu’est-ce que t’attends, le bourge ? Grouille ! le somma Blanche.
Auguste reprit ses esprits et promit de lui demander après. Il attrapa une Pokéball dans la poche de sa veste et la lança à son tour. Leonidas en sortit, plus fort encore que lors du dernier match d’arène.
Décidée, Blanche devança Auguste.
- Mélofée, torgnoles !
Le Mélofée s’élança à toute vitesse et entreprit de gifler Leonidas. Celui-ci avait beau se démener comme un diable et esquiver comme un démon, rien n’y faisait, le Mélofée continuait d’attaquer. Leonidas réalisa une roulade, ce qui lui permit de gagner quelques secondes avant la prochaine mêlée.
Un sourire, puis un cri. Le cri de la victoire qui commençait à repousser le cri de la championne.
- Maintenant ! DEFLAGRATION !
La salle s’embrasa un court instant. Les murs se mirent à miroiter. Un instant, et la clarté diminua. Leonidas était debout, chancelant, tandis que le Mélofée se tenait à l’autre bout de la pièce, évanoui. Sa couleur aussi rose que les cheveux de La Goulue avait soudainement viré au carbonisé. Furieuse, Blanche envoya sa seconde Pokéball au milieu du stade.
- Salop ! Si tu croies que tu vas sortir d’ici vivant, tu te fourres le doigt ou j’pense ! Ne crois pas pouvoir jouer au même jeu avec mon Ecrémeuh !
Comme elle l’avait dit, un Ecrémeuh se tenait au centre du stade. Celui-ci, avant même les ordres de sa dresseuse, commença à charger un Ecrasement vers Leonidas.
- Esquive ! lui conseilla Auguste.
Trop tard : l’Ecrémeuh s’étendit de tout son poids sur Leonidas. Le Feurisson était tombé sur le dos, et cela signifiait qu’il pouvait encore attaquer avec sa gueule. Auguste, l’ayant compris, cria derechef.
- DEFLAGRATION !
Cette fois-ci, un immense rouleau de flammes entoura les deux combattants. Lorsqu’il s’éteignit, les deux Pokémons se faisaient face, essoufflés et mal en point.
L’heure de la dernière action était venue. L’heure de la dernière attaque.
- Roulade ! - Déflagration !
Au moment où l’Ecrémeuh percuta le Feurisson, une nouvelle gerbe enflammée vint les habiller.
Lorsque la flamme mourut, seul un seul Pokémon était debout.
C’était Leonidas. Auguste avait gagné.
***
Les hommes étaient réunis autour de la table. Tous buvaient un thé médicinal, et tous portaient encore le même costume. Ils avaient tous la même attitude et le même timbre dans la voix. Avec uniquement une vue sur leurs silhouettes, l’on aurait pu penser à des mannequins. Le premier, les cheveux châtains et la quarantaine, portait des lunettes et avait un air niais, fou. Le deuxième avait les cheveux bleus coupés courts et le visage d’un lutin. Ses traits rappelaient les hommes de l’Asie du Sud-Ouest. Le dernier homme, le troisième, portait une casquette. Il était assez jeune, et devait sûrement avoir vingt ans. Son visage pouvait être qualifié de « banal », à tel point que Monsieur Tout-le-monde devait sûrement être son sosie.
Après un long moment, le premier homme prit la parole :
- A-t-on retrouvé la trace de Julius ?
- Il demeure introuvable, répondit le deuxième homme.
Longue inspiration de la part du troisième homme.
- Amos, ne t’avions-nous pas déjà dit qu’il était impératif de retrouver le fils de Giovanni ? persifla-t-il.
Amos remua sur son siège.
- Et toi, Orme, ou en est l’avancée de ton protégé ? continua le troisième homme.
Le premier homme déglutit bruyamment.
- Il a déjà trois badges, répondit Orme.
- Devrions-nous nous en débarrasser ? proposa Amos.
Longue réflexion.
- Il progresse à une vitesse ahurissante. Même moi, à l’époque … commença le dernier homme.
Longue pause.
- Je sais. Envoyez-les.
Amos, qui était en train de boire, recracha en fontaine le contenu de sa tasse.
- Tu veux dire … ?
- Oui. Envoyez les femmes aux kimonos. Je veux qu’elles le rapportent ici vivant.
- Tu n’y penses pas ! intervient Orme. Je croyais que nous avions convenus qu’il fallait au moins le laisser défier la ligue. Il … il ne pourra jamais battre ces femmes.
- S’il est lié à la légende, s’il est le nouveau Caesar de la prophétie antique … alors il s’en sortira, et provoquera l’âge d’Or de Johto, en invoquant l’oiseau arc-en-ciel.
Longue pause.
- Et s’il ne l’est pas ? se risqua Orme.
Très longue réflexion. Puis, le dernier homme sourit simplement, sûr de lui.
- Alors dans ce cas, il tombera sous notre pouvoir. Il tombera sous nos plans, tombera face au destin, tombera aux pieds de la bête endormie, la bête des tréfonds, celle qui amènera notre règne.
Et ainsi, nous aurons gagné.
Ici s'arrête le cinquième acte, qui se conclut sur une étrange réunion, incluant un étrange inconnu, le Professeur Orme et l'un des quatre commandants de la Team Rocket. Pourquoi se réunissent-ils ? Quelle est donc cette prophétie ? Qui est réellement Augustus, et qui sont les femmes aux kimonos qui le pourchasseront dans très peu de temps ? La légende ne fait que commencer, et les choses sérieuses avec.
PS: Et oui, la seule et unique méthode pour vaincre Blanche est de spammer Déflagration (précédemment obtenu au centre commercial de Doublonville) COMME UN PORC ! Une question existentielle en moins ! |
| | | FTF6000
Dresseur
Nature : Timide
Exp : 11
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold Lun 22 Aoû 2016 - 17:21 | |
| Gomen nasai mina ! Désolé pour l'attente ! Aujourd'hui, on ne s'occupe pas du match d'arène mais plutôt des antagonistes ! Bonne lecture à vous ! - Chapitre sixième : Pouvoir Ancestral:
Auguste leva son bras vers le soleil. Une soucoupe argentée de la taille d’une pièce de monnaie vint le remplacer, et briller sous sa lumière : le troisième badge d’arène. Tout en continuant son chemin, le dresseur se demandait toujours pourquoi la chaleur croissait de minute en minute, le laissant ses Pokémons et lui pantelants et assoupis. Il rangea son badge dans sa poche de veste, puis regarda droit devant lui.
***
Il entreprit de regarder la région – ou plutôt, SA région -, depuis sa position surélevée. Tous les habitants vaquaient à leurs diverses occupations, indifférents à l’observation de leur gardien céleste. Tout semblait normal et naturel, mais il savait bien que ce n’était que le calme avant la tempête. Inconsciemment, il tourna la tête vers les mers, à l’Ouest. Il chercha, tout comme chaque jour, les tourbillons majestueux qui déchaînaient à chaque instant les eaux salées de sa région. Il observa. Sûrement pendant plus d’une heure, il guetta les tourbillons, et se rendit finalement compte, ne voulant pas y croire, que ceux-ci n’étaient plus là. Partis, enfouis, anéantis, capturés et dominés. Il leva alors la gorge vers les cieux, et, solennellement, il glatit de toute sa splendeur.
Dès que sa plainte finie, l’averse tomba sur le pays entier.
***
Un petit village morose se dresser devant lui. Au loin, l’on ne pouvait apercevoir uniquement quelques bâtisses. Deux tours se démarquaient, bien que l’une d’entre elles allait percer les nuages d’orage dans la troposphère. A son entrée en ville, Auguste était dégoulinant, et se demandait toujours comment, par un soleil si étouffant, les nuages s’étaient amoncelaient si vite et la pluie était tombée si drue. Il entreprit de se diriger vers le centre Pokémon pour s’y reposer et se sécher le temps d’une nuit. Alors que sa main touchait la poignée de la porte, un flash lumineux important l’aveugla. Lorsque la vue lui revint, il crut rêver : la plus petite tour avait explosé. Des débris enflammés étaient éparpillés tout autour des fondations. Un éclair devait sûrement avoir fracassé la bâtisse. Auguste se précipita pour vérifier que personne n’avait été blessé, mais déjà les pompiers arrivaient sur le lieu de la catastrophe. Ceux-ci se dépêchaient de constater les dégâts, et Auguste pouvait déjà comprendre quelques bribes de conversation. Apparemment, il n’y avait eu aucune victime humaine, mais de nombreux Pokémons avait été surpris par la foudre. Malheureusement, trois d’entre eux avaient succombés. Selon les dires, un Voltali, un Aquali et un Pyroli avaient péri au centre de la Tour, sûrement en train de jouer autour du pilier central alors que la pluie faisait rage. Auguste resta longtemps à parlementer avec les pompiers et les villageois, essayant de rassurer le plus de monde et d’aider à déblayer les débris. Alors qu’il s’apprêtait à repartir, il aperçut quatre sombres silhouettes dans l’ombre de la Tour. Trois paraissaient des femmes, et la dernière ressemblait bizarrement à un Raichu, la queue battant le sol. Après une inspection plus minutieuse, il remarqua que les femmes étaient en kimono, et que chacune d’entre elles lui souriaient. Elles avaient toutes le même visage, la même chevelure, la même taille ; on eût conclu qu’elles fussent des triplées que cela n’aurait étonné personne, mais ces dames avaient davantage l’air de clones que de sœurs jumelles. Une vive lumière se développa autour du Raichu, et avant qu’Auguste ne comprit son but, un second éclair vint frapper la tour, plongeant la foule assemblée dans la confusion la plus totale. Les pompiers aboyèrent des ordres. Auguste essaya de retrouver les femmes en kimonos et le Raichu, mais ils s’étaient déjà éclipsés à travers les bois. De leur côté, les pompiers s’aperçurent de la disparition des Pokémons décédés.
***
Le lendemain, Auguste, confiant, alla sans plus tarder chercher son quatrième badge d’arène. On lui annonça que le champion avait déserté l’arène, pour cause de « tour du monde ». Après moult plaintes et arrangements, les autorités en charge de l’arène concédèrent à lui octroyer le badge de l’arène, même sans avoir à combattre. Le minuscule pin’s représentait un Spectrum aux yeux rouges, malveillants. Auguste décida alors de s’attarder quelque temps dans la ville, histoire de s’entraîner et de gagner un peu d’argent.
***
La femme regarda Auguste s’engageait sur le chemin pour quitter la ville. On lui avait donnait des ordres, mais rien n’y faisait ; elle voulait jouer un petit peu avec ce jeune homme vigoureux ; cela faisait longtemps, par ailleurs, qu’elle n’avait pas goûté aux charmes irrésistibles des mâles. En entrant dans l’élite de l’organisation, on lui avait obligé de faire vœu de chasteté, ce qui l’avait et surprise et ennuyée, mais cela lui permettait au moins de se distraire de temps à autres, tout comme aujourd’hui.
Elle relut une dernière fois la lettre que l’on lui avait remise, perplexe et amusée à la fois :
Chère Clodia, Regarde bien le Pokémon qui accompagne le Caesar. Tu retourneras ensuite dans le passé, puis tuera les deux autres. Je sais que tu en es capable. Ne nous déçoit pas.
Son regard revint percer le dos du jeune garçon. Peut-être avait-elle le temps de s’amuser. Elle réajusta son kimono, puis tira d’un coup sec la chaîne en acier par laquelle elle était reliée avec son Pokémon. Celui-ci, couvert d’ecchymoses, poussa un gémissement déchirant. La femme parla, d’une voix enchanteresse et dominatrice :
- Célébi, retournons quelques jours dans le temps avant que ce jeune homme ne commence son périple, veux-tu ?
Une douce lueur verdâtre entoura alors le couple du maître et de l’esclave. Un bruit d’explosion retentit, et l’instant d’après, ils s’étaient évanouis dans le fleuve tumultueux du temps.
***
La femme et son Célébi venaient d’arriver à Bourg Geon. La nuit était tombée depuis déjà 6 heures, et le petit village était encore engourdi dans le sommeil. C’est un village bien mignon, pensa la femme. Désolée pour ce que je m’apprête à faire !
Tout d’abord, la femme se faufila avec précaution près de la maison la plus grande, celle qui habitait le laboratoire du professeur Orme. La fenêtre était déjà ouverte, il fut donc facile pour la femme de pénétrer la baraque vacillante. Une fois dedans, elle se dirigea droit vers les Pokémons endormis, au fond du rez-de-chaussée. Ils étaient trois : un Héricendre, un Germignon, et un Kaïminus. La femme avança lentement le bras pour saisir le Kaïminus, puis s’arrêta net.
Un bruit. Venant de l’extérieur.
La femme alla se cacher rapidement derrière le fauteuil, pestant intérieurement. Elle attendit que l’origine du bruit se précise, puis aperçut une silhouette se dessinait derrière la fenêtre. Celle-ci entra dans la maison, puis jaugea la situation. Elle vit les Pokémons, puis hésita. Se décidant, le voleur fit rentrer le Kaïminus dans sa Pokéball, puis répéta la même manœuvre pour sortir de la demeure.
La minute suivant, la femme songeait furieusement. Il fallait faire vite. Ni une ni deux, elle sortit un couteau de son kimono, puis éventra sans l’ombre d’un doute le Germignon, couché sur la table. Le sang jaillit de la blessure, tachant le Kimono, la peau blanchâtre de la dame et le sol. Lentement, sous les gémissements de son compagnon, le Héricendre se réveilla. Terminant son œuvre, la femme précipita le couteau vers la jugulaire du Héricendre en murmurant « pas un bruit ». Ils restèrent ainsi plusieurs secondes, la main décidée, le couteau rougi et la peau suant de tous les pores, d’un côté à cause de l’effort, de l’autre à cause de la peur tétnisante. Enfin, la femme courut à travers la pièce et se jeta par la fenêtre, cognant au passage son pokémon au mur. Elle se releva, jeta un rapide coup d’œil autour d’elle, puis elle le vit. Ce n’était qu’un pauvre gamin des quartiers, muni d’une veste bleue et d’un jean déchiré. Il avait les cheveux roux ; plus teintés que naturels. Sa démarche maladroite et nerveuse ne faisait que confirmer son identité de voyou. Une seconde suffit à la dame pour savoir que faire et que dire. Elle s’élança vers le jeune homme, puis le transperça par les côtes avec son couteau. Le jeune homme aurait poussé un hurlement si la femme n’avait pas plaqué sa main sur sa bouche, qui recrachait déjà du sang. Enfin, elle retira son couteau. Elle se plaça devant lui le prit par le col et lui dit ceci :
- Dans quelques heures un garçon passera à Ville Griotte. Il sera accompagné d’un Héricendre. Tu le provoqueras et lui feras croire que c’est toi qui as tué les Pokémons. N’essaye pas de comprendre ; si tu fais ce que je te dis, je te guérirais. Sinon, je reviendrai pour m’assurer que tu sois éventré et pendu avec ton Pokémon. Compris ?
L’enfant remua les lèvres plusieurs fois, tremblant de douleur, da peur et d’incompréhension. Enfin, il hocha imperceptiblement la tête. La femme le lâcha, puis, affairée, elle s’en retourna au village le plus proche. De là, elle décida de sa prochaine destination temporelle, un sourire narquois aux lèvres, avant de se volatiliser dans la nuit.
***
Les trois hommes étaient de nouveaux affairés autour de la table. Cette fois-ci, ils ne buvaient pas de thé. Non, cette fois-ci, un unique objet était posé sur la table. Un objet sphérique, un peu plus gros qu’une Hyperball, de couleur violette et noire, avec un unique M blanc en relief au-dessus de l’interrupteur du mécanisme. Le professeur Orme se risqua à interrompre la lourde atmosphère qui régnait dans la salle.
- Qu’est-ce qu’on en fait ?
Amos opina du chef. Depuis le début, il se demandait pourquoi le chef avait besoin de Lugia pour en venir à ses fins. D’ailleurs, qu’elles étaient-elles réellement ? Nul ne le savait. A chaque fois que la question était posée, la réponse était indubitablement la même qu’auparavant : dominer le monde. Si le chef désirait tant dominer le monde, pourquoi alors devoir capturer Lugia était-il primordial ?
Le troisième homme interrompit alors la réflexion d’Amos par un rire énergétique. Il se pencha sur la table, attrapa la Masterball, et se dirigea d’un pas raide vers la porte.
- Venez, vous autres, ordonna-t-il.
Les deux hommes s’exécutèrent.
***
L’endroit où ils entrèrent était sans doute l’endroit le plus profond sous terre construit par l’Homme. Une énorme pièce, de la taille d’un terrain de football, sommeillait ainsi dans les profondeurs abyssales. La pièce était découpée en cinq parties : l’aile Nord, l’aile Sud, le l’aile Est, l’aile Ouest et enfin la partie centrale.
Dans le premier endroit, des bureaux en open space. Des dizaines d’hommes en blouse blanche et en jean s’affairaient autour de la machine à café, lorsqu’ils n’étaient pas scotchés à leur ordinateur en train de vérifier toutes sortes de données : température ambiante ; taux de radiation contenu dans la salle d’expérimentation ; nombre de Pokémons disposés dans l’entrepôt, leur genre, leur nombre par espèces, par couleur, le taux de fécondité des femelles, le taux de stérilité des mâles ; le taux de caféine dans leur tasse, et moult statistiques encore. Dans le second, un laboratoire à l’intérieur duquel étaient menées de nombreuses expériences illégales sur les Pokémons, tel que, par exemple, la greffe de prothèse qui n’ont pas leur utilité sur certains Pokémons. Ainsi, certains Rattatas pouvaient très bien être munis d’ailes, ou encore des Dracaufeu dont la queue aurait mutée en tentacule. Dans le troisième, une grande caisse grise, à l’intérieur de laquelle étaient stockés les Pokémons. Une cloison séparait les vivants des cadavres. Dans le quatrième, des armes à feu étaient accrochées aux murs et aux chevalets : principalement pour éliminer les Pokémons devenus fous furieux suites aux expériences menées sur ces derniers. Et enfin, au centre, une énorme cage électrique était disposée. En fait, l’électricité n’en était pas : c’était une matière encore instable, plus proche des rayons gammas que de l’électricité. Seuls les Pokémons étaient blessés par la matière ; si ceux-ci venaient à traverser les rayons de force, ils seraient pour ainsi dire littéralement « transpercés ». De plus, les attaques [offensives] ne pouvaient pas outrepassées les rayons.
Arrivé devant la cage, le troisième homme balança la Masterball au centre de la cage. Lugia en sortit, surpuissant. Il commença alors à hurler, dément, et à frapper les coins de la cage de ses poings, mais celui-ci s’arrêta net en voyant, à ses pieds, les cadavres d’Aquali, Pyroli et Voltali. Réjoui du spectacle, le troisième homme se mit à discourir.
- Regardez-donc. Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi aurais-je besoin de Lugia pour dominer le monde ?
Ignorants la réponse, Orme et Amos déglutirent en silence.
- J’aurais pu, par exemple, continua le chef, capturer Ho-oh pour son pouvoir à ressusciter les morts, à guérir n’importe quelle malédiction et à octroyer la vie éternelle. J’aurais pu capturer Giratina, pour sa capacité à créer, détruire et voyager à travers les dimensions. Ou bien encore, j’aurais très bien pu capturer Yveltal, pour ses aptitudes à annihiler le néant, à détruire l’indestructible, à marquer la nature de ses impénétrables ténèbres. Vous vous demandez sans aucun doute alors, quelle est la capacité de Lugia, si puissante que celle-ci surpasse celles de Ho-oh, Giratina et Yveltal ? La réponse est simple. Lugia est capable de transformer ce tout ce qu’il souhaite en lui octroyant un Pouvoir Ancestral. Au commencement, l’homme n’était rien. Beaucoup pensent que l’Homme fut singe, mais il n’en est rien. Lorsque Lugia apparut, enfant d’Arceus, il régnait sur les entrailles de la Terre, tandis que son compère régnait sur les cieux célestes. Malheureusement, observant le monde depuis sa position, il le vit fade et ennuyant : les animaux n’avaient qu’un seul moyen de survivre, c’est-à-dire tuer en donnant des coups de dents par-ci par-là. Alors, pour satisfaire son simple ennui, Lugia donna aux animaux le Pouvoir Ancestral. Ceux-ci devinrent ce que l’on appelle communément à ce jour Pokémons. Des êtres dotés de capacités hors du communs.
Le chef fit une pause. Il s’essuya le front perlant de sueur avec sa manche, et reprit son récit.
- Mais les Pokémons étaient idiots, et tous se battaient entre eux, sans discernement. Seul survivre comptait. Les pères tuaient les mères, qui elles-mêmes tuaient leurs descendances. Il apparut alors que diffuser le Pouvoir Ancestral était une erreur. Et comme on dit, il faut combattre le mal par le mal. Lugia fit alors une seconde erreur : il créa quelques millions de golems, assez pour en peupler le monde entier : ce fut une tâche si importante que pour tous les façonner, il lui fallut 1000 années. Bien entendu, les véritables golems avaient été créés par Arceus, et ceux-ci étaient fabriqués de plusieurs matériaux. Qu’à cela ne tienne, se disait Lugia. Il façonna ses golems avec de la boue et du sang, puis leur insuffla le Pouvoir Ancestral. De ces golems naquirent les Humains : des êtres non pas doués de pouvoirs mais de logique et d’intelligence. Des êtres qui, malgré leur faiblesse, arrivent à régner sur la chaîne alimentaire.
Une seconde pause. Le troisième homme se retourna et désigna les Pokémons.
- Déjà des expériences sur les Pokémons avaient été réalisées auparavant. Le Pouvoir Ancestral leur avait déjà était insufflé lors de la création de ce monde, ce qui signifie qu’une overdose provoquait au mieux la folie, au pire la scarification suivie de la mort par implosion des organes. Mais à votre avis, que se passe-t-il lorsque les Pokémons sont déjà morts ?
A présent, tous les scientifiques avaient stoppé net leur activité et l’écoutaient. Le seul bruit que l’on entendait à présent était le halètement agonisant de Lugia. Le chef se tourna vers les chercheurs abrités au laboratoire et leur ordonna de contrôler Lugia. Un formidable murmure traversait la foule alors que des lumières teintes de couleurs vives traversait les fenêtres blindées du laboratoire.
Soudain, tous se retournèrent. Lugia avait poussé un cri titanesque, tel que le poussent les martyrs. De mystérieuses chaînes vinrent agripper le bout de sa queue, son cou et ses bras, les entravant complétement. Lugia voulut résister, mais les maillons commençaient à lui déchirer la chair. Un bras articulé vint grossièrement frapper maintes fois Lugia au ventre et au foie. Après le sixième coup, Lugia fut pris de convulsions, puis sembla cracher de la bile. Cette bile semblait grise, plus opaque que transparente, et aussi brillante que l’océan sous l’astre au zénith. Elle recouvrit les corps des cadavres, aussi bien que les vêtements des trois premiers hommes. La bile sembla faire l’effet inverse de la rigor mortis : c’est-à-dire qu’elle déliait les muscles ; d’ailleurs, elle ne faisait pas que cela : après quelques secondes, la foule s’aperçut que les muscles enflaient, et après une demi-heure, l’effet s’arrêta. Les corps des cadavres devaient sûrement avoir pris plus de trente kilogrammes chacun, tant le gain de muscles semblait important. La bile était pareille à de la crème solaire, et, peu de temps après, l’épiderme l’absorba entièrement.
De la fumée sortait des pores des cadavres. Une fumée blanche, compacte, volumineuse, qui avait étrangement la même texture que la barbe à papa. Il lui fallut un court instant pour remplir toute la salle, à la vitesse même d’un ouragan. Les chercheurs étouffaient, et tous se précipitaient vers les ascenseurs, essayant de remonter à la surface, sachant pertinemment que le gaz allait s’infiltrer à l’interieur de ces derniers. Certaines personnes avaient gardé toute leur lucidité et s’étaient empressés d’appeler à l’aide moult Avaltouts et Trépassables. En quelques instants, la fumée retomba au niveau des genoux, et tout le monde put reprendre sa respiration. Certains s’effondraient de soulagement, d’autres se congratulaient mutuellement, et d’autres encore pousser des cris en pointant le doigt vers la cage centrale.
Les morts s’étaient volatilisés.
***
Il se cacha derrière le muret. Il avait eu raison d’acheter des fumigènes. S’échapper avait été un jeu d’enfant, et il se demandait toujours comment tout cela avait pu lui arriver. Il avait certes voulu voler un Pokémon au laboratoire du professeur Orme, puis cette femme était apparue. Il chassa son image de ses pensées, puis il enleva avec précaution sa veste, et inspecta sa côte. Avec son maillot de corps, il avait pu se confectionner un garrot de fortune, mais l’idée même de sa blessure ne faisait que lui rappeler la douleur qu’elle lui infligeait. Il s’adossa au muret, et se raidit instinctivement à la vue du kimono flottant. Elle était là, devant lui. Elle était la même qu’il y a quelques heures : même visage et même coiffe, au cheveu près. Elle était telle que dans ses souvenirs. Il la vit tendre sa main et lâchait ce qu’elle tenait ; il rafla son contenu au vol, puis l’inspecta. Une liasse de billet. Des billets de 500. Combien pouvait-il en avoir autant ? La liasse était aussi épaisse qu’un annuaire. A en juger par l’épaisseur, il estima qu’il était devenu assez riche pour plusieurs années. Même les soins pour sa blessure valaient moins que ça. Hébété, il releva la tête pour interroger la femme, mais il ne la trouva point. Il se leva et courut pendant longtemps. Il chercha partout à travers le village, mais en vain. Sa blessure le faisait souffrir davantage encore, et il sentait qu’il était sur le point de s’évanouir. Abandonnant ses recherches, il se dirigea en traînant les pieds vers l’unique hôpital de la ville.
***
Elle ajusta le revolver dans sa main. Elle fit sauter le cran de sûreté d’un geste d’expert. Elle visa la tête du jeune garçon. Elle appuya sur la queue de détente.
Une flamme. Une détonation. Le corps de l’adolescent se mit au garde à vous, puis tomba au sol, inanimé.
Ici s'arrête la sixième acte, dans lequel est révélée la puissance des ennemis. Comment Auguste pourra-t-il leur faire face ? Dans quelles circonstances ? C'est une question dont seul Dieu connait la réponse en ce moment.
|
| | | Iloufilm
Dresseur
Nature : Gentil
Niveau : 30
Exp : 433
| | | | Yunlihn
Fondateur
Nature : Solo
Niveau : 37
Exp : 527
| | | |
| | | | | [HeartGold] Nuzlocke Harmony : Ultimate Heart Gold | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|