[Rouge Feu] Le recueil de notes d'Adrian Hope

Afin de débuter ce récit, ami lecteur qui semblez toujours intéressé par mon histoire, il me semble intéressant de vous fournir les mises en garde que je reçus alors, à mon arrivée dans le charmant village de Bourg Palette :

Citation :

« AVIS AUX NOUVEAUX DRESSEURS :
« Considérant, et constant la disparition progressive de la faune du pays, et répondant aux nombreuses plaintes des habitants de la région sur la montée d’agressivité des Pokémon de Kanto en général, le Conseil des 4 a décidé d’appliquer le règlement suivant :
- « Il est dorénavant interdit de capturer plus d’un Pokémon par route et par dresseur.
« Au vu des divers incidents dus à la montée de la dangerosité des combats entre et envers les Pokémon, le Conseil des 4 encourage également toutes les familles à dissuader leurs enfants de partir à l’aventure, sans les cours de prévention et toutes les précautions nécessaires. »

Les divers témoins que j’interrogeai alors dans le village me confirmaient tous ce fait : les routes étaient devenues de plus en plus dangereuses, et seuls les dresseurs véritablement chevronnés s’y aventuraient encore. Un certain homme me tint le discours que je vais vous retranscrire, discours qui inaugura alors mon premier carnet de notes sur le Changement :

Citation :

«  Depuis quelques années, les nouveaux Pokémon, qui ont alors pris la place des anciens, ont semblé avoir pu s’adapter à leur nouvel environnement. Ce qui n’est pas pour le mieux : ils ont en effet alors appris à utiliser des attaques qu’ils ne maîtrisaient pas jusque là, avant un certain niveau d’évolution. Ce phénomène les rend alors totalement imprévisibles. Phénomène plus inquiétant encore : la nouvelle faune n’a plus la même définition de la protection du territoire, et par extension aux Pokémon capturés, de la protection de leur dresseur. Epuiser, ou assommer le Pokémon adverse (ce que nombreux appellent « mettre KO ») ne leur suffit plus. Seule la mort, l’éradication de l’adversaire semble alors  être une réponse suffisante. On ignore pourquoi l’agressivité des Pokémon semble avoir autant augmenté ces dernières années. »

Voilà qui ne me rassurait pas, moi qui n’avais jamais jusque là encore eu la nécessité d’avoir un garde du corps sous la forme d’un Pokémon.  J’avais été prévenu que les choses ne seraient plus aussi simples qu’elles ne l’avaient été auparavant, mais jamais je n’aurais pu supposer qu’elles l’étaient à ce point.

Bien, voici mon dernier avertissement : vous savez à présent ce qui m’attend, plus même je le pense que moi-même lors du commencement de mon aventure. Si vous êtes prêts à me suivre, alors commençons ! Abandonnons alors ce style littéraire que j’aborde jusqu’alors pour laisser place au naturel et la simplicité de mes notes, de mes dialogues, recherches et constatations avec et sur les Pokémon.  

Il ne me sera pas interdit d’y ajouter mes propres commentaires à posteriori, ne vous étonnez pas si vous voyez alors dans mes inscriptions des commentaires en italique, d’un style différent de celui que j’employai alors. Ce n’est que le futur moi, bien moins optimiste, qui ne fait que d’appliquer nuance sur celui que j’étais, et qui parfois, s’emportait.
Mais je parle trop, alors, laissons place à mes textes.

1) Me voila enfin arrivé à Bourg Palette ! Punaise, ces précautions me fichent un peu les jetons ! Je n’imaginais pas que les Pokémon puissent être aussi violents, le professeur Keteleeria nous les a toujours présentés comme des amis, des camarades d’aventures, attentionnés, fragiles et robustes à la fois. Et voilà qu’on me les présente comme des monstres sanguinaires ! Dans quoi je me suis encore fourré !  Ah, si je savais alors, si j’avais su ce qui m’attendait. Pas une seule seconde il me serait venu à l’esprit que les avertissements étaient si importants, et vrais.

2) Je crois que je viens de faire ma première expérience traumatisante avec la faune locale.
Ayant terminé de rassembler mes premières impressions (alors bien théoriques encore !) sur le Changement, j’ai décidé de me diriger vers la Route 1, qui, m’a-t-on dit, semble être l’unique route menant à Jadielle. Cependant,  je n’avais encore vu personne l’emprunter, ce qui me paraissait quand même étrange. D’autant plus étrange que les habitants de la ville semblaient uniquement dépendre des marchandises provenant de l’avion qui faisait les trajets - petit avion d’ailleurs ! – entre Unys et Kanto. On se croyait un peu dans une expédition vers une île inconnue et hostile, et ô combien cette impression sembla se justifier !

A peine avais-je mis un pied sur cette route que déjà des rochers de la taille d’un poing fusaient depuis les hautes herbes, en nombre important. Ne comprenant pas immédiatement l’origine du phénomène je décidai  - décision stupide ! – de courir dans ces dernières pour atteindre le sentier banalisé de l’autre côté des hautes herbes. Je n’eus pas le temps pour ce plaisir. Ce fut une horde de Racaillous qui me sautèrent alors dessus, le regard féroce, avec la claire intention de me repousser loin de leur territoire. A coup de jets de pierres et de boue, ils me propulsèrent à l’entrée du village d’où je venais de sortir, meurtri et ensanglanté, au sol. Le premier contact Pokémon fut, on peut le dire, particulièrement rude. Mais quelle idée avais-je eu de m’aventurer à l’extérieur sans protections, alors même que j’avais été averti il y avait à peine trois heures que la faune locale était très agressive !

3) Bon, ben me voilà donc chez le professeur Chen, il faut que je raconte ça, c’est assez énorme.

Après mon attaque, une habitante du village qui passait par là avait en effet crié d’horreur lorsqu’elle m’aperçut ainsi au sol. Avant que je n’eusse le temps de réagir, déjà l’on m’emmenait « au laboratoire » pour m’accorder les premiers soins. Intrigué que l’on ne me soigne pas dans une infirmerie, je balbutiai alors quelque mot pour tenter de signaler mon étonnement. On me rétorqua qu’il n’y avait pas d’hôpital dans les environs, et qu’à cause de l’isolation du village, c’est le laboratoire d’un certain professeur Chen qui faisait alors office d’infirmerie.

Alors que l’on pansait mes blessures, lavait et recousait mes habits déjà abimés, un vieil homme s’approcha de moi. Il avait l’air un peu… usé par l’âge et les recherches, bien que semblant avoir toute sa tête. Enfin… c’est ce que je croyais. Mais la première phrase qui sortit de sa bouche m’en fit douter, je la retranscrirai telle quelle. Les yeux soudainement écarquillés me regardant de travers il me dit :

« Bien le bonjour ! Bienvenue dans le monde magique des Pokémon ! Es-tu une fille ou un garçon ? »

Puis il resta statique pendant plus d’une minute avec le même regard, me fixant d’une manière presque intimidante, comme s’il ne réalisait pas l’énormité de ce qu’il était en train de me dire. Je le veux bien, j’ai de longs cheveux orangés, un corps plutôt allongé et maigrichon,  le visage imberbe, tout cela parachevé par une superbe robe d’hôpital. Mais tout de même, l’homme de 25 ans qui est en moi prit à ce moment précis une claque monumentale.

^^^^^^^
(o) (o)
....C ............................ <- Retranscription du regard du vieil homme à ce moment précis
)------(............................Retranscription de mon visage à cet instant ->  O_O

Voyant que le vieux n’en démordait pas et continuait de me fixer par ce regard stoïque et ses gros yeux écarquillés,  la bouche fermée, je me décidai alors à lui répondre. Adrian Hope, de sexe masculin jusqu’à preuve du contraire. A nouveau une minute s’écoula, avec toujours ce même regard en face de moi. Et soudainement, sans prévenir ni changer de faciès, il me cria ces mots :

«  C’est super dangereux ! Des Pokémon sauvages infestent les hautes herbes ! Il te faut un Pokémon pour te protéger ! »

Me remettant de mes émotions, le déclic se fit rapidement : cet homme n’était rien d’autre que le très réputé et reconnu professeur Chen ! Le poids des années semblait cependant l’avoir quelque peu… rouillé dira-t-on. J’appris plus tard qu’en effet, il avait tant de fois répété ces mêmes phrases à tant de nouveaux dresseurs qu’il avait fini par les réciter par pur réflexe. Pauvre homme.

Il me prit alors par la main, alors que j’étais encore en tenue de patient d’hôpital, et sous le regard amusé des gens se trouvant là, me transporta jusqu’à son bureau, sur lequel prônaient 3 Pokéballs. Ses yeux, devenus alors brillant me regardèrent avec insistance, il ne me suffit de rien de plus pour comprendre le message : il fallait que je choisisse. Bulbizarre, Carapuce ou Salamèche ? Le dilemme était complet, et pourtant, je le savais depuis le départ : l’on m’avait averti qu’il était coutume de faire choisir au dresseur parmi ces 3 Pokémon, idéaux et adaptés aux néophytes.
« Carapuce » pensais-je alors immédiatement, me souvenant de l’attaque violente des Racaillous de la Route 1. Le vieux professeur me regarda alors avancer avec conviction vers la Pokéball sur laquelle était inscrit « Carapuce », la saisissant dans ma main, je souris alors, et m’exclamai en me retournant vers le professeur Chen : « Je prends celui-ci ! ». Il resta encore une autre minute stoïque avant de me répondre « Ce Pokémon est très énergique ! », puis de retourner dans son mutisme. Ne sachant pas trop si je devais rester ou partir, j’avançai alors lentement en direction de la porte tout en ne quittant pas le regard du professeur des yeux.

Alors que j’allais saisir la poignée de la porte, voilà qu’elle s’ouvrit à nouveau. Une voix bien trop familière se fit alors entendre :

« Sup, le vieux ! On m’a dit qu’tu donnais des starters en rab, c’est c’qui est sur la table ? OK merci ! »

Et sans attendre de réponse du professeur qui se mit alors à se tourner avec la même expression vers l’intrus, ce dernier saisit la Pokéball où il était écrit « Bulbizarre » et la mit dans sa poche. Evidemment. Fallait qu’il prenne Bulbizarre. Dévisageant alors le professeur pour lui signaler que ce comportement n’était pas très honorable, ce dernier, sans y prendre compte, répondit à l'intrus machinalement « Ce Pokémon est très énergique ! ».  Sortit alors du plus profond de mes tripes un dévastateur : « Putain mais t’es sérieux ? » Que le lecteur me pardonne de ma future vulgarité, mais arrive alors dans mon périple un élément perturbateur qui m’offusquait au plus haut point.

L’homme se retourna et c’est alors que je le reconnus. Putain, c’était Michel.

Afin d’éclaircir l’esprit de notre ami lecteur qui se demande certainement qui est cet individu qui brise ainsi le récit jusqu’alors plutôt soutenu de nos aventures pour en faire du langage de bas-étage, je tiens à vous faire passer ces brèves informations. Mitchel Michel (cela ne s’invente point) est le fils du président de l’association Stabimus, un groupuscule militant contre toute forme de modification politique ou d’avancée technique. Autant vous préciser qu’il est par conséquent foncièrement opposé à la théorie du Changement : leurs solutions pour lutter contre ce mal qui parcourt Kanto sont pour le moins radical. Si vous voulez vous imaginer le personnage de Mitchel Michel, représentez-vous le stéréotype du bad boy des années 60, vous en aurez ainsi une image assez fidèle.

« Bordel de merde, Hope, tu peux me dire ce que tu fous dans ce trou paumé en même temps que moi ? » fit office de message de retrouvailles. Je  passe le « c’est pas tes affaires » et autres discours typiques de rencontres avec son rival, on dira juste que j’en eus vite ma claque, et à une énième moquerie de sa part sur mon corps blessé et ma tenue d’hôpital, je lui balançait alors puérilement en pleine poire la Pokéball que j’avais alors reçue. A posteriori, je constate que mon style souffre terriblement lors de mes moments d’émotion, je m’en excuse au lecteur.

Cette action eut évidemment pour effet de libérer le Pokémon qui se trouvait à l’intérieur. A ma grande surprise, ce n’était pas un Carapuce qui se présenta à moi en sortant de sa Pokéball. Ce n’était autre qu’un somptueux, fabuleux, fantastique Minidraco femelle. Restant ébahi pendant quelques instants, je ne fis point attention aux divers messages d’insultes que Michel pouvait bien m’asséner. Tourné vers mon nouveau Pokémon, ou devrais-je dire, mon nouvel ami, j’étudiais du regard avec fascination le nouvel arrivant. « Je t’appellerai Faith » pensais-je alors automatiquement. Je n’eus pas le temps de profiter longtemps de ce moment d’émotion que déjà, brisant le petit cercle d’intimité que j’avais alors forgé, Michel me rendit la pareille en m’assénant en plein estomac sa Pokéball nouvellement volée. Au moment où sortait de cette dernière un petit Gobou peu dégourdi, j’entendis alors :

« Espèce d’enfoiré ! Viens régler ça en duel, si t’es un homme ! »

4) Je n’eus pas le temps de réagir que déjà Faith s’interposa entre Michel, son Gobou et moi. A peine me connaissait-elle que déjà, elle savait qui elle devait protéger, et à quel prix. Cet attachement rapide corrobore avec les propos que l’on m’avait dit auparavant : l’instinct de protection des Pokémon de Kanto semblait particulièrement puissant. « Ne vous en faites pas, Monsieur, je me charge de tout ! » fit-elle alors. Brave fille.

A l’attention du lecteur, qui peut paraître surpris de me voir ainsi prêter parole à un être qui en semble pourtant dénué : oui, j’avais alors en ma possession lors de mon voyage un certain logiciel permettant la compréhension du langage Pokémon. Cet outil futuristique, développé par la Devon sarl, nous avait en effet été présenté en prototype il y a de cela un an. Je l’ai alors mis en pratique dès ce moment précis. Ah si je savais, peut-être ne l’aurais-je pas porté. Cela m’aurait évité bien des peines de cœur…

Je ne me doutai pas alors encore de la violence qu’allait prendre cet affrontement. Habitué à la douceur des premiers combats de Pokémon débutants, j’imaginai alors une résolution lors d’un affrontement entre Charges de la part des deux partis, soit rien de bien méchant. Néanmoins, les Pokémon de Kanto ne semblaient pas abonnés à la même école… Faith laissa échapper de sa bouche un son si puissant et si strident qu’il en fit vibrer toute la pièce : l’onde de choc ainsi crée ne manqua pas de renverser le Gobou, Michel ainsi que le professeur Chen, qui n’avait toujours pas bronché.

« HOOOPE ! D’où ton machin connaît Mégaphone ! C’est quoi c’te blague ! Tu t’fous de ma gueule ! C’est juste pas fair play mec ! »

m’asséna Michel lorsqu’il se releva. Un sourire moqueur devait certainement avoir apparu sur mon visage, car l’instant d’après, comme pris par une rage folle, Michel hurla à sa pauvre créature qui n’avait rien demandé : « Reste pas planté là toi ! T’as vu comme tu t’fais traiter ! Riposte moi un truc violent s’teuplait ! ». Aussi tôt dit, aussitôt fait. Le chétif Pokémon sembla pendant un petit espace de temps prendre une grande inspiration, puis il se tourna brusquement en direction de Faith. De sa bouche sortit alors non pas un petit jet d’eau, comme l’on pourrait s’y attendre, mais bien une trombe d’une force inquiétante. Elle nous percuta alors de plein fouet, Faith et moi, et je faillis bien à nouveau perdre connaissance. Il fallait que je m’y fasse, ici, les règles étaient bien différentes d’Unys…

Faith en sortit pourtant sans trop d’efforts, et répliqua à nouveau par une attaque Mégaphone. Sonné, le Gobou ennemi ne répliqua pas immédiatement. J’ordonnai alors à mon Minidraco d’asséner le coup final. Ce qu’elle fit de ce pas : pleine d’inconscience, elle se lança alors à corps perdu contre le Gobou ennemi. Pris en état d’impuissance, le pauvre adversaire n’eut pas le temps de contrer, et s’effondra à terre.

« T’as perdu Michel. Maintenant, si tu pouvais aller te faire mettre par un Steelix, ça me ferait du bien. Bisous » lui dis-je alors, plein de poésie.

Nous avions baissé notre garde, et ne nous attendions pas à un quelconque chant du cygne de la part de l’instrument de Michel. Grand mal nous a pris : alors que je m’apprêtais à prendre la porte d’un air fier et assuré, contemplant la pitoyable défaite de cet emplumé (quelle poésie, en effet) le Gobou adverse se mit alors à trembler. Avant qu’aucun d’entre nous ne puisse réagir, ce dernier sembla alors comme exploser de l’intérieur, répandant alors dans toute la pièce une nouvelle trombe d’eau. Faith fut alors projetée contre un mur et s’effondra au sol, et ne sembla ne plus bouger. Inquiet, affolé, je m’étais alors tant bien que mal, glissant plusieurs fois dans le sol mouillé et souffrant toujours de mes blessures, traîné dans sa direction, craignant évidemment le pire. « Faith. Faith… tout va bien ? Répond moi, s’il te plaît… ». Rien. Ce fut le silence radio pendant quelques secondes. Pris de panique, j’enclenchai alors ma Devon Glass pour vérifier l’étendue des dégâts.

Ô comme ce passage me paraît terriblement cliché. Mais passons. Vous vous demandez peut-être ce qu’est cette Devon Glass, et comment je pouvais l’avoir sur moi, alors que mes habits et affaires m’avaient été prises lors de mon admission à l’hôpital. Questions légitimes. Pour la première, disons pour faire bref que ce même logiciel me permettant de communiquer avec les Pokémon, possède également pour fonction d’observer leur « barre vitale », en l’occurrence, elle permet de faire une estimation du taux d’épuisement d’un Pokémon. Pour la seconde, encore aujourd’hui, je cherche toujours comment cela pouvait être possible…

2 points de vie. Soit un quinzième de son énergie totale. C’était tout ce qui lui restait. Je n’étais pas passé loin de terminer mon aventure avant même de l’avoir commencée.
Je pris alors le Pokémon inconscient dans mes bras et me relevai. (Ndla : un Minidraco, c’est lourd. Encore aujourd'hui, je ne sais comment j'ai pu réussir ce tour de force.) Le bureau du professeur était dévasté. Les nombreux documents qui trainaient alors par là, et qui avaient été dispersés par le Mégaphone, avaient alors fini détrempés par les Hydrocanons adverse. Les tables et sièges étaient renversés, délogés, et le professeur Chen manquait à l’appel.
Dans un flot d’insultes, Michel rappela alors son Pokémon avant de prendre la fuite. Ce lâche. Il m’avait laissé seul avec toutes ces emmerdes à gérer. Sympa.

5) Bon, j’ai enfin fini de régler les problèmes de paperasse et j’ai récupéré mes affaires.
Après l’incident du bureau du professeur, nous n’étions plus très bien vus dans le laboratoire. Après avoir subi les sermons et réprimandes de la part de l’équipe de ménage, payé au nom de Mitchel Michel tous les dégâts qu’il fallait alors réparer – si tu lis ça Michel, t’avais qu’à pas avoir laissé ta carte de visite à l’infirmière que tu voulais draguer, connard – et repris la précieuse Pokéball dans laquelle se trouvait Faith, je repartis de plus belle en direction de la Route 1, prêt à affronter les multiples péripéties qui m’attendaient. Enfin, je le croyais.

(Je me rends compte uniquement maintenant que je ne me suis absolument point soucié du sort de notre cher professeur Chen. J'espère qu'il va bien.)

Quelques notes en vrac au cours de ma lecture :

- J'aime la façon dont tu as intégré la région de Kanto et ses " seulement 151 Pokémon " et les limitations du Nuzlocke dans ton histoire. J'aime bien aussi comment tu as intégré les phrases rituelles du professeur Chen, ça ajoute une chouette petite touche d'humour (" J’appris plus tard qu’en effet, il avait tant de fois répété ces mêmes phrases à tant de nouveaux dresseurs qu’il avait fini par les réciter par pur réflexe " C'est un peu triste, mais tellement drôle !).

- Du coup, ça et le savoir que Chen était censé confier un Carapuce, et pas un Minidraco je pense que ce sera expliqué plus tard dans le récit ?

- L'idée d'avoir une narration " passée " d'Adrian jeune et une narration " présente " d'Adrian plus âgé est géniale ! J'avais un peu fait ça avec mes prologues de Nuzlocke, personnellement je trouve que c'est une technique géniale pour mettre en appétit, et tu l'utilises très bien. Avoir cet Adrian vieux (à défaut d'un autre adjectif) qui nous apprend qu'il s'est passé un truc visiblement tragique, mais ne nous en révèle pas beaucoup plus, en tout cas ça m'intrigue.

- Pour rebondir sur ta remarque du langage " assez cru " ... Premièrement, c'est ton histoire, c'est toi qui la raconte comme tu veux Mais je pense qu'au-delà de la distinction avec l'italique, c'est justement ce langage de charretier qui caractérise Adrian jeune Vs Adrian vieux, donc je pense que ça manquerait si tu t'en passais maintenant. Par contre, c'est vrai que c'est un peu étrange d'avoir un dresseur qui d'un côté jure à tort et à travers à coups de " Putain Michel " et " connard Michel ", et qui de l'autre écrit des phrases du type " je ne fis point attention " ... Donc si j'avais un conseil à apporter, ce serait de plus distinguer le style à ce niveau-là. Quand on a un narrateur interne, il faut pas avoir peur d'avoir un style un peu plus familier !

- Tu n'es pas encore très avancé dans la narration donc ça ne semble pas super pertinent pour l'instant, mais est-ce que tu penses mettre le compte-rendu IG à l'avenir ? Vu que c'est une partie random, ce serait intéressant de voir avec quelles bêbêtes et quelles attaques tu dois te débrouiller.

Tout comme Line, j'adore comment tu exploites l'univers et la région pour justifier les règles du Nuzlocke !

Pour le Minidraco, je suis pas sûr qu'il y aura une explication, je pense que c'était une façon de nous faire comprendre qu'il s'agit d'un jeu randomisé Après, s'il y en a une, ce serait cool en effet ! En tout cas, trop top d'avoir eu ce Pokémon génial !

Je suis très intrigué par ces recherches sur le Changement, ça me plaît vraiment beaucoup, ce genre de choses. Du coup le prologue est vraiment top, je trouve. Il m'a totalement hypé ^^

Comme le dit Line, c'est ton histoire, donc tu gères comme tu veux. Cependant, j'ai le même ressenti qu'elle sur cette dualité entre langage très soutenu d'une part, puis langage plus grossier de l'autre. Personnellement, ça m'a quand même dérangé, car ça cassait un peu l'ambiance générale du texte, mais ce n'est que mon avis et c'est totalement subjectif vu que ça dépend purement de mes goûts de lecteurs Après, je suis peut-être bête sur le coup (nan puis faut avouer que je suis complètement HS et que je dors plus depuis 3 jours xD), mais j'avais personnellement pas tylté qu'il y avait 2 Adrian, donc ça expliquerait aussi pourquoi j'ai pas été pris par ce changement %)

Déjà j'aime beaucoup l'idée d'expliquer qu'il ne reste que 151 espèces de Pokémon à Kanto ! (Et qui du même coup explique le règle du KO = mort, joli !)

Etrange, la rencontre avec Chen. Il a pris un sacré coup sur la caboche !

Citation :

L’homme se retourna et c’est alors que je le reconnus. Putain, c’était Michel.

"Bah alors Michou qu'est-ce que tu fais dans le coin ?" m'a traversé l'esprit x')

Sympa, un Minidraco !

Citation :

– si tu lis ça Michel, t’avais qu’à pas avoir laissé ta carte de visite à l’infirmière que tu voulais draguer, connard –

Haha nice, un juste retournement des choses.


Je trouvais la préface et le prologue un peu lourd comme style, je suis contente de voir que ça s'allège dans la suite. Après je rejoins assez Mimoze : déjà ça va j'ai lu pire sur ce forum, et le langage peut être propre aux personnages et à l'univers que tu as mis en place (ça n'a pas l'air très jojo là-bas, je comprends qu'ils s'emportent). Mais comme l'Adrien en italique, on va dire, est beaucoup plus ""maniéré"" dans sa prose en comparaison, c'est un peu curieux. Comme Mimoze parle "d'Adrien vieux", je me demande quel âge a ce vieil Adrien ? Est-ce que c'est juste à la fin de cette histoire ou des dizaines d'années plus tard qu'il ajoute des notes à ses notes ? Un grand écart d'âge pourrait expliquer l'écart de langage.
En fait même dans ses notes d'époque son écrit fait assez soutenu par moment, par rapport à ses paroles rapportées. Ça fait un mix comme si tu n'osais pas trop tomber dans le "cru" justement (si c'est je comprends, quand j'essaie ça me fait pareil).
Je trouve aussi l'utilisation des numéros (1), 2) etc.) pas très pertinente. Une petite séparation avec des tirets ou des étoiles feraient l'affaire à mon avis.

Bien sûr ça ne reste que mon ressenti. Et en-dehors de la forme le fond ne manque pas d'intérêt.
En tout cas bonne chance si tu reprends ta partie, que la RNG soit avec toi.

Mimoze a écrit:

- Du coup, ça et le savoir que Chen était censé confier un Carapuce, et pas un Minidraco je pense que ce sera expliqué plus tard dans le récit ?

Eh bien, comme l'explique Karma :

Call me Karma a écrit:

Pour le Minidraco, je suis pas sûr qu'il y aura une explication, je pense que c'était une façon de nous faire comprendre qu'il s'agit d'un jeu randomisé

C'est surtout ça : pour expliquer qu'il s'agit d'un jeu randomisé. Dans le récit cependant, on pourra plutôt attribuer ça à la sénilité du professeur Chen. x)

Mimoze a écrit:

'idée d'avoir une narration " passée " d'Adrian jeune et une narration " présente " d'Adrian plus âgé est géniale ! J'avais un peu fait ça avec mes prologues de Nuzlocke, personnellement je trouve que c'est une technique géniale pour mettre en appétit, et tu l'utilises très bien. Avoir cet Adrian vieux (à défaut d'un autre adjectif) qui nous apprend qu'il s'est passé un truc visiblement tragique, mais ne nous en révèle pas beaucoup plus, en tout cas ça m'intrigue

Merci !    Je ne sais plus exactement d'où j'ai tiré cet artifice, mais à me relire, je pense que ça vient des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, où le narrateur Lemony Snicket s'amuse souvent à interrompre le récit pour parler lui-même dans un langage plutôt châtié. (Et je suis fan du mec qui le joue dans la série Netflix   ).

Mimoze a écrit:

Par contre, c'est vrai que c'est un peu étrange d'avoir un dresseur qui d'un côté jure à tort et à travers à coups de " Putain Michel " et " connard Michel ", et qui de l'autre écrit des phrases du type " je ne fis point attention " ... Donc si j'avais un conseil à apporter, ce serait de plus distinguer le style à ce niveau-là. Quand on a un narrateur interne, il faut pas avoir peur d'avoir un style un peu plus familier !

Call me Karma a écrit:

Cependant, j'ai le même ressenti qu'elle sur cette dualité entre langage très soutenu d'une part, puis langage plus grossier de l'autre. Personnellement, ça m'a quand même dérangé, car ça cassait un peu l'ambiance générale du texte.

jojoelle a écrit:

En fait même dans ses notes d'époque son écrit fait assez soutenu par moment, par rapport à ses paroles rapportées. Ça fait un mix comme si tu n'osais pas trop tomber dans le "cru" justement (si c'est je comprends, quand j'essaie ça me fait pareil).

Ca marche, je vais tenir compte de vos remarque sur cette dualité pas tout à fait maitrisée ! Effectivement, ce n'est pas toujours facile de jongler entre les deux styles.

Alors, cette différence "nette" d'expression entre les "deux Adrian" comme vous les classez est belle et bien volontaire, et je compte la garder. Quant à l'explication de cette différence... je ne peux évidemment pas la fournir pour l'instant. ^^

Cependant, je pense que j'ai effectivement été un peu timoré au début de l'écriture et que j'ai un peu trop forcé les traits du "Adrian narrateur" et trop rendu "soutenu" par moment "l'Adrian du passé". Je verrai donc pour laisser bien plus "l'Adrian du passé" s'exprimer librement dans les futurs chapitres, et pour calmer la verve littéraire de "l'Adrian-narrateur". xD

Karma : je ne sais pas sur quel support tu l'as lu, mais, si jamais, j'utilise toujours l'italique pour préciser quand c'est "l'Adrian-narrateur" qui parle. ^^ (Je dis ça parce que tu dis que tu avais pas capté qu'il y avait deux Adrian).

Pour ce qui est du compte-rendu des Pokémon que j'ai : effectivement, je le fais pour mes autres Nuz, mais j'avais pas pensé à le faire à l'époque pour celui-là. J'y penserai pour la suite. ^^

jojoelle a écrit:

Je trouve aussi l'utilisation des numéros (1), 2) etc.) pas très pertinente. Une petite séparation avec des tirets ou des étoiles feraient l'affaire à mon avis.

C'est noté, et je changerai ça dès le chapitre suivant. Je ne sais effectivement plus trop pourquoi il y avait des chiffres à l'origine d'ailleurs.