[Indéterminé] « Piégé. »

Nous arrivâmes rapidement à la fin de la forêt, comme je le pensais. Heureusement d'ailleurs, et j'espère ne jamais avoir à y retourner. J'avais assez eu d'hallucinations comme ça. D'ailleurs, l'Hypnomade … Je suis sensé lui rendre un service. Peut-être qu'il me le dira en temps voulu. Je reportais mon attention sur le gamin. Je me demande ce qu'on va bien pouvoir dire pour justifier le fait qu'il soit avec nous, de parfaits inconnus. Je soupirais légèrement. Nous n'étions qu'au début de notre voyage, mais je savais déjà que cela n'allait pas être facile.

─ On est à Superior-City ! Merci de m'avoir accompagné Monsieur !

En guise de réponse, Narlizu lui sourit et lui ébouriffa les cheveux. Le gamin ria et partit en courant vers une maison. Je me tournais vers mon partenaire.

─ Bien. Que fait-on maintenant ?
─ Le petit n'avait pas dit que Devon avait autorisé la Team Asgard à bloquer l'accès à l'autel de Celebi ?
─ Effectivement. Et tu sais où le trouver ?
─ Il est sûrement dans son arène. Promenons-nous dans la ville pour la trouver.

J'acquiesçais avant de lever la tête vers le ciel. Il devait être environ midi, ce qui nous donnait largement le temps de trouver ce Devon avant la nuit. Nous avançâmes. Narlizu ne semblait pas tranquille. Je me demande ce qu'il a. Si c'était quelque chose de grave, il me le dirait … Non ? En réalité, il n'a aucune obligation de le faire. Nous sommes certes très proche à cause de ce secret, mais c'est tout.

─ Regarde, je crois qu'on a trouvé l'arène !

Sa voix me fit revenir à la réalité. Je me tournais et regardais le bâtiment. Plutôt impressionnant. Il devait mesurer quatre mètres de haut à vue d'oeil. Peut-être même cinq. Sûrement pour accueillir tout types de Pokémon. Je ne vois pas à quoi cela servirait sinon. Après, la façade était des plus classiques. Du béton sans doute, avec une porte s'ouvrant automatiquement. Sur cette dernière, je remarquais un morceau de papier. Je m'approchais et lu. Forcément. Je retournais vers Narlizu.

─ Hé, tu sais où est la « Grotte des Merveilles » ?
─ … Il me semble qu'elle n'est pas loin d'ici.
─ Tant mieux, car c'est là-bas qu'on trouvera notre Champion.

Il se retint de soupirer. Tant de détours pour une chose plutôt simple, il est vrai que c'est frustrant.

─ Bien, allons chercher cette grotte.

Nous avons fais le tour de la ville avant de remarquer une cavité dans un afflux rocheux. Nous entrâmes. Une échelle semblait descendre profondément.

─ Super, j'adore les échelles …

Je ronchonnais. Si je devais devenir un Pokémon, je n'allais pas pouvoir y monter ou y descendre. Mais bon, c'est un risque à prendre. Je descendis le premier, et fus suivi de peu par mon allié. Une fois que je touchais le sol, je fermais les yeux et me concentrais sur mon environnement. Agressivité. Présence de type inconnu. Danger potentiel. Je rouvrais légèrement les yeux et laissais échapper un énième soupir. Avant même que je ne finisse d'expirer, mon corps se couvrit d'une fourrure blanche. La corne que j'abordais au côté droit apparue en même tant que ma queue. Mes doigts furent remplacés par des griffes et je tombais à quatre pattes, attendant Narlizu. Je m'aperçus que je voyais parfaitement bien dans l'obscurité ambiante. Peut-être est-ce l'avantage à être devenu un type Ténèbres. Lorsque j'entendis mon ami parler, je me mis à grogner. Forcément, nous ne nous comprenions toujours pas. Je me collais à lui pour lui signaler ma présence. Il tâta ma fourrure avant de trouver mon cou, l'endroit où mon manteau était le plus épais. Il s'agrippa et je commençais à marcher, essayant de ne pas aller trop vite pour qu'il puisse suivre. Je pense qu'il ne voit rien pour l'instant. Il y verra plus clair bientôt, les humains s'habituent rapidement à l'obscurité. Je continuais à avancer. Je ne sais pas exactement où cela va nous mener, mais bon. Au bon d'un moment de marche, nous arrivâmes dans une sorte de « clairière » si je puis dire. Il y avait de la lumière, et je pouvais sentir l'odeur de deux humains. J'espère que le Champion sera là. Une voix se fit entendre. Un gars gesticulait et demandait visiblement à Narlizu d'approcher. Il lâcha ma fourrure et s'avança.

Je restais proche de mon allié. Manquerait plus que ce soit un piège. L'un des humains présent avait des lunettes et une blouse blanche. Un scientifique sûrement. Ses cheveux étaient châtains, tandis que ses yeux … Je ne parviens pas à voir ses yeux tiens, la lumière se reflète sur ses verres. Ce n'est pas le détail le plus important de toute façon. L'autre humain avait des cheveux bruns ébouriffés. Ils étaient retenus par un bandeau. A vue d'oeil, il devait faire du sport. Beaucoup de sport même. Il était bien bâti. J'espère ne pas avoir à l'affronter en tant qu'humain. La voix désagréable du scientifique m'arracha à mon observation. Ce dernier gesticula à nouveau et désigna le caillou. Narlizu s'approcha du rocher qui trônait au milieu de la salle et posa la main dessus. Très mauvaise idée. Le rocher émit soudainement une énorme lumière. Je fus obligé de fermer les yeux, autrement, j'allais être aveuglé. Je pus alors « voir » quelque chose. Des sortes de lettres défilant devant moi. Elles ne semblaient pas avoir de sens. Je remarquais ensuite leurs yeux. Ces lettres sont … Ce sont des Pokémon ? Je ne m'attendais pas à ça. La lumière disparut progressivement, me permettant de rouvrir les yeux. Le rocher avait disparu. Je reportais mon attention sur les deux autres humains. Ils remercièrent Narlizu – je suppose qu'ils le remercient du moins. Et … Attends. Ils sont entrain de partir. Et on reste plantés là, comme des idiots ? Un soupir échappa à mon ami. Il se dirigea vers la sortie, regardant si je le suivais. Je lui emboîtais le pas, légèrement énervé. Je ne redevins humain qu'une fois arrivé à l'échelle. Je grimpais, suivi de près par mon compagnon.

─ Au final, on a juste perdu notre temps.
─ Pas tellement … Le Champion devrait être dans l'Arène à présent.

Je levais la tête.

─ Hé. Il était bien environ midi quand on est entré dans cette grotte, non ?
─ Oui, je crois …
─ Alors pourquoi fait-il déjà nuit ?

J'observais Narlizu du coin de l'oeil, guettant sa réaction. Il leva la tête vers le ciel et écarquilla les yeux.

─ Comment … ? Nous n'y avons pas passé autant de temps, si ?

Danger. Je me jetais sur mon allié, le plaquant au sol. Une décharge électrique jailli au-dessus de nous. Un peu plus et nous étions réduits en cendres.

─ Je vois que vous avez des réflexes …

Un humain. Je ne dois pas encore me transformer. Je veux entendre ce qu'il a à dire. Je me relevais, libérant mon allié.

─ Montre-toi.
─ Quelle impatience !

La personne sortit de l'ombre.

─ T'es pas le type qui était avec l'autre scientifique ?
─ Et toi, qui es-tu ? Tu n'étais pas avec ce garçon la première fois.
─ Réponds d'abord à mes questions puisque t'as essayé de nous griller.
─ Décidément, tu es bien malpoli. Je suis Devon, champion de cette ville. A ton tour.
─ Kishei, c'est tout ce que t'as besoin de savoir sur moi.
─ Tu es sûr que je n'ai pas besoin de savoir autre chose ?
─ La ferme. Dis-nous plutôt pourquoi il fait subitement nuit.
─ Oh, ça. Tu devrais le savoir non ?

Comment ça, je suis sensé le deviner ? Je réfléchis un instant. Il est évident que cela ne peut pas être la nuit. C'est donc une création artificielle ?

─ Exactement !

Je plissais les yeux. Comment pouvait-il savoir ce à quoi je pensais ?

─ Oh, c'est rien. J'ai juste une aide de la part d'un type Psy.
─ Je vois. Où sommes-nous ?
─ Vous êtes toujours à Superior City. Vous êtes plus précisément dans l'illusion créée par la Brume des Rêves.

La Brume des Rêves ? Narlizu qui ne faisait que nous écouter jusqu'à présent intervint.

─ Ce n'est pas quelque chose que fabriquent les Munna et les Mushana ?
─ Nous avons un gagnant ! Laisse-moi t'offrir le premier prix de ce concours …

Hors de question. Je changeais consciemment mes doigts en griffes, faisant apparaître ma corne et ma queue. La fourrure poussa en même temps. J'étais prêt.

─ Il est hors de question que tu touches à un seul cheveux de Narlizu.

Il n'eut pas l'air surpris de m'avoir vu me transformer. Il semblait même ravi de cela. Alors il est au courant ?

─ Tu vas avoir beaucoup de choses à nous expliquer.
─ A condition que tu survives à ça !

A ça … ? Je n'eus pas le temps de m'interroger davantage. Quelque chose me percuta de plein fouet. Je fus projeté en arrière, me rattrapant habilement. Il bouge beaucoup. Mes yeux ne peuvent m'aider. Je les fermais et attendit. Gauche. Je fis un bond derrière moi et donnais un coup de griffe. Touché. Il repartit à nouveau. Je me concentrais à nouveau, mais je ne pus me décaler. Trop lent. J'encaissais difficilement le coup. Il m'avait frappé à mon point faible, là où le Magmar m'avait blessé. Il est intelligent. Comment a-t-il pu deviner aussi facilement cela ?

─ Ca n'a pas d'importance, concentre-toi !

Narlizu. Un petit sourire apparu sur mon visage.

─ Compris.

Comment puis-je faire pour vaincre cet ennemi ? Il bouge trop vite, ne permettant pas à mes yeux de le voir. Il est visiblement intelligent puisqu'il a été capable de déterminer avec exactitude l'emplacement de ma blessure. Je n'arrive pas à le toucher. En fait, la solution la plus simple pour l'éliminer serait de me laisser submerger par ma « maladie », or je refuse cette éventualité. Je vais tenter quelque chose de risqué. J'espère que tout se passera bien. J'ouvrais les yeux. Et attendis.


Qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi laisse-t-il son ennemi le malmener ainsi ? Cela ne lui ressemble pas. Je veux intervenir, mais je ne suis pas puissant en temps qu'humain, et je ne suis pas comme lui, à me transformer en Pokémon … Je serrais les poings.

─ Kishei …

Il ne me regarda même pas. Mais je pus sentir en lui un sentiment différent. De la confiance. Je murmurais tout bas, de sorte à ce que personne ne l'entende.

─ … J'espère que tu sais ce que tu fais.

Au même moment, il fut projeté au sol. Il ne se releva pas. Je retenais mes larmes. J'avais peur. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment … Je ne veux pas qu'il meure. J'ai peur de ce qui va lui arriver, de ce qui va m'arriver ensuite. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quelque chose se trame dans l'ombre et que, sans lui, je ne pourrais pas y survivre. Son adversaire s'est immobilisé. Un Lucario.

─ Enfin t'arrêtes de bouger …

Mon ami se releva, malgré son sang qui coulait lentement sur son corps, tachant sa fourrure immaculée en rouge. Le Lucario n'eut pas l'air surpris.

─ Je n'ai que peu d'intérêt à tuer un adversaire se laissant faire ainsi.
─ C'est bien beau tes principes, mais à quoi ça te servira face à moi ?
─ Tu es comme tous les autres. Si un ennemi ne se défend pas, je ne l'attaque pas.
─ Lucario, qu'est-ce que tu fabriques ? Dépêche-toi d'en finir avec cette aberration !
─ Ton Humain n'est pas très patient. Mais il a raison, dépêchons-nous d'en finir.
─ Si tu le souhaites, du moment que tu te bats.
─ Pas de problème, tu vas être servi.

Si je pouvais lui apporter mon aide, je le ferais volontiers. Mais je ne peux qu'assister à la scène, tout en l'encourageant mentalement afin de ne pas le déranger. Kishei ferma les yeux. Que fait-il ?

─ Narlizu. Guide-moi.

La surprise me coupa le souffle. Il me remettait sa vie ?

─ C'était pour ça … Idiot. Sur la pointe de l'aube.

Il esquiva à la perfection avec un petit rire.

En réalité, peu avant, nous nous étions arrêtés dans cette grotte après que Devon et le Chercheur de Légende furent partis. Il s'était retransformé en humain et m'avait confié quelque chose.

« Vois-tu, j'ai un mauvais pressentiment. Nous devrions nous préparer avant de sortir d'ici. »
« Nous préparer ? »
« Oui. Avec un code que nous seuls seront aptes à décoder. »
« A quoi cela servirait-il en sachant que nous ne nous comprenons pas ? »
« Fais-moi confiance. »
« … D'accord. »

Kishei recula, narguant presque son ennemi. Ce dernier fit mine d'aller vers la gauche.

─ Au milieu du crépuscule.

Comme prévu, le Lucario attaqua sur le point faible de mon allié. C'était prévisible. Néanmoins, je ne saurais dire comment je l'ai su. Mon ami pu en profiter pour le griffer à nouveau, plus profondément. L'ennemi eu l'air de souffrir. Il recula maladroitement alors que l'autre avançait, les yeux entre-ouverts et un sourire en coin.

─ Hé bien, que se passe-t-il ? Tu ne supportes pas la douleur?
─ Lucario, fais vite. La Justice attends.

Le Pokémon blessé eut l'air différent. Il semblait même hésitant.

─ La Justice … Pourquoi veut-elle l'éliminer?
─ Ce n'est pas un Pokémon.
─ Est-il …
─ Non, il n'est pas humain non plus. Il est le résultat d'une expérience menaçant le monde. C'est pour cela que tu dois l'abattre.
─ Un instant.

Tous se tournèrent vers moi. Devon eut l'air surpris que je prenne la parole, tandis que le Lucario et Kishei se contentaient d'attendre.

─ Devon, vous parlez de Kishei comme s'il avait choisi d'être celui qu'il est maintenant. Lui aussi, c'est une victime des agissements de ces humains ! Je ne l'ai connu que récemment, c'est vrai, mais je suis convaincu que s'il avait pu s'en passer, il l'aurait volontiers fait. Que savez-vous de lui ? Rien. Vous ne savez rien, et vous osez parler de lui comme si vous le connaissiez du bout des doigts !

Il resta un instant silencieux.

─ Ohmassacre. Tue cet impertinent. Je comptais te laisser la vie sauve, mais tu m'as énervé.

C'était donc lui, cette décharge électrique qui a manqué de nous tuer au début. Et à présent, cette même décharge va me faire disparaître. Je fixais le Pokémon, attendant patiemment mon sort. Je savais que je ne pouvais pas fuir. Nous sommes dans une dimension créée par la Brume des Rêves. Il n'y a aucune issue. Une énorme boule d'énergie électrique fonçait vers moi. Je ne peux l'esquiver.

─ Ca suffit.

Je fus emporté hors de portée de l'attaque. Je regardais mon sauveur. Le Lucario. Il avait utilisé l'attaque lui permettant de se déplacer rapidement afin de me sauver.

─ Pourquoi m'as-tu sauvé ? N'es-tu pas sensé être mon ennemi ?
─ Car ma Justice a été trahie. Et je ne peux tolérer que l'on tue un innocent afin de préserver une utopie inexistante. Cela me suffit pour sauver une personne, ennemi ou non.

Il me relâcha, et se tourna vers Kishei.

─ Feras-tu équipe avec moi pour vaincre le mensonge ?
─ Pas de problème. Je briserais sa Justice, même si cela me mène sur un point de non-retour.

J'ai un mauvais pressentiment. Pourtant, tout se passe à peu près bien, non ? Alors … Pourquoi ai-je l'impression que l'un de nous commet une terrible erreur ? Peu importe pour le moment. Kishei et Lucario se jetèrent ensemble sur leur adversaire. Ce dernier tenta de les électrocuter, mais ils restaient insensibles. L'ennemi aurait pu finir en pièces, mais Lucario retint ses coups, de façon à l'assommer. Mon ami se tourna lentement vers Devon.

─ Quelque chose à dire avant que je ne t'élimines?
─ Mushana … Tue-les !
─ Pathétique. Ecoute-toi, ta voix est vibrante de peur. De plus, dois-je te rappeler que je suis un Pokémon de type Ténèbres ? Ses attaques n'auront aucun effet sur moi.

Un Mushana apparu néanmoins. Mais il semblait étrange … Son regard était vitreux, et sa respiration presque inexistante.

─ Kishei … Est-il … ?

Ce ne fut pas Kishei, mais le Lucario qui me répondit.

─ Oui. Ce Mushana est mort depuis un moment déjà. Mais des humains l'ont « ramené à la vie ».

Je ne ressens rien. Pourtant, cela devrait me dégoûter, me révolter, non ? Je ne dis rien, et ne laissais rien transparaître. Je sais que le Lucario peut lire en moi grâce à l'Aura, et que Kishei le saura sûrement, mais tant que Devon l'ignore, tout ira bien. Ne jamais dévoiler ses faiblesses à l'ennemi.

─ Acceptes-tu que je le tue une seconde fois ?
─ Fais-le.

Kishei s'avança face au Mushana qui flottait doucement dans les airs.

─ Adieu.

Il lui planta les griffes dans la gorge. Le Pokémon s'effondra, tandis que l'illusion se brisait doucement. Le ciel prit des teintes oranges, laissant place au crépuscule. C'est fini.


─ Je me demande bien comment il a réussi à vaincre cet incompétent …

Un sourire apparu sur le visage de l'homme. Le cavalier présent dans sa main parcouru du terrain et fit tomber un pion.

─ Plus que 7 … Il est décidément très prometteur.

Bien content d'avoir terminé ce chapitre ! La rencontre avec Devon prend du temps, mais je suis heureux d'avoir réussi à traduire ce que je voulais faire ressentir. Dans ce chapitre, j'ai choisi d'aller du côté de Narlizu. Pourquoi ? C'est très simple : Il a un rôle très important dans la suite de l'histoire, aussi je préfère développer son personnage. J'aurais le temps de faire de même durant tout le reste du récit pour Kishei.
Au début, je n'étais pas sensé aller du point de vue de Narlizu. Devon et son Lucario devaient aussi être différent, mais j'imagine que je ne vous apprends rien si je vous dis que la Plume est capricieuse.
Le Champion possédait un Riolu en réalité, et cela m'a surpris car je suis en random et le Riolu est son Pokémon le plus puissant. Bien entendu, il a évolué pour les besoins du scénario. Mais n'allez pas croire que j'ai eu du mal avec l'Arène ! En réalité, j'ai OS tous ses Pokémon sauf le Riolu car j'utilisais Morsure, et c'est pas très efficace alors j'y suis allé à la Vive-Attaque.
Et puis, ce chapitre n'était pas bien long alors je l'ai rallongé d'une demi-page environ.
Je m'attarde beaucoup je crois, aussi, rendez-vous au prochain chapitre o/

Ma première raison fut la flemme. Je me disais "Il faut que j'écrive la suite de Piégé ... " et à chaque fois, j'avais la flemme.

Deuxième raison, le brevet. Même s'il était hyper simple, je m'y attendais pas. Donc j'ai révisé tous mes cours et- Non, sérieusement, à qui je vais faire croire ça ? J'ai absolument pas révisé. Enfin, si, un peu, pour l'oral d'Histoire des Arts. C'est tout.

Troisième raison, le manque de motivation, aussi appelé chez moi le syndrôme de Lavanville la page blanche. Je manquais cruellement de motivation et l'inspiration s'était carapatée. Donc j'ai attendu, comme toujours pour que ça revienne. Faites moi penser à ne plus faire ça à l'avenir.

Quatrième raison, problèmes familiaux. Je ne m'étale pas là-dessus, la vie privée reste la vie privée. Je peux juste vous dire qu'ils ne sont pas finis.

Deux jours. Cela fait maintenant deux jours que nous avons battu Devon, le Champion de Superior-City. Je ne me rappelle pas bien de la fin de ce combat, mais je peux affirmer que le Champion était dans un sale état. J'ai demandé à Narlizu, au Lucario et eux non plus ne se souviennent pas de pourquoi il est couvert de blessures. Nous sommes désormais bloqués ici. Nous avons besoin d'informations. Alors nous restons, attendant le réveil de Devon. Car oui, j'ai sûrement oublié de le préciser, mais la gravité de ses blessures l'a fait sombrer dans l'inconscience. Une main me tapotant l'épaule me fit revenir à la réalité. Je levais les yeux pour tomber nez à nez avec une femme aux cheveux roses. L'une des nombreuses infirmières Joëlle. D'ailleurs, je trouve cela étrange qu'elles se ressemblent toutes autant.

─ Qu'y a-t-il ?
─ Le patient pour lequel vous attendez vient de se réveiller. Voulez-vous le rencontrer ?
─ Demandez-lui s'il est d'accord pour me recevoir, je ne tiens pas à le déranger.

La jeune femme acquiesça et disparut dans la salle. Je restais là, à attendre. Narlizu était sûrement un peu plus loin, mais je ne vais pas aller le voir. J'ai besoin de réponses sur ma propre existence. Je ne tiens pas à l'impliquer davantage dans cette quête. L'infirmière Joëlle ressortit.

─ Il accepte de vous recevoir.
─ Très bien, merci.

Je me levais de la chaise que j'occupais depuis un petit bout de temps maintenant et entrait dans la chambre du Champion. Ses cheveux bruns, autrefois ébouriffés étaient désormais autour de son visage, parfaitement ordonnés. Ses yeux marrons reflétaient une grande fatigue, mais aussi une volonté de fer. Amusant. Je refermais la porte et m'approchais de lui, le toisant avec méfiance.

─ Pas la peine de me faire ce genre de regard petit, je suis déjà vaincu et hors d'état de nuire. Venons-en aux faits, pourquoi tu tenais à me voir ?
─ Vous n'aviez pas l'air surpris de constater ma transformation lors du combat. Puis-je savoir pourquoi ?

Un petit rire narquois lui échappa.

─ C'est marrant, à te voir, on dirait que tu rêves de m'étrangler mais tu restes poli. Bah, ce n'est pas le sujet. Je vais te dire une chose : Je ne révélerais jamais ce que je sais, ni de qui je tiens cela, peu importe ce qu'il m'arrivera.
─ Je vois. Dans ce cas, je n'ai plus rien à faire ici.
─ Par contre, je vais te dire un truc gamin. Je suis peut-être le premier, mais je serais jamais le dernier à tenter de te supprimer.

Je fixais un instant Devon avant de lâcher un « Tch. » agacé. Je sortais de la pièce et me dirigeais vers l'extérieur. Par chance, je trouvais rapidement celui que je cherchais. Narlizu discutait avec l'infirmière Joëlle. Elle tourna la tête vers moi et me désigna. Il me cherchait, lui aussi … Mon ami alla vers moi.

─ Alors, il a parlé ?
─ Il a dit qu'il révélerait rien, peu importe ce qui lui arrivera. Il refuse de dire quoi que ce soit, même le pourquoi il est dans cet état.
─ Oh … Dommage.
─ On peut s'en aller d'ici ? Je ne supporte plus cette ville.

Narlizu acquiesça. Nous sortîmes du bâtiment. Nous allions sortir, mais une voix nous retint.

─ Attendez un instant !

Nous nous retournâmes, intrigué. Le Lucario se tenait derrière nous.

─ Je voudrais vous remercier. Je n'ai pas eu l'occasion de le faire avant.
─ Ce n'est rien, vraiment.

Ah, Narlizu, toujours le même. Mais, lorsque nous découvrirons cette vérité éphémère, changera-t-il ? Je comprends. Je dois faire attention à lui. Je ne veux pas qu'il change, je ne veux pas briser une innocence pour mes histoires. Le Lucario me regardait en coin alors qu'il parlait avec Narlizu. Je fis un léger signe de tête, qu'il me rendit. Nos routes se séparaient là.

─ Hé. Si jamais les choses se passent mal, pourrons-nous revenir ici ?

Le Pokémon sourit doucement.

─ Pourquoi ne pourriez-vous pas ?

Je souris un peu à mon tour. Je ne savais pas ce que l'avenir nous réservait, mais les paroles de Devon m'inquiétaient. Il avait sûrement dû être prévenu par une force contre laquelle je ne peux pas encore m'opposer, comme la Ligue. Mais comment cette dernière serait-elle au courant ?

─ Merci.
─ Ce n'est rien. A présent, vous devriez vous hâter avant que la nuit ne tombe.

Narlizu et moi remercièrent encore une fois le Lucario. Tout cela me laisse un goût étrange. Comme si tout était trop parfait. Bah, ce doit être moi qui psychote. Nous sortîmes de la ville.

─ Kishei ?

La voix de mon compagnon me fit tourner la tête. Sa voix était emplie de doutes.

─ Qu'y a-t-il ?
─ Si tu découvrais une information capitale sur ton identité ou quoi que ce soit d'autre … Tu m'en ferais part, pas vrai ?

Je fronçais légèrement les sourcils. Qu'est-ce qui lui prenait ? Cette question était bien trop étrange pour qu'il y ai pensé tout seul. Quelqu'un avait dû lui parler. Je lui souris néanmoins, cachant mes réflexions.

─ Bien sûr ! Nous ne sommes pas amis pour rien.

Son air soulagé m'apprit qu'il me croyait. Avec une seule phrase, il m'a cru. Il a une énorme confiance en moi. Je ne comprends pas vraiment pourquoi. Qui ferait confiance à un humain qui peut se transformer en Absol ? C'est peut-être parce que je lui ai sauvé la vie à plusieurs reprises … Je tournais la tête vers le soleil.

─ On devrait se dépêcher à présent, si l'on ne veut pas être surpris par la nuit.
─ Tu as raison. En route !

Il ressemblait presque à un enfant … Pourquoi m'a-t-il proposé son aide ? Il n'a rien à faire dans cette quête qui se terminera sûrement mal. Mais maintenant, il est trop tard pour revenir en arrière. Nous avancions sur la route de bon train. Plongé dans mes pensées, je ne remarquais pas l'étrange personnage qui nous observait.

─ … Kishei ?

Un chuchotement me tira de mes rêveries. Je tournais la tête vers Narlizu, puis dans la direction qu'il regardait. Un homme qui semblait être dans la quarantaine nous fixait. Ses cheveux courts étaient bleu électriques et dressés au-dessus de sa tête. Il était habillé d'une drôle de façon. On aurait presque dit un uniforme. Il s'approcha et me dévisagea. Je le fixais d'un regard méfiant, scrutant ses yeux aussi bleus que ses cheveux.

─ Je peux savoir pourquoi vous me regardez comme ça ?

Mon ton était devenu agressif. En même temps, quand un type étrange se met à vous dévisagez et que vous avez horreur d'être regardé de près, vous ne pouvez pas être très chaleureux.

─ Ah ! Pardonne-moi, je ne voulais pas être impoli. C'est juste que … Tu me rappelles quelqu'un. Quelqu'un que j'ai connu.
─ … Disons que ce n'est pas si grave.
─ C'est une belle région non ? On la dit être un refuge pour les Légendes. Mais prends garde. Ne soit pas corrompu par leurs promesses et leurs douces paroles.

Ce type est vraiment très étrange. Il regarda Narlizu, ne se préoccupant plus de moi.

─ Toi aussi, tu me rappelles quelqu'un. Si tu es celui que je pense … Non, oublie. Tu dois déjà avoir assez de soucis pour que je n'en rajoute. Passez une bonne journée.

L'homme se détourna et lança une PokéBall en l'air. Un flash lumineux m'aveugla et le temps que je rouvre les yeux, il avait disparu. Sans doute avait-il utilisé la capacité Vol.

─ Quel type étrange … Tu l'as déjà vu toi ?

Narlizu sembla réfléchir un instant.

─ Non, il ne me rappelle rien. Mais pourquoi a-t-il dit que j'avais déjà assez de soucis ?
─ Qui sait ? Il dit que je lui rappelle quelqu'un. Peut-être que ç'a un lien.

Je haussais les épaules. Après tout, cela importait peu. Il n'était pas un ennemi – du moins, pas encore –, alors pourquoi se soucier de lui ? Nous reprîmes la route en silence. J'étais de nouveau plongé dans mes pensées. Cette fois, ce fut des cris d'enfants qui me tirèrent de mon monde. Enfin, des cris … Ce n'était pas des appels à l'aide, juste des mômes qui braillaient pour une quelconque raison. Je pus apercevoir une maison sur le côté de la route. Un vieil homme était entouré d'enfants et de Pokémon, pendant qu'une femme assez âgée s'occupait d'un petit Evoli endormi. Une Pension Pokémon.

─ Psst, Kishei.
─ Quoi ?
─ Je suis sûr que t'as envie de te transformer en Absol pour y aller, huh ?
─ Que … Alors toi, tu paies rien pour attendre.

Narlizu éclata de rire. Un rire enfantin. Je souris un peu. Je n'avais nullement envie d'aller à la rencontre de ces personnes. Mais la façon dont mon compagnon me l'avait suggéré était assez risible. Nous continuèrent notre route en silence. Je n'aimais pas beaucoup parler en fait. Les paroles de Devon me revenaient sans cesse en tête. En réalité, j'étais entouré d'ennemis. La seule personne sur laquelle j'allais pouvoir compter était moi-même. Je n'ai pas le droit d'impliquer Narlizu plus que ça dans cette histoire.


─ Gideon ?
─ Oui ? Qu'y a-t-il ?
─ J'ai gagné leur confiance. Ils se dirigent vers ton Arène. Sois prudent. Devon n'a pas pu les stopper.
─ Ne t'inquiètes pas, je les attends de pied ferme.
─ Evite de tuer celui qui se transforme. Le Chef le veut vivant. L'autre, il n'est pas important.

[ La communication avec votre interlocuteur a été coupée. Veuillez patienter pendant que nous rétablissons la communication. ]

─ Oh, alors vous êtes les nouveaux challengers ?

Une voix me tira de l'espèce d'inconscience dans laquelle j'étais plongé. En face de moi se tenait un vieil homme et son Pifeuil. A ma droite, Kishei était là, transformé en Absol. Comment suis-je arrivé ici … ?

─ Oui, c'est exact. Vous êtes le Champion de cette Arène ?
─ C'est bien moi. Je me nomme Gideon, enchanté de vous rencontrer, Narlizu.

L'homme regardait Kishei en disant cela. Et ce dernier ne le contredisait pas.

─ De même, Aria. Voici Narshei, mon compagnon.

Que se passe-t-il ? Narshei ? Et pourquoi Kishei a appelé le Champion par le nom de ma mère ? J'essayais de parler, mais mes lèvres ne bougeaient pas, restant scellées. Mon corps entier ne me répondait plus. J'étais prisonnier dans ce corps.

─ Bien, devrions-nous commencer ?

La tête de Gideon s'était subitement transformée. Le vieil homme avait disparu, laissant place à l'illuminé aux cheveux bleus que nous avions rencontrés.

Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ?!

─ … Narlizu ? Tout va bien ?

Une voix familière me fit sursauter. Il faisait noir. Où suis-je … ?

─ Kishei … ?
─ Oui ?
─ On est où, là ?
─ Bah, au Centre Pokémon …
─ De quelle ville ?!
─ Onega Town … Mais sérieux, tout va bien ?
─ … Oui, ça va. C'est bon. J'ai juste fait un rêve qui m'a perdu un instant, c'est tout. Merci.
─ Tu veux m'en parler ?
─ Non, ça ira …

Je souris un peu dans la pénombre. Kishei était là. Tout est normal. C'est bon. C'est tout ce qui compte. Je refermais lentement mes yeux mais les rouvris subitement.

─ … Kishei ?

Disparu. Il n'est plus là. Je me levais précipitamment et commençais à le chercher, paniqué par sa disparition soudaine. Une main se posant sur mon épaule me fit sursauter.

─ Hey, du calme … Pourquoi tu t'agites autant ?

Cette voix …

─ … Qui … Êtes-vous ?
─ Allons, allons, tu me connais … A moins que tu ne m’aies déjà oublié ?

J'essayais de me retourner pour voir le visage de la personne me parlant, mais sans succès. Mon corps était paralysé.

─ Fais un effort … Tu ne te souviens vraiment pas ?

Je n'émis pas un son. En fait, j'en étais incapable. Si. Je me souvenais de lui. Ce ton arrogant, cette façon de faire, ça ne faisait aucun doute. C'était lui.

─ Bien, on dirait que tu t'en souviens … Ecoute, je vais aller droit au but. Tu es en danger. Tout est- …

Plus rien. Noir. Vide. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi …

─ Il se réveille ! Mme Takheni !
─ Vraiment ?! Enfin … !
─ Ne le brusquez pas …
─ Narlizu ! Narlizu, tu m'entends ?!

Cette voix … J'ouvrais lentement les yeux mais les refermais aussitôt, aveuglé par la lumière.

─ Ma … Man ?

Ma voix … Est si rauque … Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

─ Narlizu … Je suis si heureuse … !

Je finis par ouvrir lentement les yeux, m'habituant peu à peu à cette lumière insupportable. Elle était là … Maman …

─ Maman …
─ Narlizu ?

Elle prit ma main dans la sienne et la serra doucement avec cet air inquiet qu'elle prenait toujours.

─ Quel jour … Sommes-nous ?
─ Vendredi. Le 27 du quatrième mois. Cela fait maintenant un an que j'attends ton réveil.

Un an ? Le 27 … ? Non …

─ Maman … On doit … Partir !
─ Que … Narlizu, je comprends que tu sois pressé de rentrer, mais …
─ Non ! Non … Ce … C'est …
─ Madame Takheni, vous devriez le laisser … Nous allons le prendre en charge.

Cette infirmière Joëlle, alors … Mais, même si je leur disais, elles ne me croiront sans doute pas … Ce n'est qu'un rêve, après tout. Un rêve fait en période de coma, en plus. Ce n'est qu'un rêve, c'est ça.

─ En es-tu bien sûr ?

Une voix me fit brusquement tourner la tête à droite, faisant sursauter l'infirmière. Personne, à part elle … Impossible … Je me fais des idées. Après tout, je viens de me réveiller. Après un an. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, il y a un an ? Impossible de m'en souvenir … Je soupirais et refermais les yeux. Je suis fatigué …

─ Je vais te laisser te reposer … A plus tard, Ki … Narlizu.

Ma mère se leva, un peu précipitamment et sortit de la chambre, l'infirmière à sa suite, me laissant seul. Attends … « Ki … » ? Serait-ce possible que … ? Putain, mais arrête ça je te dis. C'est fini, le rêve.

─ Ce n'est que le début, mon cher … Rappelle-toi de cela.

Je me redressais subitement et regardais autour de moi. Mon visage se déforma en une grimace d'horreur et un cri muet se forma. La pièce de l'hôpital avait disparu. A la place, j'étais couché dans un lit, mais attaché. Je ne portais plus aucun vêtement, et ma bouche était bâillonnée. Mais qu'est-ce qui se passe ?!

─ On dirait que le sujet est réveillé, patron.
─ Bien … Il nous reste une chose à faire avant la fin de l'expérience. Procédez.
─ Oui chef !

Non … Non ! Qu'est-ce qu'ils vont me faire ?! Je me débattais furieusement avec mes liens, mais rien n'y faisait. Je ne le voyais pas, mais ça s'approchait. Je le sentais. Non … Arrêtez … Mes larmes coulaient. Des larmes de peur. De tristesse. D'incompréhension.

Fin de l'acte un ne signifie pas fin du roman, attention.