Les Chaînes du Destin. [Abandon]

               Une jeune femme fatiguée soupira. Elle était chez elle, et son mari était parti à l'étranger. Sa fille unique, la prunelle de ses yeux n'était pas descendue de sa chambre pour manger. Ce n'était pas la première fois. Cela lui arrivait souvent depuis trois mois. Depuis qu'elles avaient déménager ici, en fin de compte. Elle restait souvent enfermée dans sa chambre. Elle s'était fait deux amis, mais comme elle ne pouvait pas sortir du village, cela limitait ses fréquentations. Une jeune fille de 14 ans -ou presque- devrait pouvoir faire autre chose que de rester enfermée toute la journée. La mère monta les escaliers et alla devant la chambre de sa fille. Elle toqua.

- Absi ? Je peux entrer ?

La porte s'ouvrit devant elle. C'est vrai, après tout, sa fille a des pouvoirs psychiques étranges pour une humaine. L'autre chose étrange est ses cheveux verts. Normalement, il faut faire une teinture pour les avoir de cette couleur. Mais sa fille n'a pas fait de teinture. Ses cheveux sont naturellement verts. Mais cela ne l'a jamais empêchée de vivre, bien au contraire. A présent, ses cheveux luisaient doucement avec la lumière de sa lampe de bureau. Sa fenêtre était ouverte, et sa fille écrivait. La jeune femme se rapprocha d'elle.

- Qu'est-ce que tu veux me dire, Mère ? demanda la jeune fille en se retournant pour la regarder, interrompant son travail.
- Je voulais te dire.. Demain, c'est ton anniversaire. Tu sais déjà ce que tu voudrais avoir ?
- Non. Je te laisse me faire la surprise, ce ne serait pas drôle sinon. sourit doucement Absi.
- Tu sais, je m'inquiète pour toi..
- Je sais. Ne t'inquiètes pas, je vais bien.
- Si quelque chose arrive, n'hésite pas à m'en parler.
- Promis Mère.

La jeune femme quitta la pièce, rassurée d'entendre ces mots. Elle avait peur pour sa fille, mais tout semblait aller bien. Une fois que sa mère eu quitté sa chambre, Absi se remit à écrire. Plus vite, d'un geste presque affolé. Elle ne s'arrêta que cinq minutes après. Elle se leva et alla prendre un mouchoir. Elle essuya ses yeux trempés de larmes et se calma peu à peu. Elle alla à la fenêtre. Des Chovsourirs passaient par là, profitant de l'obscurité de la nuit. La jeune fille referma la fenêtre, le coeur lourd. Elle ne voulait pas dormir. Elle ne voulait pas être demain. Car elle pressentait que ce lendemain allait chambouler toute son existence, et elle n'aimait pas ça. Mais face à la fatigue, elle se coucha et sombra dans les bras de Morphée.
Le petit Chacripan de la maison entra dans sa chambre. Il alla voir les écrits de la jeune fille endormie. Une seule phrase était écrite, inlassablement.

«Lorsque que ce son s'arrêtera.. Mon monde touchera à sa fin.»

            Le soleil se leva doucement, révélant une jeune fille épuisée. Ses yeux n'étaient pas rouges, mais elle avait beaucoup pleuré. Sa mère, toujours endormie, ne savait rien de son état. Absi pressentait que quelque chose arrivait, et cela ne lui plaisait pas. Un bruit de sonnette la fit sursauter. Elle descendit doucement les escaliers et alla voir à la porte. Une jeune femme aux cheveux bruns se tenait devant la porte, un paquet bleu entouré de vert dans les mains.

-Helloooo ! Bon anniversaire Absi ! dit-elle avec un grand sourire.
-Merci, Professeur Keteleeria. la remercia la jeune fille avec un petit sourire.
-Ta mère est réveillée ? lui demanda le Professeur.
-Oui, j'arrive ! annonça l'intéressée en descendant les escaliers.
-Super !

Les deux femmes se rejoignirent et se mirent à parler de tout et de rien, riant et souriant. Absi remonta et alla se changer. Elle avait compris. 14 ans était l'âge à partir duquel les enfants peuvent recevoir un Pokémon et traverser les routes avec eux. Certains en sont donnés illégalement aux plus petits, et d'autres décident eux-mêmes de venir vers un humain, avec ou sans Pokémon. Et comme elle avait l'âge réglementaire, elle allait bénéficier d'un Pokémon spécial. Une espèce en voie de disparition, a force d'être utilisée et donnée à de jeunes inconscients. Au contraire, les Ponchiots et les Ratentifs affluaient dans la région. C'était d'ailleurs devenus les premiers Pokémon confiés aux Dresseurs. Absi soupira. Elle savait qu'elle seule n'allait pas en avoir un, et cela devrait la réjouir. Mais elle ne le parvenait pas. Si cela se passait mal, Bianca et Tcheren seraient inconsolables. Il était sûr que ses amis seront choisis, eux aussi. Après tout, ils étaient les seuls enfants du village assez âgés pour recevoir des Pokémon. La jeune fille chercha des vêtements corrects. Elle finit par choisir une robe blanche qui lui arrivait au bas des genoux. Elle était assez légère et confortable. Elle se coiffa, perdue dans ses sombres pensées. Elle mit ensuite deux barrettes rouges dans ses cheveux, pour qu'ils ne lui tombent pas dans les yeux. Elle alla se regarder dans le miroir. Ses cheveux ondulés lui arrivaient au milieu du dos. Elle fit un léger sourire, et on aurait pu croire qu'elle était heureuse. Mais ce n'était pas le cas. Elle souffrait d'une instabilité mentale, dû à un choc enfantin. Du moins, c'est ce qu'elle imaginait. Elle ne se souvenait de rien. Elle avait oublié toute son enfance. A quoi était-ce dû ? Elle n'en savait rien. Elle alla s'assoir sur son lit et caressa le Chacripan de sa mère, Berliose. Ce dernier ronronna et fit une adorable frimousse. Absi sourit doucement, attendrie. Elle entendit des pas dans l'escalier et quelqu'un toqua à sa porte. Elle se leva et alla ouvrir. La jeune fille tomba nez à nez avec Tcheren, un garçon intelligent et discret. Il avait ses éternelles lunettes sur les yeux et la regardait.

-Bonjour Tcheren. le salua Absi.
-Bonjour Absi. Joyeux anniversaire ! répondit-il.
-Merci.
-Bianca est déjà là ?
-Non. Elle devrait déjà être arrivée ? demanda Absi.
-Oui.. Nous étions sensés arriver presque en même temps, et elle d'abord. expliqua le garçon.
-Ah bon.. Elle doit encore avoir des problèmes avec ses parents.
-Sans doute..

La jeune fille se poussa de la porte, laissant entrer Tcheren. Elle laissa la porte ouverte et regarda Tcheren caresser Berliose. Il avait toujours aimé le Pokémon domestique de sa mère, et profitais de chaque visite pour le caresser. Le Chacripan ne se privait pas d'aller demander des caresses à son ami d'ailleurs. Des pas précipités retentirent et Bianca arriva, à bout de souffle et les cheveux en bataille.

-Excusez-moi pour mon retard mais mon père ne voulait pas me laisser partir ! s'excusa-t-elle.
-Et tu es partie quand même ? demanda Tcheren, intrigué.
-Oui, ma mère l'a convaincue.. Mais en même temps, il est 10 heures. D'habitude, je ne peux pas sortir avant 11 heures. souffla la jeune fille blonde.
-Ce qui compte, c'est que tu es là, non ? dit Absi en souriant.
-Oui, tu as raison ! Bon anniversaire Absi ! répondit joyeusement Bianca.

Les trois amis s'échangèrent rapidement des nouvelles. Après tout, ils se voyaient tous les jours. Une personne monta les escaliers et le professeur Keteleeria apparut, la boite bleue dans les mains et un grand sourire sur le visage.

-Helloooooo tout le monde ! les salua-t-elle.
-Bonjour Professeur. répondirent les trois adolescents en choeur.
-Vu que vous avez tous les trois 14 ans, je vais vous confier un Pokémon. Ce sera une espèce en voie d'extinction, et j'aimerais que vous fassiez le tour d'Unys avec un Pokédex pour rencontrer le plus grand nombre de Pokémon possible.

Le Professeur déposa la boite sur le bureau d'Absi et fit un grand sourire.

-Il y en a trois, tâchez de ne pas vous battre !
-Oui Professeur. Absi, choisi en première. C'est ton anniversaire après tout. dit Tcheren.
-Oui, c'est vrai ! Choisis Absi ! l'approuva Bianca.
-Très bien, si vous insistez. accepta la jeune fille.

Absi ouvrit la boite, révélant trois Pokéball. L'une était bleue, l'autre était verte et la dernière était rouge. Eau, Plante et Feu. Elle ne savait pas comment le Professeur avait pu obtenir l'autorisation du gouvernement pour avoir ces Pokémon, mais si elle les proposait à des enfants, c'est qu'elle avait obtenu un Pass. La jeune fille réfléchit un peu, puis se décida. Elle prit la Pokéball dans sa main.

-J'ai fais mon choix. annonça-t-elle.
-Tu as pris un très bon Pokémon, crois-moi. Qui choisis ensuite ?
-Je.. Je peux ? demanda Bianca.
-Oui, vas-y. lui répondit Tcheren en souriant.
-Merci !! Euh.. Je vais prendre.. Celui-là ! dit la jeune fille blonde en attrapant une PokéBall.
-Quand à moi, je vais prendre le dernier. fit l'érudit en prenant la dernière PokéBall.
-Très bien. A trois, lancez en même temps vos PokéBalls vers le plafond pour connaître votre choix. Prêt ? Un, deux, trois !

Les trois amis obéirent au Professeur. Un Moustillon apparu devant Absi, un Vipélierre devant Tcheren et un Gruikui devant Bianca.

-Alors ? Contents ? sourit le Professeur.
-Oh oui, il est génial ! s'écria Bianca en s'accroupissant devant son Pokémon.
-Merci beaucoup pour ce cadeau, Professeur. remercia Absi en soulevant de terre son Pokémon, le regardant de plus près.
-Je n'aurais jamais pu espérer mieux ! dit Tcheren, émerveillé par son nouveau compagnon.
-Vous leur donnez un nom alors ? demanda Keteeleria.
-Le mien se nommera Macaron ! annonça Bianca.
-Je vais appeler mon Vipélierre.. Bazilic, tel le serpent mythologique.

Absi réfléchissait. Elle tenta d'utiliser ses pouvoirs pour communiquer avec son Pokémon, et à sa grande surprise, elle y arriva.

"Tu m'entends ?" tenta la jeune télépathe.
"Hum ? Qui parle ?" pensa le Moustillon.
"Moi, la jeune fille aux cheveux verts."
"Ah ? Et tu t'appelles ?"
"Absi. Enchantée."
"De même. Vous cherchez un prénom pour moi ? Je me nomme Arya, ne me changez pas ce détail s'il vous plait."
"Très bien, tu t'appelles donc Arya.."

Absi rompit la connexion télépathique, commençant à avoir mal à la tête. Même si elle possédait d'étranges facultés psychiques, celles-ci n'avaient pas que des avantages.

-Elle se nommera Arya. annonça la jeune fille.
-Un nom féminin, parfait ! J'avais oublié de te dire que c'était une femelle ! dit la jeune Professeur.
-Dites, les amis, et si on faisait notre premier combat ? Gentiment hein ! proposa Bianca.
-Très bonne idée, Bianca ! Comme ça, vos Pokémon vous accorderont leur confiance plus vite ! approuva la jeune femme.
-Je propose qu'Absi et toi, vous vous affrontiez en première. D'accord ? fit Tcheren.
-D'accord ! acceptèrent les deux filles.

Les deux Dresseuses se mirent face à face tandis que Tcheren, Bazilic et le Professeur s'écartaient.

-Vous êtes prêts ? Combattez !
-Macaron, Charge !
-Esquive, et fait Charge toi aussi. ordonna Absi, concentrée.

Le combat ne prit pas longtemps. A coups de Charges, Arya finit par remporter la victoire de justesse. Macaron n'était pas grièvement blessé, et semblait heureux de s'être bien battu. Le Professeur applaudit et régénéra les Pokémon.

-Hé, Tcheren ! C'est à ton tour de te battre contre Absi ! annonça Bianca.
-D'accord. Tu es prête ? En garde ! provoqua Tcheren.

Absi refit la même tactique et gagna encore une fois de justesse. Tcheren applaudit à son tour. Bazilic et Arya se serrèrent la patte, bons joueurs. Le Professeur soigna encore les Pokémon et un combat démarra entre Bianca et Tcheren. Ce fut ce dernier qui emporta la victoire. Les trois amis, humains comme Pokémon, descendirent les escaliers avec le Professeur. Ils se rendirent au Laboratoire où le Professeur Keteleeria leur donna un Pokédex, et expliqua la fonction de cet appareil. Puis, le moment de quitter le village arriva. Absi remarquait à peine qu'elle était partie sans ses chaussures. après tout, elle n'aimait pas les mettre. Bianca, Tcheren et elle franchirent ensemble la "ligne" qui sépare la Route 1. Le professeur Keteleeria les attendait. Elle leur montra comment attraper des Pokémon et leur donna 5 Pokéball chacun. Elle partit ensuite à Arabelle pour les attendre.

-Hé, les amis ! On fait le concours de celui qui a le plus de Pokémon ? demanda Bianca.
-Oui, pourquoi pas ? C'est une bonne idée. consentit Tcheren.
-Si tu veux, ça pourrait être amusant. sourit Absi.
-Super ! On se retrouve au bout de la route ! annonça Bianca.

Tcheren s'enfonça à son tour dans les hautes herbes. Absi regarda d'abord sa PokéBall bleue contenant Arya, puis ses PokéBall normales pour ses futurs Pokémon. Elle sourit légèrement. Finalement, peut-être s'était-elle trompée. Elle entra dans les hautes herbes avec prudence.

-Halte là ! Qui êtes-vous, jeune demoiselle, et que faites-vous ici ? l'interpella un Ponchiot.
-Je me nomme Absi, et je suis en route vers Arabelle. Et vous, qui êtes-vous ? lui demanda-t-elle.
-Je suis Vladimir, meneur de la Route 1. Vous migrez vers Arabelle ? Comptez-vous vous rendre plus loin, suite à cela ?
-Oui. Je compte faire le tour de la région. Êtes-vous intéressez pour me rejoindre ?
-Hé bien.. L'idée est tentante, alors soit. Je serais votre chevalier, et je vous protégerais, Dame Absi.

La jeune fille posa une Pokéball sur le sol et Vladimir alla la toucher, rejoignant ainsi l'équipe. La PokéBall se colora de blanc, couleur distinctive des types Normaux. Absi ramassa la PokéBall et se hâta de rejoindre ses amis qui l'attendait.

-Alors, on compare ? J'en ai attrapé un ! annonça Bianca.
-Idem. dit Tcheren.
-Je n'en ai attrapé qu'un seul aussi. répondit Absi.
-On est à égalité, c'est drôle ! fit remarquer Bianca.
-Oui, c'est vrai. Ne faisons pas attendre le Professeur qui doit nous attendre à Arabelle. sourit Tcheren.

Pendant que Bianca et Tcheren discutaient, Absi partit devant. La petite troupe se retrouva au Centre Pokémon. Le Professeur Keteeleria leur montra comment se servir du Centre Pokémon avant de repartir au Laboratoire. Absi resta un peu pour acheter deux Potions et repartit. Sur la place se tenait plusieurs hommes et femmes en bleus, arborant un symbole monochrome. La jeune fille eut un très mauvais pressentiment. Mais elle alla voir, scellant ainsi son sort.

              Un jeune homme aux cheveux verts se promenait sur la route menant à Arabelle en fredonnant une mélodie. Il savait qu'il devait s'y rendre. Le futur qu'il prédisait ne mentait jamais. Il ne se souciait pas du reste. Il vivait à sa façon, et à son rythme, entraînant les autres avec lui. Un petit miaulement plaintif lui parvint, le sortant de sa rêverie. Il tourna la tête dans la direction du bruit. Il s'approcha d'un buisson et le souleva, découvrant un Chacripan blessé.

- Mon pauvre.. Que t'est-il arrivé ? murmura-t-il en lui tendant doucement la main.

Le Chacripan le griffa en feulant, les oreilles en arrière. Le jeune homme ne retira pas sa main pour autant et sourit au petit Pokémon pour le rassurer.

- Je ne suis pas ton ennemi, ne crains rien.

Le Chacripan le regarda d'un air méfiant puis s'approcha doucement. Il le regarda encore un peu puis alla contre lui. Le jeune homme sourit et lui caressa la tête, ne se souciant pas de ses griffures.

- Viens avec moi, je vais te soigner.

Il se leva et prit le Pokémon dans ses bras, avant d'aller un peu plus loin, où il avait repéré des Baies. Il les offrit au Chacripan qui sembla apprécier ce geste. Quand le jeune homme reprit sa route, le Pokémon cheminait avec lui en direction d'Arabelle.

***

Absi se mit entre Tcheren et Bianca qui regardaient des hommes habillés en bleus. Ils étaient tous roux. Vladimir et Arya s'approchèrent à leur tour, suivant leur Dresseuse. Ils s'installèrent tout devant pour voir. Un grand homme aux cheveux verts et avec quelque chose sur l'oeil s'avança entre les hommes en bleus.

- Ecoutez-moi ! Mon nom est Ghetis ! Ghetis, de la Team Plasma ! Je suis venu vous apporter la parole, celle de la libération des Pokémon ! Depuis toujours, les humains et les Pokémon vivent ensemble et s'entraident. Mais ces humains vivent dans le déni, dans le MENSONGE ! Songez-y ! L'Homme préfère se vautrer paresseusement dans les certitudes. Ne les avez-vous jamais remises en question, ces certitudes ?

Des chuchotements se firent entendre. Absi était troublée par les paroles de cet homme.

- Et les Dresseurs ! Ils asservissent les Pokémon, les traitent en esclaves ! Leurs soi-disant partenaires, ne sont pour eux que des serfs, des créatures inférieures ! Si je ne dis pas la vérité, que quelqu'un ose me contredire !

Des murmures plus fort se firent entendre. La foule était visiblement aussi troublée que la jeune fille.

- Or, je vous le dis ! Les Pokémon sont des êtres d'exceptions aux pouvoirs insoupçonnés ! Nous avons tant à apprendre d'eux. Et notre devoir, en tant qu'être humain, est clair. N'est-ce pas ?

La foule murmura a nouveau. "Les libérer ?" demanda une voix.

- Parfaitement ! Nous avons le devoir, que dis-je, l'impératif de libérer les Pokémon ! Et à ce moment là, uniquement à ce moment là, que les Pokémon et les humains pourront vivre sur un pied d'égalité ! Ecoutez, écoutez-moi bien ! Et réfléchissez ce qui est le meilleur pour vos Pokémon, pour qu'ils puissent goûter à la liberté ! Ainsi se termine ma déclaration. Merci encore de votre attention. Et que la paix soit avec vous.

Les hommes en bleus reprirent les bannières qu'ils avaient installées et encadrèrent Ghetis. Ils partirent ensuite, laissant la population d'Arabelle en pleine confusion.

- Libérer les Pokémon ?
- C'est vraiment une bonne idée ?
- C'est que des conneries !

La foule se dispersa. Absi, Tcheren et Bianca se regardèrent entre eux, perdus. Arya protestait vivement, mais Absi ne comprenait pas ce qu'elle disait. Vladimir était sous le choc et ne parlait pas. Tcheren fut le premier à prendre la parole.

- Vous croyez.. Que cet homme a raison ?
- Peut-être mais.. Nos Pokémon sont heureux d'être avec nous, non ? hésita Bianca.
- N'entendez-vous pas que vos Pokémon vous parlent ?

Les trois amis sursautèrent et se tournèrent dans la direction de la voix. Un jeune homme aux cheveux verts se tenait devant eux, un Chacripan sur l'épaule.

- Qui es-tu ? lui demanda Absi.
- Je m'appelle N. Et vous ?
- Je me nomme Absi.
- Je suis Tcheren, et voici Bianca. Tu comprends les Pokémon ?
- Oui, et ce depuis mon enfance.
- Qui nous dis que tu dis vrai ? demanda Tcheren.
- C-C'est vrai ! Tu peux tout aussi bien mentir !! l'appuya Bianca.
- Il dit la vérité. contra Absi.

Les trois personnes la dévisagèrent étrangement.

- Comment peux-tu le savoir Absi ? l'interrogea Tcheren.
- Je le sais. Mon instinct me le dit.

- L'instinct.. Quand apprendras-tu qu'il ne faut pas s'y fier ? soupira le garçon à lunettes.
Absi soupira. Tcheren suivait obstinément la logique, mais elle s'y refusait. Après tout, elle avait des pouvoirs psychiques, et ce n'était pas logique pour un humain. Alors elle préférais suivre son instinct.

- Que faites-vous, avec ces Pokémon ? demanda N, faisant mine que rien ne s'était produit.
- Nous sommes partis en mission afin de compléter le Pokédex. lui expliqua Tcheren.
- Et pour cela, vous allez séquestrer d'innombrables Pokémon dans des PokéBalls, avant de les envoyer dans le PC ? C'est révoltant ! s'écria N.
- Non. Je ne capturerais que 6 Pokémon à la fois, et je ne les laisserai jamais dans leurs PokéBall. déclara Absi.
- Est-ce bien vrai ? s'étonna N.
- Mais.. Absi ! Et le Pokédex ? protesta Tcheren.
- Je dis vrai. Et le Professeur Keteleeria n'a pas besoin de 3 personnes pour compléter le Pokédex.
- Arrête de dire des bêtises ! Tu ne vas pas faire ça, uniquement pour faire plaisir à ce type quand même ?!
- Je ne dis pas ça car je veux lui faire plaisir. Mais parce qu'il est dans le vrai. contra la jeune fille.

Tcheren soupira. Son amie lui donnait du fil à retordre. Mais après tout, qui était-il pour lui dire cela ? Il n'était son aîné que de quelques mois.

- Je ne te crois pas. Tu mens, comme tous les autres humains. dit N.
- Oh, vraiment ? s'amusa Absi.
- Oui. J'en suis sûr.
- Dans ce cas, prouve moi que je mens. Je te propose un combat, 1 contre 1. Le gagnant dira la vérité.
- J'accepte.
- Vladimir, peux-tu faire ce combat ?
- Vos désirs sont des ordres Dame Absi.

Vladimir prit place devant sa Dresseuse, tandis que le Chacripan de N alla se placer devant son Dresseur. Absi lui ordonna de charger, et N de riposter à coups de griffes. Les Pokémon obéirent à leurs Dresseurs. Vladimir fonçait sur le Chacripan qui sauta à droite pour esquiver. Mais le Ponchiot avait prévu l'esquive et se tourna au bon moment, une lueur argentée dans les yeux. Dans une Charge surpuissante, il envoya le petit Pokémon contre le mur d'une maison. Le temps semblait ralentir pour Absi. La scène se jouait au ralenti, et elle était impuissante. Elle ne pouvait qu'assister à la mort certaine du pauvre Chacripan. Mais le destin en décida autrement. Ses pouvoirs s'activèrent sans son accord et retinrent le Pokémon de N dans les airs. Tous étaient figés de stupeur. Le Chacripan fut délicatement posé au sol sous l'ordre d'Absi qui avait repris le contrôle d'elle même. N alla récupérer le Pokémon terrorisé et partit sans dire un mot, le visage blême.

- Que.. Pourquoi le Chacripan flottait-il dans les airs ? demanda Bianca, paniquée.
- Je ne sais pas.. C'est impossible.. répondit Tcheren, les yeux grands ouverts.

Tous les Pokémon fixaient Absi, mais seule elle le remarqua. Elle ouvrit sa conscience aux Pokémon.

"S'il vous plaît, ne me regardez pas ainsi. Mes amis vont finir par se rendre compte de quelque chose, et je ne veux pas qu'ils sachent cela."

Les Pokémon acceptèrent et se mirent à couiner aux pieds de leurs Dresseurs pour repartir.

- Je vais aller à Ogoesse. Nous nous reverrons là-bas ! dit Tcheren en partant.
- Je.. J'y vais aussi, à plus tard Absi ! déclara Bianca en partant à son tour.

Absi regarda Arya et Vladimir puis se mit en route, elle aussi. En arrivant sur la route 2, elle reçut un appel. Elle décrocha.

- Oui ?
Ma chérie, c'est Maman !
- Ah, Maman ! Pourquoi m'appelles-tu ?
Je voulais prendre de tes nouvelles. Je suis heureuse de constater que tu vas bien !
- Je suis heureuse de savoir que tu n'es pas triste de mon départ..
Ne t'inquiètes pas ma puce, j'ai toujours Berliose ! Oh, désolée, il faut que je raccroche !

La mère raccrocha. Absi rangea son Vokit dans son sac en se demandant pourquoi sa mère l'avait appelée si brièvement. Elle sentit une présence dans son dos et se retourna.

- Surprise ! sourit sa mère.
- Maman ? s'étonna la jeune fille.
- Hé oui ! Je viens t'apporter quelque chose de très important !
- Qu'est-ce ?
- Des chaussures ! Tu étais tellement pressée ce matin que tu les as oubliées ! s'exclama la femme.

Absi baissa les yeux sur ses pieds. Effectivement, elle n'avait pas de chaussures, ni même de chaussettes.

- Merci, c'est vrai que ça pourrait être utile. la remercia Absi en souriant.
- De rien. Fais attention à toi, d'accord ? lui dit sa mère en la prenant dans ses bras.
- Promis.

La mère sourit et se détacha d'elle. Elle lui dit au revoir et repartit chez elle. Absi chaussa ses baskets et entendit du bruit dans les herbes.

- Qui est là ?
- Je reconnais cette odeur Dame Absi, ce n'est pas un ennemi. Sortez s'il vous plaît, Dame Rosalie ! dit Vladimir.

Un Ratentif sortit la tête et parla au Ponchiot. Absi ne comprenait pas ce qu'il disait, comme avec Arya. Tiens, d'ailleurs, pourquoi comprenait-elle Vladimir sans qu'elle n'utilise ses pouvoirs ?

- Dame Absi, Dame Rosalie voudrait se joindre à vous. Elle voudrait découvrir le monde à vos côtés. Qu'en dites-vous ?
- J'accepte.

Absi posa une Pokéball au sol et la Ratentif toucha le centre, se faisant capturée par la Ball. Absi la reprit et fit sortir Rosalie.

- A présent, venez. La nuit commence à tomber. déclara la jeune fille.

Ils rebroussèrent chemin et louèrent une chambre au Centre Pokémon. Absi se mit au lit, entourée de ses compagnons et s'endormit vite, se libérant de cette journée.

Absi fut réveillée en pleine nuit par une atroce souffrance mentale qu'elle ne comprenait pas. Elle pleurait et ne parvenait pas à s'arrêter. Qu'est-ce qui la rendait si malheureuse ? Elle n'avait aucune raison d'être triste pourtant ! Elle se leva en faisant attention à ne réveiller personne. Elle marcha silencieusement jusqu'à la fenêtre et regarda le ciel avec ses yeux embués de larmes.

— Que se passe-t-il Dame Absi ? entendit-elle.

La jeune fille se retourna et se rendit compte que Vladimir était derrière elle, à la regarder d'un air inquiet.

— Rien, rassures-toi. dit-elle.
— Dans ce cas, pourquoi pleurez-vous ? demanda le Ponchiot.
— ... Je ne sais pas. Peut-être ai-je fait un cauchemar ? Je ne parviens pas à m'en souvenir.
— Si vous le dites.. Je vous fais confiance. Mais si quelque chose ne va pas, n'hésitez pas à nous en faire part. Nous sommes peut-être des Pokémon, mais nous n'en sommes pas moins intelligents.
— Je n'ai jamais considéré les Pokémon comme inférieur aux humains. Ils sont même plus puissants. Merci en tout cas.

Absi sourit et Vladimir fit de même. Il préférait nettement voir son amie sourire et soit heureuse, plutôt qu'elle pleure.

— Au fait, Vladimir.. Comment cela se fait-il que je puisse t'entendre parler ?
— Cela est lié au fait qu'à force de côtoyer les humains, certaines espèces de Pokémon ont appris à parler comme eux. C'est le cas des Ponchiots et de certains Ratentifs.
— Je comprends.. Merci de m'avoir appris ça.
— Tout le plaisir est pour moi. A présent, nous devrions dormir.

Vladimir bailla et retourna a la place qu'il occupait. Il se tarda pas à s'endormir. Absi sourit et regarda un instant ses compagnons dormir paisiblement.

« Pourvu que ce jour n'arrive jamais.. » souhaita la jeune fille.

Elle regarda le ciel et reparti se coucher. Elle se rendormit peu après.


Absi fut réveillée par les chants des Poichigeons. Elle bailla et se leva. Elle constata que ses Pokémon dormaient encore, à l'exception d'Arya qui se frottait les yeux. Elle se leva doucement et réveilla les endormis en les secouants légèrement.

— Il est l'heure de se lever. Il nous faut bientôt partir pour Ogoesse. déclara-t-elle.

La jeune dresseuse alla se changer dans la salle de bain. Lorsqu'elle revint, Rosalie et Arya jouaient ensemble tandis que Vladimir les surveillaient. Elle sourit et leur demanda de la suivre. La jeune dresseuse regarda l'horloge qui indiquait 9h38. Il fallait vraiment partir. Le petit groupe sortit du Centre Pokémon et reparti vers la route où Rosalie s'était jointe à eux.

— Nous allons certainement rencontrer des Dresseurs. annonça Vladimir.
— Oui, et il faudra faire attention à ne pas créer d'accidents. ajouta Absi.

Deux pas plus loin, un petit garçon qui passait par là alla à leur rencontre.

— Bonjour mademoiselle ! Vous voulez bien faire un combat avec moi et mon Pokémon s'il vous plaît ? demanda-t-il, les yeux suppliants.

Absi sourit et accepta. Vladimir se plaça devant sa dresseuse tandis que le petit envoya un Ponchiot à son tour. Vladimir fit un petit mouvement de tête pour le saluer et l'adversaire fit de même. Ils coururent l'un vers l'autre après ce salut. Vladimir esquiva astucieusement la charge de l'adversaire et lui renvoya tout en faisant attention à ne pas la faire trop violente. Le Ponchiot roula au sol et se releva. Son dresseur lui lançait des ordres brefs. Le Pokémon obéissait mais Vladimir réussit à l'envoyer au tapis.

— Bravo mademoiselle. Tu es très forte !

Le dresseur fouilla dans son petit sac et tendit une poignée de pièces à la gagnante.

— Merci. Je suis sûre que tu peux t'améliorer !
— Tu penses vraiment ?
— Bien sûr que oui.
— Dans ce cas, je vais aller m'entraîner ! Au revoir mademoiselle !

Le gamin parti en faisant un signe de la main et en souriant. Absi perdit son sourire et sa voix devint subitement plus froide que d'habitude.

— Venez. Nous devons aller à Ogoesse.

Arya, Rosalie et Vladimir frissonnèrent. Chacun avait ressenti le changement d'humeur brusque de leur Dresseuse et personne n'en connaissait la cause. Ils hochèrent la tête et la suivirent.

Quelques combats plus tard, le groupe était arrivé devant Ogoesse. Ils allaient entrer dans la ville mais une voix appela la jeune fille.

— Absi ! Attends un peu !

L'intéressée se retourna et sourit en voyant la personne.

— Bianca ! On arrive en même temps, quel heureux hasard !

Vladimir les observaient discuter, les écoutant à moitié. Quelque chose clochait chez cette bonne humeur soudaine. Peut-être se trompait-il, mais il n'en avait pas l'impression. Il regarda autour de Bianca. Pas le moindre signe de ses Pokémon. Tout comme les autres Dresseurs, ils devaient être dans leurs PokéBalls.

— Au fait Absi, tu ne ranges pas tes Pokémon dans leurs PokéBalls ?

Vladimir tendit l'oreille. Il avait senti quelque chose en sa Dresseuse, et cela ne lui plaisait pas.

— Non, je n'aime pas les enfermer. Ça ne doit pas être agréable pour eux.
— C'est vrai que vu sous cet angle.. Hé dis dis ! On fait un petit combat ? S'il te plaît !
— D'accord, pas de problème. Vladimir, je te laisse l'honneur.
— Chouquette, vas-y !

Bianca lança la PokéBall et un Ponchiot en sorti. Vladimir se plaça devant sa dresseuse. Cela faisait beaucoup de dresseurs ayant un Ponchiot.. Mais il n'avait pas le choix. Les deux Pokémon se saluèrent et s'attaquèrent avant même que leurs Dresseuses ne leur en ai donné l'ordre. Après une série d'esquives et de Charges, Vladimir réussi à mettre hors d'état de combattre le Ponchiot adverse.

— Ouah, bravo ! Macaron, vas-y !
— Arya, je te laisse y aller. Mais n'utilise aucune attaque eau, cela serait trop dangereux.

Le Moustillon hocha la tête et se plaça face au Gruikui. Ils se saluèrent et s'attaquèrent. Aucun n'utilisaient leurs pouvoirs spéciaux, se contentant de charger. Arya finit par mettre un coup qui envoya au tapis l'adversaire. Bianca rappela son Pokémon.

— Bravo, t'es trop forte pour moi !
— Ne t'inquiètes pas, je suis sûre que tu vas réussir à me vaincre un jour. souriait Absi.
— Je ferais en sorte d'y arriver ! Bon, à plus tard !

Bianca reparti sur la route, comptant sûrement entrainer davantage ses Pokémon. Encore une fois, l'humeur d'Absi changea.

— Partons. Il est presque midi.

Ils entrèrent dans Ogoesse et se dirigèrent tout de suite vers un Centre Pokémon. Absi fit soigner ses compagnons et réserva une chambre pour la nuit. Elle ressortit après avoir acheté quelques objets.

— Allons nous entraîner en prévision de l'Arène. déclara-t-elle en se dirigeant vers les Vestiges du Rêves.

Elle vainquit les dresseurs présents. Entre-temps, la nuit était tombée.

— Nous ferions mieux d'aller au Centre Pokémon.. pensa tout haut Absi, son humeur étant calmée.
— Bonne idée. Il serait dangereux de nous attarder. approuva Vladimir.

Le petit groupe rentra dans le lieu de sûreté.

— Vous arrivez pile à temps, nous allions fermer. déclara l'infirmière. Voulez-vous une chambre ?
— Je.. Nous voulons bien, merci de cette proposition. souriait Absi.

L'infirmière leur confia les clés de leur chambre et leur indiqua la position de cette dernière. Absi la remercia et y entra, suivie de ses compagnons. Ils se couchèrent tous et s'endormirent rapidement.

Si seulement j'avais su ce que j'allais faire le matin suivant..