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| Nyctale
Dresseur
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| Sujet: [Blanc] A Pile ou Face Mer 5 Nov 2014 - 17:32 | |
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Et bien voilà, je me décide enfin à poster mon nuzlocke! Je commençai à penser qu'il se contenterait d'attendre tranquillement dans un coin de mon ordi, mais bon, il faut bien démarrer un jour n'est-ce pas? Et ben admettons que ce jour, c'est aujourd'hui! C'est un nuz "test", disons, parce que je l'écris à la première personne, au présent, et dans un style que je n'ai que très peu expérimenté: A vous de me dire s'il vaut quelque chose, ou s'il faut que je retourne à mon passé simple! En tout cas j'espère qu'il vous plaira, c'est un de mes premiers projets d'écriture, donc n'hésitez pas à critiquer surtout que c'est en parti pour ça que je poste ici^^ Voilà voilà, c'était la petite intro inutile, sur ce, bonne lecture! - Règles:
1°: Un Pokémon K.O est un Pokémon mort. 2°: Une seule capture par zone, et pas de règles anti-doublon. 3°: Surnommer chaque nouvel équipier, parce que...parce que...parce que c’est cool, voilà. 4°: Les dons, c'est pour les faibles, donc puisque je ne suis pas faible (N'est-ce pas, hrm?), j'attrape et c'est tout. 5°: On ferme la porte en entrant dans une arène, c'est plus poli, merci. Cela signifie donc qu'on ne sort pas avant d'avoir démonté le Champion, parce que bon, on est des gens civilisés, on sait tous que louper un rendez-vous c'est pas sympa.
- Prologue:
Prologue, ou comment un imbécile a bien pourri une journée qui s’annonçait pourtant…Ben oui, pourrie, mais je me comprends, et puis laissez-moi faire mon titre quoi! Franchement, la jeunesse, de nos jours... La, la, la. La, lili lala… Quoi, comment ça, qu’est-ce que je fais? Je fredonne une musique de pub, tiens! Ce n’était pas évident? Et pas de commentaires désobligeants hein, c’est pas comme s’il y avait autre chose à faire dans le coin. Puis, je chante très bien d’abord, alors profitez. La, li, la, lili la… Pan, dans ta gueule de pierre, le caillou! Héhéhé. Quoi, z’avez jamais shooté dans une canette de votre vie ou quoi? Ben là, c’est la même chose, mais n’ayant pas de canette, je fais avec ce que je peux. Et non, je ne m’ennuie pas. C’est faux. Je trouve justement des occupations utiles et productives pour passer le temps en attendant d’arriver en ville. D’ailleurs…C’est quelle ville, déjà? Ah, oui. Renouet. Bon, ben disons plutôt village, alors. Bourgade. Mais bon, ma destination n’est pas importante! En effet, la véritable question est: que vais-je faire là-bas, au milieu des buissons, des arbres, et des provinciaux? Et bien figurez-vous que je vais remplir une mission importante. Capitale. Secrète, même. ... …… Non, j’rigole, j’vais juste déposer deux trois Pokémon aux gosses des environ. Ils sont dans les fin-fonds de la zone D d’Unys, alors ils sont les derniers à pouvoir choisir, et vu que les autres assistants de Sorbier sont fatigués de courir partout, ben c’est à moi de m’y coller. Enfin, je ne vais pas me plaindre, j’ai eu de la chance! Je n’ai pas fait un seul voyage avant celui-ci! Alors que le pauvre Bernie, lui, il a du se traîner jusqu’à Janusia depuis Volucité après une longue traversée en bateau. En même temps, s’il n’était pas aussi...ben, lui, il aurait prit un Etouraptor. Celui du prof est pas fut-fut, mais il bosse bien, et il est rapide! Comme Bernie en fait. Mais je m'égare. En tout cas, après ça, je rentre à Littorella et je demande ma prime de déplacement! Et j’espère que ça existe hein, parce que j’ai pas signé pour l’international moi, sur papier, je devais juste être secrétaire! Pas mon problème s’ils manquent de main d’œuvre. Bon, encore, si j’avais pu faire du tourisme…Mais non! Sorbier m’envoie dans l’endroit le plus perdu d’Unys pour y déposer des Pokémon qui ne lui appartiennent même pas, et en plus je dois servir de Pijako et transmettre ses «salutations» à sa collègue…Collègue qui, bien sûr, a trouvé le moyen de se piquer avec une épine dorsale de Venipatte, est donc souffrante, et n’a pas hésité à refiler ses stocks de bestioles à mon employeur pour qu’il fasse son boulot. Et qui se farcit les livraisons, les cours sur les captures et le don du livre «Le b.a.ba du Dresseur»? Ben nous et en l’occurrence, aujourd’hui, moi. Foutue hiérarchie. Si je n’avais pas autant besoin de cet emploi, ça ferait un bail que j’aurais abandonné le lavage des chaussettes sales du prof pour me tirer. Li la, lali lalilaaaa… Hum. Une fille avec un chapeau de très mauvais goût approche. Une blonde en plus. Formidable. Ah mais attention! Ne vous méprenez pas, je n’ai strictement rien contre les blondes, et j’ai en horreur les préjugés. Mais faut me comprendre, la seule blonde que je connais –c’est plutôt un blond, en fait- est bête comme ses pieds, ce qui n’est pas pour défendre sa couleur de cheveux. Sans oublier qu’en plus d’être bête, il est lourd, irresponsable et passablement agaçant. C’est dire qu’entre lui et Bernie, je suis pas aidée… Bref, la blonde arrive, et vu la façon dont elle me sourit béatement, je pense que c’est bien moi qu’elle compte rejoindre. Avec la chance que j’ai, je vous parie vingt pokédollars qu’elle fait partie des gamins débiles à qui je dois donner un Pokémon, et que comme tous ces fameux gamins, elle veut parcourir le monde et devenir Maître. Je vous le dis moi, cette région va droit dans le mur. Surtout que bon, la Ligue est quand même responsable de la sécurité intérieure, alors si un gosse réussit un jour à en prendre la tête, je donne pas cher de la peau des Unysiens! Remarquez, moi, j’m’en fiche, j’habite pas ici. Le jour où quelqu’un réussira à battre Cynthia, je serais déjà vieille et moche, donc Sinnoh est à l’abri de ce genre de conneries ! Hahaha ! J’adore ma région. « Hé, madame! Hé! » Ah, ouais, la blonde, j’l’avais oubliée. « Madame! » Mademoiselle, ‘spèce de tache. « Madaaame! » J’ai entendu, c’est bon, j’suis pas sourde. Elle a peur que je la loupe ou quoi ? Avec ses habits? Impossible. Même aveugle, je l’aurais vue. « Ouais? » je réponds le plus sèchement possible, histoire qu’elle arrête de hurler. Elle ouvre la bouche, surement pour gober une mouche, je sais pas moi, mais trébuche sur le caillou de tout à l’heure et s’étale par terre. Je suis partagée entre la pitié et un fou rire peu sympathique, certes, mais tentant. Je tranche vite. « HAHAHA! » Elle lève vers moi un regard vert un peu gêné. Par la moustache du Chaglam de mon père, quelle maitrise ! Elle n’est même pas vexée, on dirait ! Personnellement, j’ai du m’appuyer sur un arbre et je me tiens les côtes. « Oh, euh…pardon », s’excuse-t-elle en réajustant son énorme chapeau. Puis elle semble reprendre du poil de la bête et se met à sauter sur place, manifestement très excitée. Ben voyons. « Dite, c’est vous qui avez les Pokémon, pas vrai ? Le professeur Keteleeria nous a dit que quelqu’un allait arriver de Sinnoh ! C’est vous, c’est vous ? » Si je lui mens, elle va s'en aller, pas vrai ? « Non, s’pas moi, désolée. Salut ! -Mais alors, répond-elle alors que je lui tourne déjà le dos, pourquoi vous avez une Pokémontre ? Ce n’est fabriqué qu’à Sinnoh. » Argh. Grillée. « Aaah ! je reprends avec mon sourire le plus innocent. Tu avais dit Sinnoh ? J’avais compris Kanto ! -Oh, continue l’autre, pas suspecte pour un poké, c’est vous alors ? -Ouaip. -Génial ! Je dois vous amener au labo, pour que vous donniez les Pokémon. Et puis, le professeur Keteleeria veut vous voir ! » Elle était pas malade, elle ? Je fais part de ma surprise à Blondie, qui écarquille les yeux en mode ahbonj’étaispasaucourant. « C’est pour ça qu’elle est toute verte, alors ! » Bravo Sherlock. ***** Rappelez-moi pourquoi j’ai suivi cette imbécile heureuse, déjà ? Non mais, c’est vrai, j’aurai pu y aller seule, pas comme si j’allais me perdre dans un village pas plus grand que Bonaugure. Parce que là, je commence sérieusement à me poser la question. Elle est légèrement bavarde « Bianca », comme elle dit s’appeler, et j’en ai sérieusement assez de ses questions à deux pokés. « Est-ce que c’est vrai que les Grotadmorv sont moches ? » Comme celle-ci, par exemple. « ’sais pas », je réponds, histoire qu’elle me fiche la paix. Loupé. « Mais vous devez bien savoir ! Vous n’en avez pas, à Sinnoh ? Nous, en tout cas, on en a pas. A la place, on a des Miasmax, mais je suppose que c’est presque pareil ! D’ailleurs, est-ce que les Miasmax sont plus sales que les Grotadmorv, ou bien c’est l’inverse ? -‘sais pas. » Avec un peu de chance, ça va finir par arriver à son cerveau bouché. « C’est dommage…Il faudrait que je pense à demander au professeur Keteleeria, elle sait beaucoup de chose, vous savez ! Le professeur Sorbier aussi ? Je pense que tous les professeurs sont intelligents pareils, mais bon… » Concernant Keteleeria, j’ai un doute. Faut vraiment pas être douée pour se piquer avec un Venipatte. Non mais sérieux, c’est pourtant évident qu’il faut porter des gants ! Manipuler sans, ce serait comme faire un câlin à un Nidoran : dangereux et sérieusement con. Pendant ce temps, Blondie continue son monologue : « Oh, je suis si impatiente ! Je vais avoir un Pokémon, enfin ! Vous savez, mon père ne voulait pas que je parte, au départ, mais le professeur a réussit à le convaincre. Oh, j’espère que ça ira… » J’ai l’air de m’intéresser à sa vie ? « Je me demande quel Pokémon je vais prendre. Quel type est le meilleur, à votre avis ? -‘sais pas. » Je sais, j’ai toujours été quelqu’un de tenace. « Oui, je comprends, chaque type a ses avantages et ses inconvénients, mais j’hésite toujours…C’est un choix très important ! Enfin, c’est ce qu’on m’a dit, parce que moi je ne l’ai pas encore fait, évidement, héhé. » J’avais compris. Bon, on arrive quand ? Pas que je m’ennuie, mais voilà, faut pas abuser non plus, ma patience a ses limites. « Regardez, voilà le laboratoire ! » Arceus existe. La prochaine fois que je passe devant un autel qui lui est dédié, je lui fais une offrande ! … Enfin, dès que j’aurai réussi à rembourser ma banque. M'étonnerait qu'Arceus vienne me piquer mes meubles si je l'oublie, lui ! « La porte est ouverte, ils doivent nous attendre, déclare Bianca en frémissant d’impatience. -Ben entrons, alors. » Et je m’exécute. Pas très rapide cette fille, quand même ! Le laboratoire est plutôt spacieux, avec des ordis et de la paperasse partout, un peu comme à Littorella. Allons bon ! Si dès que je quitte le pays on me rappelle le boulot, où est l’intérêt du voyage, hein ? Au milieu de la pièce, il y a une table. A côté de cette table, il y a une chaise. Et sur cette chaise, le visage d’une couleur peu naturelle et un sourire vacillant aux lèvres, se trouve une femme en blouse qui doit être la collègue de Sorbier. « Bonjooour, nous salue-t-elle d’une voix faible. Merci d’être venue, mademoiselle… ? -Meadow. Bon, y sont où les dresseurs ? J’ai du boulot moi, et je vais être juste pour mon bateau, alors si on pouvait passer les formalités ça m’arrangerait. -Oui, oui, bien sûr. Bon, vous connaissez déjà Bianca (la fille au chapeau ne me regarde même pas, trop occupée à dévisager Keteleeria qui vire au vert pastel). Là, nous avons Tcheren (Un garçon d’environ dix-huit ans, appuyé contre un mur au fond du laboratoire et muni de lunettes m’adresse un signe de tête courtois), et enfin…Tcheren, où est parti Black ? Il était là il y a deux minutes ! » Le dénommé Tcheren affirme qu’il nage dans l’ignorance totale, tout comme les assistants qui n’avaient même pas remarqué ma présence, c’est dire. Alors que d’habitude, j’illumine une salle dès que j’y entre ! Je suis presque vexée. Passons. Ce Black doit être un vrai ninja pour être parti comme ça, sans être vu de quiconque! Après niveau motivation, il a le choix. Il pouvait vouloir aller aux toilettes par exemple. Ou alors il s’est tiré en se rendant compte que le métier de Dresseur est relativement instable et qu’il ferait mieux d’aller en cours, histoire de ne pas se retrouver SDF et chômeur au bout d’un an ? Si c’est le cas, c’est un brave garçon, très intelligent. Mais la première solution me paraît malheureusement la plus probable. Je ne suis pas naïve au point de croire à la seconde. Puis regardez son prénom aussi, ça m’étonnerai qu’il soit un génie ! Je vous le dis, on peut toujours se fier à un prénom. Regardez, Bernie : Pas original, insignifiant, moche. Alors que moi...moi...Rah, c'est un mauvais exemple. « Ouais, ben s’il veut un Pokémon il ferait mieux de se grouiller, parce que j’ai des horaires à tenir. » Keteleeria –même les noms de famille sont débiles, dans cette région ?- paraît un peu ennuyé, ce qui fait ressortir ses yeux pour le moins injectés de sang. « Peut-être que vous pourriez commencer à donner leur starter à… » Elle se plie en deux, sur le point de rendre son petit-déjeuner, et un vaillant assistant se jette entre elle et le sol pour protéger celui-ci d’une attaque acide. Heureusement, le seau qu’il tient à bout de bras reste vide et le prof se redresse. « Pardonnez-moi, marmonne-t-elle entre ses dents. Je disais donc que vous pouviez proposer les Pokémon à Tcheren et Bianca, et que nous nous occuperions de donner le dernier à Black. -On va faire ça », je réponds, histoire de ne pas la contrarier et encaisser, par la même occasion, une vision d’horreur à base de croissant mi-digérés. Je mets donc un genou à terre et ouvre la mallette que je tiens à la main depuis quatre heure ce matin. Le lourd couvercle s’abat sur le carrelage avec un bruit de fin du monde, mais je prends sur moi, l’ignore, et fait pivoter la malle afin de présenter aux deux Dresseurs en devenir son intérieur. Tcheren s’approche, un air de convoitise sur le visage, tandis que la pitoyable Bianca s’amuse à taper dans ses mains comme une petite fille extrêmement excitée. « Bon, je commence avec la voix monocorde de celle qui a répété O combien de fois ce monologue, ici, vous avez les Pokéball de vos Pokémon. Oui, ils se sont cassés la tête sur le nom, je suis d’accord, bref...(Je désigne la balle la plus à gauche) Là, c’est le starter eau, une bestiole hyper vorace qui s’est enfilé toute ma bouffe quand j’ai du la nourrir sur le bateau. -Un Moustillon, intervient Keteleeria alors que mon doigt se pose sur la Pokéball du milieu. -Ici, c’est celui de type feu. Pas besoin de lui donner à manger, à lui, faudrait même le mettre à la diète. Après, c’est mon point de vue… -C’est un Gruikui, grince une nouvelle fois le professeur avec un soupir. -Et enfin, je continue en ignorant ses remarques complètement déplacées, on a... » Avisant le regard de Keteleeria, je décide d'être intelligente. « Un Vipélierre », je conclu. « On peut les voir ? » demande le type aux lunettes. Non, ils sont là pour faire joli ! Imbécile. « Bien sûûûr… » Trois éclats de lumière blanche plus tard, les Pokémon sont parmi nous et les deux adolescents les fixent avec attention. « Il est trop mignon ! s’exclame soudain Bianca en saisissant le Moustillon, qui laisse échapper un cri de surprise mêlée de panique. Je peux le prendre, sil-vous-plait ? Oh, sil-vous-plait, sil-vous-plait ! -En même temps je suis-là pour ça, alo- -Génial ! Je vais l’appeler Lutin ! » Par Arceus et tous ses sous-fifres ! Non, non, je ne dirais rien, j'ai promis à Sorbier d'être aimable et sympathique. « Super. Bon, euh, tu prends lequel toi ? je déclare, la surprise passée, tout en me tournant vers Tcheren qui étudie attentivement les deux Pokémon restants. -Et bien, je crois que prendre un Pokémon feu serait une décision plus raisonnable compte tenu du nombre de Pokémon de ce type dans la région. Sans oublier que son double-type est particulièrement interessant, et que j’aurais besoin de beaucoup de puissance pour arriver au sommet et vaincre la Ligue…Oui, c’est décidé, je prends le Gruikui ! termine-t-il en pointant du doigt l’intéressé, qui semble, justement, assez peu intéressé par la conversation et préfère courir après sa queue en tire-bouchon. -Okay. » Et je lui tends la Pokéball, qu’il s’empresse de ranger à sa ceinture en bon dresseur qu’il est. « Bon, je déclare après un instant de silence, professeur, je vous laisse le Vipélierre, il est pour votre Black là. Vous vous occupez du cours sur les captures, hein ? Sinon je vais être en retard. -Oui oui, ne vous en faite pas, je vais…Euh…Demander à un de mes assistants de le faire. D’accord, Steven ? » Le dénommé Steven soupire mais finit par hocher la tête, sauvant sa crédibilité de savant dévoué, et son salaire par la même occasion. Triste monde. « Ça marche, tu gères Stevie, merci. Bon, c’est pas tout ça, mais il est tard…je vous laisse moi !» Et je détale, histoire qu’il ne leur vienne pas l’idée farfelue de me garder sur place. On sait jamais. Les Unysiens sont tous des terroristes, c’est bien connu ! SommaireChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3
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| | | Krehion
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| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Mer 5 Nov 2014 - 18:09 | |
| Salut ! Bon début je trouve ! Pour ce qui est du présent de narration comme tu t'en inquiétais, je l'ai trouvé très bien. Aucune faute en vue. La première personne me fait me poser des questions... comment tu vas faire pour raconter ton histoire quand tu commences à la narrer du point de vue d'un personnage qui s'en va aussi sec ? (n'en dis pas plus, je verrai bien en lisant la suite ^^) Encore trop tôt pour faire un jugement sur ton scénario, mais pour l'instant ça me semble très bien ! |
| | | Kaerose
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| | | | horshead3
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| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Mer 5 Nov 2014 - 21:40 | |
| J'aime bien le récit surtout quand on est dans la tête d'une professeure si j'ai bien lu sans me perdre comme un boulet :x Sinon bonne continuation ! |
| | | Nyctale
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| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Jeu 6 Nov 2014 - 18:31 | |
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Bon, bah déjà merci à vous tous pour votre lecture et vos commentaires, ça fait vraiment plaisir! Je suis contente que mon présent de narration ne soit pas trop rouillé, même si je ne prenais pas beaucoup de risques avec mon prologue qui n'est pas spécialement long^^ Et je suis aussi consciente que le personnage qui s'en va dès le début peut surprendre, mais promis, il revient vite! Horshead, ne t'en fais pas, tu ne t'ai pas perdu, il s'agit bien d'une assistante de prof^^ Alors voici le chapitre un! Je dois dire que je n'en suis pas vraiment satisfaite, il est long, les explications sont peut-être un peu bancales et le passage économique un peu lourd, mais j'ai eu beau réécrire certains passages des dizaines de fois ils sonnaient toujours faux...Il était nécessaire au niveau du contexte pourtant, donc j'espère que ça passera tout de même! - Chapitre un:
Chapitre 1, ou comment se retrouver à un endroit où on ne voudrait pas être mais on a pas le choix donc bon, tant pis. J’ai pas réussi à embarquer. Des types en costume du moyen-âge ont déclaré que le trafic maritime serait momentanément suspendu, et que, je cite : « le premier qui essaye de piquer un bateau, il se prend une balle dans la gueule. » C’était donc plutôt clair, limpide même, alors j’ai pas insisté. Le problème c’est que l’aéroport de Parsemille a aussi été mis provisoirement hors-service d’après le journal local, et que les connexions P.C internationales ont sauté. Je vous l’avais dit, rien que des terroristes ! Comment je fais pour rentrer chez moi maintenant, hein ? Comment ? J’suis bloquée dans cette région pourrie comme une bonne centaine de touristes, et forcément, le gouvernement en place n’est pas fichu de donner une explication plausible. Non mais sérieusement, un groupuscule dont les membres sont déguisés en clown et veulent rétablir une monarchie absolue grâce à un dragon d’une légende régionale, vous y croyez, vous ? Pas moi. Sérieux, quitte à passer outre notre chère démocratie, autant y aller à coup d’escadron de Drattak, parce que m’étonnerait que les autres régions tolèrent ça. Alors quel intérêt de mettre Unys à feu et à sang si c’est pour être mis en taule juste après ? Bref, l’important c’est que je dois me trouver un hôtel avant la nuit, et pas moyen de dégoter une chambre à Volucité à cause du nombre de voyageurs bloqués. C’est dingue quand même ! Tout est complet ! Les émissions de télé qui classent les villes du monde ont vraiment du se gourer lorsqu’ils l’ont placé devant Unionpolis, parce oui, si on a pas le port, au moins on sait loger les gens, nous ! … Et mon frère qui disait que je manquais d’esprit patriotique, héhéhé. Enfin, là c’est pas bien compliqué : Vous vous rendez compte ? Même les gosses sont chiants, dans le coin ! Et je ne dis pas ça parce qu’il y en a un qui m’a fait un croche-pied dans la rue. Pas du tout. Même si c’est une honte, franchement, il faut le reconnaître. A Sinnoh aussi, on a de futurs délinquants, mais on a trouvé une solution : On les balance sur les routes avec un sac-à-dos pour toute possession, un Pokémon, et un objectif impossible à atteindre. Ça leur apprend la vie. Là, ils les gardent dans la société civilisée, et c’est pas une bonne idée, je vous le dis moi ! Passons. J’suis pas déjà passée par ici, en fait ? ... Bon, bah voilà, je suis paumée. Fabuleux. Et ma Pokémontre qui sonne, en pl-…Eh, attendez, elle sonne ? Les seules personnes qui ont mon numéro sont à Sinnoh. Les connexions doivent être rétablies, non ? Nickeeel…J’espère juste que c’est pas Sorbier qui vient m’annoncer mon renvoi, parce que je ne me sens pas d’humeur à jouer la lèche-botte, pour le coup. « Allo ? je répond en amenant mon poignet à hauteur de tête. -Mademoiselle Meadow ? demande une voix à l’autre bout du fil, voix qui n’appartient manifestement pas à mon employeur. -Euh…Ouais ? C’est qui ? -C’est le professeur Keteleeria. Mon collègue m’a donné votre numéro quand il m’a annoncé votre arrivée. C’est quand même dingue qu’un Vokit marche avec une Pokémontre, non ? » Dingue, en effet. Sorbier en a encore eu beaucoup, des idées comme celles-ci ? « Qu’est-ce que vous voulez ? « Bon, ça peut sembler un peu froid comme accueil, mais je méfis toujours des gens en blouse. Question d’expérience. « Je vous dérange ? -Ben…Euh…Non, non, pas vraiment, mais… -J’ai cru comprendre que vous aviez été bloquée à Volucité, me coupe-t-elle, alors je me suis permis d’appeler. Voyez-vous, j’aurai bien besoin que vous me rendiez un petit service, si cela ne vous dérange pas bien entendu. -A vrai dir- -C’est à propos de Black, reprend-elle, vous vous souvenez de lui ? Il était sensé avoir un Pokémon aujourd’hui. » Je sens qu’elle va très, très, trèèès vite m’agacer. « Oui, ben il a quoi, « Black » ? -Il a disparu. -C’est moche. Désolée pour vous. Toutes mes condoléances à sa famille. Au revoir ? -Non, non, vous ne comprenez pas ! » En même temps c’est pas qu’elle tourne autour du pot, mais c’est pas loin. « Il a laissé un message vokit à Tcheren, comme quoi il avait reçu des nouvelles de sa mère, à Janusia, dix minutes avant que vous n’arriviez. Elle lui a dit qu’il ne fallait surtout pas qu’il devienne Dresseur et qu’il devait la rejoindre le plus vite possible grâce à une navette qui part de Volucité, justement. Il s’est excusé et a affirmé que ça paraissait très grave. -Vous êtes sérieuse ? Il s’est cassé sans rien dire ? Quel enfoiré. -Mademoiselle… -Pardonnez-moi. Bref, pourquoi vous m’avez appelé ? je répète pour la seconde fois. -Je vous l’ai dit, la navette part de Volucité. Il a un peu d’avance sur vous, mais le transport a du être ralenti, si ce n’est arrêté. Pourriez-vous tenter de le rejoindre, et lui donner son Vipélierre ? Je peux vous l’envoyer à partir du Centre Pokémon le plus proche. Vous comprenez, il peut commencer son voyage à Janusia et je peux lui transférer son accréditation, mais sans Pokémon... » Je le sentais venir, tiens ! Mais bon. J’ai rien à faire, avec un peu de chance ça m’occupera un petit moment. « …Je vais essayer, mais je vous promets rien. Préparez-vous à expédier le Vipélierre. -Merc- » Je raccroche, puis lève les yeux vers les panneaux de direction à flanc d’immeuble. Bon, il est par où, ce Centre ? **** C’est une Pokéball à la main que je rejoins la partie « transport » de la ville, tout en évitant soigneusement le port où se dessinent toujours les silhouettes des gens déguisés. Et le pire, c’est que personne ne vient les interpeler ou n’arrête les civils : Où sont la police et le Champion ? C’est leur job, ça ! Quelle idée de laisser des psychopathes pointer leurs revolvers sur nous autres, pauvres innocents ! J’vous l’dis, question hospitalité, il y a mieux. Bref, je pense que j’ai trouvé ce que je cherchais. Comment ? Ben quand vous voyez un panneau où il est marqué en gros « NAVETTES », généralement, c’est plutôt dur de se tromper. Alors, c’est lequel de ces bus qui part pour Janusia ? Je comprends rien à leur organisation moi, par Arceus ! « Huuuuh…Monsieur ? je demande à un fonctionnaire qui passe juste sous mon nez. Je cherche un type qui doit al- -Plus tard ! M’interrompt l’employé en s’éloignant au pas de course. J’ai pas le temps ! » Enfoiré. Si un jour je dois prendre une navette, j’utiliserai pas ta compagnie, voilà ! T’viens d’perdre une cliente ! « Hey, vous ! » hurle soudain une voix dans mon dos. Je me retourne par pur instinct et tombe sur un policier, l’air pas content du tout, qui me claque sa plaque devant les yeux. « J’peux vous aider ? » Faut pas croire, je peux être aimable, surtout avec les forces de l’ordre. « Ouais, surement : Dégagez ! On est en situation de crise, au cas où vous n’auriez pas compris, et les civils sont priés de quitter la zone, alors quittez la zone ! -Je cherche quelqu’un, je continue vaillamment malgré son air de Granbull acariâtre. Un certain Black. Ordre du professeur Keteleeria. Opération annuelle du don de Pokémon. » Et pour qu’il comprenne bien, je lui montre la Pokéball. Etrangement, ça ne marche pas. « Je m’en fous, de votre opération jenesaisquoi ! gueule-t-il en m’empoignant par le bras et en me tirant vers la sortie du parking. Les ordres sont les ordres, alors envoyez votre bazar par P.C ou je vous fiche pour entrave à la justice, clair ? » J’ai deux options. Ou je m’entête et j’essaye de mettre en pratique mes deux ans de karaté catégorie junior quand j’étais en primaire, ou je cède en lui pétant les tympans histoire qu’il comprenne bien que je n’aime pas du tout qu’on me touche sans mon autorisation. Choix facile. « LAAACHEEEZ-MOIIII ! PITIE, A L’AIDE, QUELQU’UN, IL VA ME VIOLER, AAAH ! » Inutile de décrire les regards que nous jettent les rares passants, mais la face de Caninos enragé de mon agresseur doit être flippante parce que personne ne vient à mon secours. C’est vraiment dans c’est moment-là qu’on se rend compte que c’est chacun pour sa pomme, hein. Merci les gars. Le policier finit par me lâcher, me crie encore deux ou trois insultes, puis s’en va en affirmant haut et fort qu’il portera plainte si jamais je m’approche encore une fois des bus. Ces derniers s’en vont, d’ailleurs, et je vois les portes des garages se refermer. C’était le convoi final, apparemment. Tant pis. Je me pose sur un banc et sélectionne le numéro de Keteleeria sur le logiciel d’appel de ma Pokémontre. Elle décroche à la première sonnerie. « Laboratoire de Renouet, j’écoute, lâche-t-elle d’une voix plus enjouée que la dernière fois. Le venin doit commencer à se dissiper. -C’est Meadow. Désolé, j’ai loupé Black, et en plus les types hyper louches squattent toujours le port. Je vous renvoie le Vipelierre dès que je retrouve le chemin du Centre. Par contre, vous n’auriez pas des contacts dans un hôtel de Volucité, par pur hasard ? Je suis un peu à la rue, là. -Oh, ma pauvre chérie ! » Si elle m’appelle encore une seule fois sa chérie, je raccroche. « Ecoutez, reprend-elle, je crains qu’il n’y ait pas de logement pour vous à Volucité, mais j’ai une amie qui travaille dans une compagnie de livraisons par train. Normalement les voyageurs se déplacent d’une ville à l’autre à pied, mais je pense qu’elle peut vous obtenir une dérogation pour que vous montiez dans une rame en direction de Renouet ou Arabelle. Vous pourrez loger au labo, le temps que les voies maritimes soient rouvertes, d’accord ? » Wouhouhou, c’est génial, je vais voyager avec des choux ! Tu parles d’une idée… **** Je descends à Arabelle sans prendre la peine de saluer les livreurs voyageant avec moi, qui ne m’avaient de toute façon pas adressé un regard. D’après eux le train ne va pas plus loin : Il n’y a pas de boutique à Renouet. Plus qu’à refaire le voyage de toute à l’heure. Youpi. Lalila, lalilaaa…Rah, même plus envie de chanter, je veux juste me poser sur un lit et me réveiller chez moi. Enfin dans le local que Sorbier me loue en attendant que ma banque accepte de me laisser emprunter, j'entends. Bon, je reconnais que ça risque de durer longtemps étant donné que je suis en train de rembourser mon dernier prêt, mais honnêtement est-ce que c’est de ma faute si j’ai parié sur le mauvais Ponyta, hein ? Non ! Puis de toute façon je serais devenue riche si cet abruti de steak sur pattes n’avait pas ralenti dans le dernier tournant, alors inutile de me jeter la pierre. C’était de la malchance, voilà tout. Je jette un coup d’œil morose à la Pokéball que j’ai toujours à bout de bras. Elle paraît beaucoup trop neuve. Je pourrai presque voir mon reflet, c'est dire ! Tss tss, mauvais souvenirs tout ça. Autant accélérer, je retrouverai plus rapidement un canapé et des biscuits. Et pourtant je dois avouer que je me sens bien de faire une pause, là, tout de suite, histoire de profiter du coucher de soleil en soulageant mes baskets, et le Pokémon doit avoir hâte de sortir. Après tout il est coincé dans sa balle depuis un bout de temps, et qui sait comment c’est à l’intérieur, ces machins-là ? Imaginez, c’est p’têtre tout noir, et silencieux aussi. Une vraie prison dont les Pokémon ne sont libérés qu’à de rares occasions, et encore, ils sont toujours reliés à ce bout de métal. Faudrait que je pose la question à Sorbier. Bref, je me trouve une large pierre sur le bord du chemin, m’affale dessus, puis enclenche résolument le mécanisme. Le « clic » caractéristique se fait entendre, puis je vois la forme du Vipélierre se dessiner dans la lumière elle-même avant que celle-ci ne disparaisse pour laisser la place au Pokémon. Et il me dévisage avec de grands yeux couleur d’ambre sombre. Je rêve ou cette bestiole à une façon suffisante de me regarder ? Par Arceus, je commence à voir du mépris partout, faut vraiment que je pense à me faire soigner ! Paraît qu’il y a un bon psychiatre à Littorella, il serait peut-être temps de vérifier cette info. ... Nan, je plaisante. J’ai pas de quoi me payer un psy. « S’lut », je lâche simplement. Il cligne des yeux sans répondre, immobile. S’en est presque flippant. « J’suis désolée mon vieux, je continue pour meubler le silence, mais ton Dresseur s’est fait la malle. Je te ramène au labo. Pas de bol, hein ? 'Fin en même temps tu vas pas être obligé de te battre, du coup, alors vois ça du bon côté. » Il n’émet toujours pas un son, et j’hausse les épaules. Les Pokémon comprennent en général le langage humain, car il est prouvé depuis longtemps qu’ils peuvent obéir aux ordres facilement, mais peut-être que celui-ci n'est pas au courant. Ou de mauvais poil. Ou juste idiot. La dernière solution ne me semble pas plausible, étant donné qu’il a été assez futé pour piquer mes sandwichs lors de la traversée en bateau, j’opterai donc plus pour la seconde. Il n’a pas l’air spécialement sympathique. « Vip », marmonne enfin le Pokémon. Miraaacle ! J’ignore totalement ce qu’il a voulu dire, si ça se trouve il m’envoie juste balader, mais au moins je ne parle pas dans le vide. Bien, ça. Je lève la tête. Le crépuscule nimbe les feuilles d’une douce lueur orangée, et le vent de septembre emporte avec lui le chant des oiseaux locaux qui... Attendez, je viens d’avoir une envolée lyrique là ? Il est vraiment temps d’aller me coucher ! « Allez, je lance au Vipélierre en me remettant sur mes pieds. Renouet n’est pas trop loin, on devrait y être dans dix minutes. » Il ne fait aucun commentaire, mais me suit néanmoins lorsque je reprends la marche. La, lilalala… **** S’il y a bien une chose que je ne peux pas enlever aux Unysiens, c’est qu’ils ont le sens de l’hospitalité. Keteleeria m’a prêté un sac de couchage, un oreiller, une pièce chauffée où dormir qu’elle appelle la « salle de détente des employés » (comprenez un salon muni d’un minibar où se bourrer les jours de fête), et m’a même apporté des croissants chauds ce matin, ce qui veut dire qu’il me faudra peut-être réviser mon opinion à son sujet. Peut-être, j'insiste. Je regarde les infos régionales depuis six heures ce matin (Ai été réveillée par un Chinchidou psychopathe. Vous y croyez, vous ? M’étonne pas qu’il soit à Keteleeria.), et c’est pas joli joli. Les connexions P.C et mobiles fonctionnent dans la région, mais impossible de joindre les autres territoires. Le port, bien que libéré au bout de trois bonnes heure par ces bouffons de terroristes ayant soudain disparus dans la nature, n’ont pas vu arriver de bateaux étrangers depuis la veille et les avions sont cloués au sol par de mystérieux sabotages. Même l’aéroport de Parsemille, pourtant grandement surveillé, est victime de bug dans la tour de contrôle et a subit deux accidents d’atterrissage avant d’ordonner aux engins de rester au sol, de peur que leurs radars ne se dérèglent et qu’ils ne s’écrasent contre la montagne locale, un arbre ou même un autre appareil. J’sais pas pour les autres, mais personnellement je mise sur des pots-de-vin. Un petit entretien avec les employés seraient peut-être productif. Attention, je ne veux pas piquer le travail de la police hein! Mais bon, considérant leur vitesse d’intervention à Volucité, il y a de quoi se poser des questions. Après ce n’est que mon humble avis de touriste. « Alors ? Du nouveau ? » demande une voix dans mon dos. Je tourne la tête et tombe sur le type à lunettes. Mais si, celui qui a pris le Gruikui, là…Comment il s’appelle, déjà ? C’est un nom bizarre, soit typiquement Unysien, soit juste pourri. Stephen ? Nan, mon cousin éloigné s’appelle comme ça, ça m’aurait marqué. Enfin, s’appelait. Une chute de Roucarnage à deux cents mètres du sol, ça ne pardonne pas. Comme quoi, il n’avait qu’à pas devenir facteur à Kanto ! C’t'un pays de pauvres, même les oiseaux sont d’occasion, tout le monde le sait. « Nan, je réponds finalement, et pour faire comme s’il ne se passait rien ils nous balancent des pseudo-scoops comme la colère des syndicats d’une usine qui doit fermer, une usine de…de..Euh, attend…» Je m’apprête à lancer un regard discret à l’écran, mais ce n’est même pas utile, il doit encore plus squatter les infos que Sorbier durant sa semaine de congé annuelle. « L’usine de menuiserie de Maillard », explique truc en se posant sur un fauteuil, me laissant la pleine possession du canapé. Brave garçon. « Ouais, ça doit être ça. Pourquoi ils font autant de bruit ? C’est la crise partout. Si tout le monde se mettait à gueuler comme ça on ne s’en sortirait pas. -C’est simple. Maillard est la ville ouvrière la plus vieille d’Unys, et elle était florissante avant. Le problème, c’est qu’avec les nouvelles technologies et l’accélération du commerce mondial, tous les investisseurs s’implantent près de la mer, à Vaguelone ou à Port Yoneuve par exemple, qui deviennent très compétitives au niveau économique, et je ne parle pas de Volucité puisque ça parait évident. Même Méanville, sans accès à la mer, est un véritable carrefour culturel attractif pour les entreprises : Le tourisme y est en plein essor, il y a donc beaucoup de clients. » Etant quelqu’un à l’esprit naturellement ouvert, je l’écoute attentivement. On ne sait jamais, malgré l’ennui mortel de son discours, il est possible que ça me soit utile si je veux devenir riche. Ce qui est le cas, bien sûr. Peut-être qu’en montant une boite touristique, genre une chaîne de magasin vendant des souvenirs d’Unys, des babioles vous voyez, je pourrais me faire pas mal de fric ? Idée à creuser. « Et donc, pour en revenir à la ville ouvrière, là… ? » je demande poliment. Il semble flatté que je m’intéresse à l’économie de sa région et m’adresse un regard appréciateur avant de continuer : « Et donc les usines de Maillard ont toutes fermées les unes après les, par manque de clients et par retard technologique. Entre un banc d’artisan qui prend une semaine à être fait et que le commanditaires doit payer cinq cents Pokédollars, et le même banc commandé par internet et livré en deux jours, avec garantie et surtout payable en trois fois pour trois cents Pokédollards de frais, les gens n’hésitent pas. Tout a coulé. Presque toute la population entre Maillard, Ogoesse et Renouet, qui travaillait dans ces usines-là, se retrouve sans boulot. La courbe du chômage bat des records dans ces zones-ci... Le prof a engagé autant d’assistant qu’elle pouvait histoire de sortir des gens de l’embarra, mais elle a un budget précis et elle ne peut donc pas aider tout le monde. Autant dire que c’est la panique dans le coin, et même si les champions essayent de reconvertir l’industrie de leur ville respective ça risque de ne pas être payant avant un bail. » C’est noté, ne pas investir dans le sud d’Unys. Mais il semble quand même sacrément au parfum, lui! Ses parents ont du se faire virer. M’étonne pas qu’ils veuillent devenir Dresseur au final, il n’a pas trop le choix. « Alors c’est la dernière usine en état de marche ? -Exactement. -C’est bête. -C’est le moins qu’on puisse dire. » Un long silence s’installe pendant que nous fixons tous deux le large écran plat. Malheureusement, il n’y a aucune nouvelle intéressante pour ma pauvre personne. « Toujours pas de nouvelles de ton copain, là ? je le questionne finalement. Il secoue la tête. « Je ne fais que l'appeler depuis hier soir. Il ne répond pas. » « Pas la peine d'en faire toute une histoire tu sais, c'est lui qui loupe son voyage, pas toi. D'ailleurs, pourquoi t'es pas encore parti avec Blondie ? » Parce que c’est vrai que c’est bizarre. Ils restent au labo en faisant les cents pas en compagnie de leurs Pokémon, l’air impatient, mais ils n’ont pas mis un seul pied dehors. Avouez que c’est louche. Tcheren (Oui, Keteleeria a crié son nom lorsqu’elle a eu besoin d’aide pour faire prendre une douche à sa bestiole insomniaque, donc je m’en souviens maintenant) esquisse un sourire amusé. « Blondie ? -Oui ben c’est bon, j’oublie toujours son prénom… -Elle s’appelle Bianca. -C’est pareil. Puis Blondie, ça lui va mieux. -Admettons. -Quand tu auras fini de te foutre de ma gueule, tu pourras répondre à ma question? » Il remonte ses lunettes et s’étale un peu plus sur son fauteuil sans même chercher à nier. « Le professeur Keteleeria, déclare-t-il enfin, a acheté trois accréditations de Dresseur permettant d’obtenir la carte et le kit de départ nécessaire à un bon début de voyage initiatique… -Ouais, jusque-là je te suis. Tu peux en venir au fait ? J’ai l’impression que tous les Unysiens ont la manie de tourner autour du pot, c’est très agaçant. -Si j’étais aussi catégorique, je dirais que tous les Sinnohiens ont mauvais caractère. -Très drôle. Bon, ces accréditations ? -Elles sont limitées. -Je sais bien ! » je réplique. Je travaille avec un prof Pokémon aussi hein, je suis quand même un minimum renseignée ! S’pas un type dont la seule ambition est de péter la gueule à des Pokémon qui va m’apprendre mon travail ! Tcheren (C’est que ça va finir par rentrer !) parait légèrement désarçonné. « Et bien alors, pourquoi poses-tu la question ? » Parce qu'il te manque des neurones. « Parce que, je réponds le plus poliment possible, t’as qu’à utiliser ton accréditation maintenant, Blondie la sienne, et Keteleeria garde la dernière pour l’année prochaine. Il n’y a pas de date de péremption, il me semble ! Heureusement d’ailleurs, parce que ça coûte sacrément cher ce bazar. -Vous pouvez faire ça à Sinnoh ? » Il me dévisage de sous ses lunettes, un air de profonde perplexité sur son visage. « Ben, euh…Ouais. Pourquoi ? Puis honnêtement je ne vois toujours pas ce qui t’empêche de partir hein. -J’y viens. Ici, pour éviter la surdose de Dresseurs, les accréditations sont vendues en nombre limité une fois par an, fin août, afin que les élèves souhaitant tenter le coup ne partent pas en cours d’année. -Comme partout. -Oui. Mais étant donné que nous sommes bien plus nombreux que les habitants des autres régions, il est interdit de conserver ou d’accumuler les accréditations. Elles doivent être utilisée et le matériel retiré avant la fin d’un délai de deux semaines après l’achat, sinon elles deviennent invalides, ceci afin que tous les jeunes Dresseurs partent en même temps et ainsi que les Centres et les boutiques Pokémon ne soient pas en effervescence toute l’année à cause de différentes vagues d’arrivée. Tout le monde progresse en même temps, il y a donc une période où ils augmentent grandement les effectifs, puis une autre où ces mêmes effectifs partent en vacances lorsque la quantité d’aspirants Dresseurs se réduit après l’échec du plus grand nombre. » Oh. D’accord. « Je vois, l’accré’ de Black va être annulée. Qu’est-ce que ça a à voir avec vous deux ? -Le prof a pris les trois accréditations en même temps. Si l’une est annulée, les autres aussi, c’est le système informatique qui est comme ça. Et il est hors de question qu’on annule notre voyage pour le remettre à l’année prochaine. -Pourquoi ? T’as survécu sans pendant des années, non ? -Oui, lâche-t-il d’un air gêné, mais on…Fin, Bianca et moi on est impatients, et puis… » Il fait une pause, et la réponse m’apparait comme par magie. Comme ça, en un flash ! Parfois je m’épate moi-même. « Keteleeria participe à la Course à la Gloire, c’est ça ? » Il hoche la tête. Je suis trop forte. La Course à la Gloire, évidemment. Un pilier du monde scientifique Pokémonesque. Chaque « professeur » souhaite prouver que sa région produit des champions, et donc offre chaque année une accréditation ainsi qu’un soutien technique et parfois financier à des personnes qu’il pense voir arriver en haut de l’échelle du combat Pokémon, histoire de pouvoir se vanter auprès de ses collègues. Les personnes en question sont souvent mieux équipées que les autres et mieux conseillées, ce sont donc des concurrents sérieux et craints dans le milieu, si bien que la Course à la Gloire est devenue une institution obligatoire chez les scientifiques. Ne pas y participer est une honte, d’après Sorbier, ce qui m’amène à croire que lors de leurs conférences privées ils s’assoient juste autour d’une table avec des verres de vins et comparent leurs champions respectifs. Mais bon, c’est dur de se renseigner là-dessus parce que le terme Course à la Gloire est juste utilisé par les assistants comme moi ou par les gens bien informés comme Tcheren. Les profs appellent ça en général une « simple compétition amicale », et encore, s’ils reconnaissent qu’il y en a une, ce qui n’est pas courant. De vrais gosses, j’vous assure. Bref. « Donc il vous faut une troisième personne qui utilise l’accré’ de Black. -Exact, soupire-t-il, et il affiche soudain une tête d’homme le plus malheureux du monde. Mais personne ne souhaite partir de Renouet ou d’Arabelle en ce moment, du moins pas pour devenir Dresseur, et l’annulation est dans deux jours, alors… » J’éclate de rire. Vu son regard, il est surpris. Hahaha, qu’est-ce qu’ils sont naïfs quand même ! « Q-Quoi ? Ce n’est pas drôle ! -Ecoute…euh..Tcheren, c’est ça ? Bingo !...Pardon. Bref, Tcheren, ça ne t’es pas venu à l’idée d’engager quelqu’un juste pour retirer le matos à la mairie avec la dernière accréditation? La tienne est validée, celle de ta copine aussi, tu payes le type qui t’as bien servi, et il rentre tranquille chez lui. Pas besoin d’un vrai gars motivé pour l’aventure, la loi ne force pas à partir en voyage, même avec une carte Dresseur. Ensuite tu reprends le Pokémon que tu as prêté au préalable et tu te casse d’ici pénard, les mains dans les poches, t’vois truc ? C’est pas compliqué. » Son visage s’éclaire soudain, comme s’il avait une soudaine illumination, mais une voix sur notre droite vient briser tous ses espoirs. « Ça aurait été une bonne solution mademoiselle Meadow, lance Keteleeria en passant de l’eau sur son visage enfin débarrassé des effets du venin de Venipatte, mais il se trouve que ce n’est pas possible. -Pourquoi ? s’étrangle Tcheren dans son fauteuil. -Parce que j’ai déjà dit à mes collègues que trois jeunes gens partaient avec mon aide cette année, avoue-t-elle d’une petite voix. Si je dis que l’un d’eux se désiste, ça va paraître louche et ma réputation va voler en éclat. Déjà que je n’ai jamais vu un de mes champions arriver plus loin que la sixième arène, alors si en plus je commence à me discréditer toute seule… -En même temps avec Red, Green, Cynthia et…Comment il s’appelle, celui d’Hoenn ? Celui qui a failli battre Pierre Rochard ! Brice, non? Fin bref, ça va être dure de faire mieux. » Pourquoi ils me fusillent du regard ? Je ne dis que la vérité, moi ! Tyrans. C’est comme ça que commence toutes les guerres! Avec la censure ! « Mais professeur, tente le jeune Unysiens, si on annule, vous allez être encore plus discréditée, non ? » Un point pour lui. « Il nous reste une carte à jouer avant l’annulation, mon petit Tcheren. » … Euh, pourquoi elle me fixe comme ça, avec son sourire de psychopathe ? Et pourquoi il fait pareil, l’autre, tout d’un coup ? On dirait la tête de Sorbier lorsqu’il me demande de servir de cobaye, lorsque l’assistant qu’il a engagé pour ça se trouve à l’hôpital. Pas bon, en général. « Mademoiselle Meadow, lance la femme en blouse avec le ton doucereux d’un Luxray qui essaye de convaincre une proie qu’il ne lui fera pas de mal, vous pouvez rester bloquée ici un moment, et puis c’est l’occasion de visiter notre belle régi- -Ah non ! je m'exclame. Oh, on se calme ! C’est hors de question ! J’ai pas signé pour aider la veuve et l’orphelin, je vous rappelle, et j’ai déjà fait un voyage qui m’a amplement suffi, alors vous allez mettre votre ego là où je le pense et me foutre la paix, clair ? Puis en plus si Sorbier l’apprend je suis virée, et j’ai vraiment besoin de ce job !» Escrocs ! Salauds ! Hypocrites ! Je savais bien qu’on ne pouvait pas être aussi accueillant juste par charité ! « M-M-Mais enfin, prenez le temps d’y réfléchir ! On ne peut partir en voyage qu’une seule fois dans une région, c’est une nouvelle chance pour vous de devenir Dresseuse… -Je-ne-veux-pas-devenir-Dresseuse !» je lui réponds en appuyant bien sur chaque mot, histoire que ça pénètre la couche d’autosatisfaction qui recouvre son cerveau. Vous avez compris ? Je ne le serai plus jamais ! Et qu’ils aillent se faire voir avec leurs Pokémon et leur concours à deux pokés. « Et si…tente Tcheren. -JAMAIS ! »
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| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Ven 14 Nov 2014 - 18:39 | |
| Chapter two^^ - Chapitre deux:
Chapitre deux, ou comment découvrir qu’une région vous déteste, sisi, c’est possible, la preuve. « Et voici votre carte Dresseur et votre kit de démarrage ! Bon voyage, mademoiselle. -Ouais, merci », je grogne à l’employé de mairie en saisissant les deux objets avant de rejoindre Keteleeria, Tcheren et Blondie, tous assis sur une banquette placée au milieu du hall du bâtiment. Les parents de cette dernière lui ont fait au moins vingt-cinq pique-niques et semblent traverser un pur moment de stress. « Tu as bien tes cookies ? demande d’ailleurs le père. Tu as vérifié ta tente ? Ces imbéciles sont capables de t’en donner une trouée… Et ta trousse de toilette ? Tu as ta brosses à dents, ton peigne ? Celui de rechange aussi ? Bien. Tes vêtements ? Ta gourde ? Et ton sac, tu es sûre qu’il est en bon état, ton sac ? Parce que j’en ai pris un au cas où…Et puis ta- -Papa ! gémit la pauvre fille en jetant à Tcheren et à moi-même des regards mi-gênés mi-suppliants. On a tout vérifié trois fois ! » Nouveau signal de détresse avec les yeux. Hahaha, la blague, elle pense que je vais la sortir de là ? Elle est trop mignonne ! Dommage que ce ne soit pas mon cas. Arceus, si je la recroise souvent au cours du voyage, ça va peut-être être plus drôle que prévu ! Oui parce que bon, la prime promise par Keteleeria après deux semaines de vadrouille me tente bien (Quatre fois mon salaire mensuel, oh yeah !) mais ce n'est pas pour autant que j'y vais avec la motivation d'un chaglam affamé souhaitant attraper le seul Magicarpe de la mare. Certes, dès que le trafic maritime est rouvert je peux m’en aller sans qu’elle m’en tienne rigueur, et je la cite, mais ça reste un nouveau voyage Pokémon, dernière chose que je comptais refaire au cours de mon existence. Sans oublier que le marché n'est valable que si je remporte le premier badge au minimum, donc vous comprenez que. Voilà. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour l’argent quand même. C’est Tcheren qui a eu l’idée de me payer. C’t’un type intelligent, mine de rien. La prof n’avait pas l’air ultra ravie, mais elle a quand même ouvert sa tirelire de scientifique avare et m’a promis une petite prime toute les deux semaines de voyage, dont une grosse la première fois. J’ai accepté, bien sûr, surtout que c’est la solution la plus avantageuse financièrement si je reste bloquée à long terme, m’enfin bon. C’est peut-être pas une bonne idée. J’ai pas dressé de Pokémon depuis un bail, et la dernière fois ça s’est plutôt mal fini. En tout cas ma mission est claire : Crier un peu partout que je suis missionnée par Keteleeria, histoire que si je dois partir rapidement, elle puisse affirmer à ses collègues que j’ai abandonné sans qu’elle-même ne perdre trop la face. En gros, faut que les vieux puissent vérifier ses dires. Je sens que je vais faire suer les infirmières des Centres, moi. « Bonjour, j’aimerai faire soigner mes Pokémon, et vous savez que je travaille pour Keteleeria ? Si quelqu’un vous demande, vous lui dite hein. Ke-te-lee-ria ! » Tout le monde va vraiment finir par me prendre pour une dingue. Youpi. « Bon, fait la prof en prenant soudain un air important. C’est l’heure d’y aller pour vous tous. Vous avez compris comment louer une chambre à un Centre Pokémon ? -Oui professeur, répondons-nous comme des enfants attardés répétant un cours ennuyeux. -Et vous avez bien votre Carte Dresseur, votre plan de la région, votre porte-monnaie avec vos pokédollars et vos Pokéballs ? Ce sont les objets les plus importants. -Oui professeuuur… -Et bien alors vous êtes parés. Prenez le temps d’entraîner vos Pokémon par ici et n’ayez pas peur de dormir à Arabelle ce soir, même si vous aurez l’impression de ne pas avoir avancé : Mieux vaut être trop préparé que pas assez, n’est-ce pas ? Ah, et n’oubliez surtout pas que si vous perdez un combat vous devez donner à votre adversaire le nombre de pokédollars indiqué sur l’écran de votre Pokédex. C’est automatique, donc pas besoin de scanner les Pokémon de l’adversaire, mais faite-le quand même pour remplir vos pages. » Je lève la main, provoquant un haussement de sourcil de la part de Keteleeria. « Et les gens comme moi, qui n’ont pas de Pokédex ? Parce que Blon…Bianca et Tcheren ont passé le test d’évaluation de Chen pour obtenir le leur, mais ils sont surement les seuls de la région. -Ceux qui n’ont pas de Pokédex payent aussi, bien sûr. Un logiciel similaire est installé sur leur vokit lorsqu’ils valident leur accréditation. C’est pour cela que je vous ai demandé votre Pokémontre tout à l’heure, vous vous souvenez ? » Ah, tout s’explique ! Je pensais qu’elle voulait juste fouiller mon répertoire en quête de numéros intéressants. « Comment il marche, ce logiciel ? demande Tcheren, intéressé. -Les puces placées dans les appareils électroniques des deux Dresseurs se captent et s’envoient des données, comme le nombre de combat gagnés ou perdus par chacun. Elles déterminent donc l’expérience du Dresseur adverse et ainsi quel est le prix d’une victoire contre lui…Mais ce n’est pas le sujet ! Essayez juste de ne pas oublier de payer, d’accord ? L’autre Dresseur n’aura qu’à porter plainte contre vous si vous ne le faite pas, et puisque son logiciel aura capté le vôtre, la police sera en mesure de découvrir votre identité et ainsi de vous envoyer une amende via P.C. Suis-je claire ? » Nous hochons tous la tête, et elle reprend soudain un ton plus joyeux. « Parfaaait ! Oh, je suis toute excitée à chaque fois…Bon courage à tous, et n’oubliez pas d’envoyer des nouvelles, d’accord ? Profitez bien du voyage ! » Cela doit être sensé clore la séance, parce que Blondie part faire un câlin à ses parents et que Tcheren va voir les siens, restés un peu en retrait. Je m’apprête donc à sortir la première lorsque la prof m’interpelle : « Mademoiselle Meadow, je dois vous parler. » Argh. « Qu’est-ce qui ce passe ? -Avez-vous votre titre de séjour ? -Dans mon sac, oui. Un problème ? -Il vous faut savoir que ce titre ne permet normalement que de se déplacer librement à Unys, et non d’y résider. Cependant, puisque vous partez en voyage Pokémon, la loi accepte que vous restiez dans la région autant de temps que vous le souhaiterez, du moment que vous vous soumettez au règlement en vigueur lors de ce genre de situation. » Un règlement ? Quel règlement ? Je déteste les règlements, surtout ceux annoncés par les hommes ou femmes de science. « Et qu’est-ce qui est en vigueur, dans ce genre de situation ? je grince. -Les Dresseurs ont l’autorisation d’attraper autant de Pokémon qu’ils le jugent nécessaire, vous le savez. Cependant, afin de ne pas éparpiller la faune en cas de départ du Dresseur étranger pour sa région d’origine, une loi a été créée par le Gouverneur d’Unys. Elle vise à empêcher les visiteurs de trop déranger l’écosystème en ramenant des espèces de notre Etat dans le leur. -Et donc c’est quoi, cette loi ? Vous savez professeur, je suis fatiguée de toujours devoir attendre vingt ans pour une simple information. -Pour faire court, reprend Keteleeria en ignorant ma remarque, il vous est interdit d’attraper tous les Pokémon que vous voudrez. Un seul par route, et le premier que vous verrez, sans pouvoir faire votre choix. S’il s’enfuit ou que vous n’en voulez pas, tant pis ! » Ahahaha, la blague ! Trop drôle ! J’y croirais presque ! … ‘Tendez… S’pas une blague, c’est ça ? « Euh…Vous êtes sérieuse, là ? -Très sérieuse. Des caméras sont posées partout dans Unys pour assurer la sécurité des citoyens, mais elles sont également utilisées par la police pour repérer les contrevenants, vous comprenez ? -Bonjour la vie privée… -Pardon ? -Non, rien, je soupire. Comment ils font pour savoir que je ne suis pas d’ici ? -Je vous ai inscrite dans les fichiers. Vous connaissez la reconnaissance faciale ? -C’est bon, je viens de Sinnoh, pas de Kanto. Et j’ai compris l’idée, ne vous en faites pas, j’ajoute en voyant son air ennuyé. Un Pokémon par route, le premier que je vois ou rien…Je peux y aller, maintenant ? Ou vous avez autre chose à me dire ? -Non, j’ai fini, bon voy- -Super, ciao ! » Et je sors du bâtiment, un sac d’occasion fourni par la mairie sur l’épaule et une carte Dresseur dans une poche de mon jean. Pas que je sois pressée, mais j'ai un badge à gagner avant de me la couler douce pendant quelques semaines. *** « Bon, Joris, faut qu’on cause », je lance tandis que l’intéressé sort de sa Pokéball. Le Vipélierre esquisse ce qui pourrait être un haussement de sourcil pokémonesque. « Me regarde pas comme ça, s’pas ma faute. Keteleeria a insisté pour que je donne des surnoms, parait que ça renforce les liens, puis j’ai dû subir une morale de trente minutes lorsque j’ai demandé à quoi ça servait donc j’estime que tu peux supporter ça. Pas envie qu’elle m’engueule par wi-fi si elle apprend que j’ai pas obéis. » Il arbore toujours un air sceptique particulièrement agaçant. « Je te signale que ton copain Moustillon s’appelle Lutin, alors ne te plains pas trop et estime-toi heureux. -Vipé… » Ouais, ça ressemble vachement à « fais c’que tu veux, je m’en fiche de toute façon », mais c’est mieux que rien. « Bien que cela puisse te surprendre, je ne t’ai pas appelé pour ça. J’te l’ai dit, j’avais pas envie d’être Dresseuse –j’en ai toujours pas envie d’ailleurs- et donc va falloir que tu sois cool, d’acc ? Tu fais ton boulot, je fais le mien, on fait comme si on est motivés par cette histoire de Ligue et on attend notre paye. Il me toise de son regard ambré, apparemment peu convaincu. Comme s'il avait le choix. « Marché conclu ? j’insiste. -…Lierre, lâche-t-il finalement, et je prends ça pour un oui. Accordé de mauvaise grâce, c’est vrai, mais un oui tout de même. -Ah, et pour information étant donné que tous les Unysiens sont des racistes fans de lois idiotes, j’ai une contrainte de capture. -Vip ? -Pour faire court, on va sérieusement galérer. » Il hausse les épaules. Les Pokémon savent faire ça ? C’est flippant, limite j’ai l’impression de parler avec un humain normal. Bon, plus petit et irascible que la moyenne, certes, mais un humain quand même. Je balais du regard la rue au milieu de laquelle je me trouve. Renouet n’ayant pas de mairie, nous nous sommes déplacés jusqu’à Arabelle pour récupérer le matos et valider les accréditations. Je dois dire que c’est plutôt joli comme cadre, un peu pommé, mais pas trop non plus. Sympa, quoi. « Bon, je suppose qu’on doit retourner vers Renouet pour attraper un second Pokémon, et pour te tester au passage ? Si on doit encore être en course au bout de deux semaines, autant bien se préparer… -Eli… -On va aller loin dis-moi, avec ton enthousiasme et le mien… -Hé, attend ! » Joris et moi nous retournons vers Tcheren. Celui-ci est accompagné du Gruikui, qu’il a nommé Basalte il me semble, et a la démarche assurée de celui qui a eu ce qu'il voulait. « Je vais y aller bientôt, déclare-t-il quand il ne se trouve plus qu’à quelques pas de ma position. Je voulais juste te souhaiter bonne chance, étant donné que nous sommes un peu des rivaux, dans cette histoire. -Des rivaux ? -Oui, nous partons en même temps du même endroit, alors c'est à celui qui ira le plus loin pas vrai ? -Si tu veux, ouais. Moi, du moment que je peux rentrer à Sinnoh bientôt... -Parfait ! En fait…Nous ne nous sommes pas encore officiellement présentés ! Je suis Tcheren, ajoute-t-il en tendant la main. -Ce n’est pas comme ça qu’on fait. » Il me lance un regard surpris, le bras toujours tendu. M’a pas l’air bien au courant des usages en vigueur dans les villes de plus de dix habitants, lui… « Pour se présenter, je lâche finalement, on donne son prénom et son nom, pas seulement un seul. » Son sourire me fait comprendre que je me suis gouré. « Quand on est un Dresseur, on peut effacer son nom de famille. La plupart le font et ne se présente qu’avec leur prénom et leur ville d’origine. Sur ma carte, il est juste marqué Tcheren, et quand on me demandera mon identité je dirai Tcheren de Renouet. C’est plus simple, je trouve. » C’est vrai que bon. Je ne connais pas le nom de famille de Red, Peter et Cynthia, qui sont pourtant les Dresseurs les plus connus. A la limite il y a Pierre Rochard et Green Chen, mais c’est tout il me semble... « Tu sais, je commence à avoir des crampes… » Je lui accorde un sourire et finit par lui rendre sa poignée de main. Un « rival » comme il dit n'est pas une chose qui me tente particulièrement, j'ai suffisament de mal à dresser des Pokémon sans qu'un Dresseur me mette la pression, mais qui sait. Entre rivaux, il y a une certaine entraide, non ?...Je suis quelqu'un qui aime bien avoir des alliés, et des alliés, c'est exactement ce qui me manquait jusqu'à présent. Reste à savoir ce qu'il vaut dans ce rôle. «Meadow, de Rivamar. -Meadow ? s'étonne l'Unysien. -Oui, bon, c'est mon nom de famille, mais j'ai le droit de choisir comment je me présente non ? -Tu te présentes avec ton nom de famille ? -Pourquoi, ça te dérange ? -Non, c'est juste étonnant. -Pour faire court, mes parents ont jugé utile de m'annoncer qu'ils me détestaient le jour de ma naissance, et ceci de façon définitive . -C'est à dire ? Allez, crache le morceau, je me moque pas, promis ! » Mon œil. Il a une tête à jouer la personne compréhensive alors qu'il se fout silencieusement de votre gueule. Je me méfie. -Omnginmne, je marmonne finalement. -Pardon ? -J'ai dis : Omnginmne ! -Je suis désolé mais je... -Ombeline ! Je m'appelle Ombeline, merde ! -Ah. C'est..c'est joli ! -Tu parles. -Non, non, je suis sincère ! C'est original, mais c'est joli ! -Arrête. Sérieux, j'ai une tête à m'appeler Ombeline ? » Il me dévisage quelques secondes, puis remonte ses lunettes sur son nez et baisse les yeux. « Euh...Je ne vois pas ce que...Erm...Pourquoi tu n'aurais pas une tête à s'appeler comme ça ? -Laisse tomber. Et vire ce sourire de ton visage. -Quel sourire ? » Je vais le taper. Je vous promets que je vais le taper. Et peu importe s'il fait une tête de plus que moi ! « Bref...ose t-il finalement quelques secondes plus tard en abandonnant sa contemplation du sol. Je t'appelles comment, alors ? -Meadow, ou bien Line si tu préfère. -Parfait. Alors, à bientôt, Line ! -C'est ça. » Et il s'éloigne le mains dans les poches, me laissant de nouveau seule avec mon Vipélierre. Grosse éclate en perspective. « Joriiis ? -Viiip ? -Très drôle. -Li. -Bref. Je disais donc : En route ! Pas envie de rester trente ans ici, on passe par la route 1, je regarde ce que tu sais faire, j'attrape un autre Pokémon et on se casse avant de revoir Keteleeria.» Il semble étrangement heureux à cette idée, ce qui m’amène à croire que nous sommes sur la même longueur d’ondes à propos de la scientifique. Equipe : Joris, Vipélierre nature Hardi, niv.5
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| | | Koukin
Écrivain
Nature : Prudent
Exp : 186
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 17 Nov 2014 - 17:00 | |
| Excellent nuzlocke ! Univers très bien construit, personnages élaborés qui restent en tête, beaucoup de détails qui enrichissent ton récit, un style fluide...c'est plutôt rare de voir des nuzlockes écrits de cette qualité, même ici. Tu peux être sûr que je vais suivre le tien et t'encourager du mieux que je peux ^^ |
| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 17 Nov 2014 - 17:56 | |
| Un mot: Woah. Si ça c'est pas du compliment! Qu'est-ce que je peux dire à part un très grand merci? Je suis ravie que ça te plaise, ravie de savoir que le scénario n'est pas trop tiré par les cheveux pour le moment, que le style n'est pas trop lourd...Ouaip, merci beaucoup d'avoir commenté, ça fait super plaisir!
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| | | Krehion
Dresseur
Nature : Discret
Niveau : 29
Exp : 776
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 17 Nov 2014 - 19:06 | |
| Coucou ! J'ai lu tes deux chapitres ce week-end mais j'avais pas eu le temps de commenter. Je rejoins Koukin, t'as vraiment un style agréable à lire et on a envie de connaître la suite. J'espère que tu vas mener ce projet jusqu'au bout ! |
| | | Sébouss
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 25
Exp : 4535
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Mer 19 Nov 2014 - 13:32 | |
| Koukin a dit ce qu'il y avait à dire. Ton récit est plaisant et donne envie de connaître la suite. La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Mer 19 Nov 2014 - 16:35 | |
| Ow, vous êtes trop gentils les gens! C'est malin, je sais pas comment vous dire merci du coup T.T Disons, trois commentaires, donc troisième chapitre? - Chapitre trois:
Chapitre trois, ou comment une petite balade de santé s’est transformée en meeting ennuyeux sur l’écosystème. Route 1, le chemin des fraises des bois. Je n’invente rien, c’est marqué sur le panneau. Pas que je m’intéresse grandement aux panneaux de bois en général, mais bon, celui-là me fait marrer. C’est que fin été il n’y en a plus des masses, de fraises des bois, donc au final ce truc ne sert à rien si ce n’est agacer les honnêtes gens en attirant leur attention autre part que sur le chemin, afin qu’ils se fassent attaquer par la faune locale. Complot du gouvernement pour réduire la population, peut-être. « Vip ! » L’appel de Joris me tire de mes pensées, je me tourne donc vers lui, et là, surprise. Un Pokémon que je n’ai vu que dans les dossiers de Sorbier lui fait face en aboyant joyeusement, l’air pas agressif pour un poké et la queue fouettant l’air. Un…Ponchiot ? Oui, je crois que c’est ça. C’t’une version Unysienne de Caninos, en fait. « Celui-là vient avec nous! je lance au Vipélierre, resté stoïque devant l’enthousiasme du Pokémon sauvage. Mets-le à terre, j’apporte la Pokéball. Après avoir questionné Joris, j’ai découvert qu’il connaissait très peu d'attaques offensives pour le moment. Mais bien que sa force puisse être…disons, contestable, il est rapide et agile, comme il me l’a montré quelques mètres plus haut lorsque je lui ai demandé une démonstration contre un ennemi invisible. Donc vous imaginez bien que, bon, il n’a aucun mal à foncer dans le Ponchiot et à lui donner un coup de queue entre les yeux, avant de le percuter à nouveau et de l’envoyer faire un câlin à une souche. Autant dire que la bestiole, qui pensait manifestement qu’on était là pour une petite fête entre amis, n’a pas compris ce qui se passait et s’est très gracieusement écrasé par terre sans avoir pu porter un seul coup. Le Vipélierre ayant fini son boulot, je m’approche jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que quelques pas entre moi et le Ponchiot à terre et lâche la Pokéball sur sa tête. Que voulez-vous, le lancer n’a jamais été mon fort et j’ai pas envie de prendre de risque…Bref, le corps disparait dans un éclair blanc, puis plus rien. Quelques maigres à-coups secouent l’objet bicolore, mais c’est tout, le Ponchiot entre dans l’équipe avec un joli « cling ! » qui tinte à mes oreilles. Bingo ! « Bien joué Jo’. -Lierre, répond l’intéressé, l’air à peine concerné. -C’est ça, frime. Bon, euh…Tu sais si c’est un mâle ou une femelle, toi ? J’ai pas d’application pour ça dans ma montre, et j’ai pas tellement envie de voir par moi-même. » Il hoche la tête. Bonne nouvelle. « C’est un mâle ? » Nouvel acquiescement. Je m’étonne moi-même, parfois. « Ok, cool. Alors présentons-nous, pas envie de perdre trop de temps. » Je ramasse la balle et appuie sur le bouton, laissant apparaître un Ponchiot couvert de mousse suite à sa chute sur le sol. Il nous dévisage, cette fois un peu plus méfiant, ce que je comprends. Après tout on vient de le tabasser sans raison, ça peut éventuellement nous désigner comme des ennemis, voir des tarés avides de sang et de violence. En tout cas il est plutôt bien bâti pour un Ponchiot, d’après ce que j’ai lu sur l’espèce, et a le poil assez clair, ce qui explique son aspect innocent. Les boules de poils crèmes, ça a toujours l’air innocent…Jusqu’à ce que ça vous bouffe la main. Demandez à mon voisin à Sinnoh, il ne vous dira pas le contraire : un jour, son Miaouss l'a presque éborgné ! « A partir de maintenant tu fais partie de l’équipe, je lui explique en faisant demi-tour vers Arabelle. Joris ici présent t’expliquera le but des deux semaines qui viennent, parce que pas envie de me répéter, mais t’inquiète je note sur un carnet où je t'ai trouvé et je te relâche au bout de ces deux semaines, ou un peu après si je ne peux toujours pas retourner chez moi. Tu fais ce que je te dis quand je le dis, et tout se passera bien…Ah, et à titre informatif, tu t’appelles Larry. » Je vois le Vipélierre lever les yeux au ciel. « Et pas de commentaires. Larry c’est le nom d’un de mes cousins éloignés ! Un gamin avec des yeux grand comme Sinnoh tout entier et qui peut convaincre un Keunotor d’agir comme un Gravalanch rien qu’en versant une larme et en geignant un peu. Un véritable tyran en devenir, m’enfin bon, ça reste plutôt glorieux comme nom, alors il a intérêt à s’en satisfaire. Pas vrai Larry ? » Le Ponchiot lève un regard pétillant vers moi, lance un nouvel aboiement que certaines personnes, faibles et influençables, pourraient qualifier d’adorable et commence à gambader autour de mes jambes après s’être fait sèchement rembarrer par Joris, apparemment peu enclin à jouer avec lui. Bon. J’ai gagné un Pokémon de compagnie. Reste plus qu’à l’entraîner pour en faire une machine de guerre.
***
Nous étions en vue d’Arabelle lorsque Larry m’a rapporté quelque chose. Il s’était éclipsé quelques minutes auparavant –ça avait été des minutes extrêmement calmes, du coup- et finalement, ben, il est revenu avec une ball. Pas une simple Pokéball, non ! Une Hyperball ! Une vieille, si on en croit la peinture écaillée qui la recouvre, mais ça reste une Hyperball. Puis c’est que c’est cher dans le commerce ces machins-là, alors vous pensez bien que je l’ai gardé. J’suis pas folle. Larry doit avoir un sacré flair, alors j’ai décidé de le garder hors de sa Pokéball. S’il me rapporte d’autres trucs du même genre je peux rapidement faire des économies, et peu importe où il les trouve : Les gens n’ont qu’à faire attention à leurs affaires ! Quant à Joris…J’crois qu’il s’en fiche, en fait. Il a dégagé deux-trois Ratentif de la route, plus quelques Ponchiot, mais en dehors de ça j’ai l’impression de marcher uniquement avec Larry. Un vrai fantôme, ce Vipélierre, mais du moment qu’il remplit sa part du contrat je ne vois pas pourquoi j’irai lui demander d’être plus sociable. Pas comme si j’allais passer le reste de ma vie avec lui, après tout ! Bref, je suis donc arrivée à Arabelle plus chargée que je ne l'étais auparavant, quoique ce ne soit pas vraiment flagrant. Puis je ne vais pas dire que mon sac est hyper lourd non plus. Une tente de toile à montage rapide, deux sandwichs, un paquet de chips, une gourde et une carte, ça pèse pas des tonnes, alors je vais pas me plaindre. Même si ce vieux sac à bandoulière me sort déjà par les yeux. Nan mais c'est vrai, on dirait qu'il a déjà servi à environ quarante-cinq dresseurs ! Ils pourraient donner du matériel neuf, quand même ! C'est vrai que bon, généralement ceux qui partent en voyage Pokémon sont assez riches pour s'offrir un sac à dos, mais j'estime qu'on pourrait penser aux pauvres et prévoir des stocks de dépannage. Et des sacs de couchage. Je veux pas dire, mais si je suis encore ici en hiver -ce qui serait vraiment flippant!- je vais sérieusement me les peler dans ma petite tente ! « Ponch ! -Comment ça, « Ponch » ? je demande à Larry qui s'est mis à renifler. Evidemment, il ne me répond pas. Mais il se met à gravir un escalier comme s'il avait Giratina aux trousses, et forcément, je suis obligée de lui courir après. Manquerait plus que je perde mes Pokémon, moi ! « Larry ! Au pied ! Au pied, j'ai dit ! » Mais cette saucisse à pattes était encore un Pokémon sauvage il y a à peine un quart d'heure, alors vous pensez bien qu'il se contrefout de mes cris et continue de filer comme un Sapereau. Et qui c'est qui doit se taper tous les escaliers et les pentes d'Arabelle, hein ? C'est Bibi ! Franchement, qui a eu l'idée de faire de cette ville un parcours santé catégorie master ? Sans oublier que je ne peux même pas compter sur Joris, parce que cette ordure s'est posé sur un toit tranquillou et me regarde m'étouffer avec de l'air en se marrant. Enfin, je suppose qu'il se marre. J'ai pas que ça à faire de le regarder, surtout que j'ai une tâche crème un peu trop mobile qui est à deux doigts de sortir de mon champ de vision à chaque tournant.
*** Je crois que je vais mourir. Je ne sens plus mes jambes, mes poumons sont en feu, et j'ai l'étrange impression que ma gorge est remplie d'éclat de verre. Ma mère avait peut-être raison en parlant des cours de sport : « Je sais, ça parait inutile comme ça, mais je t'assure que quand tu auras des gosses tu regretteras d'avoir séché ! » D'ailleurs, en passant, comme ça, est-ce qu'un enfant cours plus vite qu'un Ponchiot ? Que je me fasse stériliser avant de faire une connerie. « Larry, pitiééé...Stooop... » Je déteste cette région. Je déteste cette ville. Je déteste les Pokémon. Je déteste Keteleeria. Je déteste le vendeur de bouffe qui a refusé de me faire un prix « voyage » parce que ma nationalité est marquée sur ma carte Dresseur et que c'est un gros raciste. Je déteste la course à pied. Je déteste ces baskets que je dois changer depuis des mois parce qu'elles sont trop petites. Je déteste Sorbier qui m'a envoyé dans ce trou paumé. Et pour finir, je déteste ma viiiie... « Chiot ? » Je lève la tête. On dirait que tomber à genoux à marché, Larry s'est arrêté. Ah, non. C'est pas ça. Il a juste trouvé une potion périmée qu'il vient me mettre sous le nez en remuant la queue. « Je te hais. -Pon ? » Je me relève quand même, j'ai un minimum de dignité, et prends la bouteille pour vérifier la date de péremption. Parait que ça peut encore servir un mois après le jour indiqué, alors tant qu'à faire... « Ok, ça marche, t'as de la chance, je grince en fourrant l'objet dans mon sac. Si ça n'avait pas été le cas, je t'aurais tranformé en paire de gants. » La paire de gants en question aboie joyeusement. Quelque chose me dit que ma machine de guerre, je vais l'attendre un bon moment. « Et Joris, il est passé où ? -Vip, lâche l'interessé en sautant à mes pieds, l'air toujours aussi motivé. -Merci de ton aide, hein. » Il hausse les épaules. Vive la communication Dresseur/Pokémon ! Et puis forcément, vu que le monde me déteste aujourd'hui, un type déguisé en chevalier me bouscule en gueulant qu'il est en retard et que son patron va le défoncer. Arabelle organise une fête médiévale ? Attendez... Je crois que... Oui oui, c'est ça. C'est moi ou il ressemble vachement aux terroristes de Volucité ? ... Oh, de toute façon c'est pas mon problème, c'est celui de la police. Quoique. Ils sont nombreux quand même. Postée du haut de mon escalier je vois très bien un petit rassemblement en contrebas, et les spectateurs qui observent la scène semblent fascinés par ce que leur dit le mec au milieu de tout ce bazar. Pour lui, pas de costume gris et informe mais une sorte de cape qui ressemble aux vêtements que portaient les anciens seigneurs d'Unys. La modestie ne doit pas être sa qualité principale. Et oui, j'ai suivi mes cours d'histoire internationale. Vous êtes jaloux, hein ? Avouez, personne n'a jamais écouté ce truc. Moi, si. Me regardez pas comme ça, j'avais toujours zéro en sport, alors je compensais ! Bref. Monsieur modeste continue son speech. « C'est pourquoi les Pokémon doivent retrouver la liberté ! Nous autres, humains, n'avons nul droit de les emprisonner à des fins personnelles, alors qu'il s'agit d'être vivants conscients et dignes de respect... » Je coupe le son. Encore un écolo. Quand est-ce qu'ils vont comprendre que si on libère les Pokémon, c'est toute notre industrie qui va tomber en ruine ? Comment on fait pour les centrales, si les Pokémon électriques ne sont plus là ? Et les entreprises du bâtiment, sans leurs Machopeur, qu'est-ce qu'elles deviennent ? Les déménageurs sans leurs Vigoroth ? Et si les enfants ne partent plus en voyage, où est-ce qu'on trouvera les profs nécéssaires à tous ces nouveaux élèves ? Ce serait la pire crise qu'on ait jamais eu ! Le chômage ! Les émeutes ! Je préfère encore la version du gouvernement, qui dit qu'ils veulent juste détruire la démocratie et mettre un taré à la tête de la région. Au moins, ils nous font pas chier avec des bons sentiments et des idées puériles. Je m'apprête donc à quitter Arabelle, parce que j'ai pas que ça à faire quand même, faut pas abuser sauf que vous pensez bien que le destin s'acharne et qu'un truc violet me tombe dessus. A vrai dire, je commence lentement à penser que cette Région cherche à me tuer. « AAAH ! Maisqu'est-cequec'estJorisenlèvemoiçaLarrypitiésilvousplaitjevaismouriraaaah ! » Une liane de mon Vipélierre passe devant mes yeux et doit s'enrouler autour de mon agresseur, parce que je sens celui-ci se crisper. Comprenez par là que des griffes se plantent dans mon crâne et que j'ai l'impression qu'on essaye de m'assassiner. Joris, remarquant sans doute qu'il n'aide pas des masses, ramènent ses lianes à lui puis décide de se lancer au corps à corps et commence à m'escalader. Quand à Larry, à part aboyer à m'en péter les tympans, il ne sert pas à grand chose. « Mais enfin lâche-moi espèce de Limonde atrophié ! Lâche-moi ! » je grince en gémissant de douleur. Vous comprenez que je suis un peu surprise lorsque les griffes se rétractent et que mon agresseur descend de ma tête, en évitant manifestement Joris car celui-ci siffle de façon peu commode. « Veuillez excuser Angélique, déclare une voix. Je lui ai demandé de vous retenir le temps de vous rejoindre, mais je ne pensais pas qu'elle recourrait à ce genre de chose. Je prends le temps de vérifier que je n'ai perdu aucune partie de mon corps dans l'affrontement, puis lève les yeux et découvre un jeune homme à quelques pas de moi. Sur son épaule se trouve une sorte de Chaglam au regard mauvais. Et il a les cheveux verts. Le type hein, pas le Pokémon. Par Arceus, comment peut-on en arriver là ? Quel tordu a pu créer une teinture verte pour les cheveux ? « Angélique ? Je gromelle finalement, une main toujours plaquée sur mon crâne meurtri. Vous devriez penser à changer son nom. Puis vous êtes qui, d'abord ? Qu'est-ce que vous me voulez ? » Je lance un regard à Larry, qui grogne toujours contre le Pokémon adverse, puis à Joris qui dévisage franchement l'inconnu. Mouais. M'ont pas l'air plus en confiance que ça, alors autant rester sur mes gardes aussi. « Elle est un peu farouche, mais ça ne l'empêche pas d'avoir un cœur d'or, réplique l'autre. Et pour répondre à vos autres questions, je m'appelle N, et je viens vous parler. -Haine ? Comme, euh, détester quelqu'un ? -Non, N. Comme la lettre. -Vous vous appellez N, la lettre de l'alphabet ? Sans blague ? Votre mère doit vraiment vous détester ! » je ricane. A chaque fois que je croise quelqu'un dans cette situation, je me sens moins seule. « Ma mère est morte. » Argh. La boulette. « Désolée. Vous disiez que vous vouliez, hrm, parler, c'est ça ? -En effet. Vous êtes le troisième Dresseur de Renouet. -Non. -Pardon ? -Non, je répète, je viens de Sinnoh moi. Le troisième Dresseur s'est fait la malle. -Mais vous avez le troisième Pokémon, et vous partez bien pour un voyage initiatique ? » insiste-t-il. Je vais peut-être éviter de trop le contrarier. « Oui, oui, je suppose qu'on peut dire ça. Pourquoi ? -Etes vous certaine que ce que vous faite est juste ? -Comment ça ? -Faire combattre les Pokémon est une bonne chose, selon vous ? -C'est un sondage ? -Pas du tout. C'est très sérieux. -Aaah, nan, c'est bon, j'ai compris ! Vous faites partie de ces types tarés, là! -De ces... ? -Gens déguisé, en bas. -Ah, je me disais aussi. Alors oui, c'est le cas, mais ils ne sont pas déguisés : Ils portent juste l'uniforme de la Team Plasma. » Oh, d'où le « P » stylisé sur les banderolles ! Très esthétique, d'ailleurs. « La Team Plasma ? -Oui. Il s'agit d'une organisation combattant pour l'égalité entre humains et Pokémon. -Bel objectif. Bon courage, euh... » Il s'appelle comment, déjà ? ... Tant pis. « Bref, je reprend rapidement, ravie de vous avoir rencontré, salut ! » J'ai déjà fais trois pas lorsque sa voix retentit. « Minute ! -...Un problème ? -Tu n'as pas répondu à ma question. -Ah non ? -Je veux combattre contre toi. -Ah oui ? -Pour voir si les Sinnohiens traitent mieux leurs Pokémon, où s'il faudra également intervenir chez eux. -Ah bon ? -Angélique, griffe le Ponchiot ! -Ah ou-...Quoi ? M-Mais non ! Larry ! » Trop tard. Le Chagripan (Sorbier m'a parlé de ces voleurs en puissance une fois, c'est bon, je m'en souviens) s'est déjà élancé sur mon pauvre Larry et roule avec lui dans la poussière. Pouquoi je tombe toujours sur des dingues quand je me balade en ville, hein ? Pourquoi ? « Mais t'es complètement malade ! je hurle en oubliant le vouvoiement au passage. D'habitude, quand on commence un combat, on prévient ! -Où est la différence entre combattre avec ou sans règles ? Cela reste cruel. -On parie? Jo', défonce-moi cette bestiole ! » Le Vipélierre n'attend pas plus et bondit en avant. Ses liane s'enroulent aussitôt autour de la taille du félin, et il l'envoie violemment balader contre une poubelle. Mon Ponchiot en profite pour se redresser : ses flancs sont converts d'éraflures, mais elles n'ont pas l'air graves, heureusement. « Angélique » se relève aussi en feulant, mais elle fait désormais face à deux adversaires, dont un qui siffle dangeureusement. Moi qui pensais que les Vipélierre avaient un capital intimidation peu élevé, je vais devoir réviser tout ça...En tout cas truc secoue la tête et le Chagripan abandonne le combat pour retourner se percher sur l'épaule de son Dresseur. « Ainsi, malgré ta région d'origine, tu es semblable à ces jeunes gens de Renouet. C'est bien triste. » Je suis d'accord. Ressembler à Tcheren, O.K, je survivrai, mais à Bianca ? C'est vraiment pas sympa de sa part. «La violence semble être votre seul avenir, continue-t-il néanmoins. Et les Pokémon sont justes les outils qui vous permettent d'exprimer cette violence sans en subir de conséquences. -Personnellement, je trouve que ton Chacripan a été vachement plus violent que Joris hein. -Il est donc de mon devoir de vous ouvrir les yeux sur les atrocités que vous commettez. -Au sens littéral ou au figuré ? Parce que si tu balance des Pokémon enragés à tous les gens que tu croises, on peut se poser la question. -Il faut que je vous prouve que les Pokémon sont des êtres vivants qui méritent votre considération à tous, et que les enfermer est inhumain. » J'ai la désagréable impression qu'il se fiche royalement de ce que je dis. « Et si pour cela je dois employer la force, je le ferais, car c'est la seule chose que cette société connaissent. -D'accord. Et sinon, le transport maritime va être rétabli quand ? Parce que je rentrerai bien chez moi, en fait. -Les autres régions ne comprendront pas. Il faut isoler Unys pendant quelques temps, afin de nous préparer aux interventions extérieures qui souhaiteront mettre à feu et à sang notre nouveau monde. Quelques mois peut-être, si tout se passe bien. -Je vais être bloquée ici plusieurs mois?! -Au revoir, Dresseuse. Puisse-tu un jour comprendre mes paroles.» Et sur ce, il s'éloigne d'un pas rapide en me laissant là. On dirait qu'on vient de boire un thé ensemble, alors qu'il vient de briser la vie. « Mais je les ai comprises, tes paroles! je me mets alors à hurler en courant derrière lui. Je veux pas rester ici pendant des mois! Pitié! Hé, Haine, me laisse pas là, s'teuplais! J'ai des dettes ! Ils vont saisir tout ce qui me reste ! Sorbier va me renvoyer ! Revieeens ! » Mais il me distance je ne sais comment et disparaît au détour d'une ruelle. Même ses copains en costume ont fichus le camp ! De fait, je que me retrouve à nouveau seule avec Joris et Larry, avec le premier qui me regard étrangement -je lui fais pitié, peut-être?- et le second qui lèche ses entailles. Je décide donc d'aller faire un tour au Centre Pokémon. Histoire de le soigner, puis de boire un chocolat chaud...Parait que c'est bien pour combattre la déprime.
Equipe : Joris, Vipélierre nature Hardi, niveau 8 Larry, Ponchiot nature Hardi, niveau 8
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| | | Koukin
Écrivain
Nature : Prudent
Exp : 186
| | | | Iloufilm
Dresseur
Nature : Gentil
Niveau : 30
Exp : 433
| | | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Mar 25 Nov 2014 - 19:13 | |
| Haha, contente que les dialogues plaisent, je crois que c'est ce que je préfère écrire^^ Quant à mener ce projet à terme...Pour le moment j'aime beaucoup le développer, j'ai pas mal d'inspi, l'intrigue est toute prête, donc oui, je compte le finir, sauf cas de perte de motivation totale /o
Désolée de ne pas avoir pu répondre aux commentaires plus tôt, ma connexion a pas mal ramée ces derniers jours, mais là ça devrait être réparé^^ |
| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 1 Déc 2014 - 16:21 | |
| Le quatrième chapitre est arrivé! - Chapitre quatre:
( Chapitre 4, ou comment comprendre que non, décidément, on n'aime pas les forêts. C'est quand même dingue, ça. La municipalité pourrait penser à faire tondre l'herbe sur les voies publiques ! Non mais sérieusement, regardez-ça, je ne vois même pas mes pieds ! Cette saleté m'arrive au dessus du genou ! Et ils appellent ça une route ! Une route, par Arceus ! A Sinnoh, même dans la campagne la plus profonde on appelle ça un sentier à travers bois, et encore ! Une route, c'est goudronné, c'est sécurisé, et on a pas de branche qui frappent le visage à chaque pas ou d'ortis qui piquent les chevilles ! Il y en a ? C'est pas une route alors, point. Et puis qu'est-ce que je fous là moi, d'abord ? Qu'est-ce que je fous là, en forêt avec juste un tee-shirt sur le dos et un sac troué ? J'aurais du refuser le voyage et rester au labo de Keteleeria, au chaud, tranquillement, et attendre que le trafic maritime soit rétabli. J'aurais du, j'aurais du, mais non, madame veut de l'argent, madame ne veut pas s'ennuyer, madame se disait que ce ne serait pas si terrible... Tu parles ! Puis j'ai jamais su lire une carte moi, en plus. Ce fil bleu, là, c'est sensé être une rivière pas vrai ? Alors pourquoi je l'ai pas croisé, hein, pourquoi? En plus, techniquement je dois être aux portes d'Ogoesse alors que je suis toujours en pleine cambrousse, c'est dire. Avec le bol que j'ai, j'ai du me tromper de direction. Même pas une route de parcourue, et je suis déjà paumée ! Si je ne suis pas la pire voyageuse de l'histoire, j'aimerais bien rencontrer celle qui détient la palme, histoire de rigoler un bon coup. Mais c'est la faute de Larry, aussi ! S'il ne s'était pas mis à courir après des feuilles mortes, j'aurais pas quitté le chemin balisé et on en serait pas là ! «Si l'un de vous a une idée de là où on est ou de comment on rejoint la civilisation... » Joris ne répond pas et se contente de lancer un regard noir au Ponchiot. Le soutien entre coéquipiers est quelque chose d'important, parait-il... Quoique Larry ne semble pas atteint plus que ça, parce qu'il se met à caracoler au milieu des arbres en poussant des aboiements joyeux toutes les deux secondes. « Super, merci de votre aide », je grince en me posant sur une souche pour étudier un peu mieux la carte. Ce qui n'est pas simple, vu que c'est une reproduction globale du sud de la Région et donc que les détails des routes sont en tout petits. « Alors si on est parti plein est à partir de cet embranchement là ça veut dire que...Que...Attendez, on est bien parti plein est ? » Joris hausse les épaules. En même temps, comment vous voulez que je sache où aller si j'ai pas de boussole, hein? Plein est, plein ouest, ils sont marrants eux...Encore si j'avais eu le logiciel GPS pour Pokémontre, j'aurais pu y arriver, mais j'ai pas réussi à le faire installer avant de partir donc bon. Apparement je vais devoir faire avec cette fichue carte papier, et vu que moi et l'orientation on a jamais été bonnes copines, ça risque d'être drôle. « Larry, tu sens rien qui pourrait nous sortir de là ? » je demande finalement en admettant ma défaite. Rien ne me répond, et quand je me tourne vers mon Vipélierre celui-ci est monté sur une branche et balaye la forêt du regard. « Roh, on l'a encore perdu ? » Ce Pokémon est vraiment intenable ! Je vais finir par le garder dans sa Pokéball, parce que ça commence vraiment à devenir chiant ! Et puis nous l'entendons. Un « Chiot ! » plaintif, suivi d'un grondement sourd. Joris réagit le premier. Il bondit de son arbre et s'élance sur la gauche, filant entre les racines et les herbes comme un Linéon. Pour ma part j'essaye de le suivre, et même si ma progression est ralentie par des buissons, des arbres et autres conneries du genre, je m'estime assez rapide parce que j'arrive à peine quelques secondes après lui. Mon Vipélierre s'est arrêté dans une clairière bordée d'orties, ce qui me fait sérieusement suer, et derrière lui se trouve Larry. Celui-ci paraît indemne, en dehors d'une sale morsure à l'échine et de quelques griffures au flanc, donc j'ordonne à mon cœur de reprendre un rythme normal et me concentre sur l'agresseur de mon Ponchiot. Il s'agit d'un Ratentif au regard mauvais et au pelage sombre, montrant des dents démesurées à un Joris sifflant de colère. Ce dernier s'est manifestement interposé entre les deux adversaires, et vu l'état de Larry je doute que ce soit lui qui ai eu l'avantage. « Jo', tu t'occupes de lui ? » je lance en tentant de franchir les orties sans dommages. L'interessé ne répond pas mais déploie un Fouet Liane, le regard brillant d'animosité, pendant que le Ratentif recule. Un Ponchiot isolé ne le dérangeait manifestement pas, mais un Vipélierre et sa Dresseuse, il doit se dire que ça va être plus compliqué. C'est seulement au bout de quelques secondes, le temps qu'il me faut pour rejoindre mes Pokémon, qu'il disparaît dans les buissons et que je peux sortir une Potion de mon sac pour en asperger la morsure de Larry. « Franchement, tu l'as pas volé ! Partir tout seul, comme ça... » Le Ponchiot a l'intelligence de baisser les yeux, mais lorsque Joris se détourne de la forêt, sa queue se met de nouveau à battre l'air. Pas longtemps malheureusement, parce que le Ratentif surgit de l'ombre et saute sur le dos exposé du Vipélierre, me fichant une trouille bleue au passage. Oh le salopard ! Les deux Pokémon roulent dans la poussière, mais l'agresseur a l'avantage d'être plus lourd et le combat rapproché est clairement à son avantage. Il plante ses crocs dans l'épaule de Joris sans même que celui-ci puisse répliquer efficacement, entremêlés comme ils sont, puis le plaque au sol et je le vois clairement lui labourer le ventre à l'aide de ses griffes. « Reste-là ! » j'ordonne à Larry, déjà prêt à l'attaque, avant de me redresser et de m'approcher du combat. Et puis je fais la seule chose qui me vient à l'esprit : Je décoche un coup de pied dans le Ratentif et l'envoie bouler plus loin. Le pire, c'est que ça marche. Le Vipélierre se lève aussitôt, le Pokémon sauvage aussi, mais cette fois ils sont à distance et Joris est furax. Ses lianes fusent et dévient la Charge du Ratentif, avant de venir s'enrouler autour de sa gorge pendant que lui-même se rapproche. Et il serre, de plus en plus... La Pokéball cogne sa victime, et le Fouet Liane ne tient plus que le vide. Joris me fusille du regard. «Hé, on a besoin d'une équipe je te signale ! je fais en ramassant la sphère bicolore. Et puis c'est pas comme si on avait le choix. » Et pour conclure, j'amène l'objet devant mes yeux et déclare : «Je vais l'appeler Evan, comme le Mentali hyper fourbe de Lucio du Conseil Quatre. Plutôt approprié, vous trouvez pas?» *** Ahahaha ! Plus de forêt ! Plus de forêt ! J'en pouvais plus des arbres, et des branches, et des trous, et des racines qui font trébucher, et des feuilles qui font glisser ! Je veux une ville, de la pollution, des gens ! Quatre heures que je marche, quatre heures, vous vous rendez compte ? Je crois que j'ai jamais été aussi heureuse de voir un chemin de toute ma vie ! «Victoiiire ! » Larry dévale lui aussi le talus avec enthousiame, tandis que Joris et Evan se toisent avant de descendre, l'air suspicieux. 'Sont comme ça depuis que j'ai attrapé le Ratentif, mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Du moment qu'ils ne se jettent pas l'un sur l'autre, il n'y a pas de problème. Bon, mais je vais dans quel sens maintenant ? Je sais même pas où je suis sur la carte, j'ai juste avancé au pif en priant pour tomber sur la route, donc niveau repère spacial je suis un peu perdue. Vous pensez que ce gosse pourrait m'aider ? Même s'il est en short (Il a pas peur des ronces ou quoi ? Même avec mon jean, j'ai eu mal!) il doit avoir une partie de cerveau active. «Euh...Salut ! je dis en venant à sa rencontre. Tu sais par où est Ogoesse ? » Il me dévisage comme si j'étais une démeurée, puis désigne le chemin qui serpente derrière lui. « Ben oui, vous suivez juste la route et vous y arrivez, c'est simple, lâche-t-il d'un ton légèrement méprisant. -Génial, merci. Larry, t'éloigne pas ! » Le Ponchiot, qui était parti dans la mauvaise direction en reniflant d'un air interessé, abandonne sa piste et revient en trottinant. Le visage du gamin s'illumine. « Vous êtes Dresseuse ? -Non, vendeuse de caramel. Désolée, mais je suis pressée... -Pas si vite ! Fait-il en me barrant le passage tout en dégainant un Pokéball. Je suis Dresseur aussi, et la loi dit que si je vous défie vous êtes obligée d'accepter ! ! » Je soupire. J'avais oublié cet aspect de la vie de Dresseur, moi. « Et tu me défies, c'est ça ? -Exactement ! -Super... -En garde ! » Et devant lui apparaît un Ratentif. Comme si j'en avais pas assez combattu pour aujourd'hui...Bon, ok, celui-ci est plus petit qu'Evan et il a un poil plus clair, mais ça reste un Ratentif ! « Je m'appelle Eusèbe, retiens bien ce nom, car je serais bientôt le maître de la Ligue ! claironne le gosse en mettant sa casquette à l'envers, l'air très sûr de lui. -Bof. T'as un prénom nul, j'ai une mauvaise mémoire, puis ça reste à prouver ton truc. -Tu rigoleras moins dans quelques minutes ! » Mouais. Pas convaincue. Enfin bref, qui envoyer ? Pas Larry, sa morsure le désavantagerait, même après y avoir appliqué une potion. Evan ? Joris ? Ces derniers sont à mes pieds et semblent comprendre quelle question je me pose, parce qu'après une seconde de flottement Evan bondit en avant. C'est sans compter sur le Vipélierre, car il lui fait un joli croche-patte avec sa queue et profite qu'il soit au sol pour se placer en face de l'adversaire. Bon, bah ce sera Joris alors. «Prête ? Demande Eusèbe, comme il dit s'appeler. -Plus tôt ce sera fini, mieux ce sera. -Parfait. Quenottes, Charge ! Quenottes ? Quenottes. Oh par tous les dieux, Quenottes ! Je réprime mon sourire et me concentre de mon mieux sur le Ratentif, qui fonce sur mon Vipélierre comme un vrai bourrin. « Groz'Yeux », j'ordonne à mon tour. Joris fais deux pas sur le côté pour esquiver l'assaut, attend que l'ennemi se retourne, puis ses pupilles prennent une teinte écarlate un peu flippante et il commence à émettre un sifflement aigu. L'adversaire obéit à son instinct et se stoppe net. Mauvaise idée. Joris charge à son tour, percute l'autre de son épaule, puis le saisis à l'aide d'un Fouet Liane et l'envoie valser un peu plus loin. Limite je ne sers à rien, il fait tout tout seul. Ombeline Meadow, première Dresseuse plante verte. Quenottes essaye bien de se relever, mais une nouvelle salve de lianes insiste pour qu'il fasse connaissance avec le sol et Eusèbe le renvoie finalement dans sa Pokéball, le visage boudeur. « C'est pas juste, grogne-t-il en appuyant sur un bouton de son vokit. J'avais jamais vu un Vipélierre, j'avais aucune chance ! -Mauvais perdant. -Même pas vrai ! » Ma pokémontre vibre alors, et je découvre un nombre de pokédollars affichés sur le cadran ainsi qu'un message signalant « Cette somme va être versé sur votre compte Dresseur, disponible via P-C ». Ce combat aura au moins eu l'avantage de me rendre plus riche qu'avant. Je vois du coin de l'oeil Larry tourner autour de Joris, l'air surexcité, puis Evan se détourner en grognant suite à un « Vipélierre» narquois. Fine équipe, pas vrai ? « Bon, merci pour les sous, truc ! A la prochaine ! -Eusèbe ! Je m'appelle Eusèbe ! » *** « Donc votre arène fait restaurant ? C'est un bon gain de place. -Oui, les champions sont très fiers de cette idée, renchéri le vendeur en me tendant les deux Pokéballs demandées. Quatre cents pokédollars sil-vous-plait. -Je vais payer par carte, je déclare en plaçant mes achats dans mon sac. Et il y a des horaires, vous dites ? -Selon la Ligue vous pouvez combattre pour le badge entre neuf et vingt et une heures, fait-il en plaçant la machine sur le comptoir. Cependant les matchs sont suspendus le temps des services du midi et du soir, donc pas de défis entre onze et quatorze heures, et l'arène ferme à dix-huit, histoire de préparer les tables et les plats. » Je fais glisser ma carte Dresseur dans l'interstice prévu à cet effet et en profite pour jeter un coup d'oeil à ma montre. Dix sept-trente. A moins de courir, je risque d'arriver très juste. « Bonne fin de journée, lâche le vendeur en me rendant mon bien. -A vous aussi, merci pour l'info. -Pas de quoi. » Un brave type, lui. Je sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve qu'on en trouve trop peu en ce moment. En tout cas ça m'arrange pas cette histoire. Bon, je ne m'attendais pas à gagner mon badge dès ma première journée de voyage, mais je sais pas quoi faire de ma vie en attendant d'être prête. Je devrais sans doute entraîner les troupes, non ? Faut dire que je suis un peu rouillée...Mais où ? Pas dans la forêt, je l'ai assez vu pour le restant de mes jours, mais c'est vrai que niveau choix je suis un peu limitée. « Et, euh, si je veux m'entraîner, je dois aller où ? je demande finalement depuis la porte du Centre. » Le vendeur lève la tête de sa caisse et s'apprète à répondre, mais un Dresseur assis devant un plat de pâtes réchauffées le devance. -Tu peux aller aux Vestiges du Rêve, m'informe-t-il en posant sa fourchette en plastique. Il y a pas mal de monde qui veut combattre là-bas, puis la plupart sont des débutants pas trop mauvais, alors si c'est ta première arène c'est le meilleur endroit. Et si tu as des lacunes en matière de types -ce qui n'est pas conseillé si tu veux le badge, vu les champions qu'on se tape ici- passer à l'école des Dresseurs est pas une mauvaise idée. Y'a des classes laissées en libre-accès avec des conseils stratégiques, des vidéos commentées, ce genre de trucs...» Et j'ai droit à un guide gratuit ! Si c'est pas merveilleux ! « Je crois que je vais plutôt me diriger vers les Vestiges », je réponds. J'ai assez vu d'écoles pendant ma scolarité, merci bien. « Ouais, ils disent tous ça, ricane l'autre. On en reparlera quand t'auras loupé ton combat d'arène, ou que tu te seras faite défoncée aux Vestiges, qui sait... -T'es bien pessimistes pour un guide touristique. -Tu viens de Sinnoh pas vrai ? Nies pas, t'as un accent. En tout cas écoute moi bien, la Sinnohienne: Je suis ici pour combattre pour mon cinquième badge, ça fait un an que je suis sur les routes, et si j'ai bien appris un truc c'est que dans cette région les champions jouent leur salaire à chaque match. Plus ils gagnent, plus ils ont de thunes, et je ne parle que de leur revenu en tant que champion, pas de l'argent que tu leur donne quand tu te fais démonter. Autant te dire qu'ils rigolent pas, et encore, là on est en début d'année, y'a pas mal de débutants dans ton genre qui vont remplir les caisses. Plus on avancera dans le temps, moins il y aura de Dresseurs, et plus les victoires seront importantes pour eux, tu piges ? Alors fais moi confiance : Va t'entraîner, passe tes journée à trouver une stratégie s'il le faut, mais surtout ne va pas au combat les mains dans les poches sinon tu peux déjà rentrer chez toi en pleurant, clair ? » … J'ai un accent ? Moi ? Mais non, mais pas du tout ! Puis de toute façon sa conclusion ne s'applique pas à moi, je ne pourrais pas rentrer chez moi en pleurant même si je le souhaitais de toute mes forces. Voilà. Et j'ai pas d'accent, je le répète. Lui, par contre, on entend tout de suite qu'il vient du sud. Cette manie qu'ils ont de rouler les « r »...Un habitant d'Hoenn, peut-être ? Ou des îles ? « T'en fais pas, si c'est tellement important j'y passerais, à ton école...je finis par répondre pour qu'il arrête de me fixer. Mais une année complète pour cinq badges, ça fait pas un peu beaucoup ? » Parce que bon, même si d'après l'écolo aux cheveux verts je suis bloquée ici pour quelques mois, je compte bien m'arrêter une fois mon badge gagné et mes sous en poche, donc si ça pouvait être plus rapide ça m'arrangerait. Nan mais sérieusement, si le destin souhaite vraiment que je prenne des vacances, je vois pas pourquoi je m'embêterais à parcourir une région pour que dalle ! Tiens. Le sudiste me dévisage. Je l'ai pas vexé, j'espère. Les infos tombent pas du ciel la plupart du temps, alors le contrarier n'est pas vraiment dans mon intêret... « Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un professeur Pokémon comme sponsor », lâche-t-il d'un ton cassant au bout de quelques secondes. Je suis démasquée ! Je suis démasquée ! « Les gens comme toi et moi (Ah non, tout va bien, fausse alerte) galèrent beaucoup plus que les pistonnés quand il faut trouver une place à bord d'un bateau, ou bien se procurer une autorisation de passage par exemple. J'ai attendu un mois avant d'avoir le droit de traverser la Grotte Electrolithe, et j'attends toujours mon passe pour le Mont Foré. Alors non, un an, ce n'est pas long. Par pour les types dans mon genre, ou même dans le tien. -...La Grotte Electroquoi ? -Laisse tomber, t'as une école à visiter. -C'est pas faux. Tu fais souvent ça ? -De quoi ? -Expliquer ce que tu viens de m'expliquer aux gens qui débarquent. » Ce qui ne me dérange pas en soi, attention. C'est juste qu'à sa place, je n'aurais rien dit et j'aurais bouffé mes pâtes tranquillement. « Nan, avoue-t-il en haussant les épaules. C'est juste que je vois pas souvent d'autres étrangers, alors quand j'en vois, je les aide. En fait, pour tout te dire, t'es la première que je rencontre. » Ahah, je savais qu'il n'était pas d'Unys, je le savais ! Est-ce que ça veut dire qu'il est lui aussi soumis aux règles débiles qu'on m'a imposées ? « Ouais, grince-t-il une fois que je lui ai posé la question, c'est aussi une des raisons de ma lenteur. Mon équipe a du mal contre certains types, alors je compense par l'entraînement. -Je suppose que je vais devoir faire pareil, même si normalement j'peux me retirer de la compétition une fois mon badge gagné. -Comment ça ? -Longue histoire. Bref, tu devrais aller réchauffer ton bazar, ça ne doit même plus être comestible à ce stade. -Possible. Et bien bon courage pour ton combat d'arène... -Line. -Ok, Line. Moi c'est Tom. » *** Equipe : Joris, Vipélierre niveau 9 Larry, Ponchiot niveau 9 Evan, Ratentif niveau 9
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| | | Sébouss
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 25
Exp : 4535
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 1 Déc 2014 - 17:00 | |
| J'aime toujours autant les commentaires de l'héroïne. Je sens que ce Tom va avoir une importance dans la suite du récit.
Bonne continuation. La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
| | | Krehion
Dresseur
Nature : Discret
Niveau : 29
Exp : 776
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Lun 1 Déc 2014 - 19:02 | |
| - Nyctale a écrit:
- Quenottes ?
Quenottes. Oh par tous les dieux, Quenottes ! J'ai tellement ri x) Bien bien, c'est intéressant tout ça, j'attends la suite avec impatience |
| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Ven 12 Déc 2014 - 18:45 | |
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La suite^^ - Chapitre 5:
Chapitre 5, ou comment, sachant que vous vous trouvez dans une situation A et qu'un élément perturbateur B souhaite que vous fassiez quelque chose que vous ne souhaitez pas faire, essayer d'échapper à ladite chose...et échouer. Vous avez quatre heures. Ma visite des Vestiges du Rêve s'est plutôt bien passée. Tous les Dresseurs présents venaient de la fameuse école du coin et avaient donc plus ou moins mon niveau, alors Evan et Joris s'en sont donnés à cœur joie, Larry préférant batailler avec les branches. Par contre après trois quart d'heure de petits combats j'étais vachement crevée et mon équipe aussi, donc avec mes nouvelles économies je suis allée louer une chambre au Centre Pokémon, j'ai acheté un sandwich et de la nourriture en boite, et je me suis posée sur un lit. Il devait être dix-neuf heure trente. M'étant levée beaucoup trop tôt le matin même, autant vous dire que j'ai sombré rapidement. Je ne me souviens même pas d'avoir vu Evan finir son repas ! Et pourtant je vous assure que j'ai jamais vu un pokémon se goinfrer autant. Bref. Et maintenant, me direz vous ? Et bien après avoir petit-déjeuné au Centre contre une somme tellement astronomique que j'ai failli faire un scandale, après avoir pris une douche, après avoir fureté un peu partout en cherchant mon guide touristique Hoennien (sans succès), je m'apprête à replonger dans la partie la plus sombre de ma vie. Mes études. Attention ne vous méprenez pas, jusqu'en fin de primaire, ça allait très bien ! Et puis lorsque je suis entrée au collège, comme tous les gosses de mon âge, j'ai rempli le formulaire pour revenir Dresseuse, j'ai pris la Pokéball qu'on m'a donné et j'ai quitté Rivamar pour attraper le premier Pokémon que je verrai et partir en quête de gloire et de richesse. Je sais, je sais, le stéréotype de l'enfant de dix ans. Autant dire tout de suite que ça s'est mal terminé, et ma scolarité aussi par la même occasion, donc vous comprenez que ce n'est pas une époque que j'aime me rappeler. … 'Veut pas en parler, je vous dis ! Tout ça pour dire qu'entrer dans une école de dressage n'était pas vraiment mon objectif. Si je le fais, c'est uniquement pour tuer le temps en attendant que l'heure du rendez-vous pris avec le gérant de l'arène arrive, donc que personne ne vienne me faire chier, merci. Ah, les écoles de Dresseur...Sérieux, c'est vraiment une belle arnaque. Je suis devenue Dresseuse hier matin et ça m'use déjà, c'est dire la qualité du métier ! Trier les papiers de Sorbier, c'est pas la joie non plus, mais au moins j'ai pas des cloques en fin de journée, moi ! Oh, une feuille. Alors, les horaires...Classes en libre-accès...Ah, voilà, ouvertes de huit à vingts heure hors week-end et vacances scolaires. C'est pour moi ça, non ? Parfait. Mais du coup, je fais quoi, j'entre ? Je toque ? Je sonne ? Nan, y'a pas de sonnette, ça peut pas être ça. Et pourquoi ils ne laissent pas les portes entrouvertes, aussi ? Ce serait plus simple ! C'est engageant, une porte entrouverte, ça donne envie de la pousser et de se barrer en courant ! C'est fun ! Là on dirait les portes du bâtiment où j'ai passé mon diplôme final, en fin de lycée, et je vous promets que c'est pas un compliment. Quoique non, je rectifies, il y avait des graffitis là-bàs. Ici, c'est propre, très propre, presque suspect d'ailleurs. Il y a toujours des tags sur les écoles de Dresseur, c'est presque un article de loi, alors pourquoi le bois de ces portes-ci est comme neuf ? Ils se sont fait cambrioler et ont du changer le matos abîmé ? Ou ils ont installé des caméras de surveillance pour éviter les dégradations. Je suis sûre que c'est ça. C'est bien le style de ce pays de tarés. « Hum...Puis-je savoir ce que vous faites là ? » Aaah ! La directrice, la directrice ! Mme Dumiel m'a retrouvé ! Ah, non, la voix ressemble, mais la dame qui vient de se pointer dans mon dos est plus jeune. Même si elle a vraiment la même tête. Ces lèvres pincés, ce visage blasé, le ton épuisé de celle qui en a marre de punir les mêmes personnes... Pourtant je ne lui ai rien fait, à elle ! C'est totalement injuste ! « Je...Euh, je cherchais l'expo pour les Dresseurs, je fais en lui adressant un grand sourire. -Ah bon ? En restant devant nos portes le nez en l'air ? » En parlant de ça, j'ai pas vu les caméras. Ils ont du les planquer dans un des sapins. «Je regardais les installations. Puis c'est fermé, alors je me disais qu- » Elle me passe devant sans attendre la fin de ma phrase et pousse les portes sans aucun problème, un de ses sourcils en accent circonflexe. Trop fort ! Personnellement j'ai jamais réussi cet exploit, même en m'entraînant chaque matin devant mon miroir. « Vous vous disiez que... ? demande-t-elle poliment. -C'est bon, j'ai compris, je gromelle. C'est par où ? -Vous prenez à droite et vous continuez tout droit jusqu'à tomber dessus. -Merci. -Mais je vous en pris. » … Ouais, c'est ça, regardez moi comme une folle. Mais je vous ai percé à jour moi, madame ! Je sais ce que vous avez fait ! J'ai vu vos portes, vous entendez ? Je les ai VUES ! « Un problème ? -Aucun, aucun, je contemplai votre hall. A droite, vous avez dit ? -Précisement. » Humf. C'est bon, j'y vais, j'y vais... *** Arceus ! Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Certes, je ne devrais pas être étonnée, je savais bien qu'il avait une tête de Rattata de bibliothèque, mais quand même...Il m'a l'air plutôt calé niveau Pokémon, alors pourquoi il ressent le besoin de se faire du mal comme ça, hein ? Pourquoi il revient de ce lieu de souffrance collective de son plein gré ? C'est totalement contre-nature ! Bon, je suis là moi aussi et je me débrouille pas trop mal en théorie, mais c'est différent. J'ai que ça à faire. Je m'ennuie. Je suis curieuse du système scolaire Unysien. Y parait qu'ils récitent chaque matin l'hymne national, vous vous rendez compte ? J'adorerai vérifier cette rumeur en parlant à un élève ! Pour ma culture général, j'entends. Evidemment. Je ne suis pas du genre à railler les traditions locales. Bref, je peux peut-être lui poser la question, à lui ? Après tout sa carrière de Dresseur ne va pas se jouer sur une expo à propos des différents types de baies... « Line ? » Oh, il m'a reconnu ? C'est sympa de sa part. … Mais qu'est-ce que je dis, moi ? Bien sûr qu'il m'a reconnu ! Je suis inoubliable, héhéhé ! «Salut », je fais à Tcheren en surveillant mes Pokémon du coin de l'oeil. Evan et Joris sont plutôt calme et se contente de s'ignorer royalement. Par contre, Larry est un cas désespéré. A peine je le quitte du regard pour éviter un obstacle quelconque qu'il a déjà disparu derrière une rangée de panneaux colorés ! « Qu'est-ce que tu fais là ? je demande finalement après avoir soupiré un bon coup. -Je me prépare pour l'arène, bien sûr ! répond l'autre comme si la question était stupide. Pas toi ? » Mes questions ne sont jamais stupides. Je cherche à vérifier mes hypothèses par des interrogations à l'apparence simple, il y a une nuance ! « Si, si...Larry, laisse le monsieur passer. -Merci beaucoup. Par contre pensez à surveiller votre Ponchiot mademoiselle, il distrait les enfants. » C'est ça, accuse Larry. C'est pas lui qui incite ta classe à balancer des boulettes de papiers sur les honnêtes gens, hein ! Les profs, de nos jours...Même plus capable de tenir des gosses dans une salle d'exposition ! Bref, je me tourne vers Tcheren qui est en train de feuilleter un bouquin abandonné sur une table. « Mon combat a lieu à deux heures et demi, lance-t-il finalement en le reposant. Tu as déjà pris rendez-vous ? -Pour seize heures. -Super. Alors, le voyage jusqu'ici ? Pas trop dur ? Devenir Dresseuse doit être compliqué pour une scientifique, la partie physique, tout ça...» Il se fout de ma gueule, non ? Je le sais, ne le niez pas, je le sens même. Si ça se trouve, il m'a même traité de grosse ! Alors que bon, essayez de rattraper les sujets d'étude de Sorbier dans le jardin derrière le labo, vous verrez qu'avoir des kilos en trop tout en bossant là-bas est impossible. Tout ça à cause des préjugés sur les types des labos...Ils sont vrais, je vous l'accorde, mais je suis pas une scientifique moi ! Rappelez-vous, je devais juste être secrétaire, à la base. « Non, non, je suis arrivée ici en un rien de temps, l'orientation, ça me connait », j'affirme avec une immense sourire. Attendez, faudrait quand même pas qu'il pense que les Sinnohiens sont des paumés ! J'ai une fierté moi, figurez-vous. «Tant mieux alors, fais l'autre en lisant les quelques phrases écrites sur le tableau noir de la salle. En même temps, ajoute-t-il d'un ton malicieux, pour le coup il suffisait de suivre le chemin, même Bianca a du réussir facilement ! » … J'AVAIS QUITTE LA ROUTE ACCIDENTELLEMENT, OKAY ? C'était pas ma faute ! « Ouais, c'est sûr que c'était pas compliqué, hahaha...Haha...Ha... -Veuillez m'excuser ! lance alors une voix puissante. Puis-je avoir votre attention ? » Nous devons être six visiteurs dans la salle, en plus de la classe de primaire qui s'est regroupée au centre de la pièce, donc autant dire que nous repérons vite le détenteur de ladite voix. Il s'agit du prof de très mauvaise fois de tout à l'heure. « Ma classe étudie en ce moment les mécanismes du combat Pokémon, continue d'ailleurs celui-ci. Est-ce que deux d'entre vous seraient assez gentils pour nous faire une démonstration ? » Je sais pas. C'est payé ? Les autres doivent se poser la même question, parce qu'un silence de mort répond à son annonce. « Allez, je vous en pris, pour les enfants... -Moi ! j'entends alors Tcheren s'exclamer. Je serais ravi de leur montrer comment se déroule un combat, et vu que je débute moi-même, ce sera un bon entraînement. -Fabuleux ! Merci beaucoup jeune homme. Votre amie combat avec vous, je suppose ? -Evidemment ! » Que...Quoi ? Mais, euh, non ! Je veux pas ! J'ai encore le droit de choisir ce que je veux faire ! Et depuis quand il parle pour moi lui, d'abord? « Allez Line, viens, m'ordonne-t-il presque en me tirant par le bras. -Mais je ne- -On les applaudit, sil-vous-plait ! » Ma voix se perd dans le vacarme qu'arrive à produire les gamins, tandis que les autres Dresseurs continuent leur visite comme si de rien était. La foule se referme, et bientôt Tcheren et moi nous faisons face, entourés d'un cercle parfait de gamins qui ne paraissent pas vraiment vouloir me laisser sortir. C'était bien la peine de venir pour ma culture, tiens. « C'est quand vous voulez, jeunes gens ! -J'envoie Basalte, déclare alors mon adversaire en libérant son Pokémon dans un flash argenté. -Vous voyez les enfants, le surnom de ce Gruikui est bien choisi. Quelqu'un peut me dire pourquoi ? Oui, excellent Colin, le basalte est bien une roche volcanique ! Vous voyez, les Grikui sont des Pokémon feu de la famille des... » Je coupe le son et tourne la tête en tous sens. Ben oui, sans Pokémon, ça risque d'être plus court que prévu...Ah, bingo, Evan ! Le Ratentif vient de réussir à se faufiler entre deux paires de jambes, semant Joris qui manque le coche et se cogne contre les tibias d'un élève un peu surpris. « Et moi Evan, je lâche en voyant l'interessé se placer devant Basalte. -Un nouveau Pokémon...murmure Tcheren en fronçant les sourcils, avant de marmonner une dizaine de mots qui ne parviennent pas à mes oreilles. Très bien, reprend-t-il finalement tandis que le prof se lance dans un exposé sur l'alimentation des Ratentif, Basalte, mimi-queue ! » J'ai du mal à imaginer ce truc faire quoi que ce soit avec le tire-bouchon qui lui sert de queue, mais il s'élance tout de même et fonce droit sur Evan. Celui-ci n'attend pas mes ordres pour rouler sur le côté, ni pour tenter de mordre le flanc exposé de son adversaire : C'est alors que je découvre que le tire-bouchon en question est très utile. Il se retrouve je ne sais comment devant la tête de mon Ratentif et celui-ci mord dedans à la place de l'endroit voulu. Par Arceus, comment ce Gruikui a-t-il réussi à pivoter aussi vite ? La situation empire lorsque l'ordre suivant tombe. « Charge. » Evan, qui reculait pour se débarasser de sa cible involontaire quelques instants plus tôt, la lâche sous l'impact avant de retomber au sol quelques pas plus loin, le souffle coupé. Les enfants applaudissent et sifflent, le prof m'adresse un sourire indulgent. De son côté mon Ratentif se relève, ses yeux lançant des éclairs. Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi je le sens mal. «Charge une nouvelle fois », lance Tcheren, apparement très concentré. J'ordonne moi-même une Morsure, mais Evan est déjà en position lorsque le premier son sort de ma bouche. Cette fois-ci il ne fait pas l'erreur de sous-estimer son adversaire et ne bouge pas, attendant le dernier moment en suivant la trajectoire de Basalte des yeux. Celui-ci est à trois pas. Deux pas. Un pas. Je hurle à Evan de dégager avant d'être transformer en paillasson. Larry, apparu je ne sais comment à mes pieds, laisse échapper un aboiement effrayé. Joris, resté un peu à distance, observe la scène sans rien laisser paraître. Et puis le Ratentif agit. Il bondit en avant, vers le sol, et se roule en boule. Le Gruikui sent venir le danger un peu trop tard : Même en freinant en catastrophe, il rentre tout de même dans l'obstacle improvisé (qui accuse le coup avec un grognement) et fait, si je compte bien, trois roulés-boulés très esthétiques avant de s'affaler de tout son long sur le carrelage. Silence dans la salle. Et puis les applaudissements retentissent à nouveau, pour nous cette fois, tandis qu'Evan termine le travail d'un coup de patte dans la tête de Basalte. Pas très fair-play, mais efficace : Tcheren renvoie son partenaire dans sa Pokéball, l'air particulièrement surpris, et mon Ratentif me rejoint, une patte sur ses côtes endolories. « Ben mon vieux, si tu en as d'autres des comme ça, je sens qu'on va bien s'entendre ! je souris. -Ratentif », répond-il sobrement en lançant un regard victorieux à Joris, qui a détourné les yeux en croisant les bras. Je regarde Tcheren détacher une deuxième ball de sa ceinture. Ah, c'est pas fini ? « Une stratégie peu conventionnelle mais plutôt efficace, commente-il d'ailleurs. Mais tu ne battras pas Sol comme ça, il est beaucoup plus rapide que Basalte. » Sol ? Pourquoi ? Do, Ré, Mi et Fa sont en vacances ? Puis quel Pokémon on peut bien appeler comme une note de musique, hein? Un Mélokrik ? Il n'y en a pas à Unys. Vous imaginez donc ma surprise lorsque c'est une saleté de Chacripan qui apparaît. Le souvenir d'Angélique étant encore bien ancré dans ma mémoire, je lui adresse un regard soupçonneux. «Euh...Larry. » Le Ponchiot me fixe sans comprendre tandis que Joris émet un sifflement courroucé. Evan ricane, s'attirant un regard noir, mais cela ne semble pas le troubler plus que ça et il se détourne en ignorant le Pokémon plante. « Pon... gémit finalement Larry avant de s'avancer lentement, l'air de dire « J'y vais mais j'ai peur, hein ! », ce qui fait sourire Tcheren. -Ne t'en fais pas, déclare ce dernier, Sol n'est pas spécialement violent, ton Ponchiot n'a rien à craindre. » Tu parles. Si j'étais à la place de Larry, je réagirais pareil ! Ce « Sol », comme il dit, il ne m'inspire pas confiance. L'air trop sournois. Les yeux trop perçants. Mignon en apparence, alors que sous ses petites pattes toutes douces se cachent des griffes accérées, prêtes à découper la chair ! Bref. Au boulot. « Charge ! -Assistance ! » Larry démarre en trombe, droit sur son adversaire, mais ce dernier est agile. Trop. Il évite l'attaque d'un bond gracieux, manifestement aussi stressé que s'il était en train de faire ses courses au marché, puis une aura blanche le recouvre. Qu'est-ce que c'est que cette technique, déjà ? Je l'avais vu dans un bouquin de Sorbier ! Assistance, Assistance...C'est pas une histoire de copie, ou un truc du gen- Rah, on ne peut même plus penser ici ! Qu'est-ce qu'il a à foncer sur Larry comme ça ? Une Charge ? Bizarre, les Chacripan sont pas vachement forts physiquement, alors techniquement c'est pas une attaque qu'ils utilisent. Fin moi je dis ça d'après mes maigres connaissances hein, je peux me tromper... Remarquez, il a pas l'air innofensif son bazar, bien que l'énergie blanche y soit pour beaucoup. Je sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve que ça lui donne un petit côté dangereux. « Larry, tu fais comme tu veux, mais tu évites de te faire toucher ! » Peine perdue. Le Chacripan est rapide, mon Ponchiot est lent. Enfin, pas beaucoup plus lent, mais assez pour ne pas pouvoir éviter l'assaut. Heureusement ça n'a pas l'air de lui faire trop mal, parce que lorsque l'Assistance se dissipe il est toujours debout, tête contre tête avec le félin. Ben dit donc, c'est qu'elle a le crâne dur ma machine de guerre! Tcheren se reprend vite et ordonne une Griffe, mais cette fois Larry est au corps à corps et il a l'avantage. Il donne un grand coup de tête dans son frêle adversaire avant que celui-ci ne puisse réagir et l'envoie valser sur le côté. Ce dernier réatérri sur ses pattes avec une facilité déconcertante, mais il n'en semble pas moins ébranlé et chancelle, l'air un peu sonné. Larry grogne. Sol feule. Tcheren lève la main. « Je pense qu'on peut s'arrêter là...soupire-t-il. J'ai perdu, de toute façon. Bravo. » Et bah, si on m'avait dit que les bons joueurs existaient vraiment ! Bon, il a l'air un peu dégouté tout de même, mais ça reste très fort comme réaction. Pendant que les enfants se bousculent pour caresser Larry et Sol et que le prof essaye d'attirer leur attention, mon « rival » s'approche et me tend la main. « Beau combat. Tu te débrouilles bien, pour une débutante...Même si tes Pokémon n'y sont pas pour rien. Ce Ratentif... -Je l'ai trouvé dans la forêt, je répond en lui rendant sa poignée de main. -Ah. Je vois. Il a du être relâché par un Dresseur. -Peut-être. -Il n'empêche... Tu as déjà fait des combats Pokémon, non ? Tu étais trop calme pour être une novice ! Et puis le prof Keteleeria a dit que tu avais déjà fait un voyage avant celui-ci. Tu es allé loin ? -Keteleeria s'est trompée. J'apprends juste beaucoup de chose au labo, en lisant les dossiers, des rapports, en écoutant Sorbier, ce genre de choses... -Oui, j'imagine. » Son regard commençant à se faire un peu trop aigu, je jette un coup d'oeil à ma montre et compose un air agacé. « Aaah, non ! -Qu'est-ce qui se passe ? -J'ai rendez-vous avec...euh, quelqu'un, là, bientôt, je vais devoir y aller. -Oh. Bon courage pour ton combat d'arène, alors ! On va peut-être se croiser... -Merci, merci...Larry ! Joris ! Evan ! » Trois têtes se lèvent. Joris me rejoint le premier, toujours aussi maussade, tandis que les deux autres échappent aux gosses au bout de quelques secondes. « N'oublies pas de prendre des baies Oran à l'entrer, ça peut toujours servir ! » Lance Tcheren dans mon dos alors que je suis sur le point de passer la porte. Pas un mauvaise idée, ça. Je plonge la baie dans le bac, en sort trois que je fourre dans une poche latérale de mon sac, puis sors du bâtiment en sifflotant. « Bien joués les gars ! » Larry et Evan hochent la tête et se mettent à discuter avec animation de je-ne-sais-quoi. Seul Joris m'ignore et part marcher seul en avant, mais c'est vrai qu'en dehors de ça tout va bien. Je me sens plutôt en confiance pour le badge, autant ne pas trop me plaindre. C'est vrai qu'en omettant le fait que je suis bloquée ici, que mes affaires vont être saisies et que mon boulot va me passer sous le nez, ma vie pourrait être pire ! … Rah, laissez tomber, je n'arrive même pas me convaincre toute seule. Equipe : Joris, Vipélierre niveau 12 Larry, Ponchiot niveau 12 Evan, Ratentif niveau 12
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| | | Nyctale
Dresseur
Niveau : 25
Exp : 23
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Dim 28 Déc 2014 - 13:22 | |
| Chapitre 6! - Chapitre 6:
Chapitre 6, ou le courage selon Evan. Alors, résumons les informations que je possède à propos de cette arène. Il y a trois Champions, autrement appelés cuistos, qui se terrent dans un restaurant au bout de la ville. Chacun de ces Champions est spécialisé dans un type primordial, donc eau, plante ou feu, et tous se sont coiffés en conséquence selon Gégé, le vendeur de la boutique. Oui, parce que je suis retourné taper la discut' avec lui, mais là n'est pas la question. Sachant que Larry et Evan sont de type normal et que Joris est faible face au feu, je vais très probablement devoir affronter le cuisinier avec une flamme sur la tête, toujours selon Gégé. Nan mais je précise parce que là, comme ça, on dirait que j'ai réfléchi à la question alors que pas du tout, bref. Si cela arrive je devrais surement faire sans mon Vipélierre, parce qu'aussi aimable et sympathique soit-il il supporte assez moyennement les pyromanes. Cela veut donc dire que la pièce maîtresse de mon combat sera Evan, qui est plutôt expérimenté au niveau des combats, parce que Larry...Ben c'est Larry quoi. Il est quelle heure, maintenant ? Quinze heures cinquante et des poussières. Techniquement, je passe dans dix minutes, et Tcheren a fini son combat depuis...Depuis...Attendez, s'il avait rendez-vous à quatorze-heure trente, alors...Alors... ... Oui, bah c'est bon, j'ai jamais été très douée en maths, c'est pour ça que j'ai fait un bac littéraire! Franchement, la patience se perd de nos jours... Bref, si j'ajoute trente, alors j'arrive à quinze, donc si j'ajoute une heure j'arrive à seize et ça fait une heure et demi. Voilà. Pas la peine de se presser. Cela fait donc une heure et demi que mon « rival » a commencé son combat, et non, je ne l'ai pas vu sortir, tout simplement parce que je viens d'arriver. Je prenais un verre avec Gégé. Juste pour info quoi. « Rat, Ratentif? » Vu la tête que tire Evan, je traduis ça par un très courtois « Mais qu'es tu fous, Magicarpe attardée? Entre !». Hahaha, il croit quand même pas que j'essaye de gagner du temps parce que j'ai la trouille ! … Si ? J'ai pas la trouille. La trouille, c'est pour les faibles. Je suis faible ? Non. Enfin, pas toujours. Quand je veux. Plus ou moins. Rah, mais c'est quand même un comble ! Pour une fois que personne n'est derrière moi pour m'emmerder, je me fais chier moi-même ! Ras-le-bol de parler...non, de penser...toute seule ! ... Remarquez, penser à plusieurs c'est plutôt compliqué. Autrement qu'en brain-storming, j'entends. J'aime pas les brain-storming. Les gens se fichaient toujours de mes idées lorsque j'y participais, à Littorella ! Alors que bon, remplacer la machine à café par un ditributeur automatique, c'est quand même pas con. On aurait autre chose à bouffer que les foutues barres zéro calories que nous file Bernie entre deux courses pour Sorbier, quand celui-ci ne regarde pas bien sûr. Vous savez que Sorbier fait une fixette sur les miettes, vous ? Parce que perso' personne n'avait jugé utile de me prévenir à mon arrivée, alors maintenant j'avertis les gens que je croise. Question d'éthique. Vous comprenez, je ne souhaite à personne ce qui m'est arrivé ce jour là. «Vip », commente Joris en haussant les épaules, avant de se détourner pour qu'Evan ne puisse voir que son dos. L'esprit d'équipe, mes amis, l'esprit d'équipe ! On m'a toujours dit que c'est le seul moyen pour qu'un Dresseur remporte ses matchs ! Pour être honnête j'espère sérieusement que c'est faux, parce que si la légende est vraie, autant vous dire que c'est pas gagné d'avance cette histoire de badge. « Je tiens à être ponctuelle. Imaginez si j'arrive trop tôt et que je coupe un mec en plein combat ! Ce serait la honte ! » Et voilà, je commence à devoir me justifier. Fabuleux. C'est pas sensé être moi le chef ? « Puis de toute façon c'est moi qui choisis, alors si je décide de rester là jusqu'à la dernière minute, alors on restera là jusqu'à la dern- -Line Meadow, de Rivamar ? » Je tourne la tête vers la porte du restaurant, où se trouve un homme aux cheveux d'un bleu vif et au sourire serein. Z'ont vraiment un problème avec leurs colorations par ici. « Huh...Oui ? -Je m'appelle Noa, c'est à moi d'accueillir les challengers aujourd'hui...Tu es là depuis longtemps ? » Humf. Cette coiffure, cette couleur, cette tenue de serveur...Le Champion de type eau, assurément. Puis il me semble bien que Gégé avait mentionné un Noa. « Seulement quelques minutes », je réponds en tentant d'ordonner à Joris de se planquer derrière moi à grand renfort de gestes dans le dos. Avec un peu de chance, l'autre ne le remarquera pas et je pourrais le combattre lui, à la place de son frère. Je ne vais pas cracher sur un avantage de type, quand même ! «Et tu n'es pas entrée ? -Non. » Je remarque avec soulagement que Joris a compris le signal et s'est coulé derrière mes jambes, que je prends grand soin de rapprocher le plus discrètement possible. On pourra dire tout ce qu'on voudra sur ce Vipélierre, je dois avouer qu'il a oublié d'être con. Noa conserve son sourire, apparement pas du tout vexé par mes réponses pour le moins courtes. « C'est ton premier badge, c'est ça ? devine-t-il. Tu m'as l'air toute stressée ! Ne t'en fais pas, nous sommes juste là pour mesurer ton niveau, pas pour te juger, tu n'as pas à avoir peur. -Rat !», ricane Evan en esquivant un coup de pied masqué par mon sac posé au sol. Je n'ai pas peur ! C'est totalement faux ! Je suis juste...Prudente. Ouais, c'est le mot, prudente. «Ah. D'accord. » Oui, je suis pas très bavarde aujourd'hui, et alors ? C'est mon droit ! « Bref, suis-moi, tu vas pouvoir commencer la première épreuve. -Comment ça, la première ? -Et bien, les Dresseurs de l'arène bien sûr ! Tu n'as jamais lu les règles de la Ligue ? -Disons que ça date. » Rah, ça m'était totalement passé au dessus de la tête ! Il a raison, c'est vrai qu'il faut toujours battre deux-trois imbéciles avant de s'attaquer au Champion... « Bon, je vous suis », je déclare en espérant qu'il n'insistera pas pour que je passe en première. Joris est discret, mais l'invisibilité ne fait pas encore partie de ses aptitudes. Heureusement Noa ne discute pas et hoche la tête avant de franchir les portes, ce qui me permets de rappeler mon Vipélierre dans sa Pokéball. Une fois ceci fait je monte les marches puis m'engouffre dans le restaurant, Larry et Evan sur mes talons. Et puis je découvre l'arène. Des dizaines de tables et de chaises sont repoussée contre les murs, dans une salle qui doit bien faire cinquante mètres de long. Cinquante mètres ! Une piscine olympique ! Même le plafond est bien plus haut que je l'avais imaginé, et orné de plusieurs énormes lustres. Ces derniers répandent la lumière de plus d'une centaine de bougies, ce qui donne à l'endroit un petit côté Palais Chaydreuvre pas prétentieux pour un poké. Parce que tout le monde le sait, les ampoules électriques, c'est pour les petits joueurs. … Cinquante mètres ! J'en reviens toujours pas! « Rachid est un amateur d'art, commente Noa en me voyant écarquiller les yeux devant une peinture qui doit bien valoir la vie de dix personnes dans mon genre, voir plus. Alors puisque Armando tenait vraiment aux bougies et que moi, je voulais le tapis, on a décidé de se faire plaisir tous les trois. » Sa dernière remarque me fait m'interesser de plus près au sol où je découvre un splendide tapis cyan probablement tissé main, du genre de ceux hors-de-prix qu'on ne fabrique que dans la région lointaine d'Oblivia. Regard suspicieux vers le Champion. Pour s'offrir ce genre de trucs, soit lui et ses frères ont hérité d'un sacré pactole, soit ils ont participé à des actions pas super légales, parce que là...Je pourrais vendre tous mes organes aux marchés noirs que je ne pourrais toujours pas me payer la moitié de cette carpette ! Nous passons devant un duo d'adolescent en pleine partie de cartes, l'air de s'ennuyer profondément, et au vu de leur uniforme je décide qu'il doit s'agir d'employés. Leur mine réjouit lorsqu'ils nous aperçoivent me conforte dans cette idée. « Monsieur Noa ! s'exclame la fille en se levant brusquement. C'est le Dresseur suivant ? On va combattre ? » L'interessé leur adresse un sourire tellement tranquille que j'ai envie de le secouer pour voir ce qui se passe lorsqu'il se départi de son calme. C'est bien connu, il faut se méfier de l'eau qui dort, et vu l'état de zénitude de ce type ça doit être sacrément interessant de le voir s'énerver. « Exactement. Mais tu passes en seconde cette fois, alors tu peux te rasseoir...A moins que tu ne veuilles arbitrer ? -Je peux ? -Bien sûr ! » Puis, pensant manifestement que j'ai le Q.I d'une quiche lorraine, il se tourne vers moi. « Benjamin et Louise sont les deux Dresseurs que tu vas devoir affronter, car ils ont le niveau d'un Dresseur de premier badge. Tu te sens prête ? » Non. « Ouaip. -Alors en garde ! » s'exclame le dénommé Benjamin en dégainant une Pokéball et en courant se placer au milieu de la salle. Je viens me positionner en face de lui puis attend que sa collègue, en son rôle d'arbitre, lance le signal du départ. Cette dernière est montée sur une chaise (Les coussins ! Les coussins ! Vire tes pieds de là espèce d'imbécile, tu sais combien ça vaut à la revente ces trucs ?) et nous regarde quelques secondes d'un air important, avant de se décider à nous donner le feu vert : « Allez-y ! » Le serveur libère alors son unique Pokémon, qui s'avère être un Ponchiot. Plutôt moche d'ailleurs. Sérieux, autant Larry est assez grand mais pas trop musclé, autant celui-là est petit et trop large. Limite gros. Puis ses yeux globuleux sont super enfoncés dans ses orbites. Son poil est trop court. Il a l'air sale. Bête. Hargneux. Bref, il est moche, c'est bien ce que je dis, et c'est pour ça que je vais envoyer Larry. Pour la comparaison. Que « Benjamin » ne grandisse pas en se disant que tous les Ponchiot ressemblent au sien, voyez-vous. Mon Pokémon s'avance donc à mon ordre, pendant que je serre les dents en priant pour que ça passe. Allez, deux combats, un Champion, et je peux me la couler douce ! Deux combats, un Champion, deux combats, un Champion... «Charge ! -Euh...Pareil ? » Et le match commence. *** Le Chacripan mord enfin la poussière, tandis que sa Dresseuse hurle quelque chose qui ressemble à « Lève-toietbute-lestupidebouledepoildébileetviolette ! », mais je peux me tromper, elle articule mal. « Victoire du challenger ! » lance Benjamin en portant un sifflet rouge à sa bouche pour annoncer la fin du match. Alors ça veut dire que... J'ai gagné ? Vraiment ? C'est pas une blague ? ... Wouhouhouh, victoire, VICTOIRE ! Evan se redresse, les poils tous ébouriffés mais apparement très satisfait de lui-même. Il est sorti indemne de son combat, en dehors d'une très légère griffure à l'épaule, contrairement à Larry qui a eu plus de mal que prévu à se débarasser du Ponchiot adverse. C'est qu'elle était déterminé, cette bestiole ! Bon, le problème c'est que du coup les deux sont fatigués. Mais si je joue bien mon coup et que j'arrive à affronter le Champion eau, ou même plante, je pourrais toujours compter sur Jo'. C'est si je me retrouve contre le pro des incendiaires que je risque de me faire défoncer...Mais ne parlons pas de malheur. Après tout, si j'ai réussi la première étape, c'est que je ne suis pas si nulle que ça ! « Félicitation, fait Noa de son ton posé habituel, tu vas pouvoir passer au combat d'arène à proprement dit. Mais avant ça... » Comment ça, « mais » ? Il n'y a pas de mais qui tienne ! On y va puis c'est tout, pas besoin de tergiverser cinq cents ans ! « Avant ça, continue-t-il, il faudrais que tu me donnes la constitution exacte de ton équipe. -Vous pouvez répéter ? Je ne suivais pas. -Ton équipe. J'ai besoin de savoir quels Pokémon tu es susceptible d'utiliser. -C'est obligatoire ? je demande d'une petite voix. -Evidement, répond l'autre avec un sourire. Les Dresseurs essayent toujours de combattre le Champion désavantagés face à leur équipe en ne dévoilant pas tous leurs Pokémon lors des matchs préparatoires. Nous avons donc créé une règle stipulant que les Pokémon participant au combat de badge doivent être annoncés avant le début de celui-ci. » … Argh. « Les gens sont d'une malhonnêteté affligeante, j'affirme en affichant mon air le plus innocent. Personnellement, je ne gardais mon Vipélierre dans sa Pokéball que pour conserver ses forces. -Je n'en doute pas. Donc juste un Vipélierre, un Ponchiot et un Ratentif ? -C'est ça. -Parfait. Je vais chercher mes frères, attends-moi là, d'accord ? » Et il disparaît derrière une porte latérale quelques secondes plus tard. Je fais sortir Joris, puis organise un dernier conseil de guerre. « Il m'a grillé, les gars. On va affronter le Champion de type Feu. -Lierre... -Me regarde pas comme ça, c'est pas ma faute ! En tout cas, on change de plan : Jo' ! Tu va t'occuper de son Ponchiot, et ensuite tu laisseras ta place à Evan qui tentera de se faire le Pokémon Feu, dont le nom m'échappe totalement. Larry, tu interviendras si les choses se passe mal. C'est clair ? » Larry jappe, Evan reste de marbre, Joris fait la gueule. Pourquoi ? Je ne sais pas. P'têtre qu'il voulait se faire le Pokémon le plus puissant. En tout cas, faudra que je pense à remercier Gégé ! C'est lui qui m'a filé la composition de l'équipe du Champion, alors vous pensez bien que. Voilà. Sans lui, j'aurais été vachement dans la merde quand même. C'est à ce moment précis que Noa refait son apparition. Sauf que là il est suivi d'un type avec une coiffure, disons, spéciale, d'un vert presque fluo, ainsi que d'un autre aux cheveux rouge vif et qui semble passablement excité. Trop. La différence entre lui et son frère est impressionante, même en étant à vingts pas de distance. ... Il y a beaucoup d'orphelins, à Unys ? Nan mais je demande ça comme ça. « Salut fillette ! » lance Tête-de-Flamme depuis le fond de la salle, tout en s'avançant à grands pas. Le Champion eau le suit de peu, mais à une allure plus modérée, tandis que le dernier leur emboite le pas en réajustant son nœud papillusion. Humf...Attendez... Il vient pas de m'appeler fillette, l'autre ? Ah non ! Je sais que je suis petite, mais il y a des limites quand même ! « Salut », je grogne lorsqu'il se plante enfin devant moi. Ce type transpire la confiance en soi, c'est écoeurant. «Moi j'suis Armando, reprend-il en prenant ma main en otage et en la serrant énergiquement. Hâte de voir ce qu'une demi-portion dans ton genre sait faire ! » La demi-portion t'emmerde, tocard. «Je suis désolé, lâche subitement le Champion aux cheveux vert d'une voix douce, ce qui a le mérite de distraire Tête-de-Flamme et de me permettre par la même occasion de dégager mon bras. Armando est un peu rustre, il ne faut pas lui en tenir rigueur. Je m'appelle Rachid. Et tu connais déjà Noa, je pense !» L'interessé m'adresse un signe de tête, un sourire encourageant aux lèvres, tandis qu'Armando croise les bras. « Rustre ? T'es mal placé pour dire quoi que ce soit. Au moins moi j'accueille les challengers de temps en temps, pas comme certains qui passent leur vie à chercher la meilleure place pour un putain de dessin ! -Le putain de dessin, comme tu dis, est une toile d'une valeur inestimable. -La blague. C'est juste les gribouillis d'un type incapable de représenter quoi que ce soit ! -C'est de l'art abstrait, c'est fait exprès. Maintenant, si tu veux bien arrêter ces enfantillages, cette jeune fille attend son combat. » Nan nan, allez-y, continuez, j'ai tout mon temps. « T'as raison frangin ! s'exclame Tête-de-Flamme, c'est moi qui fait des caprices ici. Après tout commander quatre tableaux à Artie, un pour chaque saison, c'est totalement raisonnable ! -Tu ne comprends rien à l'art. -En même temps j'suis trop occupé à comprendre que tu jettes l'argent par les fenêtres. -Ça suffit ! » Trois têtes surprises, dont la mienne, se tourne vers Noa. Ce dernier tape du pied, et ses sourcils sont plus froncés que ceux de mon père lorsqu'il découvrait ma moyenne de maths, c'est dire. « Vous vous donnez en spectacle, c'est indigne de Champions, reprend-t-il en foudroyant ses frères du regard. Alors maintenant vous la fermez et vous vous concentrez, sinon je m'occupe de vous personnellement, c'est bien compris ? » La menace est manifestement bien réelle, parce que les deux autres hochent la tête en un bel ensemble et se retourne vers moi. Super. « C'est moi que tu vas affronter », déclare alors Armando. Quelle surprise. «Je sais que tu es stressée, tu aurais sans doute préféré t'attaquer à quelqu'un de moins fort, mais c'est comme ça. Tu es prête ? » Non, toujours pas. « Oui oui. -Alors en place ! » Les deux autres Champions se reculent contre le mur, tandis que Benjamin, apparu je ne sais quand, monte sur une chaise et siffle un bon coup dans son sifflet. «Début du match ! » J'ai pas peur ! J'ai pas peur ! « Diggy ! -Jo' ! » Mon Vipélierre se retrouve alors subitement en face d'un Ponchiot taillé armoire à glace, crocs découverts, pelage chocolat, grognements agressifs. Eh bah voilà ! Voilà ce que je voulais, moi ! Une machine de guerre ! Un Arcanin de poche ! Un coéquipier qui en impose depuis ses quatre-vingts centimètres ! A côté de celui-là Larry fait carrément pas impressionnant, c'est pas juste... De son côté Diggy s'excite sur Joris et aboie de toutes ses forces, espérant sans doute que son adversaire possède la même fibre guerrière que lui. C'est mal connaître mon Vipélierre. Il se contente de toiser le Pokémon normal, immobile, les bras croisés, son regard ambré plus glacial que les blizzards de Frimapic. J'adore quand il fait ça. Sur quelqu'un d'autre que moi, j'entends. Tête-de-Flamme passe une main dans ses cheveux, puis se décide à donner le premier ordre : « Morsure ! » Je demande une Charge, et les deux Pokémon s'élancent, Joris le premier. Cette fois il ne fait pas dans la subtilité et fonce comme un bourrin vers le Ponchiot qui attend le choc, apparement pas inquiet pour un poké. Le Vipélierre le percute. Diggy dérape sur une vingtaine de centimètres. Diggy mord. Le Vipélierre recule. Et les deux adversaires se retrouvent à leur place de départ. Le Pokémon d'Armando n'a aucune blessure apparente, Joris à une marque de croc à l'épaule. Avantage au Champion. Mais on ne va pas se laisser faire, hein ! J'suis pas venue ici pour me faire défoncer ! « Même chose Diggy ! -Gros'Yeux ! » Mon Pokémon hoche lentement la tête, donnant l'air de m'écouter pour la première fois. En même temps même lui a du remarquer que la technique Tauros (comprenez charger d'abord, penser ensuite) ne marche pas avec lui, pas assez de masse musculaire, alors autant combiner nos cerveau et arrêter de jouer au Rhinocorne si on ne veut pas perdre bêtement. Le Ponchiot prend les devant et fonce sur Joris, les dents en première ligne. Imbécile. Les yeux de sa cible se transforment en braises incandescentes, et tandis qu'il freine en poussant un couinement surpris, Joris lui assène un coup d'épaule en plein dans le museau. Diggy recule à nouveau, le Vipélierre fait de même. Un point partout, mec ! « Pas trop mal, lâche Tête-de-Flamme d'un ton badin, mais c'est loin d'être suffisant. Rengorgement ! » Rengor-quoi ? C'est une attaque ? Pourquoi je la connais pas ? Je suis foutue ! Je suis foutue ! Si ça se trouve c'est un code pour dire Ultralaser ! … Non, non, respire Line, reste calme, posée, détendue, tout va bien, il n'y a que les dents de son Ponchiot qui brillent, tout est sous contrôle, inspire, expire... Voilà, j'suis calmée, reprenons. « Jo', fini-le, je le sens mal ! » Nouvelle Charge, nouvel impact, le Pokémon adverse ne bouge pas. Bizarre. Pas bon du tout. Je pensais qu'il serait à terre moi, là mon Vipélierre est beaucoup trop proche... « Maintenant Diggy ! » Ah non ! Joris n'a même pas le temps d'éviter l'assaut. Des crocs en mode fluo se plantent dans sa chair, et la Morsure semble bien plus puissante que les autres parce j'entends mon Pokémon pousser un sifflement hargneux. Le Ponchiot le secoue dans tous les sens pendant quelques secondes avant de l'envoyer valser contre les pieds d'une table. Merde. Merde, merde, merde ! « Alors ça, c'est fait, déclare l'autre en avec un sourire. T'veux arrêter là, ou on continue ? Parce que sans vouloir te vexer, c'est presque trop fac- » Une liane qui frappe son Pokémon le coupe dans son élan. Wouhouhou, Joris, le retour ! Tu es fichu mon gars, fichu, FICHU ! Jo' va te démonter, aha ! « VAS-Y, BUTE-LE ! » … Ma mère a peut-être raison, j'ai tendance a m'emporter lorsque je suis en compétition avec quelqu'un. C'est un défaut, selon vous ? Parce qu'on dirait pas comme ça, je sais, mais on me dit souvent que j'ai pas mal de défauts, donc si on pouvait éviter de m'en reprocher un nouveau ce serait cool. Bref, Joris s'est relevé, il a dégainé ses lianes et le Ponchiot a une sale trace rouge au travers du visage. Avatage à qui ? J'sais pas. Bêtement, là, comme ça, je dirai Jo', mais il tient à peine debout et il y a du sang qui coule de sa blessure donc j'en suis pas certaine à cent pour cent. « Hé, je croyais qu'il était K.O ! » Ben non, héhéhé. « Très bien...Je donne une Potion ! -Quoi ? Mais non ! C'est pas juste, on l'avait presque ! -Dommage pour toi, fillette ! » Je le hais. Il soigne donc sa bestiole pendant que mon Vipélierre chancelle, le souffle court. Je fais quoi, je fais quoi ? Je change ? Je laisse Jo' ? Il est plus rapide que Diggy, il doit pouvoir s'en sortir, mais si je me trompe ? Il est déjà plutôt mal en point... Que...Mais qu'est-ce qu'il fout ? Ah, ok, le combat recommence, ça marche. Bonne stratégie ça, Jo' ! Continue de le tenir à distance ! Fouette le jusqu'au sang ! Fais en sorte qu'il ne se relève pas avant un bail ! « Rapproches-toi! crie le Champion -Ne le laisse pas faire ! » Une liane mieux ajustée que les autres heurte l'oeil du Ponchiot. Celui-ci geint de douleur mais continue de charger à l'aveugle, ce qui permet à un deuxième Fouet Liane de se tendre devant lui et de le faire chuter lourdement sur le sol. Diggy essaye de se relever. Manqué. La liane encercle la gorge offerte et serre, serre, comme avec Evan hier matin... Et puis le Ponchiot est rappelé dans sa ball par un Tête-de-Flamme à l'air ennuyé. « Il est plutôt expéditif, ton Vipélierre... -P'têtre. » Au moins on a gagné, nous ! … Assez rapide comme histoire, d'ailleurs. Il faut énerver Jo' pour qu'il devienne efficace ? « Robby, à toi ! » Après Diggy, je vous présente Robby ! Arceus, ce type n'a vraiment aucune imagination... Apparait un Ouisticram version Unysienne, et je dois avouer qu'il y a une certaine ressemblance entre lui et son Dresseur. Les primates s'entendent bien entre eux, apparement. « Robby, Rengorgement ! » Minute Charmillon, Jo' est en train d'agoniser sur place, inutile de se presser ! « 'Kay, j'vois l'genre. Evan ! » … Arceus, je viens de me rendre compte que mon accent ressort vachement fort lorsque je stresse ! Non, non, ne nous éparpillons pas, je m'occuperai de ça plus ta- 'Tendez, l'est où Evan ? « Tu cherches quelque chose ? demande Noa, serviable, pendant que je balaye la salle à la recherche de l'autre trouillard. -Je crois que mon Ratentif s'est tiré. » Manquait plus que ça ! J'fais comment maintenant, hein ? Je vais pas envoyer Larry, il est même pas capable de mettre K.O une branche d'arbre, et Joris vaut pas mieux à l'heure actuelle ! Si je retrouve ce salopard de rongeur je vous promets que je le... « Ponch ! aboie mon Ponchiot en levant des yeux pleins d'étoiles vers moi. -Hé ! lance Tête-de-Flamme, dont l'alter-ego Pokémonesque attend toujours un adversaire, le poil brillant à cause de l'attaque Rengor-machinchose. On est en plein match, je te rappelle ! -Oui, ben s'pas ma faute hein ! -T'as un autre Pokémon, non ? -Huh, ouais, mais... -Parfait, alors tu l'envoies, je te mets ta patée et on se renvoie dans quelques jours pour la revanche, ça roule ? » Nan, ça roule pas, j'ai pas que ça à faire ! ... Enfin, si, mais là n'est pas la question. Soupir profond de ma part. « D'accord, d'accord, vas-y Larry, de toute façon au point où on en est...» Je vais buter ce ratentif, je vous le promets, je vais le tabasser, et puis le carboniser, et puis l'écraser, et puis le bouffer, le recracher, et annihiler chaque particule de son être jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, et ensuite, ensuite... « Continue Robby, Rengorgement ! » Et il m'énerve l'autre, à me couper tout le temps ! Merde à la fin ! «Morsure ! » Larry fonce sur le Flamajou -qui commence lentement à ressembler à un lampadaire mobile- et roule avec lui sur le sol, les crocs plantés dans son épaule. Sa victime ne réagit pas, elle a les yeux fermée et se contente de luire de plus belle. Quelque chose me dit qu'on a interêt à en finir très vite. Les corps sont toujours entremêlés, le Ponchiot grogne, le Pokémon feu reste impassible tandis que les dents et les griffes de Larry labourent sa chair. « Calcination. -Dégage, Larry ! » Il obéit aussitôt et abandonne Robby, mais celui-ci se relève rapidement, trop rapidement pour que son adversaire puisse espérer lui échapper. Le Flamajou ouvre les yeux. Et un jet de feu traverse la pièce, fonçant droit sur Larry qui court pourtant comme un dératé. Ce dernier évite de justesse la première vague en effectuant un joli dérapage contrôlé, même si je peux voir une bonne partie de ses poils roussir, et il se met à courir en cercle. « Vip ! » Larry se jette en avant, le feu s'écrase là où il se tenait une seconde plus tôt. Ah, Joris aurait-il apporté de l'aide à quelqu'un ? Miracle ! « Vas-y ! Rapproche-toi ! -Arrête ça ! s'énerve Armando. On est ici pour combattre, pas pour jouer les lavettes ! » Cause toujours, l'allumette. La course du Ponchiot se fait de plus en plus chaotique, mais les avertissements de Joris permettent d'éviter le pire, du moins pour le moment. Faut pas déconner, fuir, c'est bien, c'est pas moi qui dira le contraire, mais pour gagner un badge j'suis pas sûre que ce soit la meilleure technique au monde. Et puis Larry, manifestement à bout de souffle, s'arrête. Fait face au Flamajou. Regarde la langue de feu arriver droit sur lui. Et cet imbécile fonce dans le tas. Oui oui, dans les flammes, je plaisante pas ! Il y a un instant de flottement, durant lequel mon regard et celui du Champion se croisent, complètement ahuris. Larry percute le Flamajou avec violence et l'envoie dans le décor. Il a réussi ce con ! Il a réussi ! Le con en question est brûlé de la tête aux pattes, d'ailleurs il n'a pas fière allure, mais cela n'empêche ni le Pokémon adverse de rester étendu au sol, ni Benjamin de siffler la fin du combat. « Victoire du challenger ! » Tête-de-Flamme ne comprend apparement pas ce qui s'est passé, parce qu'il semble traverser une phase de réflexion intense. Une main se pose sur mon épaule. « Bravo, on peut dire que ton Ponchiot n'a pas froid aux yeux, sourit Noa en me tendant quelque chose. Voici le badge Triple. » Je saisit ce qui doit être l'équivalent du graal pour un Dresseur débutant. C'est un bête bout de métal scupté dans lequel on a encastré trois bouts de verre colorés. Fabuleux. « Tu as également droit à ceci, reprend le Champion eau une fois que j'ai mis le badge dans ma poche. C'est la CT Rengorgement. Quand à la prime du vainqueur, elle a été transférée sur ton compte. » La CT, une sorte de puce électronique, atterrit aux côtés du badge et je me décide à serrer la main tendue de Noa. « Euh...Merci, je suppose. -De rien. J'espère que tu vas retrouver ton Ratentif. -Pas autant que moi... » Nous échangeons encore deux ou trois phrases bateaux, puis je rappelle Larry et Joris dans leur Pokéball, salut Rachid, ignore Tête-de-Flamme et me dépêche de sortir de l'arène. … … On a gagné, hahaha ! Equipe : Joris niveau 13 Larry niv 13 Evan niv 12
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| | | Iloufilm
Dresseur
Nature : Gentil
Niveau : 30
Exp : 433
| Sujet: Re: [Blanc] A Pile ou Face Dim 28 Déc 2014 - 14:54 | |
| J'ai adore ton combat ,il me manque juste que des pop corns pour que je sois complètement *A* Très bon chapitre je trouve (mais j'aime toujours les chapitres de combats d'arènes ) |
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| | | | | [Blanc] A Pile ou Face | |
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