[4] Gladio

Gladio est trop BG, il mérite d’être n°1, c’est tout.





Si je devais être honnête, je dirais que je trouve Gladio edgy à souhait. Mais on est là pour analyser d’un peu plus près ces personnages, pas pour s’extasier sur nos tropes favoris. Ou peut-être que si, mais ça fait quatre ans, je me rappelle plus.



Il a un look un peu trash qui colle bien à la Team Skull, et qui donne un côté plutôt cool à ce jeu. Les méchants cette fois ont un air de racailles, ce qui non seulement colle bien à l'ambiance insulaire, avec leurs habits décontractés, mais surtout change des organisations complotistes plus ou moins matures et offrent des adversaires plus proches de l'âge supposé de notre héros/héroïne. De "simples" délinquants qui évoquent un certain laisser-aller que l'on retrouve dans leur tenue (ainsi que dans leur "repaire") et qu'on associe plus facilement à un âge adolescent, et qui fonctionne tout de même très bien en tant que groupe rassemblé autour de son chef, surtout si l'on connaît le style yankee du Japon. Pour revenir à Gladio, lui porte : pantalon déchiré noir, sweat à capuche (noir et déchiré également), avec un peu de rouge et ses cheveux blonds qui contrastent. Sans oublier quelques piercings à l'oreille. Ça respire la jeunesse.

Il est intéressant surtout de noter qu'il porte donc une tenue différente des autres membres Skull. Tous les autres (des sbires à Guzma en passant par Apocyne) ont une croix blanche sur leurs vêtements que n'arbore pas Gladio, et c'est aussi le seul à porter une touche de couleur, tandis que les Skull restent en noir et blanc. Et si à sa première rencontre cela fait croire à un admin Skull vu son allure différente, ça nous montre en fait qu'il ne fait pas entièrement partie de la Team Skull, ne l'ayant rejointe que pour servir son propre intérêt.


A première vue on a affaire à un Silver mieux géré. Par là j'entends que, comme Silver, il est devenu rebelle à cause d'une relation compliqué avec un parent et qu'il devient donc méfiant/antipathique, croyant que la force soit la seule solution, mais que, à l'inverse de Silver, tout nous est expliqué dans le jeu, Gladio respecte les Pokémon de base, et on va même voir une évolution de Gladio plus claire que celle de Silver.

Gladio se dévoile par petits bouts et on comprend qu'il a cherché à s'extirper des ses ennuis en fuyant sa mère, libérant Type:0, cherchant à acquérir de la force auprès de la Team Skull (et non pas parce qu'il se laissait embrigader aveuglément), et en portant enfin les habits qu'il veut. Il fuit sa famille mais montre par moments qu'il tient à eux. Il est présenté de manière bien plus complète que Silver, on a donc d'une certaine manière les avantages sans les inconvénients.

Il faut mentionner aussi ses poses à la JoJo's... Je ne sais pas trop quoi en penser moi-même, c'est tout de même assez ridicule et exagéré. Mais je crois que ça donne un touche un peu fantasque à un personnage trop sérieux par lui-même ; une façon peut-être de mettre en avant son immaturité d'une manière plutôt amusante. Et il se prend effectivement très au sérieux, c'est pourquoi il en est arrivé là, comme s'il devait sauver le monde par ses frêles épaules.


Gladio est donc parti de chez sa mère pour se sauver et sauver Type:0 de ses griffes contrôleuses, et se sert de la team Skull comme d'un tremplin pour devenir plus fort, croyant que c'est là la seule solution. Il fait vraiment ce qu'il peut à son relatif jeune âge. Seulement il se trompe sur la manière de s'y prendre, et le jeu le met en avant avec deux parallèles : Lilie et Tili.

Tout d'abord, sa sœur elle aussi s'enfuit de chez eux en emportant un Pokémon pour le protéger de leur mère, et devra devenir plus forte pour mener ce projet à bien. Gladio le regrette, car cela la met en danger et il se fait du souci pour elle. C'est un peu l’hôpital qui se moque de la charité, et si c'est mignon de se dire que le frère et la sœur ont (ré)agit de façon identique, c'est un peu un miroir qui le met face à sa propre impulsion, héroïque mais dangereuse. Avec du recul, on se rend aussi compte que plutôt que de partir tout seul, Gladio aurait pu discuter avec sa sœur pour qu'ils s'entraident.

Quand à Tili, il est tout l'inverse de Gladio. Gladio, pensant que la force est fondamentale à la (ou sa) liberté, trouve Tili stupide à sourire tout le temps même dans la défaite, et ne le supporte pas. Vers la fin du jeu cependant il reconnaît qu'il y a une certaine force dans cette attitude de Tili, car lui a un tout autre enjeu vis-à-vis de son grand-père. Ainsi, même si la transition ne s'est pas faite très progressivement, Gladio est revenu sur sa manière de penser du début du jeu.


Les équipes Pokémon des personnages ont parfois été évoquées dans ce Rankdown, chose à laquelle je ne prêtais pas forcément attention au départ, mais du coup je me suis posé la question pour Gladio. Et je trouve qu'il a un atout de poids dans cette catégorie : il est le seul rival à posséder un Pokémon original, qu'on ne peut pas capturer à tout-va. Les starters eux sont un choix, et peuvent se reproduire, à l'inverse de Type:0. Il ne s'obtient que via Gladio. Le look de ce Pokémon aussi est original, une sorte de patchwork. Gladio voit chez lui son propre reflet, enfermé et contraint par sa mère. Le duo est cohérent et attachant.





Gladio est donc plutôt complexe : Skull mais pas Skull, méchant mais pas méchant, fuyant sa famille mais se faisant du souci pour elle… Retour du rival antipathique au héros, avec un look de petit voyou, background cohérent et caractère nuancé ; il est original dans le cast de Pokémon tout en s'y inscrivant plutôt bien, étoffé d’une certaine complexité que n’avait certainement pas Silver, et peut-être aucun autre rival. (N éventuellement, mais je le considère personnellement plus comme un antagoniste que comme un rival.)
On adore ou on déteste ce genre de personnage, mais moi je l’aurais bien vu plus haut encore dans cette liste.