[Cristal] [Randomizer] 9 Rules • 9 Pokémon • 9 Doors

Il y a trois ans, un groupe de recherche mit au point un nouveau Pokémon.
Par leurs propres moyens, ils avaient amassé une grande somme d’argent pour servir leurs expériences. Ayant mis les mains sur les plans d’une Poké Ball plus puissante que toutes les autres, la Master Ball, ils capturèrent le légendaire Mew afin d’en créer un clone. C’est de son ADN que naquit ainsi Mewtwo. Mais le Pokémon, incontrôlable, se rebella et attaqua les humains comme ses congénères, plongeant le monde en grand danger. Seul un jeune dresseur parvint à l’arrêter lors de son voyage initiatique, au cours duquel il remporta ses huit Badges et la ligue, découvrant l’implication de certains Champions d’Arène dans ces expérimentations.
Aujourd’hui, ce même monde est sur le point de changer drastiquement.

Elle ouvre les yeux. Prise de vertiges, sa tête la lance. Ne reconnaissant pas ce lieu, la dresseuse s’interroge et prend de grandes respirations pour calmer les battements rapides de son coeur. Autour d’elle, les murs sont gris et sales. Il n’y a pas de fenêtre. La pièce est mal éclairée, mais son entièreté lui est visible tant elle est petite et presque vide. Juste au milieu de celle-ci trône une table en métal. La porte en face est fermée. Un grand « 0 » rouge est inscrit dessus. Se sentant encore endormie, elle se frotte les yeux. La montre à son poignet attire son attention. Qu’est-ce donc ? Les montres ne lui plaisent pas particulièrement. Ce sont des rappels constants que le temps passe, ce qui la plonge dans ses regrets. Très vite, l’envie de l’enlever lui prend, mais il n’y a pas de fermoir. La montre semble être directement attachée à son poignet, comme si c’était un membre de son propre corps ; une punition symbolique. Etrangement, cet objet lui rappelle un appareil qu’elle utilise déjà : le Pokédex. Est-ce un nouveau prototype ? D’ailleurs, où est son Pokédex ? Et où sont ses Poké Balls ?
La dresseuse essaye de se lever. Elle atteint la table et l’utilise afin de ne pas tomber. Sur celle-ci se trouvent neuf Poké Balls numérotées de un à neuf ainsi qu’une dixième Poké Ball, portant le numéro zéro, qui n’est pas rouge et blanche comme elles le sont normalement, mais dorée, comme ses longues dreadlocks, et argentée, comme ses yeux en amande et sa robe à poches sans manches. Ce ne sont pas les siennes, ce qui l’angoisse. Elle s’approche de la porte marquée d’un grand « 0 » rouge et essaye de l’ouvrir, en vain. Un dispositif électronique marqué d’un autre « 0 » lui semble connecté. La captive continue de se demander où elle est et pourquoi même elle se trouve dans cette sinistre pièce quand, soudain, sa montre s’allume et qu’une voix robotique en émane :

« Votre attention, s’il vous plaît ! Vous devez tous vous demander où vous êtes et  pourquoi vous êtes ici. Vous avez entièrement le droit de vous poser ces questions. Avant de vous donner une explication, permettez-moi en premier lieu de vous dire quelque chose d’important. Je sais que certains d’entre vous ne sont pas mauvais et ne méritent pas d’être ici, mais j’ai un remarquable plan pour vous tous — que vous soyez l’un des élus ou non —, et j’espère sincèrement que vous l’accepterez de bon cœur. Champions d’Arène, membres du Conseil des Quatre, vétérans de la guerre, professeurs, scientifiques, jeunes dresseurs, voire même membres de la Team Rocket : vous avez tous des parcours et des profils différents.
Vous voyez, certains d’entre vous méritent vraiment d’être ici et vous êtes peut-être ou peut-être pas l’un d’entre eux — c’est à vous de le deviner —, mais je ne peux pas laisser ceux qui sont concernés impunis. Les Pokémon doivent être protégés et j’estime que c’est mon devoir de m’assurer qu’ils ne sont pas injustement capturés, exploités, maltraités, et échangés pour de l’argent. En conséquence, j’ai imaginé un nouveau concept, alors… Bienvenue au Nonary Game ! Vous devrez suivre neuf règles et utiliser neuf Pokémon pour passer neuf portes numérotées si vous souhaitez gagner ce jeu. Si vous trichez, un poison mortel très particulier sera injecté dans vos veines par le biais de votre nouvelle Pokémontre et vos Pokémon seront libérés. Si vous avez besoin de moi, vous pouvez m’appeler Zéro. Sans plus attendre, voici les neuf règles du Nonary Game :

1. Surnommez chaque Pokémon. Ce sont des êtres vivants, et non des outils.
   
2. Si l’un de vos Pokémon tombe au combat, il mourra. Il n’y a pas d’infirmières aux alentours, prenez donc bien soin d’eux.
   
3. Vous ne pourrez capturer que le premier Pokémon d’une zone. Vous pourrez en capturer et transporter jusqu’à neuf, pas plus. Une fois que vous aurez neuf Pokémon, vous serez tout de même en mesure d’en capturer d’autres, mais ils devront prendre la place d’un des anciens. Dans ce cas là, le nouveau Pokémon prendra les données de celui qu’il a remplacé. Cependant, si l’un de vos Pokémon meurt, sa place sera définitivement perdue. De plus, si vous réussissez à capturer un Pokémon Shiny, notez qu’une dixième place, qui fonctionnera comme les autres, s’ouvrira dans votre équipe grâce à la Poké Ball dorée et argentée qui se trouve sur la table de votre pièce.
   
4. Lorsque vous capturerez un Pokémon, il recevra un Numéro de Capture. Ce numéro ne peut pas changer et est basé sur l’ordre de capture de votre Pokémon. Votre Pokémon recevra également le même numéro en Points de Survie. Les Points de Survie augmenteront tous de un si vous gagnez face aux Champions d’Arène et ils diminueront de trois si l’un de vos Pokémon meurt. Si un Pokémon a des Points de Survie inférieurs ou égaux à zéro, il mourra. Un Pokémon Shiny a un Numéro de Capture de zéro, qui peut remplacer n’importe quel autre Numéro de Capture, ainsi que dix Points de Survie.
   
5. Les Numéros de Capture seront utilisés pour ouvrir les portes numérotées : de un à huit pour les Arènes, neuf pour le Conseil des Quatre. Les portes pourront être ouvertes en utilisant trois à cinq Pokémon dont la Racine Numérique sera égale au numéro sur la porte. La Racine Numérique est calculée en additionnant les Numéros de Capture entre eux jusqu’à ce que la somme finale ne comporte plus qu’un chiffre. Seuls ceux qui ont été utilisés pour ouvrir une porte seront autorisés à la franchir. Pour cela, utilisez votre Pokémontre et entrez les Numéros de Capture de vos Pokémon afin de déverrouiller les portes.
   
6. Une fois une porte numérotée franchie, vous ne pourrez en sortir qu’en réussissant le défi qui vous sera lancé.
   
7. Vous ne devrez pas combattre les Pokémon Légendaires.
   
8. Avoir recours à la Pension Pokémon est formellement interdit.
   
9. Le jeu sera perdu si vous ne pouvez pas ouvrir l’une des neuf portes numérotées ou si votre équipe est battue. »
   

« A présent… veuillez prendre les dix Poké Balls sur votre table si ce n’est pas déjà fait. Chacun d’entre vous s’est aléatoirement vu attribuer un Starter avec un Numéro de Capture de un, ainsi qu’un Point de Survie, alors, assurez-vous d’en faire la connaissance. La porte numéro « 0 » va maintenant s’ouvrir afin que vous puissiez poursuivre votre chemin. Vous trouverez d’autres portes similaires à celle-ci, il vous suffira alors de scanner votre Pokémontre sur le dispositif à côté d’elles afin de les ouvrir. Oh, et une dernière chose que vous ne devez jamais oublier : l’Enfer est vide. Tous les démons sont ici ! » La voix robotique disparaît et, effectivement, la porte avec un grand « 0 » rouge s’ouvre.

La victime de Zéro est déconcertée par ses révélations et par le Nonary Game. Est-ce que tout ceci est bien réel ? Qui est ce Zéro qui joue à Dieu ? Que lui veut-il ? Elle regarde à nouveau la Pokémontre, qui lui rappelle que son temps est dorénavant bel et bien compté. Bien qu’elle soit inquiète à l’idée de ce qui l’attend, la dresseuse sait qu’elle n’a nul autre choix que de se plier aux règles de Zéro. Gagner ce jeu est le ticket qui lui permettra non seulement de connaître la vérité, mais également de quitter cet endroit sordide. Depuis son réveil, son cœur n’a cessé de battre la chamade tant l’adrénaline est forte, mais sa respiration se fait à présent plus régulière. Refuser un défi ne fait pas partie de ses habitudes. Il est hors de question que cela change. Résolue, elle décroche la Poké Ball numéro une de sa ceinture et enclenche son mécanisme dans le but de rencontrer son Starter.

D’étranges symboles apparaissent un peu partout dans l’espace qui environne la dresseuse et Yuma. Une colonne émerge du trou creusé par le Pokémon, suivie de plusieurs autres, formant un labyrinthe ancien. Intriguée, elle essaye de déchiffrer les inscriptions qui se sont gravées sur les ruines en pierre. Alors qu’elle parvient à deviner un « V », un « E », et un « N », un rayon électrique surgit, paralysant Yuma. Un étrange son strident résonne dans toute la salle et semble faire souffrir le Pokémon, qui se met à s’attaquer tout seul. La femme comprend que Yuma vient de subir les attaques Cage-Eclair et Ultrason.
Plus en danger que jamais, elle guette les environs et se prépare à toute éventualité lorsqu’elle remarque que des bulles se dirigent vers eux. Elle aperçoit deux lanternes jaunes au bout d’antennes bleues derrière ce mur aquatique. Obstinée, elle demande à Yuma d’utiliser Charge. Toujours confus, le Pokémon fonce directement sur l’Ecume, qui lui inflige des dégâts importants, mais il finit par atteindre la Loupio. La Pokémontre s’enclenche et fait un bruit continu tout en émettant une lumière rouge. Le poisson des abysses remue ses nageoires et lance de nouveau son attaque avec un sourire vicieux. Alarmée par sa Pokémontre, la dresseuse s’interpose entre Yuma et le Pokémon sauvage. Les bulles d’eau explosent au contact de sa peau et la blessent.
Elle regarde Yuma afin de s’assurer qu’il va bien. Surpris par cet acte, il se ressaisit, le regard plus noir que jamais. De lui même, il creuse un trou dans les ruines. Surgissant de derrière son ennemi, il le terrasse par la force décuplée de son Koud’Korne. Un septième Pokémon se matérialise ainsi dans l’une des Poké Balls posées sur les réceptacles sphériques. La dresseuse d’une nature habituellement assurée est choquée de son entêtement, qui a failli coûter la vie à son précieux Nidoran. Le casque la plonge bien dans un monde virtuel, mais le jeu de Zéro, lui, est tout à fait réel. Cette réalité la frappe désormais de toute son ampleur alors que le terrain se transforme une dernière fois, à son plus grand dam, car elle n’a pas pu décrypter entièrement les lettres formées par les Zarbis.

Suite à sa récente expérience et à sa prise de conscience, elle rappelle Yuma dans sa Poké Ball afin qu’il puisse se reposer et fait appel à son nouveau Pokémon, Ophelia. La dresseuse semble froissée par celle-ci, bien qu’elle sache qu’elle ne faisait que se défendre. Les colonnes virent au marron et forment à présent une tour en bois décorée de lianes et de feuilles vertes. Il y a une autre porte numérotée d’un grand « 0 » rouge au pied de la tour. Ophelia et elle se dirigent dans sa direction. Aucun dispositif n’est relié à la porte. La dresseuse pousse donc celle-ci et l’ouvre sans effort.
A l’intérieur, de nombreuses statues en bronze à l’effigie de Chétiflor donnent des allures de temple à ce lieu mystique, presque saint. Parmi ces statues, au centre de la pièce, une sculpture géante représentant un Empiflor sort du lot. La dresseuse est fascinée par ce Pokémon. Elle contemple le monument, passant ses doigts sur les deux grandes feuilles de son corps en forme de cloche et sur ses deux dents pointues. Pendant un court instant, elle a l’impression que les yeux de l’Empiflor la suivent du regard. Ophelia, jalouse, s’ennuie de cette tour en apparence déserte. N’y a-t-il donc aucun Pokémon à combattre, à paralyser, à rendre confus ? Elle fait des bulles pour passer le temps, rêvant d’une activité plus divertissante. Alors que sa dresseuse explore les étages de la tour à la recherche de Pokémon, Ophelia décide de mouiller les Chétiflor, mais leur passivité l’agace. C’est à ce moment là qu’elle a une autre idée : et si elle remplissait la bouche de l’Empiflor jusqu’à la faire déborder dans le but d’en faire une piscine ? Cela serait certainement plus amusant !

Arrivée au troisième palier, la victime de Zéro s’amuse des passe-temps d’Ophelia. Elle est finalement séduite par ce Pokémon à la personnalité bien particulière et décide de faire plus d’efforts. En observant l’Empiflor d’en haut, elle aperçoit deux grands yeux bleus au niveau de la feuille censée recouvrir sa bouche. L’impression d’être observée est plus forte que jamais. Tandis qu’Ophelia s’apprête à utiliser Ecume pour remplir la statue d’eau, sa maîtresse lui crie de faire attention et de reculer une fois l’attaque lancée. Perplexe, Ophelia obéit.
A cet instant précis, une furibonde boule rosâtre surgit du ventre de la sculpture. Le Pokémon sauvage se met alors à chanter. Pour ne pas s’endormir, la stratège aguerrie ordonne à Ophelia de contrer l’attaque Berceuse avec Ultrason. Avant de dévaler les escaliers, sa maîtresse s’empare d’un objet ayant attiré son attention. La Rondoudou échoue son attaque, se frappant elle-même, confuse et vexée de n’avoir pas pu faire entendre sa belle voix. Ophelia enchaîne ensuite avec Ecume, mais le Pokémon sauvage parvient à utiliser Boul’Armure et à déjouer l’assaut de son adversaire. Pour neutraliser la Rondoudou, Ophelia utilise Cage-Eclair, ce qui l’empêche totalement de bouger. La dresseuse finit par rejoindre Ophelia et utilise la dernière Poké Ball de l’épreuve pour capturer le Pokémon Bouboule, surnommé Priscilla. Les circuits électriques se déconnectent instantanément suite à cela, laissant la pièce retrouver son aspect originel. Le CRV se désactive et la dresseuse s’empresse de l’ôter de sa tête. En revanche, la Pokémontre s’active encore, suivie de la voix robotique de Zéro.

« Félicitations… Vous avez un taux de réussite de 100%, c’est impressionnant ! Vous pouvez d’ores et déjà récupérer vos Poké Balls numérotées de deux à huit. Comme indiqué, les Pokémon que vous avez apprivoisé dans la réalité virtuelle se sont matérialisés à l’intérieur de chacune d’entre elles. Je vous rappelle que vos nouveaux alliés ont tous reçu un Numéro de Capture selon l’ordre dans lequel vous les avez croisé, ainsi que des Points de Survie équivalents. L’accès à la première porte du Nonary Game est désormais possible. N’oubliez pas que vous devez calculer la Racine Numérique de cette dernière si vous souhaitez la franchir !
Sur ce, je vous prierais de bien vouloir rester sur votre chaise de sorte que je puisse revenir individuellement vers vous pour faire le point sur vos équipes et sur ce qui vous attend ensuite. En espérant que vous vous amusez tous autant que moi, je vous remercie de votre patience ! » Pendant quelques minutes, la dresseuse apprécie ce silence rare dont elle n’a pas pu profiter depuis les nombreux affrontements qu’elle a dû livrer avec ses Pokémon. Très vite, la voix robotique de Zéro la sort de ce moment privilégié, trop court à son goût.  « Merci d’avoir été aussi patiente ! Voici le récapitulatif de votre équipe :

• Irene, la Pomdepik : NC et PS 1.
  
• Noma, la Marcacrin : NC et PS 2.
  
• Luciela, la Granivol : NC et PS 3.
  
• Sistina, la Coconfort : NC et PS 4.
  
• Galatea, la Salamèche : NC et PS 5.
  
• Yuma, le Nidoran : NC et PS 6.
  
• Ophelia, la Loupio : NC et PS 7.
  
• Priscilla, la Rondoudou : NC et PS 8.
  

De plus, voici un indice spécialement pour vous concernant ce qui se trouve derrière votre porte « 1 » : un dresseur de Pokémon volants. Préparez-vous bien, les véritables épreuves ne font que commencer ! »
La communication s’interrompt non sans un rire sadique de Zéro, le premier depuis le Nonary Game. La dresseuse est irritée. Quelle est la signification de tout ceci ? Quel était le message inscrit par les Zarbis ? Ces questions et bien d’autres encore la taraudent. En attendant, il y en a bien une à laquelle elle peut répondre : Quelle équipe constituer pour obtenir la Racine Numérique de la porte « 1 » et affronter l’adversaire spécialisé en Pokémon du type Vol ?  

Elle invite tous ses Pokémon à sortir de leur Poké Ball et à faire plus ample connaissance. Yuma, le seul mâle, adopte une posture de chef, ce qui déplaît fortement à Irene, qui se met à le dévisager. Leur échange prend des allures de guerre froide et Yuma la regarde d’un air supérieur, indifférent. Galatea, elle, semble avoir de la rancune pour Sistina, blessée dans son égo d’avoir perdu face à un Pokémon ayant un désavantage de type. De son côté, Sistina utilise Armure, comme pour narguer Galatea, alors que Noma et Luciela jouent bruyamment à éclater les bulles produites par Ophelia, qui s’amuse à leur lancer de petites décharges électriques de temps en temps. Les attaques ne produisent pas l’effet escompté étant donné que Noma y est immunisée, ce qui lasse irrémédiablement Ophelia. Seule dans son coin, Priscilla est toujours vexée de n’avoir pas pu chanter. Elle s’isole du reste des Pokémon et se colle à la jambe de sa dresseuse, qui a profité de cette courte récréation pour choisir les membres de son équipe qui franchiraient la porte « 1 ».

« Très bien. Noma et Ophelia, je compte sur vous pour m’aider à traverser le prochain obstacle. Si les informations que Zéro nous a données sont exactes, vous saurez résister aux Pokémon Vol de notre adversaire. En toute logique, la seule option qu’il me reste est de t’inclure au groupe, Irene, sans quoi nous ne pourront accéder à l’épreuve. Il nous faudra être extrêmement prudentes si l’on ne souhaite pas subir une attaque super efficace qui pourrait s’avérer fatale. » La dresseuse entre les Numéro de Capture d’Irene, de Noma et d’Ophelia sur sa Pokémontre. 1 + 2 + 7 = 10 ; 1 + 0 = 1. La Racine Numérique correspond bien au numéro indiqué sur la porte, qui s’ouvre.
Un vent violent et des plumes rouges, beiges et marrons déferlent sur eux. Les Pokémon qui n’ont pas été choisis sont appelés à retourner dans leur Poké Ball. De nombreux Piafabecs et Hoothoots agitent leurs ailes afin d’empêcher la dresseuse et ses compagnons d’accéder à la pièce suivante. Très vite excédée, elle convie Ophelia à utiliser Cage-Eclair. Les oiseaux tombent un à un, pour le plus grand plaisir du Pokémon, euphorique. La tempête se calme. Le groupe réduit franchit la porte, qui se referme aussitôt. Ici, tout est bleu et blanc et il n’y pas de plafond. C’est le premier espace ouvert qu’elles trouvent depuis le début de leurs mésaventures. Quel ciel magnifique ! L’espace d’un instant, la femme rêve de faire évoluer Galatea en Dracaufeu pour pouvoir s’envoler loin d’ici, mais les petites explosions produites par l’attaque Ecume d’Ophelia, qui a pris cette initiative d’elle-même pour se venger de ses assaillants, la tire de ses pensées.

Irritée par ce manque de discipline, la dresseuse lui ordonne d’être plus silencieuse. C’est alors qu’elle entend des bruits de pas et des battements d’ailes. Elle aperçoit trois silhouettes au loin. L’une d’entre elle approche lentement, mais les deux autres se mettent à voler très rapidement dans leur direction et foncent sur ses Pokémon. La dresseuse leur ordonne de se rassembler et demande à Irene d’utiliser Abri. Les trois équipières se retrouvent entourés d’un dôme protecteur. Celui-ci se fissure à force de Vives-Attaques. Le Roucool et le Roucoups ennemis sont sonnés par l’impact, mais lancent très vite Tornade tour à tour. Noma et Ophelia s’interposent, conscientes qu’Irene doit être préservée de ce type de coups. Guidées par leur dresseuse, Noma riposte avec Poudreuse et parvient à geler l’aile droite du Roucool, pris au piège, tandis qu’Ophelia paralyse le Roucoups avec Cage-Eclair. Irene profite de leur incapacité à bouger pour charger de toutes ses forces. Le Roucool est mis K.O., mais le Roucoups parvient à se débattre et provoque une nouvelle Tornade. Irene s’abrite de justesse alors que l’ornithologue rejoint ses Pokémon. Il a des cheveux bleus en bataille et une mèche qui lui tombe sur les yeux ainsi qu’une tenue dans un camaïeu de bleu. Le garçon a un regard résigné, ce qui interpelle son adversaire, au contraire bien remontée.

Le dresseur de Pokémon Vol fixe le corps inerte de son Roucool. Des larmes ruissellent sur ses joues. Irene, Noma et Ophelia contemplent leur dresseuse, l’air attristées. Celle-ci reste de marbre. Après tout, c’est lui qui a lancé les hostilités, pourquoi aurait-elle des regrets ? Noma utilise Poudreuse pour mettre fin au combat, s’acharnant à contre coeur sur l’oiseau blessé. Le Roucoups, paralysé, est totalement incapable d’éviter l’attaque et se transforme en un bloc de glace. Les larmes du jeune homme coulent à flot. Il se jette à terre et crie de toutes ses forces, en serrant son Roucoups très fort dans ses bras. « Pourquoi ?! » demande-t-il, défiguré par la tristesse et la colère. « Pourquoi être aussi insensible ? Tu n’avais pas besoin d’aller aussi loin ! Moi, Albert, fils du plus grand maître de Pokémon volants, je jure de te tuer ! ».
« Tu te moques de moi ? » lui répond la dresseuse, la voix pleine de haine. « Tu m’as attaquée par surprise. Tu as essayé de blesser mes Pokémon. Tu as combattu sans même y croire une seule seconde ! Je n’ai fait que défendre mes troupes et survivre, alors ne m’accuse pas de ta lâcheté et de ton incompétence. Tu n’es pas digne de ton titre ! » Albert se calme et essuie son visage du revers de sa manche. « Je suis faible, ne crois-tu pas que j’en ai conscience ? Je n’ai pas été en mesure d’exploiter les capacités des Pokémon de Père. J’ai toujours été bon et loyal, mais voilà qu’on m’enferme là, tu comprends ? Je n’arrive pas à donner un sens à ma présence ici ! Roucool et Roucoups ne méritaient pas ça, les dés étaient jetés d’avance… »

Alors que le jeune homme se confie, la Pokémontre les interrompt. « Champion numéro un, Albert, veuillez donner le Badge Zéphyr à votre challengeur qui, au BIP, aura neuf secondes pour quitter cet endroit en scannant la puce du Badge sur le dispositif connecté à la porte… » Le BIP retentit sans se faire attendre. Albert s’empresse de confier son Badge à la dresseuse et la pousse vers la sortie en s’adressant une dernière fois à elle, sans même la regarder : « Va-t’en ! » La porte se ferme mécaniquement. Un énorme bruit retentit de l’intérieur de la pièce, ce qui inquiète la dresseuse, sonnée et confuse par sa première rencontre avec une autre victime. Des dés… De quoi parlait-il ? Pourquoi était-il si défaitiste ? Zéro met un terme à ses nouvelles interrogations. « Félicitations… Vous avez gagné votre premier Badge ! Sachez qu’un BIP s’enclenchera après l’obtention de chacun d’entre eux et que vous aurez toujours neuf secondes pour quitter la pièce dans laquelle vous vous trouvez à ce moment-là, sans quoi il y aura de terribles conséquences. Aussi, je vous informe que si vous scannez la puce contenue dans chaque Badge sur votre Pokémontre, vous aurez des informations complémentaires sur le Champion d’Arène que vous venez de battre. Enfin, notez qu’un dispositif de soin a été mis à votre disposition dans les pièces adjacentes aux portes numérotées, assurez-vous donc d’y soigner vos Pokémon ! Voici le récapitulatif de votre équipe :

• Irene, la Pomdepik : NC 1 et PS 2.
  
• Noma, la Marcacrin : NC 2 et PS 3.
  
• Luciela, la Granivol : NC 3 et PS 4.
  
• Sistina, la Coconfort : NC 4 et PS 5.
  
• Galatea, la Salamèche : NC 5 et PS 6.
  
• Yuma, le Nidoran : NC 6 et PS 7.
  
• Ophelia, la Loupio : NC 7 et PS 8.
  
• Priscilla, la Rondoudou : NC 8 et PS 9. »
  

La voix robotique s’évanouit. La dresseuse s’empresse de soigner ses compagnons, toujours autant plongée dans l’incompréhension. Puis, elle passe le Badge Zéphyr sur sa Pokémontre, ignorant encore que de terribles changements allaient bouleverser la suite de sa tentative d’évasion.

La Pokémontre réagit au Badge Zéphyr. La dresseuse reconnaît Albert, enfant, sur la vidéo diffusée sur son accessoire. Il est accompagné d’un grand homme très charismatique. Un somptueux Roucarnage se trouve à sa gauche et un Noarfang mystérieux se tient sur son épaule droite. « Albert va vite te cacher ! Roucool, Roucoups, protégez-le à tout prix ! » Le trentenaire garde son calme alors que son fils parvient tant bien que mal à quitter l’Arène, attaquée par trois individus. « Vous n’avez rien à faire ici. Je refuse de vous céder ce Badge, vous devrez vous battre si vous souhaitez vous en emparer ! » Les trois hommes vêtus de noir attrapent chacun une Poké Ball. Un Elektek, un Magmar, et un Lippoutou sont appelés à se battre.
Les bandits leur font signe en serrant leurs doigts pour former un poing. Les Pokémon foncent alors en direction du Champion d’Arène, les mains respectivement couvertes d’électricité, de feu, et de glace. L’expert du type Vol ne se laisse pas faire. Il ordonne à son Noarfang d’utiliser Hypnose sur-le-champ. Son Roucarnage enchaîne avec Cyclone. Néanmoins, la tentative de neutralisation est un échec. Hypnose rate sa cible et Cyclone est contrée par cette même attaque. Un Nostenfer surgit de nulle part. La chauve-souris attire l’attention du père d’Albert ainsi que celle de ses Pokémon. L’Elektek en profite pour foudroyer le Roucarnage et le Lippoutou pour givrer le Noarfang. Le Magmar, lui, porte un coup au Champion, pris au dépourvu par la soudaineté de ces assauts imprévus. L’attaque Poing de Feu le brûle sévèrement.

« Tu es peut-être un homme brave et talentueux, mais tu ne mérites certainement pas ton titre ! A présent, rend moi ce Badge en guise de reconnaissance de ta défaite » dit l’énigmatique assaillant à son adversaire mal en point. « T-très bien, m-mais… je t’en c-conjure… épargne mon fils… Il a d-déjà p-perdu sa mère… Il est encore si jeune et un avenir p-prometteur l’attend… » Le dresseur du Nostenfer récupère le Badge Zéphyr, puis montre à ses sbires la direction prise par Albert tout en écrasant l’homme à ses pieds avant d’ajouter, sans aucune once de pitié, « Je me contrefiche de ton fils ! ». Les trois bandits partent ainsi à sa poursuite, sous les yeux embués du Champion, succombant à ses brûlures alors que le Nostenfer à ses côtés prend plaisir à se nourrir de l’énergie vitale restante à ses oiseaux avec Vampirisme.

La Pokémontre s’éteint. La dresseuse est confuse. Les questions se bousculent dans sa tête. Pourquoi Albert, ce jeune homme qui a tout perdu, a-t-il été choisi pour participer au Nonary Game ? Pour quelle raison a-t-elle été amenée à le rencontrer et à voir ces images ? Verrait-on une vidéo d’elle si elle venait à être vaincue ? Qu’est-ce qui a motivé ces individus à s’en prendre au précédent Champion d’Arène ? Elle ne comprend pas ce qu’il se passe. Martelée par toutes ces questions, ses vertiges la reprennent. La femme s’assoit par terre, dos au mur, pour reprendre ses esprits. Elle aurait dû être mieux avisée. Tout cela n’a vraiment pas de sens… La fatigue se fait ressentir. Vidée par la faim, le stress, et ce tourbillon d’émotions, la victime de Zéro se met à piquer du nez. Elle se laisse glisser jusqu’à se retrouver allongée à même le sol.
L’impression d’avoir la tête dans les nuages l’envahit. S’est-elle déjà endormie ? Ce confort soudain est-il un songe ? Elle s’interroge bien trop ; impossible de se reposer, pas ici en tout cas. En se passant la main dans les cheveux, l’étrange sensation nuageuse est toujours là. Sa tête semble être soulevée très régulièrement avant de retourner à sa position initiale. Il lui faut un instant avant de comprendre que l’épuisement l’a empêché de repérer le Pokémon silencieux présent dans cette salle. C’est son épaisse toison qui lui servait d’oreiller. Le mouton bleu aux oreilles rayées de noire et de jaune, tout comme sa queue — ornée d’une sphère orangée à son extrémité —, reste timidement à l’endroit où il était, regardant cette humaine du coin de l’œil, d’un air abattu.

La dresseuse fait appel à Sistina, sa Coconfort, toujours aussi inexpressive. Décidément, elle a du mal à s’attacher à ce Pokémon dont elle ne comprend pas l’attitude. La Wattouat, en revanche, semble l’attendrir quelque peu. Le Pokémon Electrique a l’air inoffensif, mais la femme compte bien compléter son équipe avec un neuvième et dernier membre. Sistina reçoit l’ordre d’utiliser l’attaque Sécrétion afin d’entraver la docile créature sans lui faire du mal. Le mouton évite l’attaque en roulant simplement sur le côté et en contemplant les intrus du même air abattu. Le regard de son adversaire agace l’insecte, qui désobéit et lance une rafale d’attaque Dard Venin sur la Wattouat. Cette fois-ci, impossible d’échapper à cette salve.
Ce n’est pas la première fois qu’un des nouveaux Pokémon de la femme lui désobéit, mais venant de Sistina, cela la surprend. Autant d’impertinence l’énerve au plus haut point. Elle s’apprête à la réprimander lorsqu’elle constate que son cocon est en train de se craqueler, signe de l’émergence. En l’espace de quelques secondes, des ailes en sorte, suivi d’un corps aux rayures similaires à celles de la Wattouat. Deux grands dards pareils à des lances se situent au bout de ses pattes avant. Les yeux rouges de la Dardargnan sont imprégnés de violence. Sistina se rue sur le mouton sans défense en évitant la lumière de rappel de sa Poké Ball. La dresseuse envoie alors Irene au combat et la somme d’utiliser Abri. Le choc étourdit Sistina, qui finit par quitter le terrain.

La Wattouat contemple celle qui s’avance à présent vers elle, une autre Poké Ball à la main, avant de se mettre en boule et de se lécher la patte arrière droite. La victime de Zéro comprend alors que ce Pokémon est, lui aussi, une victime de l’impitoyable jeu de leur geôlier. « Viens, Tabitha, n’aie pas peur. Entre là-dedans, cela me permettra de soigner tes blessures » lui dit la dresseuse, le regard plein de tendresse, en déposant la Poké Ball à ses pieds. Le Pokémon Electrique enclenche son mécanisme du bout de son museau et se retrouve à l’intérieur, prêt à recouvrir de ses blessures.
Son équipe au complet, la dresseuse fouille un peu partout dans cette salle de repos qui servait de refuge à Tabitha. Un casier à côté du dispositif de soin attire son attention. Il n’est pas verrouillé. En l’ouvrant, elle découvre des vivres. Sans réfléchir, guidée par son ventre qui crie famine, elle dévore le contenu de quelques boîtes de conserve, mais s’arrête tout à coup. Sa main se dirige alors vers sa ceinture. Ses neufs compagnons d’infortune quittent ainsi leur Poké Ball et viennent partager ce maigre repas — le premier — avec elle.
Sistina semble toujours agitée par Tabitha, mais Irene garde un œil sur elles deux. Yuma, le Nidoran, se prenant toujours pour le chef, est au chevet de Tabitha, encore fragilisée par les événements qui ont précédé sa capture. Priscilla la Rondoudou, ainsi que Luciela la Granivol et Noma la Marcacarin restent également avec la Wattouat, faisant de drôle de grimaces ou autres pitreries pour lui changer les idées. De son côté, la rancune de Galatea la Salamèche envers Sistina est plus forte que jamais. Bien que les Pokémon soient dans leur Poké Ball, ils sont capables de ressentir ce qui se passe à l’extérieur. L’impulsivité et la violence de Sistina à l’égard de Tabitha ont ainsi touché Galatea, qui a l’air de se reconnaître en sa nouvelle camarade. Quant à Ophelia la Loupio, qui profite du manque d’attention de ses compagnons, la seule chose qui paraît l’intéresser est de voler leur nourriture, ce qui n’échappe pas à sa maîtresse, qui la regarde désapprobatrice, mécontente de ses nouveaux écarts.

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Ses yeux se posent sur le second écran de la première rangée. « J’espère de tout cœur qu’elle tombera dans tes filets. Tu sais ce qui t’attend dans le cas contraire, n’est-ce pas ? Tu sais… je suis quelqu’un de foncièrement juste. Il te suffit de respecter les règles du jeu si tu veux t’en sortir, c’est aussi simple que cela. Je ne te souhaite pas de finir comme Albert, vraiment. Ce serait tellement dommage d’en arriver là ! Alors… ne me déçois pas, je compte sur toi. »