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| [Saphir Alpha] Liberté Enfermée | |
| Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mer 12 Avr 2017 - 12:38 | |
| Oyé oyé Peuple de NuzFR ! Voici venu le temps des rires et des chants des cathédrales de vous présenter un nouvel écrit de ma part ! Comme d'habitude, quelques précisions :
- C'est un Starterlocke sur Saphir Alpha.
- C'est plus ou moins un récit encadré à SN mais il n'y pas besoin de l'avoir lu pour comprendre.
- Si vous n'aimez pas les pavés de texte, passez votre chemin, j'ai banni les dialogues.
- Etant donné que je fais le jeu avec un Pokémon breedé qui n'est pas l'un des trois starters officiels de SA, j'ai commencé le Nuz à Clémenti-ville, dès que j'ai pu faire des échanges. Pour commencer le jeu et entraîner l'unique Pokémon que j'aurai, j'avais pris un Poussifeu, qui se trouve depuis lors au PC.
Et voici les quelques règles : - Règles:
- Starterlocke : Le Starter est ton meilleur ami ! Et ton seul, accessoirement.
- Braverylocke : La fuite, c'est pour les faibles.
- CSclave autorisé : Parce que nager avec une libellule, c'est chaud quand même.
Le sommaire : - Sommaire:
Et le prologue ! - Prologue:
« J’ai reçu mon Kraknoix à l’âge de quatre. Autant dire qu’on a grandis ensemble, lui et moi. Il me semble que c’était un cadeau de mes parents, pour mon anniversaire. Il était tout jeune, à peine sorti de l’œuf. Et j’étais tellement heureuse. Je ne me souviens que très peu du jour où je l’ai rencontré, mais je me souviens à quel point j’étais heureuse. Il était mon premier Pokémon. Et il a été mon seul et unique durant de nombreuses années. Ce n’est pas étonnant qu’il soit si jaloux des autres. Mais je crois qu’il restera mon seul et unique Pokémon finalement. J’ai vécu toute ma vie avec lui. « C’était un nouveau-né lorsque je l’ai reçu. Ses yeux s’ouvraient à peine et il ne tenait presque pas sur ses pattes. Pourtant, il n’était pas bien grand et son ventre n’était pas loin du sol. Mais sa grosse tête ne faisait que de tomber sur le côté, en émettant à chaque fois un bruit sec et creux. C’est à se demander ce qu’il y avait dedans, finalement. J’en rigole maintenant mais j’étais pareil. Petite, maladroite, tenant à peine ses mes jambes et me cognant dans tous les murs de la maison. J’avais quatre ans. Et j’étais tellement heureuse. J’ai souvent essayé de le porter, étant petite. Je n’ai jamais réussi, il était bien trop lourd pour moi. Mais je m’échinais tout de même à tenir sa grosse tête droite, au détriment de mon propre équilibre. Je ne compte même plus le nombre de gamelles qu’on a eu. « Je l’ai appelé Tyl, comme l’étoile. Enfin, mon père l’a appelé Tyl comme l’étoile. Je ne savais pas ce genre de chose à l’époque. Et heureusement que je l’ai laissé choisir, j’aurais pu l’appeler Doudou. Et c’est ce que j’avais voulu faire, d’ailleurs. »
Un léger sourire flotte sur ses lèvres alors que son regard se perd peu à peu.
« Je ne souviens presque pas de mes parents, ou de ma vie avec eux, pour dire vrai. Ce jour est bien l’un des rares qui reste clair dans ma mémoire. Nous vivions dans un petit village de Hoenn. Clémenti-ville, bordé par la mer à l’ouest, la forêt au nord, la rivière à l’est et le lac au sud. Nous habitions un chalet, construit à l’écart du centre avant même que mes parents n’arrivent. Il n’était pas bien grand, mais nous n’avions pas vraiment besoin de beaucoup d’espace. Quelques planches, quelques tuiles, et tout allait pour le mieux. Enfin, je suppose, je ne m’en souviens presque pas. Les pièces principales m’apparaissent en flash, ma chambre reste floue et quant à celle de mes parents, je ne me rappelle pas y avoir déjà mis les pieds. « Mais c’était amplement suffisant. Pour moi, pour eux, pour Tyl, bien qu’il n’y a finalement pas vécu longtemps, dans ce chalet. Mais l’espace à l’intérieur nous permettait tout de même d’y faire les quatre-cents coups ensemble, et nous avions tout le village à notre disposition. Malgré notre âge, nous avions déjà la fâcheuse tendance à sans cesse nous éloigner de mes parents, à nous retrouver alors sans surveillance. Quand c’était le cas, on en profitait mais ils nous retrouvaient quand même rapidement à chaque fois. Il faut dire qu’on ne marchait pas bien vite, avec notre manque mutuelle d’équilibre, nos petites jambes et Tyl qui n’était déjà pas un rapide de nature. Et je m’amusais à lui grimper sur le dos, ce qui n’arrangeait rien. En fait, je le martyrisais presque étant petite. « Je crois que c’est finalement les seuls souvenirs que j’ai de cette vie dans le chalet. Ou du moins, les plus nets. Je ne me souviens même plus de mes parents. Oh, je sais à quoi ils ressemblent, mais uniquement grâce à une de leur photo de mariage, que quelqu’un a sauvé et m’a donné. Je me suis toujours amusée à voir à quel point nous étions dissemblables. Le seul point commun que nous ayons, ce sont nos taches de rousseur sur le nez, les joues, et principalement le haut du corps. Bien trop reconnaissables. Mon père était très grand, et très maigre aussi. Son visage allongé et ses joues creusées lui donnaient un air étrangement sévère et sec. Mais, sur la photo, il lance tout de même un regard doux à ma mère, de ses yeux tout aussi foncés que ses cheveux l’étaient. Ma mère, quant à elle, était l’exact contraire. Petite, potelet, le visage rondelet, les cheveux blond platine et les yeux vert clair. « Et moi, je suis le parfait mixte entre eux deux. Une taille moyenne. Mince. Rouquine sans en avoir l’air, qui tire plus vers le blond. Un visage rond. Bien trop de taches de rousseur partout sur le haut du corps. Heureusement que je les cache souvent tout de même. Et surtout, des yeux bien trop repérables. Vairons, hétérochromes mais identiques. Le mélange entre mes deux parents. Le vert clair de ma mère avec des pointes du même brun que mon père, qui se rassemblent finalement au centre de l’iris. »
Elle soupire en me montrant son visage avec une moue irritée.
« J’ai beau ne plus me souvenir d’eux, je pense tout de même que j’ai bien vécu durant ces quatre ans. Ils devaient être gentils, sinon ils ne m’auraient pas offert Tyl. Je me demande sans cesse ce qu’aurait été ma vie si jamais ils n’étaient pas partis. Sûrement très différente. Nous n’avons pas vécu longtemps dans ce chalet. Mes parents, environ six ans. Moi, un peu plus de quatre ans. Et Tyl, à peine quelques mois. C’est de ma faute s’ils sont morts. »
Elle déglutit, laisse passer un léger temps de silence. Et commence enfin à parler.
« Une fois encore, j’avais réussi à échapper à la vigilance de mes parents, et j’étais sortie avec Tyl sans leur consentement. Nous sommes restés aux alentours de la maison mais le petit coin d’eau qu’il y avait non-loin de chez-nous, à une dizaine de mètres tout au plus, m’attirait et m’intriguait depuis déjà quelques temps. Alors j’y suis allée, sans autre forme de réflexion. « Personne dans la famille n’était dresseur. Le seul Pokémon que nous avions était Tyl, qui n’était encore qu’un enfant, et qui appartenait à une enfant. Mes parents ne l’avaient pas entrainé. Quant à moi je me fichais encore bien des combats à mon âge. J’avais d’autres préoccupations en tête, comme ‘’Est-ce que Tyl finira par tenir sur ses quatre pattes un jour ? ‘’ ou ‘’Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir manger ce soir ? ‘’. Les combats, j’ignorais même jusqu’à leur existence. Quant à l’idée que certains Pokémon pouvaient être sauvages, je ne la comprenais pas. Je n’avais que Tyl comme référence, et il était parfaitement dressé. Certes, ce n’était pas un modèle d’obéissance, mais il était gentil et docile. Jamais je ne l’ai vu violent sans raison. « Ainsi, lorsque j’ai vu quelques bébés Magicarpes barboter dans l’eau claire, je me suis approchée afin de les regarder de plus près. Je pensais même pouvoir les toucher, les caresser. Mais ils étaient sauvages. Oh, bien sûr, ils ne m’ont rien fait. Ils étaient petits et faibles, jamais ils n’auraient osé attaquer quelqu’un. Et peut-être n’y auraient-ils jamais pensé, tout comme moi. Je voulais juste les voir, au final. Mais ce n’est pas ce qu’a cru leur mère. « Voir une mère Léviator en furie à l’âge de quatre ans n’est pas une expérience des plus plaisantes, bien au contraire. J’ai cru y passer. Elle a surgi du lac sans crier gare. Je ne l’avais pas vu avant, elle surveillait ses petits depuis le fond de l’eau. Elle m’a aperçue lorsque je suis arrivée au bord, Tyl trainant derrière moi et gambadant sur ses petites pattes. J’ai à peine eu le temps de tendre la main vers ses bébés qu’elle est apparue devant moi. « Elle me dominait totalement. Lorsque je suis tombée en arrière, j’ai entendu Tyl pousser un petit cri de terreur, suivi d’un bruit sourd. Puis j’ai senti la terre trembler. Je n’ai pas pu essayer de me relever, c’était impossible. Tyl essayer de me protéger, à sa façon. Mais la Léviator n’en a été que plus furieuse. Ses petits s’étaient depuis bien longtemps réfugiés au fond du lac, elle avait donc le champ libre, totalement libre. Instinctivement, elle s’en est pris à Tyl, et elle a réussi. Mais pas aussi bien qu’elle pouvait l’espérer. Elle n’a que réussi à le blesser, mais son intention était toute autre. Sur le coup, j’y ai cru. Je l’ai vu mort. Il ne bougeait pas, ne se relevait pas. « Le coup porté avait été dévié par un Vigoroth. Je n’ai pas vu le bref combat qui s’en est suivi mais la Léviator est rapidement retournée dans l’eau, rejoindre ses petits. Un attroupement s’était formé autour du lac et des chuchotements commençaient doucement à en émerger. On m’a porté jusqu’à Tyl, qui ne bougeait toujours pas, puis on m’a dit de rester là où j’étais, comme si j’allais l’abandonner à son sort. J’ai vu une large blessure ouverte à sa cuisse, dont il porte encore la marque aujourd’hui. Puis en relevant les yeux, j’ai vu le chalet dans lequel nous habitions écroulé, détruit par l’attaque de Tyl. « Mes parents n’en étaient pas sortis. »
- Petite notre de bas de page:
Parce que je l'avais oubliée ^^'
Donc, comme déjà dit, j'ai retiré les dialogues de ce que j'écris. Au final, c'est ce que je présente ici qui se rapproche le plus de ce que je peux écrire hors forum. Quelqu'un qui raconte tout simplement sa vie. Donc pas de dialogue sinon c'est juste étrange, je trouve. C'est vrai que dans les récits encadrés, on voit très souvent des dialogues, mais moi, à part imaginer le narrateur faire une pièce de théâtre à lui tout seul, j'arrive vraiment pas à capter le truc '^'
Comme déjà dit également, c'est un récit encadré à SN. Le seul truc, c'est que du coup, le nom de la protagoniste est indiqué dans SN mais pas ici. Ici, c'est juste "Je" ou "Elle", ça dépend quel point de vue qu'on prend, celui du narrateur du récit encadré ou celui du récit cadre.
Pour les deux/trois que ça intéresse, par rapport aux yeux vairons... Ici, c'est l'autre forme du vairon. Pour faire simple, il y a deux variantes d'hétérochromie. L'hétérochromie irisium, qu'on connait tous. Les deux yeux ont soit une couleur différente (bleu/vert, vert/brun), soit une nuance différente (jaune/brun, gris/bleu). Ici, c'est de l'hétérochromie iridisium. Le principe, c'est que les deux yeux sont identiques, mais qu'il existe des différences de couleurs/nuances à l'intérieur même d'un iris. Il est beaucoup plus courant que le premier et pourtant moins connu, sûrement car moins visible. Ici, c'est donc vert/brun.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Sylvelouise
Modo Discord
Nature : Bizarre
Niveau : 23
Exp : 1698
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Ven 14 Avr 2017 - 23:32 | |
| - Line a écrit:
- ma chambre reste floue et quant à celle de mes parents, je ne me rappelle pas y avoir déjà mis les pieds.
Excepté une fois au chalet. Je me sentais obligé de la faire.Concernant le nuz : C'est trop triste. Je suis extrêmement mélancolique. L'histoire est intéressante. Mises à part quelques micro fautes d'orthographe, c'est très sympa à lire. Bonne chance pour la suite. |
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Sam 15 Avr 2017 - 12:21 | |
| - ShadowEevee a écrit:
- Mises à part quelques micro fautes d'orthographe...
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO ! HONTE A MOI ! ... Merci bien pour tes encouragements, et pour m'avoir indiqué ça. Je ferai plus attention par la suite :3 Sinon, j'en profite pour dire que j'ai édité le prologue/premier post pour (re)mettre en place "la petite note de bas de page" parce que je l'avais *toussetousse* oubliée *toussetousse* (oui oui je sais, c'est parce que je suis très douée ceci était totalement ironique). Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
Venez voir la Gazette participative de NuzFR !
- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Sébouss
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 25
Exp : 4535
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Sam 15 Avr 2017 - 14:00 | |
| J'ai essayé de faire un commentaire plus construit que "Océtrobi1" mais j'ai pas réussi. Donc, Océtrobi1 ! - Line a écrit:
- Parce que nager avec une libellule, c'est chaud quand même.
Mais on peut le faire avec des chèvres ou des lapins. La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
| | | Pocky
Dresseur
Nature : Relax
Exp : 9
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Sam 22 Avr 2017 - 18:38 | |
| C'est beaucoup trop triste! Mais d'un autre coté c'est beaucoup trop bien! Ça se lit tout seul j'étais limite triste d'arriver à la fin, hate de voir ce que tu vas nous proposer pour la suite! |
| | | Line
Écrivain
Nature : Bizarre
Niveau : 26
Exp : 479
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Dim 23 Avr 2017 - 13:37 | |
| - Sébouss a écrit:
- Mais on peut le faire avec des chèvres ou des lapins.
Ah...? *va voir sur Poképédia* *apprend qu'on peut enseigner Surf à Chevroum et Excavarenne* Ah ouais ! Sinon, merci bien pour vos commentaires o/ La suite ! - Chapitre 1 - Episode 1:
Assise seule dans une pièce à regarder droit devant elle, Elle ne cesse de se demander où, à cet instant, se trouve le ciel. En balançant ses jambes au-dessus d’un sol qu’elle ne touche, Elle se pose la question : « Vers où tout ceci débouche ? ». « La blessure n’est pas grave. », lui a-t-on dit. Pourtant elle ne voit en celle-ci qu’une vile infamie. Si aujourd’hui, toute sa vie s’est écroulé, Qu’en est-il donc de sa liberté ? Elle se trouve désormais surveillée en tous lieux. Alors finis les sorties, les railleries et les jeux. Immobile, elle ne fait que fixer une trace Qui dorénavant jamais ne s’efface.
***** « J’ai été confiée pendant quelques jours à l’homme possédant le Vigoroth qui nous a sauvé, Tyl et moi. Mais c’était juste le temps que les services sociaux ne viennent nous chercher. Il s’appelait Norman, et c’était le Champion de Clémenti-ville. Jusque-là, je ne le connaissais pas. Il faut dire que je ne connaissais personne dans le village, nous habitions à l’écart. Il vivait seul dans son arène, loin de sa famille qui habitait à Jotho, et consacrait sa vie aux combats et à son entrainement. Pendant les quelques jours que j’ai passé chez lui, j’ai vu de nombreux dresseurs venir le défier, mais aucun n’est ressorti avec le badge tant convoité. « Il était sérieux, posé, sévère et strict. Je ne lui ai jamais désobéi et je restais mes journées au chevet de Tyl, qui avait fini par être soigné. Le traitement était simple à suivre. Bandage, pansement, repos. Il n’a plus eu le droit de se lever durant un certain temps, de peur que le muscle ne finisse par réellement se sectionner. Alors il restait allongé dans une pièce et je restais à ses côtés sans rien dire. Je voyais qu’il s’ennuyait mais je ne voulais pas le mener dehors dans cet état. Il n’en avait pas le droit et je n’en avais pas l’envie. Malgré tout, j’essayais d’aider au mieux pour son traitement. Je le nourrissais, apportais les bandes et les pansements lorsqu’il était changé, lui parlais, tentais de le distraire. Je dormais dans la même pièce, ne le quittais presque jamais. Je voulais le voir sur pieds au plus vite, tout simplement. Je voulais qu’il sache que je restais avec lui. « J’ai mis un certain temps avant de comprendre que mes parents étaient décédés. Je demandais souvent à M. Norman quand ils allaient revenir mais il ne me répondait jamais, ou de manière trop vague pour que je puisse comprendre. C’est lui qui a été dans le chalet écroulé pour tenter de sauver mes parents des décombres. C’est lui qui m’a ramené une photo d’eux. Malheureusement, le tremblement de terre que Tyl avait provoqué avait été bien trop brusque. Mes parents n’avaient pas eu le temps d’aller se mettre à l’abri et Norman n’avait pas pu les sauver. « Sans être grand et carré, il m’impressionnait. Il dégageait une telle aura de calme et de sérénité qu’on ne pouvait pas ne pas le respecter. Il avait un physique assez générique, rien d’exceptionnel. C’était une espèce de personne passe-partout que tout le monde voyait finalement. On comprenait aisément comment il avait réussi à devenir un Champion aussi puissant et respecté. L’entrainement, la force, le calme, l’intelligence. »
Elle tapote la table du bout de ses doigts en laissant planer un léger silence.
« J’ai bien apprécié les quelques jours que j’ai passé chez lui. Malgré ses obligations de Champion, il s’occupait bien de Tyl et moi. Et il nous a finalement ménagés, par rapport à mes parents. Il pensait que c’était peut-être encore trop tôt pour nous deux. Il avait raison en un sens, je ne peux pas lui en vouloir de m’avoir caché la vérité pendant ces cinq jours. « On était au calme et à l’abri, chez lui. On avait beau être seul, on était bien. Mais rien ne dure toujours, n’est-ce pas ? »
Elle pousse un long soupir fatigué.
« Au bout de cinq jours d’attente, les services sociaux ont fini par venir me chercher. Etant donné mon nouvel état d’orpheline de père et de mère, j’ai été placée dans un orphelinat, avec Tyl qui pouvait rester avec moi. Malheureusement, il ne pouvait pas venir pour le moment, à cause de sa convalescence. Ainsi, il m’a rejoint six longs mois plus tard, une fois qu’il a pu remarcher correctement et sans aide. Je suis restée six mois seule, sans lui pour me soutenir. Et il est resté six longs mois seul, sans moi. « L’orphelinat prenait place dans un petit village, non-loin de Clémenti-ville, appelé Bourg-en-vol. Le village était petit et me faisait étrangement penser à Clémenti-ville, ou au coin près du lac où mes parents et moi habitions. Près de la nature et loin de tout. Il n’était pas rare qu’on puisse voir de petits Zigzatons ou Nirondelles sauvages se promener dans la cour ou dans la forêt environnante. Il n’y avait que très peu de maisons, dont celle du directeur de l’orphelinat. Il était géré par le Professeur Seko, qui habitait le village même et qui réussissait à séparer son temps entre ses recherches en extérieur, sa famille et cet établissement. Son laboratoire se trouvait également à Bourg-en-vol. C’était quelqu’un de généreux et bienveillant. L’orphelinat marchait sur ses bases-là, mais uniquement lorsque le Professeur était présent. Sinon, c’était l’inverse total. Tyl et moi étions souvent seuls face à nous-même et encore plus souvent face aux autres enfants du centre. Après tout, j’étais celle qui avait entrainé la mort de ses parents. Je méritais de me retrouver ici, entourée d’autres enfants qui eux, n’avaient rien demandé, n’avaient rien fait. « Tous les âges étaient représentés, et j’ai représenté presque tous les âges. A mon arrivée, à quatre ans, j’étais l’une des plus jeunes. Seuls quelques nourrissons, souvent abandonnés à la porte du bâtiment, étaient plus petits que moi. Lorsque je me suis enfuie, à seize ans, j’étais la plus âgée. Normalement, tous les enfants se font adopter un jour ou l’autre. Ce ne fut jamais mon cas, je n’ai plus eu de famille. Je suis restée seule, avec Tyl pour me tenir compagnie. Nous n’allions jamais vers les autres pensionnaires, ils étaient bien trop imprévisibles avec moi. Entre les coups, les bizutages et les insultes. Des groupes se formaient et moi, je restais seule avec ma honte. J’étais celle qui avait tué ses propres parents, personne ne venait vers moi et je le méritais. « Au contraire, Tyl attirait bien trop les regards. Il était le seul Pokémon de la pension. Dès son arrivée, six mois après la mienne, il avait déjà fait parler de lui. Tout le monde le fixait, comme s’il était une étrangeté. On a souvent essayé de me le voler, que ce soit par la force, le chantage ou la ruse. Au début, lorsque je n’étais encore qu’une enfant, je ne pouvais pas le défendre. Il m’est arrivé de pleurer des heures et des heures, en le voyant terrifié dans les bras d’une autre personne sans que je puisse venir l’aider. Souvent, ces personnes étaient bien plus âgées que moi, j’atteignais difficilement leurs genoux avec mon pied. J’ai essayé de les frapper au tibias, mais je n’étais pas assez forte, et elles ne sentaient qu’un petit picotement. Le revers que je prenais était souvent plus douloureux. « J’étais alors impuissante et je hurlais jusqu’à ce qu’on finisse par me rendre mon Pokémon. Des jours entiers pouvaient passer et c’était souvent le Professeur Seko qui, lorsqu’il venait, me le rendait. Quand j’ai vieilli, je n’étais plus la seule à prendre des coups. Je récupérais Tyl bien plus rapidement et les voleurs sortaient souvent du conflit avec une lèvre tailladée et un œil au beurre noir. Je me retrouvais dans le même état qu’eux mais au moins, Tyl était avec moi. « J’ai fini par recevoir de nombreux avertissements à ce propos mais ils me passaient par-dessus la tête. J’ai bien vite appris à tout ignorer et à ne rien laisser paraitre face aux autres. Les insultes m’importaient peu, je subissais les bizutages sans un mot et je soignais moi-même les coups je pouvais recevoir. Tyl était bien plus important que le reste. « Durant ces années de solitude, j’aurais aimé l’entrainer efficacement, mais comme je l’ai déjà dit, il était le seul Pokémon de la pension. De plus, nous n’avions pas le droit de sortir de la propriété, je ne pouvais donc pas aller me promener dans la forêt et l’y entrainer. Il est resté faible durant toutes ces années. Alors j’ai compensé, en le protégeant comme il l’avait fait pour moi face à la Léviator. « J’ai fini par devenir assez grande pour réussir à le porter, même avec du mal. J’ai donc commencé à le tenir dans mes bras sans arrêt, pour qu’il ne puisse pas être pris pour cible par les autres du centre. Car, quand les autres enfants de la pension ont fini par comprendre qu’ils ne pourraient plus le voler, ils ont essayé de s’en prendre à lui. Il n’était pas bien grand, et pas bien rapide. C’était facile pour eux de l’acculer dans un coin durant mes rares absences. Et à défaut de m’occuper de ma propre protection, je m’occupais de la sienne. Il était tout ce que j’avais durant cette période. »
Elle fixe ses mains posées devant elle, sur la table, et dont les doigts commencent doucement à s’emmêler les uns aux autres.
« J’avoue avoir eu peur de l’extérieur pendant quelques temps, mais lorsque j’ai compris que l’intérieur était bien pire, je n’ai souhaité qu’y retourner. Et c’est ce que j’ai fini par faire, au bout de douze ans passés enfermée dans l’orphelinat. J’avais bien vite perdu l’espoir de me faire adopter avec Tyl un jour. Certaines personnes y avaient déjà pensé, lorsque j’avais entre quatre et huit ans, mais elles ont toujours refusé de prendre Tyl avec elles. Alors j’ai purement et simplement refusé de les suivre, souvent à coups de dents et de pieds. J’avais quand même pensé tenir jusqu’à mes dix-huit ans. Le centre m’aurait offert de quoi commencer dans la vie, comme le faisait pour tous les pensionnaires. Mais j’ai fini par être menée à bout, je n’ai donc pas attendu et je me suis enfuie avec Tyl. « C’était une bande de cinq ou six garçons, qui devaient avoir environ quinze ans. A eux-tous, ils ont facilement réussi à nous isoler, Tyl et moi. C’était dans le foyer du bâtiment, à une heure assez tardive. Je sortais des douches avec un Tyl qui reluisait dans mes bras. Il n’aimait pas l’eau mais il fallait bien le laver, malgré le fait qu’il me boudait toujours après. Nous étions donc en train de passer devant la porte du foyer, dans le couloir quand ils nous sont tombés dessus. A six, ils ont rapidement réussi à me mettre à terre et à me prendre Tyl des bras. Puis ils nous ont trainé dans la salle commune, à l’abri des regards et des surveillants de nuit. Ils se sont occupés de Tyl pendant que deux d’entre eux me tenaient au sol. Je suppose que c’était pour éviter qu’il ne crie pendant qu’ils s’occupaient de moi. « J’avais beau me débattre, j’avais depuis longtemps arrêté de grandir et je ne faisais pas le poids face à deux garçons qui étaient en pleine poussée de croissance. Mais pas de chance pour eux, mes cris ont fini par attirer le pion qui vadrouillait à l’extérieur. Quand il est rentré dans la pièce, ils m’ont lâché mais ce fut moi qu’il a dû maintenir. Je hurlais, me débattais, voulais les tuer pour ce qu’ils avaient osé faire à Tyl, et pour ce qu’ils avaient voulu me faire aussi. J’étais en pleine crise d’hystérie, il a fallu attendre une vingtaine de minutes pour que j’arrive à me calmer. Et j’ai fini la nuit épuisée, mais sans dormir. Une semaine plus tard, je m’enfuyais. »
Ses mains tremblent légèrement alors qu’elle détourne les yeux. J’ignore si elle a dit ou non l’exacte vérité.
« A la base, j’aurais voulu m’enfuir seule avec Tyl dans mes bras. J’avais depuis bien longtemps arrêté de faire confiance aux autres, et cette expérience n’avait fait que renforcer ce sentiment. Je pensais n’avoir besoin de personne pour réussir à partir. Et ce fut le cas. J’avais prévu de m’évader de nuit, de passer par la forêt derrière la cour du pensionnat et de rejoindre une route que je savais être non-loin. J’avais tout organisé. Mon sac était déjà prêt, j’avais volé quelques provisions à la cantine et j’avais pris une lampe torche à l’un des surveillants. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que quelqu’un se mette à me suivre. « Il s’appelait Brice, il devait avoir treize ans, soit être mon cadet d’à peine quelques années. Il n’était pas bien grand, mais il n’avait pas fini ni même réellement commencer sa croissance. Quand je l’ai vu se ramener, Tyl était en train de creuser sous le grillage de la cour. Evidemment, j’ai tout de suite cru qu’il faisait partie de l’orphelinat. Il portait le même uniforme que le mien, cette espèce de costume grisâtre à cravate, mais pour garçon bien sûr. Il était maigre, avec des cernes et semblait plus ou moins perdu. « J’ai pensé qu’il allait donner l’alerte, il me regardait en tremblant et avec un air surpris. Mais quand je me suis précipitée vers lui, pour lui donner un coup sur le crâne, j’avoue, il m’a précipitamment annoncé de sa voix aigüe d’enfant qu’il voulait me suivre dehors. J’ai refusé en premier lieu. Mais j’ai vu se peindre sur son visage une expression bien trop déterminée. Si je refusais, il y aurait vengeance, et ladite vengeance serait d’alerter tout le bâtiment de ma tentative de fuite. Et avec sa voix de castra, il aurait pu facilement la mettre à exécution. J’ai donc rapidement reconsidéré son offre, j’ai accepté qu’il me suive et nous sommes sortis ensemble. « Mais les problèmes se sont vite faits ressentir. Il a commencé à pleuvoir, le chemin est devenu boueux en quelques minutes à peine. La lampe torche n’éclairait rien, nous peinions à avancer de deux mètres, et je devais en plus porter Tyl qui commençait doucement à peser son poids. Mais il m’était impossible de le poser au sol, il se serait enfoncé dans la boue immédiatement. Alors j’ai continué à le porter, malgré la douleur qui me tiraillait les bras. J’ai serré les dents jusqu’à ce que je puisse le reposer, longtemps après. De fait, je ne pouvais pas m’abriter de la pluie non plus. Elle qui avait commençait en une simple bruine est rapidement devenue froide et battante. Nous étions tous trempés et grelotant. Tyl geignait à cause de l’eau et il y avait trop de vent pour que je puisse le rassurer. Il ne m’aurait pas entendu. « Et le petit, qui à côté de moi commençait aussi à s’essouffler et à ralentir. Bien sûr, il fallait que je l’attende, nous étions encore dans les bois, de nuit et sous la pluie, je n’allais pas le laisser seul et sans défense. Pas de Pokémon, trop petit, trop jeune. J’ai tout de même essayé de le brusquer un peu mais malgré sa lenteur, il ne s’est jamais arrêté une seule fois, ne serait-ce que pour se reposer les jambes. Pourtant, il s’enfonçait dans la boue jusqu’aux genoux. Visiblement, il avait envie de partir tout autant que moi. Je ne l’avais jamais vu à la pension et je ne voulais pas savoir le pourquoi de sa fuite. Nous sommes restés silencieux tout le trajet dans la forêt. « Par chance, et surtout grâce au temps je suppose, aucun Pokémon sauvage n’est venu nous importuner. Heureusement. Tyl, à cause de la pluie, de la boue et de sa petite taille, n’aurait pas pu faire grand-chose. Quant à Brice et moi, nous aurions pu éventuellement shooter un Zigzaton, mais pas un Médhyèna, déjà plus féroce et hargneux. Il se serait accroché à nos jambes pour ne plus nous lâcher, comme la teigne que c’est. Mais nous entendions tout de même quelques Pokémon geindre dans les buissons et au travers des arbres, sans qu’aucun ne nous tombe dessus. »
Elle ne dit rien pendant quelques instant, le temps de reprendre son souffle.
« J’étais enfin sortie de cet orphelinat, de ce trou. Comment ne pas avoir l’envie de continuer ? J’étais à nouveau libre et, pour la première fois de ma vie, livrée à moi-même. Je ne voulais plus être enfermée à nouveau et j’ai tout fait pour réussir. »
Elle se redresse légèrement sur sa chaise en toussotant, un sourire léger sur les lèvres.
« Nous sommes arrivés au village le plus proche après quelques heures de marche sous la pluie. Le temps n’allait se calmer qu'au petit matin. Ce village, c’était Rosyères, et il était tout aussi petit que Bourg-en-vol, d’où l’on venait. Il était placé au beau milieu de la forêt, dans une clairière entourée d’arbres sombres. La lumière nocturne nous éclairait à peine, mais les néons de l’unique centre Pokémon du village nous ont permis de nous repérer rapidement. Le petit a voulu qu’on aille s’y réfugier immédiatement, mais je l’en ai empêché. C’était le meilleur moyen de se faire repérer, avec nos uniformes bien trop connus des villages alentours. « Nous sommes donc allés nous poser non-loin du centre, sur une petite place aménagée par la communauté, avec uniquement de la terre battue et sans banc. J’ai enfin pu poser Tyl au sol, dans un coin où la pluie n’atterrissait pas, et relâcher mes bras. Ils étaient tellement engourdis que je ne les ai plus sentis une fois que Tyl fut par terre. Celui-ci s’était endormi sur le trajet, visiblement épuisé de sa nuit blanche et du tunnel qu’il avait dû creuser afin de nous permettre de nous enfuir. De plus, la pluie ne lui avait pas fait le plus grand bien. Il supportait l’eau à petit dose, mais rester des heures sous une violente averse pouvait devenir dangereux. Je l’ai donc posé, afin de me dégourdir les bras et afin qu’il puisse se reposer tranquillement, sans ballotement, malgré un sol humide. « Une fois mes bras légèrement reposés, je me suis occupée du petit. Je ne savais pas encore son nom, alors j’ai profité de l’arrêt pour le lui demander, ainsi que son âge. Puis j’ai fait en sorte qu’on ne puisse pas être reconnaissables trop rapidement. J’ai enlevé nos vestes grises typiques de l’orphelinat, ainsi que nos cravates noires, et je les ai jetées dans la première poubelle venue. Ce n’était pas très discret, mais c’était bien l’unique idée que j’avais eue. Seules restaient nos chemises blanches détrempées, ma jupe et son pantalon noirs. J’ai vainement tenté de le débrailler, en lui ébouriffant ses cheveux bruns et retirant sa chemise de son pantalon, mais il n’avait pas l’air vraiment convainquant dans cette tenue. Quant à moi, j’ai détaché mes cheveux de l’horrible queue de cheval qui nous était imposée et je les ai laissés libres. « C’est à cet instant que je me suis rendue compte de notre état. Nous étions trempés, épuisés et plein de boue, des pieds à la tête. Le petit était plus que frigorifié et Tyl commençait à se réveiller à cause de l’humidité qu’il détestait. Nous n’avions beau ne pas être présentables, nous nous sommes finalement rendus dans le centre Pokémon où nous avons été pris en charge par l’infirmière de nuit, qui se trouvait seule au milieu du large accueil. Elle s’est gentiment occupée de Tyl, l’a séché et remis sur pied. Pendant ce temps, Brice et moi avons pu aller prendre une douche et laver nos vêtements boueux. Puis, alors que le petit est directement parti dormir à peine sorti des salles de bain communes, j’ai pour ma part tranquillement attendu que Tyl me soit rendu avant d’aller me coucher. »
Elle soupire à nouveau.
« Nous nous sommes réveillés bien trop tard, le lendemain matin. Notre nuit à marcher en forêt nous avait tous épuisés. A mon réveil, j’étais courbaturée à tel point que je n’ai réussi que très difficilement à mettre ma chemise, qui était enfin propre et sèche par contre. Un véritable plaisir. Dans tous les cas, l’alerte de notre disparition avait déjà été lancée et deux magnifiques avis de recherche passaient en boucle à la télévision. Le mien et celui de Brice. Le pire, c’est qu’on pensait que j’avais entrainé le petit de force dans la forêt. Une bonne blague encore. Alors que depuis la veille, j’hésitais à le prendre ou non avec moi, notamment à cause de son jeune âge, ma décision a rapidement été tranchée lorsque j’ai aperçu les informations. « Or, je me suis tout de même occupée de lui encore un petit instant. Je l’ai forcé à manger, malgré sa peur qui lui clouait le ventre ; je lui ai donné quelques provisions que j’avais volé la veille à la cantine de l’orphelinat ; et j’ai récupéré un bonnet trouvé dans la boite des objets perdus que je lui ai enfoncé sur le crâne. Il était légèrement trop grand pour lui et lui tombait jusqu’aux yeux, mais au moins, son visage était un peu près caché. Pour ma part, j’ai pris une paire de lunette de soleil et un sac à dos, dans lequel j’ai pu placer Tyl, afin que je ne sois plus obligée de le porter dans mes bras. De toutes façons, je n’aurais jamais pu le porter une journée de plus. J’ai juste fait en sorte que sa grosse tête dépasse du sac et que ce ne soit pas inconfortable pour lui. Je sentais ses petites pattes m’appuyer dans le dos, mais ce n’était pas gênant, loin de là. « Puis, en sortant du centre Pokémon, Brice et moi nous sommes séparés. Lui est resté immobile devant la porte. Moi, je suis partie dans la direction indiquée par le panneau pointant vers Clémenti-ville. »
- Petite note de bas de page:
Ici, je vais surtout marquer des renseignements par rapport à l'avancée dans le jeu et par rapport à Tyl, son niveau à la fin du chapitre, ses attaques, des conneries comme ça.
DONC !
Tyl - Kraknoix solo - Niveau 10 - Attaques : Piétisol/Morsure/Feinte/Patience
Clémenti-ville était la vraie ville d'obtention, car dans SA, c'est là qu'on peut commencer à faire des échanges. Je l'ai donc reçu dans un œuf, que j'avais fait dans mon ancienne partie et que j'avais confié à Kad en attendant d'en recommencer une nouvelle. Sinon, pour le début de la partie, j'avais pris un Poussifeu que j'avais appelé ChikenLittle (vive le nom de merde), ce qui fait que Brice a un Gobou (j'aurais dû prendre un Arcko, ça aurait été 15 fois plus simple en vrai). J'ai entraîné Tyl avec ce Poussifeu jusqu'au niveau 7/8 avant de continuer réellement la partie en Starterlocke.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Lun 1 Mai 2017 - 22:29 | |
| - Eevee a écrit:
- Ah ! Les bullies. Un vrai plaisir au quotidien.
Toujours ! Bref, deux/trois questions avant la suite : - Est-ce que ça fait trop pavé ou pas ? (parce que personnellement, j'kiffe les pavés mais c'est pas le cas de tout le monde) - Est-ce que c'est compréhensible ? (genre, on s'y retrouve bien ou pas du tout ? on comprend les actions ou pas ?) - Est-ce qu'on s'ennuie ? (trop de digressions/de trucs osef ?) - Le manque total de dialogue est-il problématique ? (pour des questions de rythme et de sujets évoqués ci-dessus) Mon nombre de bêta-lecteurs s'est drastiquement réduit depuis peu Bref, je vous laisse avec la suite ! - Chapitre 1 - Episode 2:
« Enfin libérée ! », ose-t-elle penser. Pourtant, elle ignore où elle pourrait bien aller. La route est calme, serine et tranquille, Alors elle oublie petit à petit toutes ces pensées viles. Depuis la veille, le temps s’est fait clément Et l’aide au mieux à aller de l’avant. Mais elle ne sait ce qu’elle souhaite ou ce qu’elle veut. Elle finit tout de même par s’imaginer son village sous ses yeux. Instinctivement, elle s’y dirige sans un bruit et sans un mot En se soulevant sur ses pieds pour l’apercevoir au plus tôt. De son chez-soi, ses souvenirs sont des plus brouillés, Mais elle espère en elle raviver des histoires oubliées.
***** « Hoenn n’est pas une région bien grande. Je suis rapidement arrivée aux alentours de Clémenti-ville. En une ou deux heures, le trajet était fait. Mais j’avais un mal de dos exécrable. Tyl faisait tout de même une bonne quinzaine de kilos et, même si je le portais dans un sac et que j’avais eu l’habitude d’un tel poids pendant les cours à l’orphelinat, il commençait à peser au bout de plusieurs heures de marche. Mais il était bien trop lent pour réussir à me suivre alors j’ai continué à le porter sans rien dire. Je suis persuadée qu’il le savait, ou du moins qu’il s’en doutait. Vers la fin du chemin, il avait commencé à s’agiter dans mon dos, afin que je le fasse descendre. Ce que j’ai tout de même fini par faire en arrivant non-loin du village. A nous deux, nous étions bien trop reconnaissables, alors je l’ai caché dans un bosquet, à l’entrée de Clémenti-ville, le temps que j’aille y faire un tour. « Bien évidemment, je ne reconnaissais rien. Douze ans s’étaient passés depuis mon dernier passage. Je n’avais pas vu Clémenti-ville depuis l’âge de quatre ans et j’étais étrangère aux yeux de tout le monde. D’un autre côté, allez reconnaitre une adolescente de seize ans, quand vous l’avez vue pour la dernière fois quand elle n’en avait que quatre. Mon chalet avait fini par être rasé, remplacé par des maisons de pierre piétinant notre espace de jeux, à Tyl et moi. L’accès au lac avait été fortement réduit, seules de rares personnes agrées pouvaient désormais s’y rendre. Une petite plaque rouillée avait été érigée non-loin des rives, pour la mémoire de mes parents. Mais elle avait fini par se perdre au milieu de la végétation, et plus personne ne semblait venir l’entretenir. Envahie par la rouille et par la mousse. « Je m’y suis rendue, bien sûr. Je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où ils pouvaient bien être enterrés de toute façon. Dans le cimetière du village, je suppose, mais je ne savais pas où il se trouvait. J’ai essayé de leur rendre hommage, mais je me suis rapidement rendue compte que je n’y arrivais pas. Finalement, je ne les avais que trop peu connus. Alors, je suis partie de ce lieu, qui ne me rappelait rien et ne me faisait rien ressentir, en shootant dans l’unique bouquet de fleur posé au sol. « Le centre avait tout de même fini par se développer, mais rien n‘avait réussi à entacher le charme et l’air salin du village. L’arène était par ailleurs devenue l’attraction principale, les challengers s’étant multipliés depuis son ouverture voilà près de douze années. Pourtant, rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d’avoir réussi à obtenir le badge de Norman. J’avais voulu aller le voir, mais un match avait lieu au même instant. Je me suis donc rapidement détournée de l’arène pour retourner à l’entrée du village afin de retrouver Tyl. »
Elle se fait craquer le cou, avant de réajuster sa position sur sa chaise.
« Je ne m’attendais pas vraiment à ce que j’allais trouver… Un enfant accroupi devant Tyl tentait de le capturer avec une pokéball. C’est à cet instant que je me suis souvenu que je n’avais pas encore de pokéball et que, par conséquent, Tyl n’était pas réellement à moi. Le pauvre essayait de se retrancher dans les buissons en geignant. Si cet enfant avait réussi, j’aurais perdu Tyl, tout simplement. »
Elle déglutit.
« J’ai appris plus tard que l’enfant s’appelait Timmy et qu’il cherchait simplement un compagnon de jeu pour passer le temps durant ses longues et courantes convalescences. Il était constamment malade, faible et alité. Ses moments de liberté étaient rares et ses parents insistaient pour qu’il reste toujours à l’intérieur, craignant que l’air extérieur ne l’affaiblisse encore plus. Il était très jeune, petit, maigre, maladif, le teint pâle et les membres tremblant. Il n’avait visiblement que très peu vu l’extérieur, sa maladresse et sa timidité le prouvant largement. Il me ressemblait sur certains points. On cherchait tous les deux à être libres. « Mais sur l’instant, j’ignorais toutes ces choses. Et alors que j’étais encore trop loin pour pouvoir intervenir, j’ai ordonné à Tyl de le mordre. C’était bien la première fois de notre vie que je lui donnais un ordre. Il m’a obéis sans broncher. Sa mâchoire a claqué à quelques centimètres de la main du gamin et a littéralement broyé la pokéball qu’il tenait dedans. Quelques éclats sont rentrés dans sa paume, mais je ne l’ai pas vu, ni su de suite. Le pauvre enfant a commencé à reculer mais ce fut à moi qu’il a eu à faire. Il s’est cogné dans mes genoux et je l’ai rapidement expédié sur le côté afin d’aller récupérer Tyl. « Je m’en voulais… A un point… C’était la première fois depuis des années que je le lassais seul et voilà qu’il se faisait agresser par le premier venu. Instinctivement, je l’ai éloigné de l’enfant, le prenant pour une menace. Mais il était en train de se lamenter sur le sol en serrant la main que Tyl avait failli mordre. Sur le coup, j’ai cru qu’il l’avait eu, effectivement. Et une mâchoire comme celle qu’avait Tyl doit être sacrément puissante. Il était pitoyable. J’ai préféré m’en éloigner mais il s’est mis à geindre d’une voix trop aigüe pour moi. J’aurais bien voulu le faire taire, mais j’ai entendu des pas se rapprocher. « C’était le Champion Norman, qui venait tout juste de finir son match. Il avait vieilli, mais son aura de puissance était toujours bien présente. Quelques rides étaient apparues ça-et-là, sur son front, autour de ses yeux et de ses lèvres. Et ses cheveux avaient blanchi par endroit, notamment sur ses tempes. En revanche, sa carrure n’avait pas changé, on voyait qu’il s’entrainait toujours autant. Dès qu’il m’a vu, j’ai tout de suite su qu’il m’avait reconnu. J’ai senti une sueur froide couler sur ma nuque et mes cheveux se hérisser. J’avais été reconnu, et pas par n’importe qui. Mon avis de recherche avait sûrement été communiqué jusqu'à Clémenti-ville, et je n’y avais pas pensé. En me reconnaissant, Norman avait soudainement tout pouvoir sur moi. « J’ai cherché à m’enfuir de ce bosquet, bien évidemment. Mais je n’étais pas assez rapide et ce fut le même Vigoroth qui m’avait sauvée de la Léviator voilà bien des années qui me plaqua au sol et me fit lâcher Tyl des bras. J’ai voulu directement le récupérer mais je ne faisais pas le poids, une fois de plus. Je me suis sentie tellement faible, ce jour-là… Je n’ai rien pu faire, j’étais immobilisée au sol et Tyl m’a été enlevé. »
Elle me lance un regard indéfinissable. Un étrange mélange de tristesse et de détermination.
« Norman m’a amenée sans un mot jusque son arène, suivi de son Vigoroth qui portait Tyl et de l’enfant terrorisé. J’ai cru qu’il allait appeler la police, pour qu’elle vienne me chercher et me ramener dans ce trou qui me servait autrefois d’orphelinat. Je pensais que Tyl me serait retiré après ce que je lui avais demandé de faire à cet enfant. Ce dernier tenait par ailleurs toujours sa main, comme si elle risquait de tomber si jamais il la lâchait. Il avait cessé de geindre mais il lui arrivait encore de renifler. « Le trajet jusqu’à l’arène fut long… Très long. Difficile de louper notre cortège, et Norman était tout de même un personnage connu et reconnu à Clémenti-ville. Quant à moi, j’avais depuis longtemps arrêté de me débattre mais le Champion continuait malgré tout de me maintenir par le bras, et me trainait presque. Les seuls mots que j’ai prononcé du chemin furent pour demander qu’on me rendre Tyl. Un simple regard de la part de Norman a signifié son refus. Alors je me suis tue le reste du trajet, en évitant de croiser les regards des nombreuses personnes qui nous fixaient. « L’arène n’avait pas changé de place depuis qu’elle était ouverte et jamais son bâtiment n’avait été rénové. Quelques fissures apparaissaient autour des fenêtres, des traces d’humidité remontaient lentement sur le crépis jaune et quelques plantes grimpantes s’étaient mises à courir sur les murs. De la même manière, l’intérieur n’avait en aucun cas changé. J’ai bien vite retrouvé la pièce dans laquelle Tyl avait passé le plus gros de sa convalescence. Elle était toujours là, petite et silencieuse. Rien ne me plaisait dans cette pièce et bien trop de souvenirs douloureux y étaient attachés. « Norman m’y a menée, puis m’a finalement rendu Tyl. J’ignore combien de temps je suis restée sous la surveillance du Vigoroth, sans que je ne m’en occupe. Tyl était bien plus important, et je l’avais enfin récupéré. Je suis restée docilement dans cette pièce, m’attendant à voir les agents de l’orphelinat ou la police débarquer à tout instant. Ce ne fut jamais le cas. « Norman a fini par revenir, avec derrière lui l’enfant qui avait enfin fini de pleurer. Au contraire, il me semblait aller bien mieux. Un bandage entourait sa main et un jeune Tarsal se cachait difficilement derrière ses jambes. Lorsqu’il m’a aperçue, le vague sourire qui s’étalait sur son visage s’est bien vite effacé et il est sorti de la pièce sans un mot. Norman lui a juste dit de rentrer chez lui sans histoire, avant de me fixer à nouveau. Ce fut impossible pour moi de tenir son regard plus de quelques secondes. J’ai simplement baissé les yeux en marmonnant des choses incompréhensibles. « Mais le Champion m’a coupé d’une voix sèche. Je crois qu’il a réussi à me rendre honteuse de ce que j’avais fait au gamin, de ce que j’avais ordonné de faire à Tyl. J’ai eu soudainement très chaud, et je me suis sentie rougir, ce qui ne m’était jamais arrivé. Je me suis tue et j’ai fermé les yeux, me préparant à la claque que je pensais recevoir et qui n’est finalement jamais venue. « Quand j’ai relevé la tête, Norman m’a juste lancé une pokéball dans les mains, en me disant de faire plus attention à Tyl à l’avenir et d’éviter de me le faire voler à nouveau. Puis, il m’a nouveau laissée seule dans cette pièce. »
Elle tapote la table, dans un geste qui me semble désormais familier.
« J’ai mis un certain temps avant de comprendre pourquoi il m’avait donné une pokéball vide. Il faut dire que rien de tout ce à quoi je m’étais préparée – la police, l’engueulade, la baffe, la morale – ne s’était produit. J’avais une pauvre pokéball entre les mains, sans savoir à quoi elle pouvait bien me servir. J’avais toujours eu Tyl avec moi, et jamais je n’avais pensé à l’enfermer dans une boule, même si c’était pour son bien, pour que plus personne ne puisse me l’enlever. Lorsque j’ai enfin compris, j’ai hésité. Je ne voulais pas… Tyl et moi avions toujours été sur un même pied d’égalité l’un par rapport à l’autre. On se protégeait mutuellement, on ne se quittait que très rarement et nous avions toujours vécu ensemble. Je ne souhaitais pas que cet équilibre s’effondre soudainement, et par ma faute. Tyl à côté s’était endormi depuis longtemps. Impossible de lui en parler directement. Je l’ai donc repris avec moi et suis sortie de cette pièce. « J’ignorais à nouveau quoi faire. J’étais recherchée dans cette ville, mais je l’étais sûrement aussi dans les autres de ce coin de la région. Alors je ne savais quoi faire, ni même où aller. Visiblement, Norman n’était pas prêt à m’offrir son aide, sans pour autant en venir à me dénoncer. Je ne savais vraiment pas quoi penser de lui, ainsi, je préférais ne pas l’ennuyer plus que nécessaire. Mais où aller ? Le centre Pokémon était bien trop fréquenté pour que j’ose y mettre les pieds et je ne voulais pas dormir dehors… Mais le problème a bien vite été réglé. Encore une fois, je ne m’attendais pas à ce qu’il allait se passer. »
Elle passe une main dans ses cheveux.
« Norman m’a hébergée, sans que je lui demande quoi que soit. Alors que j’étais à peine sortie, il est revenu vers moi avec un oreiller et un drap. J’ai essayé de protester mais je n’ai pas eu mon mot à dire finalement. Bien sûr, j’ai dormi à l’arène, qui était aussi son chez-lui, toujours dans cette même pièce. La même qu’il y a bien des années, quand j’avais habité chez lui pendant ces cinq petits jours d’innocence. Mais cette fois, je n’étais plus la seule. Sa famille était venue depuis Jotho, voilà quelques temps déjà. « Ainsi, j’ai fini par faire la connaissance de sa femme et de sa fille. Sa fille avait environ mon âge, l’air plus jeune, un peu farouche. Elle avait les cheveux aussi bruns que son père, le visage aussi fin que sa mère, une peau sans défaut comme si la puberté ne l’avait encore touchée et des yeux dorés cerclés de brun. Je ne lui ai jamais parlé plus que nécessaire mais… Je me suis toujours sentie mal à l’aise en sa présence. Une boule au ventre assez gênante… Bon, elles ont fini par me reconnaitre également, bien évidemment, les avis de recherche se diffusaient rapidement. Mais Norman leur avait sûrement demandé de ne pas me dénoncer. J’ignore toujours pourquoi il m’a aidé. »
Cette fois-ci, ce sont ses épaules qu’elle fait craquer.
« Je suis restée près de deux semaines à Clémenti-ville, le temps que les recherches se tassent. Je ne pouvais pas trop me montrer durant cette période, alors je tournais en rond dans l’arène, brassant l’air sur mon passage. J’étais à nouveau enfermée, et je m’en rongeais les ongles jusqu’au sang. Mais je me disais que c’était un mal pour un bien, que lorsque les recherches seraient stoppées, je pourrai réellement être libre. En m’évadant de l’orphelinat, jamais je n’avais pensé qu’on allait finir par me chercher aussi activement. J’ai rejeté la faute sur Brice, le petit qui m’avait suivi. Sans lui et sans les diffamations que sa fuite avait engendrées, j’aurais eu la paix bien plus rapidement. Mais ce ne fut pas le cas. « Comme toujours, Tyl fut mon unique soutient. Sur les conseils du Champion, et pour que je m’occupe de temps à autre tout de même, j’ai enfin commencé à l’entrainer. Mais on finissait toujours par dériver sur quelque chose de complétement différent. On n’était pas les élèves les plus disciplinés du monde, on en avait déjà eu la confirmation à l’orphelinat. Je ne comptais plus le nombre de cours desquels j’ai été viré, parce que Tyl et moi étions trop distraits l’un par l’autre. « Et ici, comme nous n’étions pas encadrés, c’était bien pire. On ne faisait rien qui aurait pu nous permettre de progresser. Norman ne s’occupait pas de nous, il était bien plus concentré par son propre entrainement, son rôle de Champion et sa famille. Ce que je comprenais parfaitement. Du coup, Tyl et moi avions beau être à l’arène, nous n’y avons finalement pas fait grand-chose… Nous avons juste attendu patiemment, ensemble. Tôt ou tard, les recherches allaient bien s’arrêter. Je m’informais chaque jour de leur avancement et j’ai vu petit à petit les médias s’y désintéresser. Quand, au bout de deux ou trois jours, les informations n’avaient parlé ni de Brice, ni de moi, je me suis décidée à partir. « Je n’ai rien dit à Norman ou à sa famille. Comme j’étais essentiellement seule chez eux, je les voyais très rarement. Durant les deux semaines où j’ai été hébergée chez eux, je ne me souviens pas avoir partagé ne serait-ce qu’un seul repas avec eux. Je suis partie un matin, après m’être réveillée tôt et une fois que je pensais tout le monde parti vaquer à ses occupations. Mais mon départ n’est finalement pas passé inaperçu. C’est Norman qui m’a vue. Il faut croire qu’on ne lui cachait rien… Il ne m’a pas empêchée de partir, loin de là. »
Elle hoche lentement la tête en laissant son regard dérivé.
« Ce fut la première fois en deux semaines que nous avons vraiment discuté, lui et moi. Il m’a demandé ce que je comptais faire, où je comptais aller. Je n’en savais rien. Je savais juste que je ne voulais pas plus lui infliger ma présence. En aucun cas, je ne souhaitais retourner en arrière. J’avais laissé derrière moi Bourg-en-vol et l’orphelinat. Et avec Tyl à mes côtés, tout ne pouvait aller que pour le mieux. C’est ce que je lui ai répondu. Je me suis trouvée totalement niaise en parlant, mais c’était bien la première fois que je pensais réellement ce que je disais. Et ce fut l’une des rares fois que j’ai eu ce sentiment. Plus tard dans ma vie, on ne peut pas dire que l’honnêteté soit devenue une habitude… « Ce jour-là, j’ai également appris que le Champion ne m’avait pas reconnue à cause, ou grâce à mon avis de recherche qui avait circulé dans toute la ville. En vérité, c’était difficile d’oublier une gamine dont les parents étaient morts sans que tu ne puisses rien faire. Je n’y avais jamais pensé. Comment Norman avait-il vécu la mort de mes parents ? Lui qui n’avait rien pu y faire et qui m’avait par la suite hébergée ? Visiblement, leur mort lui était restée sur le cœur et la conscience et jamais il n’avait vraiment arrêté d’y penser. Je ne sais pas s’il y arrivera un jour. Je l’espère. Déjà à cette époque, j’avais l’impression d’être beaucoup trop intervenue dans sa vie et je ne voulais pas continuer de la sorte. C’était actuellement la seule personne qui se rendait sur le mémorial de mes parents, pour y déposer des fleurs. Fleurs dans lesquelles j’avais shootées. « De fil en aiguilles, la conversation a dérivé sur le gamin, celui que Tyl avait failli mordre sur mes ordres. Je me sentais toujours coupable de ce que je lui avais demandé de faire, et d’autant plus qu’il avait presque réussi. Norman m’a appris que Tyl l’avait tout de même blessé, sans lui broyer la main, comme il aurait parfaitement pu le faire. Mais les blessures étaient légères, seulement quelques éclats de verre dans la main, provenant de la pokéball qu’il tenait. Le Champion lui avait fait un bandage après les lui avoir retirés. Ce n’était pas bien grave à côté de ce qui le tenait enfermé chez-lui la plupart du temps, sous la surveillance stricte de ses parents. « Mucoviscidose. « Il avait peu de chance de tenir jusqu’à ses vingt-cinq ans. Ses parents, pour préserver au maximum sa santé fragile, le tenaient enfermé dans sa chambre, avec pour seule compagnie des livres qu’il avait déjà dévorés en long et en large. Rares étaient les moments où il était autorisé à sortir et jamais il ne le faisait sans surveillance. Le jour où je l’ai rencontré, il avait par miracle réussi à y échapper. Du coup, il s’était mis à chercher un Pokémon, afin de réaliser l’un de ses nombreux rêves. « Avoir un compagnon de jeux, tout simplement. Et il avait fini par trouver Tyl, seul, petit, appartenant visiblement à personne. La liaison avait été vite faite dans son esprit. Après que je l’ais empêché de s’en prendre à Tyl, après que Norman m’ait ramenée à l’arène pour ne pas que j’y bouge, ce dernier était reparti avec le gamin afin de lui en trouver un, de Pokémon. C’est tombé sur un Tarsal. Peu après ce jour, ses parents ont envoyé Timmy accompagné de son Tarsal, qu’ils avaient tout de même fini par accepter, dans un village des montagnes, Vergazon, où son oncle habitait. Selon eux, l’air y était plus frais, plus pur, plus respirable. Le coin somme toute parfait pour leur fils. Malgré leur surprotection évidente, ils tenaient visiblement à lui, et faisaient tout pour qu’il puisse avoir une vie meilleure. »
Son regard s’illumine soudainement.
« Je possédais toujours la pokéball que Norman m’avait donnée. Je ne l’avais pas encore utilisée, et Tyl ignorait jusqu’à son existence. J’avais depuis longtemps décidé de ne pas l’utiliser, afin de ne pas briser la relation qui avait fini par s’établir entre lui et moi. Tant pis si je devais le porter pendant encore bien des années. Norman m’a tout de même prévenu. Tyl et moi étions visibles, ensemble. Mais je ne m’en souciais pas. Je préférais voir Tyl libre plutôt qu’enfermé par ma faute. Il a toujours été libre. J’ai rendu la pokéball au Champion, lui indiquant que je n’en aurai pas l’utilité. Puis, sur ses conseils, j’ai commencé à partir, non sans un merci, en direction de Mérouville. »
- Petite note de bas de page:
Tyl- Kraknoix solo- Niveau 10 à la sortie de Clémenti-ville. - Attaque : Piétisol/Morsure/Feinte/Patience Bon, c'est à partir de cet instant que le Starterlocke a réellement commencé, avant c'était juste de l'entrainement ou du rush avec un Poussifeu ^^ Sinon, pourquoi avoir découpé les chapitres en épisodes ? Parce que sinon, ils étaient trop longs :v En vérité, la longueur des épisodes va toujours être kif-kif la même, mais la longueur des chapitres variera en fonction du nombre d'épisodes qui les composeront. Et pour des petites règles d'écritures supplémentaires : - Je terminerai toujours un épisode sur le nom d'une ville ou d'un lieu important. - Les épisodes commenceront toujours par une petite partie poésie de douze vers, avec une narration au présent et à la troisième personne. Pourquoi la poésie ? Franchement ? Parce que ça m’entraîne ^^ J'écris pas des masses de poésie, comme j'écris pas des masses de théâtre, si bien que je me vois mal faire un récit entièrement dans l'un de ces deux styles. Du coup, je profite de ce forum pour m’entraîner, parce que c'est quand même pour ça que je suis venue à la base. Bien sûr, j'en profite aussi pour améliorer mon style principal, c'est-à-dire la narration pure et dure. Pourquoi un Kraknoix ? Parce que ça. Ca. Et ça.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
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- Tasse de thé par Ryiko |
| | | Sébouss
Écrivain
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mar 2 Mai 2017 - 18:01 | |
| Ah ! L'aventure commence enfin vraiment ! Mais je me demande ce qui va pousser la protagoniste à faire le challenge des arènes... - Line a écrit:
- Est-ce que ça fait trop pavé ou pas ? (parce que personnellement, j'kiffe les pavés mais c'est pas le cas de tout le monde)
Autant j'aime les gros pavé dans un bouquin papier, autant j'ai plus de mal quand c'est sur un écran. Donc, je suis pour un peu plus d'aération (un peu plus de sauts de lignes ou des alinéas, par exemple). - Line a écrit:
- Est-ce que c'est compréhensible ?
Oui. - Line a écrit:
- Est-ce qu'on s'ennuie ?
Perso, j'aime beaucoup les gros pavés descriptifs (sauf quand ça coupe l'action, ce qui n'est pas le cas ici), donc je pends mon pied (tiens, ça sent le camembert d'un coup...). - Line a écrit:
- Le manque total de dialogue est-il problématique ? (pour des questions de rythme et de sujets évoqués ci-dessus)
Cf. précédemment. Peut-être que ça sera un peu plus compliqué quand il y aura vraiment de l'action, quand le récit sera plus avancé. - Line a écrit:
- Mon avis de recherche avait sûrement été communiqué jusqu
e' à Clémenti-ville - Line a écrit:
- Bon, elles ont fini par me reconnaitre également, bien évidemment, les avis de recherche se diffusaient rapidement.
Ça, c'est un peu très beaucoup moche. - Line a écrit:
- Mon nombre de bêta-lecteurs s'est drastiquement réduit depuis peu
Heureusement que les lecteurs tout court sont toujours là ! La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mar 2 Mai 2017 - 20:50 | |
| Les quelques fautes et oublis ont été corrigés o/ Merci de mes les avoir fait remarquer ! Si mon nombre de bêta-lecteurs diminue, mon nombre de correcteurs aussi ^^'
Sinon, je vais essayer de faire plus de saut de lignes/alinéas dans les prochains épisodes, voir même de revoir les premiers pour en rajouter. Et pour ce qui est de l'action, il y en aura plus dans le prochain épisode, donc on verra bien ce que ça donne à ce moment-là !
Merci pour ton avis o/ Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mar 2 Mai 2017 - 22:11 | |
| Le fait que ça fasse pavé ne me dérange pas du tout. Je préfère quand il y a beaucoup de narration dans cette forme-là. Néanmoins je suis assez d'accord sur cette histoire d'aération. Ce serait, personnellement, pas forcément faire des paragraphes moins gros, mais simplement faire plus de sauts de ligne au lieu d'un simple alinéa par exemple. Après, y a un autre truc (qui relève très certainement du détail), mais qui pour moi peut jouer sur le confort de lecture. C'est quand le texte est collé contre les bords de l'espace d'écriture d'un message ou les bords du spoiler. Qu'il n'y ait pas de marge quoi. Et donc si ça intéresse, pour y remédier j'utilise les balises - Code:
-
<blockquote></blockquote> (à l'intérieur du spoiler). Mais encore une fois, c'est peut-être juste moi à cause d'une habitude que j'ai prise (il y a déjà un petit moment de cela).
C'est compréhensible sinon pour l'instant, et le style ne m'ennuie pas.
Quant au manque de dialogue, je ne sais pas. Il faut voir comment tu gères ça au fur et à mesure de l'avancement de ton histoire. Ce n'est pas un style facile sans dialogue je pense, mais ça peut très bien se faire. Donc de mon point de vue je ne peux que t'encourager à continuer comme ça, et si ça ne te va pas, on te préviendra. d:
Sinon c'est une bonne idée de mettre un peu de poésie dans chaque épisode. Je suis curieux de voir ce que va apporter à l'avenir au récit si tu as prévu quelque chose en particulier avec ça (et je suis sur que ça peut apporter des choses intéressantes un petit changement de style comme ça parmi tout ce narratif). ^^ |
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mer 3 Mai 2017 - 11:18 | |
| - Phana a écrit:
- Qu'il n'y ait pas de marge quoi.
En vrai, j'avais déjà cherché comment tu faisais pour faire tes marges, et je connaissais le code du coup ^^' (Mais merci de me l'avoir redonné, je m'en souvenais plus mémoire/20). En fait, j'avais peur qu'en faisant ça, la largeur du texte soit réduite et que, par conséquent, la longueur soit augmentée et que ça fasse encore plus pavé. Mais en fait, ça va nickel, du coup, j'approuve :3 Et effectivement, c'est beaucoup plus lisible. Quant au texte, j'ai fait plus(se) de simples retours à la ligne, mais j'ai rajouté à chaque dits retours, des guillemets ouverts afin de mieux les séparer des autres paragraphes, sans pour autant fermer les guillemets avant. J'avais déjà vu ça, lors de longs passages de parole/monologue... Ça permet de mieux s'y retrouver, en plus de rappeler que quelqu'un parle au final. Les passages de poésie, pour l'instant, j'ai rien prévu avec, ils sont juste là pour m'entraîner et faire en sorte de "casser" un peu avec le 100% narration (d'ailleurs, dedans, il y a des paroles directes). Bref, l'épisode 3 est déjà écrit, mais j'essaye d'avoir toujours un épisode d'avance pour pouvoir le modifier au besoin avant de le poster (genre, là, je vais aller refaire la mise en page). Comme je l'ai dit, dedans il y aura un peu d'action (pas fifolle mais elle sera là quand même) donc on verra bien comment ça passe à ce moment-là ! Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mar 16 Mai 2017 - 18:46 | |
| Olala Episode 3 ! Pour info, le chapitre 1 aura 5 épisodes en tout o/ - Chapitre 1 - Episode 3:
De son village natal, elle s’enfuit à nouveau, Espérant derrière elle laisser tous ses maux. Oubliés, partis tous ses souvenirs du passé, Racontant une enfance qu’elle imagine aisée. Mais si de cette époque, sa mémoire s’est tari, Elle sait que jamais elle ne sera réellement enfuie. Soigneusement et prudemment, elle s’éloigne de l’océan, Refoulant en même temps des peurs d’antan. Ce coin qui l’a vu grandir ne lui correspond plus. Elle part donc pour trouver de nouvelles vues. Souhaitant seulement changer d’air et d’horizon, Elle porte dans son dos son seul et unique compagnon. ***** « En vérité, je n’ai jamais su nager. » Elle baisse les yeux, semble honteuse de ses dires. « Non-loin de Clémenti-ville se trouve l’océan. En sortant de la ville, c’était bien la première fois que je le voyais et je n’ai jamais vraiment su quoi en penser. D’un côté, j’appréciais l’air salin qui s’en dégageait, j’appréciais sa couleur, j’appréciais le bruit des vagues. Mais d’un autre… J’en avais une peur bleue. Non seulement, les souvenirs du lac ne m’avaient jamais quitté mais en plus, les séances de natation à l’orphelinat ne s’étaient jamais bien passées. Les autres pensionnaires essayaient souvent de me noyer, plus par provocation que par véritable jeu, et finalement, mon aversion n’en a été que renforcée. Avant ma fuite, je réussissais toujours à me soustraire à ces cours, que ce soit en mentant ou grâce à des crises de panique. Donc une fois que je fus devant l’océan, à la sortie de Clémenti-ville, j’ai décidé de m’en éloigner, ne faisant pas plus d’effort pour vaincre ma peur. « Pour aller à Mérouville, je suis donc passée par les bois Clémenti, appartenant encore à mon village natal. Ils n’étaient ni grands, ni denses, mais tout de même appréciés par de nombreuses personnes, notamment des jeunes ayant reçu l’autorisation de leur parent pour pouvoir aller y jouer. Il ne nous aurait pas fallu longtemps, à Tyl et moi, pour les traverser, si je ne l’avais pas porté. A peine une heure, voire moins. Mais il était toujours dans le sac que j’avais emprunté au centre Pokémon de Rosyères, plus de deux semaines auparavant. Il s’en plaignait, comme d’habitude. Je refusais de le poser au sol, pour qu’il me suive à pied. Il était bien trop lent à l’époque, et j’étais terrifiée à l’idée de le voir s’éloigner ou pire encore. Je n’avais pas accepté la pokéball de Norman, donc quiconque pouvait venir me le prendre. « Ainsi, il avait beau se plaindre, je ne l’ai jamais posé du trajet, si ce n’est lorsque je m’arrêtais pour me reposer. A ces moment-là, il me boudait et me lançait des regards assassins très peu crédibles. De toute façon, ce n’est pas avec ses petites pattes qu’il pouvait me faire mal. En les remuant dans mon dos lorsqu’il était dans le sac, il me massait plus qu’autre chose. Et sentir sa grosse tête balloter de droite à gauche m’amusait beaucoup trop pour que je pense à le poser. « Mais malgré tout, je me fatiguais vite et je m’arrêtais souvent afin de me reposer et de me détendre. Entre les pauses et les imprévus, il nous a donc fallu au final près de deux heures pour sortir des bois Clémenti. » Elle soupire soudainement, et relève enfin les yeux. « J’ai beaucoup apprécié cette balade dans les bois, d’autant plus que je ne connaissais Mérouville que de nom. Je me dirigeais vers un lieu qui nous était totalement inconnu, à Tyl et moi. J’ai toujours aimé voyager accompagnée de Tyl. Sans lui, rien n’est réellement identique… » Elle pose instinctivement sa main à sa ceinture, sur la pokéball de son Pokémon. « Lorsque je m’arrêtais dans les bois, Tyl en profitait pour faire face à ses premiers adversaires : des Chenipottes. On en a finalement profité pour se découvrir l’un l’autre. D’un côté, j’ignorais ce qu’il était capable de faire. Je n’avais jamais eu l’occasion de le voir en action, mis à part face à la Léviator, des années auparavant. Et encore, je ne l’avais pas vraiment vu. Mais en vérité, à cet instant, dans les bois, c’était très drôle de le voir courir vers ces insectes en essayant de ne pas se cogner sur le sol. C’était moins drôle de le voir revenir vers moi, la gueule visqueuse et bon pour un bain. « D’autant plus qu’il essayait de se frotter à moi afin de se venger du voyage dans le sac. Contre mes vêtements neufs. Avant de quitter Clémenti-ville alors que j’étais encore en ville, j’en avais profité pour changer de tenue, optant pour quelque chose de sobre et délaissant définitivement les vêtements de l’orphelinat. J’ai fini par les brûler, d’ailleurs. Ce n’était pas très fin, mais c’était pour moi la preuve que je m’étais bel et bien coupée de cet endroit. « Enfin. « Quant à Tyl, il en profitait également. Il goutait à nouveau à la liberté, après de nombreuses années enfermé à mes côtés. Nous n’avions jamais vraiment oublié nos jeux, lorsque nous n’étions que des jeunes enfants. Même si les images avaient fini par partir avec le temps, les sensations étaient toujours présentes et nous les retrouvions enfin. Si bien que je m’en voulais de le porter dans ce sac mais, dans mon esprit, je n’avais pas le choix… « La forêt était calme. Nous n’avons croisé que quelques rares enfants, trop jeunes et pas assez au courant de l’actualité pour pouvoir nous reconnaitre, heureusement. Bien sûr, la plupart d’entre eux, comme moi, avaient eu leur Pokémon dès leur plus jeune âge. Mais contrairement à moi, ils avaient eu l’occasion de s’en occuper sérieusement, de l’entrainer, d’apprendre à mieux le connaitre. Je les jalousais ces enfants, je leur en voulais. Tout simplement parce qu’ils avaient eu une enfance, eux. Moi et Tyl, nous n’en avions pas eu. Elle était partie en même temps que mes parents, que notre chalet. « En les voyant s’amuser dans les bois, à chasser des Pokémon sauvages ou à chercher des cailloux qu’ils pensaient rares, je me suis rendue compte que jamais je n’avais fait ce genre de chose, jamais je n’avais pu. Alors, j’ai simplement serré les dents en passant non-loin d’eux et en les regardant avec envie. Au final, j’ai fini par les éviter, afin de ne pas voir ce que je n’avais jamais eu. « J’étais frustrée de voir qu’ils pouvaient s’amuser sans crainte alors que Tyl et moi étions encore en train de fuir. On a toujours fui, Tyl et moi. La raison a changé au fil du temps, mais la conséquence était toujours la même : la fuite, la peur et la honte. On a fui les gens, on a fui les recherches, on a fui nos responsabilités, les conséquences de nos actes. On a fui toute notre vie. Au bout d’un moment, on a même fini par oublier qu’on fuyait. Mais on le faisait toujours. » Elle laisse apparaitre un vague sourire sur ses lèvres. « On a mis près de deux heures pour sortir de la forêt. Entre les pauses et les imprévus. Enfin… Entre les pauses et l’unique imprévu. » Son sourire devient rieur. « Au milieu des bois, nous sommes tombés sur deux personnes, deux adultes. Depuis notre entrée en forêt, c’était bien la première qu’on en croisait, des adultes, et l’un juste après l’autre. Tyl et moi nous étions à nouveau arrêtés. Mon dos me faisait souffrir et Tyl avait tout de même besoin de se dégourdir les pattes de temps à autres. J’étais assise sur une souche d’arbre, en train de manger quelques baies que j’avais trouvées plus tôt. Quant à Tyl, j’avais essayé de faire attention à ce qu’il allait grignoter pendant qu’il chassait les Chenipottes, mais j’ai rapidement arrêté. Il mangeait tout et surtout n’importe quoi. Impossible de l’en empêcher. Il le fait encore d’ailleurs. Et le pire, c’est qu’il n’a jamais été malade. « Bref. Alors que je surveillais Tyl d’un œil et que je le rappelais à l’ordre lorsque qu’il s’éloignait trop de moi, j’ai entendu quelqu’un crier. Sur le coup, j’avoue avoir été surprise. Il faut dire que je ne m’y attendais pas… Mais au final, quand je me suis rendue compte que le cri ne s’arrêtait pas, ma curiosité m’a dit d’aller voir et j’ai docilement obéis sans réfléchir. Je n’avais finalement pas changé depuis mes quatre ans, toujours à agir avant de penser. « Mais j’ai tout de même réussi à être plus prudente, ce qui fut un exploit de ma part. Bon, en vérité, j’ai simplement essayé d’être discrète. J’ai rappelé Tyl d’un geste et je me suis approchée de l’origine du cri en me cachant dans les fourrées. C’est au moment où Tyl a fini par me rejoindre que j’ai compris ce qu’il se passait. « Un homme d’un quarantaine d’année se faisait agresser par un Médhyèna. Certains cours de biologie, à l’orphelinat, étaient gérés par le Professeur Seko lui-même, et on y avait appris que ce genre de bestiole était hargneuse comme pas possible. Du coup, j’ai préféré ne pas agir, déjà pour ne pas que ce Pokémon décide soudainement de me prendre en chasse, mais également pour que l’adulte ne me reconnaisse pas. Mais à cette époque, je n’avais pas encore appris à chasser, ni même à combattre aux côté de mon Pokémon. « Ainsi, lorsque le Médhyèna a tout de même fini par nous voir, malgré notre planque, c’est Tyl qui a de nouveau réagit de manière instinctive. La bestiole avait dû nous sentir, très sûrement, et il est venu nous agresser, en me prenant pour cible. Alors qu’il commençait à courir vers nous pour me sauter à la gorge, Tyl s’est soulevé sur ses deux pattes arrières et s’est laissé retomber lourdement sur le sol. Tout s’est mis à trembler, l’homme qui était pourchassé n’a pas réussi à tenir debout et un arbre mort, fragile, a atterri sur le Médhyèna. » Elle passe sa main dans ses cheveux. « Lorsque tout s’est arrêté, le Médhyèna était coincé sous le tronc de l’arbre, trop lourd pour pouvoir être déplacé. J’ai préféré ne pas m’en approcher, je l’ai même contourné avant de m’enfuir. Comment va l’homme qui était chassé par ce Pokémon ? Très bonne question. Je ne m’en suis pas occupée. J’avais trop peur qu’il puisse me reconnaitre alors je suis partie avant qu’il ne se relève. Je suppose tout de même qu’il allait bien lorsque je l’ai laissé, il était juste tombé après tout. Je crois même me souvenir qu’il a tenté de m’interpeller mais j’étais déjà trop loin et je n’avais aucune envie de me retourner. J’ai juste pris Tyl dans mes bras et j’ai couru pour m’éloigner le plus possible de cet homme. « Mais à force de courir sans regarder devant moi, j’ai foncé dans une autre personne. Un deuxième homme, adulte lui aussi mais tout de même plus jeune. Il était plus grand que moi… D’un autre côté, c’est difficile de ne pas être plus grand que moi. Je lui arrivais à peine en dessous du menton. Après lui avoir foncé dessus, je me suis immobilisée devant lui, en baissant la tête et en maintenant Tyl, qui avait encore envie de descendre, dans mes bras. « C’est là que je me suis rendue compte que j’avais oublié le sac là où je m’étais arrêté plus tôt. Je ne m’en suis pas occupée de suite, j’avais bien plus grave comme problème. Juste devant l’homme, je ne pouvais pas m’enfuir à nouveau, il m’aurait bien trop rapidement rattrapée et avec Tyl dans mes bras, il pouvait me reconnaitre à tout instant. Alors j’ai marmonné des excuses, j’ai tenté de cacher mon visage en regardant le sol et en priant pour qu’il ne me voit pas. « Sur le coup, il ne s’est pas vraiment occupé de moi. Il m’a juste annoncé d’une voix calme qu’il cherchait son Pokémon et m’a demandé si je ne l’avais pas vu plus loin. A croire qu’il n’avait pas fait attention à moi, au fait que je venais tout juste de le percuter. Je n’ai pas répondu à sa question si bien qu’il l’a reposé, d’une manière plus menaçante. Cette fois, j’ai parlé trop rapidement pour qu’il comprenne. Je voyais bien qu’il pouvait me mettre à terre en deux mouvements et que je ne pourrais rien faire. « Il a tout de même fini par préciser que c’était un Médhyèna qu’il cherchait. J’ai revu le corps de celui que Tyl venait de mettre sous un arbre et j’ai répondu que je ne voyais pas de quoi il voulait parler, que je n’en avais pas vu dans le coin. Premier mensonge d’une longue lignée. Par chance, il a eu l’air de passer. En revanche, même si je commençais petit à petit à craindre cet homme, ce qu’il a dit juste après a eu fini de me terrifier. « Il m’a demandé si j’étais bien la gamine recherchée. Visiblement, regarder vers le sol pour cacher mon visage n’avait pas été suffisant, d’autant plus que je portais un Kraknoix, comme c’était précisé sur l’avis de recherche. J’ai appris plus tard que lui et ses collègues, entre deux de leurs missions officielles, cherchaient souvent des gosses fugueurs, pour les faire membres de leur organisation. C’était bien pensé de leur part. Ces enfants n’avaient ni refuge, ni famille... « Mais sur le coup, je l’ignorais. Je pensais qu’il voulait seulement me livrer aux autorités. Alors j’ai à nouveau menti. Ce n’était pas moi, il avait dû se tromper, me confondre avec une autre. Ce mensonge, en revanche, n’est pas passé. « J’ai vu dans son regard qu’il ne m’avait pas cru. Il s’est assombri, est devenu plus froid, plus distant. Au contraire, ses dires sont devenus plus… Flatteurs. Il essayait de m’amadouer, de me rassurer. Selon lui, je ne devais pas avoir peur, je ne devais pas le craindre. Or, je le faisais. J’ai commencé à reculer, à m’éloigner de lui, de son discours. Il n’a pas vraiment apprécié. En vérité, il ne devait pas être le meilleur recruteur de son organisation… Il s’est mis à crier, à me menacer, à m’ordonner de le suivre. J’ai refusé en secouant la tête. Cette fois-ci, je l’avais mis en colère. Il a tendu la main vers moi, comme pour essayer de m’emmener de force avec lui. Ce fut une erreur de sa part… Tyl l’a mordu. » Elle prend un air dégoûté. « Ce n’était pas beau à voir… Bien sûr, une mâchoire comme celle de Tyl n’avait pu que lui broyer la main, et je m’attendais à un tel résultat. Mais le voir en vrai… Fractures ouvertes, ongles retournées et articulations renversées. « Jamais il n’a retrouvé le plein usage de sa main, c’était impossible. Je ne sais pas à quoi il a bien pu penser en la voyant dans cet état mais il est resté silencieux quelques secondes avant de tourner de l’œil. Pas un cri, pas un bruit. Il s’est juste évanoui. La douleur peut-être… Quant à moi, je me suis légèrement éloignée avant de rejeter les baies que j’avais avalées plus tôt. Les os déboités ou retournés m’ont toujours dégoûtée, et les voir en vrai… Ce fut trop pour moi. » Un léger frisson la secoue. « Une fois remise de mes émotions, je me suis à nouveau enfuie loin de cet homme. Je ne me suis pas arrêtée avant d’être sortie de la forêt, malgré le poids de Tyl qui se ressentait sur mes épaules. J’ai vaguement pensé faire demi-tour pour aller récupérer le sac mais j’ai rapidement rayé cette possibilité de mon esprit. « Je ne voulais pas retomber sur ce gars, ou sur son Médhyèna qui était coincé sous un arbre. Ni même sur cet homme qui semblait avoir été agressé, et qui désormais devait être en sûreté. Alors je suis sortie des bois, mes maigres affaires oubliées plus loin. Je ne possédais pas grand-chose de toute façon. Quelques baies, quelques rechanges, les lunettes de soleil prises à Rosyères et c’était tout. Le sac, c’était surtout pour Tyl. Les baies, il n’était pas rare qu’on en trouve le long des routes ; les fringues, je pouvais toujours en retrouver à Mérouville et les lunettes… Je n’en avais pas réellement besoin. Disons qu’elles me rassuraient quant à mon anonymat. J’avais aussi quelques affaires pour Tyl, pour le soigner en cas de soucis. Il n’en avait pas eu besoin au final, mais c’était plus préventif qu’autre chose. « En sortant des bois, j’étais complètement cassée en deux. Mon dos, mes épaules me faisaient mal, mes jambes aussi, j’étais essoufflée, j’avais mal au crâne, trop de choses venaient de se passer d’un coup, je n’arrivais pas à y réfléchir correctement. Je me suis posée non-loin des fourrées, près d’une petite cabane en bois qui semblait coupé de tout. J’avais soif, j’avais mal, et Tyl ne semblait pas être mieux. Je l’ai posé pour qu’il puisse aller boire dans une flaque d’eau. A défaut de s’être vraiment désaltéré, il aura au moins pu enlever le goût qu’il devait avoir dans la bouche depuis tout à l’heure. « On s’est remis en marche juste après. Cette fois, je ne portais pas Tyl, si bien qu’on avançait plus lentement. J’avais vraiment trop mal partout pour pouvoir le prendre encore dans mes bras. Mes épaules tremblaient, et mes jambes également lorsque je m’arrêtais. Le rythme qu’on a fini par prendre m’a parfaitement convenu. Je crois que Tyl et moi, on s’attendait mutuellement, si bien qu’on n’allait pas bien vite, mais on avançait quand même. Je savais que Mérouville n’était plus très loin, et que là-bas, on pourrait se fondre dans la masse et se reposer réellement. » Un léger sourire apparait sur ses lèvres. « J’ai toujours trouvé qu’il y avait beaucoup trop d’eau à Hoenn. Peu avant d’arriver à Mérouville, Tyl et moi avons dû traverser une rivière. La ville l’utilisait pour son commerce. Heureusement, il y avait un pont, mais il faut dire qu’il ne paraissait pas très stable. Et Tyl était tout autant rebuté par l’eau que moi à cette époque. Et c’était même encore pire, il ne supportait pas la moindre petite goutte. « Aujourd’hui, il n’en a plus peur, mais son aversion a duré un certain temps, tout de même. Impossible de le laver sans qu’il ne se mette à geindre et à gémir, pour essayer de m’amadouer. Cette technique marchait pour tout : la nourriture, les câlins, les bêtises… Sauf dans ce cas précis. Je ne supportais pas le voir sale. Mais il essayait quand même, il savait bien que je regrettais ensuite. Manipulateur. » Elle rigole. « Bref, le pont n’était pas stable, et Tyl refusait d’avancer plus. Il restait sur la berge. Déjà que moi-même, j’avais eu du mal à faire le premier pas, voilà que je devais en plus retourner en arrière pour le convaincre d’avancer. Et rien ne me rassurait dans cette rivière. Elle était pleine de remous, tous plus inquiétants les uns que les autres, le pont se balançait un peu trop à mon goût et elle était large… Elle allait se jeter dans la mer non-loin, après être passée à proximité des bois que nous venions de traverser. « Tyl a tout de même accepté de me suivre, mais il mordait la patte de mon jean pour ne pas me lâcher, si bien que je ne pouvais pas faire un pas sans attendre qu’il en fasse deux. Cette traversée m’a semblé bien trop longue mais je n’allais quand même pas courir en laissant Tyl seul au milieu du pont, trop effrayé pour avancer seul. « Mais après ce fichu pont, Mérouville n’était plus qu’à quelques minutes. Elle était même déjà en vue, avec ses immeubles gris et ternes. Seul l’un d’eux, tout en verre, semblait briller au milieu des autres. La ville me semblait grande, immense même. Par rapport à tout ce que j’avais toujours connu, elle l’était, effectivement. Et de loin, je n’avais aucun mal à croire que je pourrais m’y cacher au milieu de la foule, des gens. Je savais que Tyl et moi allions enfin y être tranquilles, loin de toute recherche. J’y voyais une nouvelle chance, une nouvelle opportunité. Tout recommencer, avec Tyl. Toujours avec Tyl. ». Toujours avec Tyl. « C’est après avoir traversé difficilement ce pont que Tyl et soi sommes enfin entrés dans Mérouville. »
- Petite note de bas de page:
Tyl- Kraknoix solo- Niveau 14 à l'entrée de Mérouville - Attaques : Piétisol/Morsure/Feinte/Patience Commentaires In GameComme vous avez dû le remarquer, et ça se verra encore plus dans l'épisode suivant, j'utilisais TRES souvent Piétisol parce que c'était sa seule attaque Sol, c'était sa seule attaque stabée, c'était une attaque physique (et faire taper un Kraknoix sur du spécial, c'est une perte de temps), et en plus, il y a pas de contact ! Putain, elle est géniale cette attaque... Beaucoup de PP en plus... Bref, je l'utilisais tout le temps. Pour finir les adversaires, j'utilisais plus Feinte ou Morsure (surtout Feinte, Morsure faisait des OS). En revanche, Patience, c'était l'attaque jamais utilisée, oubliée dans les limbes des capacités, beaucoup trop dangereuse. Tyl était putain de lent, même si à ce niveau du jeu, ça se voyait pas trop. J'ai pris des notes sur tous les combat, même ceux contre Scout Edouard n°42, au cas où il se passe un truc important. Si bien que je peux vous filer le résumer des matchs importants, comme ici face au Sbire Aqua : Sbire Aqua VS Medhyèna • OS Piétisol Ce fut super intense. Commentaires du récitDE L'ACTION ! ... Nan, j'déconne. 'Fin si, il y en a. Mais bon, tout comme le match, elle est pas super intense. En vérité, je préfère les actions lentes, décrites, plutôt que "Truc fait ça, Machin réplique ça, Muche est pas content". Les enchaînements d'actions sans interruptions ne me plaisent pas forcément. D'autant plus que la protagoniste parle à quelqu'un, ce qui fait qu'elle aura plus tendance à décrire son ressenti directement au milieu de l'action, plutôt que de tout expliquer d'un coup, puis de revenir en arrière pour parler du dit ressenti. Sinon, au niveau de la forme, je fais pas forcément un effort monumental pour écrire. J'évite les répétitions, je fais gaffe aux temps, j'utilise la totalité de la négation, etc. Mais bon, voilà, rien de plus. Comme je l'ai dit, la protagoniste parle à quelqu'un, et elle a un langage courant, pas du tout soutenu. Ce qui fait que l'utilisation du passé simple est limité à très peu de verbes (être, avoir, faire) et à très peu de situations (qui parle au passé simple dans la vrai vie ?). Je me permets d'utiliser des termes familiers (ici, "gars" notamment). En revanche, je déteste "ça". Si ça vous amuse, cherchez un "ça" dans le texte, vous en trouverez pas. Je trouve que c'est juste un raccourci trop simple à prendre, ce qui fait que, désormais, je l'utilise jamais lorsque j'écris (des "ça", il y en avait dans mes premiers écrits).
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| | | Sébouss
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mer 17 Mai 2017 - 18:58 | |
| - Line a écrit:
- J’ai toujours trouvé qu’il y avait beaucoup trop d’eau à Hoenn.
- Line a écrit:
- En revanche, Patience, c'était l'attaque jamais utilisée, oubliée dans les limbes des capacités, beaucoup trop dangereuse.
Je crois que personne n'utilise Patience. À part Pierre dans la 1G. Et encore... La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. N'hésitez pas à suivre le compte Twitter officiel de Nuzlocke France juste là. Si vous souhaitez que vos Nuzlockes y soient publiés, faites votre demande ici. La liste de l'ensemble de mes Nuz se trouve juste ici ! |
| | | Phanatos
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Ven 19 Mai 2017 - 15:38 | |
|
- Line a écrit:
- Si ça vous amuse, cherchez un "ça" dans le texte
Trouvé ! *sort*
C'est plus agréable à lire avec notamment ces marges je trouve, c'est cool. d: Le choix des actions décrites, "lente" me semble logique dans ce récit comme tu nous fais de toute façon. Je pense que dans ce cas c'était le meilleur choix à faire (en espérant que ça ne pose pas de problèmes à l'avenir genre cassage de rythme ou je ne sais quoi). ^^
|
| | | Sylvelouise
Modo Discord
Nature : Bizarre
Niveau : 23
Exp : 1698
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Ven 19 Mai 2017 - 19:11 | |
| Quoi ? Tu n'utilise jamais le mot ça ? Ça doit être dur. Moi, ça me tenterait pas trop de faire ça. Après, si ça te convient mieux comme ça, je ne peux pas t'empêcher de faire ça, même si ça me perturbe un peu.
Après avoir posté ce message, Eevee réalisa qu'il avait un humour de merde (il était temps qu'il s'en rende compte) et partit s'exiler 30 ans au Nicaragua. Pourquoi ? Aucune idée. Mais en voyant le prix des billets d'avion, il se dit que c'était une idée de merde et retourner plancher sur ses nuzlockes. |
| | | jojoelle
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Exp : 2488
| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Ven 19 Mai 2017 - 20:10 | |
| - Line a écrit:
- En revanche, je déteste "ça". Si ça vous amuse, cherchez un "ça" dans le texte, vous en trouverez pas. Je trouve que c'est juste un raccourci trop simple à prendre, ce qui fait que, désormais, je l'utilise jamais lorsque j'écris (des "ça", il y en avait dans mes premiers écrits).
Du coup est-ce que tu utilises "cela" à la place, ou changes-tu de tournure de phrase? Souvent quand j'essaie de remplacer "ça" - en début de phrase surtout - je trouve que ça ne rend pas très bien, du coup je suis curieuse de savoir comment tu fais. Oui je reviens aussi dessus, gomen. ^^' En plus je n'ai pas tout lu de ton histoire, mea culpa. C'est simplement parce que je ne suis pas très fan des histoires tristes. Mais j'ai lu le prologue et parcouru quelques chapitres, j'aime bien ton écriture! Je ne suis pourtant pas fan de la narration à la première personne et des pavés sans dialogues, mais ici ce n'est pas gênant. Peut-être parce que l'héroïne raconte tout cela à quelqu'un, mais je pense surtout parce que le style n'est pas trop lourd (on ne tombe pas dans des description de vingt pieds de long, c'est ce que je crains le plus dans les pavés) et que tu aères bien ton texte (les petits phrases de l'interlocuteur sont une très bonne idée!). Pour le coup ça apporte plus du mystère: je me demande pourquoi elle raconte tout ça, et à qui? Si un jour je me sens d'humeur peut-être que j'arriverai à lire ton récit, il me paraît quand même bien intéressant. |
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Ven 19 Mai 2017 - 21:48 | |
| 3 2 1 POST REPONSE - Line a écrit:
- J’ai toujours trouvé qu’il y avait beaucoup trop d’eau à Hoenn.
#RéférenceFaiteEtRefaite - Sébouss a écrit:
- Je crois que personne n'utilise Patience. À part Pierre dans la 1G. Et encore...
Il utilisait beaucoup Ligotage aussi, le bâtard. Le truc, tu pouvais plus rien faire, c'était un calvaire ! - Brochette a écrit:
- Trouvé ! *sort*
Je me demandais qui allait être le premier à faire la blague... Ben voilà, j'ai ma réponse ! - Phana a écrit:
- en espérant que ça ne pose pas de problèmes à l'avenir genre cassage de rythme
On verra bien ce que ça donne à l'épisode suivant, il y a la première arène... - Eevee a écrit:
- Quoi ? Tu n'utilise jamais le mot ça ? Ça doit être dur. Moi, ça me tenterait pas trop de faire ça. Après, si ça te convient mieux comme ça, je ne peux pas t'empêcher de faire ça, même si ça me perturbe un peu.
*Part s'arracher les cheveux de frustration* - Infinfirmière Jojoelle a écrit:
- Du coup est-ce que tu utilises "cela" à la place, ou changes-tu de tournure de phrase?
Je change la tournure de phrase, et je n'utilise jamais "cela" non plus. Des fois, ça peut prendre pas mal de temps avant que j'en trouve une qui me convienne, tant au niveau de la forme que de la compréhension. Très souvent, j'utilise le passif, et remplace le "ça" par un "en" avant le verbe. Par exemple, en relisant vite-fait, j'ai retrouvé un endroit où, instinctivement, je voulais utiliser un "ça" : "Mon aversion n'en a été que renforcée". A la base, ça aurait dû être : "Ça n'a fait que renforcer mon aversion". - Jojoelle a écrit:
- C'est simplement parce que je ne suis pas très fan des histoires tristes.
Je sais écrire que ça ^^' J'ai pas un humour phénoménal, donc je vous le fais pas subir x) Et j'arrive tout simplement pas à manier l'humour à l'écrit. Mais ici, j'essaye de mettre quelques moments plus légers (pas LOLXPDR quand même), parce que sinon, ce serait too much, je pense. - Jojoelle a écrit:
- je pense surtout parce que le style n'est pas trop lourd (on ne tombe pas dans des description de vingt pieds de long, c'est ce que je crains le plus dans les pavés)
Faut dire que l'écriture n'est pas trop lourde (style parlé toussa toussa, je mets pas 15 plombes à trouver une phrase lambda), donc ça doit se ressentir. Mes bêta-lecteurs me l'avaient fait remarquer également ! Pour ce qui est des descriptions, autant, j'adore en faire (au niveau du vocabulaire à employer qui doit être riche et précis, de réfléchir au sens avec lequel je veux décrire la scène). Très souvent, j'imagine mes scènes comme des tableaux, des images fixes, avec le plus de détails possibles, et j'essaye de retranscrire tout ce que je peux imaginer. Mais autant, quand je me mets en à lire... Je m'ennuie profondément. Donc, je pense à vous et je réduis mes descriptions à ce que je pense être le minimum vital. Pour palier à mon manque de description, je décris des actions lentes du coup. C'est les moments qui me prennent le plus de temps au niveau de l'écriture. Merci à tous de lire en tout cas o/ Genre, la meuf, c'est un putain de génie, elle oublie de se déco du compte d'Ezhyo avant de poster sa réponse, du coup elle est obligée de supprimer le message avant de le reposter sur son compte à elle. J'ai pas un DC, on habite juste ensemble.Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
Vous savez, je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations...
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Lun 12 Juin 2017 - 23:31 | |
| Episode 4 ! J'en profite pour annoncer que je ferai des pauses entre les chapitres, tout simplement pour ne pas trop me bourrer le crâne avec ce Nuz, que je ne m'en lasse pas, que je vous fournisse toujours un travail de qualité, et que... NAN j'déconne ! Je viens d'acheter la Switch et Zelda ! Adieu, à dans six mois ! - Chapitre 1 - Episode 4:
« La ville est grande, voir même immense ! » De Mérouville, voici ce qu’elle pense. Peu à peu, au fil du temps, les jours passent Et le doux hiver qu’elle connait trépasse. Lentement, elle apprend à connaitre une ville Qu’elle découvre sereine et tranquille. Elle se met à penser qu’elle s’y plait. « Ma vie nomade, je ne pourrai jamais la regretter. » Mais sans s’en rendre compte, elle s’ennuie Et commence à fuir son propre état d’esprit. Mais finalement, au plus profond d’elle, Elle sait qu’elle finira par partir vers une vie nouvelle. ***** « Je suis restée près de deux mois à Mérouville. Il ne s’y est finalement pas passé grand-chose… C’était une ville relativement calme. Bien sûr, les premiers jours, je l’ai trouvé agitée mais c’était parce que j’étais loin d’être habituée au vacarme des grandes villes. C’était bien la première fois que j’en visitais une et j’ai eu l’occasion de voir plus grand depuis. Mérouville n’était finalement qu’une petite ville, n’ayant pas pu s’étendre car enclavée entre la mer et les montagnes. « J’y ai vécu comme j’ai pu. La populace m’a permis de me cacher et les recherches menées contre moi avaient fini par être stoppées. Le centre Pokémon fut mon abri durant ces deux mois. J’y ai dormi, j’y ai mangé. Pour vivre et m’occuper, j’aidais les particuliers, très souvent des personnes âgées. Avec Tyl comme compagnon, j’excellais en jardinage, bien que je n’ai jamais réussi à apprécier cette discipline. Au contraire, Tyl en était un as. Plus il se roulait dans la terre et plus il creusait des trous dans le sol, plus il était content. En revanche, je cuisinais beaucoup pour ces gens, et j’adorais. Ces personnes, en contrepartie, me donnaient quelques pokédollars qui me permettaient alors de m’acheter de quoi manger, lorsqu’elles ne m’invitaient pas le midi ou le soir. « J’ai fêté mes dix-sept ans à Mérouville, en mars, peu avant de quitter la ville. Enfin… ‘’Fêté‘’ est un bien grand mot. Tyl m’a juste sauté dessus au réveil pour me lécher le visage. J’ignore s’il savait que c’était mon anniversaire. Il a toujours eu un rapport particulier avec les dates, et surtout celle-ci. Je n’ai jamais cessé de penser qu’il fêtait plutôt le jour où nous nous sommes rencontrés. Mais j’étais tout de même contente qu’il s’en souvienne. C’était actuellement bien le seul qui pouvait me le souhaiter, même s’il ne faisait pas vraiment. On a pu profiter de cette journée tranquillement, et le peu d’économie que j’avais a rapidement été dépensé. Le temps était doux, ce jour-là. A Hoenn, il n’y jamais eu de vrais hivers, contrairement à ici. J’ai vu la neige pour la première fois tardivement. » Elle laisse apparaitre un faible sourire. « J’ai appris des tas de chose à Mérouville, notamment à propos de Tyl. Evidemment, avant, je ne savais rien de lui, ou presque. Dans une encyclopédie du centre Pokémon de la ville, j’ai pu voir à quoi ressemblaient les deux évolutions d’un Kraknoix. J’ai également pu comprendre ce qu’avait fait Tyl face au Médhyéna dans la forêt. Une capacité pouvant faire trembler le sol qu’un Kraknoix peut apprendre prématurément à Hoenn. Avec de l’entrainement, sa puissance ne pouvait être qu’augmentée. Et c’était pareil pour la force de sa mâchoire. Avoir réussi à broyer une main humaine n’est rien quand on sait que Tyl aurait facilement pu briser un rocher s’il en avait eu la simple envie. Je voulais toujours en apprendre plus sur lui, afin de mieux le connaitre. « J’ai beaucoup étudié pendant cette période, lorsque j’avais des moments de calme. Pas seulement sur Tyl, mais sur les espèces présentes à Hoenn dans leur globalité. L’encyclopédie du centre avait été écrite par le Professeur Seko lui-même et c’était la raison pour laquelle je l’avais ouverte une première fois. C’était un spécialiste des biotopes et son livre parlait essentiellement de ce sujet. Il a fini par devenir mon livre de chevet. Jamais je n’aurais pu apprendre ce genre de chose à l’orphelinat et jamais je n’aurais eu accès à ce savoir en suivant le chemin qu’on m’aurait imposé si je ne m’étais pas enfuie. » Elle laisse planer un silence, reprend son souffle. « Je passais donc mes journées entre le travail et la lecture. « Mais Mérouville était une ville bien trop calme. Je me suis rapidement vue m’enfermer dans une routine, dans des habitudes. Mes journées ont fini par toutes ressembler les unes aux autres. Je voyais toujours les mêmes personnes, pour lesquelles j’effectuais les mêmes services. Mais j’avais peur de partir. Ma petite routine me permettait très bien de vivre et je craignais de la briser. Je pensais que les voyages, les recherches, ce n’était plus fait pour moi. Que je les avais déjà bien trop connues. En vérité, je voulais simplement vivre tranquillement. Mais, sans me l’avouer, je m’ennuyais à Mérouville. » Elle soupire. « J’ai voulu partir. Cette idée s’est infiltrée dans ma tête et a commencé à me marteler de plus en plus souvent l’esprit. Mais je la refoulais sans cesse. Je savais que, un jour, j’allais partir de cette ville. Je savais que je ne m’y plaisais plus autant que les premiers jours. Mais j’avais peur des conséquences si jamais je la mettais à exécution. Que se passerait-il ? Les recherches seraient-elles reprises ? Comment pourrions-nous vivre ? Alors j’ai repoussé l’instant. Pour moi. Pour Tyl. « Je pensais tout le temps à lui. Je ne voulais que son bien-être, et j’avais peur qu’en quittant Mérouville, il soit brisé en même temps que notre routine… J’avais peur pour lui, tout simplement. Je voulais qu’il mange à sa faim, que les trajets ne l’épuisent pas. Et par-dessus tout, je ne voulais pas le revoir dans le même état que des années auparavant. L’état dans lequel il avait été après sa confrontation face à la Léviator. Je tenais à lui plus que tout, et je ne souhaitais pas l’impliquer dans ce genre de chose. Mais j’ai bien été obligée de le faire un jour. » Elle passe une main dans ses cheveux. « Peu après mes dix-sept ans, j’ai retrouvé le gamin qui s’était enfuit de l’orphelinat avec moi. Brice. Il avait un peu grandi, mais pas énormément. Et surtout, il avait l’air de très bien se débrouiller seul, en ville. J’ignorais comment il gagnait sa vie, et je ne m’en suis pas occupée. Un matin, je l’ai vu de loin, en sortant du centre Pokémon, en compagnie d’un Gobou qu’il avait dû capturer seul, peu après notre séparation à Rosyères. Il ne m’a pas vu, et je ne l’ai pas suivi, même si j’avais terriblement envie de savoir comment il s’était débrouillé après mon départ, ce qu’il avait fait, où il était allé. Après tout, il n’avait que treize ans, peut-être quatorze à cet instant. Il était jeune. « Mais je ne m’en suis pas occupée plus que nécessaire. Je suis allée chez les gens chez qui j’allais habituellement les lundis. Un couple de jeunes soixantenaires qui élevaient leur petite-fille, habitant une maison située à l’écart de la ville. Elle n’était pas bien grande, mais pouvait largement héberger trois personnes. Ils n’avaient plus trop le temps de s’en occuper, car ils travaillaient encore, et la gamine étudiait sans cesse à l’école des dresseurs, en ville. Elle ne rentrait que tard le soir pour repartir tôt le matin. Je ne l’avais que rarement vu en vrai, je connaissais plus son visage grâce aux photos que ses grands-parents possédaient d’elle et qui étaient éparpillées dans toute la maison. « Elle s’appelait Roxanne. Elle semblait être une gamine assez sûre d’elle et beaucoup trop hautaine à mon goût. Elle n’avait que douze ans, avait déjà été majore de sa promotion l’année précédente et voulait absolument réitérer cet exploit. Grâce à son travail, elle avait été promue Championne de l’arène de Mérouville, la plus jeune des huit Champions de Hoenn. Tous ces honneurs lui été rapidement montés à la tête et elle s’était vite mise à prendre tout le monde de haut malgré sa petite taille. Surtout moi, qui n’était finalement pas grand-chose à côté d’elle. « Ses grands-parents étaient extrêmement fiers d’elle et ils le montraient à qui voulait. Malgré tout, ils restaient plus terre à terre, ne cessaient de lui rappeler de ne pas se comporter de la sorte et s’excusaient souvent de son attitude envers les autres à sa place. Son grand-père travaillaient encore à la Devon SARL, une entreprise influente qui avaient élu domicile à Mérouville, du moins pour son principal siège. Quant à sa grand-mère, elle était infirmière au centre Pokémon où je dormais. C’est ici qu’elle m’avait repérée et qu’elle m’avait demandé de travailler pour elle. » Elle se mord la lèvre inférieure. « Bref, ce lundi matin, lorsque je suis arrivée chez eux, j’ai vite compris que quelque chose n’allait pas. Au début, et surtout de l’extérieur de la maison, rien ne me paraissait suspect. Les quatre malheureux arbustes qui composaient difficilement une allée allaient parfaitement bien, et ce grâce à Tyl qui s’en occupait toutes les semaines avec amour. La porte était, certes, ouverte, mais c’était leur genre de ne jamais la fermer à clé, afin que leur petite-fille puisse rentrer sans soucis si jamais elle avait un quelconque problème sur le chemin du retour, le soir. Mais malgré tout, je ne rentrais pas chez eux comme dans un moulin, et j’avais rapidement pris l’habitude de frapper à la porte avant que quelqu’un ne vienne m’ouvrir. « Ce jour-là, personne n’est venu. » Elle inspire. « C’est après avoir attendu une ou deux minutes devant l’entrée que j’ai commencé à m’inquiéter. Je venais le lundi car c’était le jour de repos de l’infirmière et jamais elle n’avait jamais mis autant de temps à m’ouvrir. J’ai regardé Tyl à mes pieds pour lui demander son avis du regard. On entre ou pas ? Il m’a juste poussé la jambe avec sa tête à plusieurs reprises pour me répondre. Il voulait visiblement qu’on entre. Alors je suis entrée. « Le vestibule était sans dessus-dessous. Le vieux guéridon posé à côté de la porte était renversé, si bien que je n’ai pas pu l’ouvrir entièrement. J’ai dû enjamber le meuble, ainsi que tout son contenu qui avait été jeté au sol. Des clés, des livres, quelques pièces de monnaie, des annuaires, des enveloppes, des portefeuilles… Toute la maison était dans le même état. Les placards étaient tous ouverts, sans exception. La vaisselle était brisée au sol, les vêtements avaient presque tous été déchirés au niveau des coutures. Dans les chambres, les bijoux étaient encore là, les gros billets de monnaie n’avaient pas disparu non plus. Le bureau était la pièce qui avait visiblement été la plus fouillée. Les livres étaient tous par terre, les pages arrachées, les étagères étaient vides, les tiroirs ouverts. Un vol, tout simple en apparence. Mais juste en apparence. Aucun objet précieux n’avait disparu, l’argent était encore là, l’argenterie également. » Elle déglutit. « La maison était vide. Ou presque. Aucun des deux grands-parents n’étaient présents, j’ignorais où ils pouvaient bien se trouver. L’idée qu’ils soient allés eux-mêmes au poste de police me paraissait peu probable voir même irréalisable. Ainsi j’ai trouvé leur absence étrange. J’ai fouillé toute la maison, sans les trouver. « En revanche, j’ai fini par trouver Roxanne. Lorsque je l’ai trouvé, elle était à bout de nerfs, les yeux écarquillés. Elle s’était réfugiée sous la table de la salle à manger, complètement paniquée, et réagissait discrètement au bruit que mes pas produisaient lorsque je marchais. Mais dans le silence qui régnait dans la maison, j’ai fini par l’entendre, sans savoir que c’était elle. Je me suis approchée. Peut-être un peu trop à son goût. Alors que j’étais à peine à un ou deux mètres de la table, elle a surgit de dessous et m’a sauté dessus, les larmes aux yeux. Elle était totalement hystérique, m’a hurlé de partir, de la laisser tranquille. Elle ne m'avait pas reconnue, bien sûr. Quant à moi, je ne m’attendais pas vraiment à une telle réaction. J’ai réussi à la repousser sans lui faire de mal, mais en guise de réponse, elle a saisi l’une de ses pokéballs et m’a envoyé un Racaillou en plein visage. « Comme à son habitude, Tyl a réagi immédiatement pour me défendre. Toujours la même attaque, mais cette fois, il a visé. Il s’est levé sur ses deux pattes arrière avant de retomber lourdement en plein sur le Racaillou qui était à mes pieds. Sous le coup, il s’est enfoncé dans le sol, le crâne légèrement fissuré. On a tous facilement senti l’onde de choc se propager autour d’eux deux. Les murs ont tremblé et quelques cadres sont tombés. Il s’est passé quelques secondes de silence avant que le Racaillou ne se remette à bouger. J’ai reculé prudemment. Mais malgré son état, il a réussi à répliquer, sans se mouvoir plus. On voyait dans son regard qu’il voulait en découdre encore un peu, ne serait-ce que pour protéger quelques instants de plus sa dresseuse. Des rochers sont soudainement apparus au-dessus de Tyl avant de s’écrouler sur et autour de lui. « Je ne le voyais plus en-dessous, et je me suis mise à paniquer également. Je me suis jetée sur le tas de cailloux pour le dégager, la respiration beaucoup trop courte. Moi, je ne voulais pas me battre avec Tyl mais je me suis rendue compte que j’y étais obligée, que je ne pouvais pas le défendre aussi bien qu’il me défendait. Pour le protéger, il fallait qu’il gagne en puissance finalement. Tyl s’est dégagé seul, en brisant les rochers à coups de mâchoire. Puis, ce fut le Racaillou qu’il a fini par briser à coup de mâchoire. Il a visé l’un des bras, le Pokémon s’est évanoui directement. » L’un de ses doigts tapote lentement la table. « Bien sûr, la réaction de Roxanne fut compréhensible. Elle n’avait pas repris ses esprits. Elle avait vu Tyl et moi comme des menaces, et nous venions de confirmer ses pensées en vainquant l’un de ses compagnons. Toujours plus hystérique, elle s’est remise à hurler et a balancé sa dernière pokéball en l’air. Ce fut un Tarinor qui en sorti et qui ratterrit sur le sol, à côté du Racaillou blessé et en mauvaise posture face à un Tyl faisant ce qu’il a finalement toujours fait. Me protéger. Mais cette fois, il n’était pas le seul à protéger quelqu’un. Ses adversaires le faisaient également... » Un silence plane. « Le Tarinor a tenu plus longtemps face à Tyl, mais contrairement au Racaillou, il n’a pas réussi à lui faire de mal. Tyl était déchainé. Deux fois. Il a attaqué deux fois le Tarinor face à lui. Deux fois la même attaque, toujours la même, toujours plus violente. Plusieurs meubles sont tombés, la table sous laquelle s’était réfugiée Roxanne s’est écroulée. Malgré tout, son adversaire a réussi à résister à la première et plutôt bien. Mais il était finalement trop lent pour Tyl, qui l’a achevé directement après s’être rendu compte qu’il avait tenu. Le Tarinor avait tout de même fait son boulot. « J’étais trop concentrée sur le combat, ainsi que Tyl. Lorsqu’il fut donc terminé, j’ai à peine entraperçu Roxanne s’enfuir par l’une des fenêtres de la salle à manger. Je me souviens vaguement avoir juré avant de me mettre à la suivre. J’ai été obligée de laisser Tyl derrière, dans la maison. Au moins, il a pu surveiller les deux Pokémon de Roxanne. « Je l’ai rapidement rattrapée. Elle n’était pas bien grande et ne courrait pas bien vite. J’ai dû la plaquer au sol pour qu’elle daigne m’écouter. J’avais vainement tenté de l’interpeller en courant derrière elle, mais c’était peine perdue. Elle était encore sous le choc, visiblement. Une fois par terre, elle a à nouveau essayé de me frapper. En la maintenant au sol, j’ai commencé à m’expliquer, à lui dire que je n’étais pas une menace, ainsi que mon Kraknoix, qu’il n’avait fait que me défendre. J’ai voulu lui demander ce qui s’était passé, mais elle était encore hystérique, elle hurlait, pleurait. Je dû la secouer en criant plus fort qu’elle pour qu’elle arrête. » Elle pose ses coudes sur la table pour maintenir sa tête. « Elle s’est calmée soudainement, puis elle m’a enfin reconnue. Je ne lui en voulais pas. Pas le moins du monde. Le cambriolage avait dû se produire la veille au soir ou la nuit, je suppose qu’elle n’avait pas pu faire grand-chose… Elle n’a pas réussi à me dire combien ils étaient. Elle s’était juste cachée pour échapper aux voleurs, en laissant ses deux grands-parents seuls face à eux. Les hommes qui étaient entrés chez elle cherchaient bien un objet particulier. Roxanne ne savait pas ce que c’était. A défaut de l’avoir trouvé, ils s’en sont pris aux deux adultes, laissant la gamine se cacher en paix. Mais ils ont visiblement eu le courage de rester muets, ce qui n’a pas plu aux cambrioleurs. « Ils ont commencé par intimider son grand-père en menaçant sa femme de tout un tas de choses. Ils n’ont pas eu besoin d’aller plus loin, il a directement parlé. Ce qu’ils cherchaient se trouvait dans le bureau. L’un des hommes est allé fouiller pendant que les autres sont restés à surveiller ses grands-parents. Une fois qu’ils ont eu ce qu’ils voulaient, ils sont partis en emportant les deux pauvres vieux avec eux, dans le cas où quelqu’un tenterait de les suivre. Effectivement, des otages dissuadent toujours… » Son regard se perd. « J’ai fini par la ramener chez elle, ou elle a pu prendre soin de ses deux Pokémon blessés. J’ai essayé de lui demander si elle savait vers où ces hommes étaient partis. Après tout, ils ne devaient pas être bien loin, le cambriolage s’était passé peu de temps avant que je n’arrive. Mais elle n’avait pas réussi à capter le moindre indice sur leur destination. Du moins, elle ne s’en souvenait pas. J’ai laissé tomber et je me suis plutôt concentrée sur la suite des évènements. « J’ai appelé les hommes de la police de Mérouville, qui n’ont pas spécialement été contents de comprendre que la gamine qui avait fugué il y a deux mois se cachait en fait dans leur ville. Mais ils ne s’en sont pas occupés plus que nécessaire bien sûr. Il y avait plus grave. Un vol. Un double enlèvement. Roxanne et moi les avons donc attendus patiemment. Je l’ai forcée à manger un truc tandis que sa torpeur commençait peu à peu à partir. Elle s’est souvenue de quelques évènements de plus, mais rien d’important par rapport aux grandes lignes qu’elle m’avait déjà racontées. « Peu avant que les policiers n’arrivent, elle a fini par se souvenir d’un détail capital. Les hommes avaient indiqué qu’ils allaient se disperser en sortant de la maison. L’un d’eux avait dit sa destination. Vergazon, par le Tunnel Mérazon. »
- Petite note de bas de page:
Bon, plus sérieusement, je vais pas rester six mois inactive. En revanche, je vais effectivement faire une courte pause entre chaque chapitre, afin que je ne finisse pas par dérailler. Actuellement, l'épisode 5, dernier de ce chapitre, est déjà fini et je le posterai plus tard. Pour le coup, entre chaque chapitre, je réduirai l'avance que je prends, et ce intentionnellement. Là, je posterai l'épisode 5, sans pour autant avoir écrit ou commencer l'épisode 1 du chapitre 2. Une pause quoi. Bon, après, malgré Zelda... J'essayerai de continuer ce Nuz de manière assez régulière. J'éviterai de me perdre dans le jeu, promis ! Bwef. Tyl- Kraknoix solo- Niveau 17 après l'arène de Roxanne - Attaques : Piétisol/Morsure/Feinte/Eboulement Commentaires In Game*tousse tousse* J'aime bien Piétisol quand même... Bon, en vrai, l'arène, je lui ai roulé dessus, j'ai dû prendre 4PV en tout. Les dresseurs lambdas, ils avaient juste fermeté qui était chiant (et Roxanne aussi) mais sinon, j'ai roulé sur la plus grande population de Racaillou trouvée à l'intérieur d'un bâtiment. Ils avaient tous des Racaillous, putain ! Roxanne, franchement... Comment dire... Le Racaillou avait fermeté, et c'est ça qui l'a sauvé. Sinon, le Tarinor... Ben, comme elle avait plus de potion, vu qu'elle avait utilisé sur son Pokémon d'avant, en deux coups, c'était torché : Roxanne la Championne VS Racaillou • Piétisol (fermeté) – Tomberoche • Potion – Feinte • Feinte VS Tarinor • Armure – Piétisol • Piétisol
Commentaire du récitVoilà, première arène qui n'en ai pas vraiment une. En vérité, pourquoi elle serait allée faire les arènes ? Elle s'en balek total. Du coup, j'ai cherché comment amener différemment le combat contre Roxanne et j'ai trouvé ce détour qui s'intègre avec la suite du scénario. Sinon, toujours pareil, action lente, etc... J'essaye de décrire les personnages plus au niveau caractérielle que physiquement. Les indications physiques sont assez rares, et souvent, si elles sont présentes, c'est parce qu'elles vont ressortir à un moment donné dans le récit.
Ne sachant quoi écrire, je vous laisse avec mon expression favorite. Gné...? - Mes Nuzlockes ! :
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| | | Sylvelouise
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| Sujet: Re: [Saphir Alpha] Liberté Enfermée Mar 13 Juin 2017 - 9:43 | |
| Oulah, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je crois que je refais une crise de nazisme de la grammaire (c'est une maladie grave). - Line a écrit:
- Avec de l’entrainement, sa puissance ne pouvait
être qu’augmenter.
si je ne m’étais pas enfuite
je la refoulais sens sans cesse.
elle avait été promue Championne de l’arène de Mérouville
mais c’était peine perdue
Je l’ai forcée à manger un truc Pardon. Mis à part ça, c'est toujours aussi bien. J'apprécie la façon dont tu as introduit le combat d'arène et le Pack Devon (car je suppute que c'est ça, ce fameux objet volé). |
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| | | | | [Saphir Alpha] Liberté Enfermée | |
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