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| [Insurgence] Memoria inordinatio | |
| Ezhyo
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| Sujet: [Insurgence] Memoria inordinatio Dim 10 Juil 2016 - 23:53 | |
| Memoria inordinatio ~ Le nuz qui va suivre comporte deux règles ~ Starterlocke. J'ai le starter. Un point c'est tout. Bravery Challenge. La fuite, c'est pour les faibles. Je joue sur Pokémon Insurgence, et bien évidemment en blind run. Voilà, c'est tout. - Sommaire:
Sur ce... What time is it ? IT'S DIE & RETRY ADVENTURE TIME. Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
[16:59:01] Last Dream : Oscar de la blague de merde pour Ezhyo
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| | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Lun 11 Juil 2016 - 0:51 | |
| - Prologue, 1ère partie:
Il fait noir. Il fait noir, et je tombe. Ou alors je suis en train de couler. Je ne sais pas. Mais je sais qu’il fait noir. Je sais qu’il fait noir comme je sais que je suis vivant. Oui, je suis vivant. Enfin, je crois. Mais si je suis en vie, alors je dois être en train de rêver. Je suppose. En fait, tout ça ne repose que sur des croyances, des suppositions. Je ne sais rien, en fin de compte. Peut-être suis-je en vie seulement car je crois l’être ? Mais si je ne suis pas vivant, alors… Pourquoi est-ce que je pense ? Pourquoi… Non, je m’égare. Je me perds encore un peu plus. Mais tout cela n’a aucun sens, après tout. Pourquoi fait-il noir ? Pourquoi, tout autour de moi…mes doigts ne rencontrent-ils que le vide ? Pourquoi est-ce que je tombe ? Pourquoi suis-je en vie ? Pourquoi…? Je ne sais pas. Mais je sais une chose. Je sais une chose tellement évidente que je ne m’en suis pas aperçu avant. Je ne sais pas qui je suis.
- Prologue, 2ème partie:
Je suis en train de réfléchir, de mettre de l’ordre dans mes pensées. Même si c’est un ordre tout relatif, j’essaie. J’ai toujours la sensation de tomber. Car je pense qu’il ne s’agit que d’une sensation. Ou en tout cas c’est ce que me souffle mon côté rationnel pour essayer de m’éviter de paniquer, ou au moins pas trop vite. Donc pour faire court, je tombe. Et il fait toujours noir. Puis une voix s’invite dans ma tête. Sur le coup, je crois que j’ai eu un instant d’égarement, de vide total et soudain dans le fil de mes pensées. Et je sens que la petite voix au fond de ma tête, celle qui se veut rationnelle et rassurante est en train de s’affoler. « Hey ? Tu m’entends ? » Encore. La revoilà. A la fois dans ma tête mais aussi tout autour de moi. Elle résonne, rempli tout l’espace. J’essaie de me calmer, et de… répondre le plus posément possible. - Euh… Oui ? Je crois ? - Oh, merci Arceus. Je sens comme un certain soulagement dans la voix. - Tu n’es pas encore parti, je suis arrivé à temps. - Qu’est-ce que… - Tu dois m’écouter, me coupe la voix. J’ai très peu de temps devant moi. D’accord ? C’est une question rhétorique. - Tu dois rester concentré, essaie de te souvenir de tout ce que tu peux.
J’aimerai bien lui faire part de ma situation actuelle, mais visiblement ce n’est pas le moment. Je me contente d’écouter, ayant abandonné l’idée de chercher quelconque logique à ma situation actuelle. - Essaie de te souvenir de ton nom et de qui tu es, d’accord ? Ton nom, ton apparence, tout ce que tu peux, c’est très… « ECTOOOOO….. » - Mince, il est déjà là ! Réveille-toi ! Vite ! « PLASMAAAAAAA !!! »
Mon crâne explose. Douleur, lancinante, aiguë, fulgurante, douleur, douleur, douleur, douleur. J’ai mal. Alors qu’autour de moi le noir régnait il y a quelques instants, maintenant tout n’est que couleurs criardes, des lignes se formant et se déformant dans un ballet psychédélique. Et deux yeux. Au milieu de tout cela, deux gigantesques yeux rouges m’observent. Alors que la douleur me fait perdre toute capacité de réflexion, ma vue se trouble et vacille, mais le mal qui transpire de ce regard m’apparait clair comme de l’eau de roche.
Les couleurs et les lignes continuent de s’agiter, les yeux ne cessent de m’observer et la douleur ne finit pas de me transpercer. Puis tout s’arrête. JE m’arrête.
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| | | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Lun 11 Juil 2016 - 17:39 | |
| Un simple espace qui m'a échappé U_U Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mar 12 Juil 2016 - 10:23 | |
| Je suis la hype, bonjour. Mec, là, j'en attends beaucoup de toi avec un prologue pareil, et connaissant un peu le scénario d'Insurgence, t'as pas intérêt à me décevoir D: Bon courage pour ton Starterlocke en tout cas, en espérant que tu ne meurs pas. o/ Dire qu'un jour, j'ai voulu faire un nuz écrit dessus. J'ai bien fait de pas le faire, dis-donc, comme ça, ce magnifique nuz a pu naître. |
| | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mer 13 Juil 2016 - 15:30 | |
| Aaanw, comment c'est gentil o/ Et ben j'espère que ça ne te décevra pas :3 Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Lun 25 Juil 2016 - 18:44 | |
| - Chapitre 1 : Sacrifice :
Je me réveille. Je ne sais pas trop ce que me voulaient ces yeux ni d’où ils venaient. Je sais juste que je me suis évanoui sous la douleur, et puis je me suis…. Réveillé. Là encore il fait noir, mais cette fois je sais que j’ai les yeux fermés. Et j’ai comme le sentiment d’être attaché, aussi. Je n‘ai absolument aucune idée de ma situation actuelle, mais je ne parierai pas sur quelque chose d’agréable. Percevant un mouvement, une présence m'effleurant le bras, mon intuition me souffle de ne faire aucun mouvement. Je choisis de lui faire confiance. Troublant le silence pesant, des voix s’élèvent. Mais contrairement à celle de tout à l’heure, elles me semblent moins…amicales. J’écoute :
- "Bon, Horla a bientôt fini son travail. Son Dévorêve va annihiler les dernières bribes de sa mémoire, dit une première voix masculine. - La puissance de cette Ectoplasma m’étonne toujours, il lui aura fallu moins d’une heure pour effacer la vie entière du prisonnier", continua une seconde voix légèrement plus grave.
La confusion règne dans mon esprit déjà peu clair. M’effacer la mémoire ? Prisonnier ? J’ai une envie furieuse de m’enfuir. Mais les liens qui me ligotent et la présence à côté de moi, sans doute cette Ectoplasma, Horla, me rappellent à l’ordre. Je dois attendre. La Voix devrait m’aider, non ? Enfin, j’espère, je n’ai pas d’autre choix qu’attendre, après tout.
- "Hum ? Messieurs ? intervient une voix féminine. Comment s’en sort le dernier prisonnier ?"
Si les voix des deux hommes, sont peu rassurante, celle de cette femme vient instantanément de me glacer le sang. Une voix calme et posée mais dont chaque mot prononcé reflète une insatiable envie de meurtre.
- "D’après les capteurs, le processus devrait se finir être sous peu, Horla finit de le dévorer. Tout se passe comme prévu, Madame Perséphone. - Excellent, notre part du marché va finalement être remplie. Bon travail. Le rituel va bientôt commencer, et si tout continue comme prévu, vous pourrez laisser Horla finir et nous rejoindre. - Bien sûr Madame, nous ne voulons pas rater a cérémonie, répond la voix grave. - Bien, conclut ladite Perséphone. Une fois les préparatifs finis, nous pourrons également procéder à son sacrifice."
Je déglutis. Mais ce mouvement, même subtil, n’échappa à Horla qui reprit son assaut mental. Ah, quelle agréable sensation que de sentir un étau me compresser le crâne. J’essaie de résister, tant bien que mal, mais les couleurs psychédéliques et les grands yeux prennent le dessus. Il fait noir.
---
Je me réveille, encore. Un silence total régnant autour de moi, j’ouvre timidement les yeux. Visiblement Horla est partie même si d’étranges formes colorées dansent encore devant mes yeux. Je gémis. J’essaie de mettre un peu d’ordre dans mes pensées, de récupérer le moindre indice sur…. « Sacrifice » Ce mot annonciateur de problèmes bien plus graves que mes souvenirs me percute d’un coup. Je respire calmement, j’essaie de refouler la crise de panique je sens monter. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Inspirer, exp…
- Mew ? Mon cœur rate un battement. Je regarde autour de moi et aperçois une étrange petite créature rose qui me regarde de ses grands yeux bleus. - "L’Ectoplasma est parti, dépêche-toi et suis Mew pour sortir de là, intervient une fois de plus la Voix, résonnant cette fois dans la pièce. Va !"
Une lumière bleue se met à briller autour de la petite créature et je sens mes liens se détacher. Ne plus me sentir oppressé par ces liens me procure un certain soulagement, comme si j’avais finalement une chance de me sortir de cet endroit. Je me redresse et me lève pour enfin sortir de là. Je ne sais vraiment pas combien de temps je suis resté allongé dans cette pièce, mais à peine suis-je debout que mes jambes lâchent. Je m’effondre en étouffant un cri de douleur. Je me relève péniblement en prenant appui sur la porte de la cellule et reperd l’équilibre quand celle-ci s’ouvre d’un coup, laissant apparaître un long couloir aux murs immaculés. En avançant lentement, j’observe de chaque côté de moi toutes ces portes qui jalonnent le couloir, chacune identique à la mienne. Un frisson me parcourt l’échine. Quelque chose ne tourne définitivement pas rond ici. Plus j’avance plus j’ai l’impression de me frayer un chemin dans un boyau qui se resserre autour de moi, m’oppresse. L’air autour de moi s’alourdit, je suffoque, les portes défilent tandis que je me force à continuer. Le boyau se rétrécit encore, il m’écrase, mes jambes pèsent de plus en plus lourd. Je ferme les yeux pour me concentrer, je dois avancer, je dois sortir là.
Quand je les rouvre, je ne suis plus au même endroit. Et je panique instantanément. Les murs jusqu’alors d’un blanc parfait sont maintenant recouverts de sang. Je retire ma main du mur et la regarde, recouverte de ce liquide rouge. Le monde est rouge. Je panique, je suffoque, l’air me manque. Et les murs se mettent à bouger, je suis littéralement dans un boyau qui cherche à me comprimer, à m’écraser. Le sol sur lequel je marche, les murs sur lesquels je m’appuie sont d’une matière spongieuse, je suis couvert de sang, je manque d’air, je panique, je vais mourir, je ne comprends pas, je ne comprends pas, je vais mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mourir, mou- Avance. Une voix. Une voix calme. Sereine. Cette voix qui résonne en moi me procure un sentiment de sécurité, de chaleur. Avance. Je me force à respirer à calmement, à fermer les yeux, à faire abstraction de l’enfer qui m’entoure. Avance. La chaleur se diffuse dans tout mon corps, mon rythme cardiaque se calme. Avance. J’avance. Puis j’ouvre les yeux. Le monde est blanc. Et rose. Mew m’observe de ses grands yeux dans lesquels je peux lire de l’inquiétude. Puis finalement le soulagement m’envahit alors que je reprends mon avancée et que j’aperçois enfin un escalier qui semble mener vers en haut. Alors que je m’apprête à l’emprunter, quelque chose attire mon attention. La dernière porte du couloir est entrouverte. Ce simple détail pique ma curiosité et je pose ma main sur la poignée, avec tout de même une certaine appréhension due à ce qui vient de se passer. Je souffle un bon coup et entre. Au milieu d’un pentagramme, une flaque de sang m’accueille. Ainsi qu’un haut le cœur. Je n’ai pas le temps de faire demi-tour que j’entends des bruits de pas provenant de l’escalier.
A cet instant, Mew appuie sa patte dans le sang et sans que je puisse réagir, me la colle sur le visage alors qu’un halo bleu l’entoure. Une étrange sensation me parcourt le corps et alors que je repousse Mew de dégoût, une voix retentit dans mon dos.
- "Hé, qu’est-ce que tu fais encore là, toi ? me questionne d’un air agacé la voix grave de tout à l’heure. Je n’ai pas le temps de répondre que l’homme continue - Tu sais bien que Madame Perséphone déteste les retardataires, surtout quand il s’agit d’un sacrifice ! Il soupire. - Allez, suis-moi."
Je lui obéis, mais ne comprend pas. L’homme est vêtu d’une longue cape noire lui couvrant tout le corps, ainsi que d’une capuche blanche lui cachant le visage. La seule touche de couleur réside dans le collier rouge reposant sur sa poitrine. Il fait donc partie de ceux qui m’ont séquestré ? Je cherche Mew du regard, sans comprendre, quand je m’aperçois que je suis maintenant vêtu des mêmes habits. C’est donc son œuvre ? Ça explique son comportement étrange. D’ailleurs, je ne vois pas la petite créature, sans doute peut-il se rendre invisible. Suivant l’homme, j’emprunte les escaliers et découvre un autre couloir en tout point identique à l’autre, puis au bout de celui-ci, il pousse une grande porte noire à double battant ornée d’étranges motifs, et nous nous retrouvons dans une pièce immense remplie de personne habillées de la même cape, comme des dizaines de clones indistinguables les uns des autres. J’observe discrètement cette nouvelle salle, mais ne vois rien de notable, tous les murs sont du même blanc immaculé et pauvre de quelconque décoration. Un seul élément attire mon regard, il s’agit d’une grande scène légèrement surélevée. Scène sur laquelle se tient une femme à qui je donnerai une vingtaine d’année, mais dont les longs cheveux prématurément gris cendré tombent en cascade sur son visage anguleux, mince et impassible, d’une beauté certaine. Et puis ses yeux argentés finissent le travail, faisant de son visage une œuvre sans défaut. De plus, vêtue d’une tunique noire lui descendant jusqu’en haut des genoux et de longues bottes en cuir rouge, ainsi que d’une longue écharpe rouge vermeil, tout chez elle contraste avec sa peau diaphane. Mais que fait-elle ici ? L’ont-elle aussi capturé ? C’est à cet instant que je remarque, derrière elle, un pentagramme vert dessiné au sol sur lequel se tient un de ces encapuchonnés. Et celui-ci est bâillonné et enchaîné. Un étrange pressentiment me percute, accompagné d’un frisson. La femme toussote puis s’adresse à l’assemblée. A l’instant où la femme parle, j’ai reconnu sa voix. Cette femme a la beauté presque angélique est donc cette Perséphone à la voix calme mais meurtrière.
- "Notre compagnon ici présent, dit-elle en désignant l’homme enchaîné, a décidé de donner sa vie pour nous, pour que nous puissions atteindre notre but. Remercions-le." Ce fait me semble facilement discutable au vu des gémissements loin d’être discrets qu’émet l’homme enchaîné. Enchaîné... Je crains le pire. Malgré tout, à l’instant où Perséphone termine son allocution, la foule autour de moi applaudit longuement. Le silence revenu, la femme lève les bras, et j’aperçois alors une dague dans sa main. - "Darkrai ! Seigneur des ténèbres ! Entends mon appel et entre dans notre monde ! crie-t-elle. Je te fais don de l’âme de ce fidèle servant pour lier ton monde au notre !"
Puis tout se déroule très vite. Perséphone se retourne vers la victime et plonge la dague dans sa poitrine, au niveau du cœur. Une fois. Deux fois. Trois fois… Dix fois. J’arrête de compter, horrifié. Quelques instants après, je la vois se relever, couverte de sang des jambes au visage, mais un étrange sourire éclairant celui-ci. Comme si… Comme si ça lui avait fait du bien. Le sang coule. Le long de la victime. Le long de Perséphone. Mais aussi le long du pentagramme. Lequel passe progressivement du vert au rouge. J’observe cette progression, perdu entre répulsion et fascination macabre. Rouge, le pentagramme s’illumine. L’atmosphère s’alourdit. Et tout s’éteint. Le monde est cauchemar.
Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Lun 25 Juil 2016 - 20:01 | |
| C'est vrai qu'un Starterlock dans Insurgence, c'est chaud. Pour connaitre un peu le jeu également, bien que je n'y ais jamais joué, il paraît qu'il est d'un niveau vachement rehaussé par rapport aux autres jeux...
Bref, j'adore cette narration, continue comme ça, sinon, je te brise les rotules (*keur keur paske ça passe mieux). Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mar 26 Juil 2016 - 9:02 | |
| Sérieusement, trois updates en même temps, vous me prenez en sandwich, c'est de la concurrence déloyale :cBon. J'avais lu Like a Rolling Emerald sans jamais commenter, mais en l'occurrence le style de narration minimaliste qu'il y avait, je trouve qu'il fonctionne beaucoup mieux ici ! Ici, ça fait sens que la narration soit hachée, vu l'état mental du narrateur. (Si je peux juste conseiller un truc, une petite considération esthétique, c'est de faire plus de sauts de ligne ? Vu la briéveté des phrases de narration et de la hachure, j'ai un peu de mal parfois à distinguer les dialogues de la narration ) Puis Like a Rolling Emerald, ce qui me perturbait dans ma lecture à retardement, c'était l'espèce de " pente " du Nuzlocke très comique et self-aware - oui monsieur, je me souviens du casse du quatrième mur dans le Chapitre 0 ! - à quelque chose qui se prend un peu plus au sérieux. C'était un changement un peu brutal, et un peu superflu à mon sens. Alors que là, quand tu commences effectivement par là, ça se voit que tu y es beaucoup plus confortable. J'approuve ! Pour le scénario, je ne peux pas dire grand-chose à ce stade-là, vu que le début reste assez vague et que je ne connais absolument par Insurgence, donc je te souhaite bonne chance pour la suite ! |
| | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mar 26 Juil 2016 - 14:37 | |
| @Mimi Non, tu n'as aucune preuve !En effet, Like a Rolling Emerald aura en fait été une sorte d'entraînement personnel pour voir ce qui me convenait, et j'ai finalement trouvé o/ (Je partage ta considération esthétique en fait, c'est juste que sous word ça passe nickel c'est tout beau tout bien, mais le passage sur le post défait toute la mise en forme c'qui fait que je vais devoir tout bouger, ça va venir ^^ ) Ui, la pente a été assez mal gérée, disons que j'me suis vite rendu compte qu'un truc "léger/humoristique" me convenait pas (surtout paske j'ai un humour de merde particulier ) et puis oui, je comptais au départ baser l'histoire sur ces cassages de 4ème mur, l'idée me plaisait, mais la forme et le contexte, moins*Accroche fièrement le badge "Approved by the Princess" sur son mur* Merki en tout cas, et t'inquiète pas, je ne connais pas Insurgence non plus @Lino : je tiens à mes rotules. No soucis m'dame. Et merci, aussi :vNuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
[16:59:01] Last Dream : Oscar de la blague de merde pour Ezhyo
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| | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Dim 31 Juil 2016 - 21:51 | |
| Et voici le deuxième chapitre ! - Chapitre 2 : Espoir :
Autour de moi tout est étrangement noir, un frisson me parcourt l’échine alors que l’atmosphère se refroidit brusquement. Je tourne sur moi-même, essayant de me repérer pour éventuellement pouvoir sortir quand un cri strident provenant de la scène retentit, faisant trembler le sol. Je sens comme un courant d’air me frôler et l’instant d’après les lumières se rallument. Une grande partie des encapuchonnés sont à terre, comme terrassés par une violente crise collective : convulsions, regard vitreux, hypersalivation. Je me tourne vers la scène et déglutis. Une imposante créature fantomatique se tient face à Perséphone. Comme vêtue de volutes d’ombre, j’ai du mal à distinguer clairement ses contours. Le bas de son corps donne l’impression d’être en lambeaux, déchiré, comme si une partie avait été arrachée. De longs bras filiformes, au bout desquels se trouvent trois énormes griffes, pendent jusqu’au sol. Au niveau de ce que je devine être son torse, se trouve une énorme balafre rouge remontant jusqu’à son cou et des sortes de rubans décharnés sortent de ses épaules, tremblotant dans les airs malgré l’absence de vent. Enfin, une étrange fumée grisâtre recouvre une grande partie de sa tête tout en continuant dans les airs, formant un étrange capuchon pointu. De son visage je ne vois finalement qu’un unique œil bleu glacier, lequel me fixe. J’ai l’impression d’être hypnotisé, ne pouvant pas détourner le regard sous l’intensité du sien.
- Darkrai ! Toi qui équilibre les forces de ce monde, entame Perséphone. Toi qui punis les grands et tue les immortels. Écoute-moi. Cela fait maintenant un an que je n’ai pas fait appel à toi. Le regard de la créature, Darkrai, se tourne lentement vers elle, comme s’il ne s’apercevait que maintenant de sa présence. - Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ? Nous avons accompli quelque chose de grand, ce jour-là. Mais… J’avais alors pensé que tu accepterais de te joindre à moi. À nous. Au lieu de cela tu as fui juste après et nul ne t’a revu, continue-t-elle alors que sa voix se durcit. Alors que les volutes autours de l’être fantomatique commencent à s’agiter, Perséphone prend une grande inspiration avant de reprendre : - Mais voilà que je t’appelle à nouveau ! Darkrai ! Pourquoi… Pourquoi ne veux-tu pas te joindre à moi ? J’entends sa voix se briser, comme si quelque chose la troublait. - Je sais que… Je sais que ma sœur t’a appelé de nombreuses fois. Encore à présent. Alors pourquoi ? siffle-t-elle. Toute once de respect qu’il y avait dans sa voix s’est envolé. Sa mâchoire se crispe alors qu’elle reprend, et je la vois serrer à nouveau sa dague. - Pourquoi ! Pourquoi la préférer ? J’ai créé une secte en ton nom ! Ils sont prêts à mourir pour toi ! Avec mes idées et ton pouvoir, le monde pourrait nous appartenir ! Pourquoi ? crie Perséphone alors que la colère transpire de sa voix.
Devant le silence de la créature, la jeune femme pousse un cri de rage et se jette vers elle en levant sa dague. Au moment où la lame arrive à sa portée, Darkrai disparait dans une explosion de fumée noire. Et réapparait derrière Perséphone en la saisissant au cou à l’aide de ses longues griffes puis, en s’élevant, la plaque contre le plafond. Alors, la créature parle. Ou plutôt murmure, mais ses mots résonnent malgré tout dans la pièce. - Tu. Ne seras jamais. Elle. Le monstre disparait alors, mais définitivement cette fois, laissant chuter Perséphone du plafond, laquelle retombe dans un gémissement. Alors que deux membres accourent à ses côtés pour l’aider, la voix gutturale et caverneuse, froide et mauvaise, de Darkrai continue de résonner. « Jamais… Jamais… Jamais… Elle… » Je recule doucement, profitant de l’agitation régnant enfin, comme si durant l’échange entre Perséphone et Darkrai le temps s’était figé.
- Il doit s’être dirigé vers Célhaine à la rencontre de ma sœur… Encore, déduit la jeune femme en gémissant. Quelle perte de temps. Elle semble soudain extrêmement fatiguée. - Je vais voir comment se porte le prisonnier. Que personne ne s’avise de me suivre.
Perséphone sort de la salle et les encapuchonnés s’agitent alors pour s’occuper de leurs compagnons toujours à terre depuis l’arrivée de Darkrai. Je sors à mon tour discrètement, il est temps pour moi de m’éclipser de cet endroit malsain. Je me retrouve à nouveau dans ces longs couloirs blancs mais cette fois personne n’est là pour me guider. Je tourne un peu au hasard au gré des embranchements qui s’offrent à moi et déambule pendant ce qui me semble être une éternité. Je dois sortir d’ici avant qu’ils ne s’aperçoivent de ma disparition. Gauche, droite, tout droit, droite, gauche… J’arrive enfin devant une grande porte noire au fond d’un énième couloir. Je la pousse et avant de voir ce qui se trouve derrière, je sais que j’ai trouvé la sortie. Le souffle merveilleux d’une brise légère me caresse la joue. Brise qui me procure par ailleurs un étrange sentiment de nostalgie. Je m’arrête au pied de la porte, ferme les yeux, prends une grande bouffée d’air frais et respire longuement. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi bien. À vrai dire, même si c’était le cas, je n’ai aucun moyen de le savoir. Cette pensée me rappelle que je dois mettre rapidement le plus de distance possible entre cet endroit et moi. Je ferme la porte et m’élance en courant vers la liberté. Vers l’inconnu.
Je me trouve maintenant dans une forêt de pins gigantesques. La lumière environnante, pour une raison que j’ignore totalement, est d’une couleur violacée. Je déambule parmi les arbres, profitant de cet espace qui me parait merveilleux. Au bout d’une heure, ou deux - difficile à dire, j’ai perdu le fil du temps - j’arrive enfin à la lisière de la forêt et m’arrête brusquement, premièrement parce que la fin de la forêt signifie la fin de mon avancée : je me trouve en haut d’une falaise ; deuxièmement parce que le spectacle qui s’offre à moi me coupe le souffle. J’ai vue sur toute la vallée qui s’étend au pied de la falaise, dans laquelle se trouve ce qui semble être un village. Et cette vallée est baignée dans la lumière du crépuscule, je vois le soleil rougeoyer à l’horizon, colorant le ciel et les nuages d’orange et de rouge. Je ne sais peut-être pas qui je suis, je n’ai aucune idée de mon identité ni de mon passé, peut-être vais-je être pourchassé par une secte de fanatiques, mais une telle vue et l’étrange sensation qu’elle me prodigue m’apporte le sentiment rassurant que j’ai sans doute une chance de m’en sortir. Malgré tout, les images de ce que je viens de vivre me reviennent en mémoire, et je frissonne à nouveau. A ce moment précis, j’entends un grognement menaçant derrière moi et, alors que je me retourne, je fais également un pas en arrière par réflexe. Je sens mon pied rencontrer le vide, mon corps se pencher en arrière, mes bras brassent désespérément l’air devant moi à la recherche de quelconque prise. Je ferme les yeux. Je me sens tomber. Encore. « Ouvre les yeux. » J’ouvre les yeux. Je tombe, certes. Mais cette fois le monde n’est pas noir. Me suivant dans ma chute, Mew me regarde de ses grands yeux bleus alors qu’une aura de lumière l’entoure. Je tombe, mais j’ai une chance de m’en sortir. « Tu tombes, mais cette fois tu es en vie. »
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| | | Vif'
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| | | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Lun 1 Aoû 2016 - 16:37 | |
| Aww, merci beaucoup, ça fait plaisir ! Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
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| | | Ezhyo
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mar 2 Aoû 2016 - 19:37 | |
| Hééééé ! Troisième chapitre ! Bon, il est un peu plus long, celui-là. Edit : corrections effectuées au niveau de certaines tournures toussa toussa, toi même tu sais. - Chapitre 3 : Éon :
Ma chute m’amène à tomber vers une nouvelle forêt. Encore des arbres. Qui se rapprochent bien trop vite. La petite créature brille de plus en plus intensément, à tel point que je ferme les yeux, aveuglé. Je sens alors que je tombe moins vite, je ralentis. Mew ralentit ma chute, mais le choc m’arrache quand même un cri de douleur : je perds conscience. Quand je me réveille, je me trouve dans un lit. La secte m’a déjà retrouvé ? Je regarde autour de moi, inquiété. Non… le lit est confortable et d’après ce que je vois, je me trouve dans une pièce banale : les murs sont décorés d’une tapisserie orange et une table de chevet se trouve à côté du lit. Ainsi qu’une porte en bois. Je ne sais toujours pas où je suis, mais les encapuchonnés ne m’ont pas repris, j’en suis sûr. Je cherche à me lever, mais une douleur aigüe dans les côtes me fait oublier cette idée. La porte s’ouvre alors en grinçant, et un jeune homme apparait. Vêtu d’un simple pull vert et d’un jean marron, j’ai du mal à distinguer son visage à cause de la faible luminosité. Il doit se rendre compte de ce détail, car je le vois appuyer sur un bouton et une ampoule fixée au plafond s’allume instantanément.
- Tu t’es réveillé, ça y’est ? Tu n’as pas trop mal ? Il s’approche lentement de moi en souriant gentiment, en me tendant un verre. - C’est de l’eau. J’ai pensé que tu aurais soif. Ses cheveux gris tombent en mèche sur son visage fin et ses yeux gris me regardent d’un air bienveillant. « Il semble digne de confiance » Je fais confiance à mon intuition et après m’être redressé, j’attrape le verre d’eau et avale une gorgée : sentir le liquide frais couler le long de mon œsophage me procure un bien fou. - Je m’appelle Damien. Et toi ? Mon nom ? Je n’en ai aucune idée. Mais je me vois mal dire ça à un inconnu. - Où suis-je ? demandé-je pour éluder la question. Ma voix est rauque, rocailleuse. J’ai l’impression de ne pas avoir prononcé un seul mot depuis une éternité. Je tousse. - Chez moi. Au village de Thelnor, me répond-il en reprenant mon verre pour le remplir à nouveau. Je t’ai trouvé à la sortie du village, à la lisière de la forêt, au nord. Thelnor ? Ce doit être le village que j’ai aperçu depuis le haut de la falaise. Et la forêt dont il parle, celle où j’ai atterri. Mais il me semblait avoir chuté du côté de la paroi rocailleuse, à l’opposé du village, en fait. Mew doit m’avoir aidé, une fois de plus. Je réalise à ce moment-là qu’il a encore disparu. Sans doute son objectif n’était-il que de m’aider à m’enfuir. Mais j’aurai bien aimé avoir quelques explications. Je soupire.
- Tu étais évanoui et semblait blessé, alors j’ai pensé que je devais te ramener au village, poursuit Damien. - Merci… Je… Je ne sais pas trop comment j’ai atterri là ni pourquoi, à vrai dire. J’ai juste…mal à la tête. Je choisis de mentir légèrement et surtout, de laisser de côté le passage de la secte. - Sans doute que tu venais par ici pour assister à l’arrivée de l’Augure. Mais ton accident, quel qu’il soit, a dû perturber tes souvenirs. Ça te reviendra, j’en suis sûr ! - Je… J’espère. En tout cas, merci beaucoup. Mais… - Mais ? me demande-t-il d’un air interrogateur. Je me racle la gorge. Ma voix se fluidifie, devient moins rauque. - Quel est cet augure dont tu parles ? - Quoi ? Ton accident t’a vraiment perturbé, ou alors tu vis à l’écart du monde ? Ah, mince. Il hausse les épaules. - L’Augure, c’est le plus grand Homme du monde ! C’est lui qui protège toute la région ! Le maire et tous les habitants du village préparent son arrivée depuis hier. - Ah, mais… Oui, c’est vrai, impossible de ne pas le connaître. Désolé, je suis encore un peu perdu. Encore un mensonge, mais je préfère ne pas paraître trop étrange. Damien me regarde en souriant. L’excuse de l’accident risque d’être utile, surtout qu’elle n’est pas totalement fausse. - Tiens, je sais ! reprend le jeune homme. Tu peux te lever ? J’essaie, lentement. Mes côtes me font moins mal, la douleur s’estompe. Je me lève et m’appuie sur le mur le temps de récupérer totalement. - On dirait que oui, dis-je. Ça va aller. - Tant mieux ! Alors, dans ce cas-là, pourquoi tu ne nous aiderais pas pour finir les préparatifs ? Tu n’as qu’à m’accompagner, ils vont sans doute demander de nettoyer une salle ou d’installer des chaises. Et puis marcher te fera du bien je pense. Je m’apprête à le suivre quand il m’arrête. - Ah, j’oubliais. Attends-moi là. Il revient après quelques instants, une pile d’habits dans les bras. - Tu es resté inconscient pendant une douzaine d’heures, j’en ai profité pour laver tes vêtements, ils étaient couverts de terre.
A cette évocation, je réalise que je suis uniquement vêtu d’un pantalon en toile bien trop large pour moi, le torse recouvert de bandages. Depuis mon réveil chez les encapuchonnés, je me rends compte que je n’avais pas prêté la moindre attention à mon apparence ni à ce que je portais. J’attrape les habits en le remerciant et il me montre un miroir sur la porte d’un placard mural qu’il vient d’ouvrir et que je n’avais d’ailleurs pas remarqué. Je le remercie alors qu’il sort, puis ferme la porte. Je finis de m’habiller, regardant enfin de quoi je suis vêtu depuis le début. Un simple jean noir, un T-shirt blanc et une veste à capuche noire. Simple, mais confortable. Je me demande si ces habits m’appartiennent. S’ils sont à moi. Enfin…à celui que j’étais. Finalement, je m’approche du miroir et m’observe pour la première fois. Je pourrais être en train de regarder un parfait inconnu que la découverte ne serait pas moindre. À ceci près que cet étranger, c’est moi. Je m’observe attentivement, me touche le visage comme pour être sûr que tout ça est réel. Si Perséphone et Damien ont les cheveux gris, les miens sont totalement blancs. D’un blanc éclatant, brillant, ils sont en bataille et quelques mèches me tombent dans les yeux. Je passe une main dans mes cheveux pour essayer de coiffer tout ça. Mon apparence devrait être le cadet de mes soucis au vu de ma situation actuelle, mais l’impression d’être dans un corps étranger me perturbe. Je vais devoir m’habituer à cette « nouvelle » enveloppe corporelle. Si la blancheur de mes cheveux s’accorde parfaitement avec le teint pâle de ma figure émaciée, mes yeux quant à eux, ne pourraient pas jurer plus que ça : deux fenêtres vers un espace infiniment noir. Je passe mes mains sur mon visage, regarde celui-ci se déformer sous la pression de mes doigts. Je laisse ceux-ci glisser le long de tous les contours de mon visage : le long de mon nez, de mes lèvres, de ma mâchoire. J’apprivoise mon corps. Finalement, je jette un coup d’œil global à mon reflet. Mes vêtements noirs accentuent encore plus la pâleur de mon teint et ma silhouette filiforme n’aide pas à me donner meilleure allure. J’ai l’air maladif. Je pourrai même faire peur.
« Tu dois trouver des réponses. » La petite voix de mon intuition me rappelle à l’ordre. Je pousse un profond soupir en essayant de mettre de l’ordre dans mes pensées et mes objectifs. Je réfléchis quelques minutes, et j’ai beau ressasser la question, une seule chose me parait viable. « Trouver ton bienfaiteur. » C’est ma seule piste pour avoir des réponses à mes questions, et pourtant… Et pourtant je n’ai aucune idée de comment le trouver. Je me laisse tomber en arrière, dos au mur, et me laisse glisser contre celui-ci. La tête entre les bras, je me balance d’avant en arrière tandis que ce que j’ai vu dans la secte me revient en force. Le sang, le couloir qui m’écrase, le sacrifice, Perséphone, tout défile devant mes yeux. Je réprime un haut le cœur alors que je sens un frisson me parcourir de haut en bas. J’essaie de respirer calmement, mais la folie de cet endroit revient me hanter. J’ai froid. Mon souffle s’accélère. Je me balance de plus en plus vite, recroquevillé, je ferme les yeux pour effacer les images qui dansent devant mes yeux. Le sol devient spongieux. Je m’arrête, déglutis, ferme les yeux encore plus fort. Non, non, ce n’est pas possible, je suis dans le village, j’ai réussi à m’enfuir, alors pourquoi ? Je continue à me répéter ces mots de plus en plus vite, quand je sens une présence dans la pièce. J’entends quelque chose se déplacer. Discrètement, mais je l’entends. J’entends clairement ce frottement. Ce frottement qui se rapproche. Je respire de manière saccadée, j’ai du mal à respirer, mais je relève la tête. Je prends une grande respiration et ouvre les y-… - C’est bon ? Je sursaute au son de la voix et ouvre les yeux. Tout est normal. Je souffle un grand coup et essaie de parler calmement. - Oui, je… j’arrive. Je me lève en contrôlant mes tremblements et ouvre la porte en me forçant à sourire d’un air le plus naturel possible. - On… On y va ? Il me regarde et je vois un éclat d’inquiétude passer dans ses yeux. Puis il m’invite à le suivre en souriant, même si son sourire me semble moins vrai à présent.
Quelques minutes plus tard, nous nous trouvons dans ce que Damien me présente comme la salle des fêtes où se prépare un banquet en l’honneur de cet « Augure ». Située au centre du village, à côté d’une grande estrade où se tiendra l’Augure pour son discours, cette grande salle est bondée de gens s’affairant à préparer la soirée. Je me sens mal à l’aise, mais je ne sais pas si c’est à cause de l’agitation ambiante, de l’impression que je n’ai rien à faire ici, ou simplement parce qu’il y’a trop de monde. Je crois que la foule me gêne. C’est trop bruyant. Trop désordonné, trop peuplé, trop… Trop vivant. Je suis Damien à travers un labyrinthe de corps. Nous arrivons jusqu’à un homme d’âge mûr, la pilosité grisonnante sur son visage bouffi mais souriant et pourvu d’un certain embonpoint. Le tout lui donne un air assez sympathique. Damien me le présente rapidement : c’est le Maire du village, Mr Blum.
- Ah, Damien ! l’accueille le Maire en souriant. - J’ai fini d’aider à ramasser les déchets, je peux faire quelque chose d’autre pour aider ? - Nous avons presque fini maintenant, répond-il après avoir réfléchi un instant. Je pense que tu peux aller profiter de ton temps libre, maintenant. Il jette un regard amusé à Damien. - Enfin, tu peux aller profiter, si ton don à l’Augure est prêt, continue-t-il en souriant devant la mine déconfite du jeune homme. Il est prêt, n’est-ce pas ? Un ange passe, Damien sourit d’un air gêné. Blum soupire. - Un des villageois m’a rapporté avoir découvert un gisement de pierre précieuses dans une des grottes qui s’est ouverte dans la forêt suite au séisme de la semaine dernière. Tu pourrais aller y faire un tour et trouver une pierre convenable ? Bon évidemment, pour t’aventurer seul dans la forêt, tu vas avoir besoin d’un Éon ! précise le maire. J’en ai discuté tout à l’heure avec tes parents, il serait temps que tu en prennes un en charge, non ? Le visage de Damien s’éclaire soudain. - C’est vrai ? Je peux ? - Bien sûr voyons, tu es devenu majeur il y’a peu, tu as le droit maintenant. Ça tombe bien en plus, la Professeure est rentrée de son voyage ce matin. File la voir, elle se trouve dans son laboratoire. Blum lui tapote l’épaule d’un air bienveillant puis retourne à ses occupations. Damien se tourne vers moi, l’air heureux. - Génial ! Viens !
Sans me laisser le temps de répondre, il m’entraine à nouveau dans le labyrinthe vivant. Dehors, le soleil est au zénith. Je me rends compte que je n’ai aucune notion du temps depuis mon Réveil dans le bâtiment de la secte. - Dis, euh… Damien ? On est quel jour, aujourd’hui ? - Quel ? Ah, oui, avec ton accident tu dois être encore déboussolé. Aujourd’hui, c’est le troisième Luna du mois d’Ousth. - Ah… Merci. Je prends note mentalement : me renseigner sur le calendrier, je n’ai aucune idée de son fonctionnement, à vrai dire. Je n’ai donc pas oublié que les « détails » me concernant. Nous nous dirigeons vers un grand bâtiment blanc, une sorte de bloc posé dans le village. Il jure avec le reste des constructions. J’en déduis qu’il s’agit du laboratoire dont le maire a parlé. - Ah, au fait, commence Damien en s’arrêtant. Tu n’as aucun Éon avec toi, pas vrai ? - Un Éon ? La question m’échappe, je me gifle mentalement. Mon compagnon me regarde quelques instants, surpris. Puis il hausse les épaules. - Tu as vraiment dû avoir un bel accident. Les Éons, ce sont des créatures peuplant notre monde, un peu partout : Dans les forêts, les océans, les volcans, les champs, les égouts… Et ce depuis des temps immémoriaux. Si les sauvages peuvent être dangereux, les Professeurs, comme celui que nous allons rencontrer, ont pour mission de les étudier, trouver les réponses à toutes nos questions. Et il y’a une quinzaine d’année, en l’an 472, ils ont réussi à trouver un moyen de les apprivoiser… Notamment pour nous défendre contre les Éons sauvages. Ça te revient ? - Je… Oui, merci. Je lui mens, mais je n’ai pas vraiment le choix. Mais je me sens mal à l’aise vis-à-vis de lui. - Hum… Merci de t’occuper de moi alors que tu ne sais ni d’où je viens, ni qui je suis, ni… Ni rien sur moi, en fait, avoué-je. Du coup, je dois te sembler un peu étrange, je suppose. Il hausse les épaules. - On m’a appris à aider les gens dans le besoin. Alors je ne sais rien sur toi, mais tu ne me semble pas être quelqu’un de mauvais et je vois très clairement que tu as besoin d’aide. Surtout avec tes « petits oublis » Il insiste sur ces derniers mots. - Mais bon, ne t’en fait pas, hé. Je suis sûr que ça te reviendra ! J’aimerai être aussi optimiste que lui. - Ah oui, ce que je voulais te dire. Du coup, vu que tu n’as pas d’Éon, tu veux en prendre un, toi aussi ? Comme ça tu n’auras qu’à m’accompagner aux grottes, et tu pourras me poser des questions si tu as besoin. Je réfléchis un instant. À ce que j’ai compris, il ne vaut mieux pas voyager seul avec ces créatures sauvages. Avoir un Éon pour me protéger pourrait être utile si je dois me lancer sur les traces de la Voix qui m’a réveillée et de Mew. - Pourquoi pas, oui.
Nous entrons donc dans le Laboratoire. L’intérieur est blanc. Très blanc. Trop blanc. Comme chez les Encapuchonnés. Je frissonne. En train de discuter vivement avec un homme vêtu d’un long manteau noir et d’un chapeau melon, une femme en blouse blanche se tient dos à nous. - Professeure ? appelle Damien pour signifier notre présence. La femme se retourne vers nous d’un air surpris, en tentant de réajuster sa blouse et de redresser ses lunettes. - Ah ? Damien ! Je me demandais quand tu passerais, dit-elle d’un air enjoué. Des cheveux bleus ébouriffés et plein d’épis encadrent deux petites paires de lunettes et cachent son front. Elle me semble plutôt jeune et a l’air sympathique, mais je ressens un malaise que je n’arrive pas à m’expliquer. L’homme à côté d’elle jette un coup d’œil à Damien puis son regard s’arrête sur moi. Je vois un éclair de surprise traverser son regard. Cet homme ne me dit rien qui vaille, quelque chose dans son regard me rappelle… « Il est comme Elle » Son regard me rappelle celui de Perséphone. Pourquoi la Professeure discute-t-elle avec lui ? L’homme se tourne vers elle. - Vanessa ? Si tu ne les récupère pas, quand tu les relâcheras, ils mourront à coup sûr, seuls dans la nature, dit-il d’une voix grave. - Et ? En quoi est-ce que ça te dérange, cette fois-ci, répond-elle sans amabilité. L’homme au chapeau soupire. - Si tu ne veux pas t’en occuper, je le comprends. Mais dans ce cas-là, essaie au moins de voir si ces deux jeunes veulent les prendre, demande-t-il en nous désignant. Derrière ses lunettes, le regard de la Professeure se durcit. Puis elle hausse les épaules. - Si tu insistes. Maintenant disparait, finit-elle d’une voix froide.
Je sens un certain soulagement dans la voix grave de l’homme lorsqu’il salue la Professeure. Puis lorsqu’il passe à côté de nous pour sortir, il me jette un dernier regard. J’ai peur. Ses yeux me font peur. À cet instant, j’ai pu y voir une folie sans nom. Il est comme Perséphone, je n’ai plus aucun doute. Fait-il partie du même groupe qu’elle ? Un vertige me saisit. Si c’est le cas, je vais devoir partir d’ici le plus tôt possible avant qu’ils me retrouvent. La porte du laboratoire claque. La Professeure se passe une main dans les cheveux, l’air irritée. - Vous venez prendre un Pokémon, pas vrai ? - Un… Pokémon ? demande Damien l’air intrigué. Le visage de la femme se fend d’un sourire. - Suivez-moi, nous intime-t-elle en ouvrant une porte au fond de la pièce. Nous obéissons et la suivons dans une petite salle éclairée d’un puissant néon, dans laquelle se trouvent quatre petites cages. - Voilà, dit-elle en montrant l’intérieur des cages.
Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
[16:59:01] Last Dream : Oscar de la blague de merde pour Ezhyo
"Not like you would if you could, but you should." |
| | | Phanatos
Écrivain
Nature : Modeste
Niveau : 28
Exp : 190
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| Sujet: Re: [Insurgence] Memoria inordinatio Mer 3 Aoû 2016 - 12:26 | |
| Je viens de lire ça, et j'aime bien, notamment avec ce style de narration qui, je trouve, colle bien au personnage. Je ne connais pas Insurgence, donc je suis curieux d'un peu découvrir ça à travers ton nuz'. :p |
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| | | | | [Insurgence] Memoria inordinatio | |
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