[Indéterminé] « Piégé. »

Après un temps qui me paru infini, je parvins à un village. Seulement.. Tout était détruit. Les braises étaient encore ardentes, et les flammes montaient jusqu'au ciel. Je parvenais même à voir des corps. Certains étaient brûlés, et d'autres semblaient avoir été éventrés. Comment cela a-t-il pu arriver ?

─  Regarde ! Y'a encore un de ces gamins ici !

Une voix sur mon côté droit me fit tourner la tête. Face à moi se tenait à présent deux jeunes adultes habillés en bleus. A leurs côtés, un Chaffreux et un Magmar aux yeux animés par la haine me fixaient.

─  Allez esclaves, tuez-le !

Les Pokémon se jetèrent sur moi. Ils ne plaisantaient pas. Si je ne faisais rien, j'allais mourir. Je sentis un étrange sentiment m'envahir. Une fourrure poussa sur mon corps, tandis que mes doigts se métamorphosaient en griffes, et qu'une corne me poussaient sur la tête, en même temps qu'une queue apparaissait dans le bas de mon dos. Je tombais à quatre pattes. Une force nouvelle m'envahit, et la douleur qui m'habitait disparu. L'air surpris de mes ennemis me laissa le temps de bouger sur le côté et de plaquer le Chaffreux au sol. Je lui labourais la peau avec mes griffes alors qu'il hurlait de douleur. Son acolyte se rattrapa habilement et envoya une gerbe de flammes dans ma direction. Je l'esquivais de justesse, entendant même quelques poils brûler. Le Chaffreux poussa un cri perçant. Je n'entendais plus rien venant de lui. Pas même un souffle. Il était mort. Et son meurtrier était le Pokémon sensé être son allié.

─  Ce Chaffreux était ton allié ! Pourquoi l'as-tu tué !?
─  Il n'y a pas de place pour les faibles en ce monde. C'est tuer ou être tué. Et je serais le vainqueur.

Je serrais les dents. Alors, c'était comme ça que ce monde fonctionnait ? Je vois. Dans ce cas.. Le Magmar envoya une autre gerbe de flammes. Je l'esquivais et avançait vers lui, jouant avec la lumière afin de le déconcentrer. Lorsque j'arrivais devant lui, il était parfaitement préparer. Il m'envoya un coup de poing qui me projeta à terre. Il était puissant. Voir trop puissant. J'allais devoir jouer stratégie. Je fis mine de ne pas me relever. Il s'approcha de moi, brandit son poing griffu au dessus de ma tête, s'apprêtant à m'abattre comme si c'était normal. Je roulais sur le côté juste à temps. Si j'avais fais ça une seconde après, j'étais mort. Son poing transperça facilement la roche mais il n'arrivait plus à le retirer.

─  C'est fini.

Je me jetais sur lui et ouvrait son ventre grâce à mes griffes. Je sentais sa peau se déchirer et son sang couler à flots, tandis que ses organes se répandaient sur le sol. Je sentais la chaleur de tout cela. Elle était plus forte que celle des flammes. Je levais les yeux vers les humains de tout à l'heure. Partis. Je m'y attendais. Je regardais ensuite le corps du Chaffreux. Il était carbonisé. Et le corps du Magmar.. Même en tant que Pokémon, un petit rire m'échappa. Puis, ce rire pris de l'ampleur jusqu'à se mêler au son des flammes crépitant. Je m'arrêtais net. Qu'étais-je entrain de faire ? Je riais car j'avais tué un.. Non, deux Pokémon ? Et cela me faisait rire ? Je reculais, les yeux écarquillés par le choc et la terreur. Qu'étais-je devenu ? Pourquoi tuer m'avait fait rire, pourquoi cela m'a-t-il procuré du plaisir !? Je sentis une goutte d'eau rouler sur ma joue. Il pleut ? Je levais la tête vers le ciel. Il n'y avait que la couleur des flammes et le bleu de la nuit visible. Alors c'était moi qui pleurais. Je reculais encore et m'enfuis à travers le village. J'arrivais dans une grotte camouflée dans les rochers. Personne ne pourrait me déranger ici. Du moins, c'était ce que je pensais. Mes griffes rentrèrent, laissant place à des doigts humains tachés de sang. La fourrure se transforma en peau, la corne et la queue se fondirent dans mon être. J'étais de nouveau humain. Pour combien de temps ? La douleur revint, elle aussi. L'accumulation de la fatigue, de la douleur et de ce qui s'était passé me fit vomir. Je toussais et crachais un peu de sang. Le coup que le Magmar m'avait assener m'avait laissé des séquelles. Je restais à quatre pattes, incapable de me relever. Je m'enfonçais dans la grotte, ne voulant pas rester trop proche de l'entrée en cas où ces humains reviendraient. Parvenu au fond de la cavité, quelle ne fut pas ma surprise quand j'aperçus une jeune femme d'environ 25 ans, attendant avec un Kangourex à ses côtés.

─  Qui va là !?

Je voulais répondre, mais ma voix était partie, une fois de plus. Quoi qu'il en soit, elle changea d'émotions en me voyant.

─  Qui es-tu ? Et comment as-tu pu avoir autant de sang sur toi ?

Je ne pouvais pas parler. La jeune femme se baissa et m'aida à me relever. Je m'appuyais énormément sur elle, et cela dû à la douleur qui ne me quittait pas.

─  Ne t'inquiètes pas, on va s'occuper de toi.

La Terre sembla tourner pendant un instant, et je perdis l'équilibre. Heureusement, la jeune femme me rattrapa. Elle me guida jusqu'à une grotte emplie d'eau, avec d'autres humains et un Pokémon qui attendaient.

─  Samuel ! Samuel, venez m'aider !
─  J'arrive Aria, que se passe-t-il ?
─  Regardez.

Elle me désigna d'un rapide coup de tête. Un vieil homme se précipita vers moi et aida Aria à me porter.

─  Qui est-ce ?
─  Je ne sais pas, il a l'air muet.
─  Je vois.. Dis-moi, as-tu subi un choc ou as-tu assisté à une scène choquante récemment ?

Je hochais la tête. Je ne voulais pas y repenser. En même temps que de parler, ils m'amenèrent vers le petit groupe de personnes qui me fixaient sans rien dire. Je les détaillais rapidement tant bien que mal. Il y avait un vieil homme, une petite fille avec un Gobou dans les bras, ainsi qu'un garçon qui semblait avoir dans les alentours de 16 ans. Son regard était étrange. Il semblait presque lire dans mon âme.

─  Où avez-vous trouvé ce garçon ?
─  A l'entrée du refuge, pourquoi ?
─  Il n'est pas net. Regardez ses habits en lambeaux, son visage, ses mains.. Il est couvert de sang, et il ne tient plus debout. Qui es-tu ?

Qui je suis ? Si seulement je le savais.. Le garçon me fixait, comme tous les autres personnes présentes. Je voulais dire quelque chose, mais je me mis à tousser. Du sang tomba par terre, tandis que ce qui me restaient d'habits se teintait d'une couleur sombre. Le Magmar avait fait plus de dégâts que prévu. Ma vue se troubla, et je fut aspiré dans les méandres du néant.

─  Maman, tu es trop peu méfiante.
─  Je sais, mais quand tu vois un garçon de l'âge de mon fils mal en point, tu ne peux pas rester sans rien faire !
─  Tu penses qu'il est muet ?
─  Je ne sais pas. J'espère que non.

J'entendais des voix parler. Il me semble qu'il s'agit de la jeune femme, Aria je crois, et de quelqu'un d'autre, mais qui ?

─  Cela fait quand même deux jours qu'il dort, je m'inquiète un peu pour lui ...
─  Ses blessures sont profondes, et j'ai la curieuse impression que ce n'est pas le seul mal en lui.

Se doutaient-ils que je les écoutais ? Je ne pense pas. J'entre-ouvris les yeux. Il n'y avait pas beaucoup de lumière. Tant mieux, ce n'est jamais bon de voir le soleil après être resté inconscient pendant deux jours. J'ouvrais lentement les yeux. Il y avait bien la jeune femme de la dernière fois, et un jeune garçon. Je ne me souviens plus de lui ...

─  Enfin réveillé ?

Ca y est, je m'en rappelle. C'est lui qui a suggéré le fait que j'étais louche.

─  Tu peux parler ?

Alors que le jeune homme me toisait avec une expression méfiante, Aria me souriait, comme pour m'apaiser. Je tentais de parler, mais je ne fis que tousser. Je tentais une seconde fois, mais aucune voix ne sortit. Étais-je condamné au silence ?

─  Maman, tu peux trouver un stylo ? On va essayer une autre méthode. Tu sais écrire ?

Je hochais la tête en fronçant le nez. Bien sûr que je savais écrire ! Pendant qu'ils cherchaient, j'observais les alentours. La pièce ne possédait pas beaucoup de meubles. En fait, il n'y avait qu'un lit, une petite table de chevet et une télévision reposant sur une commode en face de moi. La chambre était assez étroite. La fenêtre, à ma gauche, était couverte par un rideau. La porte de sortie était à ma droite. Aria me tendit un stylo tandis que l'autre me donna des feuilles.

─  Pourquoi t'étais dans cet état ?

Dans cet état … ? De quoi voulaient-ils parler ? J'écrivais cela sur une feuille et lui montrais.

─  Tu étais couvert de sang, tu en crachais et tu avais une énorme blessure au niveau du diaphragme. Tu ne t'en souviens pas ?

Des flashs de mémoire m'apparurent. La transformation, le Magmar, et le sang.. Je m'en souviens maintenant.

─  Pourquoi … ?

Ma voix jaillit seule hors de moi. Elle croassait un peu, mais je pouvais au moins reparler.

─  Tu peux parler ? Bonne nouvelle.
─  Je ... Deux Pokémon m'ont attaqués. Et puis ... Ils se sont mis à s'entre-tuer sous mes yeux, et j'ai pris un coup perdu.

Je ne dois pas leur parler de ce qui s'est réellement produit. Ils ne me croiront jamais, et il vaut mieux taire une vérité pareille.

─  Étrange ... Et comment t'appelles-tu ?

Un nom. Il me faut un nom. Maintenant. Si je dis l'avoir oublié, peut-être me croiront-ils ? Non, il me faut un nom.

─  … Kishei. Je m'appelle Kishei.

Kishei. C'est ce qu'une voix m'a murmuré. « Cela veut dire Piégé. » Je pus presque entendre un rire. Je ne sais pas ce qui s'amusait avec moi, mais j'allais lui faire regretter si je le trouvais.

─  Enchantée Kishei. Je me nomme Aria, et voici mon fils, Narlizu.

Je les regardais à tour de rôle. Aria possédait des yeux bleus pâles. Ses cheveux châtains étaient attachés en une queue de Ponyta. Elle ne semblait pas très grande. Narlizu, quant à lui, possédait des yeux bleus polaires remarquables. Cependant, je ne ressentait aucun sentiment en eux, comme si leur chaleur s'était évaporé dans l'air glacial de l'hiver qui s'annonçait. Ses cheveux noirs comme l'ébène retombaient tranquillement autour de son visage semblable à de la porcelaine. Il portait des habits basiques ainsi qu'une écharpe.

─  Pourrais-je avoir un miroir s'il vous plaît ?

Je ne sais même pas à quoi je ressemble. Pourtant, chaque humain connaît son apparence charnelle, non ? Alors, pourquoi l'avais-je oubliée ? Aria me tendit un miroir de poche, et je l'attrapais avec reconnaissance avant de me regarder. J'avais des yeux verts émeraudes qui transcendaient avec mes cheveux noirs comme l'encre. Ces deniers n'étaient pas bien long, ils devaient m'arriver au bas du cou. Je me fixais, l'air perdu.

─  Quelque chose ne va pas ?

Aria et Narlizu me regardaient avec un air inquiet.

─  Je ... Ce corps ... Ce n'est pas le mien, et pourtant.. Pourtant, je suis là, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?!

─  Aria. Est-ce que tu peux me laisser seul avec lui ?
─  Tu es sûr ?
─  Oui. Attends à l'entrée si tu veux.

Aria  me jeta un regard désolé et quitta la salle sans un mot. Narlizu se tourna vers moi et me regarda dans les yeux.

─  Réponds-moi à présent. Qui es-tu ?
─  Je ne sais pas.
─  Que t'est-il arrivé avant qu'Aria ne te trouves ?
─  Je …

Je fus coupé dans mon élan. De la fourrure apparu sur mon corps, tandis que mes doigts se changeaient en griffes. Une corne et une queue apparurent, une fois de plus. Le jeune garçon eu un mouvement de recul. Une fois ma métamorphose achevée, je me jetais sur lui, et le plaquais au sol.

─  Ne t'avises pas de dire quoi que ce soit.

Il me regarda, l'air surpris et perdu. Il tenta de dire quelque chose, mais je ne le compris pas. Je ne le comprends pas ? Comment cela est-ce possible ? Sa main prit la patte qui le retenait au sol et fit mine de l'enlever. Il grimaçait de douleur. Je lui faisais si mal que ça ? Je m'éloignais de lui, le libérant. Il se mit à tousser. Que suis-je sensé faire ? Je reculais encore d'un pas. Un bruit de verre brisé me fit me retourner. Le miroir. Je baissais les yeux, et me regardais à travers ce miroir brisé. Le reflet était assez chaotique, mais je pus voir ce que j'étais. Ma peau était devenue noire bleue, et une fourrure entourait ma tête. Une mèche de fourrure descendait jusqu'au bas du côté gauche de mon visage tandis qu'une corne bleue-noire en forme de faucille s'élevait au dessus de ma tête de l'autre côté. Une sorte de joyau bleu-noir était visible au centre de mon front. Ce qui ce reflétait dans le miroir, c'était moi. Mes yeux devenus rouges comme le sang m'observaient calmement. Je me fixais. J'étais un Pokémon ? J'étais … Un Absol ? Comment cela était-il possible ? Sous mes yeux ébahis, la fourrure se fondit sur ma peau. Cette dernière redevint blanche, tandis que la corne régressait jusqu'à disparaître. Mes yeux reprirent leur teinte verte et je redevins humain.

─  Incroyable ...

Je me retournais. Narlizu m'avait observé sans rien dire. Je l'avais oublié.

─  Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien. Comment peux-tu te transformer en Pokémon ?
─  Je ... Merci. Je ne sais pas. J'ignorais même que ...

J'étais perdu. Les humains ne se transforment pas en Pokémon. C'est impossible. Alors, pourquoi est-ce que ça m'arrive ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Je ne me souviens que de la douleur qui m'avait envahi, dans cet abri de fortune. Je m'étais enfui. De qui ? Ou même, de quoi ? Qu'est-ce que je cherchais à fuir ce jour-là ? Je fus brusquement ramené à la réalité quand Narlizu me pris le poignet.

─  Hé. Tu veux savoir ce qui t'es arrivé, et moi aussi. Allions-nous.
─  Comment veux-tu que nous découvrions ça ?

Je voulu me relever, mais je grimaçais et abandonnais l'idée. J'avais terriblement mal au torse. Le Magmar. Encore.

─  Je ne sais pas. Mais je suis convaincu qu'on peut trouver.

Je le fixais un instant. Il était sincère. Pouvions-nous réellement trouver la vérité ? J'acceptais néanmoins. Avoir un allié est toujours un avantage en ce monde. De plus, que puis-je faire d'autre ? Les lèvres de Narlizu s'étirèrent en un sourire.

─  Parfait. Repose-toi autant que tu veux, et après, nous irons chercher la vérité.

Je le regardais d'un air surpris. En voyant ma tête, il éclata de rire. Il m'aida ensuite à me relever et me fit asseoir sur le lit.

─  Où suis-je au fait ?
─  Au Centre Pokémon de Zarivar.
─  Oh. Et maintenant que j'y pense, pourquoi étiez-vous réfugiés dans une grotte ?
─  Tu l'as sûrement vu, mais notre ville a été détruite. Nous habitions à Nyasa, avant que la Team Asgard ne vienne tout chambouler. Ils n'ont eu aucun scrupule à tuer les habitants. Il n'y eu que cinq survivants sur la cinquantaine de personnes vivant autrefois là-bas. Moi, Aria, un vieil homme, une jeune fille et son Gobou. Tous les autres ...

Je m'en souviens clairement maintenant. Alors, tous ces corps carbonisés, éventrés, égorgés …

─  Personne ne sait pourquoi ils ont fait ça, ni même quel est leur but. Heureusement, le Professeur Chen nous a accueilli ici, à Zarivar. Et pourquoi étais-tu couvert de sang ?
─  Je les ais rencontrés. Ils ont envoyé un Chaffreux et un Magmar contre moi. Comme tu as pu le voir, je me suis métamorphosé en Absol. J'ai affaibli le premier, et le Magmar l'a tué en disant qu'il n'y avait pas de place pour les faibles en ce monde. Il a eu le temps de m'asséner un coup d'une puissance incroyable avant que je ne le tue.

J'avais fermé mes poings. Me souvenir de cela était effrayant. Ma réaction me terrorisait. J'avais tué, et j'avais trouvé cela drôle. Suis-je devenu un monstre ?


─  Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?
─  Oui, parfaitement sûr ! Ce gamin s'est transformé en Absol et a tué nos deux élites !
─  Je vois … Parfait. Nous l'avons retrouvé.

Un sourire apparu sur le visage de l'homme.

─  Partez à présent.
─  Oui chef !

Les deux sbires partirent. L'homme ria doucement. Il prit le cavalier sur sa table d'échec, et le regarda.

─  Bientôt …

Plusieurs jours passèrent. Ces derniers furent plutôt calmes. Je ne me suis pas transformé durant cette période de tranquillité. Je ne comprends pas bien ce monde. L'attaque de Nyasa passait inaperçue, et les humains continuaient à vivre en souriant. Pourquoi taire cette attaque ? Pour ne pas alerter la population et continuer à faire croire à une utopie inexistante ? Le bruit de l'ouverture de la porte de ma chambre me fit tourner la tête. Narlizu était entré. Il était venu chaque jour depuis la fois où nous avions scellé un accord. Il portait des vêtements entre ses bras.

─ Je t'apporte des vêtements, vu que tu n'en a pas.
─ Merci. Dis-moi, qui sont les dirigeants de ce monde ?
─ Le Maître de la Ligue, et le Conseil 4. Le Maître est tout puissant, sa parole doit être écoutée. Il a toujours raison, sur tous les sujets. Le Conseil est moins puissant. Ils pourraient tous se mettre contre le Maître, mais la dernière fois qu'ils ont tenté, ce dernier les as battus à plate couture. Il a exécuté l'ancien Conseil, et désormais, il a des sbires répondant parfaitement à ses ordres.

Comme je le pensais. Ce monde est corrompu par le pouvoir. N'y aurait-il pas un but plus recherché derrière tout cela ? Il me semble étrange que le Maître ne recherche que la puissance. Tout cela n'est pas net. Je reportais mon attention sur Narlizu.

─ Hé. T'es prêt à partir ?

Le jeune homme me regarda de haut en bas.

─ Penses-tu être assez reposé pour cela ?
─ Oui. Je serais aisément capable de parcourir la région.
─ J'espère que tu ne mens pas. Je t'attends dehors.

Il sortit de la pièce. Je tirais les rideaux et enfilais avec les vêtements qu'il m'avait apporté. Des vêtements basiques, mais chauds, ainsi qu'une écharpe. J'enroulais cette dernière autour de mon cou et sortit du Centre. Comme promis, mon allié m'attendais dehors.

─ Allons-y.

Une fois entré sur la route 301, hors de portée d'oreilles, Narlizu se tourna vers moi.

─ Au fait … Tes vêtements ne vont-ils pas gêner ta transformation ?
─ Je ne pense pas.

Nous n'avions pas fait deux pas qu'un gigantesque Pokémon se dressait devant nous. Un Mackogneur. Il n'avait pas l'air amical. Il était même agressif. Il envoya deux de ses bras en direction de Narlizu. Le même sentiment qui m'avait envahi lors de l'attaque de Nyasa m'envahit. Ma fourrure poussa rapidement, ma corne et ma queue apparurent tandis que mes doigts se changeaient en griffes acérées. Les vêtements s'étaient fondus en moi, me laissant libre de mes mouvements. Je plaquais mon allié au sol, contrant ainsi l'attaque du Pokémon. Ce dernier paru furieux et hurla de rage. Il tenta la même attaque en ma direction. Si je bougeais, Narlizu allait prendre pour moi. Je restais immobile et encaissais l'attaque. Heureusement, elle n'était pas très puissante. Je résistais facilement et m'avançais vers lui d'une démarche assurée. Je fis mine de lui sauter dessus avant de me pousser sur la droite. La feinte marcha comme prévu : Le Marckogneur envoya ses bras devant lui, pensant me contrer, mais j'étais déjà dans son dos. Je le lui labourais, sentant sa chair se déchirer aussi facilement qu'une feuille de papier. Il hurla de nouveau, de douleur. Je sentis un sourire se dessiner sur mon visage. Je reculais d'un bond, alors que le Pokémon … Non, que ma proie se retournait. Elle se dirigeait  vers moi. Seulement, elle boitait, et semblait à bout de souffle. Je l'attendais patiemment. Elle tenta de me plaquer au sol, mais je l'esquivais habilement. Effondré sur le sol, ma victime ne parvenait pas à se relever. J'entendais mon allié arriver.

─ Terminé.

Je brandis ma patte et déchirais la gorge de ma proie avec facilité. Un flot de sang s'en échappa, teintant une partie de mon pelage et l'herbe en rouge. Un petit ruisseau se forma, créé par le lac du liquide s'échappant du corps du Pokémon. Je regardais paisiblement le spectacle, nullement affecté par tout ça. Un son me fit me retourner. Narlizu me paraissait étrange. Il avait peur ?

─ Hé, toi ! Mon Dresseur veut se battre contre le tien !

Je me tournais vers l'origine de la voix. Un gamin se tenait devant nous, avec à ses côtés un Rondoudou et un Roucarnage. Ce dernier me fixait d'un air interrogé.

─ Je ne pense pas qu'il soit en mesure de répondre.

Il hocha la tête et transmis le message. Dans cette forme, je n'étais pas capable de comprendre le langage humain, mais je pus comprendre ce que l'humain avait ordonné à ses Pokémon. « Tuez son Dresseur, je le veux dans mon équipe. » Personne ne touchera à Narlizu. Je sautais sur le dos de l'oiseau, et le plaquais à terre. Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit car l'autre me percuta et m'envoya contre un arbre. Sonné, je mis quelques secondes avant de reprendre mes esprits. Ce fut quelques secondes de trop. Mes ennemis avaient presque atteint mon allié. Il allait mourir si je ne faisais rien. Je courais, alarmé, alors qu'ils se rapprochaient dangereusement. J'étais trop lent. Trop lent. Un cri rauque s'échappa de ma gorge, et je perdis conscience.

─ … … Kishei ?

Une voix lointaine me fit revenir à la réalité. J'étais sur les corps déchiquetés de … De quoi au juste ? Je n'arrivais même plus à les identifier. J'étais redevenu humain, et mes mains … Non, mes bras étaient couvert de sang. Je me retournais et constatais que Narlizu me regardait fixement. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ?

─ Je … Qu'est-ce que …
─ Tu ne sais pas ?

Il me regarda avec des yeux fatigués avant de me raconter.


Je fermais les yeux, m'attendant à être tué par ces Pokémon. Un cri s'éleva, ce qui les stoppa net. J'ouvrais légèrement les yeux, assez pour voir Kishei entouré d'une aura noire. Il disparut et réapparu sur le Roucarnage. Je ne l'avais même pas vu bouger. Sa victime non plus apparemment. Mon ami leva la patte et brisa le crâne du pauvre Pokémon comme s'il était en mousse avant de griffer tout son corps, le réduisant à l'état de bouillie. Le Rondoudou eu le temps de l'attaquer, projetant Kishei plus loin. Il releva lentement la tête et fixa sa pauvre victime avec des yeux entièrement rouges, sans âme, avant de le transpercer avec sa corne et de le déchiqueter. Le gamin partit en hurlant de terreur. Mon ami s'arrêta avant de se retransformer en humain, reprenant par la même occasion ses esprits.


Je regardais mon partenaire. Il n'avait aucune expression visible.

─  Je viens de tuer deux Pokémon supplémentaires …
─  On dirait bien.
─  Cela ne t'affectes pas plus ?

Un sourire triste étira ses lèvres.

─  Cela fait longtemps que j'ai cessé de réagir par rapport à cela.. Et l'attaque de ma ville, tous ces morts … Cela m'a enlevé ce qui restait de mes émotions. Es-tu blessé ?
─  … Presque pas.
─  Alors continuons.

Il se releva et m'aida à faire de même. Nous nous dirigeâmes vers la suite. J'étais néanmoins tracassé. J'avais la preuve que j'étais devenu un monstre et Narlizu ne semble pas apte à me freiner. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais tout cela ne me plaît guère.

─  Voilà la Forêt de Nagarex. Nous n'avons qu'à la traverser, et nous serons à Superior-City.
─  Allons-y dans ce cas.

Nous entrâmes prudemment dans la forêt. Je n'aime pas l'ambiance qui s'en dégage.

─  Dépêchons-nous. J'ai l'impression que nous ne sommes pas les bienvenus.

Très peu après que j'ai prononcé ces mots, je changeais d'apparence. On dirait que je me change une fois en danger. C'est bon à savoir. Le seul problème, c'est que je ne vais pas pouvoir comprendre Narlizu, et tous les autres humains. Bah, je m'en passerais. Alors que nous progressions, nous arrivâmes devant une maison. Pourquoi ceci à un tel endroit ? Narlizu m'interrogea du regard. Je secouais négativement la tête. J'ai un mauvais pressentiment concernant cette maison. Il toqua néanmoins et attendit. Une voix légèrement faible nous répondit. Une vieille dame ouvrit et nous regarda. Elle fit un geste pour nous inviter à rentrer. Nous obtempérâmes. Un feu crépitait dans l'âtre de la cheminée. Un vieil homme – probablement son mari – était assis devant. A ses pieds, un Ponchien se réveilla et nous regarda. Il se leva et s'approcha de moi.

─  Qui es-tu ?
─  Kishei.
─ Je suis Vladimir. Enchanté. Pourquoi vous êtes-vous aventurés dans la forêt de Nagarex ?
─ Nous cherchons à retrouver la sœur de mon Humain. Elle a disparu la semaine dernière.
─ N'essaie pas de me mentir jeune Ponchiot. Je vois bien que vous avez une autre raison de faire ce voyage. Mais si tu n'as pas envie de me dire cette raison, ne me le dis pas.

Je fus surpris. Comment avait-il pu savoir si facilement que je mentais ?

─ Vois-tu, mon Dresseur ne comprenait pas notre langage. Aussi, j'ai appris à lire les émotions et les mensonges à travers les yeux des autres.
─ Je vois. Mais, vous dites qu'il ne comprenait pas le langage des Pokémon ? Savez-vous à quoi est-ce dû ?

Le vieux Ponchien resta silencieux un instant. Je pus entendre Narlizu discuter avec les deux autres humains. Je ne les comprenais pas. Il fallait que je le demande à ce Ponchien à ce sujet-là.

─ Veux-tu réellement connaître la vérité ?
─ Oui.
─ A n'importe quel prix, même si cela risque de te changer à jamais ?
─ Oui. Je veux réellement savoir.
─ Très bien … Mais ne viens pas te plaindre ensuite.
─ C'est promis.
─ Mon dresseur d'autrefois était étrange. Un peu comme le tien. Il n'était pas choqué par la violence extérieure, bien qu'il n'y soit pas habitué pour autant. Il ne me comprenait pas, contrairement à tous les autres humains. Aussi, des scientifiques lui ont proposé de l'examiner afin de déterminer la source du problème. Malheureusement, tous périrent dans l'explosion d'un Electrode qui apparu dans le laboratoire par hasard, au moment de vérité. Les humains ne s'arrêtèrent pas là. Ils recommencèrent, avec un Pokémon présentant les mêmes symptômes. Il s'avérait qu'il présentait une sorte de maladie qui attaquait son cœur, empêchant la communication avec les êtres ayant un ADN trop éloigné du sien. Ce dernier mourut peu de temps après. Un humain fut ensuite trouvé avec cette même maladie. Ils se mirent à l'observer. L'humain devenait peu à peu fou. Il ne parlait plus, semblait aveugle et incapable de comprendre quoi que ce soit. Il mourut jeune lui aussi. Les scientifiques observèrent alors un second Pokémon atteint de cette maladie. Un jour, un Dresseur l'attaqua dans le but de le tuer. Il fut entouré d'une aura noire de puissance. Il n'eut aucun scrupule à éliminer tous ceux qui l'entouraient. Et dernièrement, il fut prouvé que cette maladie fut introduite par d'autres humains dans le corps des victimes.

Je restais sans voix. Puisque je ne comprends pas les humains, cela signifie que je suis contaminé. Je m'en doutais, mais … Narlizu le serait aussi  ? Et des humains nous auraient implanté ça dans le corps ? Dans quel but ?

─ Dis-moi, connais-tu la légende de Celebi ?

Je me retournais et regardais la vieille femme d'un air surpris. Je la comprenais ? Narlizu répondit par la négative. Je le comprenais aussi ? Étrange …

─ On raconte que Celebi habitait dans cette forêt, et qu'il peut voyager dans le temps. Seulement, il a disparu à présent. Nul n'en a entendu parler, et l'autel qui lui est dédié est maintenant impossible d'accès pour des raisons qui nous échappe.

Je vois. Voudrait-elle nous faire passer un message ? Le jeune garçon parla encore un peu avant de se lever. Je suppose que nous allons partir. Tant mieux, je commençais à étouffer ici. Et je dois concentrer toute mon énergie pour ne pas redevenir humain. Nous nous dirigeâmes vers la sortie. Un frottement me fit m'arrêter. Le vieil homme s'accroupit en face de moi. Un sentiment de danger m'envahit. Il fit mine de me caresser la tête et je reculais brusquement. Il avait changé de visage. Alors que je regardais autour de moi, tous me regardaient avec des yeux entièrement noirs.

─ Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Je savais que c'était une mauvaise idée de venir !

Personne ne répondit. Ils m'entourèrent et Narlizu me prit la gorge. Comment avait-il pu être si rapide ? Je ne pouvais plus bouger. Même mes yeux étaient bloqués sur la même vision. Je me sentis redevenir humain. Non, c'est pas le moment ! Mon « allié » serrait ma gorge de plus en plus fort. J'allais mourir ici, sans aucun doute. De la main de celui sensé m'aider.

─  Kishei ! Kishei !

Une voix me ramena à la réalité. J'ouvris les yeux et prit une grande bouffée d'air. Jamais je n'aurais cru que l'air humide et désagréable de la forêt me ferait un si grand bien. L'air de la forêt ? J'observais les alentours d'un air perdu. Nous sommes bien dans la forêt de Nagarex, à l'air libre. Je toussais un instant avant de pouvoir parler.

─  La ... La maison ...
─  De quoi tu parles ? Il n'y a pas de maison ici.

En réalité, la maison dans la forêt de Nagarex existe réellement. Dedans, il y a une vieille dame qui nous raconte la légende de Celebi, une PokéBall et un vieil homme qui nous propose un combat. J'ai juste choisi de faire tourner cette maison en suspens car il y a une explication à tout cela. Elle vous sera donnée dans deux ou trois chapitres selon l'inspiration.

Je regardais encore une fois les alentours. Je reconnus le chemin qui nous avait mené à la maison. Nous étions à l'endroit où elle était sensée être. Je portais ma main à mon cou. Avais-je rêvé de tout ça ? Pourtant, cela avait l'air si réel …

─ Tu vas bien ?
─  Oui, j'ai juste … Fait un mauvais rêve.

Inutile de l'inquiéter. Maintenant que j'y pense, si tout n'était qu'un rêve, alors ce que m'avait dit le Ponchien ... Peut-être est-ce faux ? Peut-être que le seul problème, c'est moi ?

─ Est-ce que ça te dérangerait si nous partions maintenant ? Je n'aime vraiment pas cette forêt.
─ Non, aucun problème. Partons.

Je ne comprends pas. Je ne me souviens pas du moment où nous avions établi un campement de fortune. Apparemment, nous avions mangé. Ça aussi, je ne m'en souviens pas. Qu'est-ce qui se passe à la fin ? Alors que nous rangions nos affaires, j'entendis un rire. Le même que j'ai entendu quand une voix m'a soufflé mon nom actuel. Quelqu'un s'amuse en ce moment même avec moi. Je ne connais pas ses intentions finales, mais j'allais lui faire regretter.

Nous marchâmes un petit moment avant d'arriver devant une sorte d'autel. Un jeune garçon sursauta et tenta de se cacher. Narlizu s'approcha de lui.

─ Hé, petit, qu'est-ce qu'il y a ?
─ N-n … Ne dites à personne que j'étais là ! S-S'il vous plaît ! J-Je ne faisais rien de mal, je vous jure !

Pourquoi cette réaction ? S'il dit ne rien faire de mal, pourquoi a-t-il si peur ?

─ Pourquoi tu réagis comme ça ?

Ah, visiblement, mon partenaire se disait la même chose.

─ C-C'est parce que des gens habillés en bleu sont venus et … Et Devon les as laissé envahir l'autel de Celebi et a interdit à tout le monde d'y aller a-alors je …
─ Qui est Devon ?
─ Le Champion de la ville suivante. Mais lui dites rien !
─ On ne dira rien, c'est promis. Pas vrai Kishei ?

Je hochais la tête. Même en tant qu'humain, je n'étais décidément pas bavard. Mais, quelque chose m'avait intrigué.

─ Hé. Tu as bien parlé d'un autel dédié à Celebi, n'est-ce pas ?
─ Oui, Celebi, le gardien de la forêt …
─ Vient-il dans cette forêt ?
─ Il venait avant. Je l'ai déjà vu. Mais depuis que ces hommes en bleu sont arrivés …

Narlizu et moi échangeâmes un regard. La Team Asgard. Que cherchaient-ils au juste ?

─ Tu habites à Superior-City ?
─ Oui …
─ Alors viens, on va te raccompagner chez toi. On ne dira rien.

J'observais mon compagnon du coin de l’œil. Il ressemblait presque à un ange gardien. Le petit garçon eu l'air rassuré et accepta avec un sourire. Cela ne m'arrange pas beaucoup. Si ce petit est là, je ne vais pas pouvoir me transformer pour nous protéger. De plus, je ne maîtrise pas ma métamorphose. J'ai un mauvais pressentiment. Pendant que le garçon que nous avions ramassé parlait activement avec mon allié, j'écoutais chaque son, prêtais attention à chaque odeur, repérait chaque mouvement. Je tendais le bras pour arrêter mon groupe. Il y avait quelque chose ici.

─ Restez-là. Je vais voir.
─ Mais c'est peut-être dangereux Monsieur !

J'ignorais la remarque du gamin et avançais discrètement entre les arbres, me fondant dans l'ombre. Je tombais nez à nez avec un Hypnomade. Alors que m'apprêtais à me changer, il leva sur moi un regard triste, presque sans âme. Je calmais ma peur et restait en forme humaine. Il n'était pas agressif. Je pense que je ne le comprendrais pas, mais je pouvais toujours lui demander ce qu'il ne va pas.

─ Que vous arrive-t-il ?

Il ne sembla pas m'entendre. Etrange. Tant pis, je n'ai pas plus de temps à perdre. Narlizu et l'autre sont peut-être en danger. Je rebroussais rapidement chemin et parvenait à l'endroit convenu. Ce que je vis fus un véritable choc. Ils étaient au sol, évanouis ou morts. Quelque chose me tomba sur la tête, manquant de m'assommer à mon tour. Je tombais au sol et mimais l'évanouissement.

─ Parfait, bien joué. Le boss sera heureux de les avoir.

Je ne sais pas de quoi il parle, mais cela ne me plaît pas. Je sentis mes doigts se changer en griffes, et ma fourrure pousser sur mes bras. Pourquoi suis-je à moitié transformé ? Peu importe. Je me relevais et fis face à l'humain. Il n'avait pas l'air surpris. En fait, il ne semblait même pas me voir. Je tentais de le frapper, mais je passais à travers son corps. La surprise me coupa le souffle. Je mis devant lui. Il ne me voit pas ? Et je ne peux le toucher ? Je regardais autour de moi. Des yeux, par milliers.

─ C'est encore un putain de rêve, c'est ça ?

Un rire parcourut les yeux. Au milieu, où se trouvait avant Narlizu et le gamin se tenait maintenant un autre Pokémon. L'Hypnomade.

─ C'est toi qui fait tout ça ? Si oui, arrête, tu commences à me courir sur le système.

Il secoua négativement la tête.

─ Ce n'est pas moi. C'est un test venant des Humains.
─ Tch. Dans ce cas, pourquoi es-tu là si ça vient des Humains ?
─ Je suis un Pokémon Psy, je peux aller dans l'esprit des autres. Peu importe. Dans le monde réel, les deux personnes t'accompagnant sont autour de toi. Tu es inconscient.
─ Comment puis-je me réveiller ?
─ Je peux te faire sortir d'ici. Mais en échange, tu devras me rendre un service.
─ Un service hein … Pas de problème.

L'Hypnomade me tendit la patte. Je lui tendis la mienne.

─ Kishei !

J'ouvris subitement les yeux. J'étais allongé au sol. Narlizu et le gamin étaient penchés sur moi avec un visage inquiet.

─ Tu te réveilles enfin ! Que s'est-il passé ?

Je me relevais et regardais autour de moi. Nous étions seuls à l'emplacement où j'avais rencontré cet Hypnomade. Ce dernier n'était visible nulle part.

─ Je … Quelque chose m'a assommé, alors je ne sais pas.

Narlizu eu l'air dubitatif. Il se doutait bien que je mentais, mais il devait comprendre que je ne peux rien dire avec ce gamin dans nos pattes.

─ Tant pis. Tu es apte à continuer ?
─ Oui, sans problème.

Je commençais à avancer. Avec un peu de chance, la sortie n'est pas loin.