Le Maître de la Ligue
J'aurais pu faire tout un chapitre sur le tutoriel qu'offrit Bianca à Sébouss mais c'eut été aussi chiant que dans le jeu. Enfin, presque. De toute façon, on peut pas savoir, je l'ai pas écrit. Mais trêve de blabla reprenons là où ne nous étions pas arrêtés au chapitre précédent.
– Et c'est ainsi qu'on utilise la poubelle avec un couvercle jaune !
Bianca était particulièrement excitée par cette activité. Elle avait préparé tout un exposé en huit parties et trente-quatre sous parties avec diaporama pour expliquer comment marchait un Centre Pokémon, les boutiques et les PC.
– Ouah, souffla d'ennui Sébouss. C'est passionant. Vraiment. Et je dis pas ça parce que Geralt a fini par s'endormir.
– Et il faut que je te montre comment on capture des Pokémon ! s'écria Bianca en sautant sur place.
En sortant du Centre Pokémon, ils virent la mère de Mélis.
– Oh ! Mon bébé !
– Wesh, t'as trop pris la fiance-con feu-meu ! répondit Sébouss.
C'est à peu près à ce moment là que ceux qui ne s'en étaient pas encore rendu compte, ont compris que le verlan est dégueulasse à l'écrit.
– Je voulais te donner ces Chaussures de Sport. Ça te permettra de courir en toute sécurité. Enfin, presque. N'oublie jamais te t'échauffer et de t'étirer.
– Génial ! s'écria Bianca. Je vais te montrer comment courir !
– Et ça, c'est une carte. Si tu pouvais donner en une à Matis. Il est partit du côté d'Amaillide.
– Génial ! s'écria Bianca. Je vais te montrer comment déplier une carte ! Et après, je te montrerai comment donner un objet à quelqu'un.
La maman mit dans les bras de Sébouss une paire de chaussures qui n'étaient pas de première fraîcheur et deux cartes de la région. Elle lui fit une bisou sur le front et retourna chez elle dans la cuisine.
Dès que Sébouss eut rangé tout cela dans son sac, Bianca le prit par le bras et l'emmena sur la Route 19. Celle-ci n'était qu'un couloir entre deux hautes falaises où on trouvait des Pokémon faibles.
– Comme je te l'ai déjà dit, je vais te montrer comment capturer un...
– Comme ça, la coupa Sébouss.
Alors qu'un Ratentif passait par là, le jeune dresseur lui envoya une Pokéball qui le frappa en pleine tête et il fut attrapé. Bianca se mit à sautiller sur place.
– Et je sais comment lui donner un surnom, l'avertit Sébouss avant d'appeler son Ratentif Baba.
– C'est incroyable ! Tu maîtrises cet art ancestral ! Tu as l'étoffe d'un Maître !
– Normal, je suis un Maître !
– Qu'ouïe-je ? fit une puissante voix qui réveilla Geralt.
Sébouss et Bianca levèrent la tête en même temps. Au sommet de la falaise, une silhouette se découpait dans l'éclat du soleil.
– Tu te dis être un Maître. Je vais te montrer ce qu'est vraiment un Maître !
Et l'homme sauta et atterrit en face de Sébouss, comme le faisait les super-héros. Voyant cela, Bianca tourna de l'oeil. L'inconnu se redressa fièrement.
– Vantard, chuchota Geralt à Sébouss.
– Totalement, répondit Sébouss.
L'homme qui se tenait face à eux était un colosse de presque deux mètres. Il portait des fringues faites à partir d'un vieux sac à patates. Ses bras, musclés, étaient nus et plus velus que le crâne de Bernard Cazeneuve. Ces cheveux était roux, quoi qu'ils commençaient à blanchir.
– Je suis Goyah, le Maître de la Ligue d'Unys. Enfin, c'est ce que je t'aurais dit si j'avais pas pris ma retraite hier. Hmm... Ton visage me rappelle de lointains souvenirs... Comment te nommes-tu, jeune débutant néophyte de la grande quête des Pokémon ?
– Sébouss.
Le visage du colosse se décomposa presque instantanément.
– Séb... Ouss... C'est... Impossible !
– Tu me connais ? C'est rare ici, de vos jours.
– Je suis Jean-Kévin, le fils de Giovanni.
Ce fut au tour de Sébouss de tourner de l’œil. Heureusement, il fut rapidement réveillé par les faibles claques de Geralt et celles plus puissantes de Goyah. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit que Bianca aussi avait repris conscience.
– Tu seras entre de bonnes mains avec M. Goyah, dit Bianca. Je vais donc te laisser avec lui.
– Ça veut dire que c'est la fin des tutos ? demanda faiblement Sébouss.
– Ta candeur est touchante, dit Goyah.
Ils dirent au revoir à Bianca. Une fois ceci fait, Goyah prit Sébouss et le posa sans ménagement sur sa puissante épaule. Il mit ensuite Geralt sur l'épaule du jeune Dresseur. Pendant qu'il leur racontait son histoire et son changement de nom, il les emmena ainsi jusqu'à Amaillide.
Il s'agissait d'un petit village de campagne qui n'avait de remarquable que son horloge, la maison de Goyah et l'odeur du fumier et du purin qu'on vient de répandre. Autant dire que c'est le trou du cul du monde. Mais un trou du cul pittoresque.
– À l'heure actuelle, je suis sûr que mes disciples peuvent sans problème te défoncer, dit Goyah.
– Faut dire que j'ai pas la meilleure équipe au monde.
– Hé ! se défendit Geralt. Mon coupillage est tellement tranchant que tu pourrais te couper rien qu'en le regardant.
– Je demande à voir.
Geralt lui mit son coupillage sous le nez.
– Aïe ! Ça coupe ! s'écria Sébouss.
Goyah toussa pour attirer l'attention du jeune Dresseur.
– Mes disciples ont quatre et cinq ans. Quand ils vont découvrir qu'ils auront battu un Maître...
Craignant de subir une violente humiliation, Sébouss sauta du dos de Goyah.
– Écoute, Jean-Kévin...
– Goyah, le corrigea Jean-Kévin.
– Écoute, Goyah. Je dois transmettre un colis urgent à mon pote Matis.
– Quel genre de colis ?
– Une carte. Et vu le sens de l'orientation qu'il a, ça peut lui sauver la vie.
– Ok. Tu prendras ta correction après. Les jeunes vont souvent au Ranch, faire du rodéo. Et jouer à saute Wattouat. Enfin, pas toujours avec des Wattouat, si tu vois ce que je veux dire. Bref, tu l'y trouveras.
Et c'est ainsi que Sébouss partit pour le Ranch. Pour cela, il dû tabasser quelques jeunes Dresseurs qui se la pétaient un peu trop. Il faillit également marcher sur un Larveyette.
– Hé ! Ça va pas ?
– Qui me parle ? demanda Sébouss.
– En bas.
– Oh ! Un Pokémon insecte faible et inutile.
– Je vais te montrer qui est faible et inutile !
Le Larveyette sauta sur Sébouss et commença à le molester. Par chance, une Pokéball roula et frappa le Larveyette avant de l'attraper. Geralt n'avait pas bouger d'un yota.
– T'aurais pu m'aider, se plaignit Sébouss à Geralt.
– Mais non, tu t'en sortais très bien, mentit le Moustillon.
Sébouss fit sortir son Larveyette fraîchement capturé. Celui-ci faisait manifestement la gueule. Il resserra sa feuille autour de lui d'un air suffisant.
– Bon, comment tu t'appelles ?
– Maya.
– Ahahaha ! se moqua Sébouss. Comme Maya l'Abeille ? Mais t'es qu'une pauvre larve.
– Ça m'empêche pas de te faire une Piqûre.
– Aïe ! Bon, je dois le reconnaître, tu feras un allié de poids contre Matis et son Vipelière.
Ils arrivèrent finalement au Ranch d'Amaillide. Sébouss n'eut aucun mal à trouver Matis qui agressait les Wattouat des pauvres fermiers. Celui-ci avait toujours sa sœur avec lui.
– Hé ! Matis ! J'ai une carte pour toi.
– Oh ! C'est sympa. Oh... C'est une carte de l'extension régionale. Elles sont trop communes et pas assez puissantes. Les cartes au trésor sont plus rares mais plus intéressantes.
– J'ai rien compris.
– C'est pas grave. En bref, celle-ci est inutile pour mon deck.
Matis marcha sur le pied de sa sœur qui ouvrit la bouche. Il y mit la carte et la sœur la mangea.
– C'est ma poubelle recyclable, expliqua Matis. Elle est multifonction.
– Euh... Elle a un nom ta sœur ?
– Certainement. Mais je ne le connais pas.
– C'est... original... je suppose ? Je peux l'appeler Lévy ?
– Pourquoi ?
– Parce que Lévy Dordure. Les vides ordures. T'as compris ?
Une aura dorée émana d'un jeune Dresseur. Matis, visiblement pas content, dégaina son Vipelière.
– Cette blague était beaucoup trop nulle. Je dois laver ton humour lors d'un combat.
– Ok.
Maya s'approcha pour attaquer le Vipelière mais celui-ci fut plus rapide et le chargea. Maya attendit le bon moment puis en profita pour une violente Piqûre. Le Vipélierre recula et sur la défensive, fit de Groz'Yeux. Cela ne le sauva d'une seconde Piqûre. L'aura dorée de Matis disparue aussi vite qu'elle était apparue.
– Et voilà, c'est torché, dit Sébouss. Maya, je suis fier de toi.
Soudain, les deux propriétaires du Ranch arrivèrent. Il s'agissait d'un couple de jeunes retraités bedonnants qui s'étaient lancés dans l'aventure du ranch.
– Regarde, Gretchen, dit l'homme avec un fort accent allemand. Des jeunes qui s'entre-tuent au milieu des Voltilamm. Comme c'est divertissant. Ça me rappelle ma jeunesse quand on frappait des Juifs, des Gitans et toutes ces minorités déviantes.
– Tout à fait, Otto, répondit Gretchen avec un aussi fort accent allemand que son époux.
– Oh ! Où est passé Francis ? demanda le dénommé Otto.
– Qui est Francis ? demanda à son tour Matis.
– Notre bon chien, répondit Gretchen.
– Vous voulez dire « Ponchien » ?
– C'est ce qu'elle a dit, confirma Otto. Mais ce n'est pas grave, il n'est sans doute pas loin.
Soudain, Matis sembla flamboyer de rage. À nouveau, son aura apparue.
– J'hallucine ! Ce n'est pas grave ? Espèces d'inconscients ! Moi, je vais vous le retrouver.
Et il s'en alla comme une fusée. Avant de revenir quelques secondes plus tard pour récupérer sa sœur. Et il repartit aussi vite qu'il était apparu.
– Les jeunes... souffla Gretchen.
– Bon, je vais lui donner un coup de main, dit Sébouss Mais avant, il est l'heure d'attraper un nouveau Pokémon !
– Il y a des Riolu dans le coin, le prévint Otto.
– Boarf, c'est pas comme-ci j'allais tomber sur un Riolu en premier Pokémon.
Sébouss fit un pas dans les hautes herbes. Puis un second. Puis un troisième. Puis un quinzième.
– Mais bordel ! Ils sont où les Pokémon sauvages ?
– Juste ici, fit une voix dans son dos.
Sébouss se retourna.
– Nom de Zeus !
Face à lui, se tenait un Riolu.
Équipe à la fin du chapitre :
Geralt, Moustillon, niv. 8
Baba, Ratentif, niv. 7
Maya, Larveyette, niv. 9