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| [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y | |
| Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 27 Juin 2016 - 16:21 | |
| Yo les gens ! Vous l'attendiez... Ou pas.Ceux qui l'attendaient l'attendaient pour début Juillet. Mais je suis tellement imprévisible ! *insérer ici un rire diabolique* Bref, voici mon nouveau Nuzlocke qui est pratiquement fini In Game. Tout d'abord, comme à l'accoutumé, quelques précisions:
- Attention. Sang, violence, malade mental, etc.
- Les posts seront très sûrement irréguliers.
- C'est un Nuzlocke sur Y.
- Ce Nuzlocke sera en lien étroit avec celui d'Henumi (qu'il fait sur la même version) et dont je mettrai le lien ici dès qu'il commencera à le mettre en ligne. Il ne sera pas nécessaire de lire l'un pour comprendre l'autre (mais lisez les deux quand même, c'est sympa), mais disons qu'il y aura des petites références.
- Le Nuzlocke commence à Illumis. Pourquoi ? Parce que j'ai envie. Je tiens tout de même à préciser que j'ai fait le début du jeu en Nuzlocke aussi. Ce point entrainera quelques règles supplémentaires que je détaillerai ci-dessous.
Mais avant tout, les règles ! - Règles:
Les deux officielles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone est capturable.
- Tout Pokémon tombé K.O sera considéré comme mort et ira dans la boite P.C nommée "Walhalla".
L'officieuse :
- Renommer tous les Pokémon capturés.
Plus quelques unes :
- Si toute l'équipe est mise K.O pendant un combat, c'est Game Over et ce, même s'il me reste des Pokémon vivants dans le P.C.
- Le mode défini est obligatoire.
- La close anti-doublon ne s'applique pas.
- La close chromatique s'applique. Or, si le Pokémon chromatique capturé n'est pas le Pokémon de zone, il ira dans la boite P.C nommée "Inutilisables".
- La capture ou l'utilisation de légendaires est interdite. Si j'y suis obligée, le Pokémon capturé ira dans la boite P.C nommée "Inutilisables".
- Les Pokémon fixes sont interdits. Ceux-ci incluent le Ronflex, le Lucario, le Lokhlass et tous les Pokémon que les PNJ proposent en échange. Ces Pokémon, s'ils sont rencontrés en combat, ne seront pas considérés comme Pokémon de zone. Les starters ainsi que les Pokémon fossiles ne comptent pas car j'ai le choix entre plusieurs Pokémon.
Spécifiques à XY :
- Multi-Exp interdit.
- SPV interdit.
- Poké Récrée interdite.
- Méga-Evolution interdite.
Spécifiques au fait que le Nuzlocke commence à Illumis :
- Le starter officiel sera le starter Kanto obtenu à Illumis.
- Tous les Pokémon obtenus ou capturés avant l'obtention de ce starter iront dans la boite P.C nommée "Inutilisables".
- Les zones de capture suivantes sont bloquées :
- Bourg-Croquis - Route 1 - Quarellis - Route 2 - Forêt de Neuvartauld - Route 3 - Neuvartauld - Route 4 - Route 22
Voici le sommaire. - Sommaire:
Prologue- Jour 1 = 19 Mai 2013:
- Jour 2 = 20 Mai 2013:
Rapport n°2- Jour 3 = 21 Mai 2013:
Témoignage n°5- Jour 4 = 22 Mai 2013:
Et les Prologues ! - Prologues:
Ce ne sont plus les bons. Allez voir le sommaire. - Prologue L:
Imagine.
Imagine un monde. Un monde nouveau, inédit. Imagine un monde où le bien et le mal ne seraient plus de mise. Un monde où le blanc et le noir se mélangeraient. Un monde gris.
Tout le monde est gris. Pourquoi le monde ne serait-il pas pareil ? Pourquoi devoir toujours séparer les bonnes actions des mauvaises ? Pourquoi devoir toujours séparer les méchants des gentils ? Le monde n’est pas comme ça. Le monde est gris. Le monde est un mélange, un équilibre instable entre le blanc et le noir. Si la balance bascule, le monde bascule avec elle.
Le monde est gris. Ce sont les humains qui le font devenir noir et blanc. Les humains pensent bien faire, les humains se croient bons, les humains se croient supérieurs. Mais les humains oublient qu’ils ne sont rien d’autre que des animaux. Ils se pensent au dessus de la nature, au dessus des lois. Ils croient être meilleurs que tout mais ils oublient ce qui les fait vivre. Et par leurs actions, ils vont faire basculer la balance.
Mais l’esprit humain est comme cela, figure-toi. Il veut coller une étiquette sur toutes les choses existantes. Il veut les catégoriser, les enfermer dans des cases où il leur sera impossible de s’échapper. Et l’esprit humain veut éradiquer les cases où il est inscrit « mauvais ». Il les isole, il les déchire, il les tue. L’esprit humain sépare le blanc du noir afin de parfaire ses intentions. Mais, en faisant cela, l’esprit humain se condamne lui-même, et toute la race avec.
Les humains tuent ce qu’ils pensent mauvais. Les prédateurs, les insectes, les nuisibles. Les humains oublient leur utilité. Ils oublient qu’ils restent indispensables à l’équilibre. Les humains déchirent ce qu’ils pensent mauvais. Les valeurs, les croyances, les nations. Les humains déchirent ce qui fait l’esprit humain, ce qui nous donne notre humanité. Et les humains isolent ce qu’ils pensent mauvais. Les faibles, les malades, les déchets. Les humains oublient qu’ils font partis de leur humanité. Ils oublient de les écouter, de les comprendre. L’isolement est insupportable, n’est-ce pas ?
T’imagines-tu isolé de tous ? Isolé du reste du monde ? Non. Pourtant, c’est ce que tu risques. C’est ce que nous risquons. Si la balance ne retrouve pas son équilibre initial, tu finiras seul. Isolé, craint par tous. Tu ne veux pas être craint. Je le sais. Je le sens. Mais si tu te dévoiles, tu seras jugé, jugé par les humains. Ils t’enfermeront dans une case et tu finiras seul. Personne ne t’écoutera. On te considérera comme anormal, turbulent, impropre à la société. Ils te colleront une étiquette sur le front. Et cette étiquette sera « mauvais ». Ils te détruiront, t’annihileront. Tu finiras seul. Seul et détruit. Tu ne veux pas être détruit. Je le sais. Je le sens.
Le plus gros problème de l’humain est sa capacité de jugement. En jugeant le reste du monde, ils en oublient de se juger eux-mêmes. Mais les autres humains jugent à leur place, toujours sans aucun retour sur soi. L’humain est égoïste. Chacun se pense mieux que les autres. Aucun ne veut avoir affaire aux autres. Aux vrais autres, j’entends. C’est pourquoi tous les humains se cachent. Et c’est normal. Sinon, ils seraient jugés et enfermés. Toi aussi, tu te caches. Les humains se cachent des autres, inconsciemment. Inconsciemment, ils savent qu’ils seront jugés s’ils se montrent, s’ils se dévoilent trop. Et le jugement conduit irrémédiablement à la nécessité d’éliminer, de détruire. Le jugement de l’autre est irrémédiablement mauvais. Et les humains détruisent les étiquettes « mauvais ».
Certes, je juge les humains. Mais je m’en rends compte. Là est toute la différence avec eux. Quand les humains jugent, ils oublient qu’ils jugent. Tu le sais. Tu as assez été jugé. Nous avons assez été jugés. Et les autres ne savaient pas qui nous étions vraiment. Voilà un autre problème. Les humains jugent sans savoir. Ils se pensent intelligents et en profitent pour rabaisser les autres. Les autres sont considérés comme étant faibles et, par cela, inutiles. Les plus intelligents raillent les plus idiots. Les plus populaires raillent les plus timides. Les fossés se creusent et ne se referment pas. Les humains se séparent et finissent par se détester. Les humains n’aiment pas ce qu’ils pensent inutiles. Mais les humains oublient que tout est utile, que chacun est utile. Si les humains arrêtaient de se juger entre eux, le monde serait vraiment gris. Les étiquettes disparaitraient.
Tu penses que ces idées sont jolies mais non-applicables ? Tu as peut-être raison. Mais les rêves nous constituent autant qu’un corps. Tu penses que les rêves ne sont pas fais pour être réalisé ? Tu as sûrement raison. Mais ce n’est pas une raison pour les oublier et ne rien tenter. Oublier ses rêves, c’est oublié qui nous sommes vraiment. Et oublier qui nous sommes, c’est accepté de se faire juger par les humains. Tu ne veux pas être jugé. Tu ne veux pas être enfermé. Tu ne veux pas être isolé. Ces idées te terrifient. Elles t’empêchent de dormir presque autant que moi. Mais si tu te montres vraiment, ces idées deviendront concrètes et réelles. Tu ne seras plus rien pour les autres, mis à part un sujet intéressant. Tu connais le prix à payer si tu te dévoiles aux autres. Tu ne veux pas être qu’un vulgaire sujet d’étude, n’est-ce pas ? Alors, reste caché. Reste invisible. Ne te montre pas. Les humains te jugent déjà, et ce, sans te connaître. Que se passerait-il s’ils te connaissaient vraiment ?
Finalement, imagine un monde où plus personne ne jugerait l’autre. Un monde sans jugement. Un monde où tu ne serais pas jugé. Un monde qui deviendrait gris. Maintenant, ouvre les yeux. Imagines-tu ce monde ?
« Oui. »
- Prologue Z:
- Petite note de bas de page:
Je remercie Ryiko qui m'a aidée à trouver le nom du journal pour lequel je n'avais aucune foutue idée !
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Henumi
Écrivain
Nature : Bizarre
Exp : 499
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 27 Juin 2016 - 17:01 | |
| Je l'ai dit, je serai le premier commentaire, et je m'y tiens !
Je suis bien heureux d'être ton correcteur et bêta-lecteur, et je suis encore plus heureux de voir que tu vas poster ton petit bébé que j'ai moi-même bercé. Aaah, je suis ému, ils grandissent si vite.
Et maintenant que j'y pense, c'est vrai que le journal n'avait pas de titre, heureusement que Ryiko était là. x)
Même si j'ai déjà tout lu, j'ai hâte de voir les posts s'accumuler et les chapitres se succéder, et de voir que tu vas gagner des fans, et que ce magnifique Nuzlocke va continuer, et éventuellement se terminer... Ah, le temps aura passé si vite quand je regarderai en arrière, au premier commentaire en me disant "J'étais là à cette époque"... Mais je divague. (vague ! *Lino-punch*)
Pour ceux qui vont lire ça, vous verrez, ça envoie du lourd ce Nuzlocke, c'est sucré et ça fond sur la langue. Et pour Lino, bon courage, je suis toujours là pour te relire ~ (ce serait bien si j'étais aussi là pour te filer mes chapitres, urrgh, motivation où es-tu...) |
| | | Iloufilm
Dresseur
Nature : Gentil
Niveau : 30
Exp : 433
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 28 Juin 2016 - 13:28 | |
| En effet ca envoie du lourd ^^
Je suis pas le seul à faire une histoire en "deux textes" maintenant x)
Cool le journal sinon , hâte de voir la suite ^^ |
| | | Phanatos
Écrivain
Nature : Modeste
Niveau : 28
Exp : 190
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 28 Juin 2016 - 14:05 | |
| Ohoh, pas mal le coup du journal ! Le style du prologue est plutôt agréable à lire d'autant plus. Je suis curieux de voir ce que ça donnera par la suite ! |
| | | Call me Karma
Écrivain
Nature : Calme
Niveau : 33
Exp : 771
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 28 Juin 2016 - 14:47 | |
| Ma première lecture officielle sur le forum ! Yeyiiih ! =D Alors, commençons du côté des critiques constructives : 1. Attention, malgré un très bon français, il reste des fautes par ci, par là. Par exemple, dans le journal, tu écris "cette incendie" au lieu de "cet incendie". Cela dit, je te rassure, il n'y a pas beaucoup de fautes et ça ne gêne pas des masses au final, vu qu'elles sont peu nombreuses. ^^ 2. Dans le prologue L, j'ai eu l'impression de lire la même chose à plusieurs reprises. C'est un avis complètement personnel et donc subjectif, je te prierais ainsi de le prendre avec des pincettes et à le mettre sur le compte de mes goûts personnels et rien d'autre ! En fait, je pense que c'est dû aux nombreuses répétitions des mots "humains" ou "humanité". J'ai bien compris que c'était une figure de style et que c'était fait exprès, mais je trouve que, pour le coup, la répétition en devient un peu lourde, dans le sens où la lecture se trouve complètement ponctuer / marteler par ces mots. Encore une fois, c'est peut-être l'effet recherché, mais de mon côté ça m'a un peu gêné. Maintenant, parlons de ce que j'ai apprécié : 1. Comme je l'ai mentionné plus haut, tu as un très bon français. J'aime bien ton style d'écriture, il reste simple et à la fois travaillé : c'est, selon moi, le compromis idéal ! 2. L'idée d'utiliser divers supports est excellente. Je te dis donc bravo pour le coup du journal, c'est vraiment une excellente idée ! D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le choix des images. 3. En très peu de lignes, tu réussis à piquer notre intérêt et à créer du suspens. Pour ma part, j'ai déjà envie d'en savoir plus ^^ 4. Le coup de la balance m'a énormément séduit ! Pour être tout à fait honnête, c'est quelque chose que je comptais moi-même utiliser dans mon futur Nuzlocke, étant donné que je suis moi-même balance de signe astrologique et que j'avais vraiment envie d'en faire quelque chose. J'ai hâte de voir si c'est une idée que tu vas continuer de développer ou si ça faisait simplement partie d'une image utilisée dans le prologue vis-à-vis de la triangulation blanc > gris < noir. 5. Sinon, je trouve la taille de ton prologue très convenable : ni trop courte, ni trop longue. Voila pour ma part ! J'ai hâte de lire la suite ~ Choose your Nuzlocke ~ ~ Terminé • En cours • En cours ~ |
| | | Ezhyo
Écrivain
Nature : Discret
Niveau : 28
Exp : 355
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 28 Juin 2016 - 15:26 | |
| "SN" "L" "Z" Beaucoup trop d'acronyme/initiales. Ça pique ma curiosité '^' Sinon... Déjà, le double support, j'aime. Et pis....ça donne envie de savoir ce qu'il s'est passé/se passera, qui, quand, où, comment, blablabla, enfin, ça donne envie quoi Sur ce, j'vais m'acheter la première édition du Brouhaha ("En vente dans votre papeterie préférée ♫ Lalalalalaaa ♪) Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
[16:59:01] Last Dream : Oscar de la blague de merde pour Ezhyo
"Not like you would if you could, but you should." |
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 28 Juin 2016 - 18:03 | |
| - Call Me Karma a écrit:
- Par exemple, dans le journal, tu écris "cette incendie" au lieu de "cet incendie".
Effectivement, je l'avais pas vu cette-là (la vilaine) ! Merci de me l'avoir fait remarquer. J'ai corrigé la dite faute et remis en ligne la page du journal. Sinon, merci pour vos commentaires dès le début ! Le premier chapitre arrivera dans le courant de la semaine prochaine ou du week-end prochain (pas celui qui vient) normalement. C'est-à-dire pour début Juillet ! J'vous jure que c'est vrai c'te fois-ci !J'ai de l'avance dans l'écriture. Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 5 Juil 2016 - 16:53 | |
| Début jour 1 19 Mai 2013 - Chapitre L1:
- Nope, pas le bon. Allez voir plus bas dans les posts:
Que fait-elle ?
Elle ne va pas tarder.
Mais elle n’arrive toujours pas.
Elle est peut-être en retard.
Je n’aime pas les gens en retard. Moi-même, je ne suis jamais en retard. Je n’aime pas les gens en retard. Je ne suis jamais en avance non plus. Je suis toujours à l’heure. Je n’aime pas les gens qui ne respectent pas les horaires qui leur ont été imposés. Je n’aime pas les gens en retard. Je n’aime pas les gens en avance. Pourquoi les gens sont-ils incapables de respecter la plus simple des choses ? Arriver à l’heure, ce n’est quand même pas compliqué. Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas respecter ce fait ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à l’heure ? Que se passe-t-il ? Elle est toujours arrivée à l’heure. Pourquoi pas aujourd’hui ? Que se passe-t-il ?
On toque.
Qui est-ce ? Est-ce que c’est elle ? Non. Le secrétaire. Il me parle. Je ne comprends pas tout. J’ai l’esprit trop embrouillé. Il ne faut pas qu’il le remarque. Jamais. Jamais. Ses mots arrivent jusqu’à mes oreilles mais pas jusqu’à mon cerveau. Pourquoi n’arrive-t-elle pas ? Que se passe-t-il ? Le secrétaire. Quel est son nom déjà ? Je ne sais plus. Je ne m’en souviens plus. Je n’ai pas la mémoire des prénoms. Je n’ai pas la mémoire des visages non plus. C’est handicapant quand on doit se souvenir des autres, des collaborateurs, des clients. Depuis combien de temps travaille-t-il ici ? Deux ou trois ans ? Je ne me souviens plus non plus. Il parle trop. Je veux qu’il arrête de parler. Je veux qu’il arrête de me parler. Mais je comprends. Il me parle d’elle. Elle a appelé. Elle arrive. Pourquoi n’est-elle pas à l’heure ? Que se passe-t-il ? Il s’excuse en son nom. Non. Il ne peut pas, il ne doit pas.
« Merci bien. Vous pouvez partir. »
Il s’en va. Tant mieux. Il prenait trop de place, trop d’espace. J’ai oublié de lui demander dans combien de temps elle arrive. Mais elle arrive. C’est l’essentiel. Dans combien de temps aussi ? Bref. Elle arrive. Tant mieux. La porte claque. C’est trop bruyant. Pourquoi est-il aussi bruyant même quand il ne parle pas ? Bref. Je l’aurai oublié dans quelques minutes. Tant mieux. La pièce est vide. Il n’y a personne. Je suis seul. Je n’aime pas être seul. La pièce est sombre. Je vais ouvrir les fenêtres. Elle est plus lumineuse. C’est mieux. C’est moins vide. Je n’aime pas être seul. Quand arrive-t-elle ? Je fais les cents pas. Un pas. Deux pas. Trois pas. Elle n’arrive pas. Je vais m’assoir à la table de réunion. Je l’aime bien. Elle est ronde. Personne n’y est mit en avant, personne n’y est plus important qu’une autre. J’aime bien les ronds. Les ronds sont parfaits. C’est ainsi. Cela a toujours été ainsi. Elle n’arrive pas. Je suis seul. Je n’aime pas être seul.
Je suis là.
Peut-être devrais-je le faire sortir ? Il a toujours été là quand j’étais seul. Je cherche à ma ceinture. Il n’est pas là où il devrait être. Je le revois, ce matin, au pied de mon lit. Il n’est pas venu. Je n’ai pas voulu. Je regrette. J’aurais aimé qu’il soit là. Je n’aurais pas été seul. Je n’avais pas pensé que j’allais attendre. Je n’aime pas être seul. Pourquoi n’arrive-t-elle toujours pas ? Je veux qu’elle arrive. Je ne serai plus seul. La solitude me pèse, la solitude m’étouffe. Peut-être devrais-je rappeler le secrétaire ? Non. Il m’étouffe encore plus que la solitude. Je préfère être seul plutôt qu’avec lui. Je crois… Je veux qu’elle arrive. Je ne serai plus seul. On toque.
« Entrez. »
C’est elle. Enfin. Je ne suis plus seul pour l’instant. Mais elle devra partir. Et je serai seul. Je n’aime pas être seul. Elle s’excuse pour son retard. Elle ne dit pas pourquoi elle était en retard. Elle n’a pas d’excuse. Cela me désole un peu.
« Ce n’est rien. J’étais occupé. »
Elle regarde la table. Il n’y a rien dessus. Tous mes documents sont dans ma sacoche. Elle en déduit sûrement que j’ai menti. Mais elle ne me le fait pas remarquer. Elle est intelligente, discrète et polyvalente. C’est pour ces critères que j’ai fait appel à elle. Elle est la seule à pouvoir assurer ce travail. Elle ne se fera pas prendre. Elle est trop intelligente et discrète.
Elle est désirable.
Je le refoule. Il le dit toujours. Il le hurle plus fort que quand il me parle. Il en a envie mais il ne peut pas. Je l’en empêche. Il n’a pas le droit. Mais il pourrait. Il peut toujours. Il trouvera un moyen. Parce qu’il a raison. Même perchée sur ses talons, elle n’est pas très grande. Elle est mince, tellement mince. Elle a l’air toute fragile. Mais je sais qu’elle ne l’est pas. Je fais toujours des recherches sur les personnes que j’emploie. Et elle en fait parti, même officieusement. Je sais qu’elle n’est pas fragile. Mais j’aurais peur de la briser si jamais je la touche. Je ne le fais donc pas. J’en ai envie mais je me retiens. Mais que se passerait-il si jamais il prend le contrôle ? Je ne m’en souviendrais pas. Cette idée me fait peur. Elle est intelligente. Connait-elle l’Autre ? Se doute-t-elle de sa présence ? Je ne pense pas. Elle ne serait plus là, elle serait partie, elle serait terrifiée. Je ne veux pas la terrifier. Si elle nous connaissait vraiment, elle serait partie. Je ne veux pas qu’elle parte. Je serais seul. Je n’aime pas être seul.
Elle parle.
Oui. Elle évoque ce que nous savons déjà. Elle fait le point. Je ne comprends pas. Elle n’en a pas besoin. Pourquoi le fait-elle ? Bref. Elle parle. Je l’écoute en silence. Je ne l’interromps pas. Je ne pourrais pas. Elle finit d’énumérer ce que nous savons déjà. Elle parle du Nord, des montagnes. Il est là-bas. J’en ai besoin. Mais je ne sais pas comment faire, je ne sais pas comment le réveiller. Il faut que je le sache. Elle a terminé. Elle attend que je lui parle. Ses mots flottent encore dans la pièce. Je regarde son visage. Elle me sourit. Personne ne me sourit jamais. Je n’ai pas l’habitude. Elle est blonde ou rousse. Ou les deux, c’est difficile de mettre un nom sur la couleur de ses cheveux. Ils ne sont pas attachés, contrairement à son habitude. Je l’ai toujours vu avec les cheveux attachés. Peut-être ne s’est-elle pas réveillée ce matin ? Peut-être est-ce à cause de cela qu’elle était en retard ? Non. Nous sommes en fin d’après-midi. Je regarde par la fenêtre, le jour décline. Je la regarde à nouveau.
« Vous avez un accent, n’est-ce pas ? »
Elle parait surprise. Elle ne s’attendait pas à cette question. Mais j’entends un infime accent au fond de sa voix, j’en suis persuadé. Je n’ai pas la mémoire des visages ou des prénoms mais j’ai la mémoire des voix. Je me souviens des voix. Toujours. Elles résonnent au fond de mon crâne avec celle de l’Autre. La seule différence entre elles et l’Autre, c’est que l’Autre dit ce qu’il veut tandis que les voix répètent incessamment les mêmes choses. Elle me répond. Oui, celui de Hoenn. Je m’en doutais. Je le savais. Elle a passé le plus clair de son enfance à Hoenn, c’est marqué dans son dossier. Mais l’accent est tellement ténu, comme s’il n’existait que dans un passé lointain. Sa voix rejoint les autres au fond mon crâne et elle commence à répéter toujours les mêmes mots qu’elle m’a dits plus tôt.
« Le journal de ce matin ? L’avez-vous apporté ? »
Oui, elle me le montre. Elle sait déjà ce dont nous allons parler. Elle le pose sur la table ronde et l’ouvre à la page 20. Elle me demande si j’ai lu l’article. Je ne lis jamais le journal. C’est malheureux, un journal. Je ne veux pas le lire.
« Non. Je ne l’ai pas lu. »
Elle ne fait pas de commentaire. Tant mieux. Je ne sais pas ce qu’elle en pense. Je ne lis jamais le journal. Ni même les courses de la bourse. Pourtant je devrais, avec mon entreprise. Ce sont les actionnaires qui s’en chargent. Ils s’en occupent bien, je n’ai pas mon mot à dire. Pourtant, cette entreprise est à moi. Je ne comprends pas ce système. Pourquoi devrais-je me plier à leur volonté ?
Parce que tu es incapable de t’en occuper.
Je ne l’écoute pas. Si je l’écoutais, je me perdrais. Pourtant, l’Autre a raison. Il a toujours raison. Il a toujours eu raison. Elle me lit l’article. J’aime bien sa voix. Elle n’est pas stridente comme celle des autres femmes. Elle est douce, elle glisse, elle est ronde. J’aime bien les ronds. C’est parfait, un rond. C’est ainsi. L’article parle de Roche-sur-Gliffe. Un fossile découvert, un fossile de Ptyranidur. Je ne m’intéresse pas aux Ptyranidurs. En quoi cela pourrait-il être intéressant ? Mais je ne l’interromps pas. Jamais je ne pourrais. Sa voix est trop ronde. Elle sent que cet article ne m’intéresse pas. Elle s’arrête. Elle me regarde. Elle me sourit en m’assurant qu’il va m’intéresser. Je n’ai pas l’habitude qu’on me sourit. Personne ne me sourit jamais.
« Dans ce cas, continuez, je vous en prie. »
Elle baisse à nouveau ses yeux sur le journal et reprend. Ses yeux sont verts, très clairs. S’ils étaient plus clairs, on ne verrait plus les iris. Elle se sert de cette caractéristique physique. Elle en fait un avantage. Elle est intelligente. Je le sais, je l’ai appris lors de mes recherches sur elle. C’était compliqué. Elle est discrète. Mais elle est connue. Ses actions sont connues. Elle ne s’est jamais fait prendre.
Elle parle. C’est intéressant.
J’écoute. Les scientifiques de Roche-sur-Gliffe savent comment faire. Ils peuvent le réveiller. Ils le font avec les Ptyranidurs. C’est intéressant. Elle finit l’article. Elle me regarde à nouveau. Elle attend ma réaction. Elle attend ma réponse. J’ai envie de la toucher. L’Autre aussi. Mais je ne le fais pas, l’Autre n’a pas le contrôle. J’en ai tant envie.
Fais-le.
Je retiens ma main. Il ne faut pas. Je le refoule. Il ne doit pas prendre le contrôle. Mais il le pourrait facilement. Il le peut facilement. Elle me regarde toujours.
« Jamais ils n’accepteront de nous donner ces informations. Il faut leur soutirer. »
Elle approuve. Elle ajoute qu’elle excelle dans cet art. Je la crois. Je comptais l’envoyer. Elle. Personne d’autre. Elle est solitaire, n’acceptant les travaux uniquement si elle peut agir seule. Je la laisse donc. Elle est intelligence. Elle est efficace. Elle continue de parler. J’aime sa voix. Elle est ronde. Je ne suis pas seul. Elle est là. Mais elle va devoir partir. Cette idée me désole. Son visage est lisse, sans défaut. Elle possède des fossettes qui se creusent lorsqu’elle me sourit. Personne ne me sourit jamais. Pourquoi me sourit-elle ? Elle ne doit pas. Ce n’est pas normal. Personne ne doit me sourire. Je n’y ai pas le droit. Pourquoi me sourit-elle ? J’aime qu’elle me sourie.
Elle lui ressemble.
Oui. L’Autre a raison. Elle lui ressemble physiquement. Mais je ne sais pas ce qu’elle pense. Lui ressemble-t-elle autant mentalement ? Je pense. Je le sais. Je le sens. Elle ne peut pas ne pas lui ressembler. Je veux qu’elle lui ressemble. Elle me sourit à nouveau. Elle ne doit pas. Mais j’aime qu’elle me sourie.
« Bien. Je comptais vous envoyer au Nord. Mais je vous demanderai de faire un détour par Roche-sur-Gliffe. Il nous faut ces informations. »
Elle approuve. Elle se penche sur la table pour refermer le journal. Elle est petite, même avec ses talons. Elle est mince. Elle sait se mettre en valeur. Ce n’est pas étonnant que l’Autre pense ce qu’il pense, ce à quoi je pense aussi. Mais je refoule. Je ne peux pas. Elle est habillée en rouge. J’aime bien le rouge. Elle porte une veste blanche, ce qui contraste. Son pantalon est violet prune, passé au dessus son haut. De la même couleur que ses talons. Ses vêtements la gainent bien, la mettent en valeur. Elle porte une ceinture, une montre, un unique collier. Elle n’a pas l’air d’aimer les bijoux. Pas comme les autres femmes.
Tu es lâche.
Je ne dois pas. Je ne peux pas. Il ne doit pas. Il ne peut pas. Elle ne doit pas le découvrir. Comment réagirait-elle si jamais elle découvrait l’Autre ? Je la terrifierais. Nous la terrifierions. Elle partirait. Elle ne doit pas. Elle ne peut pas. Je refuserais qu’elle parte.
« Avez-vous un Pokémon ? »
Oui. Je le sais. Je l’ai appris. Mais je dois détourner l’attention de l’Autre. Il lui faudra une équipe entière. Je ne lui dis pas, elle le sait. Elle est intelligente. Son Pokémon est connu aussi. Autant qu’elle. Mais ils n’ont jamais été pris. C’est pour cela que je l’ai choisie. Elle me donne tout de même une réponse affirmative. Il n’est pas là, tout comme le mien. Le mien est chez moi, au pied de mon lit. Je n’ai pas voulu qu’il vienne. Dommage. J’aurais aimé tester ses capacités au combat. Elle a l’air douée. Elle est douée. Sinon, elle se serait fait prendre. Elle sourit quand elle en parle. J’aime qu’elle sourie. Je préfère quand elle me sourie.
Elle récupère ses affaires.
Je ne veux pas qu’elle parte. Je serais seul. Je n’aime pas être seul. Je veux la toucher. Je tends la main. Je ne peux pas alors je refoule cet envie. Elle va partir quand même. Je vais être seul. Je n’aime pas être seul. Je dois la retenir pour l’instant. Je ne sais pas quoi faire pour la retenir. Je ne veux pas qu’elle parte. La nuit est tombée. Elle ne devrait pas rentrer seule.
Elle n’est pas fragile.
Oui. Je ne peux pas la retenir. Elle commence à me saluer et à partir. Je ne veux pas qu’elle parte. Je serais seul. La solitude arrive, elle me nargue. Je ne veux pas être seul. Je n’aime pas être seul. J’ai peur d’être seul.
Je suis là.
« Vous voulez peut-être un café ? »
C’est une demande stupide. J’ai l’impression d’être un idiot.
Tu es un idiot.
Elle décline l’invitation. Elle ne boit que du thé. Je n’en ai pas ici. Mais elle me remercie quand même. Elle est discrète. Je la raccompagne donc. Je lui ouvre la porte. Elle me salue. Elle me sourit. J’aime qu’elle me sourie.
- Petite note de bas de page:
J'instaure la tradition de la note de bas de page ! Ici, elle me servira à rendre compte de l'équipe, à expliquer le choix des noms, prénoms et surnoms des personnages ou Pokémon et à indiquer deux ou trois petits trucs par rapport à ce que j'écris.
Ici, je n'ai pas grand chose à dire (vu qu'il n'y a ni nom, ni équipe) mis à part l'explication pour l'extérieur du texte. J'ai décidé d'indiquer le début d'un nouveau jour et la fin d'un ancien ainsi que la date. Je ferai pareil dans le sommaire. Et donc ici, si vous vérifiez dans un calendrier de 2013, vous vous rendrez compte que le Brouhaha est un journal dominical ! Oui, j'ai vraiment vérifié... Bref, le but, c'est de vous aider à suivre. Au début, ce ne sera pas bien utile mais ça va le devenir.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 5 Juil 2016 - 22:10 | |
| Je commence en étant chiant : "Elle ne s’est jamais prendre" --> manque "fait" "Jamais ils m’accepteront de nous donner ces informations." --> " n' "
Maintenant que c'est fait, je kiffe la narration. L'alternance Lui/L'Autre, c'est classe. Et pis, de parler de tout sans rien dire, ça donne envie de savoir. Donc je veux savoir la suite, Lino. Voilà. Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mar 5 Juil 2016 - 22:20 | |
| Moi je suis toujours autant partagé. J'aime autant que je suis dérangé par cette narration. Encore une fois, j'ai le sentiment que c'est voulu, mais j'accroche pas trop à ce style pour être franc. Je suis d'accord concernant l'alternance Lui/l'Autre qui, pour le coup, est vraiment intéressante. Néanmoins, l'impression d'avoir lu énormément de fois la même chose m'a un peu déçu, car je suis resté sur ma faim. Cela étant dit, je comprends tout à fait que cela fait partie du processus de construction des personnages etc, donc c'est pour ça que je trouvais que ça passait malgré tout. Puis, après tout, ça construit aussi le suspens, donc c'est un mal pour un bien, en quelque sorte (ou en tout cas, c'est comme ça que je le perçois en tant que lecteur ^^).
J'attends encore de voir la suite, histoire de me faire une idée plus précise ^^ ~ Choose your Nuzlocke ~ ~ Terminé • En cours • En cours ~ |
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mer 6 Juil 2016 - 8:21 | |
| - Ezhyo a écrit:
- Je commence en étant chiant :
"Elle ne s’est jamais prendre" --> manque "fait" "Jamais ils m’accepteront de nous donner ces informations." --> " n' " T'as bien fait d'être chiant, même si je te l'ai dit hier ! J'ai corrigé ces petites fautes d'étourderie. Je relis tellement de fois les chapitres que j'y fais même plus attention...! Mon cerveau corrige tout seul. - Call Me Karma a écrit:
- Moi je suis toujours autant partagé. J'aime autant que je suis dérangé par cette narration. Encore une fois, j'ai le sentiment que c'est voulu, mais j'accroche pas trop à ce style pour être franc.
Je suis d'accord concernant l'alternance Lui/l'Autre qui, pour le coup, est vraiment intéressante. Néanmoins, l'impression d'avoir lu énormément de fois la même chose m'a un peu déçu, car je suis resté sur ma faim. Cela étant dit, je comprends tout à fait que cela fait partie du processus de construction des personnages etc, donc c'est pour ça que je trouvais que ça passait malgré tout. Puis, après tout, ça construit aussi le suspens, donc c'est un mal pour un bien, en quelque sorte (ou en tout cas, c'est comme ça que je le perçois en tant que lecteur ^^). Je suis désolée de t'annoncer que, dans ces chapitres, relire énormément de fois la même chose va être courant... Et que c'est effectivement recherché. Ce ne sera pas le cas constamment tout de même ! Le style de narration va alterner d'un chapitre à l'autre et ce sera cette alternance qui va faire avancer le schmilblick. Et puis, on ne peut pas t'en vouloir de ne pas accrocher ^^ Et aussi, je ne peux pas tout dévoiler d'un coup, ce serait trop facile *insérer ici un rire diabolique²* Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mer 6 Juil 2016 - 8:30 | |
| A moi la casse-pieds de service Pour ce qui est de ton style littéraire, je n'ai rien à ajouter à ce que j'avais dit sur Quand nous avons changé, c'est bien écrit et assez bien imagé, malgré les abstractions nécessaires, et les petites touches d'humour qui donnent un peu plus de personnalité à ce protagoniste sans nom sont bien accueillies. Puis en lisant on comprend bien comment vous vous êtes trouvés, avec Henumi, vous utilisez les mêmes tropismes dans vos choix de ton et de protagonistes. On attend juste la partie d'Henumi en fait. /siffleD'un autre côté, j'ai la même critique, c'est que finalement l'univers Pokémon lui-même est quasiment absent. On va me répondre " Oui mais c'est un premier chapitre, il faut le temps " (et ce ne serait pas faux ) mais c'est justement le problème, à mon sens ce chapitre ferait alors aussi partie d'un prologue. En soi c'est pas un défaut, mais c'est vrai que quand je lis un Nuzlocke, je m'attends à ce que l'univers Pokémon soit au premier plan, pas au second ; là, j'ai un peu l'impression qu'en retirant les rares références à Kalos, on n'aurait absolument rien de ce qui fait le charme particulier (à mon sens) de l'univers Pokémon. Ce serait un thriller " tout bête " - et je n'utilise pas ça dans le sens péjoratif, loin de là, mais ça me fait me demander " Pourquoi avoir besoin de Pokémon / du Nuzlocke pour raconter cette histoire ? " et ça me sort un peu de ma lecture. Encore une fois, je sais que c'est un premier chapitre, mais comme c'est la même chose qui m'a donné un peu de mal avec ton précédent Nuzlocke, je me permets quand même ce petit commentaire. Je n'en arrêterai pas pour autant la lecture, mais je saurais à quoi m'en tenir Et tiens, juste pour les fautes, c'est cadeau : - Absolino a écrit:
- « Dans ce cas, continuez, je vous en pri
se. » J'attends donc la suite |
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mer 6 Juil 2016 - 9:04 | |
| - Mimoze a écrit:
- « Dans ce cas, continuez, je vous en pri
se. » Décidément... Le verbe "prier" a tendance à m'ennuyer légèrement ! Merci bien - Mimoze a écrit:
- D'un autre côté, j'ai la même critique, c'est que finalement l'univers Pokémon lui-même est quasiment absent. On va me répondre " Oui mais c'est un premier chapitre, il faut le temps " (et ce ne serait pas faux ) mais c'est justement le problème, à mon sens ce chapitre ferait alors aussi partie d'un prologue. En soi c'est pas un défaut, mais c'est vrai que quand je lis un Nuzlocke, je m'attends à ce que l'univers Pokémon soit au premier plan, pas au second ; là, j'ai un peu l'impression qu'en retirant les rares références à Kalos, on n'aurait absolument rien de ce qui fait le charme particulier (à mon sens) de l'univers Pokémon. Ce serait un thriller " tout bête " - et je n'utilise pas ça dans le sens péjoratif, loin de là, mais ça me fait me demander " Pourquoi avoir besoin de Pokémon / du Nuzlocke pour raconter cette histoire ? " et ça me sort un peu de ma lecture.
Alors, la réponse que je vais faire n'est pas super original parce que c'est "Oui mais c'est un premier chapitre ! Il faut le temps !" Comment ça un vulgaire copier/coller ? Ce n'est pas mon genre ! J'ai rajouté des points d'exclamation !Mais mais mais... Je tiens tout de même à préciser que j'ai pris en compte ta critique, que tu as faite lors de mon dernier Nuzlocke. Alors certes, dans ce chapitre, ce n'est pas flagrant, je m'en rends bien compte. Mais ça va venir, comme on dit ! Et petite chose aussi : le jeu est actuellement fini in game. Et j'avais un autre truc à dire mais je m'en souviens plus... Ça me reviendra et j'éditerai ! EDIT : Je m'en souviens enfin ! Il y a une règle qui a popé. J'avais oublié de la mettre... Bonjour, Abso, pas douée. Je joue donc en mode défini. Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mer 6 Juil 2016 - 11:04 | |
| - Mimoze a écrit:
- Puis en lisant on comprend bien comment vous vous êtes trouvés, avec Henumi, vous utilisez les mêmes tropismes dans vos choix de ton et de protagonistes.
On attend juste la partie d'Henumi en fait. /siffle *tousse* Je ne vois pas de quoi tu parles. Sérieux, moi j'ai à peine fini mon chapitre un. - Mimoze a écrit:
- Et tiens, juste pour les fautes, c'est cadeau :
- Absolino a écrit:
- « Dans ce cas, continuez, je vous en pri
se. » Hey, celle-là, je te l'ai faite remarquer x) (ou était-ce dans un autre chapitre ? Non, j'aurai dû la remarquer, elle, avec mes yeux de grammar nazi)Je passe aussi dire que je prends en compte les corrections que vous faites à Lino, vu que je suis son correcteur et bêta-lecteur. Ce que vous lui dites pour s'améliorer, je vérifierai l'application et ferai en sorte de l'enregistrer à mon tour pour la corriger. Voilà, je flood pas plus sur le nuz de Lino, je m'enfuis. Un jour, vous aurez mon nuz. Un jour. Je vais attendre d'être au chapitre 4-5 au moins. Et si possible, de finir le nuz IG. *tousse* |
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Mer 6 Juil 2016 - 13:26 | |
| - Absolino a écrit:
- Et aussi, je ne peux pas tout dévoiler d'un coup, ce serait trop facile *insérer ici un rire diabolique²*
Bah, justement, c'est ce qui me pousse à continuer de te lire malgré tout ^^ Parce que même si la narration me pose problème en tant que lecteur, par rapport à mes goûts personnels, je reste quand même happée par ma curiosité haha ^^ Hâte d'en savoir plus. - Mimoze a écrit:
- D'un autre côté, j'ai la même critique, c'est que finalement l'univers Pokémon lui-même est quasiment absent. On va me répondre " Oui mais c'est un premier chapitre, il faut le temps " (et ce ne serait pas faux Razz ) mais c'est justement le problème, à mon sens ce chapitre ferait alors aussi partie d'un prologue. En soi c'est pas un défaut, mais c'est vrai que quand je lis un Nuzlocke, je m'attends à ce que l'univers Pokémon soit au premier plan, pas au second ; là, j'ai un peu l'impression qu'en retirant les rares références à Kalos, on n'aurait absolument rien de ce qui fait le charme particulier (à mon sens) de l'univers Pokémon. Ce serait un thriller " tout bête " - et je n'utilise pas ça dans le sens péjoratif, loin de là, mais ça me fait me demander " Pourquoi avoir besoin de Pokémon / du Nuzlocke pour raconter cette histoire ? " et ça me sort un peu de ma lecture.
Je suis tout à fait d'accord avec cette remarque. Je m'étais fais exactement la même réflexion, puis je me suis également dit que c'était certainement parce que c'est un premier chapitre et voilà ! Après, mettre ça dans un prologue, je pense que ça lui aurait fait un prologue trop long et qu'elle a dû se dire que ça découragerait certains lecteurs (à juste titre, je pense). De plus, je pense pas qu'elle aurait pu faire un troisième prologue, dans le style de L et Z, car je sens que c'est bien travaillé et que tout prendra sens au fur et à mesure ~ Choose your Nuzlocke ~ ~ Terminé • En cours • En cours ~ |
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 18 Juil 2016 - 15:48 | |
| - Chapitre Z1:
- Pas le bon. Toujours plus baaas !:
Une nuit noire l’accueillit. Elle fixa deux secondes l’obélisque de la Place Rose et partit vers les étroites allées. Elle rentrait directement chez elle, ne voyant aucune raison de s’attarder dans les rues sombres d’Illumis. L’air était étrangement frais pour une soirée de printemps. Cette remarque traversa rapidement son esprit et s’y rangea pour ne plus en ressortir. Elle regarda autours d’elle et commença à marcher d’un pas vif vers son immeuble. Elle y louait un petit appartement sans prétention qu’elle quitterait directement une fois cette affaire conclue. Bien sûr, ce logis n’était pas loué à son nom. Elle ne pouvait pas le louer à son vrai nom. La police internationale y serait descendue immédiatement. Les recherches ne s’arrêtaient jamais, mais elle avait l’habitude. Elle avait toujours vécu de la sorte, ne s’arrêtant que rarement dans des endroits précis, bougeant sans arrêt, sautant dès qu’elle le pouvait sur le premier travail venu. Elle acceptait tous, ne crachait sur rien, le temps qu’elle conservait sa dignité. Les débuts dans sa branche avaient été difficiles. Il lui avait fallu des années avant qu’elle ne soit connue, avant qu’on ne fasse appel à elle. Mais maintenant, c’était bon. Même les personnages les plus importants la demandaient. Rien que ce travail… Une fois terminé, elle serait payée comme jamais elle n’avait été payée. Elle serait quitte pendant plusieurs mois et elle pourrait abandonner cette région sans aucun problème.
Elle tourna à un angle de rue sans aucune hésitation. Elle passa devant le café Slalom, ne prêtant nullement attention aux jeunes qui l’interpellaient. Elle regarda sa montre. Il était dix heures du soir, la nuit venait seulement de tomber. Ces jeunes allaient sûrement occuper leur soirée et le début de leur nuit à boire et à se saouler. Elle connaissait parfaitement cette ville bien qu’elle n’y habitait et n’y vadrouillait depuis uniquement trois semaines. Elle avait déjà fait le travail de cartographie d’Illumis et de Kalos entière. Il ne lui avait pris qu’un petit quart d’heure, dès son arrivée dans la région. Elle avait déjà voyagé à Kalos par le passé mais elle ne s’était jamais attardée dans la plus grande ville de la région. Elle n’aimait pas se retrouver trop longtemps dans les faubourgs. Les villes possédaient deux visages contradictoires. A l’intérieur des murs, elle pouvait facilement s’y fondre et s’y cacher. Mais les villes étaient de gigantesques ports d’informations. Elles y transitaient rapidement et facilement. Si jamais elle commettait une seule erreur, même minuscule, elle serait repérée, appréhendée et arrêtée. Elle ne pouvait pas être arrêtée, sa liberté passait avant tout. Elle ne voulait plus être enfermée entre quatre murs, dans l’incapacité de s’en échapper. Elle avait été dans cette situation à Hoenn et elle ne voulait plus revivre cette horreur. Sa liberté était donc plus importante que tout le reste. Elle avait déjà brisé de nombreux contrats dans l’unique but de s’enfuir.
Elle arriva enfin sur la grande rue méridionale. Ses talons commençaient à sérieusement la déranger, ils s’enfonçaient entre les pavés. C’était une large allée, éclairée de nombreux lampadaires qui l’empêchaient de se reposer. Elle ne supportait que très peu la lumière surtout quand elle essayait de s’endormir. Or, ses volets ne fermaient pas et laissaient passer une très grande partie du rayonnement que diffusaient ces lampes. En revanche, cela lui permettait de se réveiller avec le Soleil, comme elle avait toujours eu l’habitude de le faire. On l’avait éduqué de cette manière et elle n’avait jamais dérogé aux Règles. Les Règles étaient sacrées, on ne pouvait pas les ignorer ou passer outre mesure. Elle repensait souvent aux Règles, peut-être même trop souvent. Elle ne les respectait pas toutes. Elle méritait donc d’avoir cette vie de vagabond et d’escroc. C’était dans l’ordre des choses. Elle passa devant le café Soleil et remarqua une affiche placardée sur la devanture. Cette dernière n’était pas là le matin même. Elle en était persuadée. Elle s’en rapprocha et la lut en vitesse. Ses yeux s’écarquillèrent imperceptiblement. Sous le coup de la colère et de la surprise, elle jura en silence. Elle arracha l’affiche et la fourra dans son sac, à côté du journal d’aujourd’hui qu’elle avait lu en entier avant ce rendez-vous d’affaire.
« Ce n’est pas le moment… » pesta-t-elle à voix basse.
Elle décida de presser le pas afin de rentrer chez elle le plus rapidement possible. Elle allait devoir trouver une solution rapidement si elle voulait finir ce travail. Au pire, elle romprait le contrat et quitterait la région. C’était une issue acceptable, voir même probable. Son patron actuel le savait, elle l’avait prévenu lorsqu’il l’avait appelée. Il savait que c’était une possibilité. Il pourrait toujours demander à quelqu’un d’autre pour son travail, ce n’était pas une fatalité. Si elle trouvait une solution à ce problème, elle pourrait continuer. Elle irait à Roche-sur-Gliffe récupérer ces informations sur les fossiles et partirait pour le Nord, comme s’était écrit sur le contrat. Elle se demanda succinctement si elle allait facturer ce détour aux laboratoires de Roche-sur-Gliffe. Sûrement. A la base, le contrat était simple. Ramener Yveltal. C’était tout. C’était simple, elle avait déjà fait ce genre de courses plus d’une fois. Ensuite, M. Alcmène lui avait demandé de trouver comment le réveiller. Elle ne questionnait jamais ses clients sur ce qui les poussaient à agir. Ce n’était pas discret et elle n’avait pas savoir. Mais elle devait tout d’abord trouver une solution au problème qui venait de survenir. Tyl était en danger, c’était mauvais.
Elle vit enfin son immeuble se détacher dans la nuit. Le crépi beige se voyait de très loin. Il devait lui rester une centaine de mètre à parcourir. Elle poussa trois brefs sifflements, puis un dernier, plus long d’environ trois secondes. Une ombre nocturne passa sous ses pieds, se dirigeant vers son petit appartement. C’était parfait, comme toujours. Il l’avait entendu sans problème et il allait la rejoindre à l’intérieur. Il n’allait pas aimer cette nouvelle, bien que ce ne fût pas la première fois qu’ils étaient confrontés à une telle situation. Elle réfléchissait à toute allure, ne laissant pas le temps aux idées qu’elle savait infructueuses de se former et d’envahir son esprit. Elle les expédiait les unes après les autres, tentant ainsi de trouver la bonne. Si cette dernière ne se manifestait pas, elle partirait. C’était ainsi. Cela avait toujours été ainsi. Elle travaillait et pensait toujours de cette manière. Des fois, elle se demandait ce qui se passerait si quelqu’un avait accès à la totalité de sa tête. Elle était persuadée que cette personne perdrait la raison, ne supportant pas d’emmagasiner autant d’informations en si peu de temps. Elle savait parfaitement que d’autres cas comme elle existaient. Mais elle ne voulait pas les rencontrer, préférant garder pour elle ses aptitudes. Si les autres et la police savaient ce dont elle était capable, les recherches seraient intensifiées. Ils se rendraient compte que ce qu’ils faisaient était actuellement insuffisant pour lui mettre la main dessus. Seuls de rares clients étaient au courant et M. Alcmène en faisait parti. Elle savait qu’il avait fait des recherches sur elle avant de l’engager et il en avait rapidement déduit et évalué ses capacités. Il lui avait précisé que c’était en parti pour cela qu’il l’avait engagée.
Elle arriva enfin au pied de son immeuble. Elle louait son appartement au troisième étage, sans ascenseur. Faire un peu de sport en montant les escaliers ne la gênait pas. Elle avait toujours été sportive et c’était en quelque sorte une obligation dans son métier, si on pouvait appeler ce qu’elle faisait un métier. Dans tous les cas, elle préférait rester en forme en toutes circonstances. Elle était capable de tirer parti de toutes ses caractéristiques physiques. Sa petite taille n’était habituellement pas considérée comme un atout chez ses collègues mais elle était capable de s’en servir à son avantage. De même pour ses yeux à la couleur si particulière. Les yeux pâles étaient reconnaissables facilement car ils étaient peu communs. Mais ils étaient toujours utiles et elle avait trouvé le moyen de les utiliser pour se camoufler. Elle était passée maitre dans l’art de passer partout, de s’infiltrer partout. Elle arriva enfin devant sa porte. Elle inséra les clefs dans la serrure et força afin de l’ouvrir. Cette porte avait l’habitude de ne pas s’ouvrir facilement et elle commençait à l’énerver. Elle entendait déjà Tyl taper au carreau pour demander à rentrer. Elle tenta d’actionner la poignée mais cette dernière résista. Elle insista en jurant de plus en plus bruyamment et la porte finit par céder.
Elle entra donc en trébuchant dans son petit appartement. Il n’était que très peu personnel ; seule une unique photographie était accrochée au réfrigérateur. Sinon, la décoration était restée celle des propriétaires, avec un papier peint qui avait dû être bleu à une certaine époque. Les meubles étaient anciens, aujourd’hui décrépis et surtout très abimés. Elle regarda avec désespoir l’une des chaises qui était encore tombée. Elle n’arrivait pas à la réparer et elle décida de finalement la laisser par terre. Tyl toquait toujours aux carreaux. Elle alla lui ouvrir et le Pokémon rentra en trombe dans l’appartement. Il s’ébroua violemment, l’eau des nuages s’étant accumulée entre ses écailles et sur ses ailes bordées de rouge. Le grand lézard vert regarda autour de lui, cherchant sûrement quelque chose à grignoter. Ses antennes s’agitèrent vers sa dresseuse et ses pattes griffues se refermèrent sur le vide, signifiant ainsi son envie de manger un morceau. Se rendant compte du mutisme de la femme devant lui, il comprit qu’il n’aurait rien pour l’instant. Ses antennes et sa queue s’affaissèrent et il la fixa, les yeux tristes. Il réalisa enfin que quelque chose clochait et il arrêta de faire l’idiot. Il lui mit un léger coup de tête et elle passa ses bras autours de son museau écrasé. Le Pokémon se redressa légèrement et il la souleva du sol d’environ une trentaine de centimètres.
« Tyl… » fit-elle d’une voix inquiète. « Repose-moi. Tu sais que je n’aime pas ça. »
Le Libégon la reposa par terre, déçu de ne pas pouvoir la rassurer de cette manière. Il garda néanmoins sa tête sur sa poitrine en la regardant à travers sa fine membrane rouge protectrice. Elle passa sa main sous son menton, lui grattant le cou. Il ferma les yeux de plaisir et poussa un petit cri de contentement. Il frotta sa tête contre sa main en continuant de grogner jusqu’à ce qu’il la sente sourire. Une fois que ce fut fait, il se releva et il la regarda. Elle aimait ce Pokémon et il aimait cette humaine. Ils avaient toujours vécu ensemble, ils avaient tout vécu ensemble. Elle l’avait connu Kraknoix et il l’avait connue petite enfant. Ils avaient grandi ensemble à Hoenn et ils avaient commencé à travailler ensemble. C’était son Pokémon et cela avait toujours été ainsi. Il était tout aussi indépendant qu’elle et elle le laissait très souvent agir de son côté. Mais une telle attitude pouvait amener de nombreux problèmes. Ils étaient confrontés à l’un d’entre eux aujourd’hui même. Le Libégon avait été faire une patrouille de reconnaissance cet après-midi. Il le faisait souvent, repérant ainsi les troupes de police ou les éventuels collègues. C’était également lui qui faisait les messagers durant les premiers contacts avec les clients. Par la suite, elle et eux se rencontraient en face à face. Les informations étaient constamment échangées à l’oral, ne laissant ainsi aucune trace informatique ou papier. Les clients contactaient en priorité Tyl avant de la contacter elle. Elle avait toujours travaillé de cette manière, ne se laissant que très peu approcher et réduisant au maximum les traces.
Elle regarda son Pokémon avec douceur et céda enfin à ses attentes.
« Tu veux manger un truc ? »
Tyl redressa soudainement ses antennes à l’évocation de la nourriture. Elle entendit le ventre du Libégon grogner. Lui, surpris, baissa les yeux avant de la fixer à nouveau avec un regard septique. Elle se dirigea vers la petite cuisine et elle posa son sac sur la table. Elle n’avait toujours pas trouvé d’idée afin de résoudre ce problème. Elle sortit l’affiche arrachée plus tôt sur la devanture du café Soleil et la montra à Tyl avant de s’affairer à sortir de quoi cuisiner. Elle avait toujours aimé cuisiner bien qu’elle avait rarement le temps ou l’argent nécessaire à l’achat des ustensiles ou des ingrédients. Elle avait appris à Hoenn et Tyl avait toujours été son gouteur attitré. C’était l’une des rares Règles qu’elle respectait à la lettre avec celle de l’heure du lever. Une femme devait savoir cuisiner, c’était ainsi. Cette Règle était facile à honorer. D’autres étaient plus difficiles et elle n’y arrivait malheureusement pas. Selon les Règles, une femme devait être honnête. Cette Règle, elle ne la respectait pas et elle en avait honte, tellement honte. Mais exercer son métier était son seul moyen de subsistance, de survit. Elle ne pouvait pas faire autrement. Une pensée parasite lui susurrait constamment qu’elle aimait bien son métier d’escroc mais elle la chassait toujours en vitesse. Elle commença à couper une échalote en morceau et elle en envoya une tranche à son Libégon, qui la mangea sans prendre le temps de vérifier ce que s’était. Il cracha lorsqu’il se rendit compte que ce qu’il mâchait était particulièrement aigre. Elle rigola mais s’étrangla en remarquant que le Pokémon avait préféré atténuer le goût peu avenant en grignotant son avis de recherche posé sur la table.
« Non ! Non ! Non ! » hurla-t-elle.
Tyl arrêta subitement et la fixa d’un air désolé. Elle s’en voulut aussitôt d’avoir crié sur son Pokémon.
« Je suis désolée… » lui fit-elle avec une voix radoucie. « Mais il faut qu’on en parle, Tyl. »
Le Libégon continuait de la fixer, attentif cette fois-ci. Il aimait bien faire l’idiot pour la faire sourire mais lorsqu’il devait être concentré, il le savait et il l’était. Tyl était un Pokémon très intelligent. Ses antennes se dressèrent et ses yeux devinrent plus vifs. Elle passa sa main sur son nez et il poussa vers sa paume. Il plissa des paupières en sentant l’odeur de l’échalote mais il ne bougea pas. Se rendant compte qu’il n’aimait pas vraiment ce contact, elle retira sa main. Elle n’avait toujours pas de solution et elle commençait à se dire que partir était sûrement le mieux à faire. Elle ne voulait pas risquer la liberté du Libégon ou la sienne. Elle reprit l’affiche dans la gueule de son Pokémon et l’épousseta. Le papier avait déjà commencé à gondoler à cause de la salive de Tyl. Elle le regarda en silence. Elle ne voulait pas partir de cette région pour l’instant mais si elle n’avait pas le choix, elle le ferait sans aucune hésitation. Elle n’avait toujours pas passé en revue toutes les possibilités qui s’offraient à elle. Elle ne pouvait donc à pas actuellement choisir si oui ou non elle restait. Elle posa l’affiche sur la table et mit sa main dessus afin de la désigner à son Libégon. C’était un avis de recherche. Celui du Pokémon. Une large photographie de lui prenait la moitié de la feuille et en dessous s’étendait sa description. Un Libégon mâle, d’un peu moins de trente ans, d’environ deux mètres de haut, avec une large cicatrice sur la cuisse gauche. Et surtout, il était précisé que c’était le Pokémon de l’escroc activement recherchée depuis cinq ans, Zoé Lustig. Son Pokémon. Il avait été repéré dans Illumis et maintenant, ils voulaient le trouver. La police avait indiqué sur l’affiche que le Pokémon devait être vivant. Si Tyl était en danger, l’escroc viendrait elle-même à eux. Et ils seraient tous les deux pris.
« Tu es recherché » lui indiqua-t-elle d’une voix sourde. « Mais qu’en ville. Et il se trouve qu’on va bientôt quitter Illumis. Dès demain. On part pour Riche-sur-Gliffe. Mais voilà, le problème reste. Il va falloir que tu sois prudent. Et est-ce que c’est prudent de ne pas quitter la région ? »
Elle retourna couper son échalote et elle mit les morceaux dans une poêle. Elle restait silencieuse malgré les petits grognements que poussait le Libégon à côté d’elle. Elle s’arrêta dans son mouvement lorsqu’une idée tentante lui vint à l’esprit. Elle y réfléchit deux secondes puis l’expédia avec celles infructueuses. Cette idée n’était pas possible et elle était même stupide. Malgré tout, l’idée revint encore et encore. Elle jura en se disant qu’elle ne voulait tout simplement pas l’appliquer. Déconcentrée par les cris de Tyl, elle tourna finalement son regard vers lui. Elle voulait lui demander de se taire afin qu’elle puisse réfléchir correctement mais le lézard avait fouillé dans son sac et il tenait le journal dans sa gueule. Elle n’aimait pas qu’il fouine dans ses affaires. Il avait pris l’habitude voilà déjà quelques années et il n’avait jamais arrêté malgré les nombreuses remontrances de sa dresseuse. Il avait déjà éparpillé toutes les feuilles autours de lui et il ne tenait plus que les dernières pages, celles des cours de la bourse. Au dessus de la liste, comme toujours, se trouvaient les Entreprises Lysandre. C’était l’entreprise de son client actuel. Elle savait que cela faisait déjà quelques années que les Entreprises Lysandre marchaient plus que bien. Il produisait surtout du matériel de télécommunication et autres produits de robotique et domotique. Il avait racheté petit à petit le peu d’entreprises concurrentes qu’il avait, ce qui faisait qu’il était actuellement seul sur le marché de sa branche, du moins à Kalos. Bien sûr, d’autres industries de ce genre existaient dans les régions limitrophes.
« Quoi ? » demanda-t-elle à son Libégon. « Comment s’est passé le rendez-vous ? Bien. M. Alcmène était serein, calme, distant… Comme d’habitude, somme toute. »
Tyl secoua la tête en gémissant entre ses dents. Il lui approcha le journal du visage.
« Mais bien sûr que oui, il est riche ! Je le sais, ça ! Tu as bien vu la taille du chèque une fois le boulot fini, non ? Mais ce n’est pas une raison pour forcément continuer. Tu es recherché, mon gros. C’est plus important… »
La taille du chèque ne valait rien par rapport à son Pokémon. Elle ne voulait pas qu’ils soient définitivement séparés. Si jamais Tyl se faisait prendre de sa faute, elle s’en voudrait plus que tout. Elle pensa que, dans tout les cas, le chèque n’allait pas durer longtemps. Elle utiliserait le plus gros de l’argent pour quitter la région et pour pouvoir vivre quelques temps sans travailler ou sans négocier de nouvelles affaires. Elle fonctionnait toujours de cette manière. Jamais elle n’enchainait les contrats trop rapidement. Elle laissait toujours planer quelques mois, deux ou trois, entre deux emplois. Il lui était même arrivé de ne rien faire pendant près de six mois. Cette fois-là, elle s’était sortie avec difficulté d’une affaire compliquée. Elle avait été embauchée par le capitaine d’un navire de plaisance à Kanto, le St Anne. Le contrat était simple et elle l’avait rempli rapidement et correctement. Le seul problème avait été le temps du voyage à bord du bateau. Une fois le travail fini, il lui avait fallu rester sur le paquebot jusqu’à la fin de la croisière. Mais la police l’avait retrouvée et ils avaient également été de la partie. Au final, après trois jours de stress intense, de camouflage en tous genres et d’infiltrations dans l’équipage du navire, elle avait finalement décidé de s’enfuir à dos de son Libégon, alors qu’ils se trouvaient à une centaine de kilomètres des côtes. Ce fut à cause de cette affaire que Tyl avait été repéré par les forces de police et qu’il était désormais connu. Cette histoire s’était passée il y a déjà trois ans, elle n’avait jamais touché l’argent que le capitaine lui devait et elle s’était cachée pendant six mois à Jotho puis à Hoenn, loin du lieu de débarquement du paquebot avant de reprendre un nouvel emploi.
L’idée qu’elle avait eue il y a quelques minutes revint en force dans son esprit. Elle tenta de la réprimer mais elle n’y parvint pas. Evidemment, le chèque était tentant mais Tyl et sa liberté était essentiels. La police ne savait pas que cette entreprise n’était qu’un camouflage pour son propriétaire, en plus d’une grande source de revenus. Ce n’était pas l’argent qui manquait chez lui, mais plutôt les informations. C’était là qu’elle intervenait. Elle devait les récupérer et les lui communiquer. Puis, elle irait chercher le Pokémon et son contrat serait fini. Si M. Alcmène avait besoin des choses supplémentaires, il lui dirait et elle ferait monter la facture. Il était parfaitement capable d’aligner les billets. Elle ne travaillait bien évidemment pas gratuitement et jamais pour des structures entières, comme des entreprises. Mais dans ce cas, les Entreprises Lysandre n’étaient qu’une gigantesque mascarade qui était étrangement efficace. Elles cachaient l’organisation de M. Alcmène et elles lui permettaient de la financer. C’était pour cette organisation qu’elle agissait. Du moins, c’était ce qui était écrit sur le contrat. Officieusement, elle travaillait pour M. Alcmène lui-même. Le contrat ne servait qu’à dissimuler les traces. Si l’organisation était connue mais jugée non-dangereuse, la police ou le gouvernement, ils ignoraient que M. Alcmène était à sa tête. Si jamais ils devaient mettre la main sur ce contrat, ils ne pourraient donc pas remonter jusqu’à lui. Il s’assurait ainsi une protection. La même idée revint une nouvelle et dernière fois. Elle décida finalement d’y céder. Tyl n’allait pas du tout aimer. Elle dégaina l’Holokit que M. Alcmène lui avait fourni et l’alluma. Elle se demanda si celui qu’elle comptait appeler dormait déjà ou non. Il était près de vingt-trois heures après tout. Finalement, au bout de deux sonneries, il décrocha et elle lui parla d’une voix vive.
« Louis ? J’ai besoin d’un Pokémon. »
Fin Jour 1 19 Mai 2013 - Petite note de bas de page:
Pleins de trucs à dire ici ! (en fait non.) Alors, on retrouve une narration plus commune, avec de la troisième personne / passé (à la place du double première personne / présent). Ces deux style de narration vont alterner DANS les jours. Entre deux jours, ça pourra alterner comme ça pourra ne pas le faire. Alors, il n'y a toujours pas d'équipe. Ce "Jour 1" servait plus de mise en place qu'autre chose. J'ai pas mal de noms à expliquer aussi. Donc, on va commencer de suite. - Tyl:
Alors, le Libégon, comme vous vous en doutez, le jeu n'étant pas random, il ne va pas rester. En fait, le Pokémon de zone de la route 13 était un Kraknoix. Et certains d'entre vous savent que j'adore ce Pokémon ! Bon, il a été chiant à entrainer jusqu'à ce qu'il évolue mais après, c'est carrément devenu un pilier. Et comme je l'adore, j'ai décidé de l'intégrer dès ce début. Le nom vient de Tyl, une étoile de la constellation du dragon (plus couramment appelée Epsilon Draconis).
- Zoé Lustig:
La protagoniste. Le prénom, c'est du random.org (comme beaucoup de prénoms en fait). Le nom vient de Lustig, le mec qui a vendu la Tour Eiffel dans les années 20, Victor Lustig. Et aussi, ça veut dire "drôle" en allemand, mais c'est pas voulu...! (merci Google Trad)
- Lysandre Alcmène:
Alors, je sais, le jeu nous laisse penser que Lysandre, c'est son nom de famille. Mais... Pour moi, c'est quand même un prénom plus qu'un nom de famille parce que le système français qui a permis l'obtention de prénoms en tant que noms (ex : Charles) ne marche pas avec celui-là. Et donc là, je vais faire très court parce que c'est le sujet de mon article pour la gazelle NuzFR. Le personnage de Lysandre est inspiré d'un grec (qui portait le même nom) et qui est un prétendu descendant d'Héraclès. Alcmène est tout simplement le nom de la mère d'Héraclès.
- Louis:
Il a la tronche, nan ?
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 25 Juil 2016 - 18:44 | |
| Bien, maintenant que j'ai tout changé, je vais pouvoir m'expliquer ! La version primaire de SN ne me plaisait pas. Surtout les chapitres Z, pour ne rien vous cacher. J'ai donc décidé, avant que ça ne refasse comme pour mon premier Nuz et pendant que je n'étais pas trop avancé dans les posts, de faire une "refonte" du style et de la forme. J'ai donc, purement et simplement, supprimé tous les chapitres que j'avais d'avance (huit...) ainsi que les petits "à côté" (seize...). J'ai repensé la forme, le style, légèrement le fond (qui ne va pas beaucoup changer) et j'ai réécrit ce prologue unique je poste aujourd'hui donc. Les règles ne changent pas, ainsi que ma collaboration avec Henumi. Sur ce... Enjoy ! - Prologue:
Mercredi 12 Juin 2013, À Auffrac-les-Congères.
Ma chère Azaëlle,
Le temps ici me parait bien long. Sans occupation. Sans livre. Sans visite. Sans personne. Sans toi.
Tout me rappelle ta présence. Tout me rappelle que tu existes. Et tout me rappelle que tu es là, quelque part à l’extérieur. Le doux chant des Passerouges me rappelle ta voix si mélodieuse. La neige qui ne s’arrête jamais de tomber me rappelle la couleur porcelaine de ta peau. Le feuillage persistant des bouleaux environnants me rappelle le vert trop clair de tes yeux. Le soleil déclinant de cette fin de journée me rappelle la couleur légèrement orangée de tes cheveux. Mais je vois tout cela de l’intérieur. A travers une fenêtre si petite que je ne peux t’imaginer libre. C’est pourtant le cas. Je te sais en sécurité et j’en suis heureux. Mais je te sais recherchée et l’idée que tu te fasses un jour attraper me glace le sang. Je ne veux pas avoir à t’imaginer enfermée. Cette image m’est insupportable. Je ne souhaite que ton bonheur. Mais j’ignore si tu l’atteindras un jour, désormais. La fuite ou l’isolement. Lequel est le mieux ? Aucun, il me semble. J’ai conscience que je t’ai condamnée à une vie de misère. Je l’ai vu sur ton visage. La tristesse a transpercé tes traits lorsque tu m’as vu sombrer. Ce n’était pas de la colère. Ce n’était pas de la pitié. Ce n’était pas de la rancœur. Juste une profonde mélancolie que j’avais espéré ne jamais revoir sur ton visage. Mais tu es venue. Ici même. Je n’ai pas compris pourquoi. Moi qui t’ai causé tant de problèmes. Tu m’as parlé, tu m’as écouté. Et surtout, tu as pu voir l’était dans lequel je suis en ce moment. Je ne voulais pas. J’ai entendu une pointe de chagrin au fond de ta voix, je l’ai aperçue dans le fond de tes yeux. J’en suis désolé. J’ai bien conscience qu’à moi seul incombe la faute. Je ne cherche pas à ce que tu me pardonnes un jour. Mais je l’espère. Peut-être suis-je fou ? Peut-être suis-je égoïste d’attendre ton pardon ? Je ne sais même pas si tu recevras un jour cette lettre où je te fais cette demande que je sais impossible. Sache tout de même que je ne t’en ai jamais voulu. Jamais je ne pourrai. Tu es bien trop parfaite. Je suppose que c’est pour cette raison que tu es venue. Depuis que je t’ai vue hier, je me surprends à rêver de ton retour, à rêver de te revoir. Tes lettres me manquent terriblement. Ainsi que ta voix. Et ton visage. Et ton sourire. Je n’ose t’imaginer devant moi, à l’intérieur de cette si petite cellule où tu serais enfermée. Et en fermant les yeux, je revois la tristesse dans les tiens. Ainsi, le seul moyen que j’ai de me libérer est de te revoir. Je suis décidemment bien avare. Risquer ta liberté afin de t’avoir pour moi seul. Je t’avoue tout de même que l’idée a germé dans mon esprit. Bien avant hier. Elle a doucement poussé, s’est développée. Puis elle a atteint sa maturité. Que tu sois finalement venue ne l’a malheureusement pas fait dépérir. Tu es telle une drogue, bien plus puissance et galvanisante que celles qu’on me force ici à avaler. Les moments de lucidité sont rares et tous te sont consacrés.
Je revoie sans cesse le jour où j’ai su t’avoir perdue. J’imagine des scenarii bien plus acceptables, bien plus avantageux pour moi. Mais aucun ne correspond fidèlement à ce qui a réellement eu lieu. J’ai bien des fois voulu t’avertir, mais la honte et la peur m’empêchaient de tout t’avouer. C’est désormais de ma lâcheté dont j’ai honte. J’ai conscience que j’aurais dû te prévenir depuis des lunes. Cela aurait peut-être pu t’éviter bien des peines. Je ne pensais pas que tu comprendrais si rapidement. Un coup d’œil t’a suffi. À toi qui es si parfaite, comment ai-je pu supposer que tu prendrais peur en me voyant réellement ? Nous étions finalement trois à admirer notre magnifique fleur de cristal bien que seulement deux paires d’yeux la fixaient. Cette fois-là était bien différente de toutes les autres. J’ai pu voir tout ce que je t’ai fait subir. Je ne le voulais pas. Peut-être était-ce lui qui l’a voulu ? Ou seulement moi qui n’ai pas pu te quitter malgré sa présence ? Je ne sais pas. Mais, bloqué dans un corps que je ne contrôlais plus, j’ai dû regarder à travers des yeux qui n’étaient plus les miens toute ta souffrance et toute ta peine. J’essaie de me repentir de ces fautes mais je sais pertinemment qu’au regard du monde, je suis bel et bien seul. J’ai bien conscience que ce n’est pourtant pas le cas. J’ai bien conscience que sa seule présence est une tare. J’ai bien conscience que je ne peux pas lutter contre lui. Et j’ai bien conscience que je suis incapable de le contrôler comme il le fait avec moi. Je revoie encore tes larmes, les sursauts de ton petit corps affalé sur un autre bien plus grand. Je t’entends encore le supplier de ne pas te quitter en voyant, impuissante, que l’issue serait indéniablement fatale. C’est moi qui t’ai tant vu le chérir à travers tes lettres, c’est moi qui l’ai vu grandir à tes côtés, c’est moi qui ai pourtant donné cet ordre qui t'a causé tant de chagrin. Je te regardais, effondrée, à travers des yeux froids et je rêvais de venir te consoler, bien que je me doute que tu m’aurais repoussé, moi le monstre sans cœur qui a osé te blesser. Mais lui restait immobile à te fixer, sans qu’aucun sentiment ne transparaisse sur ses traits. Puis il s’est détourné de toi, comme si tu n’étais plus rien pour nous, alors que c’est bien toi qui as fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. J’aurais tant voulu que nous construisions notre monde rêvé ensemble. Mais il en a décidé autrement. Et toi, épuisée d’avoir trop pleuré, tu ne pouvais que le regarder faire, dans un silence tout aussi las et fatigué que le mien. Toi qui es si forte, il a réussi l’exploit de te briser. En ce jour, tu m’as paru aussi fragile qu’une fleur, aussi fragile que notre fleur de cristal. Celle-là même qui aurait pu nous permettre de réaliser le rêve que nous avons. Vous êtes bien semblables finalement. Un corps à la beauté fragile mais rempli d’une infinie tristesse que j’aurais moi-même aimé voir se tarir.
J’imagine encore le monde que nous espérions. Un monde à la parfaite beauté dans lequel nous aurions vécu, sans être obligé de nous préoccuper sans cesse du lendemain. Un monde que nous voulions construire tout les deux et dont nous avions déjà dessiné les plans à travers nos lettres. Ce monde dont nous rêvions ne peut être parfait sans toi. Et aujourd’hui, je te force à vivre sur une terre qui n’est pas à ton image. Je te force à vivre sur une terre corrompue où tu ne peux espérer trouver ta place désormais. Je me réjouis en pensant que ta présence en son sein en rehausse la beauté. Mais malheureusement, la masse des ignorants parasites ne cesse de croitre et tu n’es plus qu’une petite goutte de lumière parmi un océan d’obscurité. Pourtant, ce monde tant espéré était si beau. En construire les fondations aurait certes provoqué des flammes. Et des cendres, renaissent toujours les plus luxuriantes forêts. Mais aujourd’hui, traquée ou enfermé, notre monde n’existe plus que dans nos esprits. J’essaie de me convaincre que c’est bien assez. Je crains de ne pas réussir. Malheureusement, la réalité est bien plus vorace que l’idéal et elle tend à le dévorer lentement, ne nous laissant que des brises d’espoir qui s’enfuient déjà avant qu’elles n’aient eu le temps de nous parvenir. Peut-être notre race humaine est-elle réellement condamnée ? Peut-être que l’idée d’essayer d’en modifier l’essence était-elle absurde ? Ou tout simplement irréalisable ? J’espère encore que la petite goutte de lumière que tu es ne s’éteigne pas mais j’ai perdu la foi quant à sa capacité à éclairer les cœurs. Seule, tu émets une lumière bien trop faible, bien trop fragile, bien trop fugace. Il ne serait pas facile pour eux de la souffler, tu es bien trop forte. Mais ils pourraient aisément te submerger, te dominer par leur nombre. Et toi qui es si petite, que pourrais-tu faire ? Le prix qui est désormais sur ta tête va les attirer vers toi. Tu serais immergée par la masse informe et monstrueuse de leur avarice. Je crains malheureusement que nous ayons échoué. J’en suis désolé. Peut-être suis-je sot de m’excuser sans cesse mais c’est pourtant la seule chose que je suis ici capable de faire. J’ai bien conscience que ces excuses ne pourront plus rien changer. Nous sommes désormais dans l’incapacité de modifier le monde comme nous le souhaitions tant. Peut-être n’étions-nous pas assez déterminés ? J’en doute. Nous n’étions pas assez nombreux. Les personnes qui partageaient nos idées existaient mais étaient bien trop rares. Et aucune n’était aussi parfaite que toi. Finalement, nous combattions une armée constituée de trop de soldats. Leur nombre les aura avantagés en ce jour mais c’est également lui qui va les faire chuter. J’espère que nous aurons la chance de ne pas voir leur déchéance.
Je ne trouve pas de mot plus doux pour finir cette lettre que celui de ton prénom. C’est donc ainsi que je la terminerai.
Bien à toi, ma chère Azaëlle. AL.
- Petite note de bas de page qui ne change pas:
Donc ici, pas grand chose à dire. On entre dans un style épistolaire et le prénom de la protagoniste a changé. D'ailleurs, celui-ci n'est plus du random.org. Alors je saiiis, ça ressemble vachement à celui de mon premier Nuz. Mais bon, pas de random ici. Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 1 Aoû 2016 - 21:58 | |
| Début Jour 1 19 Mai 2013 - Chapitre 1:
Pourquoi attendre ? Alors que le monde court vers sa propre perte. Alors que le monde cherche à s’enterrer lui-même. Il creuse déjà hâtivement sa tombe. Il ne s’occupe que de cette tâche. Il ne voit rien d’autre. Il ne pense à rien d’autre. Juste creuser. Creuser et s’enterrer de plus en plus profondément. Il ne cherche pas à se relever. Il ne cherche pas à tenter de se relever. La seule lumière qu’il regarde est celle de la catastrophe qu’il va lui-même provoquer. Il voit sa déchéance et il s’y précipite. Si personne ne fait rien… Si personne ne tente rien…
Qu’adviendra-t-il de nous ?
* * * J’attends. Le jour décline. La lumière avec. Le bleu est devenu orange. L’orange devient rouge. Le rouge est censé devenir noir. Mais ici, il ne peut pas. Trop de lumières. Parasites. Inutiles. Superflues. Le rouge va devenir jaune. Un jaune sale, impur, filandreux. Un jaune qui va déchirer le ciel. Un jaune qui va flétrir le ciel. Ici, la nuit n’existe plus. Le noir profond qui l’habitait n’est plus. Il a été chassé par un jaune défraichi. Avant, les nuits étaient bien plus douces, bien plus calmes. Bien plus sucrées. Maintenant, les lueurs et les bruits importuns se multiplient. Ils grignotent peu à peu les rares endroits où le fantôme des nuits anciennes pouvait encore errer. Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme. Mais pas vers le meilleur. À qui la faute ?
Nous.
J’attends. Que fait-elle ? Elle est en retard. Je ne l’ai jamais connue en retard. Et Louis non plus. Nous l’avons toujours connue à l’heure. Voilà plus de deux ans que nous ne l’avons pas revue. Près de trois. Je revois le visage de Louis s’illuminer lorsqu’il a reçu son message lui indiquant son retour à Illumis. Je me suis surpris à sourire également. Je n’ai pas compris pourquoi. Mais j’en ai profité. Elle est la seule personne que je connaisse qui puisse s’occuper de ce travail. Son retour à Kalos a été une aubaine. Une opportunité. Ne pas en profiter maintenant et peut-être ne serait-elle revenue que dans deux autres années ? Me laissant une nouvelle fois dans l’incapacité d’agir. Me laissant une nouvelle fois dans l’incapacité de modifier notre monde.
Plus jamais.
Je n’attends plus. Némée a réagit. Moi également. Nous nous levons de concert en fixant tous deux le ciel. Il est désormais assez sombre pour qu’elle puisse se poser en douceur au milieu de la place Rose. La masse imposante de son Libégon atterrit sans un bruit. Je ne connais pas le nom de son Libégon. Elle l’avait déjà il y a deux ans. Ou trois. Je ne sais plus. Elle l’a depuis toujours, de ce que m’a dit Louis. Elle descend de son Pokémon calmement. Toujours aussi discrète. Je ne me souvenais pas de sa discrétion. Il est vrai qu’elle a toujours possédé une faible aura autour d’elle. Elle est là sans vraiment l’être. J’avais déjà fait ce constat lorsque nous nous étions rencontrés. Mais j’ai aujourd’hui l’impression de faire une nouvelle fois sa connaissance. Comme si nos quelques rencontres avaient été simplement effacées.
« Mademoiselle Lustig. »
Elle me répond de la même manière. Seul son petit hochement de tête m’indique sa salutation. Elle fait glisser mon nom sur sa langue. Un faible frisson me parcourt l’échine. Je ne m’en occupe pas. En deux ans, presque trois, elle n’a que très peu changé. Si ce n’est pas du tout. Sa jeunesse apparente m’avait déjà frappé. Elle semble à peine adulte. Elle me semble encore n’être qu’une enfant. Fragile et innocente. Comme si elle n’avait pas été touchée par la tristesse de ce monde qui se dégrade pourtant d’heure en heure. Elle confirme soudainement ce que je pense en laissant apparaitre un sourire éclatant sur son visage. J’inspire profondément en tentant d’ignorer tous les légers frissonnements qui parcourent mon corps. Je préfère finalement détourner mon regard d’elle afin de voir ce que fait Némée. Il renifle son Libégon. Les oreilles plaquées en arrière. Il est inquiet face à ce Pokémon inconnu bien plus grand que lui. Le Libégon ne s’occupe pas de lui. Il me fixe, les yeux rétrécis, comme s’il savait ce à quoi je pense.
Et à quoi penses-tu ?
Je l’entends rire de sa voix grave au fond de mon crâne. Je sais sa question rhétorique. Il est dans ma tête depuis toujours. Il a accès à toutes mes pensées, même les plus profondes. Même celles que je n’ose pas m’avouer.
Depuis près de trois ans.
Je ne me soucie pas de ses sarcasmes. Il en fait constamment. Je me concentre à nouveau sur elle. Elle me parait tellement insouciante. Mais ce n’est qu’une façade. L’unique ampoule de la place Rose n’éclaire que la moitié gauche de son visage. Le pâle reflet de l’obélisque scintille dans ses yeux d’un vert trop clair. Je peux voir au fond d’eux de la tristesse, de l’angoisse, de la peur. Elle tente de les cacher mais elle échoue face à moi. Son regard s’adoucit soudainement et son sourire m’illumine moins. Toujours sans un mot, elle fouille dans son sac avec des mouvements précis et délicats. Elle se laisse contempler sans le moindre son et sans le moindre effort. Comment ai-je pu oublier son existence durant ces trois années ?
Tu ne l’as pas oubliée.
Il a raison. Je ne l’ai pas oubliée. Elle est juste restée cachée au fond de mon esprit. Là où je n’ose jamais aller. Le message qu’elle a envoyé à Louis l’a soudainement fait revenir en plein jour. Je revois mon sourire à l’annonce de cette nouvelle et j’en ravale un nouveau maintenant qu’elle est devant moi. Maintenant qu’elle me regarde droit dans les yeux. Elle me tend une enveloppe A4. Large. Brune. Epaisse.
« Qu’est-ce que c’est ? »
Elle pose doucement deux doigts sur l’enveloppe. Elle m’indique de sa voix chantante que ce sont toutes les recherches que je lui avais demandé de faire avant cette rencontre. Toutes les recherches qu’elle a faites depuis les trois semaines et demie qu’elle est à Illumis. Ce brusque retour à la réalité me désole. Ce n’est qu’un rendez-vous professionnel. Une faible douleur froide s’étend dans ma poitrine et remonte à travers ma gorge. Ce mal est quasiment toujours là. J’en ai l’habitude. Mais cette fois-ci, il me gène pour une raison que je n’explique pas. Peut-être aurais-je dû essayer de la voir avant ? Et pas uniquement maintenant que j’ai besoin d’elle ? Je saisis l’enveloppe en évitant soigneusement d’effleurer ses mains afin de ne pas la briser. Elle est si petite. Si fragile.
Si désirable.
Je refoule cette pensée parasite. Mais elle revient en force. Elle tambourine incessamment dans mon crâne jusqu’à ce que je me voie obligé de l’accepter. Je tente en vain d’oublier sa présence afin de me concentrer sur les documents qu’elle m’a fournis. Mais comment se concentrer lorsqu’elle est face à moi ? Je ne peux pas faire abstraction de son drôle d’aura. Plus je la regarde, moins j’ai l’impression de la voir.
« Némée. »
J’ai réagit avant de l’entendre. Je tourne vivement la tête vers l’obélisque rose de la place pour seulement voir les ombres chinoises de nos Pokémon respectifs. Némée pousse un grognement sourd, les muscles tendus, les oreilles plaquées en arrière, en position d’attaque. Il a dévoilé ses crocs à un Libégon qui tente de le dominer par la taille. Ce dernier s’est cambré sur ses deux pattes arrière en gardant une attitude menaçante envers mon Pokémon. Le gravier de la place Rose commence doucement à se soulever autour du dragon, cachant le bas de son corps derrière un fin écran sablonneux. La crinière et les yeux de Némée se mettent à étinceler, créant ainsi une nouvelle source de lumière dans la nuit désormais trop sombre. De petites gerbes de flamme s’échappent de la fourrure de mon Pokémon lorsque je le vois s’affaisser sur lui-même afin de mieux sauter à la gorge de son actuel ennemi. Un bref et bruyant claquement stoppe soudainement toute la tension accumulée entre les deux Pokémon. Le sable soulevé autours du Libégon retombe brusquement au sol et Némée s’éteint en douceur. Il montre néanmoins toujours ses crocs en poussant un bruit de gorge rauque. Il ne se calme vraiment qu’une fois que le Libégon se retrouve en position quadrupède. Ce dernier retourne vers sa dresseuse en entourant ses jambes de son cou. Puis il me fixe à nouveau. Les yeux rétrécis. Tentant de forcer mon esprit.
Il la sent. Ton envie.
Elle laisse échapper un nouveau claquement de langue avant de prononcer sévèrement son nom. Tyl. Son Libégon s’appelle Tyl. Elle fait glisser le nom de son Pokémon sur sa langue de la même manière que le mien. Elle lève vers moi ses yeux d’un vert trop clair pour les planter droit dans les miens. Je soutiens son regard froid pourtant si désolé en tentant de réprimer les trop nombreux frissons qui me transpercent le dos. N’y parvenant pas, j’essaie de les mettre sur le compte de la fraicheur de la nuit alors que la fourrure réchauffée de Némée vient me chatouiller le bout des doigts. Elle fait une nouvelle fois chanter sa voix afin de s’excuser de l’attitude de son Libégon envers mon Pokémon et moi.
« Ce n’est rien. »
J’arrive enfin à arracher mon regard du sien pour le baisser sur les documents qu’elle m’a donnés avant cette altercation. En ouvrant l’enveloppe, je suis surpris de voir que tout y est rédigé manuscrit. Elle a elle-même laissé glisser sa main sur les feuilles afin d’y poser des notes d’une écriture presque calligraphique. Certains mots sont soulignés, d’autres rayés ou raturés. Des flèches volent çà-et-là à travers les pages, reliant ainsi des termes dont elle-seule a pu extraire une quelconque correspondance. Des dessins et croquis qu’elle a visiblement décalqués apparaissent aléatoirement entre des lignes entières de texte. Même une carte de la région de Kalos a été recopiée par ses soins. Les traits sont doux et délicats, parfaitement continus, ne me laissant pas voir où se trouve le début et la fin. Les noms de tous les lieux y sont inscrits, la quasi-totalité sont raturés, seuls deux sont entourés. Roche-sur-Gliffe, au Sud-ouest. Et La Frescale, au Nord-est.
Le Nord. Il est au Nord.
Le nom de la ville septentrionale est relié à une petite note volante, fixée sur la carte à l’aide d’un simple morceau d’adhésif. Dessus, y est décalqué le dessin d’un cocon parfaitement ovoïde, d’un noir de jais martelé de crevasses d’un rouge flamboyant. En soulevant ce petit morceau de papier, je peux voir écrit au dos de ce dernier un simple mot. Problème. Une fine flèche d’une courbure parfaite relie cette note à une autre, fixée près de Roche-sur-Gliffe. Sur celle-ci, le nom du laboratoire d’étude des fossiles y est apposé. Un autre terme est également inscrit au dos de la petite feuille. Solution.
« Ce qui signifie ? »
Je relève les yeux afin de mieux les poser sur son visage. La douceur du sourire satisfait qui s’étale sur ses traits provoque un nouveau frisson que je tente au mieux de réprimer. Le grognement sourd que pousse à ses pieds son Libégon ne me coupe nullement l’envie de l’admirer. Elle fait doucement glisser sur sa langue des mots précisément choisis pour m’expliquer au mieux que le laboratoire de Roche-sur-Gliffe semble connaitre le moyen de briser le cocon. Les paroles qu’elle prononce flottent dans l’air avant d’arriver jusqu’à moi. Je me délecte de sa voix chantante en tentant de ne pas céder à l’envie de fermer les yeux dans l’unique but de mieux en profiter. Il me semble comprendre au travers des notes qu’elle souhaite partir pour Roche-sur-Gliffe afin de récupérer les informations manquantes. Le rugissement que pousse Némée contre le Libégon brise soudainement ma rêverie. Je lui indique rapidement de rester immobile tandis qu’un nouveau claquement de langue fend l’air entre elle et son Pokémon.
Ils ne s’apprécient pas. Némée et Tyl.
Son rire doux et inquiétant continue de pulser à l’intérieur de mon crâne, à tel point que j’ai l’impression qu’il pourrait simplement le faire exploser. Elle baisse vers son Libégon ses yeux d’un vert trop clair en passant la main dans ses cheveux avec un geste d’exaspération manifeste. L’unique lumière de la place fait luire des reflets éclatants dans une longue chevelure que je qualifierais comme étant rousse ou blonde. Je n’arrive malheureusement pas à en définir l’exacte couleur. Mais l’harmonie globale de ses traits m’apparait désormais d’une manière si vive que je me voie obligé de clore deux secondes mon regard.
Ouvre les yeux.
J’obéis avec peine.
« Roche-sur-Gliffe est loin. Êtes-vous sûre de vouloir y aller ? D’autant plus que rien ne nous dit qu’ils possèdent réellement de telles informations. »
A la lueur dans ses yeux et sans qu’elle ne dise un mot, je comprends qu’elle va quitter Illumis pour partir vers le Sud. La douleur froide dans ma poitrine s’étend soudainement à tout mon corps, bloquant ainsi tous gestes ou toutes pensées cohérentes. Je n’ose plus bouger, de peur de la voir directement s’envoler dans la nuit sombre sur le dos d’un Libégon un peu trop protecteur à mon goût. Je ne peux qu’approuver d’un geste mécanique en lui tendant pareillement ses documents. En écoutant attentivement, je pourrais presque entendre les rouages grinçants des mes articulations pendant qu’elle repousse l’enveloppe vers moi avec un mouvement organique. J’entends difficilement ses mots à travers toute la mécanique informe de mon esprit. Mais je comprends tout de même qu’elle ne voit plus la nécessité de garder ces informations pour elle-seule.
« Bien, je garde vos papiers. »
Je ne comprends pas pourquoi j’essaie de prendre un ton détaché face à elle. Il me semble étrangement que j’y parviens bien que tout mon corps ose lui envoyer des signaux contradictoires. Je serre les documents dans ma main en savourant l’idée qu’elle les ait plus tôt possédés. J’admire son visage comme si je n’allais jamais le revoir. Elle fait une dernière fois flotter vers moi des mots qui me demandent comment nous communiquerons une fois qu’elle ne sera plus à Illumis. Ses paroles me grisent et la pâle idée que nous puissions rester en contact m’attire. Mais sa voix chantante invoque trop rapidement des conditions qui me déplaisent. Son statut de hors-la-loi l’empêche de laisser des traces informatiques. Je comprends rapidement que je ne pourrais revoir son visage qu’en face à face. Elle confirme ma triste pensée en refusant catégoriquement tout contact vidéo ou audio, par peur qu’ils soient interceptés.
« Je comprends parfaitement votre point de vue, mais ce ne serait tout de même pas plus simple ? »
Le refus qu’elle fait claquer dans l’air monte soudainement son ton d’une octave. Mais, au lieu de faire grincer sa voix, ce changement la rend encore plus mélodieuse. Je ne peux qu’accepter face à tant d’harmonie. Malgré le fait que je possède la plus grande entreprise de communication de la région, je me vois dans l’obligation de fournir les codes d’accès au gouvernement. Ainsi, il peut aisément contrôler toutes les correspondances qui transitent de part et d’autre de Kalos. Je reste debout devant elle, le regard accroché au sien, dans l’espoir qu’une quelconque idée lumineuse traverse son esprit. Je ne vois rien d’autre qu’un sourire énigmatique s’élargir sur son visage. Elle fait chanter sa solution. Des lettres manuscrites. La simple idée d’avoir devant mes yeux des pages entières écrites de sa plume m’enchante.
C’est idiot.
Seul un unique détail me gène. Mais elle se retourne déjà vers son Libégon pour prendre appuie sur les pattes avant du Pokémon. Elle fait balancer sa jambe au dessous de la croupe du dragon avec une grâce qui m’étonne peu venant d’elle.
« Comment va-t-on se transmettre nos lettres ? »
Son visage se fend d’un nouveau sourire éblouissant qui provoque de trop nombreux et trop agréables frissons dans mon corps. Je tente de les ignorer mais ma main libre se crispe dans la crinière encore légèrement chaude de Némée. Elle semble avoir une idée qu’elle compte garder pour elle-seule jusqu’à ce je reçoive sa première lettre. La malice pétille au fond de ses yeux d’un vert trop clair tandis qu’elle rejette vers l’arrière ses cheveux dont je n’arrive pas à définir la couleur d’une main qui me parait volontairement nonchalante. Elle fait glisser une dernière fois mon nom sur sa langue avant de prendre son envol. Je reste debout à regarder devant moi, là où elle se trouvait encore une minute plus tôt. La douleur froide de ma poitrine se voit remplacée par une étrange sensation de vide.
Bouge.
J’obéis une nouvelle fois. Le vide qui prend tranquillement place dans ma poitrine s’étend peu à peu jusqu’à mon esprit. Je me déplace jusque chez moi, tel un automate, Némée gambadant posément à mes côtés. Je sens sa chaleur suave dilater l’air autour de moi tandis qu’il s’illumine doucement afin de m’offrir ne serait-ce qu’une unique source de lumière. Je passe à côté des immeubles sans m’occuper de leur troublante ressemblance, seulement guidé par l’unique lueur que Némée émet dans la nuit sombre. Mais un infime tiraillement me tire enfin de mes pensées profondes et remplit le vide qui s’était immiscé en moi. Je me stoppe au milieu de la rue, seul avec mon Pokémon. Je sens mon cou craquer lorsque je tourne doucement la tête vers la gauche. Je vois, placardée sur le mur de mon café, une affichette. Je m’en rapproche mécaniquement afin de mieux lire ce qui y est noté. C’est un avis de recherche. Celui de son Libégon. Celui de Tyl.
Fin Jour 1 19 Mai 2013 - Petite note de bas de page:
Qui vous a dit que ce serait entièrement épistolaire ?! Le système des jours demeure. Bien, le chapitre 1 est unique aussi, à l'image du prologue ici. Il n'y a pas de grands changements par rapport à l'ancien L1. Et j'ai de nombreux noms à expliquer. Je vais tous les refaire, au cas où...! - Azaëlle Lustig:
Comme dit précédemment, le prénom n'est plus choisi à coup de random.org. Or, je ne vais pas l'expliquer tout de suite. Le nom de famille vient de Victor Lustig, un escroc qui a réussi à vendre la Tour Eiffel dans les années 20.
Donc ici, comme pour le L1 (qui tirait son nom de ça), le narrateur est Lysandre. Son nom de famille n'a pas changé, mais comme il n'est pas évoqué ici, je ne l'expliquerai donc pas. - Tyl:
Tyl le Libégon. Comme je l'ai déjà dit, j'adore ce Pokémon. Le Pokémon de zone de la route 13 a été un Kraknoix. Comme c'est par la suite devenu un pilier de l'équipe, malgré le fait qu'il ait été très chiant à entrainer. Je l'ai donc intégré dès ce début de Nuz mais il ne va pas rester durant ce début de partie. Tyl est une étoile de la constellation du Dragon, plus couramment appelée Epsilon Draconis.
- Némée:
Némée le Némélios. Alors, comme ça, vous vous dites que c'est pas super recherché comme surnom et vous aurez raison ! Mais en fait, c'est légèrement plus compliqué. Le problème avec Lysandre, c'est qu'on est dans sa tête. Et, malgré les deux/trois soucis, il est comme nous. C'est-à-dire, il ne va pas faire de périphrases dans le plus grand des calmes pendant qu'il pense. Donc, pour ses Pokémon, je devais trouver des surnoms qui sonnent comme des diminutifs afin que vous puissiez facilement vous y retrouver (ou tout du moins, ceux qui connaissent le jeu). Mais, comme j'aime bien m'emmerder moi-même, je me suis rajoutée une contrainte. Donc, ici, les surnoms de ses Pokémon auront tous un rapport avec une mythologie, quelque qu'elle soit.
Ici, Némée sonne comme le diminutif de Némélios mais également comme le lion de Némée (d'où le -e à la fin bien que ce soit un mâle).
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
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| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 8 Aoû 2016 - 16:01 | |
| Début Jour 2 20 Mai 2013 - Chapitre 2:
J’ai parfois l’impression d’être inutile. Je ne suis finalement qu’un grain de sable au milieu d’un désert. Retirez ce grain et tentez de voir la différence. Vous ne la trouverez pas. Car elle n’existera pas. Le sablier continue dangereusement de s’écouler et j’ai la sensation de ne rien pouvoir faire pour inverser son cours. J’essaie d’en remonter le flux mais cette épreuve me parait impossible. Ce sentiment m’empêche souvent de dormir. Une seule et même question me martèle constamment le crâne la nuit. Lorsque tout est calme et silencieux. Lorsque le monde est propice à la réflexion.
Et si tout ce que j’entreprenais ne menait finalement à rien ?
* * * Si le silence est si contemplatif, pourquoi le monde s’échine-t-il tant à se faire taire ? Ici, tout est bruit. Le silence meurtrit les cœurs, le silence rend fou mais uniquement parce que le monde est incapable de s’en délecter. Il efface donc une chose qu’il ne peut contempler en la remplaçant par son parfait opposé. Ici, tout est bruit. Ici, le bruit est devenu une norme. Une norme informe, difforme, dans laquelle nous nous enfermons, en nous y pensant en sécurité. Pourtant, les bruits sont si vifs, si taillants, si coupants, si cruels. Seuls quelques bruits m’évoquent un quelconque intérêt. Ces bruits-là sont doux, chantants, ronds, galbés, sans coin, sans bord, sans arête, sans danger. Ils ne peuvent pas me couper. Ils ne peuvent pas me détruire. Ils ne peuvent pas me faire de mal.
Je ne veux plus avoir mal.
J’ai l’étrange impression d’être enfermé dans un monde compact, où rien ni personne n’est réellement à sa place. J’entrevois vaguement la possibilité que tout puisse encore changer. Mais le monde est tellement enfermé dans ses habitudes que je crains constamment de ne rien pouvoir y faire. J’ai essayé mais j’ai échoué. Son retour a été le synonyme d’une nouvelle chance que je ne compte pas laisser s’enfuir. Je ne supporterai pas échouer à nouveau. Le monde ne nous laisse plus aucune douceur de vivre. Et j’ai déjà bien assez tenté de m’en défaire.
Oui.
Sa voix doucereuse me sort enfin de ma torpeur. Elle répète incessamment les mêmes mots depuis que je l’ai rejoint devant le laboratoire de Louis. L’expression agacée de son visage commence dangereusement à déteindre sur moi mais je continue tout de même à me concentrer sur elle. Sa main ne cesse de doucement percuter sa cuisse avec une attitude qui me semble désormais familière. Le souvenir de son expression exaspérée me remonte lentement et je la revois faire ce même geste, trois ans plus tôt, devant ce même laboratoire, alors que je ne lui avais encore jamais parlé.
« Je suis désolé, mademoiselle Lustig, mais c’est malheureusement la seule solution que je vois. »
Je vois sa main claquer durement sa cuisse avant de l’entendre soupirer tristement. Tout en continuant de regarder le sol avec ses yeux d’un vert trop clair, elle croise ses bras sur sa poitrine et son léger tic se déplace à sa jambe. Elle se met à frapper le sol avec son pied de manière compulsive. Je ne réussis pas à ravaler mon sourire qui en découle.
« Louis ne devrait pas tarder. »
Elle me réplique sèchement que ce n’est pas le retard de Louis qui l’agace. Je relève la tête vers elle pour la voir me fixer avec un regard irrité. Malgré son mécontentement, sa voix flotte doucement vers moi pour m’annoncer qu’elle et son Libégon désormais recherché auraient parfaitement pu se débrouiller seuls. Je tente désespérément de comprendre sa drôle d’attitude sans y parvenir. Elle ne semble pas se rendre compte de l’aide apportée. Son agacement découle finalement sur moi et je me vois détourner les yeux des siens pour regarder la porte en verre du laboratoire de Louis avec l’espoir qu’elle s’ouvre le plus rapidement possible. J’essaie de rester impassible mais entendre le son qu’elle émet dans son énervement, en percutant le sol avec son pied, me distrait trop puissamment.
Un rien te déconcentre.
Son rire grave résonne encore et toujours dans ma tête et c’est avec soulagement que j’aperçois enfin Louis apparaitre derrière la vitre. Il s’étonne légèrement en me voyant avant de poser sur elle ses yeux foncés. Il la fixe un peu trop longtemps à mon goût puis il nous invite doucement à rentrer. Je la regarde marcher devant moi alors qu’elle passe sa main dans ses cheveux dont je n’arrive pas à définir la couleur avec un mouvement agacé. Mon irritation envers elle s’envole tandis que je la vois monter les quelques marches qui mènent jusqu’au laboratoire. Elle passe devant Louis sans le regarder et en le saluant à peine. Ce dernier me serre mollement la main en continuant de la fixer, étonné d’une telle attitude. Il se décide enfin à poser ses yeux sur moi en me demandant d’une voix lasse ce que je lui ai fait.
« Rien. C’est bien ça le problème. »
J’ai parlé sèchement et ouvertement, cherchant sans doute à ce qu’elle m’entende malgré le fait que je ne le désirais pas. Il soupire bruyamment en me regardant avec des yeux amusés. Puis il se détourne de moi en haussant les épaules afin de se retourner vers elle. Il tente de lancer une conversation mais elle ne fait que me fixer de son regard d’un vert trop clair. Son agacement manifeste me met un violent coup dans le ventre tandis que des frissons vigoureux me transpercent le dos. Je la regarde de la même manière, profitant de l’occasion pour laisser glisser mon attention sur les quelques tâches brunes que j’aperçois dans le fond de ses iris. Finalement, je m’incline face à elle et à son entêtement.
« Bon, Louis, tu l’as ce Pokémon ? »
Il m’annonce tranquillement que c’est le cas même si je le sens mal à l’aise devant tant d’exaspération. Il nous indique de le suivre trop calmement, comme si la moindre étincelle risquait de faire flamber le bâtiment. Je le vois nous mener jusqu’à son bureau en s’arrêtant de temps à autres afin de saluer un de ses collègues. Une fois arrivés à destination, il la fait rentrer en première avant de me demander d’une voix basse qui m’a prévenu qu’il voulait me voir aujourd’hui. J’essaie de me remémorer ma soirée d’hier soir, après qu’elle soit partie mais je me rends compte que j’en suis parfaitement incapable. Je ne me suis réveillé que ce matin, avec la ferme intention d’aller voir Louis dans son laboratoire. Ce n’est qu’une fois que j’ai aperçu sa chevelure légèrement orangée que je me suis souvenu de l’idée que je lui avais exposée la veille afin de passer outre l’avis de recherche de son Libégon.
« Personne ne m’a prévenu de quoi que ce soit. Je l’ai juste accompagnée. »
Je vois un nouveau sourire s’étaler sur ses traits avant qu’il ne retourne vers son bureau afin d’en sortir une Pokéball ternie par le temps. Il commence à la tendre vers elle mais il semble soudain avoir un léger déclic. Il pose sur moi un regard curieux en me demandant où se trouve Némée. Instinctivement, je pose ma main sur ma ceinture pour sentir le léger et rassurant renflement de sa Pokéball.
Fais-le sortir.
J’obéis docilement. Une fois celui-ci dehors, je le vois s’étirer à mes pieds avant qu’il ne vienne se frotter contre ma jambe. Je passe une main distraite dans sa crinière, constamment froide le matin, tout en regardant la Pokéball que tient Louis. Je me souviens avoir juste demandé à Louis de lui fournir un Pokémon le temps que les recherches contre son Libégon ne se tassent. Je finis tout de même par surveiller Némée mais il ne fait que gambader à travers la pièce, s’arrêtant çà-et-là afin de renifler un quelconque objet ayant retenu son attention. Je le vois mettre sa tête dans la main libre et pendante de Louis mais il est également rapidement captivé par son autre main, qui tient encore la Pokéball du Pokémon inconnu. C’est finalement elle qui brise ce trop long silence en faisant flotter vers nous sa douce voix qui nous demande ce qu’il y a dans cette Pokéball.
Impatiente.
Le léger déclic que provoque la Pokéball en s’ouvrant fait subitement sursauter Némée. Je le vois s’affaisser rapidement sur le sol, tendu, les oreilles en arrière et les yeux vifs. Un petit lézard rougeâtre en sort, ébloui par l’unique et faible rayon de Soleil matinal qui perce à travers la pièce. Némée se calme soudainement en allant tranquillement renifler le Salamèche chétif qui s’étend au centre du groupe que nous formons tous. Je lève enfin mes yeux de ce Pokémon pour la fixer. Perdue dans ses pensées où je sais que réside un Libégon protecteur et recherché, elle ne lui lance qu’un regard vide, triste, égaré. Ne supportant plus la voir dans cet état, mais sachant pertinemment que je n’ai pas d’autre choix, je me retourne vers Louis qui semble enfin se rendre compte de sa détresse.
« Il a bien un nom, non ? »
Sulfure. Le Salamèche s’appelle Sulfure. Louis n’a fait que le murmurer, sans vraiment oser la regarder directement. Elle lève enfin un regard perdu vers nous, tout en clignant des paupières, comme si elle venait seulement de se réveiller d’une trop longue torpeur. Sans un mot, elle tend mollement la main vers un Louis toujours aussi inquiet afin de lui prendre la Pokéball. Elle la saisit délicatement en évitant soigneusement de lui effleurer la paume. Je l’entends ravaler un léger sanglot avant de remercier Louis d’une voix basse et malgré tout posée. Elle fixe la Pokéball à sa ceinture, à côté de celle, vide, de son Libégon. Puis, elle s’agenouille devant le Salamèche afin de le prendre délicatement, comme si le moindre faux-mouvement allait le briser en mille morceaux. En le regardant de plus près, je n’aurais aucun mal à croire que ce soit possible. Comment ce si petit Pokémon pourra-t-il la protéger ? Je me surprends à rêver qu’elle ne parte pas pour Roche-sur-Gliffe, qu’elle reste dans cette ville d’Illumis que je sais trop bruyante pour elle mais où elle pourra être en sécurité.
Et Yveltal ? Et changer ce monde ?
Je secoue la tête, confus, perdu et surpris qu’une telle pensée ait pu traverser mon esprit. Je la regarde quitter la pièce, la tête basse, dans sa discrétion naturelle, avec ce qui est désormais son Salamèche dans les bras. Je commence à lui emboiter le pas, sans savoir pourquoi, tel l’automate que je suis devant elle, mais je sens Louis me retenir par le bras. Je me retourne afin de le regarder sachant parfaitement qu’elle continue de s’enfuir. Je l’entends doucement me dire qu’elle m’attendra dans le hall du laboratoire. Mon corps se détend soudainement, sans que je ne réussisse à me souvenir quand il avait pu se crisper à ce point. Je me concentre donc sur Louis, bien que mon esprit continue à dériver vers elle et son air brisé. La voix vive de Louis dégage enfin la lourde ambiance qui s’était installée lorsqu’elle me demande de revenir ici, en fin d’après-midi, vers dix-huit heures.
« Je serai à l’heure. »
Le regard inquiet de Louis alterne entre moi et la porte, derrière laquelle elle doit sûrement se trouver. Finalement, il décide d’arrêter ses mimiques en se penchant vers l’avant pour passer sa main sur la tête de Némée, toujours à ses pieds. Je siffle doucement ce dernier avant de me retourner vers la porte du bureau que je franchis enfin. Après être sorti, je sens Némée me pousser légèrement derrière les genoux dans ce que j’interprète comme étant une demande pour me voir marcher plus vite. Je me surprends à effectivement allonger le pas afin de rejoindre le hall du laboratoire plus rapidement. Comme elle me l’avait annoncé, elle m’y attend posément, dans une attitude proche de la lassitude. Elle tient toujours fermement son Salamèche dans ses bras, comme si le lâcher signifiait qu’elle abandonnait tout. Ce dernier s’efforce de se dégager mais il n’y parvient pas. Elle ne m’entend pas arriver et continue de fixer le sol avec ses yeux d’un vert trop clair, quelques mèches de ses cheveux légèrement orangés lui tombant sur le visage. Ce n’est que lorsqu’elle aperçoit Némée qu’elle remarque ma présence. Elle relève doucement la tête pour me fixer avec un air désolé et absent. J’ai l’étrange impression qu’elle ne peut me voir et qu’elle regarde au travers d’une vitre. Toute expression contrariée a disparut, remplacée par une lourde fatigue. Elle m’indique calmement qu’elle connait un lieu tranquille où nous pourrions discuter en paix.
« Je vous suis. »
Elle me lance un sourire las puis détourne ses yeux verts de moi pour fixer la porte en verre. Je la vois passer délicatement sa main sur l’échine de son Salamèche et je reproduis instinctivement ce même geste sur Némée, qui reste maintenant à mes pieds. Je me décide enfin à la suivre, hypnotisé par le balancement régulier de ses cheveux légèrement orangés sur son dos qui se synchronise étrangement avec ce que j’imagine être les battements de son cœur. Je m’horrifie de la voir marcher dans cette rue désormais trop agitée. Elle me semble tellement petite, tellement fragile, écrasée au milieu des immeubles trop grands et des gens trop nombreux. Mais elle ne semble nullement s’en préoccuper, gardant la tête baissée et esquivant habilement tous ceux qui osent s’approcher d’elle de trop près.
Que ferais-tu s’ils approchaient vraiment ?
J’entends à nouveau son rire doux, grave et régulier comme les battements d’une cloche résonner au fond de mon crâne. Il est là depuis toujours, si bien que je n’y fais plus attention.
C’est ce que tu essayes de te faire croire.
Je l’ignore.
« Et où va-t-on ? »
Je hausse légèrement la voix afin qu’elle soit capable de m’entendre à travers le vacarme et l’agitation de la rue. Je la vois se retourner vers moi tout en continuant habilement d’esquiver ce trop plein de monde. Elle penche lentement la tête sur le côté en prenant doucement appui sur son Salamèche puis, sans dire un mot, elle me sourit et continue sa route. Je ne cesse donc de la suivre, sans comprendre son soudain changement d’attitude. Mais elle s’éloigne et je n’arrive pas à éviter les personnes aussi rapidement qu’elle. Je la vois se fondre doucement dans la foule, ne la repérant qu’à sa chevelure rousse ou blonde. Heureusement, elle finit enfin par s’arrêter à côté d’un établissement que je connais sans savoir d’où. De vagues réminiscences de ce café remontent lentement et éclatent une à une dans mon esprit mais je n’arrive pas à les replacer dans un contexte précis. Je secoue la tête, las de mes pertes de mémoire que je sais trop nombreuses et trop fréquentes. Némée arrive enfin à mes côtés et passe sa tête dans l’une de mes mains, comme il le fait à chaque fois qu’il me sent partir. Je reprends soudainement mes esprits en la voyant me lancer un regard interrogatif.
« Et vous commanderez quoi ? »
Je vois, soulagé, qu’un large sourire finit par se dessiner sur ses traits. Elle me répond en sifflotant légèrement qu’elle ne boit que du thé. Puis elle rentre d’un pas déterminé dans un café qu’elle éclaire de sa présence, où elle trouve une place encore libre malgré la masse des clients. Elle s’y assoie en silence et pose son Salamèche sur ses genoux en regardant la serveuse se balader entre les tables. Je vais donc commander au bar, rassuré de la voir dans cet état après qu’elle soit passée par la colère et la lassitude.
« Un café. Noir, fort, serré. Et un thé pour la demoiselle au fond de la salle. »
Je n’ose la pointer du doigt, la désignant uniquement du regard. On m’indique que nous serrons servis à table. Je m’en vais donc enfin la rejoindre lorsque je la vois me fixer de ses yeux amusées d’un vert trop clair. Je m’assoie en face d’elle en la regardant se pencher doucement vers le côté afin de sortir de son sac en bandoulière une galette, spécialité de la ville d’Illumis. Némée passe rapidement en dessous de la table, entre mes jambes dans le but uniquement intéressé d’aller renifler la main qui tient ce qu’il voit comme étant une friandise.
Intéressé. Comme les autres.
Cette fois, je tente de le faire taire sans y parvenir. Il rigole encore et encore et toujours dans mon crâne, à tel point qu’il pourrait simplement le faire exploser. Je tends le cou, le faisant ainsi craquer, tout en déglutissant. Devant mes yeux, elle décide de finalement donner à Némée ce qu’il demande avec tant d’insistance. Une fois fait, ce dernier se rallonge à nos pieds tout en fixant avec intensité la porte du café. Je sens sa crinière se réchauffer enfin tandis qu’une légère lueur apparait dans le fond de ses yeux. Quant à elle, elle sort une deuxième galette de son sac pour pouvoir enfin la donner à son Salamèche en le regardant d’un œil tout aussi vide que tout à l’heure. Je saisis soudainement son changement brutal d’attitude.
« Et pour votre Libégon ? Où va-t-il aller en attendant ? »
Elle relève brusquement la tête vers moi en me jetant un regard médusé. La terreur et l’appréhension transpercent un instant ses yeux d’un vert trop clair et je devine que son air enjoué de ces dernières minutes n’était qu’une façade qu’elle n’a une nouvelle fois pas réussi à faire tenir devant moi. Elle commence à faire chanter sa voix trop rapidement pour qu’elle soit réellement heureuse. Je la sens tendue, apeurée et attristée lorsqu’elle m’annonce que Tyl, son Libégon, ira dans les steppes au Nord-ouest d’Illumis, dans son habitat naturel. On nous apporte enfin nos commandes. Je la vois lentement baisser les yeux vers sa tasse de thé qu’elle saisit dans ses mains délicates en écartant doucement son Salamèche qui commençait à s’en approcher de trop près à son goût.
« J’ignorais que votre Tyl était originaire de Kalos. »
Je vois enfin un sourire traverser son visage. Un sourire triste, mais un vrai sourire. Elle me répond tranquillement que ce n’est pas le cas. J’écoute sa voix doucereuse flotter vers moi afin de m’expliquer qu’il est originaire de Hoenn, tout comme elle. Je trouve ainsi l’origine de son léger accent qui rend ses dires ronds et voluptueux. Mais elle s’enferme une nouvelle fois trop rapidement dans le silence, me laissant seul avec ce qui me semble n’être que l’empreinte d’elle-même.
- Petite note de bas de page:
AYE ! Enfin un début d'équipe ! - Équipe:
Sulfure : Salamèche modeste
Bon, j'ai quelques autres noms à expliquer aussi. - Louis Platane:
Alors, franchement... Franchement...! C'est pas du random.org. Mais sérieusement... Sérieusement...! Il a une tête à s'appeler comme ça, nan ?
- Sulfure:
Sulfure le Salamèche. J'avais le choix du starter. Et j'ai donc choisi Salamèche parce que je l'aime bien (voilà, je suis une fashion-victime de Dracaufeu...). Sulfure vient de l'ion sulfure, nom de l'ion issu de l'atome de soufre qui a tendance à facilement prendre feu (d'ailleurs, c'est ce qu'on retrouve au bout des allumettes).
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
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- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Ezhyo
Écrivain
Nature : Discret
Niveau : 28
Exp : 355
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y Lun 8 Aoû 2016 - 16:12 | |
| Oooooh, un chapitre 2 sauvage apparaît ! J'aime vraiment très beaucoup tout plein.
Voilà. C'était plein d'argumentations, d'exemples, toussa. Nuzlockes : REBOOTING...- Merci public:
[16:59:01] Last Dream : Oscar de la blague de merde pour Ezhyo
"Not like you would if you could, but you should." |
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| | | | | [Y] "SN" : un Nuzlocke sur Y | |
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