[Jaune] Pokémon Yellow Reborn

Rappel du premier message :


Bonjour/Bonsoir!

Je suis de retour, pour vous jouer un mauvais... non, non, c'est pas ça.

Enfin bref, après l'impitoyable NaNowrimo enfin terminé, malgré la tonne de devoirs à faire et les exams en vue, j'ai décidé de commencer un nouveau roman-nuz(voyez la logique ^^).

Celui ci relate donc la petite aventure de mon nuzlocke sur la version jaune, qui ne durera certainement pas vu mes difficultés avec cette version . cependant, après le scénario tordu de mon Roman du NaNoWriMo, j'ai décidé de faire ici un scénario plutôt simple, avec malgré cela une petite particularité que vous ne tarderez pas à découvrir, non pas dans le prologue, mais à partir du chapitre 1, et un style certainement plus rapide à lire que dans mon précédent roman(j'ai pitié de ceux qui font le communitylocke en même temps et de ceux qui n'aiment pas particulièrement lire  ).

Pour les règles, je prend mes règles habituelles, avec quelques modifications:
- attraper le premier pokémon de la zone(une fois les pokéball achetées, dans cette version, on ne nous en offre pas, il faut en acheter à la boutique de jadielle)
- règle anti-doublon avec une petite modification: la règle s'applique non pas au pokémon lui-même, mais à sa lignée(si j'ai déjà capturé un roucool, je ne peux pas capturer de roucoups) et est permanente même en cas de mort du pokémon(si le roucool meurt, je n'ai pas le droit de recapturer de roucool ni de roucoups). cela donne vraiment un caractère unique aux pokémon capturés.
- K.O = mort
- Surnoms obligatoires(et pas de remarques sur les surnoms mdr)
- dans la version jaune, on peut obtenir les starters de la 1g, après avoir effectué certaines actions. ces starters ont un statut particulier: j'ai le droit d'en prendre UN SEUL, au choix, sauf si j'ai déjà obtenu un pokémon dans la zone d'obtention du starter(je pense notamment au salamèche route 24: si je décide de prendre salamèche, je ne peux pas attraper de nouveau pokémon dans les herbes de cette route, et vice-versa)

liste des chapitres
chapitre 1
chapitre 2
chapitre 3
chapitre 4
chapitre 5
chapitre 6
chapitre 7
chapitre 8
chapitre 9
chapitre 10
chapitre 11
chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
chapitre 16
chapitre 17
chapitre 18
chapitre 19
chapitre 20
chapitre 21
chapitre 22
chapitre 23
chapitre 24
chapitre 25
chapitre 26
chapitre 27
chapitre 28
chapitre 29
chapitre 30
chapitre 31
chapitre 32
Chapitre 33
chapitre 34
Chapitre 35
chapitre 36
chapitre 37
chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
chapitre 42
chapitre 43
épilogue
prologue d'une éventuelle suite





En ce jour du 17 juin, je suis mort.

Pourtant, cette journée a bien commencé. Je suis allé voir mon cousin Joey qui habite ce petit bourg pourri où rien ne se passe jamais, à l'autre bout de la route 1. Pour moi qui habite Jadielle, une petite ville animée dotée d'une boutique, d'un centre pokémon et d'une arène, aller à Bourg Palette, c'est vraiment rendre visite aux péquenots. En plus, Jadielle, c'est la ville de la Ligue Pokémon, la Ligue, avec un grand L, mon rêve. La ligue, c'est là où se dispute le titre de meilleurs dresseur de la région. Ouais, je dis bien de la région, celle de Kanto en l'occurrence, parce qu'il existe d'autres régions qui ont leur propre ligue à elles. Sauf johto, la région voisine, avec laquelle on se partage notre ligue, celle qui se situe après la Route Victoire, tout au sommet du plateau Indigo. Et quand je dis que la Ligue, c'est mon rêve, c'est vraiment le cas: je m'entraîne en ce but depuis que j'ai reçu Samson, mon roucool, de la part de mon grand père.

Mon grand père, c'est notre parent commun, à Joey et à moi. Et à cet abruti, qui habite la bicoque voisine de celle de mon cousin. Faut dire qu'à Bourg Palette, y'a pas énormément de monde, alors tous les habitants sont plus ou moins voisins. Le gros qui se balade près de la barrière, là-bas, est le cousin par alliance de la tiote qui cueille des fleurs par exemple. Mais Joey, sa soeur, leur crétin de voisin et moi, nous sommes les petits-enfants du vieux qui habite le grand labo de Bourg Palette qui représente la seule attraction de la ville. Y'a des gens qui viennent des quatres coins de la région pour le voir, mon grand père. Il est sacrément important: c'est lui qui a crée le pokédex, cette espèce de game boy parlante répertoriant tout plein d'espèces de pokémon. Bon, il l'a inventé, mais elle est pas au point sa bécane. Enfin, c'est surtout le son qui n'est pas au point, mais pépé ne devrait peut être pas s'amuser à renverser son café au lait avec 4 sucres dessus, parce que l'électronique, ça n'aime pas beaucoup le café, contrairement à mon grand père qui s'en avale des tasses et des tasses à la suite. Comment peut-il encore dormir le soir après avoir ingéré une telle quantité de ce liquide infâme, ça je l'ignore, mais il le fait. Même qu'il ronfle aussi fort qu'un ronflex. Et qu'il dort toujours du même côté. Il doit avoir la tête lourde, parce qu'à force de dormir du même côté, il a toujours des mèches de cheveux pointées vers le ciel. Je trouve que ça l'affiche mal pour une personne d'une telle importance, mais personne ne semble lui en tenir rigueur.

Enfin bref, je suis allé chez mon cousin. Sa soeur était en train de lire un livre sur la région. Cette fille, elle passe ses journées à feuilleter des guides sur la région et à regarder des cartes, mais elle n'a jamais été fichu de mettre un pied hors de ce bled. Elle trouve que c'est trop dangereux. Bah ouais, les hautes herbes, c'est rempli de rattatas qui te bouffent tout cru, c'est bien connu. Mais moi, je m'en fiche, parce que j'ai Samson. Ce qui n'est pas le cas de mon cousin Joey. Étant plus âgé que lui d'un an, j'ai reçu un pokémon avant lui. En effet, la loi interdit aux enfants de moins de 13 ans de posséder leur propre pokémon. Je sais pas qui a décrété cette loi stupide, mais du coup, on attend tous impatiemment de recevoir notre première bêbête. Parce qu'un pokémon, ça représente la liberté, la liberté d'aller où l'on veut quand on veut, pourvu qu'on l'entraine suffisamment pour qu'il nous protège. Ça va, par chez nous, les pokémon ne sont pas très fort, mais il paraît qu'il y a des régions où les pokémon sont redoutables. Même qu'il y en a des évolués. J'aimerais bien que Samson évolue, il perdrait son apparence de moineau chétif à peine sorti du nid. J'aime pas beaucoup les trucs faibles, c'est pour ça que quand pépé m'a proposé un pokémon, j'ai aussitôt demandé un roucool. Parce qu'un roucool, tout en étant classe, c'est pratique: il peut permettre de voler d'une ville à l'autre, à condition de posséder la technique Vol. Et si j'avais Vol, je pourrais directement me rendre au Plateau Indigo et dégommer la ligue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ouais! J'ai trop hâte que Samson devienne fort.

On a discuté un moment avec mon cousin dans sa chambre, puis on est sorti de sa baraque. J'ai refermé la porte tellement fort qu'un pot de fleur posé sur l'appuie de la fenêtre s'est cassé la figure; le pot a explosé en morceaux sur la terrasse, et l'autre crétin qui était en train de dessiner devant chez lui a fait un bond d'un kilomètre. Joey s'est foutu de lui, moi j'ai fait mine de lui balancer une pierre dans la tronche, alors il a détalé sans demander son reste. C'est un pôv type, ce mec, ni mon cousin ni moi ne l'apprécions. Nat, je crois qu'il s'appelle. Je sais pas si ça vient de Natalien ou de Nathan. De toute façon, on l'appelle toujours par son surnom: le minable, alors pas besoin de retenir son prénom. Il est toujours tout seul dans son coin, est super peureux, s'habille n'importe comment, parle à une vitesse de chenipan et comprend encore moins vite. Comment peut-il être notre cousin et petit fils du plus célèbre cerveau de la région, ça faudrait qu'on m'explique. Et pis son père, c'est un champion pokémon, paraît qu'il a déjà fait un tour du monde et tout, alors cet idiot devrait être bon en pokémon aussi. Bah non, il sait même pas faire la différence entre un chenipan et un aspicot. Difficile à croire que Joey et lui ont le même âge.

Quand l'idiot du village s'est réfugié dans les jupes de sa môman, nous sommes sortis du bled avec mon cousin. On s'est baladé un moment dans les hautes herbes, ce qui n'a pas beaucoup plu à Joey qui les regardait d'un air inquiet.
- Je ne devrais pas être ici, je n'ai pas de pokémon, a t-il dit.
- T'inquiète pas, Samson nous protègera. Il est super fort!
- Super fort? Tu parles, il n'a toujours pas évolué.
Un rattata sauvage a alors croisé notre route. Il nous a regardé avec ses petits yeux méchants, ses grandes queunottes reflétant la lumière du soleil, ses petites pattes bien enfoncées dans le sol, prêt à nous faire la peau.
- Hé, tu veux voir s'il n'est pas fort, Samson? Ai-je lancé à mon cousin.
J'ai lancé la ball; Samson en est sorti et s'est envolé directement vers le ciel, hors d'atteinte du rongeur.
- Samson! Tornade! Ai-je crié.
Samson a battu des ailes très vigoureusement, créant ainsi une mini tornade qui s'est dirigée droit vers le rattata, qui s'est alors retrouvé projeté de plusieures mètres avant de retomber brutalement sur le sol sec, mort.

Rassuré, Joey a paru profiter davantage de la promenade. Samson dégommait tout sur son passage, il était vraiment trop fort. On est arrivé à Jadielle, mais au lieu de rester dans la ville, on a décidé de faire un petit tour du côté de la route 22, la route de la Ligue, parce qu'on y trouve des pokémon intéressants, comme des férosinges que Samson adore envoyer bouler à coup de tornades. On s'est mis à fouiller dans les hautes herbes, mais on n'a trouvé qu'un vulgaire piafabec et un nidoran femelle qui a empoisonné Samson. Je n'avait pas d'antidote. De rage, j'ai pris une pierre et l'ai balancé de toutes mes forces sur cette sale bestiole venimeuse.

- Je peux savoir ce que tu fais? A lancé alors une voix derrière moi.
Ce n'était pas la voix de mon cousin. Je me suis retourné et me suis retrouvé face à face avec un homme de haute taille aux cheveux et aux yeux uniformément noirs, qui me regardait fixement avec un air de mécontentement.
- J'entraîne mon pokémon, ai-je répondu en montrant Samson d'un signe de tête. Mais il est empoisonné.
J'ai alors demandé à mon cousin d'aller me chercher un antidote; il est parti en courant tout en regardant l'homme d'un air inquiet. Celui-ci a repris:
- Et c'est une raison pour frapper un pokémon avec une pierre?
- L'avait qu'à pas empoisonner Samson.
- Ce nidoran n'a fait que se défendre alors que tu l'attaquais.
- Les pokémon sauvages ne sont là que pour qu'on leur casse la gueule, alors que ce soit un pokémon ou un humain qui le leur fait, quelle importance? Ils vont crever de toute manière.
- Tu as vraiment une façon de penser stupide. Les pokémon ne sont pas à ton service. Je crois que je vais te montrer ce qu'est un bon dresseur, afin que ça te fasse une bonne leçon...
- Très bien! Je relève le défi! Mais sachez que Samson est super fort, il va vous refaire votre sale face en moins de deux!

L'homme a sorti une pokéball et l'a lancé; un grand rhinocorne en est sorti. Non, ce n'était pas un rhinocorne, car il marchait sur deux pattes. Un rhinoféros. C'était la première fois que j'en voyais un, car c'est super difficile à entraîner ces bestioles-là . Le dresseur qui était devant moi était loin d'être un rigolo. Mais je n'ai pas perdu courage et ai envoyé Samson, qui était pourtant toujours empoisonné.
- Tu es vraiment idiot, a fait l'homme en riant. Tu es totalement désavantagé, tu n'as aucune chance de gagner, mais tu refuses d'abandonner! Tu es le plus grand idiot que j'ai jamais vu! Cependant, j'accepterais ta stupidité si tu n'étais qu'un gosse ignorant et innocent; or, c'est loin d'être le cas, parce que tu es méchant. Et tu vas payer pour cela. RHINOFEROS!
Le gros monstre de pierre s'est élancé vers Samson. Il était plus rapide qu'il n'en avait l'air. Il a levé une patte antérieure et a frappé mon roucool, qui s'est écrasé lamentablement au sol, les os brisés. Le pokémon était mort, ça aurait pu s'en arrêter là.

Sauf que le rhinoféros n'a pas arrêté son geste; son poing m'a alors touché à l'épaule et une douleur atroce a traversé tout mon corps comme une décharge électrique. Je me suis écroulé en hurlant. L'homme a rappelé son pokémon, puis s'est approché de moi:
- Je n'ai aucune pitié pour les gens méchants ou cruels avec les pokémon. Pas même avec les gamins comme toi. Tu viens de le payer de ta vie. Adieu, jeune imbécile.
Et il est parti.

Et moi, je suis resté par terre, avec l'impression d'avoir tout mon squelette en miettes. Je n'arrivais plus à bouger, même pas un doigt; le monstrueux pokémon avait dû me briser la colonne vertébrale. Le plus étrange était que je ne ressentais plus rien. J'arrivais cependant à apercevoir le corps sans vie de Samson, le cou brisé, les ailes tordues, le bec planté dans le sol. Un nuage blanc a commencé à m'envelopper; je n'entendait plus rien, ne voyais plus rien, ne sentais plus rien.

Et, en ce jour du 17 juin, je suis mort.

Bon, j'ai décidé de ne pas être trop méchante et de ne pas vous faire poireauter longtemps. demain je ne sais pas si je pourrai venir, alors j'ai décidé de poster le nouveau chapitre, le chapitre 11. il va d'ailleurs falloir que je réécrive des chapitres, parce que ces derniers jours je n'ai pas beaucoup continué mon histoire, pour la simple raison que je ne suis pas vraiment en état pour faire un bon travail. déjà, ça va être la rentrée et ensuite j'ai regardé deux animés qui m'ont complètement retournée... bon, je suis sensible aussi, mais si j'écris en ce moment, le roman s'en ressentira... enfin bref, je vous envoie le nouveau chapitre, en espérant qu'il soit à la hauteur de vos espérances...

je vous invite donc à découvrir la fin de ce combat épique...

Chapitre 11

Je regarde le Onix faire demi tour en détruisant l'arène autour de lui. Il est vraiment monstrueux. Et enragé d'avoir loupé cette minuscule souris jaune à moitié clamsée au sol. Il se rue de nouveau vers moi, prêt à m'avaler tout cru.
"EH! Le gros tuyau en caillasse, qu'est-ce que tu regardes? C'est moi, ton adversaire!"
Une ombre, rapide comme l'éclair, jaillit de nulle part et plaque le géant de pierre au sol avant de le frapper férocement de ses pieds cornus. Le monstre explose en milliers de cailloux qui, emportés par leur élan, vont frapper Pierre de plein fouet tandis qu'Hercule atterrit en douceur sur le sol explosé.
"Hercule!" j'arrive à articuler. "Tu n'étais pas mort!"
"Non. Cette satanée bestiole m'a frappé et j'ai perdu connaissance un moment, mais j'suis toujours en vie! On dirait que je suis arrivé à pic, mon pote!"
Il m'aide à me relever, avant de jeter un coup d'oeil à Nat qui n'arrive pas à en croire ses yeux.
" Qu'est-ce qui lui arrive, à lui?" me demande Hercule en faisant un geste de la tête dans sa direction.
" Il est comme ça depuis que tu t'es pris le coup du Onix. Je crois que sa tête a tapé le sol."

Nous allons alors voir notre dresseur, et je remarque qu'il a les larmes aux yeux. Il ne pensait pas que nous gagnerions. Dès que nous sommes assez proches de lui il nous prend dans ses bras, sans même remarquer qu'un des dards d'Hercule lui rentre dans le bras. Il reste ainsi un long moment, tandis que, serrés, nous étouffons. Enfin, surtout moi, parce que Hercule, dur comme il est, est juste immobilisé mais peut toujours respirer.

Enfin, Nat nous lâche et je respire un grand coup. Pierre le champion arrive alors, regarde un instant le gringalet agenouillé sur le sol avant de lui tendre la main pour lui permettre de se relever.
- Je te félicite, jeune dresseur. Tu m'as prouvé que tu n'étais pas un de ces blanc-bec qui viennent m'affronter continuellement. Tu m'as montré que tu avais les capacités d'un grand dresseur, et que tu pourras aller loin avec tes pokémon. Par conséquent, pour récompenser ta victoire, je t'offre ce badge roche!
- Mes compagnons, corrige Nat en s'essuyant les yeux avec sa manche avant de prendre le badge de la main de Pierre. Mes pokémon sont mes amis, mes compagnons de route, ils ne sont pas de simples outils, de simples armes!
- Je comprend. Tu es très lié à tes pokémon.
- Cela pose t-il un problème? Réagit Nat assez vivement.
- Veille à ce que ce lien ne te détruise pas, dit-il simplement.

Après cette dernière phrase des plus énigmatiques, il tourna le dos à Nat et ouvrit une porte au fond de l'arène. C'est certainement là qu'il habite. Mais je n'arrive pas à comprendre sa dernière phrase. Les pokémon peuvent détruire les humains par le lien qui les relient? Non vraiment, je ne comprend pas. Nat non plus, car il demeure perplexe. À moins que ce soit la vue du badge dans sa main qui lui donne une telle expression. Si j'étais plus en forme, je grimperais sur son épaule pour voir la tronche qu'il a, ce badge, car je ne l'ai jamais vu. Mais je suis tellement épuisé que je m'assois par terre.

Enfin, Nat sort de ses pensées et nous regarde, nous, les petits êtres qui lui ont permis d'obtenir l'objet brillant qui repose dans sa main ouverte.
- Je suis désolé, fait-il. Vous devez être épuisés.
Il fait rentrer Hercule dans sa ball, mais je refuse tout net. Pas question d'entrer de nouveau là-dedans, mon bonhomme. T'as qu'à me porter, je ne suis pas si lourd, surtout avec notre régime de chenipan.

Nat se fait une raison. Il me prend dans ses bras puis fait mine de sortir de l'arène. Mais nous sommes arrêtés par le type à lunettes qui garde l'entrée:
- Attend jeune dresseur, laisse-moi te donner ceci!
Il nous tend une enveloppe. Une liasse de billets, me dit mon nez malgré les effluves de sang qui perturbe mon odorat. Chouette, on va pas être obligés de manger des insectes ce soir. Nat prend l'enveloppe en remerciant le type avant de sortir de l'arène.

Ça me fait beaucoup de bien de me retrouver à l'air libre, hors de ce bâtiment à l'air saturé de poussière. Le soleil, caché par quelques nuages, est très haut dans le ciel: il doit être l'heure du déjeuner. Sans plus tarder, Nat nous emmène au centre pokémon pour nous soigner. Les soins finis, il s'assoit dans un coin du centre pokémon tandis que nous le regardons d'un air sévère: et la bouffe alors? On a faim nous! Mais Nat secoue la tête.
- Non, les amis, il faut économiser l'argent. Il faut que je rachète des potions et des pokéball, ainsi que quelques médicaments. Et je crois qu'après ces achats, il ne nous restera plus assez d'argent pour nous payer un bon repas.
Il regarde autour de lui, mais rien ne semble lui convenir, alors il nous invite à sortir, tournant le dos au restaurant qui est pourtant en train de servir de délicieuses côtelettes rôties à ses clients. Je sais pourtant qu'il a faim: son estomac n'a de cesse de gargouiller depuis tout à l'heure. Nous allons alors à la boutique et je regarde avec regret mon dresseur dilapider tout l'argent gagné par le combat. Et nous alors? Ça sert à quoi de payer des médicaments s'il ne nous nourrit pas? On mourra aussi sûrement de faim que du poison, alors à quoi joue t-il? Il achète aussi du matériel de camping. Ok, j'ai compris: il ne s'attend pas à pouvoir se payer une chambre tous les soirs.

Ce qui veut dire qu'on n'a pas fini de manger du chenipan.

VI ! Hercules est vivant ! Tout va bien donc. <3
Et paraît que les insectes sont bourrés de protéines, ça cale peut-être pas mais les apports en nutriments doivent être suffisant. %D

nouveau chapitre! bonne lecture!

Chapitre 12


C'est officiel: je déteste Nat.
Non, parce que se serrer la ceinture parce qu'on n'a pas les moyens de se payer de la bouffe correcte, ok, pas de soucis. Mais ne pas manger au centre pokémon alors qu'on en a les moyens, sous prétexte de faire des économies, là c'est complètement crétin! Parce que, de l'argent, ça on en a, avec tous les dresseurs qui nous ont attaqué sur cette maudite route 3, sur cette horrible route pentue et escarpée! Des combats, des combats, des combats, ça n'en finissait pas! Alors on en a gagné, du pognon! Bah non, Nat veut pas entendre parler de restaurant: il m'a demandé de griller des piafabecs pour le dîner, le morveux! Bon, il en a aussi attrapé un, de piafabec, pour le pokédex, mais il l'a aussitôt envoyé dans le pc après l'avoir nommé Auster. Bientôt on va trouver un autre pokémon qu'il appellera Paul, tu verras.

Si Tiff et Oskar ne semblent pas en tenir rigueur à leur dresseur, ce n'est pas notre cas, à Hercule et à moi: nous finissons par râler. Cependant, râler contre mon dresseur en plein combat ne m'a guère servi, bien au contraire: j'étais tellement occupé à vociférer que je me suis pris un dard empoisonné d'un aspicot particulièrement coriace. Mais, cet idiot de Nat, au lieu de me donner un antidote, a préféré m'emmener carrément au centre pokémon, alors que ma vie fondait comme neige au soleil! Et soi-disant pour faire des économies, encore une fois... Tout ça, c'est pour me faire souffrir, j'en suis sûr!

On finit quand même par atteindre le centre pokémon avant la caverne tant redoutée par Nat: le mont sélénite. On en a entendu, des rumeurs, sur cette grottes, comme quoi la team rocket y aurait élu domicile, ou bien qu'il y aurait des pokémon extraterrestres et des champignons maléfiques... Du coup Nat tremble comme une feuille en regardant l'entrée de la grotte, simple trou obscur et béant ressemblant vaguement à une bouche énorme prête à refermer ses mâchoires sur nous. Et puis bon, après avoir battu un monstrueux onix, c'est pas un trou dans une falaise qui va me faire peur. Enfin, presque battu.

Bon sang, j'ai les genoux qui tremblent. C'est qu'elle est sombre cette grotte. Et étrangement silencieuse: après le brouhaha de la ville d'Argenta et des routes, il fout vraiment la pétoche, ce silence, ce silence entrecoupé de gouttes d'eau qui s'écrasent au sol en rythme et dont le bruit résonne longtemps. Et qu'il est haut, ce plafond! Et si sombre... Quelque fois, j'entend de légers couinements qui en proviennent. En plus j'ai la désagréable impression d'être espionné. Par qui? Ou pire, par quoi? Une créature extraterrestre?

WOUAH! Y'a un truc qui vient de s'écraser juste devant nous!
Par réflexe, je me suis réfugié dans la capuche de sweat-shirt de Nat. Non non, j'ai pas peur, qu'est-ce que vous vous imaginez là? C'est juste que ce truc là devant nous est bizarre. Vraiment bizarre. En plus il couine. Et il nous attaque. Quoi?
- T'as peur, Ethan? Demande Nat. Va donc affaiblir ce machin là, j'aimerais l'attraper.
Il fouille alors dans sa capuche, m'attrape et me lance devant la créature. Sympa le gosse. Je me retrouve alors nez à nez avec le machin en question qui secoue ses ailes. Ah. Ok, je vois.

C'est juste un nosférapti. Il devait être accroché au plafond. C'est ça tous ces bruits que j'entend depuis tout à l'heure: des nosféraptis pendus, la tête en bas, attendant leur repas. Leur repas sanglant, car je sais que ces bestioles se nourrissent essentiellement de sang. Ce ne sera pas trop dur à nourrir alors, c'est pas ça qui nous piquera nos piafabecs rôtis. Je l'affaiblis d'une vive attaque, et Nat envoie une pokéball. Capture facile, rapide et propre. La bestiole est surnommée Lestat(Nat a vraiment des surnoms à la con, j'vous jure, où est-ce qu'il a trouvé ça encore?). Et on ressort de la caverne. Apparamment, le môme n'a pas envie de s'y aventurer de nuit. Ça m'arrange.

On retourne au centre pokémon stocker la nouvelle recrue dans le pc. Il reste un peu de temps, alors Nat envoie les données recueillies par son pokédex au prof. Il ne lui répond pas, peut être est-il occupé. Après quoi on ressort et on se cherche un petit coin confortable, ou du moins pas trop dur, pour camper. Par contre, comme dans le coin on ne trouve pas grand chose à griller, Nat va chercher des sandwiches et des croquettes. Nous l'attendons au campement. Hercule passe son temps à observer la grotte. Lui aussi semble inquiet.
" J'ai l'impression qu'il y a quelque chose là-bas qui ne devrait pas y être" fait-il, les oreilles vers l'avant, à l'affut du moindre bruit. "j'ai eu l'impression d'être épié, c'est pas normal."
" C'était peut être simplement ces chauves souris?" propose Tiff.
" Non, être observé par des pokémon ne me fait jamais cet effet là. C'est autre chose."
" Un monstre extraterrestre!" couine alors le rattata en se cachant les yeux dans les pattes.
Hercule lui flanque une taloche derrière son petit crâne.
" Dis pas de sottise, Rabougris, les extraterrestres, ça n'existe pas! C'est autre chose, quelque chose de malsain. Faudra faire gaffe quand on y retournera."
- Qu'est-ce que vous êtes bruyants! S'exclame Nat en revenant, les mains pleines de victuailles qu'il pose sur le sol. Oui, j'ai pris du stock, je crois que c'est conseillé vu la taille de cette grotte. On en a pour deux jours de vivres, alors faut pas gâcher la nourriture!
" T'as compris, Ethan? " m'avertit Hercule. " Si tu fais encore le difficile, c'est moi qui mange ta part! "
" Et moi alors? " fait Tiff. "J'ai pas le droit de manger la part d'Ethan?"
" Non"
" Mais pourquoi? Je fais partie de l'équipe moi aussi, j'ai le droit à ma part!"
" Parce que je suis le plus fort. Alors c'est moi qui décide. Toi le nain, tu fais comme Oskar, tu te la boucles. Et pis, qu'est-ce que tu ferais d'autant de nourriture? T'as la panse qui va éclater..."

C'est vrai qu'Oskar, en général, il s'en fiche de nos disputes. J'ai souvent l'impression que sa conscience se situe à des lieux de là où l'on est. Il a souvent le regard dans le vague, voletant autour de son dresseur en attendant son tour. Par contre, quand il est envoyé au combat, ses yeux étincellent et il devient un vrai combattant assoiffé de sang: il lance ses attaques psychiques sur ses adversaires ou leur balance de la poudre. Mais quand le combat est fini, il s'en retourne à sa léthargie. Je crois que depuis qu'il est dans l'équipe, il n'a jamais dit un mot. À côté de cela, il est efficace en combat: les abos, il les a littéralement explosé par ses puissantes attaques psychiques. Je me demande bien comment ces pouvoirs fonctionnent... Bah, ça doit avoir une explication aussi énigmatique que mon électricité, alors j'abandonne.

Pendant que les autres mangent leurs croquettes, je dévore un énorme sandwich au thon sous l'oeil sans cesse surpris de Nat qui lui grignote son croque monsieur sans appétit.
- Je me demande souvent où tu mets tout ça, fait-il en me regardant me bâffrer.
Dans mon estomac, tiens! Où veux-tu que je mette cela, hein? Quel crétin celui-là!
Le repas fini, nous nous couchons sur le sol humide tandis que le garçon se pelotonne dans son sac de couchage. Il tremble, mais je ne sais pas si c'est de froid ou de peur. Hercule se colle alors contre lui. Pour le rassurer? Ah, non, uniquement pour se réchauffer, puisqu'il essaye ensuite d'entrer carrément dans le sac de couchage. Mais il est trop gros, et un craquement indique qu'une de ses cornes a déchiré le tissus. Alors Nat râle et fait sortir le nidorino, et Tiff en profite, petit comme il est, pour se faufiler sous la couverture. Un vrai vicieux. Nat ne s'en aperçoit que lorsqu'il s'est de nouveau blotti sous la couverture, mais il abandonne l'idée de le faire sortir. Alors le rattata, tout content, se couche dans ses bras, bien au chaud tandis que nous claquons des dents. Tu vas voir ta tronche demain matin, sale petit rat...

J'essaye de trouver une position confortable, mais on est loin du tapis moelleux de la forêt: ici le sol est dur, froid et couvert de cailloux aux bords tranchants. Nous ne sommes pas non plus abrités du vent glacé qui souffle presque continuellement à cette altitude. Alors je me met en boule, essayant de garder le plus possible de chaleur, mais c'est peine perdue avec ce vent. Même avec cette journée épuisante et cette mauvaise dernière nuit, je n'arrive à dormir que d'un oeil, m'éveillant souvent en sursaut pour des raisons qui m'échappent. La grotte m'inquiète aussi, je dois avouer. Elle se dresse un peu plus loin, cette gueule béante tournée vers moi, menaçante. J'ai l'impression de revoir en face de moi le onix de Pierre me foncer dessus. Le vent s'engouffre dedans, créant une sorte de sifflement qui me fait beaucoup penser à un rugissement. Une bête de l'ombre, prête à me dévorer. Pas étonnant que j'ai du mal à dormir.

Nous entendons alors un cri. Un cri strident, provenant de la caverne. Hercule saute ausitôt sur ses pattes, et cela me rassure: je n'ai pas rêvé, il y a bien eu un cri. Et je n'étais pas le seul à ne pas dormir profondément. Tiff dresse une oreille, mais je crois qu'il pense avoir rêvé, alors il se recouche. Mais Nat, lui, a entendu le cri aussi. Il s'assoit et regarde la grotte.

Un autre cri. Nat se lève cette fois et remballe son sac de couchage. Ouf, on va s'en aller! Eh mais... Qu'est-ce que tu fais, espèce d'andouille! Vas pas là-bas!
Bah si. Cet imbécile fini se dirige en courant vers la grotte, son sac rebondissant sur son dos et le sac de couchage enroulé sous le bras. Hercule me regarde, et je sais qu'il pense la même chose que moi: notre dresseur aurait-il été victime d'une onde folie? Toutefois, comme nous ne voulons pas rester seul dehors(en tout cas, je ne sais pas pour Hercule, mais moi j'ai pas envie de rester tout seul ici), nous le suivons jusque dans la grotte. Nos yeux déjà adaptés à l'obscurité nous permet de percevoir les obstacles, si bien que nous réussissons à les éviter. Pas Nat, qui, avec ses yeux d'humains, n'arrive pas à voir dans le noir: il se cogne et trébuche fréquemment.

Un autre cri nous parvient. Il semble provenir du fin fond de la grotte. Je tire sur le pantalon de Nat pour tenter de le retenir, mais il m'ignore et s'élance dans le noir, inconscient du danger qui nous menace. Car nous, ses compagnons, nous le sentons arriver, ce danger. Comme un sixième sens, il nous prévient d'un danger imminent. Je crois que c'est ce qu'on appelle l'instinct. Les humains en ont, mais il est beaucoup plus présent chez les pokémon. En tout cas, je le ressens beaucoup plus depuis que je suis un pikachu. Mais Hercule semble d'accord avec moi: il essaye de retenir notre dresseur en faisant barrage avec son corps, mais cela n'a d'autre résultat que de le faire tomber. Il se relève presque aussitôt, furieux:
- Mais qu'est-ce qu'il vous arrive, vous deux? Pourquoi voulez vous m'empêcher d'aller sauver cette personne?
Et qu'est-ce qui te dit que c'est réellement une personne, hein? Ça peut être tellement de choses, un pokémon dangereux qui hurle pour nous piéger et nous dévorer tout cru, un humain tentant de nous tromper pour nous détrousser, un combat ayant lieu au plus profond de la grotte... Les sons sont tellement modifiés, difficile de s'en assurer à 100%.

Toujours furieux, Nat décide de fouiller dans son sac à la recherche de sa lampe de poche. Il s'apprête à l'allumer lorsque je le retiens en regardant le plafond. Hercule m'a compris. Les nosféraptis sont toujours là-haut, attendant leur heure pour sucer le sang à même la peau. La lumière dans leur environnement obscur risque de les réveiller, et alors... Je n'ose même pas l'imaginer. Je crois que Nat a compris aussi, car il fixe sur la lampe un mouchoir pour affaiblir la luminosité. On y voit, pas très bien certes, mais ce sera certainement suffisant pour sortir de la grotte. Nat regarde une dernière fois en arrière, puis se décide à ressortir de cette horrible caverne.

Lorsqu'un flash lumineux nous aveugle.

Je ne vois plus rien. Les pattes plaquées sur mes yeux, je titube à la recherche d'Hercule que j'entend rugir à côté de moi. J'entend alors des cris, des dizaines, des centaines, des milliers de cris au-dessus de ma tête. Des milliers de présence volent dans tous les sens au-dessus de ma tête, paniquées par la soudaine luminosité. Les nosféraptis sont réveillés. Ils sont si nombreux qu'ils volent dans toute la grotte, tellement bas quelque fois que je me cogne contre elle. Je ne sais plus où je vais. J'ai récupéré la vue, mais je ne perçois rien dans cette vague de créatures ailées. Tous mes sens sont perturbés par ces présences; mon ouïe si fine souffre à cause des couinements incessants des chauve souris; mon odorat ne perçoit plus que l'odeur du sang, dernier repas des créatures qui m'entourent; je n'arrive même pas à voir où je mets les pieds. Où sont mes compagnons? Où est Nat?

Soudain, je crois le voir, là, un peu plus loin, il se débat contre les nosféraptis qui l'entourent à grands mouvements de bras. Nat! Attend moi, j'arrive! Je m'élance vers lui.

Et je me sens tomber.

*fait la danse de la joie pour montrer qu'il est content et qu'il attend la suite avec impatience*

"Extraterrestres"... Je dirai plutot "lutin rose" moi xD

ni ethan ni Nat n'ont vu de mélofée de leur vie, ils ne savent pas à quoi ça ressemble. et les mélofées sont rares, donc les gens non plus ne savent pas trop à quoi ça ressemble. et c'était un peu en référence à la version diamant dans laquelle un sbire galaxy disait(je crois que c'était un mélofée): mélofée vient de l'espace, il nous le faut. qui vient de l'espace = extraterrestre ^^.

J'ai hâte de savoir d'où proviennent ces cris et surtout, de savoir qui se fait bouffer vivant !

Et ben, je m'étais arrêté à la partie 6 et je viens de lire toutes les autres que tu as posté. C'est super, j'en veux encore et encore !!!

On peut dire que tu sais faire monter la pression et que tu sais gérer les émotions de tes lecteurs, j'étais en panique pour la "mort" d'Hercule, je l'aime bien ce petit (pas si petit que ça en fait) gars ! :3

J'attends la suite avec impatience, c'est du bon, très bon travail !

Ta fin ressemble au fin dans les séries, en mode je fais monter l'action et... la suite au prochain épisode

J'ai hâte de lire la suite et de voir comment le lien entre Nat et Ethan va évoluer  :x 

En Bref, vite le chapitre 13   

nouveau chapitre! et je n'ai TOUJOURS pas avancé dans le roman. une honte, vous dis je. et dans le jeu je n'en suis qu'au deuxième badge(je viens de l'avoir).
bref. ce nouveau chapitre marque l'arrivée d'un personnage important, que je vous laisse découvrir. bonne lecture!

Chapitre 13


- Ah là là! Jamais je n'aurais pensé que ce serait aussi facile!
- ça a marché comme sur des roulettes! T'as vu la tête de ce gosse quand les nosféraptis sont arrivés sur lui! C'était à mourir de rire!
- Bon, maintenant qu'on a capturé la bestiole, qu'est-ce qu'on fait?
- Bah, faut le ramener au boss. Il va être super content, peut être même qu'il va nous donner une promotion!
- Il a quand même pas bonne mine, ce pikachu...
- Il a fait une de ces chutes en même temps... Heureusement que smogo l'a rattrapé au vol, sinon il n'aurait plus été que de la bouillie.

J'ai mal partout. Le sol est dur et froid sous mon corps. J'ai du mal à ouvrir les yeux. Que s'est-il passé? Où suis-je? Où est Nat?

J'essaye de me relever, mais mon corps ne veut pas obéïr. Il y a deux personnes qui parlent. Pas des pokémon, des humains. Un homme et une femme. D'après ce que je comprend, ce sont eux qui m'ont sauvé. Mais sauvé de quoi? Je revois le nuage de nosférapti se ruer sur nous. Ah oui. Je m'en souviens. Je suis tombé dans une crevasse à cause de ces maudites bestioles. J'étais tellement perturbé que je n'ai rien pu faire contre elles.

Enfin, j'arrive à entrouvrir les paupières. Mais je les referme aussitôt, car la lumière à l'extérieur m'aveugle. Serait-on dehors? Même pas, m'indique mon nez. On est toujours dans la caverne, et la lumière provient d'une lanterne dont la lampe bourdonne bruyamment à mes oreilles. À moins que ce soit un acouphène, ce qui ne serait pas étonnant après un tel raffut. Je renifle. Une odeur de viande grillée flotte dans l'atmosphère. Ça sent bon. Ça me donne même faim.

Mais où suis-je? Qui sont ces gens?

Cette fois, je me force à ouvrir les yeux et m'assois. Je remarque alors ma patte arrière entravée par une lourde chaîne reliée au mur.
- Ho! On dirait qu'il reprend connaissance, s'exclame la femme.
C'est une grande femme rousse, avec de longues jambes interminables, une taille de guêpe et une grosse poitrine. Pas sûr qu'elle soit 100% naturelle celle là. Elle porte un uniforme noir et blanc composé d'une mini jupe en cuir, d'un t-shirt blanc et de bottes en cuir brillantes.
À côté d'elle se trouve un homme aux cheveux blonds et assez longs. Lui aussi porte un uniforme dans les mêmes tons que celui de sa compagne, mais il porte un pantalon lui, pas une mini jupe. Et un sweat au lieu d'un t-shirt, ce qui me semble plus approprié compte tenu de la température qui règne dans la grotte. D'ailleurs, la femme rousse semble grelotter, bien qu'elle fasse de son mieux pour le cacher.

- Il a peut être faim, déclare l'homme en me regardant avec un regard et une expression qui me semblent étrangement familiers.
Non, non, je dois me faire des idées. Je dois être fatigué, voilà tout, ce qui ne serait pas étonnant après pareille journée.
- Et bien, débrouille-toi pour le nourrir, cet hideux truc jaune, répond la femme en se désintéressant de moi.
Beuh, hideux truc jaune? Tu t'es pas vue, moi au moins je suis naturel, tu ne peux pas en dire autant.
- Je me demande pourquoi le boss le veut. C'est qu'un pikachu après tout, on en trouve plein. Continue t-elle tandis que son compagnon rempli un petit bol de riz fumant.
Ce dernier ne répond rien.
- Tu vas lui donner tout ça? Du bon riz comme ça, pour un pokémon? Mais où as tu la tête, James? Donne lui la nourriture pour pokémon!
James? J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom là quelque part... Mais où?

Le dénommé James, à l'air un peu endormi, lui tend le paquet de boulettes pour pokémon.
- Mais y'en a plus, tu as tout donné à ton Abo. Alors je lui donne ce qu'on a sous la main. Répond-il.
Sa compagne soupire mais laisse tomber l'affaire. James me tend alors le bol de riz.
- Tiens. Et ne m'électrocute pas, tu seras gentil.
- Qu'est-ce que t'es en train de raconter, encore? Me dis pas que tu parles à ce pokémon?
- Jessie, tu n'imagines pas comme il doit avoir peur, ce pokémon. Il faut être gentil avec lui, comme ça, il ne nous fera pas de mal, tu ne crois pas?
- Pff, si ça n'avait tenu qu'à moi, je l'aurais mis dans une cage et je l'aurais envoyé au boss par roucool voyageur! Remarque, pourquoi est-ce qu'on ne l'enverrait pas tout de suite? Ça nous en débarrasserait!
- Tu ne veux pas voir la réaction du boss lorsqu'il le découvrira entre ses mains? De toute façon, on n'a pas de roucool, alors le mieux est de sortir de la grotte avec le pikachu et de se rendre au QG ensuite...

QG? Roucool voyageur? Mais pourquoi est-ce que quelqu'un me voudrait moi? Et c'est quoi ces R marqués sur leurs uniformes? Qui sont ces gens? Je ne laisse rien paraître de mes interrogations internes et mange mon bol de riz en silence. Je regarde alors la dénommée Jessie s'asseoir sur un rocher, bientôt suivie par James.
- T'es sûr qu'il ne va pas se sauver? Demande la femme en me désignant du menton.
- Mais non, il est attaché. Ne t'inquiète pas. Nous allons terminer la mission, puis nous rentrerons au QG. Je suis certain qu'on nous permettra de partir en vacances quelques temps. Ça fera du bien de partir en vacances ensemble, n'est-ce pas?
L'expression de Jessie semble se radoucir un peu; elle se laisse un peu aller contre son compagnon qui l'entoure alors de son bras. Ok, ils sont ensemble. Mais qu'est-ce qu'il peut lui trouver, à cette gonzesse?

On entend alors des bruits de pas précipités. Jessie se relève en vitesse et se tourne vers le bruit. Quelques hommes portant le même uniforme mais entièrement noir, arrivent complètement essoufflés. Épuisés, ils s'appuient contre le mur rocheux pour ne pas tomber et reprendre leur souffle.
- Que se passe t-il? Demande Jessie.
- Le gamin... Parvient à balbutier un des nouveaux arrivants; il a réussi à nous battre... Nous n'arrivons plus à le retenir, il vient par ici!
Jessie se retourne vers James qui demeure imperturbable.
- Il ne faut pas qu'il le trouve ici! Crie t-elle. Il faut qu'on parte!
- Trop tard, fait James d'un ton tranquille. Il est déjà ici.
- Qu'est-ce que tu...

Explosion. Gros fracas. Chutes de pierres de toutes tailles qui explosent en morceaux ou rebondissent. Je tente de me protéger de mes pattes du mieux que je peux, mais un gros caillou manque de m'assommer. Des mains m'attrapent; ce sont celles de James. Je n'ai pas vraiment d'autre solution que de me laisser faire. Petit à petit, l'éboulement s'arrête.

Et je vois Nat. C'est lui là haut, au sommet de l'éboulis, qui nous regarde, accompagné de Hercule. Ils semblent tous deux épuisés.
" NAT!" je crie.
Je sais qu'il ne comprend pas mes paroles, mais il sait que je suis là, il a reconnu ma voix. Le regard de mon dresseur est tourné vers moi, mais ce n'est pas moi qu'il fixe aussi intensément. C'est mon porteur.
- James... Murmure t-il.
- Salut, petit frère, répond James.

Rousse? Jessie est pas Rosse?
Ok je prends la porte

Ouh dog... Y a de la révélation dans ce chapitre ! xD
Donc James est le frère de Nat. Ca risque de pimenter la suite de l'histoire ça.

quand je disais que la partie mont sélénite serait importante... James est un personnage très important dans l'histoire, mais malgré lui. cependant, on ne le verra pas plus que lors des apparitions de la team rocket dans le jeu.

je profite de mon dernier jour de vacances avant le nouveau semestre pour poster un nouveau chapitre, qui clôt la partie du mont sélénite. bonne lecture!

Chapitre 14

Gros silence dans la grotte. Le temps semble s'être arrêté: personne n'esquisse le moindre geste. Tous les regards sont rivés sur les deux frères qui se jugent du regard. Nat ne semble pas y croire. James, au contraire, est très calme, comme s'il s'y était attendu.

- James! S'écrie alors Nat, que fais-tu avec ces types? Pourquoi as-tu quitté la maison?
- Pour la même raison qui t'a poussé à partir de chez nous, Nat: pour devenir quelqu'un.
- Devenir quelqu'un? Au sein de la team rocket, ces odieux voleurs de pokémon?
- Oui, Nat, je suis quelqu'un au sein de cette entreprise, et je n'ai pas eu beaucoup besoin de me fatiguer. Contrairement à toi qui n'a toujours pas compris que tu seras toujours caché dans l'ombre de notre cher papa. Tu auras beau faire tous les efforts du monde, jamais tu ne sortiras l'ombre étouffante de notre père, ce grand champion si puissant et si vénéré. Tu le comprendras un jour, j'en suis certain, même si cela se fera certainement dans la souffrance.
- Tu sais très bien que ce n'est pas l'unique raison de mon départ! Je... Je voulais te retrouver! Parce que ça faisait tellement de peine à maman d'ignorer si tu étais encore en vie ou non! Parce que ça me faisait tellement mal d'être aussi seul! J'avais besoin de toi après le départ de papa! Tu ne te rends pas compte de ce que ton départ a causé chez nous! Tu ne sais pas combien nous avons souffert! Tu n'as pas vue maman dépérir jour après jour à cause de toi!
- Et tu t'es senti inutile, n'est-ce pas, Nat? Parce que tu n'arrivais pas à l'aider?

Nat garde le silence, mais je perçois ses émotions: colère, tristesse, douleur, souffrance, solitude, tout se mélange, s'entremêle, pour enfin exploser:
- Mais j'ai réussi à l'aider! Parce que je me suis battu pour gagner l'argent qu'elle ne touchait plus à cause de la perte de son travail! Parce que je me suis battu pour maintenir la maison debout alors qu'elle ne semblait même pas me voir, enfermée dans sa douleur! Tous les jours, tout le temps, alors que toi tu te baladais tranquillement sur les routes avec tes pokémon! Tu nous as abandonné, espèce de lâche! Tu nous as tous les deux abandonné alors qu'on avait besoin de toi!
- Si c'est ce que tu penses... Jessie, avec moi.
- Ah bah tout de même, grogne t-elle. Et ne lâche pas le pikachu.
Elle envoie un abo sur le terrain. Nat, toujours aussi furieux(jamais je ne l'ai vu dans un pareil état), envoie Oskar, qui envoie aussitôt ses ondes psychiques qui abattent le serpent violet en un coup. Jessie jure et reprend son pokémon avant d'envoyer un miaouss qui est largement battu par Hercule.
- Il n'y a plus qu'une solution, fait James en envoyant son pokémon, un smogo, qui enfume toute la grotte.

Le gaz produit par le pokémon me fait tousser et monter les larmes aux yeux. Je n'arrive plus à respirer! J'essaye de me libérer des bras qui m’enserrent, mais ceux-ci ne font que se resserrer davantage. Alors je fais la seule chose qui me vient à l'esprit: je l'électrocute. Pas trop fort, car je n'ai pas l'impression que ce type me voulait du mal finalement. Mais suffisamment pour qu'il me lâche. Ce qu'il fait d'ailleurs, sans hésiter; j'atterris au sol si surpris que je me tord la patte sur le sol dur.

- Ethan! Éclair! Rugit Nat.
Je m'exécute aussitôt en me tournant vers la source du brouillard. Un bruit de chute m'indique que la cible est touchée.
- Nous reviendrons, fait Jessie dans le brouillard. Car nous, la team rocket, nous avançons à la vitesse de la lumière!

Alors que le silence semble revenu, une voix nous parvient à travers le brouillard qui enfume toujours la pièce:
- Oublie-moi, Nat. Cela vaut mieux pour tout le monde.

Je me sens de nouveau attrapé. Ah, non! Ça ne va pas recommencer!
Mais ce n'est que Nat, qui me serre contre lui avant de s'élancer vers l'inconnu, suivi par Hercule. Mais où va t-on? J'essaie de regarder devant nous, mais c'est impossible à cause de la purée de poix et de mon dresseur qui me serre trop fort. Pourvu qu'il ne trébuche pas, sinon quoi il est certain que je me retrouverai écrabouillé sous lui. Mais, au bout d'un moment, je sens que l'air est moins saturé de gaz. Mieux, je commence à sentir l'extérieur, l'herbe, la chaleur, les pierres caressées par les rayons du soleil.

Finalement, nous émergeons de la grotte. C'est fini. Nous sommes sortis de cet enfer obscur.
Enfin, moi, j'émerge. Car Nat, j'ai bien l'impression que si son corps est là, ce n'est pas le cas de son âme qui semble être restée dans la grotte, là où il a échangé des mots avec son frère. Il a les yeux trempés de larmes qu'il n'essuie même pas, des yeux hagards qui voient sans voir. Il est complètement bouleversé et n'arrive pas à retrouver son calme. Mais il est toujours là, quelque part. Je sais qu'il va revenir vers nous, vers moi. Parce que c'est pour moi qu'il a parcouru la grotte, n'est-ce pas?

Je regarde Hercule, mais lui se sent aussi inutile que moi.
" Il est devenu comme fou quand il s'est aperçu de ta disparition" m'apprend le nidorino en continuant de contempler son dresseur; "on a continué d'avancer dans l'espoir de te retrouver, mais on n'a pas arrêté de tomber sur ces voleurs de pokémon. Deux d'entre eux parlaient d'un pikachu égaré qui leur ferait gagner beaucoup d'argent. Alors Nat s'est défoulé sur eux. Je ne l'aurais jamais cru capable d'une chose pareille, lui qui était si calme d'habitude. Et puis on est tombé sur un collectionneur de fossiles qui a cru qu'on allait lui piquer ses cailloux. Du coup on l'a combattu, mais une de mes attaque a causé cet éboulement. Et on t'a trouvé."

Il se tait un instant pour observer Nat s'essuyer enfin les yeux. On dirait qu'il reprend quelque peu ses esprits.
" Le plus étrange" continue Hercule, " c'est que, malgré l'immensité de cette grotte, Nat semblait parfaitement savoir où il allait. Comme s'il sentait où tu étais."
" C'est peut être le lien qui relie le dresseur à son pokémon." je propose.

Le nidorino acquiesce.
" Ce type qui te tenait... C'est son frère alors?" reprend-il. "Qu'est-ce qu'il s'est passé? J'ai peur de ne pas avoir tout compris".
" James est parti de chez lui quelques temps après son père, et Nat est resté seul avec sa mère qui a piqué une dépression. Mon grand père s'est un peu occupé d'elle, pour lui ramener des courses, des trucs comme ça, mais Nat a dû se débrouiller tout seul la plupart du temps."

Ça, c'était quelque chose que j'ignorais. Je savais que sa mère ne s'était pas sentie très bien après la disparition de son fils, mais je ne pensais pas que Nat avait dû s'occuper de toute la maison. Parce que, de l'extérieur, il n'avait pas l'air plus bizarre qu'il ne l'était avant. Mais je n'ai rien vu. Certainement parce que je m'en fichais éperdument. Ce qui n'est plus mon cas, vu que ma vie de pokémon repose sur mon dresseur, donc sur Nat.

Celui-ci commence à reprendre des couleurs. Ça y est, il revient à lui. Il doit aller mieux, parce qu'il se remet à marcher, lentement d'abord, puis plus sûrement. Nous lui emboîtons le pas, toujours soucieux de son état. Nous sommes surpris à la vue de son sac de couchage qui se met soudain à bouger en tout sens. Toujours sur mode pilote automatique, Nat le déroule, ce qui fait tomber Tiff tête la première dans l'herbe. Ce gredin était resté caché pendant toute l'excursion du mont sélénite dans le sac! Pour faire bonne mesure, Hercules et moi lui fichons une bonne taloche derrière sa sale petite tête de rat.
- Mais qu'est-ce qu'il vous prend? Il s'écrie, furieux. Vous voulez me tuer ou quoi?
Mais nous nous taisons. Pas besoin de lui raconter ce qu'il s'est passé dans la grotte. De toute façon, comme toujours, il a été complètement inutile, ce rat des champs, alors à quoi bon?

Enfin, nous arrivons à une nouvelle ville: Azuria.

Comme d'habitude, c'est génial !
C'est toujours un plaisir de lire une nouvelle de tes parties
Bon courage pour la reprise des cours !

C'est l'amour fou avec Tiff. xD
Qu'importe. Très intéressant ce que l'on apprend dans ce chapitre !

Nouveau chapitre! il va d'ailleurs falloir que j'en réécrive, parce que je n'en ai plus beaucoup d'avance, mais ces dernières semaines ne m'ont pas beaucoup permis d'écrire...
bonne lecture!

Chapitre 15

Azuria. Proche des plus grandes villes de Kanto, elle parvient à garder cet ambiance de petite bourgade malgré sa population assez nombreuse. Coincée entre mer et montagnes, son nom lui vient de cette immense étendue d'eau aux teintes bleutées que l'on peut apercevoir au nord de la ville. Azuria est également une ville de légende de par la grotte que l'on peut voir au nord: on dit qu'un pokémon incroyablement puissant y aurait été banni parce qu'il terrorisait les habitants de la ville. Certaines nuits, on peut l'entendre faire part de sa colère d'y avoir été refoulé sous la forme de rugissement.

Je n'y crois pas. Il est clair que lorsqu'on la regarde, cette grotte, personne, humain ou pokémon, ne peut y vivre. C'est certainement le vent s'engouffrant avec force par l'entrée étroite qui crée ce rugissement.

Pourtant... Elle me fait peur. Quand on passe devant ce trou béant, on en est loin, mais je sens les poils de mon dos se hérisser. Cette grotte est dangereuse. Je le sens. Même Hercule n'a pas fait de commentaire. Mais peut être est-ce seulement mon imagination, ou le récent mauvais souvenir de mon excursion dans une grotte qui me fait ressentir cela. Parce que Nat, lui, il a l'air de s'en moquer comme de sa première chaussette. Il est passé devant sans même ralentir le pas. Faut dire qu'il a toujours le regard dans le vague aussi. La discussion qu'il a eu avec son frère l'a profondément bouleversé. Je n'arrive même pas à savoir ce qu'il se passe dans le petit pois qui lui sert de cervelle. Il l'a retrouvé, son frère! Bon, pas vraiment du côté des gentils, faut avouer, mais il est en vie et en bonne santé, alors pourquoi se met-il dans un état pareil?

Peut être qu'il se pose et repose sans cesse la même question, celle que je me pose également depuis que nous sommes sortis: pourquoi? Que fait-il dans cette organisation malfaisante? Je me souviens que mon grand père le tenait en haute estime, car il était doué pour entraîner les pokémon. J'en étais quelque peu jaloux d'ailleurs, car il arrivait à faire des trucs incroyables avec les pokémon: l'entente entre eux était parfaite. Il n'était pas fils de grand champion pour rien.

Mais plus j'y pense, plus je me dis qu'au final, James n'est qu'un lâche. Lorsque son père est parti, il n'a pas voulu s'occuper de sa famille, il a préféré partir se promener sur les routes. Pour au final faire dépérir sa propre mère qui s'est retrouvée toute seule pour s'occuper de son dernier fils, pourrir la jeunesse de son petit frère qui a dû s'occuper de tout presque tout seul, et se retrouver enrôlé dans une organisation criminelle. Quel gâchis!

Cette nuit-là, Nat paye une chambre d'hôtel. Sitôt les soins finis, il s'y enferme en nous laissant dehors, ce qui m'attriste profondément, car je ne sais pas s'il fait cela uniquement pour se retrouver seul ou parce qu'il nous a tout simplement oublié. Parce qu'il ne nous a même pas nourris non plus. Alors Hercule et moi on poireaute devant la porte de sa chambre. Mon compagnon a gratté pendant quelques minutes, mais voyant que la porte continuait d'être close, il a fini par abandonner et se coucher devant. Je déteste cette situation.

Non, en fait, elle me rend complètement enragé. On vient de risquer nos vies dans ce maudit tunnel de la mort, et au lieu de s'occuper de nous, il nous laisse à la porte! M'en fiche de ses états d'âmes moi, je vais défoncer la porte s'il refuse toujours de m'ouvrir!

Je frappe quelque coups à la porte, puis finis par carrément tambouriner sous le regard perplexe du nidorino. Rien, pas un mouvement. Tant pis, il l'aura voulu, le saligaud! Je prend du recul, me prépare, et fonce vers la porte comme une furie.

Mais au lieu de m'écraser lamentablement contre la porte(ce qui, à la réflexion, aurait été parfaitement logique, vu ma force...), je continue tout droit et m'écrase du coup contre le mur de la chambre. Après avoir retrouvé mes esprits, je me retourne, très mécontent et vois Nat tenant la poignée de la porte, les joues humides et les yeux brillants. Ah, ok, je vois. Pleurnichard. Sale gosse. C'est nous, ta famille, sale môme, pas ce type qui t'a abandonné à ton incompétente de mère. C'EST NOUS TA FAMILLE, NOUS, TES COMPAGNONS DE ROUTE!

Et à ma grande surprise, Nat se jette sur moi et me prend dans ses bras avant de se remettre à pleurer, tout en murmurant sans cesse:
- Je suis désolé, je suis désolé...
Puis il s'assoit sur le lit en me tenant toujours. Ça commence à être vraiment humide par ici. Mais je ne suis pas un ours en peluche, je suis un être vivant alors LÂCHE MOI!

Et je l'électrocute. Pas trop fort, heureusement, mais ses cheveux fument tout de même un peu...

Quand il est un peu calmé, il invite Hercule à grimper sur le lit et sort nos autres compagnons de leur ball pour qu'ils se dégourdissent les pattes(ou plutôt les ailes, dans le cas d'Oskar). Puis il se change, se couche, et je m'installe sur la couette à côté de lui. Alors que je suis sur le point de dormir, il lance soudain:
- Je pensais qu'il était mort. On n'a jamais eu de nouvelles de lui, jamais. Ma mère s'attendait tellement à recevoir un jour une lettre annonçant sa mort qu'elle a fini par ne presque plus dormir et à se jeter sur le facteur dès qu'elle le voyait passer au coin de la rue. Elle en a oublié tout le reste. Elle était tellement obnubilée par sa disparition qu'elle m'oubliait complètement.
Pourquoi parle t-il au fait? Il sait pourtant qu'on ne va pas lui répondre. Ou bien il se parle à lui-même. L'est fou j'te dis. Complètement cinglé. C'est de famille on dirait.
- Du jour au lendemain, je me suis retrouvé tout seul, continue t-il de geindre.
Et nous alors? On compte pour du beurre? On savait éperdument que ta môman n'était pas au mieux de sa forme, mais pourquoi est-ce que tu n'es jamais venu nous voir pour nous demander de l'aide?

Ah oui, je sais en fait.
Parce que dès que je le voyais, je lui balançais des pierres et je me moquais de lui. Oups.
Mais n'empêche, il n'a jamais demandé d'aide à quiconque, ni à mon grand père, ni à la soeur de Joey... Faut avouer que Joey est du genre pit-bull dès qu'un garçon ose s'approcher de sa soeur... Fallait pas avoir une soeur aussi... Heu... Belle. Ouais on dira ça comme ça. Dommage qu'elle soit ma cousine!
- Si j'avais su que mon frère irait s'enrôler dans la team rocket, dans cette bande de voleurs...
Bon, faut-il que je l'assomme pour pouvoir dormir, ou va t-il se calmer tout seul? Il commence sérieusement à me gaver avec ses histoires de pauvre gamin malheureux!
- Il faut que je le sorte de là...
QUOI? Mais qu'est-ce qu'il me chante là? Il a vraiment rien compris. Fous-lui la paix, à ton frère, et vis ta propre vie. En plus c'est ce qu'il t'a dit juste avant de fuir comme un lâche! Alors laisse le partir, c'est tout ce qu'il mérite! Mais ce qu'il est pénible, ce gosse, à tout le temps se plaindre! Est-ce que je passe mon temps à me plaindre, moi, hein? Alors que je le pourrais, vu ma condition!

Nat finit par garder le silence. Soit parce que le sommeil l'a emporté, soit parce qu'il est plongé dans ses pensées. Toujours est-il qu'il ne prononce plus un mot jusqu'au lendemain.
Nous le trouvons au matin en meilleure forme. Il devait être sur les nerfs, la veille, et une bonne nuit de sommeil(agitée, certes, j'ai failli tomber du lit plusieurs fois à cause de ses ruades) a dû lui faire le plus grand bien. Frais et dispo, il nous emmène prendre un petit déjeuner au restaurant, avant de s'en aller dans les hautes herbes d'une route précédemment empruntée: la route 4.

À l'affut du moindre bruit suspect, nous nous tenons prêts, Hercules et moi. L'ennemis ne tarde pas à arriver sous la forme d'une boule de poil blanche munie de pattes fines comme des spaghettis, qui sautille en tout sens, mécontent qu'on empiète ainsi sur son territoire. Il nous fait les Gros'yeux, mais un coup de vive attaque calme ses ardeurs jusqu'à ce que Nat lui balance une pokéball sur la tête qui l’assomme à moitié. Le rayon le happe, la ball s'agite quelques peu, puis s'immobilise. Notre nouveau camarade, baptisé Agito(mais où Nat trouve t-il ces noms à la mords-moi-le-noeud?), rejoint les rangs de notre petite armée. Le singe, bien que peu résistant et particulièrement hyperactif, se montre avide de combats. Ses coups puissants font voler en tous sens les rattatas et les autres férosinges. Par contre, je me charge de griller à point les piafabec, nombreux dans ces herbes. Il en sort de partout, féroces volailles défendant de toutes leurs forces leur nid fragile remplis d'oeufs délicieux. Bon, faut avouer qu'il y avait de quoi être énervé, vu la taille de l'omelette qu'on a mangé ce midi là, mais est-ce vraiment nécessaire de nous attaquer tout le temps? Ils sont déjà écrabouillés, ces oeufs.

L'entraînement terminé, nous retournons nous soigner au centre pokémon. Agito prend un malin plaisir à se promener en chevauchant Hercule comme un vulgaire ponyta. Quand il n'est pas content de l'allure ou de la direction de sa monture, le singe lui saute dessus plusieurs fois pour exprimer sa colère. Hercule finit par s'en débarrasser en ruant violemment, et le férosinge se retrouve le nez dans le sable et le cul en l'air. Nat ne peux s'empêcher d'éclater de rire devant la position particulièrement cocasse d'Agito qui s'en vexe et saute immédiatement sur ses pieds avant d'aller bouder un peu plus loin. Nat le poursuit alors:
- Attends Agito, c'était juste pour rire, te fâche pas! Agito!

Lorsque nous retrouvons le férosinge, nous le voyons se débattant furieusement, pendu par une patte.

Cette patte, c'est Joey qui la tient.

Revoilà Joey ! Je sens qu'il va se montrer infect, encore une fois. x)
Et c'est vachement sympa la relation pokémon-dresseur qui devient plus "douce", même si les mots sont durs. Ils veulent le bien l'un de l'autre maintenant.

Yeaaaaaaaaaaaaah! j'ai dépassé les mille vues! pour fêter ça, nouveau chapitre! bonne lecture!

Chapitre 16

Joey. Encore avec son air de voyou. Il a encore changé de tenue et ses vêtements me semblent encore plus chers qu'avant. Et il porte une chaîne en or autour du cou. Et une énorme gourmette, en or également, à son poignet. Et ses cheveux sont encore moins bien coiffés qu'avant. Serait-ce une nouvelle mode? Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est qu'il semble plus abruti que jamais.

- Tiens tiens, mais regardez qui voilà, fait il de sa voix traînante dans laquelle je perçois l'accent snob typique des environs, le gringalet et sa petite bande de nullards. On dirait que t'as réussi à traverser la grotte, c'est bien. T'as pas eu peur au moins? Parce qu'elle était sombre, cette grotte! Hein qu'elle était sombre, tellement sombre que t'en est ressorti en chialant comme une fillette! Pas la peine de mentir, je t'ai vu! Tu pleurnichais en serrant ta bouboule jaune contre toi! T'es vraiment qu'un fifils à papa! Retourne dans les jupes de ta bonne à rien de mère, parce que tu ne feras jamais rien par toi-même!

Oups. Joey a été trop loin. L'humain qu'il est ne le sent pas, mais moi si. La colère qui gronde en mon dresseur. C'est la même sensation qui nous assaille lorsque nous nous trouvons dans un espace découvert et qu'une furieuse tempête approche à grands pas. Disons que la tempête, dans ce cas ci, est Nat. Je sais qu'elle va arriver, mais au lieu de prendre mes pattes à mon cou je reste là. Parce que ce n'est pas sur ma tête que la tempête va se déchaîner, mais sur celle de l'adolescent en face de moi, celui qui fait le mariole parce qu'il se croit toujours le plus fort. Ce qui n'est pas tout à fait juste, d'ailleurs, car Agito parvient à taper la jambe de son agresseur pour se libérer. Le coup a dû être puissant, car Joey ne peut s'empêcher de crier et de se plier en deux sous la violence du choc.
- Cette sale bête, grogne t-il, elle ne va pas vivre longtemps, je vais l'étriper!
Il se rue sur Agito qui tente pourtant de s'échapper de toute la force de ses pattes et lui écrase la queue. Agito piaille. Hercule fait mine de s'élancer vers Joey, mais quelqu'un agit avant lui.

Nat lui envoie un coup de poing d'une puissance qu'on aurait jamais pu croire de lui en plein dans le nez proéminent de son cousin. Un craquement sonore nous indique que le cartilage est cassé. Une odeur de sang se mêle à celles de l'eau de la rivière, des fleurs écloses, de l'herbe humide et de la terre chauffée par les rayons du soleil. Joey se recule en se tenant le nez, mais déjà le sang déborde de sa main et coule par terre. C'est bien, tu vas avoir l'air un peu plus viril à présent, parce que jusque là, c'était pas vraiment ça, hein. Nat fait craquer ses doigts d'un air menaçant. C'est à croire que c'est lui, et non Agito, qui a apprit à donner des coups de poing karaté cet après midi.

- Nat! Espèce d'enfoiré, qu'est-ce que t'as fait à mon visage! Putain je peux plus respirer!
Bah c'est juste que tu lui as dit des trucs au mauvais moment, mon gars. Remarque, Nat sera peut être plus calme, à présent qu'il s'est débarrassé de la colère qu'il avait emmagasiné depuis qu'il avait vu son frère au sein de la team rocket.

On aurait pu croire que la situation allait en rester là. Joey aurait pu laisser tomber et aller se faire soigner au centre pokémon(est-ce que l'infirmière allait l'enfermer dans une pokéball pour qu'il soit soigné par la machine?), Nat aurait très bien pu continuer sa route et s'aventurer sur le pont brillant surmontant une rivière tumultueuse qu'on voyait un peu plus loin, mais non. Car Joey, comme on le sait déjà, est un parfait crétin. Et il nous le prouve de nouveau.

Tenant toujours son nez d'où coule continuellement du sang, son autre main cherche une ball accrochée à sa ceinture avant de l'envoyer devant lui. Un piafabec en jaillit, menaçant. Il semble avoir aussi bon caractère que son maître.
- Biafabec! Hurle ce dernier, son élocution quelque peu gênée par le sang qui entre dans sa bouche dès qu'il l'ouvre(il n'a qu'à la fermer, c'est pas pour le nombre de choses intéressantes qu'il profère). Attaque Bic Bic!
Le pauvre piafabec ne comprend pas ce que lui demande son dresseur. Il se tourne vers lui et le regarde d'un air interrogateur. Ce laps de temps me suffit amplement pour le griller. Il retombe pitoyablement sur le sol les pattes dressées vers le ciel et les plumes fumantes. Va en falloir plus que cela pour me mettre à mal, mon gars.

Joey grogne, mais cela n'a d'autre effet que de projeter encore davantage de sang hors de son nez qui a carrément doublé de volume. L'odeur de fer en provenant me donne des haut-le-coeur et je n'ai d'autre choix que de laisser Hercule me remplacer au combat.

Joey envoie une créature couleur sable, munie de griffes et d'une peau particulièrement épaisse: un sabelette. Je ne connais pas très bien ces créatures, à part qu'elles sont du type sol. C'est à dire qu'elles ont l'avantage sur moi et que mes attaques sont totalement inefficaces contre elles. Hercules tente de le transpercer de sa corne puissante, mais il ne fait que l'effleurer tandis que la belette en profite pour lui envoyer de la terre dans la figure. Le nidorino secoue alors la tête en tout sens pour se débarrasser des particules de sable qui l'empêchent de voir. À force de branler du chef avec vigueur, il touche par le plus grand des hasards son adversaire qui se pensait en sécurité. Le pauvre est envoyé haut dans le ciel, avant de retomber la tête dans le sol.

Nat préfère rappeler Hercule qui est toujours aveuglé par le sable. Il envoie Agito à sa place. Le singe colérique sautille partout en quête de son adversaire qu'il ne voit pas arriver. Celui-ci a le temps de le mordre à sang avant de bondir plus loin, hors de portée d'Agito qui saigne à présent abondamment de son flanc gauche. Une attaque croc de mort. Utilisée par un rattata, un de ces sales rattatas véloces et vicieux. Cela ne m'étonne pas que Joey use de pareilles créatures, car leurs caractères sont similaires. Tas de vermines...

Nat, voyant son nouveau compagnon s'affaiblir, tente de le rappeler. Mais Agito est toujours sauvage. Enfin, disons plutôt qu'il est borné, si bien que, malgré ses blessures, il préfère rester là à faire face à son adversaire plutôt que retourner dans la sécurité de sa ball. L'ambiance d'un combat difficile semble le changer complètement: il ne sautille plus en tous sens comme avant, mais reste campé bien solidement sur ses pieds et observe son adversaire attentivement. Enfin, quand je dis observer, ce serait plutôt "fusiller du regard en espérant que l'adversaire en tombe raide mort". Cela ne fonctionne pas, mais le rattata ne paraît quand même plus très sûr de lui. Il tente de lui asséner une vive attaque, mais celle ci échoue lamentablement. Pire, Agito en profite pour lui faire un croc-en-jambe tellement puissant que le rattata s'écrase le museau sur le sol asséché par le soleil, avant de le frapper de nouveau d'un coup de poing dans le dos. Le choc est si puissant que le corps du rattata, complètement plié en deux, s'enfonce d'une bonne quarantaine de centimètres dans le sol.

Joey rappelle son pokémon avant d'envoyer son starter, évoli. Celui-ci a encore gagné en puissance. Mais cela ne suffit pas face à un Agito enragé: ce dernier lui fauche les quatre pattes d'un coup et le poké-chien tombe face contre terre. Il ne s'en relève pas. Après quoi Agito fait un bras d'honneur à Joey. Je me demande bien où il a appris un tel geste... Pas avec Nat en tout cas.

Profondément vexé, toujours gêné par le sang qui ne cesse de dégouliner sur le bas de son visage(son nez ressemble à une fontaine sanglante, c'est un peu gore), Joey rappelle son pokémon sans un mot. Il se prépare à partir, toujours silencieux. Sauf que lorsqu'il passe à côté de Nat, il en profite pour le frapper d'un brutal coup de poing dans l'estomac.
- ça, c'est pour mon nez, sale bâtard!
Avant de partir en courant pour éviter d'être à son tour frappé par un Agito fou furieux. Toutefois, Nat rappelle son pokémon, qui se retourne et le regarde d'un air mécontent:
" De quoi tu te mêles, l'humain? Il a sali l'honneur de la meute, je dois nous venger! Laisse-moi le tabasser un peu, lui arracher les oreilles et lui casser les jambes afin de laver notre nom!"
- Reviens, Agito, fait Nat en le rentrant dans sa ball tandis que je m'interroge à propos des moeurs plutôt barbares de notre nouveau compagnon de route.
Après tout, quand on connait Joey, être tabassé par un pokémon ne lui ferait pas de mal, méchant et imbu de lui-même comme il l'est. En effet, il a beau être le petit-fils du plus grand professeur pokémon du siècle, ses méthodes de dressage sont loin d'être nobles: comme si je n'avais pas vu la lueur étrange des yeux de ses pokémon et les cicatrices qui leur zèbrent leur corps efflanqués! Ces pokémon, ils sont traités comme des esclaves, des moins que rien. Sûr que ce sont eux qui seront punis ce soir pour avoir perdu contre nous! Ce n'est pas pour rien que l'évoli est aussi féroce: il lutte non pas pour gagner, mais pour ne pas être battu. C'est une nuance qui fait toute la différence entre Joey et Nat. J'espère juste que je me rapprochais plus du second que du premier. En tout cas, dans mes souvenirs humains qui semblent s'effacer à mesure que les jours passent, il ne me semble pas que mon roucool était malheureux.

Cependant, il y a une chose qui me rend triste en pensant aux pokémon de Joey.

Notre victoire sur Joey signifie maltraitance pour ses pokémon. Cependant, je ne peux pas me permettre de les laisser gagner. Quand Joey et Nat se battent l'un contre l'autre, ce ne sont pas uniquement leurs pokémon qui se battent: leurs idées, leur idéologie même luttent. Et c'est à travers nous, leurs pokémon, qu'ils se battent. Ce qui ne veut dire qu'une chose.

Nous ne sommes que des instruments au service des humains.

J'approuve le comportement d'Agito. Je propose en plus un démembrement de Joey. Ca peut être sympa et c'est assez défoulant. %D
Et cette dernière phrase... Dog. Elle fait classe.
(Et bravo pour les plus de 1000 vues~)

Merci Dogs! en général, j'essaie toujours de soigner la première et la dernière phrase: la première pour donner au lecteur l'envie de continuer sa lecture, la dernière pour qu'il reste sur sa faim(gniark gniark je suis méchante) afin qu'il ait envie de lire le chapitre d'après.

bon, alors qu'il y a un zozio sur le fofo que je ne connais ni d'ève ni d'adam qui essaye à toute fin de nous faire déménager(à tort ou à raison, je ne pense pas en savoir suffisamment sur le sujet pour le dire), je continue tranquillement ma petite histoire en postant un nouveau chapitre, qui marque l'arrivée d'un nouveau membre dans l'équipe de Nat! bonne lecture!

Chapitre 17

Je suis énervé.
Non pas parce que je me rend compte que je ne suis qu'un instrument au service de Nat, non, mais surtout parce que j'ai mis un temps monstrueux pour m'en rendre compte. Un pion, un instrument, un serviteur, un esclave. Voilà ce que je suis à présent. Ou, plutôt, voilà ce que nous sommes, nous, mes compagnons d'infortune et moi-même. Tous les pokémon attrapés par ces maudits rayons rétrécissants. À Kanto, suite à de nombreuses révoltes et bagarres en tous genres, une loi a interdis l'usage de la violence entre humains. Les pokémon ont donc remplacé les poings de ces personnes qui se battaient. Mais au lieu que ce soient les combattants qui se battent et qui se fassent mal, ce sont nous, leurs pokémon, leurs compagnons, leurs amis, qui nous prenons des coups au nom de ces idées loufoques pour nous, après avoir été arrachés à notre milieu naturel et à notre liberté. Il existe peut être des dresseurs gentils, pour lesquels les pokémon ne sont pas juste des objets servant à assouvir leur besoin de puissance et de reconnaissance, mais le résultat est le même: les pokémon se battent quand même pour eux. Et nous, pokémon, nous l'acceptons. Nous acceptons ce Lien qui nous relie à l'humain. Mais comment a été créé ce lien? Qui l'a créé? Qui a donc voulu nous faire souffrir de la sorte?

Mais si cela m'énerve, ce qui m'agace le plus, c'est mon sentiment d'impuissance. Parce que je sais que, quoi que je sois, humain ou pokémon, je ne pourrai rien faire pour lutter contre ça. Parce que c'est comme ça. Mais, quelque part en moi, je sais que je veux aider Nat, lui faire plaisir, devenir sa pièce maîtresse. Mais, pourquoi? Ça ne me ressemble pas du tout. J'ai jamais voulu faire quoi que ce soit pour les autres. Et encore moins pour quelqu'un d'aussi faible et stupide que Nat. Serait-ce donc ce Lien qui me fait ressentir cela? Ou est-ce autre chose, comme de l'attachement envers lui, un attachement forgé à travers nos expériences communes et le temps passés ensemble?

Je ne sais pas.
Et ça m'énerve encore plus.

Après avoir fait un saut au centre pokémon pour soigner le flanc blessé du férosinge barbare - qui, étrangement, a été trop sage lorsque l'infirmière s'est occupée de lui, je crois qu'il va me falloir mettre les choses au clair avec lui - nous retournons au pont au nord d'Azuria, la seule sortie de la ville, située au sud entre deux arbustes desséchés, étant barricadée pour lutter contre la team rocket qui commet quelques méfaits ces temps ci.

Sur ce pont situé à à peine un mètre au dessus de la rivière tourbillonnante, des dresseurs nous interceptent. Ils sont nombreux, cinq ou six, et nous regardent de haut.
- C'est notre pont ici, dégage le mioche, fait l'un, un gros type aussi large qu'il n'est haut.
- Il n'y a que les Topdresseurs qui peuvent marcher sur ce pont, renchérit une adolescente à peine plus vieille que Nat mais aussi arrogante que Joey.
- Alors, si tu ne veux pas de bobos, fiche le camp d'ici avant qu'on s'énerve! Ajoute un troisième qui, malgré sa tenue de topdresseur, me semble plutôt être un scout car son odeur d'herbe humide et de mousse me rappelle celle de la forêt de jade.
- Laissez-moi passer, s'il vous plaît, répond poliment Nat. J'aimerais aller voir le collectionneur de pokémon.
- Non mais t'as pas compris ce qu'on vient de te dire, le môme? C'est notre pont ici, personne ne passe! Alors tu fous le camp. En nous laissant ton blé, par la même occasion, s'écrie le premier type.

Oups. Il a dit quelque chose qu'il ne fallait pas, ce gros type-là: il a énervé Agito qui sort de sa ball comme un diable de sa boîte sans même avoir été appelé et se pose, menaçant, devant les cinq jeunes en les fusillant du regard.
" Gueux! Comment osez vous parler à mon Maître! Vous méritez que je vous arrache la langue et que je vous casse les dents!"
- Agito! Fait Nat.
Le férosinge se retourne, excité par le combat.
- Ne les tue pas, lui ordonne simplement son maître qui croise alors les bras sur sa poitrine.

Après un tabassage en règle - les poissons vont avoir à manger - c'est un homme d'âge moyen et vêtu d'un blouson en cuir et d'un jean noir et troué qui nous intercepte:
- Holà jeune homme, pas de précipitation! Laisse-moi te parler un peu. Je t'achète ton pikachu, ma fille en veut absolument un!
Ben voyons. Comme si on n'avait pas vu ton uniforme sous ta veste! Tu n'es qu'un de ces maudits sbires rocket! Ils sont donc bien arrivés à Azuria. Mais la barricade ne les empêche pas d'entrer dans la ville, puisqu'ils étaient déjà entrés. Elle les empêche juste de sortir. Mais le sbire est nul; Agito le met à mal très rapidement. Allongé sur le ventre, un oeil au beurre noir et le nez en sang, il regarde un instant Nat avant d'annoncer:
- Tu ferais un grand chef au sein de la team rocket. Au lieu de te fatiguer à parcourir le monde à la recherche des plus grands dresseurs, tu deviendrais célèbre bien plus rapidement au sein de notre organisation. Tu devrais y réfléchir.

Et il saute dans la rivière qui l'engloutit aussitôt. Suicide? Ça m'en a tout l'air. Peut être que perdre un combat signifie la mort dans la team rocket.
- Idiot, fait Nat. La team rocket n'est qu'une solution pour les faibles.

Et nous continuons notre route en direction de la maison du collectionneur de pokémon.

Nous tombons rapidement sur un attroupement. Apparemment, un jeune garçon est embêté par toute une bande de jeunes qui veulent le racketter et le tabasser. Nat n'est pas un justicier. Encore moins lorsque les agresseurs sont une dizaine. Il ne peut néanmoins s'empêcher de tendre l'oreille:
- Donne-moi ton pokémon, sale gosse ! C'est moi qui l'ai trouvé le premier, alors il me revient de droit ! S'écrie un des types qui tient le jeune garçon fluet par son col avant de le secouer en tout sens.
- Non, c'est le mien, s'exclame un autre en agrippant le premier par le pan de sa veste. C'est moi le plus fort du groupe, alors ce pokémon m'appartient !
- Eh, retourne au berceau toi, t'es trop jeune pour avoir un pokémon de toute manière ! Fait un troisième tandis que le premier se débarrasse du second d'un brutal coup de coude dans le nez. C'est pas parce que tu es le fils à Cailloux que tu peux avoir un pokémon avant l'âge ! Alors que nous, on a parfaitement le droit d'en avoir, parce qu'on a des cartes dresseur !
- Il n'est pas question que je vous le donne ! Répond alors le garçonnet. Le salamèche est venu vers moi, alors je l'ai capturé ! Et il ne s'est pas échappé de sa poké ball ! Ça signifie qu'il est d'accord pour venir avec moi !
- Sauf que tu ne sais absolument pas comment t'en occuper, pas vrai ? Fait le troisième. Alors sois gentil et donne le nous, pour son propre bien. Il sera en de bien meilleures mains avec nous qu'avec un nullard comme toi ! Surtout qu'un salamèche, c'est pas un minuscule chenipan ou un débile rattata, c'est difficile à éduquer !
- J'apprendrai ! Se défend le petit de toute la force de ses poumons. J'apprendrai et je m'en occuperai bien, vous verrez !
- Ta gueule, microbe ! Répond le premier agresseur en lui assénant une gifle retentissante. Les chiards comme toi, tout ce que ça a à faire, c'est de fermer sa sale petite gueule de morveux et d'obéir aux plus vieux ! Alors fais ce qu'on te dit avant qu'on t'explose ta face!

Oups. Je sens de nouveau cette colère grandissante en Nat. Je crois... je crois que ça lui a rappelé des mauvais souvenirs. Des souvenirs humiliants, pour tout dire. Des souvenirs dans lesquels il se trouvait à la place du garçonnet là devant nous. Des souvenirs dans lesquels je tenais le rôle de méchant d'ailleurs. Enfin, ce n'était pas si méchant, ce qu'on lui faisait : on cachait ses affaires là où il ne pouvait pas les attraper, on l'enfermait dans l'armoire, on lui coinçait le cul dans la corbeille à papiers ou bien on le déshabillait... ce genre de truc tordant quoi. Qu'est-ce qu'on s'est marré en le voyant se balader à poil devant les maîtresses ! Le soucis, c'est qu'il pleurnichait à chaque fois, jamais il ne se défendait... Alors du coup on ne pouvait pas s'empêcher de recommencer quoi. Mais je n'ai jamais frappé Nat. Enfin, jamais comme la grosse brute devant nous : il est en train de tabasser le môme qui tente en vain de se protéger la tête de ses bras. Le second garçon lui envoie un coup de pied dans les côtes ; le garçonnet pousse un cri avant de se tenir là où le coup l'a touché, par réflexe. La brute en profite pour lui asséner d'autres coups au visage.

Jusqu'à ce que Nat intervienne en lui attrapant le bras avec force. Ho non.. on va s'attirer des ennuis... Nat, abandonne, ils sont un peu trop nombreux pour nous ! Enfin, si tu veux vraiment te battre, je crois que je vais prendre la clef des champs... aucune envie de me prendre un coup, hein. Et surtout pas pour un sale môme pleurnichard.
- Dis donc toi, t'es qui ? Fait la grosse brute en retirant son bras de l'emprise de mon dresseur. Tu veux mourir ma paro...
Et il se plie en deux sous la puissance du coup de Nat. Un bon coup dans les burnes fait dans les règles de l'art. La spécialité de Nat que j'ai appris à mes dépends. La brute, à genoux dans l'herbe, se tient l'entrejambe en couinant comme un chien blessé. Si j'avais eu des couilles, je crois que j'aurais mal pour lui... mais je les ai perdues lors de ma transformation. Je me demande d'ailleurs comment les pokémon se reproduisent... ah ! Pas le temps d'y réfléchir, je crois que c'est à moi de jouer !

En effet, comme je l'avais imaginé, tous les autres membres du groupe nous tombent dessus  pour rétablir l'honneur de leur chef sérieusement blessé dans sa virilité. Hercule, Agito et moi-même tâchons de les remettre à leur place, ce qui au final est chose facile, vu leur niveau... Ils sont bien loin de celui de Nat ou de Joey, vraiment !

Humiliés par leur défaite, ils ne tardent pas à prendre leurs jambes à leur cou, tandis que Nat se dirige vers le jeune garçon dont le visage est d'une pâleur inquiétante. Couché par terre en chien de fusil, les bras serrés contre ses côtes meurtries, il a du mal à retrouver son souffle. Il tente de se relever, mais n'y arrive qu'avec l'aide de notre dresseur qui me paraît alors étrangement adulte... Cette bagarre l'aurait-elle aidé à passer de son statut de victime à celui de sauveur ? Lui a t-elle permis de faire une croix sur son ancienne vie et tous ses mauvais souvenirs d'enfance ?

Assis sur l'herbe, le garçon commence à reprendre des couleurs. Un peu trop, d'ailleurs : son visage commence à se teinter de violet par endroit. Il continue de se plaindre de ses côtes, alors Nat l'aide à marcher jusqu'au centre pokémon. Nous croisons en route sa mère, l'agent de police aux cheveux gris malgré son apparente jeunesse qui surveillait naguère une maison à l'est de la ville. Elle s'enquiert de la santé de son fils qui lui raconte ce qu'il s'est passé.
- Ho ! Mon pauvre petit bout de chou, comme tu dois avoir mal ! Fait l'agent, en mode « mère gâteuse », le genre de mère qui te fout la honte devant tes potes en général en t'appelant « biquet » ou « poussin ». J'en ai souffert, moi aussi. Mais les potes qui se sont foutus de moi lorsque c'est arrivé, je leur ai tous cassé la figure. Ils n'ont plus jamais recommencé. Ils n'en ont de toute façon plus eu l'occasion, parce que le soir venu, j'ai fait la leçon à ma mère.

Alors que l'agent reprend son bien, ce dernier pose une ball dans la main de Nat qui la regarde d'un air curieux.
- Tiens, je te le donne, fait le môme d'une voix mal assurée. Ces garçons, ils avaient raison sur un point : je ne sais pas m'occuper des pokémon. Alors que toi, tu es un super dresseur. Je suis sûr qu'il sera plus heureux avec toi.
Nat est ému, il ne sait pas quoi dire.
- N'hésite pas à passer à la maison quand tu viens dans le coin, fait sa mère. Tu seras toujours le bienvenu chez nous !
Puis mère et fils partent en nous laissant seuls.

J'entends alors une goutte s'écraser à côté de moi. Je lève les yeux et aperçois mon dresseur pleurer. Bordel ! Ça casse tout ! T'as pas honte de pleurnicher après avoir fait fuir toute une bande de voyous ? T'es un dur à présent, faut assumer, mec!

Il regarde ensuite la pokéball. Elle contient un salamèche, un des types l'a dit tout à l'heure. C'est bien, les salamèches : c'est puissant, super beau et très utile pour se déplacer ! À l'époque où j'étais humain, je crois que j'aurais tué pour en avoir un. Sans plus attendre, il jette la ball sur le sol, et un lézard bipède orange en sort.

Mais il est bizarre, ce lézard. Sa peau est pigmentée étrangement à certains endroits : sous son œil et sur ses bras, surtout. On croirait presque des tatouages, ces peintures sous la peau que se font les humains représentant au début des dessins puis à la fin des choses immondes dues à la transformation de leur corps. Et il a un regard mauvais, comme Hercule. Avec peut être un petit quelque chose en plus...
- Je hais ces trucs ! Fait le lézard en agitant la queue, queue qu'il place alors juste sous sa patte antérieure munie de petites griffes. Bordel ! Rugit-il. Y en a marre de cette fichue queue enflammée, j'arrête pas de me brûler ! Mais comment font ces connards de pokémon pour ne pas se cramer tout le temps !

La vérité me saute alors aux yeux. Cette lueur dans les yeux, ces marques sombres représentant des formes variées sur ses bras, ces paroles... et ce sentiment qui enfle soudain en moi...

Ce salamèche est comme moi.