Je me suis réveillée aux aurores et pris un petit déjeuner rapide. J'embrassais Maman sur la joue dès qu'elle fut debout et filais dehors avant qu'elle n'ait pu dire un mot. Je n'avais pas envie d'entendre ses éternels avertissements sur les hautes herbes et leurs dangers, et puis... j'avais hâte de rencontrer ce fameux ami dont Papa était si fier. Je me souvenais encore de ce qu'il racontait sur ce brillant chercheur et ses découvertes.
Une fois dehors, je respirais l'air frais du petit matin. La rosée mouillait mes chaussures alors que je me dirigeais vers la maison située sur ma droite. Une pancarte m'indiquait que j'étais bien à l'endroit prévu : la « Maison du Prof. Seko ».
Je tapais timidement à la porte avant d'entrer.
Une femme m'accueillit sur le seuil de la porte. Elle avait les cheveux châtains tirés en chignon et avait un sourire qui atteignait ses yeux noisettes.
« Oh, bonjour. Qui es-tu ?
- Je suis Sarah, votre nouvelle voisine. »
Après une brève discussion pendant laquelle nous faisions connaissance, il s'avéra que le Prof. Seko avait un fils de mon âge.
« Notre fils avait hâte de te connaître. Tu devrais aller voir à l'étage. »
Elle m'accompagna jusqu'aux escaliers qui menait à la chambre de son fils. Même si c'était le Prof. Seko que je souhaitais voir au départ, rencontrer une personne de mon âge dans ce bourg pourrait être intéressant. Au moins, si on s'entendait bien, le temps pourrait sembler moins long...
Arrivée à l'étage, je suis entrée dans une chambre parfaitement rangée... et surtout très vide de présence humaine. Une seule chose ne semblait pas à sa place : un objet rond était posé près du lit. A peine avais-je approché la Pokéball qu'une voix me fit sursauter :
« Eh toi ! Qui es-tu ? »
Je me présentais, rouge comme une pivoine, en espérant ne pas lui avoir donné l'impression de me comporter comme une voleuse.
« Je ne savais pas que tu étais une fille. Mon père, le Prof. Seko, m'a dit que le père du nouvel arrivant était un Champion d'arène, donc j'ai supposé que tu étais un garçon. »
Je me retins de lui crier mon indignation après que ma stupéfaction se soit estompée. Non mais pour qui se prenait-il celui-là ? Comme si les filles ne pouvait pas s'intéresser aux Pokémon ! Le rouge qui me montait aux joues n'était plus réellement du à ma timidité. Le jeune homme ne sembla pas y prêter attention :
« Je m'appelle Brice. Eh bien, bonjour, voisine ! »
A la vue de son sourire innocent et sincère, je finis par me détendre un peu. Au final il était peut être gentil et avait sûrement besoin que quelqu'un lui apprenne simplement à tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de dire des choses stupides qui ne pourraient pas plaire. Je baissais les yeux et vis qu'il me tendait la main, que je lui serrais volontiers. Partons sur de bonnes bases, cela vaut mieux pour tout le monde.
« Mais ? Hé, Sarah, tu n'as pas de Pokémon ? Tu veux que je t'en attrape un ? »
Mon cœur eu un loupé lorsqu'il me fit sa gentille proposition. Avant même que je ne puisse lui répondre, un bruit provint de sa poche et il regarda ce qui semblait être une sorte d'organiseur électronique.
« Oh non mince j'oubliais... Je dois aller aider mon père à attraper des Pokémon sauvages. A très bientôt, OK ? »
J'acquiesçais et il se dirigea vers son ordinateur pour vérifier que son équipe Pokémon et tout son matériel étaient prêts alors que je sortais de sa maison. J'avais bon espoir que nous pouvions devenir amis.
A peine sortie de la maison, j'entendis des cris lointains. Je m’approchais de la sortie du village et découvris une petite fille qui regardait vers la route. Elle m'expliqua qu'elle entendait des cris provenant du chemin et voulais que j'aille y jeter un œil. Dans ma tête, les paroles de Maman concernant les hautes herbes et les voyageurs sans Pokémon ne cessaient de tourner en boucle. Mais en écoutant plus attentivement, je m’aperçus que les cris que j'entendais n'étaient pas seulement ceux d'un Pokémon : je pouvais distinguer des mots qu'aucun Pokémon n'aurait prononcé. Sans plus d'hésitation, je me précipitais vers les cris.
« A l'aide ! »
Près des hautes herbes, un homme brun habillé d'une blouse était pourchassé par une sorte de raton : un Zigzaton. Un sac semblait avoir été jeté près de l'endroit où courrait le « chasseur » et sa « proie » bien que dans ce cas il n'était pas possible de déterminer qui « chassait » qui au départ.
« Hé ! Toi, là-bas ! m'interpella-t-il. Je t'en supplie ! Aide-moi ! Dans mon sac ! Il y a des Pokéballs ! »
Ni une, ni deux, je me précipitai vers le fameux sac et en tirais trois Pokéballs. Une étrange sensation me parcourut lorsque je pris la première que je vit dans le creux de ma main. Je savais, au plus profond de moi, qu'un être vivant était à l'intérieur et c'était comme si celui-ci m'appelait. Mon instinct me dicta de ne pas choisir une autre Pokéball mais de lancer celle qui était encore posé sur la paume de ma main. Je la jetais donc avec une certaine force vers le Zigzaton. Un Pokémon ressemblant à un petit oiseau en sortit. Voulant bien faire, je demandais, avec un certaine fermeté, au Poussifeu (car d'après son cri, il semblerait que ce soit son nom) d'attaquer le Zigzaton pour pouvoir protéger l'homme qui m'avait appelé à l'aide. Poussifeu utilisa ses griffes pour blesser le Pokémon adverse qui se contentait de crier. Dans un dernier effort, le Zigzaton percuta le poussin de feu qui poussa un gémissement avant de porter le coup de grâce. Une fois ceci fait, je demandais au Poussifeu de rentrer dans sa Pokéball avant de me diriger vers l'homme à la blouse et de lui tendre son sac.
« Ouf... J'étudiais les Pokémon sauvages dans les hautes herbes, quand il m'a sauté dessus. Tu m'as sauvé. Merci beaucoup ! Oh ! Hé, c'est toi, Sarah ! »
Il vit mon air surpris et ria. Le Prof. Seko (parce que oui c'était bien lui !) m'expliqua que mon père lui avait tellement parlé de moi qu'il avait pu me reconnaître sans difficulté.
« Ce n'est pas un endroit pour discuter. Allons au Labo Pokémon, OK ? »
Il passa devant moi et me guida jusque Labo. Une fois installés dans son bureau, il reprit la discussion là où elle est en était comme si de rien était.
« Il m'a dit que tu n'avais pas encore de Pokémon à toi. Mais tu as fait preuve d'un aplomb formidable pendant ce dernier combat ! Je suppose que le sang de ton père coule dans tes veines, après tout ! Je sais ce que je vais faire. Pour te remercier, je vais te donner le Pokémon que tu as utilisé tout à l'heure. Et si tu veux, tu peux donner un surnom à ton Poussifeu.
- Chick ! »
Cela m'avait échappé tout comme mon contrôle pour cacher mon enthousiasme. Je ne savais pas pourquoi j'avais déjà une idée de comment le surnommer mais j'avais réellement espéré garder auprès de moi ce petit oiseau à l'air inoffensif mais qui à priori en avait dans le ventre. Vu mon caractère calme, Maman avait parié que je me serais retrouvée avec un Pokémon aquatique si j'avais fini par en avoir un... le destin en avait décidé autrement et j'aimais déjà à la folie celui que j'appellerai dorénavant Chick.
« Si tu entraînes ton Pokémon et que tu gagnes de l'expérience, tu feras un bon dresseur. Mais... »
Il m'expliqua que la voie des dresseurs était ponctué de sacrifices inévitables... Cependant, il semblait, étrangement, compter sur moi pour mener à bien cette « quête ». J'acceptais donc, maintenant informée des risques potentiels de tout remporter ou de tout perdre...
« Brice étudie aussi les Pokémon en m'aidant. Sarah, ce serait une bonne idée d'aller voir Brice. Qu'en penses-tu ?
- Bien sûr !
- Super ! Ca fera plaisir à Brice. »
Je me dirigeais vers l'extérieur, gonflée à bloc, me dirigeant à grand pas vers la route 101 où j'avais rencontré le Prof., rencontré Chick... et commencé ma nouvelle vie.