[Rouge Feu] Corruption

Règles usuelles
*Seul le premier pokémon de la zone peut être capturé

-Un oeuf/pokémon offert/échange interne compte pour la première capture de la zone

-Certaines zones (ex :le parc Safari) comportent plusieurs zones de capture

-Même si je possède déjà le premier pokémon de la zone, c'est lui ou rien

*Un pokémon K.O est considéré comme mort

-Si mon équipe est battue, mais qu'il me reste des pokés au PC, l'aventure continue

-Si un pokémon avait apprit une CS et qu'il meurt, je ne peux plus l'utiliser avec lui

*Tous les pokémons doivent avoir un surnom
*Pas de légendaires
*Un pokémon chromatique peut être capturé n'importe quand

Silvain

Le repaire Rocket est très vaste : il comporte assez de place pour accueillir des dortoirs pour nous autres sbires, ainsi qu'un réfectoire et des douches communes. Cependant les affaires personnelles sont achetées par nos propres moyens.

Je sors justement de la dite douche, j'ai un rendez-vous important avec mon supérieur et j'ai pas envie de l'asphyxier avec ma puanteur du matin. Ce rendez vous est crucial pour moi, il concerne probablement une promotion et ça c'est bon, car qui dit promotion dit augmentation de la paie et permission d'attraper non propres pokémon. Plus besoin donc de se contenter des pokémon d'emprunt comme des Rattata ou des pokémon nuls volés aux gamins sur les routes de campagne.

J'avance dans le couloir tout en mettant mon béret noir. Je déteste vraiment ce vêtement mais il est obligatoire, tout comme notre uniforme ; seuls quelques agents spéciaux ont le droit de s'habiller en civil pour leurs missions, quelle chance. Me voilà arrivé : je frappe à la porte, on me grogne ce qui me semble être un « entrez ! », la porte grince tout en s'ouvrant ; ce bruit est vraiment horrible. La pièce est assez petite et assez simple pour un supérieur. Le mobilier est en fer. Quelques étagères comportent des objets divers, certains rares, d'autres complètement inutiles, et des papiers dont certains sont poussiéreux. Mais ce qui attire le regard, c'est l'étagère du fond, la seule dans un état à peu près correct, car c'est là que le commandant range sa célèbre collection de pierres foudre.

« C'est pas trop tôt, grogne le commandant, j'ai failli attendre ! »

L'homme est grand, musclé, avec des cheveux blonds hérissés et en bataille et une barbe de deux jours à peu près. Il porte un tee shirt vert sans manche qui laisse voir un tatouage circulaire sur son biceps gauche, trace de son ancienne vie, et un pantalon militaire qui se termine par des bottes noires et boueuses. Ses jambes sont placées l'une sur l'autre, ses pieds sur le bureau, il se gène pas ce type. Mais bon, allez dire ça à un colosse de presque cent kilos de muscles, surtout s'il s'agit du fameux Major Bob, champion de Carmin-sur-Mer, expert en pokémon électriques et membre du trio des commandants Rocket. On le dit originaire des Etats-Unys. Il aurait combattu Kanto lors de la guerre de 45 et après celle-ci, il aurait décidé de s'établir ici. Son Raichu est assis à côté de son bureau, il me fixe, ses joues créent de petites étincelles. Elle me met mal à l'aise cette boule de poils, elle a une tête qui semble dire « je peux jouer avec lui ? »

-Mon commandant, je fais pour le saluer.

-Ouais, ouais, c'est ça, répond-t-il, trêve de bavardage et de politesse, on te paie pas pour causer... Mazon, c'est ça ?

-Spinneli, dis-je en le corrigeant, Silvain Spinneli.

-Ouais p'têt, les noms ne sont pas mon fort. Dis moi petite tête, dit-il en se levant, tu sais pourquoi tu es là ?

-Non, monsieur.

Il est complètement abruti ma parole, pensais-je, comme si j'allais le savoir !

-Mon petit Spoutnik, tu t'es pas mal fait remarquer ses derniers temps, notamment lors de l'attaque de la centrale.

Une promotion. Je le savais !

-C'est pourquoi tu es la personne parfaite pour la mission que je vais te confier.

Quoi ? Juste une mission ?

-Si je te dis « Prof Chen », tu penses à quoi ? Poursuivi-t-il.

-Au vieux débris qui étudie les pokémon à Bourg Palette, je réponds.

-Tout juste, mais ce vieux croulant ne se contente pas de ça, il distribue aussi des pokémon aux lopettes qui pensent pouvoir un jour être dresseurs de pokémon. Et ça, ça n'arrange pas nos affaires.

-En quoi empêcher de la formation de nouveaux dresseurs est important pour nos plans ? Je demande.

Je me rend alors compte que je viens de faire quelque chose de stupide. Ma question n'est pas une simple question, je viens de mettre un ordre en question.

-Gamin ! T'as du culot ! J'apprécie l'audace, mais les petits merdeux, je ne les supporte pas. Es-tu un petit merdeux Macaroni ? Il hurle.

-Non commandant, je réponds vivement.

-Bien, dit-il en se calmant, tu vas donc te rendre au labo du vieux croulant pour dérober les pokémon qui doivent être remis aux gosses du bled et me les ramener. C'est bien rentré dans ton petit crâne ?

-Oui commandant ! Je hurle.

-Bien ! Voilà un rapport détaillé sur les lieux et sur ton objectif, dit-il en me donnant un paquet de feuilles reliées par un trombone. Tu peux y aller gamin.

J'ai la main sur la poignée de la porte, prêt à partir lorsqu'il m'interpelle :

-Une dernière chose, si tu réussis, tu auras une promotion, mon petit Spinneli. Maintenant, bouge ton petit cul et ramène-moi ces pokémon !

Je sors du bureau à la fois impressionné qu'il ait réussi à retenir mon prénom, satisfait de la promotion en perspective mais avec une boule au ventre, comme à chaque fois que je pars en mission. Les échecs ne sont pas permis dans l'organisation et sont punis de manière exemplaire. Je me rend à l'intendance pour y emprunter un  Roucarnage qui me permettra de gagner le village plus rapidement. J'aime bien les Roucarnage, ils vont assez vite et on a suffisamment d'espace pour y être à l'aise. Enfin, ceux qui s'assoient dessus. Moi je préfère me faire porter dans les serres de l'oiseau. Il va certes moins vite mais il a plus de marge pour utiliser ses ailes. Le seul problème avec cette méthode c'est qu'on a des fourmis dans les jambes. Après l'atterrissage, je me dégourdis les jambes avant de rappeler le pokémon volant des sa pokéball. Enfin, j'attends la nuit.

                                             ***

La nuit. La complice du crime, la maîtresse du voleur. Elle éteint sa robe noire, parfaite pour se dissimuler et endort les braves gens pendant que le voleur frappe. Je sors de ma cachette et me dirige vers le laboratoire du professeur. Une bâtisse en pierre, typique de la campagne de Kanto.

Malgré les apparences, ce bâtiment contient l'un des complexes scientifiques le plus important du pays.
Je m'approche du bâtiment. Il y a une fenêtre ouverte au premier étage. C'est parfait. Comparé à l’entraînement que doivent suivre les sbires, escalader ce mur est plus qu'aisé. Je m'accroche à la gouttière et je commence mon ascension. J'entre dans le labo. Il est vide, plongé dans le noir, la seule lumière provenant de quelques machines toujours allumées et d'un ordinateur.

Le bureau personnel du prof.

Le premier étage et une partie du rez-de-chaussée constituent la maison du professeur Chen ; peu de chance que les cibles soient entreposées là. Par contre, la seconde partie du rez de chaussé servant de laboratoire d'analyses et de recherches, là je ne dis pas non. J'avance en silence, guettant le moindre bruit. D'après nos informations, même s'il vit seul, Chen a des petits enfants vivant dans le village, si bien qu'il ne faut pas exclure la possibilité qu'ils dorment chez leur grand père ce soir. C'est ainsi que  la team Rocket effectue ses missions, en discrétion et en prenant en compte toutes les possibilités. Enfin, c'est comme ça que procède les bons agents, pas les sbires minables de bas étages. La porte séparant la maison et le labo du prof est fermée à clé, c'est bien ma veine.

-Arbok, dis-je en laissant tomber une pokéball sur le sol, lance acide sur la poignée.

Mon « pokémon de service » comme aime l'appeler l'intendant de l'organisation, est un massif cobra violet. Il sifflote avec sa langue fourchue avant de laisser couler du venin corrosif sur la poignée. Le métal ne résiste pas, il fond instantanément au contact du liquide. Je rappelle mon serpent. Un trou béant orne maintenant  la porte, je n'ai plus qu'à la pousser. Dans la vaste salle, un appareil retient mon attention. Une sorte de socle où repose des pokéballs. J'ai trouvé l'objectif. Je m'approche des pokéballs et je les saisi avant de me rendre compte d'un détail. Le rapport indique qu'il y a trois pokémon, mais je n'en ai que deux. Où est le troisième ? C'est alors que la  lumière s'allume. Merde, je n'ai pas entendu de bruit de clés dans la serrure pourtant. C'est trop tard pour fuir, un gamin de mon âge à peu près entre dans le labo. Et la première chose qu'il voit, c'est moi. Avec les pokéballs. Il n'a pas besoin de réfléchir, la situation est très compréhensible.

-Lâche ces pokéballs, voleur ! Me hurle-t-il.

La team Rocket a une règle lorsque la mission est compromise : supprimer les témoins. Je lance une pokéball et je m'attends à ce qu'Arbok en sorte mais c'est une sorte de lézard bipède orange qui en sort. Je me suis trompé de pokéball et j'ai envoyé un pokémon du laboratoire ! Salamèche, si j'en crois le rapport. J'observe alors mon adversaire : il a des cheveux châtains en bataille. Je suis tombé sur Blue, le petit fils du professeur. Pas étonnant qu'il possède la clé du labo. Il lance une pokéball et une tortue bleue en sort. Carapuce, le troisième pokémon du rapport. Il a déjà été donné à un dresseur.

-Désolé, mais j'emporte ses pokémon.

Je veux paraître assuré mais je ne le suis pas. Le combat est lancé et il est trop tard pour changer de pokémon. Je dois agir et je ne sais pas si ce reptile va m'obéir. Le Carapuce charge. Tant pis. Le tout pour le tout.

-Salamèche, griffe !

Il lance un « Sala » et s'élance vers la tortue. Quelle chance, il croit que je suis son nouveau dresseur ! Blue est étonné, il devait croire que le pokémon ne m'obéirait pas.

-Carapuce, ne lui fais pas de mal ! Si tu y es obligé, mets-le juste K.O, ne le tue pas ! Hurle-t-il.

-Mauvaise décision ! Je réplique.

En effet, cela ne rend pas les choses faciles pour Carapuce car Salamèche, lui, frappe pour blesser. Les combats des pokémon débutants sont vraiment ennuyeux mais je n'ai pas vraiment le choix. Salamèche met toutes ses forces dans la bataille pendant que l'autre retient ses coups. Lorsque Carapuce commence à se battre sérieusement, il est trop tard. Blessé, épuisé, il s'évanouit. Il respire encore : il n'est pas mort. Tant mieux, je m'occupe du gosse et je le récupère.

-Je suis vraiment désolé, je suis sincère, je n'aurais pas voulu en arriver là, mais tu étais au mauvais endroit au mauvais moment.

Je sors Arbok de sa pokéball.

-Non..., dit-il en pleurant de rage et de peur.

Arbok s'avance lentement, la gueule grande ouverte.

-Qu'est ce qui se passe ici ?!

Des adultes arrivent avec des pokémon bien plus fort qu'un simple Carapuce. Notre combat a alerté le quartier, c'est bien ma veine.

-Régis ! Ça va ? demande l'un des hommes.

Régis ne répond pas, il est toujours en état de choc. Je n'hésite pas une seconde, profitant qu'ils s'occupent du jeune homme : je rappelle Arbok et je sors Roucarnage. L'oiseau provoque un cyclone qui déstabilise mes adversaires, puis il s'envole et me prend dans ses serres au passage. Il fait une percée parmi les badauds pour sortir. Pendant que je m'envole, la boule dans mon ventre disparaît peu à peu. J'ai deux pokémon sur trois et je ne me suis pas fais prendre, la mission reste un succès. C'est alors que je vois Blue sortir du laboratoire en gesticulant :

-Je prendrai ma revanche, hurle-il, tu m'entends ? Je te retrouverai, fumier !

Il est rapidement rejoint par les adultes qui le prennent par les épaules pour le calmer. Oh Arceus, j'ai peur. Tu auras intérêt à être prêt, gamin, parce que moi, je le serai. Laissant le Bourg Palette et Régis plus que traumatisé, je regagne Céladopole. Je commence par me rendre à l'intendance pour restituer ma monture puis je fais le rapport de ma mission au secrétaire du Major.

- Deux pokémon sur trois, on peut considérer ça comme un succès, me dit-il en finissant d'écrire, le Major sera très satisfait de vous.

Je le remercie et prends congé. Je regagne mon dortoir, je ne passe pas par le réfectoire, je n'ai pas faim. Je n'ai qu'une hâte : être à demain pour connaître la décision du Major. Je m'écroule dans ma couche et je m'endors presque immédiatement.