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| [Jaune] Pokémon Yellow Reborn | |
| white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Lun 2 Déc 2013 - 2:44 | |
| Rappel du premier message :Bonjour/Bonsoir! Je suis de retour, pour vous jouer un mauvais... non, non, c'est pas ça. Enfin bref, après l'impitoyable NaNowrimo enfin terminé, malgré la tonne de devoirs à faire et les exams en vue, j'ai décidé de commencer un nouveau roman-nuz(voyez la logique ^^). Celui ci relate donc la petite aventure de mon nuzlocke sur la version jaune, qui ne durera certainement pas vu mes difficultés avec cette version . cependant, après le scénario tordu de mon Roman du NaNoWriMo, j'ai décidé de faire ici un scénario plutôt simple, avec malgré cela une petite particularité que vous ne tarderez pas à découvrir, non pas dans le prologue, mais à partir du chapitre 1, et un style certainement plus rapide à lire que dans mon précédent roman(j'ai pitié de ceux qui font le communitylocke en même temps et de ceux qui n'aiment pas particulièrement lire ). Pour les règles, je prend mes règles habituelles, avec quelques modifications: - attraper le premier pokémon de la zone(une fois les pokéball achetées, dans cette version, on ne nous en offre pas, il faut en acheter à la boutique de jadielle) - règle anti-doublon avec une petite modification: la règle s'applique non pas au pokémon lui-même, mais à sa lignée(si j'ai déjà capturé un roucool, je ne peux pas capturer de roucoups) et est permanente même en cas de mort du pokémon(si le roucool meurt, je n'ai pas le droit de recapturer de roucool ni de roucoups). cela donne vraiment un caractère unique aux pokémon capturés. - K.O = mort - Surnoms obligatoires(et pas de remarques sur les surnoms mdr) - dans la version jaune, on peut obtenir les starters de la 1g, après avoir effectué certaines actions. ces starters ont un statut particulier: j'ai le droit d'en prendre UN SEUL, au choix, sauf si j'ai déjà obtenu un pokémon dans la zone d'obtention du starter(je pense notamment au salamèche route 24: si je décide de prendre salamèche, je ne peux pas attraper de nouveau pokémon dans les herbes de cette route, et vice-versa)liste des chapitreschapitre 1chapitre 2chapitre 3chapitre 4chapitre 5chapitre 6chapitre 7chapitre 8chapitre 9chapitre 10chapitre 11chapitre 12chapitre 13chapitre 14chapitre 15chapitre 16chapitre 17chapitre 18chapitre 19chapitre 20chapitre 21chapitre 22chapitre 23chapitre 24chapitre 25chapitre 26chapitre 27chapitre 28chapitre 29chapitre 30chapitre 31chapitre 32Chapitre 33chapitre 34Chapitre 35chapitre 36chapitre 37chapitre 38Chapitre 39Chapitre 40Chapitre 41chapitre 42chapitre 43épilogueprologue d'une éventuelle suitePrologue En ce jour du 17 juin, je suis mort. Pourtant, cette journée a bien commencé. Je suis allé voir mon cousin Joey qui habite ce petit bourg pourri où rien ne se passe jamais, à l'autre bout de la route 1. Pour moi qui habite Jadielle, une petite ville animée dotée d'une boutique, d'un centre pokémon et d'une arène, aller à Bourg Palette, c'est vraiment rendre visite aux péquenots. En plus, Jadielle, c'est la ville de la Ligue Pokémon, la Ligue, avec un grand L, mon rêve. La ligue, c'est là où se dispute le titre de meilleurs dresseur de la région. Ouais, je dis bien de la région, celle de Kanto en l'occurrence, parce qu'il existe d'autres régions qui ont leur propre ligue à elles. Sauf johto, la région voisine, avec laquelle on se partage notre ligue, celle qui se situe après la Route Victoire, tout au sommet du plateau Indigo. Et quand je dis que la Ligue, c'est mon rêve, c'est vraiment le cas: je m'entraîne en ce but depuis que j'ai reçu Samson, mon roucool, de la part de mon grand père. Mon grand père, c'est notre parent commun, à Joey et à moi. Et à cet abruti, qui habite la bicoque voisine de celle de mon cousin. Faut dire qu'à Bourg Palette, y'a pas énormément de monde, alors tous les habitants sont plus ou moins voisins. Le gros qui se balade près de la barrière, là-bas, est le cousin par alliance de la tiote qui cueille des fleurs par exemple. Mais Joey, sa soeur, leur crétin de voisin et moi, nous sommes les petits-enfants du vieux qui habite le grand labo de Bourg Palette qui représente la seule attraction de la ville. Y'a des gens qui viennent des quatres coins de la région pour le voir, mon grand père. Il est sacrément important: c'est lui qui a crée le pokédex, cette espèce de game boy parlante répertoriant tout plein d'espèces de pokémon. Bon, il l'a inventé, mais elle est pas au point sa bécane. Enfin, c'est surtout le son qui n'est pas au point, mais pépé ne devrait peut être pas s'amuser à renverser son café au lait avec 4 sucres dessus, parce que l'électronique, ça n'aime pas beaucoup le café, contrairement à mon grand père qui s'en avale des tasses et des tasses à la suite. Comment peut-il encore dormir le soir après avoir ingéré une telle quantité de ce liquide infâme, ça je l'ignore, mais il le fait. Même qu'il ronfle aussi fort qu'un ronflex. Et qu'il dort toujours du même côté. Il doit avoir la tête lourde, parce qu'à force de dormir du même côté, il a toujours des mèches de cheveux pointées vers le ciel. Je trouve que ça l'affiche mal pour une personne d'une telle importance, mais personne ne semble lui en tenir rigueur. Enfin bref, je suis allé chez mon cousin. Sa soeur était en train de lire un livre sur la région. Cette fille, elle passe ses journées à feuilleter des guides sur la région et à regarder des cartes, mais elle n'a jamais été fichu de mettre un pied hors de ce bled. Elle trouve que c'est trop dangereux. Bah ouais, les hautes herbes, c'est rempli de rattatas qui te bouffent tout cru, c'est bien connu. Mais moi, je m'en fiche, parce que j'ai Samson. Ce qui n'est pas le cas de mon cousin Joey. Étant plus âgé que lui d'un an, j'ai reçu un pokémon avant lui. En effet, la loi interdit aux enfants de moins de 13 ans de posséder leur propre pokémon. Je sais pas qui a décrété cette loi stupide, mais du coup, on attend tous impatiemment de recevoir notre première bêbête. Parce qu'un pokémon, ça représente la liberté, la liberté d'aller où l'on veut quand on veut, pourvu qu'on l'entraine suffisamment pour qu'il nous protège. Ça va, par chez nous, les pokémon ne sont pas très fort, mais il paraît qu'il y a des régions où les pokémon sont redoutables. Même qu'il y en a des évolués. J'aimerais bien que Samson évolue, il perdrait son apparence de moineau chétif à peine sorti du nid. J'aime pas beaucoup les trucs faibles, c'est pour ça que quand pépé m'a proposé un pokémon, j'ai aussitôt demandé un roucool. Parce qu'un roucool, tout en étant classe, c'est pratique: il peut permettre de voler d'une ville à l'autre, à condition de posséder la technique Vol. Et si j'avais Vol, je pourrais directement me rendre au Plateau Indigo et dégommer la ligue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ouais! J'ai trop hâte que Samson devienne fort. On a discuté un moment avec mon cousin dans sa chambre, puis on est sorti de sa baraque. J'ai refermé la porte tellement fort qu'un pot de fleur posé sur l'appuie de la fenêtre s'est cassé la figure; le pot a explosé en morceaux sur la terrasse, et l'autre crétin qui était en train de dessiner devant chez lui a fait un bond d'un kilomètre. Joey s'est foutu de lui, moi j'ai fait mine de lui balancer une pierre dans la tronche, alors il a détalé sans demander son reste. C'est un pôv type, ce mec, ni mon cousin ni moi ne l'apprécions. Nat, je crois qu'il s'appelle. Je sais pas si ça vient de Natalien ou de Nathan. De toute façon, on l'appelle toujours par son surnom: le minable, alors pas besoin de retenir son prénom. Il est toujours tout seul dans son coin, est super peureux, s'habille n'importe comment, parle à une vitesse de chenipan et comprend encore moins vite. Comment peut-il être notre cousin et petit fils du plus célèbre cerveau de la région, ça faudrait qu'on m'explique. Et pis son père, c'est un champion pokémon, paraît qu'il a déjà fait un tour du monde et tout, alors cet idiot devrait être bon en pokémon aussi. Bah non, il sait même pas faire la différence entre un chenipan et un aspicot. Difficile à croire que Joey et lui ont le même âge. Quand l'idiot du village s'est réfugié dans les jupes de sa môman, nous sommes sortis du bled avec mon cousin. On s'est baladé un moment dans les hautes herbes, ce qui n'a pas beaucoup plu à Joey qui les regardait d'un air inquiet. - Je ne devrais pas être ici, je n'ai pas de pokémon, a t-il dit. - T'inquiète pas, Samson nous protègera. Il est super fort! - Super fort? Tu parles, il n'a toujours pas évolué. Un rattata sauvage a alors croisé notre route. Il nous a regardé avec ses petits yeux méchants, ses grandes queunottes reflétant la lumière du soleil, ses petites pattes bien enfoncées dans le sol, prêt à nous faire la peau. - Hé, tu veux voir s'il n'est pas fort, Samson? Ai-je lancé à mon cousin. J'ai lancé la ball; Samson en est sorti et s'est envolé directement vers le ciel, hors d'atteinte du rongeur. - Samson! Tornade! Ai-je crié. Samson a battu des ailes très vigoureusement, créant ainsi une mini tornade qui s'est dirigée droit vers le rattata, qui s'est alors retrouvé projeté de plusieures mètres avant de retomber brutalement sur le sol sec, mort. Rassuré, Joey a paru profiter davantage de la promenade. Samson dégommait tout sur son passage, il était vraiment trop fort. On est arrivé à Jadielle, mais au lieu de rester dans la ville, on a décidé de faire un petit tour du côté de la route 22, la route de la Ligue, parce qu'on y trouve des pokémon intéressants, comme des férosinges que Samson adore envoyer bouler à coup de tornades. On s'est mis à fouiller dans les hautes herbes, mais on n'a trouvé qu'un vulgaire piafabec et un nidoran femelle qui a empoisonné Samson. Je n'avait pas d'antidote. De rage, j'ai pris une pierre et l'ai balancé de toutes mes forces sur cette sale bestiole venimeuse. - Je peux savoir ce que tu fais? A lancé alors une voix derrière moi. Ce n'était pas la voix de mon cousin. Je me suis retourné et me suis retrouvé face à face avec un homme de haute taille aux cheveux et aux yeux uniformément noirs, qui me regardait fixement avec un air de mécontentement. - J'entraîne mon pokémon, ai-je répondu en montrant Samson d'un signe de tête. Mais il est empoisonné. J'ai alors demandé à mon cousin d'aller me chercher un antidote; il est parti en courant tout en regardant l'homme d'un air inquiet. Celui-ci a repris: - Et c'est une raison pour frapper un pokémon avec une pierre? - L'avait qu'à pas empoisonner Samson. - Ce nidoran n'a fait que se défendre alors que tu l'attaquais. - Les pokémon sauvages ne sont là que pour qu'on leur casse la gueule, alors que ce soit un pokémon ou un humain qui le leur fait, quelle importance? Ils vont crever de toute manière. - Tu as vraiment une façon de penser stupide. Les pokémon ne sont pas à ton service. Je crois que je vais te montrer ce qu'est un bon dresseur, afin que ça te fasse une bonne leçon... - Très bien! Je relève le défi! Mais sachez que Samson est super fort, il va vous refaire votre sale face en moins de deux! L'homme a sorti une pokéball et l'a lancé; un grand rhinocorne en est sorti. Non, ce n'était pas un rhinocorne, car il marchait sur deux pattes. Un rhinoféros. C'était la première fois que j'en voyais un, car c'est super difficile à entraîner ces bestioles-là . Le dresseur qui était devant moi était loin d'être un rigolo. Mais je n'ai pas perdu courage et ai envoyé Samson, qui était pourtant toujours empoisonné. - Tu es vraiment idiot, a fait l'homme en riant. Tu es totalement désavantagé, tu n'as aucune chance de gagner, mais tu refuses d'abandonner! Tu es le plus grand idiot que j'ai jamais vu! Cependant, j'accepterais ta stupidité si tu n'étais qu'un gosse ignorant et innocent; or, c'est loin d'être le cas, parce que tu es méchant. Et tu vas payer pour cela. RHINOFEROS! Le gros monstre de pierre s'est élancé vers Samson. Il était plus rapide qu'il n'en avait l'air. Il a levé une patte antérieure et a frappé mon roucool, qui s'est écrasé lamentablement au sol, les os brisés. Le pokémon était mort, ça aurait pu s'en arrêter là. Sauf que le rhinoféros n'a pas arrêté son geste; son poing m'a alors touché à l'épaule et une douleur atroce a traversé tout mon corps comme une décharge électrique. Je me suis écroulé en hurlant. L'homme a rappelé son pokémon, puis s'est approché de moi: - Je n'ai aucune pitié pour les gens méchants ou cruels avec les pokémon. Pas même avec les gamins comme toi. Tu viens de le payer de ta vie. Adieu, jeune imbécile. Et il est parti. Et moi, je suis resté par terre, avec l'impression d'avoir tout mon squelette en miettes. Je n'arrivais plus à bouger, même pas un doigt; le monstrueux pokémon avait dû me briser la colonne vertébrale. Le plus étrange était que je ne ressentais plus rien. J'arrivais cependant à apercevoir le corps sans vie de Samson, le cou brisé, les ailes tordues, le bec planté dans le sol. Un nuage blanc a commencé à m'envelopper; je n'entendait plus rien, ne voyais plus rien, ne sentais plus rien. Et, en ce jour du 17 juin, je suis mort. |
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Auteur | Message |
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Neowstix
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| | | | white shewolf
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| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Sam 10 Mai 2014 - 12:09 | |
| Nouveau chapitre !! bon, par contre, j'ai toujours pas écrit la suite, j'ai d'autres choses en tête, si bien que même quand j'essaye d'écrire, je ne fais rien de bien. j'espère que mon envie reviendra, parce que ça m'énerve pas mal d'avoir fait tout cela pour m'arrêter maintenant. je râle contre moi même, mais rien n'y fait. quelqu'un aurait-il une solution pour que je retrouve ma motivation
Chapitre 25
Carmin-sur-mer est un ancien port de pêche. Cependant, la pollution rejetée par la capitale ayant fait fuir les poissons, la ville, privée de son gagne-pain, a alors connu une grande crise qui a duré jusqu'à ce qu'un navire mal en point arrive au port qui était, depuis le début de la crise, désespérément vide. Le capitaine du navire a indiqué à d'anciens marins ses soucis, et ces derniers ont décidé de le réparer, moyennant finance. Cela a été aisé, car la ville avait gardé ses installations portuaires et les marins, qui avaient perdu leur boulot, leur savoir-faire. Le navire a été réparé et a pu repartir quelques jours plus tard.
Carmin-sur-mer est devenu depuis ce jour le plus grand port de la région. Situé dans une baie, il est parfaitement protégé de la houle, du vent et des courants violents. Ce sont ceux-là même qui empêche Parmanie, située plus au sud ce qui n'oblige pas aux bateaux de faire un détour, d'être un bon port car ils auraient tôt fait d'envoyer les bateaux sur les récifs acérés ou des bancs de sable.
Paquebots de luxe, ferrys, navires de charge, pétroliers, voiliers de toutes tailles, yachts et même quelquefois caravelles, tous se retrouvent dans l'immense port de Carmin. Les cargaisons de marchandise sont directement livrées à Safrania grâce à des wagons tirés par des tauros et des galopa.
La forte utilisation du port a malheureusement provoqué une reprise de la pollution, ce qui a provoqué des invasions massives de tadmorv dont les corps tout gluants ont bouché les égouts. La ville a alors décidé de créer une brigade spécialement formée pour vaincre ces créatures dégoûtantes qui faisaient fuir les touristes à cause de leur odeur de déchets en tous genres.
Les fumées des navires ont également assombri les murs des bâtisses et des villas de bord de mer ainsi que le ciel, si bien que les touristes préfèrent à présent se rendre à Parmanie. Pour cela, ils s'arrêtent au petit port de Céladopole avant d'emprunter la piste cyclable à l'ouest de celle-ci pour y passer leurs vacances en grillant comme des poulets rôtis au soleil. Les bateaux auraient pu tout simplement amener directement ces gens à Parmanie, qui possède toujours son port malgré un accès difficile et quelque peu risqué, mais nan, c'est pas possible car, Céladopole, gérée en partie par la capitale, en a interdit l'utilisation. Depuis, il n'est plus qu'aujourd'hui un petit port de pêche sans prétention.
Certains disent que c'est à cause du danger, que si les touristes meurent, ils ne reviendront pas ; ça paraît logique mais je ne pense pas que ce soit le cas. En réalité, l'usage de la piste cyclable est payante, du coup la ville de Céladopole a tout intérêt à y faire passer le plus possible de gens. Mon impression s'est renforcée lorsqu'une agence de voyage, qui avait proposé à ses clients une navigation sans risque jusque Parmanie à l'aide de Lokhlass surfant, a été obligée de fermer boutique. Tout ça sous prétexte qu'elle n'avait pas respecté la loi de protection de ces créatures en voie de disparition ! Alors que le programme permettait de les élever et de recréer des individus à cette race très utile ! À Kanto, c'est la capitale qui gère tout. Nous autres, citoyens, nous n'avons plus qu'à obéir et à fermer notre gueule.
Cependant, se balader dans ce port n'est pas si désagréable, si l'on ignore l'énorme nuage gris foncé et puant qui se balade au gré du vent au-dessus de nos têtes. À peine arrivé qu'un pêcheur vêtu d'un débardeur à rayures, d'un short en jean troué et d'un chapeau à bords large s'est jeté sur nous:
- Tiens, des touristes ! nous dit-il avant de sortir de sa poche un paquet de clopes à moitié écrasé. Qu'est-ce tu fous là, gamin ? Y'a rien à voir ici. Juste des containers et de la saleté.
- J'ai entendu dire qu'il y avait un champion d'arène, répond tranquillement Nat en regardant le marin se bagarrer avec son paquet de clopes.
Le pêcheur arrive finalement à ouvrir, non sans mal, son paquet en carton ; il en retire un tube blanc dont il se fourre l'embout dans le bec avant de ranger son paquet à l'arrière de short et de farfouiller dans ses poches latérales que je devine trouées. Il en extrait un vieux briquet datant de la guerre de 52, le secoue avant d'essayer d'allumer sa clope, louchant pour essayer de cramer le bout de sa cigarette. Après quoi il range son briquet dans sa poche, prend une longue taffe et rejette un gros nuage de fumée bleutée qui me fait tousser et me fait monter les larmes aux yeux.
- L'champion ? Bien sûr qu'on a un champion. Bob qu'il s'appelle. J'te déconseille grandement de te foutre de son prénom, sinon quoi il y a de fortes chances pour qu'il te refasse la tronche. Pask'il est costaud, le Bob. L'a fait la guerre de 52, même qu'il était un grand soldat. Mais très dur ! J'étais pas dans son unité, mais paraît qu'il en faisait baver à ses hommes avant d'envoyer ses voltorbes exploser les lignes ennemies. Le souci, c'est qu'il n'a pas tourné la page, c't'e con, il continue à s'croire soldat malgré le fait que la guerre soit finie. On lui a accroché une médaille toute brillante à sa veste et on lui a gentiment montré la porte. Ça lui a pas plu du tout, il s'est mis à injurier tout le monde. On a tous cru qu'il était devenu complètement cinglé, malgré les apparences. En fait, je crois qu'il l'était depuis bien avant la guerre. Bah, on lui a remontré la porte, mais du coup on lui a retiré ses médailles. Quelle histoire. Mais je crois que j't'ennuie, hein, l'tiot ?
- Pas du tout, monsieur, répond très poliment Nat qui, pourtant, s'ennuyait à mourir(je l'avais vu étouffer deux bâillements pendant que le vieux racontait ses histoires). Où se trouve l'arène ?
- T'es con. Faut pas aller à l'arène. Le Bob, il va te faire trimer si tu perds. Tu ferais mieux de passer ton chemin et d'aller ailleurs. Toutes les autres villes doivent être mieux qu'ici. Ça grouille de gens pas nets dans le coin, surtout depuis quelques temps.
Nat fronce les sourcils. Des gens pas nets. Cela ne peut qu'être que des rockets !
- Qu'appelez vous des gens pas nets ?
Le pêcheur tire une nouvelle taffe, qu'il recrache par le nez; Nat se met à tousser alors le vieux chnoque agite les bras pour dissiper le nuage pestilentiel. Le vieux s'en rend compte, jette sa cigarette par terre et l'écrase de son pied chaussé d'un soulier de cuir au bout décousu.
- Désolé. Bah, je sais pas, des gens bizarres. Ils portent des casquettes noires. C'est peut être une mode de jeunes, ça, de porter des casquettes noires. Ce sont des casquettes de marque même, parce qu'elles portent toutes un gros R rouge sur le devant. Pis ils se baladent en groupes. On m'a dit que c'était les nouveaux membres de la BATPE.
- La bat... quoi?
- 'Tain gamin, faut sortir un peu de ton trou quelque fois ! La BATPE, c'est la Brigade Anti-Tadmorv pour la Protection de l'Environnement ! Ce sont des chasseurs de tadmorv, ces trucs tout gluant qui schlinguent la vieille poubelle, tu sais ?
- Je vois.
- Bah, maintenant, ils portent tous des casquettes avec des R dessus. Ce que je ne comprend pas, puisque BATPE, ça commence par un B, pas par un R ! On m'a dit que c'était un soucis d'impression, et qu'ils avaient reçu plein de casquettes avec un R marqué dessus au lieu d'un B. C'est fou c't'histoire, hein le môme ! Sont même pas capables de faire la différence entre un B et un R ces cons, ça m'fait bien rire. D'mon temps, ça se serait pas passé comme ça, crois moi, on leur aurait renvoyé dare dare, leur casquettes !
- Où se trouve l'arène, monsieur ?
- Tu m'emmerdes avec ton arène, gamin ! J'viens d'te dire que le Bob était dangereux !
Mais Nat ne bouge pas et se contente de fixer le vieux pêcheur avec détermination. C'est vrai qu'il commence à me les briser, avec ses histoires ! S'est pas rendu compte qu'on lui avait raconté des conneries, que ces types, c'étaient des rockets ? Y'a pas une minute à perdre. Faut qu'on les trouve et qu'on leur casse la tronche avant qu'ils commettent de nouveaux crimes. Et qu'ils me disent où se trouve mon corps, tant qu'à faire.
- Au sud, répond enfin le vieux. Derrière l'arbre. Le Bob, il est dur, j'te dis. Rien que pour accéder à son arène, il faut nager dans la mer. Comme ça, c'est plus facile pour t'électrocuter. L'est fou, mais l'est aussi malin, le vieux Bob. Bon courage, stupide môme. Tiens, pour la peine, je t'offre cette canne. Je ne m'en sers plus depuis des années, on ne pêche rien de plus que des inutiles magicarpes dans le coin. On peut même pas en faire en friture, de ces poiscailles, y'a plus d'arêtes que de chair là-dessus. Si ça peut te dissuader d'aller te faire tuer à l'arène.
Il nous tend un vieux bâton muni d'une simple ficelle au bout duquel est accroché un petit hameçon en métal rouillé. Pas étonnant qu'il n'attrape rien, s'il n'a que cela...
Sur ce, il nous laisse et s'en va en direction du port.
Nat décide de nous emmener au centre pokémon pour se reposer avant de faire nos recherches à propos de la team rocket. Il est bizarre d'ailleurs, ce centre : il est comme coupé en deux, avec une partie où l'on soigne les pokémon, comme d'habitude, mais également une autre, un peu plus loin sur la gauche, ressemblant comme deux gouttes d'eau à un pub, avec ce long comptoir haut contre lequel les gens posent leur grosse bedaine emplie d'alcool. La population qui fréquente le bar est essentiellement constituée de marins venus là pour se payer une bonne chope de bière mousseuse au bar. Ils sont pour la plupart accompagnés de leurs pokémon, qui sont en majorité de type eau et de type combat. Beaucoup comparent leurs muscles ou exhibent leurs tatouages. Et je parle des pokémon, pas des humains. Ça sent mauvais ici. Les odeurs d'huile de moteur, de carburant, de transpiration, de gens pas lavés depuis des semaines, de poisson pas frais et de friture se mélangent, donnant un résultat horrible pour mon fragile odorat de poké-souris. Je ne peux m'empêcher de me boucher le nez en le cachant de mes pattes. Marco, qui nous suit de près, regarde autour de lui vaguement intéressé par les gens, mais est surtout attiré comme une mouche par une grosse merde toute fraîche par une chope de bière abandonnée sur le bar. Il attend que Nat lui tourne le dos (sûr que notre dresseur n'aurait pas du tout aimé) pour s'en emparer et en avaler une énorme gorgée. Elle a l'air bonne, cette bière, parce qu'il en ingurgite une seconde, puis une troisième. Au final, il termine la chope jusqu'à ce qu'un cri l'interrompe. Quelqu'un semble pousser les gens agglutinés contre le bar. Ceux-ci se reculent en râlant, essayant de protéger du mieux qu'ils le peuvent leur choppe parfois pleine à ras bord ; certaines se renversent sur les chemises sales de leurs propriétaires, qui sont quelquefois trop soûls pour émettre la moindre protestation.
Au final, c'est un véritable colosse à l'air mal aimable qui se dresse devant nous. Pour un peu, il me ferait presque peur, ce type. Immense et large comme une armoire à glace, il a des muscles qui forment de véritables bosses, étirant le tissus de ses vêtements jusqu'à leur extrême limite, des poings gros comme des enclumes, une tête aux traits taillés à la serpe, un nez étrangement tordu comme s'il avait été cassé, des yeux profondément enfoncés dans leurs orbites sombres, des cheveux très courts sur les côtés de son crâne mais plus long sur le dessus, d'un blond parsemé de quelques épars cheveux gris. Son corps est couturé de cicatrices, dont deux particulièrement impressionnantes: l'un se situe au niveau de son cou et l'autre a découpé une ligne étrangement droite, allant du haut de son nez, passant par l'œil et allant jusqu'à son oreille dont il manque un bout. Son œil unique nous fixe de haut, le gauche, blanc comme la neige, étant certainement mort depuis le jour où cette cicatrice a été faite. Il semble contenir sa colère en voyant le voleur de chope. Un simple pokémon. Qui en voudrait à un simple pokémon ? Il allait certainement rire un bon coup, aussi monstrueux soit-il, pardonner au reptincel devant lui...avant d'aller casser la gueule de son propriétaire. C'était le scénario le plus plausible. Enfin, c'était celui que j'espérais, parce que je n'avais aucune envie de me battre aujourd'hui: le temps étant à la pluie, ma cicatrice sur mon ventre, bien qu'ayant disparu, me démangeait furieusement.
- Dis donc toi...
Sa voix est semblable au grondement de l'orage. Il contient sa colère, je la ressent comme un tempête sur le point d'éclater. L'électricité au fond de moi est étrangement excitée, j'ai même peur d'en faire usage involontairement. C'est certainement parce que j'ai peur. J'ai déjà remarqué que mon énergie réagit à mes émotions. C'est ma peur qui active mes sens. Et pourtant...J'ai comme l'impression que c'est davantage que cela.
- C'est ma chope que tu tiens.
Marco regarde l'homme, sans peur aucune dans les yeux. Il est fou, j'vous dis. Complètement cinglé. Il pourrait très bien la reposer sur le comptoir, la chope. Ou, au moins, baisser les yeux. Mais non. Ce con, il le regarde droit dans les yeux. Il commence même à faire jouer ses muscles et à montrer ses tatouages, comme les pokémon et les marins autour de nous. Veut-il essayer de faire comme eux pour tenter d'entrer dans le groupe ? Je pense que ce serait encore pire.
- T'as des beaux tatouages, mon gars...Et tu sais drôlement bien boire, pour un pokémon. Mais, c'est marrant...
- Marco?
C'est Nat, qui surgit essoufflé derrière nous en tenant ses pokéball contre lui. Paniqué, je n'avais même pas vu qu'il s'était absenté pour faire soigner nos compagnons. Notre minuscule dresseur se retrouve alors devant le colosse. Il est tellement grand le type que Nat est obligé de lever la tête et de se reculer pour regarder son visage.
- C'est toi son dresseur, gamin ? reprend le type, toujours menaçant. Ton pokémon m'a volé ma bière.
Nat a la trouille ; de la sueur dégouline de son front. Ça va, je me sens moins con d'avoir envie de pisser tellement j'ai peur. Mon cousin acquiesce doucement de la tête.
- Je suis désolé, je vais vous la rembourser !
Il fouille alors dans son porte-monnaie dont l'argent à l'intérieur tinte désagréablement à mes oreilles.
- Pas la peine. reprend le géant qui observe toujours Marco avec une drôle d'expression. Tu vas me rembourser autrement, gamin.
Nat relève la tête de sa bourse, sans comprendre. Comme j'ai l'esprit plus mûr - et plus mal tourné, Nat n'étant toujours qu'un éternel enfant - je pense avoir compris. Le type va abuser de lui. Faut que je me barre.
- Je vous demande pardon ? demande Nat. Que dois-je faire ?
Quel con, ce cousin. Il va te violer, alors prends tes cliques et tes claques et barre-toi en vitesse, merde ! C'est pas le moment de faire des politesses !
- Tu vas devoir te battre contre moi.
Silence dans la salle. Tout le monde nous fixe. Je pense aussi que personne n'a compris le sens utilisé de "se battre". Car s'il s'agit de disputer un match à mains nues, Nat n'a aucune chance. Mais si cela s'avère être un combat pokémon... Bah, Nat n'a aucune chance non plus, parce que mon instinct de pokémon - Marco ne le sentirait donc pas, ce sentiment d'urgence qui me prend face à une brute épaisse pareille ? - me dit de prendre mes pattes à mon cou et de me faufiler dans un petit trou et de ne plus en bouger, telle une souris - remarquez, c'est ce que je suis en fait.
- Eh, Bob, c'est qu'un gosse, fiche lui la paix ! s'exclame quelqu'un dans la salle.
La brute se retourne violemment.
- M'appelle pas comme ça, toi ! Tu sais très bien qui je suis, alors t'as intérêt à me montrer du respect ! Mon nom à moi, c'est Major, pigé ?
Costaud, qu'il avait dit le pêcheur, hein ? L'avait pas tort. Moi qui croyait que ce n'était que des racontars de vieux soûlard, son histoire s'avère vraie au final.
- J'vais juste lui refaire sa petite tronche de merdeux. Bon, pour ceux qui n'aiment pas le sang ni la violence, ils n'ont qu'à se cacher les yeux. Parce que ça va être une sacrée boucherie !
- Bob ! rugit alors une voix haut perchée.
C'est une petite femme replète qui surgit alors de derrière le comptoir, armée d'un rouleau à pâtisserie en bois qu'elle pointe de façon menaçante sur le colosse.
- Ne t'avise surtout pas de saloper le bar, sinon quoi c'est toi qui fera le ménage ! s'exclame t-elle en remuant sous le nez du géant le bout de son rouleau à pâtisserie.
- Attends, t'inquiète, je vais pas tout te dégueulasser....
- Je m'en moque ! Tu ne boxeras pas un mineur dans mon établissement ! Tu as déjà ton arène pour faire ça !
- Ok ok, je ne lui casserai pas la gueule ici, t'es contente ?
Je me retiens de rire à grand peine. On croirait un vieux couple en train de se chamailler, ces deux là. C'est même marrant qu'il perde toute sa colère face à une toute petite bonne femme comme ça...Sûr que ce doit être le rouleau à pâtisserie. Faut que Nat s'en dégote un, ça a l'air super pratique pour se débarrasser des loubards.
Le géant se calme, expire un bon coup d'haleine parfumée à la bière brune et se retourne vers sa victime.
- Ok gamin. Rendez-vous à l'arène, demain, et on disputera un match pokémon. Mais attention, t'as intérêt à te ramener, parce que sinon je te casse la figure en public, pigé?
Il tourne alors les talons et commence à se diriger vers la sortie du bar-centre pokémon, avant de stopper net et de claironner:
- Au fait, mon nom, c'est Major, et je suis le champion de la ville. Alors sache que même si tu essayes de fuir, je te retrouverai. Nous, les champions, nous avons nos réseaux.
Sur ce, il ouvre la porte du centre et la rejette derrière lui; la porte claque brutalement.
Marco et moi nous tournons vers Nat.
- Bon, bah, au moins, nous avons rendez vous avec le champion. fait-il simplement. |
| | | white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Lun 26 Mai 2014 - 21:16 | |
| Nouveau chapitre ! bonne lecture !
Chapitre 26
La guerre de 52. Aussi appelée la guerre J-K, autrement dit la guerre opposant Johto et Kanto, des régions voisines. Ça a été une terrible guerre, d'un côté comme de l'autre. L'origine du conflit, je ne m'en souviens pas trop, mais je crois qu'il s'agissait d'un intérêt commun pour le mont Argent qui, comme son nom l'indique, recèle une importante quantité de métaux précieux indispensables à l'économie. La région de Kanto se situe sur la côte orientale, la côte du soleil levant comme on dit. Son économie, essentiellement basée sur la pêche et le tourisme balnéaire à cette époque, commençait à subir une crise à cause de la pollution atmosphérique de par les nombreux véhicules et engins à moteur, et de l'eau de par les déchets rejetés par les gens. Les poissons ont fui, laissant le pays au bord du gouffre.
Le président de Kanto s'est du coup penché sur le cas du mont Argent, sombre pic toujours embrumé situé à l'ouest de la ligue pokémon représentant l'actuelle frontière entre les deux régions. Il a alors fait une demande d'exploitation à Johto, une demande que l'on dit correcte et qui aurait pu rapporter à tout le monde. Mais le seigneur de Johto a refusé, voyant là un moyen d'exporter une ressource que lui seul possédait. L'économie de Johto était beaucoup plus variée que celle de Kanto: la pêche et le tourisme balnéaire sur la côte occidentale et ses îles, l'agriculture avec ses vergers, son maraîchage et ses élevages bovins et ovins, les ressources en pierres précieuses ou en charbon au mont Creuset et à l'Antre noire, l'utilisation et l'étude des insectes de par ses nombreux parcs et forêts, l'exploitation en bois de par ses montagnes boisées... Johto était largement supérieure à Kanto dans ce domaine là.
Cependant, Kanto possédait la puissance de feu, grâce à ses entreprises industrielles d'armement, dont la plupart se situaient dans la capitale. À Céladopole le commerce, à Safrania l'industrie et la recherche scientifique. Le président de Johto déclara donc la guerre à son voisin, qui répondit en envoyant ses forces armées. Plusieurs villes, situées proches de la frontière, furent mis à feu et à sang. Bourg Palette, Jadielle, Argenta furent presque entièrement détruites. Encore aujourd'hui, on peut tomber sur des obus et des armes datant de cette sombre époque. Il nous est défendu d'y toucher. Il faut appeler les forces de l'ordre qui appellent la brigade spéciale qui se charge d'enlever en toute sécurité les bombes. De l'autre côté de la frontière, c'est Bourg geon, un petit bled perdu dans les forêts, et Ébenelle, la ville des dragons coincée dans les montagnes, qui furent en bonne partie détruites. Si nous, habitants de Kanto, avons été mis à l'abri au centre du pays afin de travailler dans les usines, nos voisins n'ont pas eu cette chance; beaucoup ont péri dans les bombardements. Il semblerait que les habitants d'Ébenelle avaient pour beaucoup survécu en se cachant dans les grottes présentes dans les montages alentours.
Finalement, au bout de 3 ans de conflits acharnés, ce fut Kanto qui remporta le combat suite à une armistice signée à la ligue pokémon. Kanto mit à mort le seigneur de Johto, et sa région, criblée de dettes, subit la plus grande crise de son histoire, tandis que nous pûmes nous relever grâce à l'exploitation du mont Argent et la vente d'armes à d'autres régions.
Johto n'est plus aujourd'hui qu'une région revenue non pas à l'âge de pierre mais presque. Les conditions de l'armistice lui avait ôté toute armée et toute industrie. Seuls restaient l'agriculture, les mines qui commençaient à s'épuiser, la pêche et le tourisme. Toutes ces activités cependant sont fortement, encore aujourd'hui, mis à mal par la pollution engendrée par les conflits tandis que Kanto est aujourd'hui la région la plus avancée du côté des nouvelles technologies. Cependant, malgré les efforts de la région pour effacer toutes traces de la guerre(qui donnent une bien mauvaise image pour une région se voulant être touristique), il demeure encore des choses qui nous rappellent cette sombre époque: des blessés de guerre, des soldats en mauvaise condition psychologique, des bombes n'ayant pas encore explosé et qui causent de temps à autres un ou deux morts, de la pollution, des terrains chaotiques mais qui ont tendance à voir leurs traits s'arrondir... Pour moi qui suis né juste après cette guerre, je ne peux oublier qu'il y a eu des conflits tout près de chez moi. Cette guerre s'est déroulée de 52 à 55. Nous sommes à présent en 69.
Connaissant cette histoire, je ne peux ignorer que notre adversaire du jour, le major Bob, sera un ennemi coriace. Il me semble faire partie des soldats qui sont devenus fous. Dommage qu'il ne se soit pas suicidé comme tant d'autres. J'ignore quels sont les pokémon qu'il utilise, mais je ne peux oublier le comportement étrange de mon énergie électrique : quelque chose me dit qu'il use des pokémon de mon type pour se défaire de ses adversaires. Il nous faut donc leur ennemis mortel: un type sol. Or, Carmin sur mer a l'avantage de posséder une petite mine. Il s'agit en réalité d'un souterrain utilisé aujourd'hui pour se rendre de Carmin à Argenta ou à Jadielle et il n'a pas été construit par des humains mais par des pokémon. Des taupiqueur, sorte de tête de concombre au nez similaire à une patate dépassant de terre d'une petite dizaine de centimètres. C'est donc là notre destination.
Après que le géant soit parti du centre, nous avons dû attendre que Nat se remette de ses émotions et que sa cervelle de moineau pas rapide se remette à fonctionner correctement. Là, alors qu'on s'attendait à pouvoir se reposer avant le dur combat du lendemain, il nous a tranquillement annoncé qu'on irait faire un tour à l'arène. Ce que nous faisons donc, à contrecœur.
Il fait à présent nuit noir dehors. La Lune se reflète en scintillantes petites étoiles sur la mer sans cesse agitée par la houle. L'éclairage public nous permet de nous déplacer dans la ville sans trop de soucis, mais mieux vaut rester prudent, car on peut facilement trébucher sur des obstacles variés : vieux filets abandonnés puant la mer, les algues et le poisson pourri, chaînes, cordes épaisses, clous de tailles diverses, cadavres de poissons plus ou moins décomposés... En gros, mieux vaut regarder le sol plutôt que ce qu'il y a devant soi. Remarquez, moi je m'en fous dans la mesure où je suis pelotonné, comme à mon habitude, dans la capuche de sweat de mon dresseur. Et ça vaut mieux, parce que ça pince drôlement, ce soir, surtout avec ce vent mordant nous venant tout droit de la mer.
Nous nous dirigeons vers l'est de la ville, suivant les panneaux indicateurs couvert du noir des fumées des embarcations que Nat est obligé de frotter pour pouvoir lire. Sortant la tête de la cachette, les oreilles au vent, j'observe les bateaux amarrés au port. Il y en a de toutes sortes: du petit voilier insignifiant au grand navire transportant des marchandises dans d'énormes containers empilés les uns sur les autres ; il y a même un gigantesque paquebot de luxe. Les gens semblent beaucoup s'y amuser, dans ce bateau, car mon ouïe parvient, malgré le vent qui produit un vrombissement continu, à déceler des percussions et la mélodie d'une chanson. Cependant, je me sens quelque peu mal à l'aise devant cet immense bateau. Comme s'il y avait là dedans quelque chose qui ne devrait pas exister. Un sorte de chaos.
Je sais. Il y a un human-born dans les parages. Je le sens. Je lève mon nez au ciel pour essayer de discerner une odeur particulière. Je ne sens rien d'étrange. Des effluves de cuisine provenant du bateau me parviennent, et cela me met l'eau à la bouche. Nous n'avons même pas mangé au centre, j'ai la dalle.
Non, je ne sens rien. Je ne vois rien. Marco, qui nous suit de son petit pas léger - fait étrange lorsqu'on voit sa taille - ne décèle rien d'anormal non plus. Il me demande même si je n'ai pas trop picolé lorsqu'on était au bar. Je lui tire la langue et me recache dans la capuche, les sens toujours en alerte.
Et, enfin, je perçois sa présence. Ce chaos inexplicable, il est tout près. Je relève la tête, regarde tout autour de moi. Et je le vois. Enfin, je dicerne plutôt son ombre dans la pénombre. Il se trouve dans les hautes herbes, sur la route un peu plus loin que la grotte. Je mordille l'oreille de Nat qui, par réflexe, me donne une baffe.
- Ethan ! Ça va pas la tête ?
Je tend la patte en direction de l'erreur de la nature. Nat le voit à son tour. Mais notre ennemi s'en rend compte, alors Marco se met à lui courir après tout en essayant de lui parler. Ils partent loin, très loin sur la route. Tellement loin que je ne parviens plus à ressentir ma sensation de malaise. Nat se met à courir pour rattraper notre compagnon. Enfin, je retrouve sa trace. Ils se tiennent tous deux immobiles, un peu plus loin sur la route. Notre adversaire est assis sur son énorme postérieur tandis que ses petits yeux salaces balayent l'horizon de droite à gauche comme pour trouver un échappatoire. Mais Marco ne le quitte pas de son regard noir.
- Je n'ai rien fait de mal, je n'ai rien fait de mal, je ne le ferai plus... dit le nouveau venu qui a un corps des plus étranges.
Je devine là un soporifik. Ce sont des créatures ayant une très mauvaise réputation : les mamans disent souvent à leurs enfants que s'ils ne dorment pas rapidement, elles enverront les soporifik les hypnotiser et leur manger leurs rêves. Ma mère m'a déjà dit cela ; j'ai fait mine de m'endormir, mais dès que j'ai entendu qu'elle s'installait dans le salon, j'ai ressorti ma console et ai fini par jouer toute la nuit. Et aucun soporifik n'a ramené sa sale tronche. Encore heureux pour lui, parce que s'il avait tenté de m'empêcher de finir mon jeu, je crois que je l'aurais buté grâce à la poêle que j'avais caché sous mon lit.
Et je dis bien "sale tronche" parce que c'est drôlement moche, ces bêtes là. Gros, au corps semblable à un oeuf, avec des pieds très plats, des bras humanoïdes, une toute petite tête, des yeux sans cesses plissés entouré de ronds ressemblant à s'y méprendre à des lunettes et des oreilles pointues. Et une trompe, très courte, mais une trompe quand même. Le pauvre n'a vraiment pas été gâté par la nature.
Je sors de la capuche de mon cousin, et, de but en blanc, je dis à l'horreur ambulante:
- T'étais un humain, pas vrai?
Mon interlocuteur ne semble pas savoir comment réagir. Ses doigts se mettent à s'agiter nerveusement tandis que sa trompe, apparemment très molles, se balance de droite à gauche. Il se met alors à hurler:
- Je n'ai rien fait de mal! Par pitié, ne me renvoyez pas là-bas!
- Où ça, là-bas?
Il se tait, complètement paniqué.
- Là où ils nous ont fait ça.
Marco ne peut s'empêcher de lui foutre une taloche avant de l'empoigner vivement. Je le remercie d'un signe de tête, parce qu'il commençait à m'énerver aussi, cet abruti.
- Parle, laideron! Qui t'as fait ça? Parce que je ne sais pas si t'as remarqué, mais nous sommes pareils! Nous avons été humains autrefois! Et nous nous sommes transformés en pokémon par je ne sais quel moyen. Alors si tu sais quelque chose, t'as intérêt à nous le dire, parce que sinon je te cramerai jusqu'à ce que tu nous dise ce qu'il t'est arrivé!
Pour finir son discours, il lui refout une taloche. Le traitement, bien qu'un peu barbare, semble avoir porté ses fruits : notre interlocuteur s'explique :
- Je ne sais pas grand chose, vous savez. J'étais scientifique, et un jour on m'a dit que j'allais avoir une promotion. Alors je suis allé dans le bureau du directeur, et là, trou noir. Je crois qu'on m'a assommé. Et je me suis réveillé sous cette forme, dans une cage, entouré par un véritable musée des horreurs.
Il se tait, ses yeux fous roulants dans ses orbites.
- Et ensuite ? demande Marco qui semble se rendre compte que le soporifik ne nous parlerait pas de ce fameux musée.
- j'ai réussi à utiliser mes pouvoir psychiques pour m'échapper, j'ai marché et je me suis caché dans ces herbes. Et puis, il y a quelques heures, j'ai ressenti quelque chose d'étrange. Comme si quelque chose n'allait pas, n'allait pas dans l'ordre des choses, qu'il n'était ni humain ni pokémon.
- Ce devait être nous. Une impression de chaos, c'est cela ? je lui demande.
- Oui. Un truc dans ce goût là. Mais ça m'a rappelé... là bas, alors je me suis caché. J'ai cru que c'était eux qui revenaient. Mais vous m'avez trouvé quand même.
- Tu vois Marco, je ne suis pas fou, il n'y a pas que moi qui ressent ce truc !
Marco crache au sol pour exprimer son dédain puis se tourne de nouveau vers le human-born.
- Tu sais pas où est ton corps ? Parce que nous, on cherche les nôtres. J'imagine que tu n'as pas très envie de rester éternellement sous cette forme, pas vrai ?
- Non, je l'ignore. Vous savez, je ne voulais pas rester dans cet endroit, c'était tellement monstrueux ! Vous n'avez pas idée. Alors j'ai cherché la sortie, je l'ai trouvé, et je suis simplement parti le plus loin possible. Mon corps humain était la dernière des priorités.
- C'était dans quelle ville ? demande alors Marco, qui, je pense, connaît déjà la réponse.
- À Safrania.
Safrania. Encore cette ville. Décidément, il s'y passe de bien drôles de choses. Faut vraiment qu'on y aille.
Après ces derniers mots, notre nouveau camarade refuse de parler plus longuement sur le sujet. Je me tourne vers Nat qui n'a rien compris de nos dialogues mais qui, je crois, imagine la situation, et lui fait un geste de la tête. Il acquiesce, sort une pokéball, et vise. Le soporifik se met alors à paniquer:
- Non ! Je ne veux pas être un pokémon de dresseur ! Je veux rester libre !
- Tu ne resteras pas libre longtemps, crois moi, répond Marco. Explique lui, souriceau.
- Arrête de me donner des ordres, dragoneau, j'suis pas ton larbin ! je réplique avant de raconter au nouveau le système de capture et de Lien.
Après quoi il se tait, regarde la ball, avant de hocher la tête.
- Tant que je peux dormir un peu...
- Tu seras en sécurité avec nous, lui dis-je pour le rassurer.
Alors Nat lance la ball, qui choppe dans un éclair de couleur rouge notre nouveau compagnon. Le Lien s'établit entre le dresseur et son pokémon, puis mon cousin range précautionneusement la ball dans sa poche en compagnie des autres.
- Il va falloir que je remanie un peu mon équipe, fait-il en comptant ses pokémon. Je crois qu'on est trop nombreux, voyons voir: Ethan, Marco, Kasumi, Agito, Hercule, Oskar, et maintenant... heu... le nouveau. J'en ai un en trop. Si jamais on me surprend avec autant de pokémon sur moi, je suis quitte pour une nuit en garde à vue pour ne pas avoir respecté la loi. Mieux vaudrait qu'on retourne au centre pokémon au plus vite.
Il fait demi-tour et nous le suivons, un peu fatigués par notre dure journée.
- Tu peux parler, fait alors Marco tandis que je soupire, t'as roupillé pendant deux jours à l'hosto, tu ne peux qu'être en pleine forme. Nous on bossait dur pendant ce temps-là.
- C'est fatiguant de dormir, je répond, de mauvaise humeur. Et c'est pas toi qui a été transpercé par une pointe de staross.
- C'est ta faute, t'avais qu'à esquiver, gamin.
- Gamin ? Mais t'as quel âge, pour tout le temps me prendre de haut comme ça ? Et pis c'était quoi ce truc avec la bière ? Qu'est-ce qui t'a prit de narguer le Bob comme ça ? Tu voulais qu'il te tue, c'est ça ?
- Tu comprendrais pas, souriceau. C'est entre lui et moi.
- Lui et toi ? Mais qui es-tu au juste ? Un soldat ?
- Ferme la. Je suis un reptincel. Le reste ne te regarde pas.
- T'as entendu ?
Nous stoppons net. Nat aussi a perçu un bruit, car il regarde dans la grotte que nous venons de traverser. On aurait dit un cri.
- On dirait que quelqu'un est attaqué dans ce trou, commente Marco en plissant les yeux, comme si cela suffirait pour voir à travers les murs.
- C'est certainement la team rocket qui agresse des gens ! je répond avant de me ruer dans la grotte.
Marco se met à me suivre, talonné de près par Nat. Nous descendons en toute hâte une antique échelle en métal glacial et rouillé. Marco ne s'embête même pas à descendre les échelons, il saute par le trou et atterrit au sol avec un bruit mat ; je finis par faire de même et lui tombe sur la tête, qu'il secoue pour se débarrasser de moi avec humeur. Nat ne tarde pas à nous rejoindre et jette un oeil à la situation.
Ce n'est même pas la team rocket ; c'est juste un vieillard attaqué par un taupiqueur dans une grande gigantesque. Un taupiqueur ? Non, il est trop bizarre pour être un taupiqueur. Il possède trois tête de concombre ; c'est un triopikeur. Et il menace le vieux tremblant devant lui. Vu la bosse qui surmonte une des têtes de la créature, je devine que le vieux, certainement bigleux vu son âge, lui a marché dessus. Pas étonnant qu'il soit en rogne.
- Je m'en occupe, fait Marco. Je n'en ai pas pour longtemps.
- Mauvaise idée, Marco, il m'a l'air costaud, ce bougre.
- Et alors ? Moi aussi je le suis. Je vais en faire de la chair à pâtée.
Comme pour souligner ces mots, il lève une patte et faire jouer ses griffes acérées sur lesquelles se réfléchit la faible lumière provenant des projecteurs fixés au plafond.
Il se rue alors sur son adversaire, ses armes en avant, comme pour le trancher ; mais le triopikeur s'enfuit dans le sol. Il disparaît, ne laissant de lui qu'un énorme trou dans le sol. Marco baisse les bras, ne sachant que faire. Puis il semble se dire que son ennemis a fui devant sa puissance, alors se détourne du trou et s'approche du vieillard assis par terre.
C'est alors qu'on entend un grondement provenant du sol. Toute la caverne se met à trembler. Serait-ce un tremblement de terre ? Je me plaque au sol et regarde Marco qui peine à maintenir son équilibre malgré sa queue qui lui sert de balancier.
Soudain, quelque chose jaillit du sol; Marco est éjecté et disparaît de mon champ de vision. Alors que la poussière commence à se dissiper, je reconnais l'auteur du séisme.
C'est le triopikeur. Qui a lancé une attaque tunnel. Ce qui ne veut dire qu'une chose.
Marco est mort.
|
| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Mar 27 Mai 2014 - 6:06 | |
| ...Wow.
Je trouve ça vraiment bien que tu construise et développe un background à ton histoire (la guerre aurait pu s’appeler la guerre K-J ruhuhu)
Et sinon pour Marco j'attends le prochain chapitre parce que je n'arrive pas à déterminer s'il est vraiment mort ou si c'est l'avis d'Ethan et que dans le prochain chapitre il réapparait "Guys, j'suis pas mort ! Hurray !"
Donc wait and see o: |
| | | white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Mar 27 Mai 2014 - 11:30 | |
| Tu me connais si bien, Silver... va falloir que je m'améliore pour te surprendre...
La suite ! Et un grand pas en avant dans l'histoire : le ferry (dont le nom m'échappe toujours, je sais jamais si c'est l'aquaria ou l'océane...) et le début de l'arène de carmin !
Chapitre 27
Je n'arrive pas à y croire. Marco, lui qui est si fort, qui a un caractère si exécrable, un tempérament de winner, vient de mourir à cause d'un stupide triple têtes de concombre. C'est vraiment trop con. Je peux pas... non, je ne peux pas croire qu'il soit mort.
Je me relève, fourbu, et cherche mon camarade des yeux; mais il y a trop de poussière, ça me fait pleurer. Je perçois alors quelque chose en moi. Le chaos.
Marco est vivant. Mais où ? Je ne tarde pas à le savoir :
- Va falloir plus que cela pour me tuer, espèce d'abruti de tête de bite !
Marco fond sur son adversaire et le découpe en rondelles, rapide comme l'éclair. Le sang de son adversaire l'éclabousse, ainsi que les murs de roche et le sol recouvert de caillasse. Lorsqu'il nous fait face, on dirait un véritable dieu de la guerre.
Mais comment a t-il pu survivre à une telle offensive ? Les attaques sols sont bigrement efficaces sur les pokémon feu ! Je ne tarde pas à en connaître la réponse : son corps est à présent doté d'ailes. Marco, face au danger menaçant, a évolué pour esquiver l'attaque mortelle du triopikeur.
- Alors souriceau, t'as eu les boules, pas vrai ? Tu t'inquiétais pour moi, hein ?
Sa voix est beaucoup plus grave à présent. Et sa corne, naguère unique, s'est dédoublée. Son corps est devenu plus clair, mais également plus gros. Il lui sera à présent plus compliqué de se déplacer partout avec nous.
- Tu parles, je crache ; C'est juste que s'il t'avait crevé, j'aurais été obligé de me battre contre lui. Et c'est beaucoup trop fatiguant.
- Ben voyons, paresseux, je vais te croire. T'étais en train de pleurnicher comme une fillette, avoue-le.
Nat lui bondit dessus et le serre dans ses bras ; lui aussi a eu peur. Mais certainement pas pour les mêmes raisons. Nat ne veut pas que nous mourrons, que ce soit Marco ou moi, parce qu'il nous sait humains. Si nous mourions, il aurait probablement l'impression de nous avoir tué. Il deviendrait de fait un meurtrier. Mais, pour moi, Marco, c'est une preuve que j'ai été autrefois humain, ce qui me donne un but dans ma vie : retrouver mon corps. C'est aussi, malgré nos fréquentes disputes, mon meilleur ami : quoi qu'on fasse, je crois que nous serons toujours liés par ce qui fait notre différences avec les autres pokémon, à savoir notre humanité. Nous formons une équipe.
Nat aide ensuite le vieil homme qui tente de se relever avec maladresse tandis que Marco exhibe ses ailes.
- Wouah, c'est la classe, fait-il. Je me demande si je peux voler.
- Eh, maintenant que tu es du type vol, je peux te griller !
- T'as pas intérêt, souriceau !
- J'ai surtout intérêt à te tuer en plein vol et du premier coup !
Marco souffle de la fumée par les naseaux d'un air menaçant. Je lui répond en émettant des étincelles de mes joues.
- Marco, Ethan, on y va ! nous appelle Nat avec un geste du bras nous invitant à le suivre.
Nous obéissons, tout en continuant de nous affronter du regard. Nous avons beau être amis, nous sommes également rivaux.
Avant de sortir de la grotte, notre dresseur parvient à attraper une nouvelle recrue, Caterpillar, un petit taupiqueur doté de la super attaque tunnel. Malheureusement pour lui, à peine arrivé au centre pokémon qu'il est stocké dans le pc. Nat ne compte pas l'utiliser pour vaincre le champion électrique. Il ajuste son équipe afin de ne pas dépasser la limite des six pokémon. Au final, sont toujours dans l'équipe Marco, Agito, Kasumi, Hercule, le human-born soporifik qui se présente sous le nom de Miroku, et moi. Un équipe équilibrée, avec un mental d'acier. Qu'ils viennent! Team rocket, champions d'arène ou ligue, nous les vaincrons tous autant qu'ils sont !
Après quoi, après cette longue journée, Nat commande une chambre et nous partons tous dormir.
Le lendemain, alors que nous nous préparons comme promis à en découdre avec le champion, une bien mauvaise nouvelle nous attend: le chemin qui mène à l'arène est bloqué par un arbre. Nat aurait pu nager dans la mer pour le contourner. Sauf que Nat ne sait pas nager. Pire, il en a une peur bleue.
- Il faut qu'on trouve le moyen de passer.
- Je t'avais dit qu'il fallait nager pour se rendre à l'arène, petit !
Nous nous retournons et nous retrouvons en face du vieux pêcheur équipé d'une nouvelle canne. Enflure. Sûr qu'il nous a donné sa vieille canne toute pourrie pour en avoir une nouvelle !
- Mais si tu ne sais pas nager, je crois que c'est ton jour de chance. Tu vois ce paquebot là bas ? C'est l'Océane, le bateau de croisière qui parcourt les mers du monde entier. Son capitaine est le maître de la capacité Coupe qui sert à se débarrasser des arbres de ce genre. Tu devrais grimper à bord et aller le voir. Et tu ne devrais pas traîner, parce qu'il ne va pas tarder à lever l'ancre.
Nat est décidé. Il se dirige droit vers le gigantesque bateau aux cheminées fumantes. Il semble y avoir beaucoup d'animation sur ce bateau d'ailleurs. Des gens sortent, entrent dans les cabines, des serveurs portant des plateaux parcourent au pas de course le pont...
- Et y'a des jolies filles en bikini, commente Miroku qui a réussi à sortir de sa ball tout seul.
Je sursaute et le regarde, avant de me tourner de nouveau vers le bateau.
- Où ça ?
- Près de la piscine, là où ça sent le chlore. Je suis certain qu'il y a là bas plein de gonzesses bien moulées en maillot de bain.
- T'es dégueulasse. On n'est pas venu pour ça.
- Tant mieux. J'en aurais plus pour moi. De toute manière, c'est pas de ton âge, gamin.
- C'est à se demander ce que tu étudiais, espèce de pervers.
- J'étudiais les sciences naturelles, nous dit-il fièrement en bombant le torse. J'étais spécialisé dans la génétique.
- T'essayais de créer la femme parfaite ? ricane Marco.
- Bah ! N'importe quoi. Vous ne comprendriez pas si je vous expliquais. J'ai un Qi bien supérieur au vôtre, alors vous devriez me respecter ! Je suis un génie !
- Ouais, bah, le génie, trouve nous un moyen de monter sur ce paquebot, ce sera déjà pas mal, répond Marco.
Miroku se tait et regarde autour de lui.
- Il faut un passeport pour entrer sur ce genre de bateau, tout le monde le sait, fait-il. Donc on ne peut pas monter à bord.
- Tu parles d'un génie.
Nous ne savons pas quoi faire. Au final, nous avons perdu tellement de temps à tourner autour du paquebot que le marin qui surveille l'entrée commence à nous trouver louche. Il finit par nous dire d'aller jouer plus loin. Nat, jouant au gamin innocent, s'excuse et s'en va, mais je ne pense pas que le marin ai cru son histoire. Difficile de paraître faible et innocent quand on se balade avec un gigantesque dracaufeu derrière soi. Nous finissons par nous rendre au centre pokémon, la mort dans l'âme.
Là, nous assistons à des préparatifs des plus étranges. L'infirmière donnait des ordres à ses fidèles leveinards qui courraient en tous sens, apportant du matériel varié sur un tas qui ne cessait de grossir.
- Le capitaine est malade ? Mais je lui avait donné un médicament hier, son mal n'est pas passé ? D'accord, j'arrive tout de suite.
Nat s'approche alors du tas, faisant mine d'observer le va et vient des pokémon médecins, avant de s'en éloigner innocemment. J'ai tout vu. Il a réussi à subtiliser une blouse blanche, ainsi qu'une coiffe. J'ai compris.
Nous retournons le plus vite possible au bateau et nous présentons devant le marin, Nat déguisé en infirmier. Mais celui ci semble reconnaître notre dresseur; je crois que c'est de ma faute. Si Miroku et Marco ont accepté de rentrer dans leur ball, ce n'est pas mon cas. Je suis pourtant caché, mais je crois que le marin, un type plus large que haut et aux bras musculeux, a décelé ma présence.
Miroku sort alors de sa ball et entreprend d'hypnotiser l'homme dont les paupières se font lourdes, lourdes... si bien qu'il s'endort debout... et tombe dans la mer. Oups. Bon, on n'a pas le temps de s'en formaliser ; nous grimpons à bord du navire et tâchons de trouver le capitaine le plus vite possible. Toujours déguisé en infirmier, Nat passe quasiment inaperçu. Il est bien connu que les riches ne regardent jamais les sous fifres. D'ailleurs, pour une raison qui m'échappe, les passagers du bateau semblent tous avoir la tête occupée par mille et une pensées. C'est comme si on était une sorte de spectre. En tout cas, il n'y a pas trace de casquettes noires, ce qui me rassure. Où que soit la team rocket, elle n'est pas ici. À côté de cela, il aurait été facile d'éliminer tous les rockets s'ils s'étaient trouvé là : il n'y aurait eu qu'à faire couler le bateau.
Notre avancée est plutôt compliquée au final. Outre le fait qu'il faut carrément surveiller à chaque instant Miroku qui a la fâcheuse manie de disparaître dès qu'il voit une jolie femme, le bateau est gigantesque si bien qu'on se perd et qu'on tourne plusieurs fois de suite en rond.
- Pouvaient pas mettre un plan sur leur putain de bateau ? grogne Marco qui a fini lui aussi par sortir de sa ball.
De toute manière, personne ici ne s'en formalise. Mieux, plein de passagers sont des dresseurs: il n'est pas rare d'en voir s'affronter dans les cabines.
Mais qu'est-ce qu'il y a comme monde sur ce bateau, c'est pas croyable ! Dorment-ils vraiment tous ici ? Entre les vieux croulants, les jeunes hommes et femmes dans la force de l'âge, les enfants braillards, les serveurs toujours pressés et les marins effectuant dix mille tâches qui me paraissent toujours obscures, il est difficile de circuler.
Cependant, malgré la foule, nous finissons par discerner un vieux camarade :
- Nat ! Mais qu'est-ce que tu fous ici ? C'est pour les riches, les croisières, normalement ! À moins que tu aies vendu ta baraque et ta mère, je ne pense pas que tu aies les moyens d'entrer ici.
Bam! Nouvel uppercut de la part de mon dresseur qui semble s'améliorer à chaque fois qu'il rencontre Joey ; s'il continue à ce rythme, c'est champion de boxe qu'il va devenir, pas de pokémon !
Nouveau combat, nouvelle défaite de Joey, nouvelle victoire pour nous ; le combat n'a rien eu de passionnant. Joey est si nul ! Mais il nous explique pourquoi : son truc à lui, c'est de capturer les pokémon ; il n'aime pas les entraîner. Méthode de fainéant donc. Cependant, il remonte dans mon estime lorsqu'il nous indique la porte de la cabine du capitaine avant de s'en aller en nous traitant de nullard.
Suivant son conseil, nous nous rendons dans la cabine du capitaine. Il règne ici une horrible odeur organique. Pas étonnant : le pauvre vieux vomit ses tripes dans la corbeille à papier ; ça peut sentir mauvais en effet !
- Vous êtes le médecin ? il nous demande, le visage étrangement vert. C'est pas trop tôt !
- Non, je... commence Nat.
- Venez ici et massez moi le dos. Votre truc que vous m'avez donné hier n'a vraiment pas marché ! Vous avez intérêt à ce que ça fonctionne, cette fois, sinon quoi je vous "Coupe" la tête ! Comme ça vous arrêterez de vendre à des pauvres types comme moi des médicaments inefficaces !
Nat n'a pas le choix : il s'approche du vieux qui enlève sa chemise et lui masse le dos maigre et osseux. Il sort également Kasumi afin de parfumer la pièce : n'importe qui se sentirait mal en sentant pareille puanteur. D'ailleurs, Nat a le teint légèrement verdâtre.
- Vous devriez prendre une infusion si vous vous sentez mal, lui dit-il. Ça fonctionne très bien chez ma mère.
- Des infusions ? Je n'y avais pas pensé. Mais c'est le mal de mer que j'ai, pas une grippe intestinale. C'est paradoxal, hein, d'avoir le mal de mer alors que je suis capitaine ! Je n'ai pourtant jamais été malade auparavant. Ça m'a pris le jour où je suis arrivé ici, bizarre, non ?
Quelques instants plus tard, il semble se sentir mieux. Son visage commence à perdre sa teinte verdâtre qu'il avait lorsque nous sommes arrivés. Il pousse bientôt un soupir de soulagement.
- Ah, ça va mieux ! Merci mon p'tit. Comme quoi ce ne sont pas toujours les médicaments qui sont les plus efficaces! Combien te dois-je ?
- Je suis désolé mais... je ne suis pas infirmier en réalité.
- Comme si je ne l'avais pas remarqué ! Depuis quand les infirmiers se baladent-il avec des pokémon ? Je le savais depuis le début. Pourquoi es-tu là, gamin ?
- Pour la capacité Coupe. Le champion local m'a défié en duel, et le combat a lieu aujourd'hui. Sauf qu'un arbre bloque le chemin et je... je ne sais pas nager.
- Je vois... C'est d'accord, je vais te donner la CS Coupe. J'espère que tu en feras bon usage. Je ne me sens pas assez bien pour t'en faire une démonstration, alors tu devras te débrouiller seul. Tu devrais l'apprendre à un pokémon plante, comme à cet ortide par exemple !
Nat acquiesce, prend la capacité en remerciant le vieil homme, et nous partons.
- C'est bon, nous allons pouvoir partir de cette horrible ville ! Dépêche toi de quitter le navire, gamin, ou dieu seul sait où tu te retrouveras !
Nous suivons le conseil du vieil homme. Bientôt, nous nous retrouvons sur le ponton sur lequel l'infirmière essaye de réveiller le marin que nous avons fait tomber à la mer. Nat se débarrasse avec empressement de sa blouse et de sa coiffe de médecin en les jetant à la mer, puis nous tâchons de nous faire tout petits et de quitter le plancher avant que le marin ne se réveille et ne nous reconnaisse.
Après un rapide saut au centre pokémon, nous nous rendons à l'arène. Nat sert fortement dans sa main une de ses pokéball. À l'odeur, je reconnais celle d'Hercule. Mais pourquoi Hercule ? Il n'est pas du type sol, que je sache ! Si sa force était incroyable au début de notre aventure, le niveau de nos adversaires l'avait rattrapé. Je le voyais mal faire le poids face à un champion d'arène. Et encore moins face au Major. Kasumi était également bien loin de nous être utile. Marco encore moins, vu sa récente faiblesse à l'électricité. Agito ? À oublier, vu sa faible défense spéciale. Il est rapide, mais s'il tombe sur quelqu'un de plus rapide que lui - ce qui est la spécialité des types électriques - c'en sera fini de lui. Reste Miroku, mais il est bien loin d'avoir le niveau. Dans un sens, je comprend la décision de Nat, bien que je sente franchement mal le combat.
Nous arrivons enfin devant l'arbre qui bloque le chemin.
- Kasumi, à toi de jouer ! s'écrie Nat en faisant jaillir de sa ball l'oignon sombre.
Celui ci se sert de ses feuilles tranchantes comme des sabres pour abattre l'arbre. La voie est libre; nous continuons notre chemin. Enfin, nous arrivons devant l'arène. Celle-ci est, à l'instar de toutes les autres bâtisses de la ville, recouverte d'une couche noire.
Nous entrons.
L'ambiance à l'intérieur du bâtiment est étouffante pour moi. Et je dis bien pour moi, car Nat ne semble pas affecté par la pression qui s'exerce sur moi. Tant de puissance coule en ce lieu ! Tellement que je peine à garder mon énergie électrique au fond de moi.
Nat fait sortir Hercule qui sautille sur place pour se détendre avant de remuer ses oreilles et de montrer ses cornes enduites de poison, provoquant ainsi les dresseurs du lieu. Ceux-ci nous regardent de travers, avant de nous défier.
Je dois dire qu'Hercule ne s'en sort pas si mal, se défaisant de ses adversaires à coup de corne bien placés ou de coups de pieds. Mais je doute qu'on aille loin avec cette technique car Nat ne fait qu'exploiter la force brute de notre compagnon qui, un peu lent, s'est pris quelques décharges. Ok, elles ne lui ont presque rien fait, mais ce n'était que de l'échauffement. Le combat à venir sera bien pire.
- Ainsi donc tu es venu, gamin ! rugit une voix.
Je ne sais pas pourquoi il crie tout le temps, ce type; serait-il sourd ? Parce que, franchement, il n'y a pas lieu de crier dans une salle aussi petite.
Nat ne répond rien et se contente de faire face à son adversaire, droit comme un i. J'ai l'impression qu'il se met, certainement involontairement, au garde à vous. À quoi joue t-il ?
- Putain, t'as du cran, conçoit le colosse, ses bras massifs croisés contre sa poitrine, un putain de cran, ouais ! Mais c'est pas pour ça que tu vas gagner contre moi. Parce que ton pokémon, là, il fera pas le poids contre moi ! Alors je vais te laisser une nouvelle chance de partir avec les honneurs. Ou, plutôt, de partir sans que je te refasse le nez, ce qui, dans un sens m'attristerait profondément. Tu vois les poubelles dans la salle ? Y'a deux boutons secrets sur lesquels il faut que t'appuies pour débloquer les portes et ainsi me combattre.
Ok, ça n'a pas l'air trop dur, ça. Je m'attendais à pire.
- Cependant ! reprend Major en levant l'index.
Ah, j'rausi dû m'en douter qu'il y aurait un hic. Je crains le pire.
- Il y a des boutons dans toutes les poubelles. Et si tu appuies sur un mauvais, bam, tu te reçois une décharge. Plus ou moins forte, ça dépend de comment ils sont réglés ; autant dire que certains vont faire l'effet d'un pichenette, tandis que d'autres vont te griller sur place.
Sadique ! Tu fais tout pour qu'on ne s'affronte pas, hein ? Espèce de lâche !
- C'est pas drôle, comme jeu ? Tu vas voir comment ton coeur va se mettre à battre dans ta poitrine lorsque tu vas presser ces boutons après avoir largué toute cette merde que contient les poubelles ! Alors, gamin, tu relèves le défi ?
Oh, y'a pas de mal à partir maintenant, hein. On s'en va, on reviendra quand vous aurez pris votre retraite...
- Évidemment, répond sans hésiter Nat Pour qui me prenez-vous ? Je vais trouver dans ces poubelles les boutons qui ouvrirons cette porte, et après on se battra ! Et je vous vaincrai, Major Bob !
- Bien. Bonne chance !
Le colosse s'en va dans l'arrière salle, prenant bien soin de fermer la porte blindée derrière lui.
On ne peut plus s'enfuir. On va devoir fouiller dans les poubelles. Tout d'un coup, ces petits tas d'ordures ne semblent être plus que des pièges mortels.
- On y va, Ethan. Trouvons le bouton. On commence par celle-ci.
Ho, j'ai peur.
Nat s'avance vers la poubelle en métal d'un pas décidé, fouille un instant dedans - beurk, à mains nues en plus.
- J'ai trouvé un bouton. Viens Ethan.
Quoi ?
Je m'approche, à petits pas lents. Que va t il me demander de faire de crétin, ce con ? Il m'attrape et me met dans la poubelle.
- Tu es un pokémon électrique, Ethan. Peut être peux tu sentir si le bouton est électrifié.
Ok, j'ai pigé. Je me concentre alors ; mon électricité semble assez calme. En tout cas, elle ne s'emballe pas. Je lève le pouce.
- Ok.
Nat presse le bouton. Pendant un instant qui nous paraît être une éternité, nous attendons.
Soudain, Nat sursaute, mais s'en remet aussitôt.
- J'avais raison, fait-il. Il n'était pas électrifié, ce bouton. Pas trop en tout cas. Ethan, je compte sur toi pour la suite !
Aussitôt dit, aussitôt fait : je me colle à toutes les poubelles pour savoir lesquelles détiennent un piège mortel. Quelques unes semblent émettre une décharge extrêmement forte ; mon électricité s'emballe et j'ai du mal à la contenir, alors j'éloigne Nat vers un autre container. Dès que j'en trouve une qui n'émet qu'une faible énergie, je lui fais un signe et il se met à fouiller.
Un moment, quand Nat appuie sur un bouton, nous entendons un déclic provenant de la porte. Eurêka, un des verrous est levé ! Nous regardons alors autour de la poubelle que nous venons de fouiller. Mais je ne fais pas assez attention. Alors que je fais signe à Nat que l'une d'entre elles est sans danger, mon énergie se met à s'exciter comme jamais.
Je n'ai pas le temps d'arrêter Nat ; celui-ci presse l'interrupteur.
Un éclair ; une odeur de chair et de plastique brûlés ; un choc violent ; et c'est le silence.
J'ai été éjecté sur quelques mètres, sans même m'en apercevoir. Je me relève avec difficulté. L'une de mes pattes me fait un mal de chien. J'ouvre les yeux que j'avais fermé, aveuglé par l'éclair, et remarque mon cousin allongé sur le dos, les membres formant des angles étranges; on dirait un pantin désarticulé. Alarmé, je m'approche de lui.
Son cœur ne bat plus.
|
| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Mar 27 Mai 2014 - 18:25 | |
| C'est parce que je suis l'un de tes plus vieux lecteurs Plus sérieusement, pour moi, si la "présumée" mort d'un poké n'est pas écrite dans le chapitre et qu'il y a du suspens dessus, c'est qu'il y a de grande chance qu'il y ait un deus ex machina au chapitre suivant. Mais tu m'as vraiment surpris hein, je m'attendais à ce qu'il survive à l'attaque à moitié mort mais, lol nope, Charizard please. *\o/* *\o La suite ! o/* *\o/* (et une nouvelle BD *sbaff*) Et je vais appeler les services sociaux aussi pour maltraitance envers Ethan :p |
| | | white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Ven 30 Mai 2014 - 18:44 | |
| Yeah ! pour fêter le week end, nouveau chapitre !
Chapitre 28
- NAT ! je hurle, en proie à une terrible crise de panique. Nat ! Bordel ! Réveille toi, fais pas le con !
Mais mon cousin demeure immobile. J'use de toutes mes forces pour le secouer, mais rien à faire. J'ai tué mon dresseur. Non. J'ai tué mon cousin. Et c'est ma faute : si j'avais fait plus attention, au lieu de me laisser porter par cette vague d'euphorie qui m'avait submergée lors de ma découverte du premier interrupteur, on n'en serait pas là. Nat serait en vie. La porte serait ouverte. Peut être même qu'on aurait vaincu cet enfoiré de major, qu'on lui aurait botté son gros cul ou foutu le nez dans la merde pour nous avoir traité comme des moins que rien. Et on s'en retournerait au centre pokémon, tout heureux d'avoir battu un nouveau champion, ce qui nous rapprochait de la ligue. Et de la gloire. Et de l'argent.
Au lieu de cela, Nat est allongé sur le sol en une position grotesque, les yeux clos et la poitrine immobile. Mort.
On ne dit jamais ce qu'il arrive aux pokémon qui perdent leur dresseur. Est-ce qu'ils sont abattus parce qu'ils n'ont plus de maître et qu'ils ne peuvent plus retourner dans la nature ? Est-ce que le vainqueur du combat les remporte et les fait trimer comme des esclaves ? Est-ce qu'ils sont envoyés en un autre endroit où ils seront vendus ? J'en sais rien. Mais je ne me laisserai pas faire ; plutôt mourir. Nat est mon seul dresseur. Et il le restera, je le jure sur le lien qui nous unit !
Le lien qui nous unit... il est toujours là. Il aurait pourtant dû exploser, de la même façon que lorsque mon roucool est mort... Mais je ne me rappelle pas de cette sensation, cette sensation que ton coeur vient d'exploser en morceaux, comme si tu perdais une partie de toi-même. Non, je ne l'ai pas ressentie. Ce qui veut dire une chose.
Nat est en vie.
- Ha Ha ! rugit une voix grésillante.
Je lève la tête en suivant la provenance du bruit et remarque la présence d'un haut parleur situé à côté d'une caméra dont la diode rouge prouve son fonctionnement.
- Ainsi donc, il est mort, ce sale gosse ! Trahi par son pokémon ! Quelle blague ! L'était vraiment nul, ce gamin ! Même pas capable de dresser convenablement ses pokémon ! Bon, plus qu'à se débarrasser du corps. C'est chiant, j'ai pas envie de remplir de la paperasse...
Major se tait un instant avant de reprendre.
- Je sais ! On va le jeter dans la mer. Ça nourrira les poissons et les tadmorvs. De toute manière, y'a des tas de gamins qui disparaissent sur les routes, tous les jours, toute l'année ! C'est con pour le pays, ça va faire un consommateur de poké ball en moins. Mais bon, un de perdu, dix de retrouvés, comme on dit. Débarrassez moi du corps !
De trappes situées au plafond surgissent alors des pokémon électriques : des sortes de pokéball - des voltorbes - grésillants, des boules grises munies d'aimants que j'identifie comme étant des magnétis, et même un truc ressemblant fort à un... non, c'en est un.
Un raichu. L'évolution ultime du pikachu. Il est monstrueux. Déjà, il est grand, il doit me dépasser d'un cinquantaine de centimètres, et large d'épaules. Son corps est couturé de balafres en tous genres. On dirait le major, mais en pokémon. Sûr qu'il doit faire de la muscu, celui là ! Ses pattes de derrière sont puissantes, ce qui lui permet de se déplacer non pas en marchant, mais en sautant. Et d'être plus rapide que moi, qui plus est. Mais ses pattes de devant, au contraire des postérieures, semblent atrophiées ; elles sont même plus petites que les miennes. Mais le côté le plus dangereux de la créature est ce qu'il a derrière lui. Non pas son cul - quoique, peut être a t-il appris à émettre des pets électriques, qu'est-ce que j'en sais - mais sa queue, longue, souples, et se finissant par une sorte de hache qui fouette sans cesse l'air. Et comme pour rajouter encore un côté dangereux à cette créature déjà redoutable, son énergie est chargée au maximum, prête à exploser. Ce truc est une arme de destruction massive à lui tout seul.
Mon adversaire s'approche de Nat. Pour un peu, on aurait pu croire un bandit dans un vieux western, avec une démarche lourde accompagnée d'un cliquetis régulier d'éperons et de boucles, le son nasillant des harmonicas, le vent chaud et sec empli de sable s'infiltrant dans les vêtements, les cheveux, les yeux. J'aurais pu sentir cela. Malheureusement, je n'ai ni cheveux, ni vêtements. Nu comme un ver, minuscule comme une fourmi, avec une énergie instable soit éteinte, soit prête à exploser, je suis face à un adversaire deux fois plus grand que moi et au moins trois fois plus large. Malgré la trouille qui me prend, je le regarde droit dans les yeux avant de dire :
- Si tu touches à mon dresseur, je t'éclate la gueule et ton sang éclaboussera les murs.
Je crois que j'aurais pu être plus menaçant si ma voix n'était pas partie dans les aigus. D'ailleurs, c'est à peine si le raichu m'accorde un regard : il attrape le pied de Nat et commence à le traîner sur le sol. Il doit vraiment avoir une force monstrueuse, ce raichu, pour pouvoir tirer derrière lui un humain, même aussi chétif que Nat. Peut être qu'il se dope aux stéroïdes ou à d'autres substances illicites genre carbone ou calcium...
Toujours est-il que je ne laisserai pas mon cousin, même mort, disparaître au fond de la mer - ou dans l'estomac d'un magicarpe. Je cours sur mes minuscules pattes, contourne mon adversaire et me plante devant lui, faisant jaillir des étincelles de mes joues pour paraître menaçant.
- Lâche mon dresseur.
Le raichu me considère un instant. Avant de faire sauter d'une seule décharge parfaitement maîtrisée la poubelle située à à peine un mètre de moi. Les boules.
- Dégage, morpion. T'es un type électrique. Si t'es doué, le chef te gardera avec lui. Enfin, comme larbin, ou comme souffre douleur personnel. Tu verras, ce sera une chouette vie pour un minable comme toi.
- Tu étais comme moi il y a quelques années, je me trompe ?
- Quelques ? Major n'a jamais voulu s’embarrasser d'un inutile pikachu qui crève au premier coup, gamin. Dès qu'il m'a capturé, il m'a forcé à évoluer. Ça a été horrible. Quand ça s'est terminé, quand mon corps a cessé de me donner l'impression de s'étirer en tous sens, j'étais complètement crevé. J'avais l'impression d'être passé dans une machine à laver en plein cycle d'essorage, tu sais, quand la machine tourne tellement vite que tu te demandes des trucs du genre "j'espère que le tambour est bien accroché, sinon quoi la cuisine va vraiment être en un sale état". Pis quand ça s'est fini, j'ai vu le monde autrement; je me sentais fort, prêt à en découdre avec tout le monde. Major avait les moyens d'acheter une pierre foudre. Ton dresseur... il n'en aurait jamais eu les moyens, tu sais. Alors tu serais resté toute ta vie un minable pikachu sans pouvoir. C'est ça que tu veux ?
Ses paroles me vont droit au coeur qui se met à battre à toute vitesse. Je suis furieux. Furieux de ce qu'on lui a fait, de ce que le major lui a forcé à faire. Et c'est sans peur à présent que je m'exprime à lui :
- Il t'avait demandé si tu voulais évoluer, ton major ducon ? Nan, il te l'a imposé ! Nat ne m'a jamais imposé quoi que ce soit ! Il s'est toujours adapté aux choix de ses pokémon. Ton connard de dresseur, tout ce qu'il voulait, c'était un gentil soldat sous ses ordres, rien de plus qu'un larbin !
- Je suis son arme, et sa meilleure ! Nous avons survécu à la guerre parce que nous étions ensemble, c'est grâce à lui que je suis devenu si fort, que je suis respecté et craint !
- Et ça te plaît ? D'être craint ? Tu ne crois pas que tu aurais été plus heureux si tu été resté dans la nature, si tu avais eu une famille ? Si tu étais resté un simple pikachu ? Dans la nature, les pokémon n'ont pas besoin de se battre, de se blesser, d'obéir à qui que ce soit, pour être heureux.
Mon adversaire - qui n'en est, au final, pas vraiment un - ne sait pas quoi dire. Il lâche le pied de mon dresseur qui retombe lourdement par terre et semble réfléchir, les sourcils froncés.
- Putain ! Mais qu'est-ce que tu fous ! Je t'ai demandé de le balancer à la mer ! s'insurge Major qui est certainement en train de gesticuler et d'agiter les poings dans toutes les directions pour exprimer sa frustration de ne pas être - pour une fois - obéit. Ça lui fera les pieds, à cet enfoiré.
Mais raichu n'obéit pas et se contente de me faire face.
- Tu m'ennuies, l'asticot. fait-il enfin. Mais tu as raison. Pour une fois, je ne vais pas écouter mon dresseur. Il voulait te garder pour lui, mais moi je vais te tuer tout de suite.
- Je ne vois pas ce que j'ai fait pour mériter ça !
Ben oui, quoi ! Il pourrait simplement dire que j'ai tort et passer son chemin, sans pour autant me tuer ! Espèce de barbare sanguinaire !
- Ce que tu dis est totalement hérétique, continue t-il en me fixant de ses yeux froids et durs comme de la glace.
- Pardon ?
- On ne doit jamais, au grand jamais, dénigrer son dresseur. C'est contraire à la loi. C'est contraire au Lien. Une fois qu'un humain t'a attrapé, tu es sous ses ordres, et tu dois lui obéir, quelles que soient les circonstances.
- Alors, s'il te demandais de te jeter du haut d'un pont, tu obéirais ?
- Oui. Parce qu'il me l'aurait ordonné.
- Donc ça ne te fait rien d'être pour lui un simple outil ?
- Major me pleurerait si je venais à mourir. Il tient à moi, parce que je suis sa meilleure arme !
- Dis plutôt que tu es le seul. Ou qu'il n'a pas pu avoir autre chose.
- C'est faux !
- Je sais que j'ai raison ! Le jour où il trouvera plus fort que toi, il te remplacera sans aucun état d'âme !
- Tu mens ! Tu ne le connais pas !
- Et tu n'es pas le plus fort pokémon électrique au monde ! Tôt ou tard, le Major te remplacera et te jettera à la poubelle comme une vieille chaussette !
- LA FEEERME !
Dans sa rage, un peu d'électricité s'échappe de ses joues... et frappe Nat de plein fouet. Celui-ci a un soubresaut... et mon dresseur se met à tousser.
Nat est vivant. Involontairement, je me jette sur lui.
- Ethan ! Il s'écrie, essoufflé comme s'il venait de courir un marathon. Que s'est-il passé ? Le...le bouton ! Ça a explosé ! Je croyais... Je croyais que c'était bon ! Tu m'avais dit que c'était bon !
Je sais, j'étais là ; T'es vraiment con, Nat. Et je suis désolé, cousin.
Mon cousin lève les yeux et remarque le raichu qui semble toujours furieux.
- Mais qu'est-ce qui se passe ? C'est qui lui ? demande Nat qui ne comprend plus rien.
- J'en ai marre ! Raichu ! Qu'est-ce que tu glandes ? Tu devais le balancer à la mer, ce morveux, pas le réveiller, espèce de sac à merde ! lance une voix forte - je reconnais celle du vieux militaire.
Celui ci ouvre avec puissance les portes blindées - c'était bien la peine de s'être escrimé à tenter de les ouvrir tient, suffisait de mettre le vieux en rogne.
- Qu'est ce que je te disais, raichu ? Tu n'es qu'un larbin, pour lui, rien de plus ! je répète à mon adversaire - là, il l'est vraiment, parce qu'il est en rogne contre moi.
- Ta gueule, minable ! me lance t-il avec hargne.
- Alors, tu l'auras voulu, gamin ! reprend major en marchant d'un pas décidé vers nous, les poings sur les hanches et soufflant comme un bœuf. Rien à foutre des portes blindées, on va se castagner maintenant! Tu voulais un duel, bah tu vas en avoir un ! Raichu !
Lentement, Nat se lève. Je sais qu'il ne m'enverra pas au combat. Déjà parce qu'il tient trop à moi, ensuite parce qu'il sait que je n'ai aucune chance, et enfin parce qu'on a un compagnon beaucoup plus utile contre ce genre d'adversaire.
- Hercule !
Mon camarade surgit de la ball et atterrit lourdement sur le sol avant de rugir pour tenter d'intimider son adversaire. Mais raichu ne semble pas avoir peur le moins du monde.
- Peuh ! Un simple nidorino. Il n'a aucune chance contre moi ! Ça va être trop facile de me le faire !
Mais Nat sait parfaitement ce qu'il fait. Il a sur le visage cette expression d'intense concentration, celle-là même qu'il a durant chaque rencontre importante. Il n'a pas peur. Ce qui veut dire que le raichu n'a aucune chance de survivre.
- Raichu ! Grille moi ce bon à rien avec tonnerre !
Des joues de notre adversaire électrique jaillit des étincelles d'une immense intensité qui se dirigent alors tout droit vers Hercule qui ne fait pas un mouvement pour esquiver : à quoi joue t-il ? S'il ne dégage pas rapido, il va...
Nat lui balance alors quelque chose ; Hercule saute pour l'attraper alors que les arcs électriques sont à peine à deux mètres de lui. Je ne sais pas ce que c'est, mais ça ne fonctionne pas.
L'attaque du raichu touche de plein fouet mon compagnon qui est éjecté sur plusieurs mètres avant de s'écraser lamentablement contre le mur. Plusieurs craquements sonores indiquent que certains de ses os, pourtant si solides, n'ont pas résisté à la chute. Pire, son corps est complètement tordu, comme si son squelette entier était brisé.
Face à cette horrible vision, je ne peux m'empêcher de crier son nom.
Mais il ne me répond pas.
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| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| | | | 1nsanity
Dresseur
Nature : Malpoli
Niveau : 28
Exp : 1193
| | | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| | | | white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Sam 31 Mai 2014 - 17:36 | |
| Nouveau chapitre !! Et ouais, Bob, c'est la Force Brute personnifiée ! Mais remarquez quand même que c'est à son pokémon qu'il demande de faire le sale boulot...
Allez hop, en avant pour la fin du combat contre Bob !!!
Chapitre 29
- Hercule ! Bon sang mais répond-moi !
Je continue de hurler, sans toutefois recevoir de réponse de la part de mon camarade qui m'accompagne depuis tant de temps déjà. Je crains le pire. Nat aurait-il fait une erreur de jugement ? A t-il agit trop tard ? Mais que lui a t-il lancé en fait ?
- La ferme, Ethan, grogne alors une voix particulièrement grave que je ne reconnais pas.
Hercule se met alors à bouger. Mais il ne semble pas comme d'habitude : il est lourd et ne s'appuie plus sur ses pattes antérieures.
C'est alors que je comprend ce qu'il s'est passé. Il a évolué. Il tient toujours dans sa gueule une pierre étincelante : une pierre lune. J'ignorais que Nat en possédait une, c'est tellement rare ! La roche, utilisée et donc sans pouvoir désormais, s'effrite avant de disparaître en un petit tas de poussière aux pieds massifs de Hercule qui crache les bouts restés dans sa gueule à la mâchoire puissante avant de considèrer son adversaire d'un regard arrogant. L'attaque électrique ne lui a rien fait, mais c'est le choc électrique qui l'a violemment repoussé. Je crois qu'il avait déjà revêtu le type sol typique de la dernière évolution de son espèce lorsque la foudre l'a touché. Une chance, sinon quoi il serait certainement mort.
Mais raichu, malgré l'apparence monstrueuse de mon compagnon, ne semble pas plus ennuyé que cela, ce qui signifie qu'il a d'autres tours dans sa poche. Quand on connait son dresseur, on ne peut s'attendre qu'à un truc vicieux : quelle attaque le militaire a t-il fait apprendre à son pokémon pour qu'il se montre aussi supérieur même face à un type sol, son point faible ?
- Ha Ha ! Un nidoking ! s'écrie le major en riant. Pas mal. Mais pas suffisant pour me vaincre. Car c'est pas parce qu'il est immunisé contre l'électricité qu'il va pouvoir faire du mal à un pokémon aussi rapide que raichu ! Et pis, je ne sais pas si tu as remarqué, mais ton nidoking ne possède aucune attaque sol, donc je n'ai rien à craindre ! Mais c'était bien essayé !
Là dessus, il n'a peut être pas tort. Hercule a beau être immunisé face aux attaques électrique, il est loin d'égaler la vitesse de son adversaire. Mais il a la force de son côté. Quand on voit ses bras musculeux et ses cornes hérissées sur son dos, il est difficile de croire qu'il puisse perdre.
- Bon, allez, raichu, finis-en avec lui !
Le rat électrique utilise alors toute la puissance de ses pattes pour foncer vers son adversaire. Il est si rapide que je distingue à peine ses mouvements; Hercule, lui, ne semble même plus le voir et regarde dans toutes les directions.
- Hercule ! Devant toi !
Trop tard, le raichu a le temps de le frapper d'un formidable coup de poing que je reconnais aussitôt : c'est ultimapoing, une attaque particulièrement puissante et dangereuse. Mais Hercule, protégé par sa cuirasse épaisse, ne semble pas avoir été blessé ; néanmoins, s'il ne parvient pas à toucher son adversaire, celui ci, à force de lui enlever les points de vie, finira par le tuer.
Nouvel assaut du raichu, toujours protégé par sa vitesse fulgurante. Cette fois, c'est un monstrueux coup de pied qu'il donne à Hercule qui ne l'a pas vu arriver. Ce dernier tente de lui retourner son attaque, mais lorsque son bras bouge, le rat électrique est déjà loin et se prépare à une nouvelle attaque.
C'est sans espoir. Hercule ne parvient jamais à voir son adversaire, encore moins à le toucher. Impuissant, il est frappé de tous les côtés. Cependant, à force de voir raichu attaquer, je constate que je commence à prédire ses mouvements. La position de ses pieds et de son corps m'indique à chaque fois l'attaque qu'il va faire, et où il compte toucher son adversaire. Mais si je le dis à Hercule, raichu va comprendre que j'ai percé sa technique, alors il risque de modifier sa stratégie ! C'est sans espoir.
À moins que...
Je jette un coup d'oeil aux ball de Nat, et enfin me décide à toutes les ouvrir. C'est un leurre: un seul de mes compagnons m'intéresse en fait. Mais je ne veux pas que raichu ou major comprennent ce que je veux faire.
- Miroku, j'appelle doucement.
Mon partenaire human-born se tourne alors vers moi, les yeux ensommeillés. Il semblerait qu'il faisait une sieste dans sa ball.
- Qu'est-ce que tu me veux, petit ?
- Il faut qu'on aide Hercule. Il n'arrive pas à voir son adversaire, si bien qu'il ne parvient pas à se défendre.
- C'est fâcheux.
- Mais moi je le peux.
Le soporifik plisse les yeux.
- Mais...c'est autorisé ?
- Je n'ai jamais lu que c'était interdit. Et pourtant, j'ai dû lire toutes les règles de combat ! Alors, tu es d'accord ?
- Si je peux continuer ma sieste après...
- Parfait. Il faut que tu transmettes ce que je dis à Hercule. Tu es un pokémon psy, tes facultés mentales sont extrêmement développées, si bien que tu peux lui parler par télépathie.
- Je vais essayer, mais je ne te promet rien. Je ne maîtrise pas du tout mes capacités, tu sais...
- Au moins, on aura essayé.
- Bon, dis moi alors, je t'attends.
Je me tourne de nouveau vers le combat. Personne n'a remarqué le groupe de pokémon aux pieds de Nat : tous sont trop absorbés par le combat dont l'issue paraît de plus en plus inévitable. Le raichu continue ses assauts ; Hercule ne peut rien faire d'autre que de se protéger du mieux qu'il peut. Je crois qu'il a abandonné l'idée de pouvoir voir son adversaire. Mais ce n'est pas lui que je dois regarder, c'est le raichu qui continue de sautiller et de frapper partout où il peut. Major l'a remarquablement entraîné: son jeu de jambes est parfaitement coordonné à ses attaques qui sont alors au maximum de leur puissance. Ce qu'il ne sait pas, c'est que j'arrive à distinguer chacun de ses faits et gestes. Et ce qu'il ignore également, c'est que j'ai été humain et dresseur. Je sais commander aux pokémon.
- Koud'corne à gauche, dis-je à Miroku.
J'ai reconnu la position typique d'un ultimawashi. Le plus simple est de retourner la puissance de l'attaque à l'envoyeur. L'attaque koud'corne me semble parfaitement adaptée.
Sauf que le nidoking ne réagit pas. L'attaque du raichu le frappe de plein fouet. Je me tourne vers Miroku :
- Tu lui as dit ?
- Oui. Enfin, je crois : je t'ai dit que je ne maîtrisais pas mes pouvoirs, alors en fait je l'ignore.
Merde. Si Miroku n'arrive pas à envoyer ses messages, c'est fichu.
- On va réessayer. Raichu va l'attaquer par derrière.
Cette fois, Hercule réagit. Trop tard néanmoins pour attaquer ou pour esquiver, mais il a réagit. Je manque de pousser un cri de joie. Il lève vivement la tête et regarde autour de lui. Je crois qu'il cherche la personne qui lui parle dans sa tête. C'est vrai qu'à la réflexion, ça doit être bizarre, la télépathie. Son regard se pose alors sur moi, puis sur le soporifik. Et il sourit. Il a compris, je crois.
- Tu crois qu'il...? me lance Miroku.
- Ouais, il a pigé. Koud'corne à droite.
Et, enfin, Hercule, d'un formidable mouvement de la tête, parvient à toucher son adversaire pour la première fois. Le raichu, qui ne s'y attendait pas le moins du monde, se prend le coup en plein ventre; Hercule le balance au sol.
- QUOI ??? Rugit major en décroisant les bras. Mais qu'est-ce que tu fous, raichu ? Pourquoi ton attaque n'a pas fonctionné ?
Le raichu se relève difficilement. Mais, à présent qu'il est immobile, il est à la merci du géant qui le regarde de haut.
Avant de l'écraser au sol d'un coup de poing ; du sang gicle partout et éclabousse les murs et le sol ; le raichu est mort.
Hercule rugit pour montrer sa joie, tandis que nous, l'équipe victorieuse, sautillons tous sur place avant de nous ruer vers notre compagnon. Nat sort une potion de sa poche et en faire boire une bonne quantité à son pokémon.
- C'est pas possible ! Raichu n'a jamais perdu ! J'ai tout fait pour faire de lui une arme, afin qu'il mette à terre tous ses adversaires ! Il a toujours été un tueur sans pitié avec ses adversaires! Mais comment a t-il pu perdre ?
Major paraît comme fou ; il se rue sur le trou formé par le poing massif et griffu de Hercule et constate les dégâts.
- Et il crève comme ça, d'un seul coup, ce bon à rien.
Il reste un moment immobile. Peut être va t-il pleurer, montrer d'une façon ou d'une autre le regret d'avoir perdu son meilleur pokémon ?
- Et il me lâche comme ça, cette enflure.
Ah, je crois que ça ne va pas être pour tout de suite, les larmes.
- Au final, c'était qu'un faible. Depuis le début, je perdais mon temps à l'entraîner. J'aurais dû me rendre compte qu'il ne serait jamais aussi fort qu'un élektek. Lui c'est un dur, un vrai. Puissant, aussi bien en attaque physique qu'en attaque spéciale, c'est ça que je voulais, pas une minable souris électrique ! Mais j'ai quand même tenté d'en faire quelque chose, de ce truc informe. Je me suis dit qu'on pouvait le rendre fort, malgré sa fragilité naturelle. Mais j'avais tort. j'aurais mieux fait de casser ma tirelire et d'acheter un elektek à Céladopole, plutôt que de céder à la facilité et d'attraper ce machin inutile. Hein, gamin, rien ne remplace la force innée. Rien du tout. Ton nidoking, il fait partie des pokémon puissants. Raichu faisait partie des faibles. Point final.
- C'est faux, rétorque Nat. Il était très fort, votre pokémon. Et je crois qu'il aurait tout fait pour vous mener à la victoire, parce qu'il avait confiance en vous ! Jamais aucun adversaire n'a autant mis Hercule à mal ! Alors n'insultez pas votre pokémon parce qu'il a perdu, ne le traitez pas de faible ni de minable, parce qu'il était loin de l'être !
- Tu piges rien, gamin. Il n'y a que la force, que le pouvoir, qui compte en ce monde. Involontairement, je pense que tu t'en es rendu compte. Il n'y a qu'à voir la façon dont tu as construit ton équipe. À part le pikachu, tous font partie des puissants. Un dracaufeu, un nidoking... Tu pourrais conquérir le monde rien qu'avec ces deux-là. Nous formons tous des équipes regroupant les plus forts pokémon possibles, parce qu'il n'y a que cela qui puisse nous assurer la victoire. Les pokémon mignons, les faibles, on finit toujours par les balancer, parce qu'au final, ils ne servent à rien.
- C'est faux ! Je ne crée pas mon équipe ainsi !
- Ah oui ? Bah dis-moi, est-ce que t'en vois beaucoup, des dresseurs avec des rattatas ? Je parle de dresseurs puissants, comme les champions ou les winner, pas cette racaille qu'on rencontre sur les routes et qui font pitié dans leurs guenilles. Ces derniers, ils ne servent qu'à servir de pâtée aux plus forts qui les écrasent pour devenir encore plus forts.
- Vous avez vraiment une vision des choses qui fait pitié, réplique Nat d'un ton cassant. Les dresseurs ne sont forts qu'à partir du moment où ils arrivent à faire équipe avec leurs pokémon ! Qu'ils gagnent, qu'ils perdent, le principal est de former un groupe uni ! Et un bon dresseur n'a que faire des pokémon forts ou faibles : pour lui, tous les pokémon peuvent devenir forts, à conditions que ses compagnons aient confiance en lui !
- Arrête, gamin, on sent que t'as bien appris ta leçon, mais si tu crois cela, tu te fourres le doigt dans l'oeil. Ton équipe le prouve derrière tes beaux discours, tu fais exactement comme tout le monde : tu t'entoures de pokémon puissants pour battre tout le monde. Et quand tu trouves un pokémon faible, tu le mets dans le pc soit parce que tu sais qu'il ne te servira à rien, soit parce que tu ne veux pas le perdre. Par contre, tu as raison sur un point : un pokémon faible, ça peut être utile lorsqu'il s'agit de le sacrifier pour un plus fort.
Nat ne peut que se taire. Je sais qu'il est horrifié par ce que vient de lui dire le militaire. Je pense aussi qu'il se rend compte qu'il a raison au moins sur un point : nous abandonnons tous des pokémon parce que nous les pensons trop faibles pour nous accompagner. Mais dans le cas de Nat, c'est pour les protéger. ça, j'en suis certain.
- Si tu veux devenir fort, gamin, reprend le militaire devant le mustime du garçon, il te faudra tout sacrifier. Tes pokémon, tes convictions, même ton âme. Tu es comme un soldat qui part à la guerre. Quand on regarde bien, la guerre de Johto ne s'est jamais terminée. Elle continue dans les combats entre dresseurs. C'est une lutte sans fin pour un but unique, qui finit le plus souvent en drame. Si ton coeur est trop fragile pour le supporter, tu finiras par abandonner tes compagnons dans la nature avant de rentrer chez ta môman faire autre chose de ta vie. Et franchement, c'est ce que tu devrais faire, parce que je ne te crois absolument pas à la hauteur de la tâche.
- Vous dites n'importe quoi. Vous ne savez pas quel est mon but, la raison qui m'a poussé à voyager ! Je n'ai pas le choix, je dois continuer !
- Ah ouais ? Ton but est le même que tous ces autres gosses, avoue-le ! Tout ce que vous voulez tous, c'est devenir le plus fort, afin d'être célèbre et tout ! Et à quoi elle va te servir, ta célébrité ? A rien. Tout ça ne sert à rien.
- C'est faux. Vous jugez sans même savoir de quoi vous parlez. Je n'ai que faire d'être le plus fort. Si je veux aller à la ligue, c'est pour retrouver mon père.
Tiens ? Grande nouvelle. Mais je ne me demande bien à quoi cela va servir, de retrouver son père... Ah, peut être veut il ainsi libérer son frère de la team rocket !
- Ton père ? Et que fait-il, ton père, à la ligue ?
- Il en est un des champions.
- Donc tu veux faire comme lui.
- Non ! Vous ne comprenez rien ! Vous ne savez pas combien ma famille est brisée ! Tout ce que je veux faire, c'est la réunir à nouveau, ma famille. Rien d'autre. C'est ce que ma mère a toujours voulu, et c'est le dernier cadeau que je souhaite lui faire.
- Dernier cadeau ? Qu'est ce que tu racontes ? A t'entendre, on pourrait penser qu'elle va mourir ! Elle ne doit pourtant pas être très vieille, vu ta jeunesse !
- Ca, ça ne vous regarde pas. Tout ce que je dis, c'est que mon but n'est pas aussi simple que vous le pensez. Sur ce, donnez-moi mon badge, que je puisse quitter cette ville au plus vite.
Le champion regarde un instant Nat, avant de rire doucement :
- Réunir ta famille, hein ? T'es bien un gosse. Tiens, prend-le, ton badge. Tu l'as mérité. Et débarasse moi le plancher, je ne veux plus te voir ! Sur ce, je vais aller balancer le corps de raichu à la mer, ça nourrira les poissons. Au moins, il servira à quelque chose, lui.
- Vous n'avez donc plus de rêve, n'est-ce pas ? Vous balancez le corps de vos pokémon morts au combat pour vous comme vous vous débarrasseriez d'une vieille chaussette !
- Ho, on ne va pas repartir là-dessus ! C'était mon pokémon, j'en fais ce que je veux ! C'est qu'un cadavre de plus à éliminer, rien d'autre. Fiche moi le camp, à présent ! Personne ne me changera plus, tu sais. Pas à mon âge !
Il se leva et s'approcha de Nat, menaçant malgré le regard noir de Marco, lui fourra le badge étincelant dans la main avant de le pousser vers la sortie du bâtiment.
- Vous n'êtes bien qu'un vieux, toujours à croire que vous avez raison sur tout ! reprend Nat en essayant de lutter contre le soldat qui le tenait par les épaules.
- C'est cela, bon voyage !
Et il nous balance dehors, avant de nous claquer la porte et de la verrouiller. Toutefois, nous entendons de nouveau sa voix à travers les vulgaires planches de bois formant la porte :
- Franchement, gamin, n'aie pas trop d'espoir quant à ton père. S'il est parti sans jamais revenir vers sa famille, c'est que vous ne comptez pas pour lui. Je doute fortement qu'il quitte le plateau Indigo pour venir voir ta môman, même si elle se trouve sur son lit de mort. En tout cas, moi, je ne partirais pas.
Après quoi nous entendons ses pas s'éloigner de la porte.
Nat donne alors un coup de pied rageur dans une malheureuse pierre qui se trouvait là ; celle ci atterrit dans l'eau dans un bruit d'éclaboussure. Sans doute que la pierre a touché un magicarpe qui avait la malchance de passer par là, parce qu'un poisson orange avec une bosse sur la tête se met à flotter à la surface de l'eau. Mon dresseur sort une ball de son sac et attrape le poisson. Encore un pokémon inutile qui va aller tenir compagnie au petit groupe de canards boiteux situés dans le pc.
- Quel sale con ! dit alors Nat d'une voix forte.
C'est la première fois que je l'entend proférer un gros mot. Et je sais que ce n'est pas au malheureux poisson qu'il a dit cela. La discussion avec le vieux militaire a dû le perturber.
Sans plus attendre, nous retournons au centre pokémon.
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| | | Neowstix
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| | | | white shewolf
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| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Sam 31 Mai 2014 - 17:48 | |
| nan mais attends silver : le monde du nuzlocke est le monde dans lequel les rappels n'existent pas (on dira que la team rocket aura envahi la sylphe avant qu'ils ne l'inventent...) mdr. sinon, nous aussi on ranimerait nos camarades adorés ! de la crédibilité m'enfin :x pis bob, il n'aimait pas raichu. trop nul pour lui. l'a toujours voulu un elektek, pas une souris électrique ! bon après c'est comme ça que j'ai vu la chose... |
| | | Neowstix
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| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Dim 8 Juin 2014 - 13:59 | |
| Depuis une semaine, je suis en deuil. Depuis cette horrible journée, rien n'y fait, je n'arrive pas à continuer yellow reborn à cause de la tristesse causée par la perte de mon petit compagnon qui aura partagé ma vie pendant plus de dix ans. En fait, il n'y a pas que cela, j'ai arrêté la plupart des activités que je faisais avant parce que je n'ai plus envie, et yellow reborn en fait partie, voilà.
une chance pour vous, j'ai toutefois quelques (peu nombreux) chapitres à vous proposer en attendant que je m'en remette (ce qui durera le temps que ça prendra). Ces quelques petits chapitres (au moins les 30 et 31) sont des chapitres de transition, je les ai écrits après avoir arrêté la rédaction du roman un bon moment, si bien que le style a certainement changé. je m'en excuse d'avance, tout en espérant qu'ils vous plaisent tout de même.
alors nouveau chapitre, et bonne lecture
Chapitre 30
La soirée qui suit notre victoire sur Bob ne se déroule pas comme je l'aurais voulu : sitôt Hercule soigné que Nat réserve une chambre et s'y enferme, nous laissant dehors comme des chiots abandonnés. Et, cette fois, pas moyen d'entrer ; nous avons beau tambouriner, la seule action de notre dresseur consiste à enfermer tout le monde dans sa pokéball, sauf moi. Il m'autorise à entrer dans son domaine, pas le moindre sourire aux lèvre.
- Si jamais tu dis un seul mot, je te fous dehors.
C'est la seule chose qu'il me dit ce soir-là.
Après quoi il se couche tout habillé, rabat la couverture sur lui et ne bouge plus de la soirée. Il est vraiment perturbé. Pas besoin de ce satané Lien pour m'en rendre compte. Cependant, j'ai tellement la trouille qu'il me boute hors de la pièce que je me fais tout petit, malgré ma faim, car, évidemment, môsieur n'en a rien à faire de ses précieux compagnons qui lui permettent de voyager, hein. Ils peuvent crever, tant qu'il continue d'avancer dans son rêve à la con, tout va bien. Oups, là, c'est la faim qui parle. Passons.
Néanmoins, je n'arrive pas à dormir. Trop de choses tournent dans ma tête. Trop d'émotions. Pour moi qui n'a jamais été émotif, c'est une première. Tristesse, rage, frustration, pour finir en dépression. Aucune confiance en soi. Aucun repère. Perdu. Perdu.
Putain, Nat ! Garde tes conneries de sentiments pour toi ! Comme si je n'avais pas assez à faire avec mon corps de pokémon et les nouvelles sensations qui en découlent ! Moi aussi, j'ai des problèmes, alors garde tes soucis pour toi !
J'essaye de lutter contre le Lien qui nous unit, mais les sentiments qui habitent mon cousin sont trop forts et abattent mes maigres barrières télépathiques.
- On dirait que tu as un soucis, commente alors Miroku qui a le chic pour arriver au moment où on s'y attend le moins - souvent celui où on se sent le plus vulnérable.
- C'est la faute de Nat. Ce fichu Lien qui nous unit...
- Je sais. J'ai étudié ce phénomène il y a longtemps, alors que je commençais mes études de biologie. C'est si ingérable que cela ?
- J'ai l'impression que ça m'écrase. Eh ! Une minute ! Tu ne le ressens pas ? Comment ça se fait ? Tu es relié à Nat pourtant, tout comme nous tous !
Il sourit ; les commissures de ses lèvres se lèvent de chaque côté de sa trompe flasque.
- Comme je te l'ai dit, j'ai étudié ce phénomène de Lien. C'est ce qui me permet de le combattre. De plus, mes facultés psychiques me sont très utiles pour cela. D'ailleurs, plus j'y réfléchis, plus je me dis que le pokémon en qui nous nous réincarnons n'est pas le fruit du hasard.
- C'est...choisi ? Les types qui nous ont fait cela ont choisi les pokémon de réincarnation ?
- Peut être nous laisse t-il le choix.
- Je pige rien. Et d'abord je m'en moque ! Tout ce que je veux, c'est récupérer mon corps. Et arrêter de subir le Lien, alors aide-moi au lieu de dire des trucs sans queue ni tête ! J'ai l'impression que mon crâne va exploser !
- Notre dresseur est un grand émotif. C'est ce qui fait sa force, mais également sa faiblesse. Il est guidé par ses sentiments. C'est ce qui causera sa perte.
- Pardon ? Comment peux-tu savoir cela ? T'es médium aussi ? C'est une prophétie ?
- Le Lien ne devrait pas provoquer pareil phénomène. C'est de sa faute si tu ressens ses émotions. Il est incapable de ses maîtriser, surtout en ce moment, à cause des paroles de ce cher Major. Toi-même, tu peux essayer de bloquer ces émotions qui t'assaillent. Il suffit d'un peu de volonté.
- J'ai de la volonté. C'est lui qui est trop fort.
- Ah là là, le Lien qui relie pokémon et dresseur...c'est juste comme une laisse qui tiendrait des caninos. Il nous interdit de nous soustraire aux ordres de l'humain mais nous permet en même temps de nous comprendre. Il paraît qu'après avoir passé des années ensembles, un dresseur et ses pokémon peuvent se parler par télépathie. En réalité, c'est parce que leurs esprits se mêlent. Alors, quand l'un des deux disparaît, le survivant subit alors une intense douleur, un vide au fond de lui, comme s'il lui manquait un bout de lui-même. C'est profond, n'est-ce pas ?
- C'est bien beau, tout cela, mais ça ne me dit pas comment maîtriser ce fichu Lien.
- Ah, d'accord, je vais te donner un coup de main. Ne bouge pas.
Il s'approche un peu plus de moi avant de poser sa main sur le front ; aussitôt, les émotions semblent se calmer, sans disparaître totalement toutefois.
- C'est mieux ? demande Miroku.
- C'est pas parfait, mais supportable. Merci.
- Son esprit est trop fort pour pouvoir être stoppé totalement, ainsi que votre Lien. Il semble vraiment être fort entre vous, c'est très étrange.
- On a vécut beaucoup d'aventures ensemble. Et...on vient de la même famille, c'est mon cousin.
- Je vois.
Il se tait, comme plongé dans ses pensées.
- J'étais en train de me dire...reprend-il ; lui arrive à te faire parvenir ses émotions. Le peux-tu toi aussi, ou bien est-ce à sens unique ?
Je reste interdit.
- C'est à dire...retourner le Lien contre lui ?
- Oui. Lui te fait parvenir tout son mal-être. Peut être pourrais-tu lui envoyer ton calme.
- Je suis tout sauf calme !
- Et c'est pour cela que tu es un pokémon électrique ! Pour moi qui suis un sage, c'est le type psy qui me convient le mieux. Pour notre ami queue-en-flamme, son tempérament enflammé a provoqué sa réincarnation dans le type feu.
- Ho ! On pourrait imaginer qu'ils proposent différents pokémon alors, et que c'est l'âme qui choisit elle-même son nouveau corps ?
- Son âme, ou bien autre chose.
- Comme quoi, une machine ?
- Je l'ignore. J'aimerais bien le savoir, parce qu'ainsi, on pourrait retourner le processus à notre avantage.
- Le collectionneur, Léo, je crois. Il disait que les pokémon fantôme de Lavanville pouvaient arracher les âmes des vivants pour les implanter dans d'autres corps.
- Vraiment ? C'est très intéressant ! Serait-ce donc notre prochaine destination ?
- En effet.
- Alors pour cela, il va nous falloir traverser la Grotte (il se met à trembler). Je vois. Bon, sur ce, bonne nuit ! À présent que ton mal de crâne s'est passé, je n'ai plus rien à faire en dehors de ma poké ball.
Aussitôt dit, aussitôt fait, il enclenche le mécanisme d'aspiration de la ball qui le fait alors disparaître. Je demeure tout seul dans la chambre obscure, vaguement inquiet d'un coup par cette Grotte mystérieuse qui semble faire si peur à Miroku.
Le réveil le lendemain se fait sans douceur ; Nat n'a pas l'air d'avoir passé une bonne nuit, si bien qu'il est d'une humeur de chien. Sans même faire attention à moi, il prend d'un mouvement brusque le sweat sur lequel je suis allongé. Tu parles d'un réveil ! Après un long roulé boulé sur le plancher, je finis ma course contre le pied de la table de nuit. Déjà qu'on a des blessures à la suite des combats, c'est peut être pas la peine d'en ajouter avec des accidents domestiques ! Je me relève difficilement et menace mon dresseur avec des étincelles. Rien à faire, Nat refait son lit sans même me jeter un regard. Sympa le mec. Attends un peu !
Cette fois, je lui envoie une décharge. Petite, hein, pas de quoi l'assommer. Mais tout ce que ça provoque, c'est une saute d'humeur de Nat qui me regarde furieusement :
- À quoi tu joues, toi ? Tu crois pas qu'on a autre chose à faire ? Tu vas finir dans une pokéball si tu ne te conduis pas correctement !
Et nous voilà repartis sur la route, Nat toujours de mauvaise humeur, moi dans sa capuche de sweat et nos compagnons dans les pokéball soigneusement accrochées à la ceinture de notre dresseur. Pour nous rendre à la Grotte, nous devons repasser par le tunnel humide passant sous Safrania. J'ai dû garder les yeux fermés durant tout ce passage sous terre. Mon malaise ne s'arrange pas. Mais pourquoi n'ont-ils pas érigé une passerelle, au lieu d'un souterrain ? Ah oui, il aurait alors été facile d'entrer dans Safrania ainsi. Quel con.
Après être sortis du souterrain, nous avançons tout droit, comme pour retourner à Azuria, mais, au lieu d'entrer dans la ville, nous partons vers l'est où un arbre ne tarde pas à nous bloquer la route. Nat sort Kasumi de sa ball. Notre camarade connaît son boulot : d'un coup de feuille acérée, elle tranche l'arbre en petits morceaux qui tombent au sol en un petit tas de sciure grossière et de feuilles découpées. Le chemin est débloqué, si bien que nous continuons notre route.
Nous tombons alors sur une réunion de gang. Une petite dizaine de dresseurs, naguère en cercle autour d'un feu de camp, se lève pour nous faire face, menaçante. Encore un de ces ramassis de racailles... On ne trouve de plus en plus ces temps-ci, certainement à cause de la pauvreté. Bandits de grand chemin, voleurs, violeurs, meurtriers, ils finissent toujours par se réfugier sur les routes à proximité des grandes villes, là où ils peuvent facilement attaquer les gens. Mais Nat n'est pas "les gens". D'habitude, il est très fort, malgré son apparence d'enfant chétif qui en trompe plus d'un. Mais là, avec son état d'esprit actuel, il est carrément dangereux. Ce qui, au passage, ne va pas du tout avec ce qu'il a dit au Major. Lui qui affirmait qu'il ne s'entourait pas des pokémon les plus forts mais de compagnons et qu'il ne les utilisait pas, voilà qu'il se met à user de nous comme de véritables armes pour parvenir à son but. Un de ces quatre, il faudra que je lui fasse part de ma façon de penser, parce que là, ça ne va pas du tout. Mais, pour le moment, laissons le agir à sa guise, surtout avec ces types sans foi ni loi...Un serial killer comme dresseur, c'est pas si mal après tout...
Après quelques rapides combats tellement faciles qu'en faire un récit n'en vaut pas la peine et un détroussage en règle de nos assaillants (nous trouvons, entre autres, un peu de nourriture, quelques pièces de monnaies, et d'étranges pétards puants), nous parvenons à un parterre d'herbes hautes qui attire aussitôt mon attention. Cette sensation ne m'est pas inconnue. Ce fourmillement, ces poils qui se hérissent sur mon épine dorsale, cette énergie qui semble danser en moi, tous ces signes m'indiquent clairement que des pokémon de type électrique peuplent ces herbes.
Et, étrangement, j'ai peur. Car je me souviens de ce qu'a dit le Major : que sitôt un pokémon fort trouvé, le faible s'en va au pc. Nat se trouve actuellement dans cet état d'esprit. S'il trouve un pokémon électrique plus fort que moi, il y a de fortes chances que je me retrouve enfermé à jamais dans une boîte, attendant une libération qui n'aura lieu qu'à la mort de mon dresseur - ce qui signifie, de mon cousin. Je n'ai pas d'autre choix : il faut que je me débrouille pour tuer le prochain pokémon rencontré.
Mais c'est peine perdue, car c'est un magnéti que nous rencontrons. Vous connaissez les magnéti ? Ce sont ces espèces d'aimants, collés à des billes en métal qui flottent dans les airs, avec des vis qui leur sortent de partout et qui se vissent et se dévissent en fonction de leur humeur. Comme ils ne sont pas doués de parole, ça permet de communiquer entre eux. Je trouve ces trucs profondément laids. Je crois qu'à la base, il s'agissait de pièces métalliques toutes simples qu'une énergie électrique de vive intensité a rendu vivant. D'ailleurs, ce sont une des rares espèces, avec les voltorbes, à pouvoir construire des camarades. Pas de reproduction, de simples aimants et de billes métalliques suffisent. Ajoutez à cela deux trois vis et de l'énergie électrique (de la foudre, généralement, c'est pour cela que ces créatures sont toujours plus actives en cas de temps orageux) et le tour est joué.
Nat est comme sous le charme. Il a vraiment perdu toute humanité : voilà qu'il gagatise avec un hideux objet volant à présent ! Il m'envoie au combat en m'intimant de ne pas le tuer.
J'aurais pu faire un coup critique et abattre cette créature vide et froide ; cependant, le peu d'humanité que je conserve me suffit pour faire preuve de compassion, car il est clair que le magnéti a envie de voyager un peu. Nos échanges d'arcs électriques nous permettent de communiquer plus efficacement que par la parole. Ce ne sont pas des mots que nous échangeons de cette façon, plus des émotions, des sensations...C'est très difficile à expliquer. Toujours est-il que je lui laisse de la vie, que Nat envoie une ball et que l'aimant ambulant se laisse attraper et qu'il est stocké dans le pc. Fin de l'histoire.
- C'est bien, Ethan, me dit mon dresseur.
Aussitôt, mes oreilles se redressent sur mon crâne : un compliment ! Nat, le ronchon Nat, m'a fait un compliment ! Je n'en reviens pas.
- J'ai peut être été un peu dur depuis hier, hein ?
Non, sans blague. C'est seulement maintenant que tu t'en rends compte ?
- Ce qu'a dit cet enfoiré m'a vraiment fait du mal.
J'ai faim.
- Il se trompe. Je sais que je ne suis pas comme tous ces gosses, je ne rêve pas de grandeur, d'argent et de célébrité.
J'm'en tape complètement. On est que tes pions, tu t'en rappelles ? Alors boucle la et emmène moi manger.
- Tout ce que je veux, c'est retrouver ma famille. Que tout redevienne comme avant, quand papa n'était pas parti dans sa quête de la ligue, que James était encore là à jouer avec moi, et que maman allait bien. C'est tout...
Allez hop, une petite décharge pour te réveiller, blanc-bec. Rien à battre de tes histoires. On est tes pokémon, tu es notre dresseur, on se battra pour toi jusqu'à la mort ! Nat me considère un instant ; je crois que la décharge a encore contribué à lui ôter quelques neurones - déjà qu'ils n'étaient pas nombreux...
- Merci, Ethan.
Oups. Je crois que ma décharge a parlé pour moi : apparemment, il n'y a pas qu'avec les pokémon électriques qu'on peut communiquer de la sorte. Maintenant, j'ai honte. Jusqu'à la mort ? Certainement pas. Je me ferai la malle avant tiens...
- Allons manger. J'ai faim, moi aussi, finit par dire Ethan. Ça sent les frites, je crois qu'un centre pokémon se trouve pas très loin de nous.
C'était vrai. Quelques minutes à pied et nous tombons sur une maison au toit rouge vif, promesse de repos et d'un bon repas. Cependant, nous ne nous y attardons pas : sitôt notre repas avalé que nous repartons sur la route. Nat ne veut pas parcourir la grotte de nuit. Moi, c'est surtout ce que nous a dit le petit vieux qui tenait la boutique qui m'angoisse. Alors que Nat allait acheter de nouveaux médicaments, le vieillard tremblant qui tenait la caisse nous a dit de sa voix chevrotante :
- Vous allez vous balader dans la grotte, jeune homme ?
Nat n'a d'abord pas répondu. Est-ce qu'il était plongé dans ses pensées, dans son porte monnaie qu'il n'arrivait pas à fermer, ou bien qu'il n'avait pas entendu, j'en sais rien. Personnellement, je pense que c'est le terme "jeune homme " qui lui a fait penser qu'on s'adressait à quelqu'un d'autre. Aussi le vieux a t-il dû répéter sa question. Là, Nat a levé la tête et, voyant que c'était à lui qu'on s'adressait, a acquiescé.
- Y'en a toujours qui n'en reviennent pas, de la ballade dans la grotte. Voici votre monnaie. Bonne journée !
Voilà. Si Nat n'avait pas fait plus attention que cela, ce n'était pas mon cas. Pourquoi le vieux avait-il dit cela ? Pour nous faire peur ? Pour nous déconseiller de nous aventurer là bas ? Mais c'est le seul chemin que nous connaissions pour nous rendre à Lavanville depuis la fermeture de la ville de Safrania !
Nous nous approchons donc de l'entrée de la grotte, trou béant montrant un escalier qui semblait descendre dans les profondeurs de la terre. Quelques bruits me parviennent, comme des chuchotements, des bruits sourds, des chocs. Il doit y avoir des bagarres là-dedans. Un montagnard surgit alors de la grotte et semble tout surpris de nous trouver là :
- Ça par exemple ! Un petit nouveau ! Bienvenue dans la Grotte !
- Je ne suis pas encore entré, répond Nat gêné.
- Ça se voit, tu n'as même pas de lampe torche. Tiens, prend ça, c'est une CS pour éclairer les endroits sombres. Tu en auras besoin, car il fait noir comme dans un four là dedans. Tu n'as qu'à l'apprendre à un pokémon électrique, comme ce petit pikachu-là. Sur ce, bonne ballade dans mon terrain de jeu !
- Terrain de jeu ? répète Nat en fronçant les sourcils.
Mais qu'il est con, ce dresseur ! Bien sûr que les grottes, c'est son terrain de jeu à ce gars-là ! Regarde sa chemise à carreaux usée jusqu'à la trame, son pantalon de toile raccommodé maintes fois, ses chaussures de cuir trouées, son épaisse tignasse de sauvage, ses gros bras poilus, ses jambes épaisses comme des troncs d'arbre, et cet immense sac à dos duquel pendent pelles, pioches et cordes ! Sent son odeur de transpiration typique des personnes qui ne se sont pas lavées depuis plusieurs jours, et celle de terre, de caillou et de champignon ! Ce type, c'est un montagnard. Il fait partie de ce groupe de sauvages qui ont décidé, du jour au lendemain, de quitter famille, maison et boulot pour partir à l'aventure dans l'espoir de trouver sensations fortes et trésors enfouis. Pour cela, quoi de mieux que de se rendre dans une grotte, hein ? Jamais emmerdé par une bonne femme rouspétante, ni par un boss profiteur, ni par les factures d'électricité : ils sont libres ! Comme toi, gamin. Mais en plus épais, parce que toi, dans le genre, t'es vraiment un asticot maigrichon.
- Ouais, terrain de jeu. Ça fait une éternité que j'y vis, dans cette grotte. Mais j'en ai jamais vu le bout.
- Et depuis combien de temps la parcourez vous, cette grotte ? demande Nat qui commence à sentir l'appréhension à plein nez.
- Oh, pas très longtemps. Juste 9 ans.
Sur ce, il s'en va, ses gros pieds lourdement chaussés soulevant de petits nuages de poussière à chaque pas.
Nat regarde de nouveau la grotte et déglutit. Enfin, il empoigne fermement la bretelle de son sac à dos, fait un pas, puis un autre, et, finalement, s'enfonce dans la gueule béante de la Grotte. |
| | | white shewolf
Écrivain
Nature : Calme
Exp : 1773
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Ven 13 Juin 2014 - 16:31 | |
| Allez, pour fêter mon anniversaire - c'était hier mais on s'en fout - nouveau chapitre ! Bonne lecture !
Chapitre 31
Notre avancée dans la grotte se fait lente, très lente. Déjà parce qu'il y fait noir comme dans un four, là-dedans, et que la lumière qui émane d'Oskar le papilusion n'éclaire pas suffisamment loin devant nous. J'avais pourtant dit à Nat de me l'apprendre, cette satanée CS Flash, au lieu de l'enseigner à ce minable papillon des bois ! Mais non, on ne m'écoute jamais, moi. N'empêche que le petit con-là, il le paye à présent, car c'est pas moi qui trébuche contre chaque pierre posée sur le chemin - et elles sont nombreuses !
Après, ce qui nous ralentit aussi, ce sont les putains d'ailes de Marko. Cet abruti a décidé de faire une promenade, du coup il est sorti de sa ball tout seul. OK, l'avantage de se balader suivi d'un dracaufeu à l'air pas commode, c'est que personne ne nous fait chier. Cependant, il est si large, et le chemin si étroit par moment, qu'il peine à avancer. Un moment, il était tellement bien coincé que Nat a dû le rappeler dans sa ball pour lui faire passer le passage délicat. Quand Marco est ressorti de sa ball et qu'il m'a vu là, écroulé de rire sur le sol, il s'est tellement énervé qu'il m'a craché du feu à la figure ; manque de pot pour lui, la physique n'a pas joué en sa faveur : le feu a juste rasé le plafond, cramant la petite centaine de nosférapti qui nichaient, accrochés par les pattes de derrière au plafond, la tête en bas. Maintenant, l'odeur de chair calciné a empli la grotte, c'est juste immonde. Même en plissant le nez tout ce que je peux ou en respirant par la bouche, je la sens encore, cette fichue odeur. Abruti de Marco.
Malheureusement, après quelques heures de marche, nous nous rendons compte que la traversée de la grotte ne serait pas aussi facile que la précédente dans le mont Sélénite : Nat ne sait jamais où il faut aller. Hercule m'avait pourtant dit que, dans le mont Sélénite, pas une fois il s'était perdu, le gamin, alors qu'il était à ma recherche. Quelque chose me dit que c'est le Lien qui lui a montré la voie la dernière fois. Et que mes ravisseurs se trouvaient juste à la sortie du tunnel, bien évidemment. Alors que là, aucun plan, aucune indication, on est livré à nous-même.
J'ai pas envie de mourir ici, dans ce trou froid et humide. Pourtant, à mesure que les heures s'écoulent, épuisantes, j'ai de plus en plus l'impression que cette aventure se finira là, sous terre. Remarquez, quand on est enterré, on est sous terre, hein ? Même pas besoin de creuser de tombes, on y sera déjà, sous terre. Surtout que plus on avance, et plus on voit d'os étranges, cassés, courbés...et de crânes. J'essaie de me dire que ces crânes ronds et munis de dents ne sont pas humains, mais rien y fait : des humains sont morts ici. Même un couple, à ce qu'il paraît, dans un cul de sac, enlacés dans leur dernières étreinte. De quoi sont-ils morts ? De froid, de faim, d'épuisement ? Ou bien mangé par une créature des ténèbres ? Je l'ignore. Et je crois que je préfère rester dans l'ignorance.
Mon envie de sortir de ce trou a rat empire lorsqu'un montagnard nous défie en duel et que son caillou à bras nous envoie une destruction - une attaque explosive, aussi puissante qu'un attentat à la bombe comme on en parlait pendant un temps à la télé - qui touche Miroku de plein fouet. Le pauvre est éjecté sur plusieurs mètres avant d'atterrir brutalement sur le sol, le souffle coupé. Lorsqu'on s'approche de lui, à pas prudents tandis que le montagnard observe ce qu'il reste de son pokémon - quelques cailloux éparpillés - nous croyons qu'il est mort, notre compagnon. Nat lui pose deux doigts sur la gorge ; nous nous taisons et retenant notre souffle, attendant le verdict du spécialiste (heu...) ; enfin, Nat finit par pousser un soupir en fermant les yeux.
- Il est en vie. Juste un peu cassé de partout. Mais il est vivant.
Nous aurions pu en sauter de joie. Cependant, même s'il est vivant, Miroku ne peut plus combattre. Nous continuons donc notre route avec un compagnon en moins. La fatigue se fait sentir de plus en plus. Quelle heure est il ? Fait-il déjà nuit, dehors ? Mes pattes sont si lourdes à soulever...Je veux dormir, je veux manger, mais, surtout, je veux sortir ! Pourquoi a t-il fallu qu'on habite dans la région possédant le plus de grottes, hein ? Et elles sont certainement les plus tortueuses en plus...
Je veux sortir. Je veux sentir la chaleur du soleil ou la lueur de la lune sur ma fourrure, l'herbe sous mes pattes, le vent dans mes oreilles, l'odeur du cheeseburger dans mes narines ! Ouais, un cheeseburger bien chimique, avec de la viande telle qu'on se demande si c'en est vraiment, de la viande, ou si c'est juste une vieille semelle de chaussure usée, et de la salade poussée aux pesticides et du fromage sans la moindre goutte de lait. Un cheeseburger, ouais. Putain, j'ai faim. Nous suivons Hercule, qui représente l'avant garde de notre équipe, à travers les chemins tortueux de la grotte. L'avantage d'Hercule, c'est qu'il est tellement fort que même si le chemin est étroit, il peut user de ses pattes aux griffes monstrueusement acérées pour ouvrir un chemin plus large. Il facilite beaucoup notre aventure. Enfin, jusqu'à ce qu'un nouveau montagnard puant oblige Nat à le remettre dans sa ball.
Il creusait un chemin, Hercule, quand, soudain, tout un pan de mur s'est effondré dans un nouvelle galerie qu'il venait d'ouvrir. Dans cette galerie, autour d'un petit feu rougeoyant, était assis un montagnard accompagné de ces horribles cailloux emplis de dynamite. Évidemment, cons comme ils sont, ils n'ont pas pu s'empêcher d'exploser à la gueule d'Hercule qui se prit les attaques de plein fouet. Il a reculé sur plusieurs pas, les pattes avant protégeant son visage, avant de s'écrouler lourdement aux pieds de Nat qui l'a considéré d'un œil inquiet. Mais notre ami respirait, une bulle de sang se créait d'ailleurs à chacune de ses expirations. Mais il a été incapable de se relever, Hercule. Alors notre dresseur l'a de nouveau enfermé dans sa ball.
Qui mettre en tête de groupe ? Pas moi, je suis totalement inefficace contre les type roches. Pas Marco, car il est doublement sensible à la roche de par son type vol nouvellement acquis. Pas Oskar, qui possède la même faiblesse que Marco. Reste plus que la 'tiote Kasumi, mais elle est morte de trouille, la pauvre. L'avantage de Kasumi, c'est que, quand elle ressent une violente émotion, comme c'est le cas ici, il émane d'elle une horrible odeur d’œuf pourri et de mort qui a tendance à faire fuir tous nos potentiels adversaires. C'est donc tranquillement que nous poursuivons notre route dans le dédale de galeries, tout en essayant d'ignorer la menace d'une prochaine défaite.
Tout à coup, quelque chose bouge, plus loin sur notre droite. Aussitôt, Kasumi se met en position de combat, bien plantée sur ses petits pieds sombres, la coiffe pestilentielle en avant, les feuilles fouettant agressivement l'air.
Mais ce n'est qu'un chétif racaillou sauvage, qui se promène dans sa maison. Car, les grottes, ce sont les maisons des pokémon roche, quand on y regarde bien. Il se ballade, les bras ballants, comme s'il se demande ce qu'il va faire. Il nous a vu ; son regard est rivé sur nous, sur Nat, sur ses ball brillantes à sa ceinture. On dirait qu'il prend une décision. Il s'approche de nous, usant de ses mains comme de jambes, avant de tomber sur le sol et de tendre sa main à nat, comme s'il échanger une poignée de main avec lui. Est-ce un piège ? Que veut-il lui faire, à notre maigrelet de dresseur ? Mais Nat, ce con de Nat, lui, il ne s'en méfie pas ; il doit vraiment lui manquer une case. Il lui tend à la main à son tour, avant de dire :
- Tu veux venir avec nous, n'est-ce pas ?
Le caillou sourit ; il n'a aucune dent : comment fait-il pour manger ?
- Je doute être un bon dresseur. J'ai réussi à nous paumer ici, tu sais, continue Nat.
Le bloc minéral se met alors à se redresser sur ses bras avant de se diriger vers la gauche.
- Je me disais bien que mon équipe ne t'intéresserait pas, commente Nat.
Nat, plus abruti que toi, tu meurs ! T'as pas vu cette lueur dans les yeux sombres du racaillou ? Cette confiance en toi qu'il possède alors qu'il vient juste de te rencontrer ? Il veut nous aider, cet idiot. Je sais qu'il veut nous aider à sortir de ce trou ! Alors suis le, bon sang, ne le perds pas !
Et j'ai raison : quelques pas après, Gros Caillou se retourne et semble nous attendre. Nat comprend alors, sourit, rajuste son sac sur ses épaules et se met à courir vers notre nouveau camarade.
Il ne nous faut pas plus d'une heure pour rallier la sortie, guidé par notre excellent nouvel ami. Il n'est pas bavard, celui-là, se contentant de grommeler. Généralement, un regard suffit pour se faire comprendre, même de Nat qui est pourtant complètement bouché, surtout quand il est au bord de la crise d'hypoglycémie comme en ce moment.
Enfin, nous sortons de cet enfer sombre. Je ne veux plus jamais retourner là-dedans. Jamais, Nat, tu entends ? Sinon, cette fois, je t'électrocute pour de bon.
Mais nous ne sommes pas en sécurité pour autant, car, en sortant de la grotte, nous interrompons une réunion semblant être très importantes entre les personnes du corps des Loubards. Ouais, le corps des Loubards, parce qu'ils forment un véritable gang bien organisé dans toute la région. Bon, OK, ce sont un peu des voyous, là perchés sur leur grosses motos pétaradantes dont s'échappe continuellement des nuages de fumée noire et pestilentielle, mais ils participent activement au bon fonctionnement de la société actuelle en rétablissement l'équilibre. En clair, ils piquent de l'argent aux riches qui osent croiser leur chemin et l'utilisent pour remettre du carburant dans leurs bécanes puantes. Ça fait fonctionner le commerce bon sang ! Ah, oui, ils font payer certains passages, aussi. 'Travaillent au péage quoi. L'en faut, vous savez, sinon n'importe qui irait n'importe où ! Là, si t'as pas le pognon, rien à faire : soit tu fais partie de leur bande, soit tu payes autrement. En nature, par exemple. Ou avec ton pantalon, et tu reviens chez toi cul nu.
Bref, toujours est-il qu'on les croise, ces gros lards de loubards, et ils osent nous faire face ! Z'avez pas peur, les gars, sûr que vous ne connaissez pas mon dresseur, sinon vous n'oseriez pas le regarder de cette manière.
- Tiens donc, regardez qui voilà. Un p'tit gosse. J'l'ai jamais vu par ici, il a dû réussir à traverser la grotte.
Ils sont 5, et c'est le plus gros et le plus hideux qui a parlé. Il ne peut s'agir que du chef. En plus de cela, il est le plus ridicule : avec cet anneau qui lui pend lamentablement du nez, il ressemble à un tauros. 'Pis avec cette crête de roucarnage sur la tête et ces chaînes de vélo qui ne cessent de cliqueter sur son blouson de cuir noir et usé, il doit faire peur aux corbeaux. C'est pas loubard que t'aurais dû être, mec. C'est épouvantail. Sûr qu'en plus il doit être le plus bête du tas. Remarque, pas besoin d'être intelligent, pour faire peur aux zozios : suffit de rester planter au beau milieu d'un champ et d'attendre. Et, quand t'es bête, c'est plutôt un avantage, car au moment où une pensée a réussi à traverser ton esprit glissant comme une savonnette, une bonne heure s'est déjà écoulée. 'Lui manque plus que d'être rose pour ressembler à un ramoloss. Ça promet pour les autres...
- Bon, allez, gamin, donne-nous ton blé, et on te laissera partir.
Certainement pas. Avec ce blé, comme tu le dis si bien, Nat, et bien, il va m'acheter un cheeseburger bien chimique. Et putain que j'y tiens, à mon cheeseburger. T'y touche, t'es mort, mec.
Mais Nat, oh! ce con de Nat, il la lui tend, sa putain de bourse. Elle est pas très remplie, mais je sais qu'il y en a suffisamment là dedans pour nous payer un bon repas pour ce soir. Mais qu'est-ce que tu fous, bordel ! Lance une ball et abats-les, ces moins que rien ! Bon, pas moi, hein, cela va de soi, je suis bien trop précieux pour cela ! Mais lance quelqu'un au combat...Agito, tient ! Il rien foutu de toute la traversée dans la grotte, il peut bien nous faire ce plaisir...
Mais Nat ne semble pas le moins du monde décidé à se battre.
- On est déjà trop affaiblis pour les affronter, Ethan, qu'il me dit, le regard triste. On ne peut pas se permettre de perdre le moindre de nos compagnons. Entre une bourse pleine et mes compagnons, je choisirai toujours mes compagnons.
C'est bien mignon, tout ça, mais si tu leur balance ta bourse, on va crever de faim plus sûrement que si on tentait de leur faire la peau. Alors calme toi, remet cette bourse dans ta poche de pantalon, lance une des ball accrochées à ta ceinture et...AH ! NON !
Il l'a lancée. La bourse. En plein sur les loubards. Mais, quand elle tombe, elle ne fait pas le doux bruit de la monnaie sonnante et trébuchante, non...
Elle explose.
Des explosifs. J'y crois pas. Nat a foutu des explosifs dans sa bourse. Sûr que ce doivent être ceux qu'il a volé aux voyous qui nous ont aggressé à l'est d'Azuria...
- On se barre, Ethan, vite !
Ok, mec, je l'avoue, pour une fois tu m'épates. Mais me refais jamais ce coup là, hein ! Pas question de donner notre pognon à ces moins que rien. Z'ont qu'à travailler, merde ! Comme tout le monde ici. Pardon. Comme personne ici. Parce que les boulots, ils se trouvent pour la plupart à Safrania. Un peu à Céladopole, mais surtout à Safrania. Or Safrania est fermée. Donc y'a plus de boulot. Du moins pour ceux qui n'habitent pas Safrania. J'imagine leur tête, aux pendulaires, les étrangers de Safrania, lorsqu'ils sont arrivé au péage le matin qui a suivi la fermeture de la ville. Les pauvres. Des vacances, peut être à vie. J'vois vraiment pas pourquoi ils auraient à se plaindre, finalement.
Après une nouvelle courses folle dans les herbes, les rochers et la terre humide - aurait-il plu durant notre périple dans la caverne ? - nous finissons par arriver dans une ville qui m'est totalement inconnue.
Et un frisson parcourt mon échine. |
| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| Sujet: Re: [Jaune] Pokémon Yellow Reborn Ven 13 Juin 2014 - 17:58 | |
| C'était ton anniv' ? Bon anniv' en retard !
Nat m’épate là, il commence à devenir un grand garçon lançant des explosifs sur des gens :') |
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| | | | | [Jaune] Pokémon Yellow Reborn | |
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