Gobou : Bonjour monsieur Giovanni.Giovanni : Bonjour vermine.
Gobou : Merci d’avoir accepté cet entretien. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?Giovanni : Je suis Giovanni Ketchum, je suis le chef de la Team Rocket et également le champion d’arène de Jadielle. Je suis aussi connu pour être hyper classe habillé en costard.
Gobou : Quel est votre rapport au Nuzlocke Challenge et aux Nuzlockeurs ?Giovanni : Eh bien j’ai plusieurs Pokémon qui ont « abîme ». Cela répond à votre question ?
Gobou : Comment en êtes-vous venu au crime ? Est-ce lié à une enfance tragique ? A un évènement bouleversant ?Giovanni : Pour être honnête (et je le fais rarement), je ne sais pas. Mais j’ai pris Salamèche comme premier Pokémon donc mes parents savaient que j’allais potentiellement mal tourner. Après je me suis pas mal endurci en voyageant dans Kanto car absolument tous les dresseurs voulaient me défier pour prendre mon argent. Argent difficile à trouver compte tenu du taux de chômage très élevé dans cette région qui manque terriblement d’infrastructures et d’équipements.
Gobou : Quels sont vos objectifs et vos motivations ?Giovanni : Être méchant et dominer le monde. Je pourrais inventer, a posteriori, des raisons … Mais dans l’absolu je pense simplement qu’il est plus amusant de faire « obstacle » aux gens plutôt que de suivre le mouvement et de rester planté toute sa vie sur une route x.
Gobou : Quelles sont les qualités à avoir pour être chef d’une organisation criminelle ?Giovanni : Être classe en costume. Mais aussi savoir garder la face en toute situation et faire genre « Tout est parfaitement prévu » alors qu’en fait pas du tout. Ça paraît simple dit comme ça, mais quand vous perdez plusieurs fois d’affilé face à des enfants de dix ans qui ont débuté la semaine dernière, ça demande de l’audace de sortir des répliques du style « Tu as gagné la bataille mais pas la guerre », « La Team Rocket est invincible » « Je vais me retirer pour étudier les Pokémon » etc…
Gobou : Comment expliquez-vous ces échecs ?Giovanni : Il existe plusieurs centaines d’espèces de Pokémon, permettant une multitude de combinaisons possibles. Mais pour une raison que le commun des mortels ne peut comprendre : tous mes subordonnés ont décidé de n’utiliser qu’une dizaine d’entre eux. Je me tape la tête contre le mur à chaque fois que l’on m’appelle pour me dire qu’on a volé 13 Smogo et 42 Nosferapti…
Gobou : Quelle est votre opinion sur votre propre équipe ?Giovanni : Ce sont les seuls Pokémon potables qu’on a réussi à capturer. Malheureusement ils sont tous sensibles à l’eau, ce qui est une faiblesse extrêmement commune. J’en reviens à ce que je disais tout à l’heure sur la nécessité de savoir garder la face : il faut avoir du culot pour dire « Tu te dresses sur le chemin de la Team Rocket. C’est une erreur qu’on ne commet qu’une fois ! » et commencer le combat par un vulgaire Triopikeur.
Gobou : Pourquoi ne pas utiliser six Pokémon en combat ?Giovanni : la tradition veut que seuls les personnages principaux, les rivaux, les maîtres Pokémon et les dresseurs de Magicarpe aient accès à ce privilège. Sinon il faut avoir une licence plutôt difficile à obtenir. Bien sûr, étant déjà hors-la-loi je pourrais me passer d’une dérogation, mais je suis chef d’une organisation criminelle, pas un monstre.
Gobou : Et Mewtwo ?Giovanni : C’est un très bon Pokémon que j’aurais bien aimé avoir à l’époque où j’ai affronté Red. C’était alors le Pokémon le plus puissant du monde. Mais aujourd’hui : tous les dresseurs ont des Pokémon légendaires donc ça n’a clairement plus le même intérêt. Y’a même un mouvement au sein de l’association des méchants de Pokémon qui pensent qu’on aurait meilleur compte de n’utiliser que des Pokémon classiques. Vu que j’ai mis des années avant d’obtenir Mewtwo, je ne suis pas très chaud.
Gobou : Quelle est votre opinion sur les antagonistes qui vous ont suivi ?Giovanni : Ils tentent bien trop de justifier leurs actions par une idéologie faiblarde. C’est une manière pour eux de se distinguer de moi qui souhaite tout simplement dominer le monde parce que je n’ai rien de mieux à faire de mes journées. Il faut les comprendre : personne ne peut être aussi classe que moi en costume. Donc il faut trouver des combines. Malheureusement, je crois que ça les dessert plus qu’autre chose.
J’ai le souvenir de mon ami Ghetis (salut à toi !) qui avait tenté (je dis bien « tenter ») d’introduire un débat sur le manque d’éthique concernant l’élevage de Pokémon. Quand j’ai appris ça, je lui ai envoyé un message pour lui dire « Attention ! On pourrait se demander si tu es si méchant que ça malgré ta dégaine et ta musique sinistre ! Si tu veux rattraper le coup, il faut que tu fasses ta révélation à la fin de l’aventure en mode « Ha ha ! En fait j’étais méchant depuis le début ! Niquez-vous ! » ». Je pense que j’ai réussi à sauver son scénario.
Gobou : Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui veut se lancer ?Giovanni : Beaucoup de débutants tombent dans le piège de vouloir masquer leur manigance. Ils sont démasqués directement que ce soit par leur accoutrement improbable et leur discours alambiqué sur l’impureté du monde dans lequel nous vivons.
Gobou : Quels sont vos projets futurs ?Giovanni : Dominer le monde. Après ça, je ne sais pas trop. Je dois dire que c’est plus un projet « comme ça », un objectif peu concret dont on ne voit jamais le bout. Mais je pense que c’est bien aussi d’avoir des rêves, mêmes inatteignables. C’est ce qui nous permet de nous lever le matin. Bref, ayez des rêves bande de vermines.
Gobou : Pour terminer : avez-vous des suggestions de Nuzlockes ?Giovanni : Étant méchant, je vous déconseille
« Bubuyog est coincée à Alola ». C’est overhypé. Ne lisez pas non plus
l’interview. Regardez plutôt le mono-locke du sbire Rocket « Zubat only ». C’est un contenu très original.
Gobou : Merci pour cet entretien monsieur Giovanni. Avez-vous un mot pour la fin ?Giovanni : J’ai peut-être perdu une ou deux fois face à des enfants de dix ans. Mais la Team Rocket ne perdra jamais.