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| [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
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| Sujet: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Sep 2013 - 10:07 | |
| Rappel du premier message :En Camaïeu de Rose, Nuzlocke Challenge encore plus difficile, est la suite logique d'En Noir et Rose, également publié ici. Les événements nécessaires à la compréhension du présent Nuzlocke seront rappelés en temps voulu, je recommanderai néanmoins d'avoir une certaine connaissance de l'histoire précédente pour pleinement apprécier le récit. Cela ayant été dit ... Il y a cinq ans de cela, la Team Plasma a été vaincue. La version officielle veut que la juste-couronnée Maître de la Ligue Ludvina ait réussi à appeler Zekrom, un des Fondateurs d'Unys, pour combattre et vaincre Reshiram, sous le contrôle de ce groupuscule. C'est depuis cet instant-là qu'une large bande arctique, appelé le Grand Gel, a recouvert une partie de la région en partant de Janusia. C'est dans ce contexte que partent Mélis, jeune challenger de la Ligue, et son ami d'enfance Matis, pour découvrir les origines de cet étrange climat s'étant abattu sur eux. Dans un univers parallèle, le voleur Ninja Skelénox va être confronté au mystérieux Robokeuf, un agent de police cyborg qui sera le seul capable de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa recherche de l'énergie perpétuelle. Pour les ... deux personnes qui me suivent sur mon Tumblr, les updates seront prioritaires de quelques jours dessus. Mais, eh, vous avez les délicieux comptes-rendus - que j’appellerai aussi, mes espoirs déçus En avant ! o/ ❧ Règles- Plus dures, plus méchantes ! :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Si cela s’avère possible, un seul Pokémon possible par échange par Julien / Brenda, et le premier proposé.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom. Tous les Pokémon seront renommés selon une nuance de couleur, sauf exceptions scénaristiques (les Mousquetaires, si trouvés) ou techniques (les Pokémon de N).
Règles additionnelles
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, jouer en mode Challenge.
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville et un seul soin par un soigneur fixe / itinérant - votre mère, les Infirmiers.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, le premier soin à Pavonnay étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon d’une Trouée Cachée Un Pokémon d’une Trouée Cachée de tout le jeu. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction d'utiliser la Galerie Concorde.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction de récupérer des objets par le Pokéwood.
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
Mais naissait-on nécessairement héros ?
Le garçon glissa une main timide sur la paroi de verre. Mélis n’avait ni l’acuité de N, une oreille ouverte à la voix des Pokémon, l’autre à celle des humains ; ni la prétention du confondu Ludwig, pauvre type, on croyait qu’il n’existait que pour être son remplaçant ! Il croyait, merci Maman, à Arceus et à la théorie du père commun, sa couleur préférée était le bleu, et sa mère et lui partaient tous les étés à travers le désert de glace pour passer des vacances à Papeloa, leur mari et père de cœur. Il n’avait pas la moindre épée de Damoclès cosmique au-dessus de sa tête ; et si on lui avait demandé de choisir au pied du palais, il y a cinq ans, s’il voulait voir la Réalité ou l’Idéal triompher, il aurait répondu que si leurs chers jumeaux avaient mis la Première Civilisation d’Unys à feu et à sang, ce n’était pas le fruit du hasard non plus. Bref, il n’avait rien d’un héros.
Le Pokémon Frontière souffla contre sa paume, l’œil brillant d’un rare éclat d’intelligence. Là où les deux Fondateurs étaient des monuments de grâce et de brutalité ; il en était leurs ruines, un corps chétif et difforme, recouvert de sa propre glace, qui inspirait l’angoisse, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. A l’étroit dans sa prison, il exposait davantage les faiblesses de ce qui devait être, jadis, un des bras de Dieu ; une respiration bruyante soulevant sa poitrine, et les pattes inégalement placées sur ce squelette anarchique. Les doigts de Mélis se refermèrent instinctivement sur sa paume, mais resta accroché à la paroi avec une certaine curiosité. Kyurem n’était que la coquille originelle, le néant, le rien-du-tout.
Lorsque les deux Fondateurs ont disparu dans les fondations de la Seconde Civilisation d’Unys, le Pokémon Frontière n’était pas apparu. Il n’était pas un médiateur, puisque les notions de Réalité et d’Idéal lui étaient totalement inconnues ; et cela lui semblait bien. La nature même du dragon originel ; un paradoxe. Mélis posa son front contre le verre gelé. Kyurem approcha son masque avec une infinie patience - à ces centimètres de paroi concrète, il releva la tête baissée d’un jeune dresseur de Pavonnay.
Il n’avait rien d’un héros ; alors pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé ? Il devait être rouillé. Comprenait-il seulement le langage qu’il utiliserait ? Parlait-il anglais ? Les doigts caressèrent le crâne inaccessible ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
L’œil avide de Matis.
***
FMC1, scene 01, A, take 01.
A cette heure, les habitants de Janusia marchaient à pas pressés sur le vieux pavé, sortant et entrant des bureaux-tours, un sandwich dans une main et la cigarette au bec - une odeur diffuse de fruits pourris qui sonnait midi mieux que n’importe quelle grande horloge. C’était un véritable ballet de trench-coats, une masse confuse de gris polaire et de brun café, et un piétinement constant au-dessus des têtes des Forces de Police Internationales, Division d’Unys, dans le sous-sol comprimé de la demeure du Spartiate. C’est justement dans l’abri de cette confusion du zénith, que l’intervention se préparait dans le plus grand secret.
Pour être tout à fait honnête, ici aussi, la faim et la chaleur ambiante abrutissaient tous les esprits. Le sol devait à l’origine être un modeste carrelage blanc, mais il était maintenant brisé en coins, couvert d’emballages errants et d’épaisses traces de semelle ; et les tables de verre étaient constellés par endroits de pellicules. Collées au plafond, des relents de boîtes-déjeuner souffrant d’échauffements, et des soupirs. Le super-policier restait insensible à cette ambiance - et insensible à tout, en vérité, comme nous le verrons plus tard - ; sa tête retombant sur le raide axe de son cou mécanique, absorbé dans la lecture du dossier. Beladonis l’étudiait lui-même d’un air curieux, le cerveau bouillant sous le nuage intangible du midi et les questions insolentes.
FMC1, scene 01, B, take 01.
Le trench-coat largement trop grand pour le corps étroit du cyborg laissait deviner sous ses plis le torse rigide, fait d’une seule plaque de fer, l’abdomen sifflant en son centre d’une respiration laborieuse. Sous lui, ses jambes mécaniques trop grandes tombaient en plusieurs cassures impossibles, et l’une dansait sur elle-même, la roue du talon imprimant son poids sur le carrelage déjà bien maltraité. On ne voyait pas ses yeux, restés dans l’ombre du chapeau melon ; orné d’un badge plastique Lieutenant Trois-Lieues, cadeau du souvenir effacé de Poline.
FMC1, scene 01, A, take 02.
Le super-policier releva finalement la tête, soutenant le regard attentif de son supérieur. Sa voix cryptée semblait sortir moins de sa bouche - qu’il s’affairait à synchroniser par habitude - que de son torse. La disparition d’une partie de ses cordes vocales, il le devait à l’incident qui l’avait transformé en Robokeuf autant qu’au tabagisme passif qu’il subissait en tant que, à l’époque, simple agent de gare à Rotombourg.
ROBOKEUF : Dynamic Engine = ?
Beladonis glissa entre ses mains l’article de presse sous feuille plastifiée. Malgré l’encre effacée entre certains espaces, on y voyait les sourires honnêtes d’un professeur et de son assistant, les mains brandissant au photographe un long tube de verre opaque.
Le Dynamic Engine, l’avenir de l’énergie saine, se vantait l’accroche. A l’issue d’une laborieuse collaboration entre la Ville Noire et les deux professeurs Spencer, le Bal des Sciences, se tenant cette année à Volucité - voir notre reportage page x - a pu enfin présenter au public le Dynamic Engine, le dernier générateur perpétuel d’énergie saine. « Notre but », a déclaré le père Jules Spencer, « a été de créer une batterie capable de générer autant d’énergie électrique qu’elle n’en consomme. » Le modèle réduit que les journalistes ont pu voir ne montrait qu’une ampoule allumée en permanence, et ce sans être connectée à aucune source extérieure d’électricité. « Ce n’est bien sûr qu’une première expérience, mais au vu de ce succès, nous espérons avoir le soutien pour créer un DE2 qui alimenterait le dernier modèle de train d’Unys, le Multi. » Selon le maire de la Ville Noire, sponsor du projet depuis 19XX, des démarches de financement auraient déjà été entamées.
BELADONIS : Nous savons de sûre source que le Ninja Skelénox prévoit de voler le Dynamic Engine ce soir. Cette publique révélation lui a seulement permis de savoir où cette fabuleuse énergie perpétuelle se trouvait à Volucité.
Robokeuf avait déjà remis les yeux dans le dossier. Le Ninja Skelénox, nommé par la presse et les autorités d’Unys de concert : trente-deux vols, dont vingt déjà commis à Hoenn, d’où l’intervention des Forces de Police Internationales. Toujours des pièces d’exposition, du patrimoine historique et artistique ; spéculations au crayon sur la pochette cartonnée, il semblait se servir de plusieurs Skelénox pour distordre les dimensions et passer comme une ombre portée au travers des diverses sécurités auquel il s’était confronté. Ce Dynamic Engine ne correspondait pas à son objectif habituel. Etait-il en train de les provoquer ?
BELADONIS : On a besoin d’agir en toute discrétion. Le système de sécurité du laboratoire reconnaît une certaine signature dont vous semblez dépourvu en tant que ... robot. Vous êtes aussi le seul agent qui peut aussi le retenir. J’ai eu des favorables échos par rapport à vos talents de dresseur.
Etait-il en train de se moquer de la Justice ?
A l’époque où il avait encore un nom - le seul dont seule Poline se souvenait, et mieux valait attendre qu’elle ait le dos tourné pour lui en donner un autre -, oui, il n’était pas mauvais. Il passait beaucoup de temps à se glisser en douce dans les trains passant par Rotombourg pour combattre les jeunes dresseurs venus de Méanville. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais pour Robokeuf, c’était une période qui ne lui appartenait plus ; et qui, dans sa mémoire stricte de presque-machine, était rangée au même niveau que la chute du royaume de Délassant, il y a 2500 ans.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles.
FMC1, scene 01, C, take 01.
Sur une photographie dérobée, très floue, on ne voyait qu’une ombre perchée sur le vide, comme un enfant jouant à la marelle, un rayon de lune n’arrivant à lui dérober qu’un regard sur ses propres pas. Sur une plus grande partie de l’image, une tache blanche et un œil de cyclope malicieux découvrait l’objectif de cette caméra de surveillance. Un des rares portraits volés du Ninja Skelénox - ou plutôt, du Skelénox du ninja.
FMC1, scene 01, A, take 03.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles ; et Robokeuf se leva dans un branlement de chaise, les deux mains tapées sur du verre fracturé.
ROBOKEUF : Mission : Acceptée. Justice sera faite.
***
Bianca était soufflée par la vue depuis la terrasse. Un immense jardin de flammes rousses, le vol des Lakmécygne crevant les nuages dans de doux grains cotonneux, et le paisible silence d’un pied de montagne arraché au temps, semblait-il. Au loin, des bouquets d’arbres encore verts étaient pris dans la fine pellicule de ce givre surnaturel qui avait recouvert Unys il y a maintenant cinq longues années : bienvenue à Pavonnay. S’il fallait admettre une chose, c’est que grâce au Grand Gel, ce petit pied de montagne à la frontière de l’intérieur du continent était devenu le cœur d’une intense activité humaine qu’elle n’aurait, sinon, jamais connu. Les maisons, les petits artisanats et la maintenant régionale Ecole des Dresseurs avaient fleuri, bourgeons artificielles dans les deux bras du givre. Elle se demandait s’il avait pu venir ici, mais qui l’aurait reconnu ? Elle avait pris cette histoire, la seule mémoire qui lui restait.
Son doigt passa par-dessus une mèche blonde, et elle rencontra la branche de ses lunettes. Elle n’avait pas encore l’habitude. C’est Tcheren qui lui avait offert cette paire de cadres rouges et ronds, un peu avant qu’elle ne parte étudier pour son doctorat à Sinnoh ; si ça n’avait pas été par son insistance - lui qui était quasiment né avec -, elle ne les mettrait sans doute jamais. C’avait été l’un de leurs nombreux désaccords sans gravité. Spare the rod, and spoil the child ; qui aime bien, châtie bien ! Mais elle ne s’était pas sentie le cœur de protester : aujourd’hui, la tornade blonde assagie était devenue une agréable brise de printemps. Est-ce qu’il la reconnaîtrait seulement ?
Plongée dans ses souvenirs, elle n’aperçut qu’un peu tard l’ombre par-dessus son épaule. Sur le reflet de ses hublots, elle vit le confus de cheveux bruns indociles, le col bleu, les yeux noisette brillants de curiosité et de reconnaissance ...
« Ludwig ! »
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 14 Jan 2014 - 8:06 | |
| En attendant que Silver vienne m'embêter (ce qui ne marchera pas, aura juste l'inconvenance de faire enfler mes chevilles ), je vous propose la première partie d'une courte étape 12.5 où on va rester sur la Route 22, en commençant avec la compagnie d'un vieil ami ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Ridhel ne pouvait pas voir la mémoire comme les Munna le faisaient au travers des rêves. Il savait - un fait aussi sûr que la Terre était ronde et qu’il y avait deux pour cent de chance d’avoir un Soda Cool gratuit dans les distributeurs d’Unys - qu’ils voyaient la structure, leur fondation même, en plusieurs nappes d’hexagones pleins ou vides. Lui ne voyait que le résultat, une image brouillée et sans son sur laquelle il dessinait de ses crayons fluorescents, découpait ou gommait, sans en connaître l’impact sur cet étalage mental. Le cas de celui-reconnu était encore plus particulier. La première fois qu’il avait pu visualiser ses souvenirs, il n’y avait qu’une espèce de neige, les barres de couleur de non-captation, avec par endroits le retour de la transmission - et c’était des souvenirs d’une étonnante banalité : lui avec le Roi, lui avec ses Pokémon, lui avec les Femmes. Maintenant, c’était encore pire, avec des chaînes qui se superposaient comme sur un film 3D et dont le surplus d’informations lui montait au cerveau. Pas étonnant qu’il ait réussi à se perdre jusqu’au bord du Grand Gel : cela devait être difficile de synchroniser deux mémoires à la fois. Cela étant dit, il n’aurait pas besoin de le manipuler, cette fois-ci. La curiosité et la peur feraient leur office. Par pure intimidation, il tendit un bras luminescent vers lui tandis que Nikolaï faisait son discours.
« Crois-le ou non, je ne souhaite pas te blesser inutilement. » Celui-reconnu mit une main contre une Poké Ball. Il en sentait la vibration furieuse et le tournoiement des impulsions éclair sous la coquille peinte, mais il ne voulait pas d’un combat. Le scientifique le trouvait pathétique : trop maigre, trop grand, l’esprit ne s’étendant pas jusqu’au bout de ses doigts. Désespéré, aussi. Non pas qu’il s’en plaignait. « Si tu nous suis, nous te mènerons à N. Je ne te le cache pas, il est tout autant dans les intérêts de la Team Plasma de retrouver sa trace, et tu es notre seule piste. »
Ridhel s’abaissa sur son axe de lévitation. A sa mention, c’avait été une déflagration de souvenirs. Des souvenirs d’une pureté inimaginable, comparé aux autres doublons glitchés de sa mémoire fragmentée. Il pouvait presque prendre sa place, le contact des peaux froides qui sentaient bon les pins et le gel. Mais n’était-il pas celui qui lui avait permis ceux-ci ? Celui-reconnu secoua la tête, essayant de chasser vainement cette intrusion mentale. Nikolaï claqua des doigts. Derrière eux, les sbires de la Team Plasma s’avancèrent paresseusement.
« Ridhel, je te prie. » Celui-reconnu se redressa, comme libéré d’un poids. Le Neitram laissa tomber sa prise mentale. Le scientifique se contenta de rehausser ses lunettes avec une pointe de prétention dans son sourire. Les deux se dévisagèrent : l’homme en costume blanc immaculé et l’adolescent en uniforme mal coupé. « Ne nous force pas à utiliser la manière forte, Ludwig. Arceus sait que ce ne serait bon pour personne. »
« ... Roy ... » Sa voix était toute pâteuse, engourdie, inexercée. Dans sa recherche, il n’avait pas vraiment mis la priorité sur le réinvestissement de capacités aussi futiles que la parole - ses Pokémon se plaisant dans son silence familier. Nikolaï - qui ne connaissait de Ludwig que les souvenirs artificieux de son Neitram, c’est-à-dire tout - trouvait cela attendrissant. A la manière dont on trouvait attendrissant un Chacripan malade.
« Tout à fait. Le Roi. Messieurs ? » Les sbires s’approchèrent en rangs serrés, provoquant chez le garçon un recul instinctif. Ridhel réagit au quart de tour, s’élevant, les deux mains serrées sur une invisible bulle d’air ; croyait-on, car l’un des membres se pencha de justesse pour rattraper Ludwig, les siennes serrées contre ses temps dans un cri muet. Le scientifique émit un rire toqué. « Allons, Ridhel, laisse-le tranquille. » Il n’avait rien fait d’autre qu’utiliser son fort pouvoir de suggestion, lui fit-il savoir en une suite de mouvements confidentiels.
◃▵▸ - ◥. ◃▴▹ - ◤. ▵.
« ... Mélis est sur la Route 22 ? Très bien. Je vais aller le saluer. Toi, assure-toi que notre invité ne nous fausse pas compagnie. C’est peut-être N qui l’intéresse, mais nous, il nous faut attirer le Fondateur, Reshiram ... Pour que tout le potentiel de la chose météore soit révélé. »
Ridhel lui signifia son accord par un hochement de tête mental, alors que Nikolaï redescendait calmement les bords de falaise pour rejoindre le bas de la route. Les quelques sbires refermèrent leur cercle avec des murmures mi-intrigués, mi-moqueurs, prêts à l’escorte. Là où la chose météore attendait ... Il se retourna juste à temps pour voir un regard volé du garçon. Une étincelle grise, beauté incomplète, dans la sépia dilué. Un regard de conspirateur. Sur lequel le Neitram n’avait plus aucun contrôle.
◂▵▹ - ◥ ? Pourquoi ?
Un bras solide se referma sur ses épaules, et tout le petit groupe se dirigea vers la Grotte Cyclopéenne. Ridhel flottait derrière avec une incertitude qu’il ne connaissait pas. Il pensait à son dresseur, avec lequel son lien mental se dissipait à mesure qu’il descendait vers Papeloa, que cette obsession nouvelle rongeait de plus en plus ; comme quoi, sans son intervention, la nature profonde des êtres humains reprenait toujours le dessus, se disait-il. Loin des rêves de mondes extraterrestres qu’il avait cultivés étant enfant ...
***
Nikolaï Colress avait six ans quand le vaisseau était tombé dans son jardin artificiel de Méanville. Il ne le reconnut pas tout de suite, pas dans toutes les courbes surnaturelles de la pierre ponce et la traînée de poudre qui subsistait dans une atmosphère terrestre trop dense ; sur le perron de sa maison, il cherchait ses lunettes. Sans elle, il ne voyait que la forme vague de la boîte aux lettres sur laquelle il avait atterri, surmontée de son Lakmécygne de plastique brillant. Il entendit bien le cœur du vaisseau se déployer, mais il était trop occupé à tâter l’herbe à la recherche de sa précieuse monture sans laquelle il était aussi bon témoin qu’un aveugle. La créature alien, heureusement, connaissait 2 464 mythos de la prime planète, et en reconnaissait au moins un : elle ne tarda pas à rendre les yeux au petit garçon, un verre cassé sous son pied balancier. Nikolaï ne réalisa pas tout de suite.
« Merci. »
Il y eut des éclats de couleur, mais il en fit fi, réajustant la branche tordue de ses lunettes de toute façon deux fois trop grande. Et même encore là, il dut d’abord se retourner pour qu’elle n’apparaisse pas sur le côté brisé de sa vue - son œil se ferma par endurance. La saga des Envahissants, un nanar à la qualité décadente d’opus en opus, n’avait qu’à bien se tenir ! La créature alien eut un autre éclat dans le regard : elle avait compris la référence. Nikolaï resta encore un instant sans voix. Elle ne ressemblait en rien aux entités argentées à six appendices - il aimait les grands mots - des Envahissants : c’était un petit être qui aurait pu tenir dans sa paume, au front disproportionné couvert de codes, et aux grands yeux verts. Son bras aux trois digits se tendit vers lui. Le garçon n’était toutefois pas intimidé. Il avait vu toute la saga - le second film était son préféré - et les vingt-quatre épisodes de la série animée - qui n’avait aujourd’hui qu’une valeur nostalgique - ; il était préparé à une rencontre du troisième type.
« Salut. »
L’un des digits brilla ponctuellement.
« T’as pas de traducteur ? »
Une suite de digits. Jaune - Rouge vert - Vert.
« Attends, j’en ai un dans ma chambre ! »
Il n’y avait que l’esprit sans mémoire d’un garçon de six ans pour laisser un alien dans son jardin. Les yeux lumineux tombèrent sur ses propres doigts. Elle avait encore du mal à synchroniser sa pensée et son expression, semblait-il. Elle trouvait bien moins d’informations dans sa très large banque de données sur le panel des émotions humaines, et comment les retranscrire - sinon, qu’ils étaient bien moins sensibles que son espèce, bien qu’ils aient l’ascendant sur la prime planète. Et ne parlons pas des extraterrestres des Envahissants, pour ne pas devenir vulgaire. Nikolaï brandit fièrement par la fenêtre ouverte son traducteur ; ou plutôt, sa boîte de plastique rouge, qu’il avait gagné pour la sortie du deuxième film en découpant les points de son paquet de céréales. Autre signalement lumineux.
« On recommence. Salut ! »
◃▴▹. Salut.
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 14 Jan 2014 - 16:06 | |
| Le pauvre petit Ludwig encore une fois utilisé. TT Mais quand est-ce qu'on lui fichera la paix à cette pauvre chose sans défense ? (Et j'ai deux mats à toucher à un certain roitiflam qui disait qu'il était en sécurité... Depuis quand on est en sécurité dans les mains de l'ennemi ? D: ) |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 14 Jan 2014 - 16:28 | |
| Sois indulgente envers ce pauvre Truffles, il a de bonnes intentions, mais ne peut ni lire dans l'avenir, ni s'opposer à son dresseur. |
| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 14 Jan 2014 - 17:31 | |
| Ok mais tout de même, sur le principe... x) Enfin bref, j'ai hâte de voir la suite parce que le retour de Ludwig signifie de l'action en perspective ! :3 |
| | | Neowstix
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 15 Jan 2014 - 8:04 | |
| Bah si c'est sur la série, oui, vas-y ! Si c'est une question à un personnage, j'attendrai sûrement d'avoir assez de questions pour une (sans doute dernière) Q&A. Dans les deux cas, ne te gêne pas, j'ai des chevilles solides Rien à voir, mais voilà la fin de l'étape. Retour à nos nouveaux vieux protagonistes x) Bonne lecture ! Pour les compte-rendus, je préfère vous prévenir tout de suite, je ne sais absolument pas ce que j'ai fichu, mais j'ai de gros décalages entre le compte-rendu et le récit lui-même. Donc pour ce qui est des combats, ils apparaitront avec leur passage associé et non plus en fin d'étape. Pardon pour cette inconvenance - Spoiler:
Le même digit brilla ponctuellement. Le garçon appuya sur son traducteur - n’en sortit qu’un son grinçant marquant la fin des piles, et le serment de l’héroïne en sol majeur. Les Forces de Défense d’Unys, pour maintenir la paix à tout prix ! Une nouvelle suite de couleurs de désapprobation - mais cette fois, la synchronisation opéra dans la tête de Nikolaï.
◂▵▸ - ◤. C’est dans les Envahissants.
« Ouais ! Tu l’as vu ? »
▲ - ◥ ! J’ai enregistré 1 253 films. J’ai adoré La Nebbia Rossa !
Les digits se succédèrent dans la même séquence avec enthousiasme. Le garçon ne cacha pas son enthousiasme, bien qu’à son âge, il ne partage pas le goût de la créature alien pour la petite production d’auteur. Avec l’esprit critique du Nikolaï du présent toutefois, il était capable de juger les Envahissants pour ce que c’était - un blockbuster révolutionnaire à l’époque, mais dont les effets spéciaux avaient très mal vieilli, surtout au regard de son Neitram. Il saura, plus tard, que la banque de données de 1 253 films n’était que sa propre mémoire - celle de Nikolaï Colress, trente-six ans, chercheur et membre influent de la Neo Team Plasma - et admit avec impertinence qu’il avait bon goût. Le Nikolaï du passé n’avait pas cet esprit critique, toutefois. Ce n’était qu’un petit garçon dont l’imagination, pour l’instant, dépassait la connaissance.
« Comment tu arrives à te souvenir de tout ça ? »
◂▵▸. ◃▵▸ - ◥. Je ne me souviens pas de 1 253 films. Mais je sais que j’ai regardé 1 253 films.
« Moi, je connais les Envahissants par cœur ! J’adore E. ! Tu sais comment elle s’appelle en vrai, E. ? »
◂▵▸ - ◤. Les « aliens » comme moi n’ont pas de nom individuel.
« Ce ne sont pas les mêmes, » s’obstina Nikolaï avant de s’arrêter. « Ca veut dire que tu n’as pas de nom ? » Aucun digit ne répondit, la créature se contentant de flotter à sa hauteur. Eux, les Lewsor, comme toutes les créatures non-primes de cet univers, n’avaient pas de nom à eux. C’était comme dire que le garçon était un humain, parmi les autres, alors que ce n’était pas le cas. Pas forcément pour lui - il savait que leurs destins étaient intrinsèquement liés maintenant, mais pas dans les six premières années de sa vie -, mais pour les autres humains. Un doigt mal placé sur son front le fit basculer sur son axe : à nouveau, Nikolaï semblait rempli d’enthousiasme.
« Je vais te donner un nom alors ! Comme ça, tu retourneras sur ta planète plus riche que tous les autres ! »
◃▴▹ ! Ok !
Ridhel s’abstint bien de lui faire savoir qu’une telle richesse ne valait rien chez lui.
*** Ignorant de toutes ces manigances, Mélis remontait les falaises de la Route 22, suivant les poutres étroites qui reliaient chaque niveau du bras-de-terre. Devant lui s’ouvrait une couronne de collines, les différents verts des herbes et des chutes de fleurs détonnaient avec la bouche caverneuse qui menait à la Grotte Cyclopéenne. Pas de doute : si la Team Plasma avait dû rejoindre le continent vers Entrelasque, elle serait passée par là. Comme une sécurité supplémentaire, Kelly avait dressé autour de leur taille les précieux filins de sa couture - et, venant de la rigide Manternel, ça ne pouvait être quelque chose de moins élaboré qu’un voile, qui avait le mérite de le retenir à la poutre mieux que n’importe quelle corde. Le dresseur se laissa tomber au sol depuis la dernière avec un soulagement non dissimulé.
Lancelot était l’intelligence, Perceval, la beauté ; lui était la force. Il ne trouvait rien de bien dans la définition large des humains - la Force avec un grand F - ; lui aimait le bruit lourd de ses cornes contre le plus épais des troncs d’arbre, la tension comme un fil d’araignée dans le choc entre deux crânes casqués, les éboulements. Et tout ce qui découlait de ces démonstrations : le poids d’un sabot contre le sol, le parfum âcre du sang, le bêlement victorieux qui faisait trembler en écho la montagne effrayée. Le garçon n’était pas fort en ses termes : son pas pliait à peine les herbes, sa voix n’ébranlait pas un seul des mille courants de mistral, et le seul sang qui le marquait était la forte odeur de rouille et d’huile sur ses épaules - les humains étaient bien les seuls à souffrir de ce mal étrange du coup de soleil ... Mais il avait vaincu Lancelot et capturé Perceval. Et Gauvain avait hâte de se mesurer à une force étrangère à ses critères.
Kelly fut vive à se mettre en rempart, ses deux faux brillants d’un éclat psychique menaçant. Le Pokémon qui arrivait était à l’autre extrême du spectre des formes ; la musculature épaisse, mais toujours en fibres, jetait une image de puissance ; les deux cornes pontaient vers le bas, comme une mâchoire de substitution à sa tête de bœuf. Les yeux couleur d’écorce l’observaient avec un étrange reflet pétillant. Quant à sa Lame Sainte ... Mélis n’avait pas vraiment envie de la voir ; il préférait largement le crâne de roche nue, ne serait-ce que parce que ça n’annonçait pas un combat. Jusqu’à ce qu’il réalise ce que les épaules massives cachaient : l’entrée de la Grotte Cyclopéenne. Un soupir.
« Oh, non ... »
« Est-ce que ce Pokémon te poserait problème ? » Cinq yeux et demi se retournèrent vers le haut de la falaise : Nikolaï rabattit sa mèche bleue familière agressée par le vent avec son petit sourire. Mélis ne put s’empêcher de l’appeler avec surprise.
« Nikolaï ! »
« Cela faisait longtemps, n’est-ce pas ? » Il descendait tranquillement le côté moins abrupt de la falaise, comme on descendrait un escalier, passant un instant hors du regard du Pokémon sauvage. Ce qui n’avait pas dû lui plaire car, en un instant, la familière Lame Sainte se dressa entre eux ; plus courte, penchée comme un estoc, mais avec la consistance translucide usuelle. Kelly réagit rapidement, la Lame-Feuille interrompant le coup d’épée à un mètre de son dresseur. Nikolaï jeta un œil faussement timide derrière son barrage rocheux.
« Est-ce que j’ai interrompu votre combat ? »
« Du tout, » lâcha-t-il rudement. « Kelly, Lame-Feuille ! » La Manternel frappa de sa seconde faux à portée, déséquilibrant la tête du Pokémon. Mélis en profita pour reculer à la hauteur du chercheur, s’armant de deux Poké Ball dans chacune de ses mains, suivant de l’une d’elle le mouvement saoul de Gauvain. « Vous le connaissez ? »
« Il se nomme Terrakium, » fit Nikolaï d’un ton professoral. Il faisait mine d’ignorer le combat dans son dos où ledit Terrakium, mis sur le côté de la falaise, balança un coup de sabot contre les rochers, faisant s’écrouler les plateformes les plus fragiles sur eux. Le début de l’exposition fut avalé dans le bruit de l’éboulement, et par la concentration que Mélis avait sur l’échange de Pokémon - Thulile se mit juste à temps en rempart, faisant rebondir sur sa protection écumeuse les plus grosses pierres. « Il fait partie d’une espèce très ancienne qui aurait sauvé ses semblables des guerres humaines. Les derniers ont été observés lors d’un incendie sur le Pont du Hameau, il y a mille ans. J’ignorais qu’il pouvait encore en exister ... » La non-existence Gauvain ouvrit la bouche dans un bêlement menaçant, seulement pour avaler la vague saline de l’attaque Surf. Il fut repoussé dans la bouche caverneuse de la Grotte Cyclopéenne, donnant un temps d’arrêt au jeune dresseur ...
« Excusez-moi, mais j’étais un peu occupé ... Vous pouvez répéter ? »
« Il existerait en fait trois Pokémon, » continua-t-il sans interrompre son rythme, « de la même espèce. Cobaltium, Viridium et Terrakium, qui se trouve devant toi. »
« Ouais, j’ai déjà vu le reste de la famille, » cracha Mélis entre deux respirations saccadées. « Je crois que je leur dois quelque chose. » Devant lui, Gauvain chargea à nouveau de sa Lame Sainte ; Kelly passa sa propre Lame-Feuille par-dessous la tête bovine, sous l’injonction de bras de son dresseur, forçant le Terrakium à baisser ses sabots avant. Sa corne tertiaire éclata comme du verre contre la roche, près du dresseur, alors que le scientifique s’écarta avec un ingénu sentiment de surprise. Ils reculèrent d’un même mouvement lorsqu’il se releva sur ses quatre pattes, avant que Thulile ne s’interpose, le repoussant sur un nouveau tapis d’eau entre ses jambes. Retour à l’envoyeur.
« Ma conjecture est la suivante : ils ont dû percevoir le danger que représente la Team Plasma pour les Pokémon ... Et ont réalisé que seul un dresseur pouvait leur venir en aide. Sans quoi, je vois difficilement pourquoi ils apparaîtraient devant toi ... Alors qu’ils sont caractérisés dans les légendes par leur haine des êtres humains. Sans te vexer. »
« Pas de souci. » Finalement, Gauvain battit en retraite au bas de la falaise, sautant d’un bond agile d’une plateforme à l’autre. Mélis s’avança, une Poké Ball vide à la main ... « Eh ! » Avant de laisser tomber son bras mollement. Certains Pokémon, pensa-t-il sur l’instant, en le voyant courir dans les ombres sablonneuses, ne sont pas faits pour être dressés. Kelly et Thulile se congratulèrent mutuellement, jetant leurs chapeaux de feuilles jumeaux dans l’air, avant de se replier sous le regard à quatre yeux perçants de Nikolaï. Le chercheur essuya de son front une sueur imaginaire.
« Que d’animation, en tout cas ... ! Et donc ... Comptes-tu te battre contre la Team Plasma ? »
« Je ... Je n’ai pas envie de me battre contre elle, »admit-il avec un soupir. « Peut-être que certains veulent vraiment un monde où les humains et les Pokémon seraient tous en paix. » Comme le duo dysfonctionnel Weiss et Schwartz, le Sage Carmine, même Lilien, dans sa façon froide et tordue de voir le monde en noir et blanc. « Mais ils le font sans penser aux conséquences pour ceux qui aiment leurs Pokémon, pour les Pokémon qui ont toujours vécu avec les humains. C’est pour ça que je dois le faire. Pas pour trouver le meilleur mode de vie pour Unys, mais ... Le mieux ... Ca n’a pas de sens, pas vrai ? » Devant lui, Nikolaï réprimait difficilement un sourire.
« Pas du tout ! En fait, tu confirmes mes hypothèses. Votre Force, à toi et ton équipe, c’est de vous protéger mutuellement, et non pas de privilégier la dominance de l’un ou de l’autre. C’est ainsi que tout le potentiel de tes Pokémon est déployé ... Bien ! » Mélis plissa les yeux pour regrouper ses pensées. Comme d’habitude, le propos du chercheur n’avait pour lui que peu de sens. « Pas la peine que tu continues plus loin. La Team Plasma ne se trouve pas dans la Grotte Cyclopéenne. J’en viens. »
« Ah ! Merci ! Je vais tout de suite le dire à Matis ... » Et le voilà sur son Vokit, réglant la fréquence d’appel dans un crépitement sonore alors qu’il repartait à son tour, appelant Tan par automatisme pour le faire glisser en contrebas. Avant de monter sur la tête du Crocorible, il vola un dernier regard à Nikolaï - le reflet du soleil sur ses lunettes cachait son regard doux. « Au fait. Vous avez dit que seul un dresseur pouvait venir en aide aux Pokémon. Pourquoi ? » Le chercheur haussa nonchalamment des épaules.
« Que pensais-tu que je recherchais au Chemin Enfoui ? »
Pas faux, se dit-il naïvement.
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 70. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 70. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 70. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 70. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 70. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 62. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : / Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Surnom : Stil Surnom : Gold Surnom : Rose. Surnom : Londonski. Surnom : Perceval. Surnom : Sablé. Surnom : Grain. Surnom : Walter. Thème : Walter white, nuance de blanc. Zone de capture : Grotte Cyclopéenne. Si ça avait été n’importe quel autre Pokémon de type Glace, je l’aurais peut-être pris, mais j’ai déjà eu Straciella dans mon Nuzlocke sur Blanc, et comme j’ai déjà trois Pokémon de mon précédent Nuzlocke aussi, je préfère garder ma variété, et donc Majorelle. Mais c’est mon meilleur candidat pour un remplacement, ceci dit. Surnom : Roi. Thème : Royal blue, couleur bleue. Zone de capture : Chenal 22. Surnom : Paradise. Thème : Paradise blue, couleur bleue. Zone de capture : Grotte Littorale. Zone(s) perdue(s) : (Vaguelone) RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50
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| | | Mimoze
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Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 21 Jan 2014 - 8:20 | |
| Et voici donc le début de l'étape 13 ! Vous l'avez deviné, on s'attaque enfin à la base de la Team Plasma ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Les sirènes crépitaient en crachant leur alarme, les tunnels éventrés sifflaient, les bottes des sbires résonnaient contre le métal, et le pont B de la frégate s’éveillait en sursaut dans un mélange psychédélique de néons rouges et bleus ; au milieu du chaos, les deux ombres juvéniles rebondissaient contre les portes grandes ouvertes, semblant savoir précisément où aller. Elles n’avaient ni voix, n’émettaient aucun son, tout avalé par le reste avant d’arriver à leurs oreilles assourdies. On leva un pied pour ne voir que leur petit manège : une large masse d’écume passant entre eux, suivie d’un ruban d’électricité qui éloignait, comme des ballons errants, Nosferalto et Tadmorv. Un passage en force, en bonne et due forme.
« C’est génial, » cria-t-on en essayant de couvrir le bruit. « On dirait le Nouvel An d’Amaillide ! »
« Vivement le 2 janvier, » rétorqua-t-on. Un autre barrage entre les tuyaux qui composaient le pont B, en deux niveaux, et dont certains crachaient sur eux un fin crachin étouffant les souffles déjà courts et faisant glisser les fantômes malhabiles de l’intrusion. Les deux Solochi placèrent leur tête casquée en avant, et, cette fois, la masse d’écume s’arrêta net : le Clamiral, mis à nu, donna deux coups de pattes puissants pour forcer le passage, avant de reculer. Les deux sbires échangèrent un regard incrédule, bref, alors que les deux dresseurs - en bleu, en rouge, et tous deux de blanc quand la lumière ne coopérait pas - ne faisaient pas mine de s’arrêter. Leurs voix en chœur coupèrent net dans le mur du son.
« Clamiral, Tranche ! » « Kelly, Plaie-Croix ! » Les deux épées passèrent entre les faux siamois de Solochi, juste pour que l’impulsion rouge vienne s’y placer ; deux ailes fines retombèrent sur eux dans un éclat vert, avant que la Manternel s’apparaisse, découpant net dans la protection d’écailles. Ranger Bleu bondit par-dessus un dragonnet à droite, Ranger Rouge poussa machinalement un sbire hors du chemin étroit du tuyau. Derrière eux, les bottes claquaient rageusement contre l’acier. Ranger Bleu ramena un autre Pokémon de son côté, son bras en drapeau. « Ucla, Coup d’Jus ! » Et la masse lourde du Magnézone tomba au milieu, détruisant la conduite comme si c’avait été du carton. Ranger Rouge donna un coup de coude complice avant de faire suivre la laisse électrique de la Poké Ball à ses Pokémon. Et les ombres filèrent le long d’un autre interminable couloir de portes et de tuyaux, la sirène crachant, leur dos sifflant gaz sous pression et injures copieuses.
« Grouille, Mélis, y’en a d’autres qui vont nous coller au train ! »
« Je triche pas avec un Clamiral, moi ! »
Comme Nikolaï l’avait prédit, la Team Plasma n’était pas passée par la Grotte Cyclopéenne : Matis était bien tombé sur la frégate dans l’une des baies bordant la Grotte Littorale, les ailes de papier contre le sable et la proue du bateau le dominant avec l’impression d’une épée de Damoclès ; et totalement par hasard, en suivant le damier laissé par une colonie de Crabaraque. Mélis n’avait pas tardé à le rejoindre, et tous deux avaient décidé très vite de s’infiltrer à bord. Mais la subtilité n’était guère une qualité que possédait l’aîné - son gilet rouge qui ressortait sur l’horizon bleu-bleu soutenait ses élans de colère, et il avait insisté pour se faire entendre auprès d’une équipe de gardes-pilotes qui, absorbés par leur jambon-beurre, ne les auraient autrement pas remarqué - ; et les voici à courir au milieu de la tuyauterie du pont B. Il avait été décrété dans les trois secondes de latence qu’on leur avait laissées avant que l’alarme ne tue dans l’œuf la majeure partie de leur plan que, si Kyurem était bien sous le contrôle de la Team Plasma, il serait soutenu par la machinerie. La stratégie Aqua-Jet - Coup d’Jus avait été du bricolage.
« Attends. »
« On a pas un temps ! » Mais son cadet, s’étant arrêté pour reprendre son souffle devant un hublot, le força à son tour à prendre une pause. Sans mentir, même si le sillon sans air laissé par chaque attaque du Clamiral facilitait la course, ses genoux commençaient aussi à tirer. Ca faisait combien de temps qu’ils s’enfonçaient dans les cales de la frégate, dans ces couloirs sans fin, la sirène et l’adrénaline martelant contre les tympans ? Matis se pencha par-dessus l’épaule de Mélis, et les deux virent : les ailes de papier du bateau battaient contre une écume de nuages, et Papeloa, petite comme un nid de Fermite, servait de ruines sous-marines. L’aîné énonça tout haut ce que le cadet incrédule n’osait dire que tout bas.
« On vole ? Comment c’est possible, ça ?! »
« Je ne sais pas, mais ... Si on se retrouvait dans une plus grande base ? »
« Raison de plus pour continuer. »
« Vous n’irez nulle part. »
Les deux dresseurs se retournèrent. Lilien leur barrait le passage, le visage barré d’une colère sourde et étrangère, sans que son baryton n’en soit affecté. Derrière lui, les Hexagel se déployèrent comme deux ailes en travers de la voie - Mélis pouvait imaginer leur objectif s’éloigner, lumière blafarde au bout d’un tunnel allongé - ; et à ses côtés, enfin, le visage fermé d’un sbire bien familier le laissa à sourire.
« Je dois admettre, » commença le Sage avec un soupir, « que vous êtes de confondants dresseurs pour être arrivés jusqu’ici. Vous avez dû outrepasser bien des tourments, n’est-ce pas ? Vous me voyez accablé de devoir arrêter ainsi votre progression. Schwarz. » Le concerné ramena la Poké Ball à sa poitrine, forçant les deux autres Pokémon à se mettre instinctivement en barrage. La tension dans l’air était palpable - et ce n’était pas seulement à cause de l’humidité omniprésente de la frégate. Mélis se pencha discrètement sur l’épaule de son aîné.
« Défends Clamiral. J’ai une idée. »
« On a pas besoin de les battre, » répondit-il à voix haute. « Ils vont seulement dégager, par la force, s’il le faut. »
« C’est ma réplique, » fût la seule contribution de Schwarz, de son ton blasé. « Léopardus, Tranche ! » « Allez-y, mes Hexagel ! Disséquez le plasma de ces impertinents ! » Les trois Pokémon plongèrent sur le casque offert du Clamiral, dans un éclair de fer. Matis ne voyait, de derrière, que le muscle tendu de ses pattes alors qu’il subissait l’assaut en essaim. C’est là que Mélis intervint.
« Ucla, Coud’ Jus ! » La foudre suivait les sillons impalpables de l’air humide, avant d’illuminer le casque ; comme un immense paratonnerre, dans une explosion d’étincelles et de cris. Le Clamiral, au mouvement vif de son dresseur, recula dans sa Poké Ball : tombèrent au sol coquilles et carcasse dans un bruit de verre brisé. Un merci fût murmuré, avant que la charge vive d’un Brutapode vienne prendre le Magnézone entre ses cornes, chargeant dans les entrailles métalliques de la frégate.
« ... Ucla ! »
« Regarde céans, jeune dresseur ! Dimoret, Eclats Glace ! » Le Pokémon Griffacérée bondit, et son front s’ornait déjà d’une couronne d’épines prêtes à lancer. Ombre menaçante de prédateur sur son territoire. Mélis ne le fit que dans un éclair furtif au coin de sa cornée.
« Déflaisan, protège-le ! » La couronne d’Eclats Glace frappa en plein le Pokémon Faisan. En fait, ils ne le virent que quand il retomba derrière eux, les ailes épinglées sur la tuyauterie comme un vulgaire insecte en vitrine. L’œil visible derrière le masque se colorait d’un rouge infectieux. Mélis rattrapa ses Poké Ball chacune dans une main.
« Ucla, Change-Eclair ! » Du fond du couloir, la masse électrique du Magnézone ramena le Brutapode par les cornes dans un lâcher sourd. L’échange d’impulsions rouges fût vif et maîtrisé ; il en avait l’habitude, à présent. « Kelly, Plaie-Croix sur Dimoret ! » Le Pokémon Griffacérée, retombé plus en avant après son attaque, fût surpris par les deux faux le touchant au corps d’un mouvement chirurgical, presqu’aveugle. Le deuxième coup le projeta contre son dresseur, repoussé un instant en arrière par le poids jeté dans la Poké Ball dans sa main faible. « On fonce ! »
Ca aurait pu être sa voix, mais c’était celle de Matis, rappelant à son tour son Déflaisan dont l’empreinte trouait une frégate encore debout malgré le gargouillement de ses entrailles d’acier ; et les deux garçons passèrent entre les silhouettes désarçonnées des deux hommes de main. Schwarz se remit vite du rappel, jetant une Poké Ball dans leur passage.
« Regard Noir. » C’était un Miradar : et les yeux hypnotiques figèrent Kelly au milieu de son pas. Mélis le suivait aussi des yeux, et ne manqua pas de voir - avec une relative terreur - le rat prédateur s’avancer en courbant l’échine, les dents en avant comme deux pinces mordant l’air ... Matis se détourna un instant vers un mur vide. « Croc de mort ! »
« Croc de mort, s’il-te-plait ! » Un autre Miradar surgit en rempart ; ses propres canines se plantèrent fermement dans le cou offert du Pokémon adverse, et s’arrêta de rouler d’une tension de muscles de ses pattes arrières. Il y eu un moment de flottement, jusqu’à ce que Kelly se sorte de l’emprise du Regard Noir : son retour rappela à ses sens son dresseur, qui suivit le mouvement de son aîné. On le poussa brusquement dans les ombres d’une artère. Le sbire allié donna un dernier ordre : « C’est bien ! Jet de Sable ! » De sa fourrure, le Miradar déploya un rideau de poussière qui se colla sur l’air en un nuage opaque. De derrière, on ne voyait que des formes humanoïdes s’agiter en mouvements nerveux. Quand Schwarz passa au travers, un bras en couvert, il n’y avait plus personne ; sinon, le silence oppressant, étouffant, de la défaite.
Dans les ombres plus lointaines, on chuchotait avec les tons graves des conspirateurs en reprenant son souffle. Matis s’apprêta à lever une main sur ce sbire - quelle différence ? Il portait l’uniforme noir des escrocs qui lui ternissait l’âme -, mais Mélis l’arrêta d’un mouvement prudent. Il reconnaissait ces cheveux paradoxalement indociles derrière une coupe qui, autrefois, fût un carré militaire. Ces yeux verts brumeux comme une mousse. Ces tâches de rousseurs qui fleurissaient derrière les oreilles. Cette façon dont les sourcils noirs restaient en permanence dans une position de regret, imprimée jusqu’à l’os. Ce Pokémon dont le dos au motif fluorescent faisait une grimace pour laquelle il s’excusait.
« Russet ? Weiss ? » Entendant son nom de cette voix, le Miradar se détendit brusquement avant de sauter dans ses bras. Le sbire d’un autre temps se redressa.
« Désolé de vous avoir fait peur ... »
« Peur, moi ? » Matis serra ses bras contre sa poitrine ; son soupir gêné se traduisit par une bulle d’air qui brillait sous la lumière tamisée. Mélis se moqua gentiment, son bras passant machinalement le long de l’échine de Russet pour en redessiner ses courbes.
« Vous nous avez tiré d’un mauvais pas, c’est sûr ! »
« Je ... Je n’y suis pour rien. C’est Russet ... » Matis chassa l’air d’un mouvement de main exaspéré.
« On est pressés. Vous êtes infiltré, non ? Vous savez où est le centre de commandement ? » Weiss hocha vigoureusement la tête.
« En fait, » expliqua-t-il, « il y a deux centres de commandement, un pour chaque aile de la frégate. Les deux sont alimentés - et ça me peine de le dire - par le Dragon légendaire, donc pour les rejoindre, il faut aller au Cœur du navire. Ici, on est dans ce qu’ils appellent une veine énergétique ; il suffit de rester dedans pour y arriver. »
« Très bien, » lâcha Mélis. Sous cet ordre imaginaire, Russet se laissa glisser hors de son étreinte pour rejoindre son dresseur de substitution. « On y va, Matis. »
« Pas trop tôt ! »
***
On lui avait annoncé plein de choses sur Kyurem. Un véritable spectre des légendes d’Unys, à cette frontière intangible entre Idéal et Réalité, possibilité et existence, rêves confus. Son imagination, celle d’un garçon de quatorze ans ayant vécu toute sa vie dans un pied-de-montagne très traditionnel, s’était bien sûre emballée, à dessiner à ses couleurs mentales le mystérieux dragon légendaire. Et donc, le voir, le ressentant même, puisque tous ses sens en avaient l’empreinte, était à la fois une déception et une merveille. Son ombre découpée dans les reflets de lumière de l’étroite colonne d’extraction, il repensa à tout ça : une coquille vide, sans volonté, née de la séparation du dragon originel, ou une véritable puissance dormante qui n’attendait que la réincarnation de son héros ... Et l’image bien sage de Nikolaï lui revint. Un seul dresseur pourrait les aider ...
Il n’était pas un héros !
Mélis glissa une main timide le long de la paroi de verre. Mélis n’avait pas l’acuité si particulière du Roi de la Team Plasma, N, dont on prétendait qu’elle allait au-delà de la voix des Pokémon et des humains également ; ni l’égo de Ludwig, dont le seul nom laissait un goût amer dans sa bouche, à lui, le remplaçant ! Il avait toujours cru à Arceus et à la théorie du père commun - emphase sur le temps passé -, il aimait le bleu, le Soda Cool, et adorait plus que tout les vacances à Papeloa derrière le désert de glace, ville dont sa mère avait fait le mari et père de cœur. Si, il y a cinq ans, au pied du Palais de la Ligue, on lui avait demandé de choisir du triomphe de l’Idéal ou de la Réalité, il aurait rétorqué que l’ordre cosmique était très bien comme il était : pas le mieux, mais le meilleur. Il n’était pas un héros. Très franchement, il ne voulait pas en être un.
Le Pokémon Frontière s’éveilla paresseusement, mais son œil entr’ouvert brillait d’un bel éclat d’intelligence, alors qu’il tentait d’amener son front contre cette paume tendue. Reshiram et Zekrom étaient des monuments de grâce, de brutalité, et de beauté universelle ; lui n’était que les ruines, le brouillon derrière le chef d’œuvre. Avec son corps d’un gris sale recouvert du givre de ses propres poumons, la peau sans écailles s’étirant comme de la fibre à chacune de ses respirations bruyantes, et ses pattes inégalement réparties sur le squelette anarchique ; il inspirait naturellement la peur, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. Difficile de croire, pensa le garçon amèrement, refermant ses doigts contre la paroi, que Kyurem était jadis un bras de Dieu.
Ce dernier ne comprenait que difficilement le conflit dont il était l’objet. Ni Idéal, ni Réalité ne l’habitaient. Lorsque les deux Fondateurs disparurent dans les fondations de ce qui serait la Seconde Civilisation d’Unys - cette même civilisation que la Team Plasma voulait détruire, un boulet de canon dans les murs de l’Histoire -, il n’apparut pas, car cela lui semblait bien. En cela, il était la relique du dragon originel : un paradoxe. Mélis frotta son front contre le verre d’un air coupable. Le Pokémon Frontière connaissait bien l’éternité qui rôdait la patience ; il abaissa son masque avec lenteur dans la prison cylindre et, d’un mouvement de museau, mima de lui relever le menton.
Il n’était pas un héros. Dans ce cas ... Pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique, rouillée par les ans, un grelot comme un grain dans le bois. Les doigts caressèrent le sommet du crâne inaccessible, là où se trouvait la corne d’ambre ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
- Spoiler:
VS Lilien & Schwarz :Ou : Estime-toi heureux de ne pas être en Nuzlocke, Matis ! et VS et Ucla utilise Coud’ Jus. Léopardus et Clamiral sont K.O. ! Hexagel utilise Laser Glace. et VS et Ucla utilise Coud’ Jus. Hexagel et Brutapode sont K.O. ! Feuiloutan utilise Canon Graine et échoue. et VS ² et Ucla utilise Coud’ Jus. Feuiloutan et Miradar sont K.O. ! Hexagel utilise Mur Lumière. et VS ² Ucla utilise Change-Eclair. Hexagel est K.O. ! Déflaisan utilise Coupe-vent (1). et VS Dimoret utilise Eclats Glace. Déflaisan est K.O. ! Kelly utilise Plaie-Croix. Dimoret est K.O. !
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 22 Jan 2014 - 10:52 | |
| Et voilà la fin de l'étape ! Je vous épargne la liste des captures longue comme mon bras puisqu'on va rester un petit moment sans capture possible ... Bonne lecture ! - Spoiler:
Le jeune dresseur se retourna avec surprise. Derrière lui, Matis le jugeait, fixait d’un air sévère la paroi. Difficile de dire s’il jaugeait le pauvre Pokémon dragon enfermé, dont la bouche exhiba les mâchoires édentées en soufflant, ou la trace de buée de sa main coupable contre le verre. D’instinct, il s’écarta, fuyant le regard de son aîné comme on cherchait à éviter la gueule ouverte d’un fusil.
« Alors c’est lui, Kyurem, » lâcha finalement Matis. « Il fait peine à voir. »
« Il souffre, » fit Mélis sur le ton de l’exposition. « Il souffre, et on ne peut rien faire pour l’aider. »
« Pour l’instant. » Pour toujours, fût-il tenté de rétorquer. Kyurem n’était qu’une relique, sans puissance et sans volonté motrice - aussi artificielle soit-elle pour les deux autres Dragons légendaires, car eux étaient mus par ce qui était la perfection de la relation entre un humain et un Pokémon. Sans émotion, mais avec la mémoire passée que cet état était anormal, et dans un énième paradoxe de son existence, il souffrait de ne pas souffrir. La gueule édentée exhiba deux lèvres décharnées soufflant un baiser sur la paroi de verre, faisant le dessin contrasté d’une main chaude et tangible sur le froid rien-du-tout. Pour toujours, mais il se tût.
« D’après Weiss, » éluda-t-il, « il y a un centre de commandement au bout de chaque passerelle. Il faut donc s’attaquer aux deux pour mettre la frégate hors-service. » Matis hocha la tête, compréhensif. Pour lui, comme pour tout autre être humain, imaginait-il, le sort de Kyurem était quelque chose d’évasif ; davantage encore alors que son objectif à lui se trouvait à portée de bras. Sa main se leva machinalement dans l’air, et il y eut un clap alors qu’ils les serrèrent fermement l’une contre l’autre.
« Bonne chance. »
« Toi aussi. » Leurs pas firent un instant écho sur la passerelle. Progressivement, le silence étouffa Mélis ; comme un opaque rideau de coton, il n’y avait que le bruit de ses pas sur le fer troué. Comme une boîte noire, il n’y avait que la lumière réfléchie dans les coins qui l’orientait d’un escalier à autre, et il regrettait presque le bleu et le blanc des machines. Son pied rencontra une cale, et la porte s’ouvrit sur un puissant courant d’air.
Le centre de commandement impressionnait dans sa démesure. Un œil de la frégate, les larges vitres montrant à un rythme de croisière les couleurs variantes des ciels d’Unys, les ventilateurs soufflant dans les bronches les parfums synthétiques. On voyait, de temps à autre, l’ombre de l’aile d’acier crever un nuage. Il n’y avait, au centre, qu’un énorme podium, dont la colonne tournoyait en disques sous l’impulsion de quelque énergie fantôme ; et au-dessus, le pilote en blouse blanche lui tournait le dos, admirant sans doute les multiples reflets de sa personne dans les différents cadres. Mélis pensa un instant qu’il ne l’avait pas remarqué ; il se fit mettre à la barre à la seconde où son pied se posa sur le carrelage. La voix familière lui glaça le sang, mieux que n’importe quel Dragon légendaire.
« Bienvenue, Mélis ! »
*** Le second œil de la frégate était aveugle. Couvert du voile noir des écrans, de l’intérieur, ils projetaient des pellicules de lumière fantôme comme les mille facettes d’un œil de Mimitoss. Et toutes les images simultanées - bleu bétonné de Janusia, sol roux d’Arpentières, sable de Vaguelone, et sapins en costume turquoise de Maillard - donnaient à Matis des haut-le-cœur. La barre errante n’aidait pas. Il imaginait le bateau dérivant, coulant dans la marée de nuages. Près du tableau de commandes, les Ombres levèrent les yeux d’un même mouvement - dans la pupille dilatée, une étincelle de rapace. Le jeune dresseur lança les hostilités, la Poké Ball lancée en avant. Se rattrapant dessus quand le bras tendu lui semblait trembler.
« Eh, vous ! »
« ... Qui es-tu ? »
« Je m’appelle Matis ! Et je suis venu récupérer le Chacripan que vous avez volé ! Où est-il ? »
« Un Chacripan ... ? » Les têtes se tournèrent l’une vers l’autre dans une feinte interrogation. Matis se raidit. Devant une impulsion rouge qui les croisa, les Ombres disparurent pour se placer dans son dos - dans les coups de revolver de leurs yeux. Le Feuiloutan rebondit sur le tableau de commandes et se pendit à l’un des écrans, attentif. Il ressentait la tension de son dresseur, qui réchauffait l’air comme un feu de forêt. Le garçon se retourna, présentant la Poké Ball vide à la manière d’un canon.
« Le Chacripan de ma frangine ! Vous l’avez volé à Arpentières il y a cinq ans ! Où est-il ?! » Le souvenir - insignifiant, bien sûr, Matis le savait : ce pauvre Pokémon n’avait, même pour lui, qu’une importance symbolique - semblait s’être perdu dans les méandres de leur unique mémoire. Son bras se leva en actionnant une gâchette invisible.
« Limaspeed, prends-le de vitesse. »
« Feuiloutan ! Eco-Sphère ! » Le Pokémon le dépassa de sa copie d’énergie, et les deux Eco-Sphère se rencontrèrent dans une décharge verte. Les Ombres se couvrirent les yeux, juste pour voir le primate prendre un appui sur son dresseur en arrière, l’autre main sur un cadre noir. « Jet d’Pierres ! » En guise de pierre, l’écran tomba en traversin sur le Limaspeed. Un piaillement perçant, et les yeux se révulsèrent sur Matis - sa main libre remonta sur sa bouche, la bile remontant dans sa gorge. Le trio le rappela sans un commentaire. Laissant des résidus noirâtres sur le sol.
« Bien. Léopardus. » Le jeune dresseur écarquilla les yeux. Oh, c’était un Léopardus, d’accord, avec ces muscles tendus et la courbe parfaite de son échine, le poil pourpre moucheté, et cette façon prétentieuse dont l’œil entier se plissait en même temps que sa babine se soulevait. Mais lui voyait la longue queue de Chacripan dans laquelle se blottir sur le perron, la tête aplatie sous l’empreinte invisible d’une caresse. Le trio des Ombres, toutefois, ne lui laissa pas le temps de se complaire dans la nostalgie. « Aéropique. » Le Léopardus bondit lestement, et ses griffes repoussèrent le Feuiloutan dans les écrans. Il rebondit juste à temps sur la table, sa queue le repoussant à hauteur de son dresseur, sur lequel il devait se focaliser à présent.
« C’est ... »
« Nous nous moquons qu’un Pokémon crie ou pleure, » énoncèrent les Ombres d’une seule voix sans écho ; et le Léopardus revint à la charge, plaquant sous lui le Pokémon primate. « Nous nous moquons d’avoir à en sacrifier un pour un autre. » Le museau remonta sous la gorge du Feuiloutan. « Et nous nous moquons encore plus de perdre, si tout cela sert notre dessein final. » Léopardus leva les pattes, les griffes s’illuminant dans les bleus et jaunes des écrans indifférents. « La victoire de Ghetis. Léopardus, achève-le. » Sans y penser, Matis passa un bras sur le côté, repoussant de l’air.
« Feuiloutan, Casse-Brique ! » Et le Pokémon interpellé passa son bras contre le cou du félin, et le combat continua ...
*** « Nikolaï ! » Naïvement, Mélis s’avança vers le chercheur - mais s’arrêta un pied sur une marche, pris d’une irrésistible incertitude, à le voir sans bouger, jouant avec cette mèche décolorée et l’observant sans doute, dans le demi-reflet de ses lunettes, où passaient nuages et sommets de pins, mais point d’iris ambrée. Quelque chose n’allait pas, et il le savait d’instinct, mais sa raison n’arrivait pas à y croire. « Vous allez bien ? La Team Plasma ne vous a pas fait de mal ? » Et Nikolaï alla de ce rire retenu qui insinua un frisson dans ses épaules.
« Pourquoi donc la Team Plasma m’aurait fait du mal ? » En voyant l’air ahuri du garçon, il continua : « En vérité, l’une de mes connaissances ici m’a demandé de lui prêter mon expertise à propos d’un de ses projets : le Projet Météore. En échange, il m’a mis la technologie de la Team Plasma à disposition pour résoudre ma propre thèse : pousser le potentiel des Pokémon à son paroxysme. Je ne t’ai pas menti là-dessus. La fin justifie les moyens. »
« Vous êtes vraiment ... »
« Dois-je me justifier ? » Il sonnait ... ennuyé ? Et rabattit la mèche bleue derrière son oreille d’un geste expert. Tout cela lui venait trop naturellement - avec la même passion contrôlée avec laquelle il décrivait jadis les ruines du Désert Délassant, il jetait des yeux avides sur l’œil de la Frégate. « Les dresseurs comme toi expriment la puissance des Pokémon par une ... communion du cœur, si l’on peut dire. L’approche de la Team Plasma est toute à fait autre : de l’exploitation brute. J’ai donc parcouru Unys pour obtenir un échantillon plus représentatif des dresseurs. Il s’est vite imposé que, pour que le potentiel d’un Pokémon soit maximisé, il faut un équilibre entre force et liberté. Et tu m’es tout de suite apparu comme présentant des dispositions remarquables ! Mais t’observer n’est plus suffisant. Pour confirmer mes théories ... Et également pour la pérennité de la Team Plasma, je dois te combattre. » De son côté apparut un Pokémon : un Neitram, qui fit à Mélis mauvaise impression. Quelque chose de malsain se dégageait de lui, les loupiotes inquisitrices à ses doigts le menaçant d’une seule lumière blanche ; et, machinalement, sa main se porta à sa Poké Ball.
« J’imaginais, » lança-t-il au chercheur, « que vous recherchiez le bonheur des Pokémon. Tout ce qu’on a fait, l’Humanité, jusqu’à présent, pour s’entendre avec eux ... Pas pour la guerre, mais pour l’amitié. » Nikolaï ne cacha pas son sourire moqueur. Il se surprenait à attendre le combat à venir. Pas pour des données scientifiques, mais simplement pour l’adrénaline, le choc de l’air contre le feu.
« J’appréciais aussi cela chez toi. Ta gaucherie. » Et Mélis lui sourit en retour, avec cette même excitation qu’il ressentait à chaque duel.
« Je détestais déjà votre air snob avant, » se moqua-t-il. « Tawny ! Poing de Feu ! »
« Ridhel, Distorsion. » Le Roitiflam fonça, tête en avant, avant de se heurter aux murs psychiques de la boîte - c’est à ça que ça ressemblait, en tout cas : un cube dans lequel Tawny se retrouvait soudainement les pieds à l’envers, et bascula derrière Nikolaï sans qu’il eut effleuré lui ou le Neitram. C’était une situation pour le moins inédite pour Mélis, qu’il faudra outrepasser. Quant au chercheur, il jugea à juste titre que le jeune dresseur cherchait à user de la vitesse de son Pokémon - donc, il fallait paralyser ses mouvements, et il serait à sa merci. « Magnéton. Cage-Eclair. » Le trio de Magnéti, sorti de sa Poké Ball, se désolidarisa autour de Tawny - dessinant sur l’échine des arcs électriques.
« Tawny ! » Le Pokémon essaya de relever les épaules, mais elles se retrouvèrent fichées au sol. « Essaie Poing de Feu ! Avec le pied ! » Et par sa patte arrière, il donna une grande ruade qui propulsa un Magnéti en arrière - tout le Pokémon aimanté se retrouva en arrière, libérant en même temps le Roitiflam. « Ok, il faut rester hors de la Distorsion. »
« Magnéton, on recommence, Cage-Eclair. Et à toi, Magnézone ... »
« A malin, malin et demi. Attrape-le. » Tawny plaqua sa patte sur l’un des Magnéti en approche - les deux autres avancèrent derrière lui, comme sur un arc invisible. Quant au Magnézone que Nikolaï venait juste d’appeler, il resta tranquillement dans la Distorsion.
« Reste ferme, pour l’instant. »
« Maintenant ! Force ! » Le Roitiflam balança le Magnéton sur son comparse, traversant le cube psychique de part en part. Mélis se baissa instinctivement, pour voir les éclairs teintés lui passer par-dessus la tête avant de revenir en boomerang. Le poing de Tawny se plaqua comme un aimant sur la table de commandes.
« Il ne te suffira pas de rester hors de ma Distorsion, » souligna Nikolaï tranquillement. « Je compte à ce qu’il soit incapable de bouger quel que soit sa place. Métang ! » Le Pokémon Cerveau apparut, se poussant sur son axe de flottaison sur ses deux poings massifs. Il ne lui inspirait guère confiance, et à raison : « Psykoud’Boul ! » Métang se repoussa encore sur le sol pour prendre son élan, et le crâne métallique frappa dans un éclat pourpre la tête paralysée du Roitiflam.
« Tawny ! » Il laissa tomber le haut de son corps, ne laissant comme indice de sa santé que la flamme vive de son collier, vacillante. Le Pokémon Cerveau recula, reprit son appui sur l’autre bras, prêt à lancer une nouvelle attaque. « Essaie de bouger le bras ! » Sa patte droite remonta juste à temps pour percuter le crâne du Métang au vol, le renvoyant dans les vitres, avant de rebondir ... Sur le centre de gravité d’un Cliticlic. Mélis leva les mains au ciel d’un air exaspéré.
« C’est pas réglo ! »
« Un Dresseur doit avoir la capacité de contrôler six Pokémon à la fois, » nargua Nikolaï. « Cliticlic, Charge Vitesse ! » Le Pokémon frotta ses rouages l’un contre l’autre, propulsant à nouveau le Métang sur sa cible. Mélis dût réfléchir vite - Tawny, paralysé comme il l’était, ne pourrait pas frapper une deuxième fois ; ni fuir, car il se heurterait à la Distorsion ... Mais oui ! Il fouilla vivement dans son sac, voyant d’un mauvais œil le Neitram, le dos au plafond, restreindre l’espace de son cube psychique.
« Attrape ! » La bouteille de Guérison ne passa pas au travers de la Distorsion, comme s’il n’existait qu’une seule frontière intangible, et le Roitiflam prit au vol le précieux médicament. D’un mouvement souple, il se glissa au plus bas de la table de commandes, le Métang lui passant au-dessus, se rattrapant à la barre avec agilité, se relançant. Tawny avala prestement ... « Maintenant ! Poing de Feu ! » Et arrêta le crâne volant de la paume de sa main, comprimant le devant comme une simple cannette de Soda Cool, dans une fumée âcre. « Oublie pas le Cliticlic ! Sers-toi de son élan ! » Le Roitiflam relâcha le Pokémon Cerveau, percutant dans une charge métallique les rouages. Nikolaï releva instinctivement la tête sur son dernier ami - Ridhel le Neitram, devant cet ordre mental, étala la Distorsion dans la pièce. Mélis plaqua la main derrière lui pour s’assurer de la présence du mur.
« Tawny. » Le concerné suivit la voix d’un mouvement de groin, mais il était naturellement désorienté, avec l’impression de faire face au même mur sur lequel son dresseur avait normalement les doigts. Derrière lui, le Neitram descendit tranquillement sur son axe, les bras ouverts dans un dangereux étau. « Tawny ! Attention ! »
« Psyko ! » Et le Roitiflam se recourba sur lui-même, les pattes sur les tempes, grondant de douleur. Comme si deux mains invisibles lui comprimaient le crâne sous une force extraordinaire. Mélis le voyait - ou plutôt, il voyait le mouvement reflété de l’adversaire devant lui, les doigts se rejoignant lentement en laissant des plis sur le corps rocheux -, mais ne pouvait rien faire.
« Tawny ! Tu m’entends ?! » Il gronda de déplaisir, présentant son dos à quelque menace invisible. « Va contre ma voix ! Force ! » Dans un dernier élan, le Roitiflam souleva son poing derrière lui, et le lança contre Ridhel, détachant dans un écran blanc les facettes roses du cube psychique ; dans un cri d’agonie, semblait-il à son dresseur, qui trébucha en avant.
- Spoiler:
Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 72. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 72. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 72. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 71. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 71. CT unique éventuellement apprise : / Statut incertain : Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau avant le combat : 72. CT unique éventuellement apprise : /
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 23 Jan 2014 - 18:01 | |
| Oh my dog ! Entre le chacripan retrouvé (mais sous la forme d'un léopardus) et Tawny qui nous fait des frayeurs... On a de quoi se réjouir niveau action et révélation. :3 |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 28 Jan 2014 - 12:12 | |
| Merci Et voici donc l'étape 13.5, la confrontation finale ! Je vais faire comme sur mon Tumblr, diviser en deux l'étape entière, ce qui ne vous changera pas vraiment des deux parties par semaine. En avant les amis ! - Spoiler:
Mélis releva le nez sur un écran blanc. Il eut d’abord du mal à réadapter sa vue - mais c’était seulement parce que les grandes rétines de la frégate étaient ouvertes sur un décor de neige inaltérée. De la neige et de la glace à perte de vue, en cerceaux, des côtes sorties des entrailles de la Terre elle-même, avec la gorge profonde d’une caverne soufflant le frimas ; et puis, les cadres des vitres se remirent en place sur ses rétines. Devant lui, Nikolaï n’avait pas bougé de la barre, son regard sur son Pokémon, et les événements récents revinrent rapidement en place. Il ne restait pas grand-chose de la carapace de roche qui recouvrait le Neitram ; de sa tête, comme une crinière, une longue volute fluorescente s’échappait du corps entier, deux yeux piqués comme des trous noirs au milieu de l’espace. Et devant, la masse tremblante d’un Roitiflam, la flamme de son collier en un fil tournoyant sur le plafond. Il s’appuya sur un genou pour se relever.
« Tawny ! » Il ne vit pas le Pokémon psychique se lancer, se voir arrêter par le bras rigide de son dresseur, la main ouverte en signe de paix. Nikolaï le regarda derrière la branche de lunettes. Il devait y avoir une conversation mentale - du moins, un Neitram bavard, les loupiotes clignotant frénétiquement contre sa poitrine. Mélis mit la paume sur le museau du Roitiflam - étrangement humide, mais réactive, elle se recourba sous l’odeur de pin et de poussière blanche qui l’assaillit. « Tu vas bien ! Rentre dans ta Poké Ball, tu l’as bien mérité. »
« Inutile de combattre davantage, » répondit le chercheur à une question muette, et le jeune dresseur mit un temps à réaliser qu’il s’adressait en fait à lui. « Nous avons mis à jour ce que nous espérions de toi. »
« ... Ah ? »
« Une compréhension mutuelle entre un dresseur et son équipe est donc nécessaire à dévoiler le potentiel maximum des Pokémon. Tu as combattu avec cette aspiration, contre moi, et le raisonnement mathématique m’a failli. Je pense, » ajouta-t-il avec une clarté nouvelle dans la voix, « que tu as ce qu’il faut pour combattre la Team Plasma. Il te reste donc un dernier combat à livrer. »
« Un dernier combat ... » Nikolaï se retourna.
« La Frégate vient d’atterrir dans la base de la Grotte Cyclopéenne. C’est au fond de cette grotte que tu trouveras Ghetis, la Chose Météore libérée ... Et le Héros. »
« Le Héros ... Ludwig ? » Il hocha la tête.
« Bien entendu, la Chose Météore n’est qu’un morceau de ce qui fût le Dragon Originel. S’il s’agit d’un Pokémon légendaire au même titre que Reshiram et Zekrom, ou qu’une coquille vide destinée à aspirer leur essence ... Ou les deux ? Je l’ignore. Mais pour que les desseins de Ghetis se réalisent, il lui fallait reformer le Dragon Originel tel qu’il est apparu il y a deux mille cinq cent ans. Et pour cela, le Héros ... Non, il ne s’agit pour lui que d’un intermédiaire. Pour cela, Reshiram lui est nécessaire. Le pont est baissé. J’espère que tu es prêt à combattre ... un dieu. »
« ... Pas vraiment, mais on va faire avec, » lâcha-t-il mollement.
*** FMC3, scene 02, A, take 01.
Comme tous les jours, Poline servit les assiettes en coque sur la table. Une table imparfaite avec sa nappe de papier, ses fourchettes à droite et ses couteaux à gauche ; et surtout, la chaise en face à qui manquait les rondeurs paresseuses de son frère fantôme, le timide mais dévoué agent de circulation de Rotombourg. Elle ne savait que cuisiner cette écœurante bouillie fumante d’œufs brouillés et de lardons - et une salade de baies pour Fène -, mais elle ne manquait jamais de servir une seconde assiette pour celui qui rentrait toujours plus tard, mangeait peu, recrachait de l’huile de vidange. La Larveyette, dans son habit de coton à désinfecter, comme tous les jours remonta sur son bras, lui jetant un regard plein de curiosité et de souci. La pollyanna gardait son sourire de plastique.
FMC3, scene 02, B, take 01.
Les souvenirs de son enfance étaient très confus. Et pour être honnête, il n’avait jamais cherché à les entretenir, les avaient laissé se noyer dans la brume toxique du mont Mémoria. Ses frères étaient les Skelénox habiles qui l’entouraient de leurs yeux protecteurs, et sa mère, le programme crypté d’un Noctunoir sans nom, bloqué sur la chaîne Afterlife. Aussi, il abordait avec une appréhension nouvelle - mais satisfaisante, un avant-goût de mort mérité qui faisait trembler ses doigts - la rencontre avec la petite sœur de Robokeuf. Une fille avec une acceptation solennelle dans le regard, trop heureuse, trop normale ; avec les boucles larges de ses couettes retombant sur ses genoux, la finette orange trop grande serrée à sa taille, et--
FMC3, scene 02, A, take 02.
Fène se tourna vers la présence qu’elle crut déceler à la fenêtre - et ne vit rien, sinon des rayons de lune dans ce jardin artificiel de Méanville. Poline ne le remarqua pas, la poussant gentiment du doigt à quitter l’appui sur son bras. Comme tous les jours, elle servit deux verres d’eau, et un seul se leva en l’air et cogna l’air sans un bruit.
POLINE : Bon appétit, frangin !
FMC3, scene 02, B, take 02.
Un autre regard, plus prudent, à travers le carreau de la vitre. Le chaos maîtrisé de cheveux bleus - un gène de couleur exotique qui tournait bien dans la famille, même si ça ne se comparait pas un instant au demi-rasé de Robokeuf - tomba en un épais rideau sur la figure de la demoiselle. Il pouvait presque sentir, une infection mentale, l’odeur des œufs refroidis. Il n’avait appris que très récemment, des mots perdus par les ombres bavardes de la capitale des loisirs, que l’inspecteur avait une sœur. Une petite sœur chérie même, qu’il avait vu réserver une place dans la grande roue - elle n’y était finalement pas montée, seule -, pêcher sur les ponts-traversins - c’était illégal -, et, en gros, tenter l’autorité en place. La vengeance idéale dans un petit paquet de peau-de-pêche.
Ruh se tapait la tête impatiemment contre le mur - la part intangible de son crâne la poussait dans les fondations de l’appartement. Là où la Skelénox, étant née Skelénox justement, passait au travers du bloc de béton aussi aisément que si c’était un filet d’eau ; le jeune ninja était né humain originaire d’Hoenn, faisait son poids, et expérimenterait ce soir l’Ombre Portée à l’horizontale. Un dernier regard lui permit de cerner une partie de la pièce, et il prit un premier appui du pied sur le mur.
FMC3, scene 02, A, take 03.
Poline ne remarqua évidemment rien - et si elle avait été sensible, un jour, à la tension de l’air et aux lumières artificielles au-dessus d’elle, ces sens-là auraient été abrutis depuis longtemps par le goût de l’œuf froid.
POLINE : Au fait ! J’ai croisé monsieur Figures ce matin sur le quai. Toujours à l’emploi ! Il te salue. Son p’tit bout a déjà dix ans. Tu te rends compte ? Ca fait déjà dix ans ...
Le fantôme à sa table ne fit aucun commentaire, et le ton de sa voix tomba. Son frère l’avait complètement oubliée, peu importe l’obsession que les hommes en trench-coat de Janusia lui avaient implanté, et Fène n’était plus depuis longtemps roulée par les chansons acides de la pollyanna ; il n’y avait qu’elle qui pouvait encore faire semblant. Elle avait six ans, à l’époque, encore un bras sur le berceau. Perché sur le canapé, le sourire félin du Ninja Skelénox retomba. Poline ne sentit que son souffle frais dans son cou avant que sa voix ne la fasse sursauter.
NINJA SKELENOX : Dix ans ?
Et hurler à en faire tomber les quatre murs de l’inébranlable maison de souvenirs.
*** Ludwig était, pour ceux qui le connaissaient, beaucoup de choses. Une réincarnation de héros, dont la Volonté atteignait des cosmos dont d’autres n’avaient pas entendu parler ; et un Dresseur exceptionnel qui équilibrait à la perfection cœur et raison, si bien que la fidélité de ses Pokémon avait été une inspiration pour d’autres jeunes dresseurs - et une certaine jeune dresseuse, dont les qualités étaient diminuées par sa présence, comme un spectre sur la Ligue. Ces qualités étaient renforcées par son absence, pendant cinq ans, simplement résumés par les souvenirs chaotiques de Bianca et quelques lignes d’un auteur à succès. Mélis s’attendait donc à quelqu’un de fort, tout en courbes musculaires, une animation au milieu d’un combat volé. A la place, quand il déboucha dans le cœur de la Grotte Cyclopéenne, il tomba sur une grande perche anguleuse un peu trop maigre et négligée, qu’un vieil homme tenait par le menton comme on attrape un Mimigal - avec un dégoût à peine dissimulé. Ghetis. Lorsqu’on l’aperçut, le vieillard dans son châle noir lâcha un soupir - le jeune dresseur devinait plus qu’il ne sentait l’âcreté dans son souffle. Mais ce n’est pas ce qui le captiva - c’était le regard de Ludwig, un seul œil peint en sépia sur la peau opaline, qui ne manifesta ni peur ni espoir à son égard, juste une curiosité polie.
« C’est donc toi, » commença l’homme, et Mélis fut surpris par le baryton de sa voix, « qui a mis en défaut la Team Plasma ? Non, c’est inexact. Tu es encore un gamin romantique, jamais tu n’aurais pu la vaincre à toi tout seul. C’est Colress qui t’as mis dans nos pattes, n’est-ce pas ? Avec son étude scientifique du potentiel des Dresseurs ! Bah ! Qu’importe. Tu ne pourras plus m’arrêter. » Sur ces mots, il renforça la pression de ses doigts contre Ludwig - et inconsciemment, le jeune dresseur se crispa lui-même - ... avant de le repousser en arrière, sa canne pointant vers la souillure de ciel sur la Grotte Cyclopéenne. « EreGlaciaire ! »
« Ah ! » Kyurem descendit sur eux, les ailes déployées en écran solaire ; et son souffle engouffra tout un pan de la grotte dans une épaisse couche de glace. Un manteau régulier, une manche plaquée contre le mur ouest de la caverne ...
« J’ai tenté d’être gentil, » continua-t-il dans le vide, suivant avec des yeux avides le plaisant mouvement du Pokémon Dragon près de lui, les ailes grises décharnées tombant contre ses flancs. « D’amener pacifiquement la transition vers la Troisième Civilisation d’Unys. Mais vous, stupides dresseurs, vous n’avez cessé de vous mettre en travers de ma route ! Alors, la Team Plasma devra monter au pouvoir par la violence ... ! »
De sous la glace, un pli s’élargit, comme une bulle inachevée, un ballon craquelé ; et l’aura enflammée d’un Roitiflam acheva de se diffuser à leurs pieds, laissant un cratère solaire près de l’impertinent dresseur - soulevant négligemment sa visière pour essuyer une pellicule de sueur - et de son Pokémon, le collier de flammes formant des spirales dans l’air froid de la grotte. Il évita prestement de répliquer à Ghetis.
« Ludwig ! » Le garçon ne tarda pas à se montrer - ou plutôt, son ombre, prisonnière de la nappe de glace sur le côté. Contre l’avis de Tawny - le bras étiré vers lui, mais pas assez vif pour rattraper son maître évanescent -, Mélis bondit hors de la protection que lui assurait l’aura du Roitiflam, se précipitant, et se mettant dans la ligne de mire de Kyurem. Il n’entendit que le claquement de la canne contre le sol ...
« Laser Glace ! » Et la décharge d’énergie près de ses tympans ...
« Flamme Croix ! » Avant que sa vision ne se couvre de blanc.
*** FMC3, scene 04, B, take 01.
Le Ninja Skelénox s’attendait à beaucoup de choses de Poline. Elle avait l’air si innocente - une innocence inaccessible, ce qui était d’autant plus important pour un voleur de sa trempe -, dans son ensemble orange et ses collants noirs négligemment déchirés, la boucle parfaite de ses couettes, la douceur de son doigt long le long de la fibre de Larveyette ; elle avait cette moue trop familière de l’enfant gâtée, à qui on a pris le jouet préféré, le sourire cousu sur son visage et les paillettes mouillées sur les joues. Il s’attendait à ce qu’elle pleure, s’extasie naïvement, s’interroge sur les ombres dédoublées de ses Skelénox. Mais il ne s’attendait pas au large coup d’épaule qu’elle lui envoya, le faisant basculer derrière le canapé. Que la terre est basse.
FMC3, scene 04, A, take 01.
Poline se laissa tomber de sa chaise, les deux mains en bouclier devant sa poitrine, et un regard flamboyant - il n’y porta une attention particulière que par la différence avec son frère, les deux phares sans rétine d’une paire d’yeux artificiels ; on ne comparait pas avec ce bleu naphte aux reflets d’incendie. Sur son épaule, Fène sifflait bruyamment.
NINJA SKELENOX : Ouch ... C’est de famille, de frapper les gens, comme ça ?!
POLINE : Ah ! Mais tu ne fais pas partie des « gens » ... Tu es le Ninja Skelénox ! Et c’est mon frère qui t’a mis la raclée que tu mérites ! Mais tu n’as pas de chance ... (Elle se détendit, leva une main docile en exposition pendant que le jeune criminel se releva.) Il n’est pas là aujourd’hui.
NINJA SKELENOX : Ce n’est pas pour lui que je suis là.
POLINE : ... Pardon ?
FMC3, scene 04, B, take 02.
Heureusement, la Larveyette avait l’œil vif, et celle-ci bondit de l’épaule de la jeune dresseuse, montrant son bouclier psychique, alors que Rubel n’avait aucun mal à s’extraire des ombres confondues de la pièce pour se jeter sur Poline, les deux bras fermés dans une Ball’Ombre. La fumée pourpre recouvrit les lampes de la pièce. L’obscurité tomba dans le salon. Fène, sa Ténacité terminée, retomba agilement sur le canapé ; le Ninja Skelénox n’eut que le temps d’éviter la Sécrétion qu’elle jeta contre son bras, un filin de lumière au milieu de la nuit factice.
NINJA SKELENOX : Waouh !
POLINE : Pourquoi tu es là, alors ? Si tu viens me chercher des noises, je te préviens, mon frère m’a appris le krav-maga !
NINJA SKELENOX : Je suis curieux, c’est tout ... ! Eh !
FMC3, scene 04, A, take 02.
La Larveyette venait de rebondir sur sa Sécrétion, jetant un autre fil au travers de la pièce. Le jeune criminel, pour éviter celui qui le frôlait, se rattrapa de ses deux mains sur le dos du canapé, donnant un coup vif dans l’air que son ombre suivit. Rubel s’éloigna, ou plutôt, tomba dans le trajet ; et les deux adolescents se firent face un instant. Le reflet cuivré contre le naphte brûlant, le souffle soufrier contre le parfum mentholé ... Avant que Poline ne donne au Ninja Skelénox un coup de poing sec dans sa poitrine, le forçant à reculer.
FMC3, scene 04, C, take 01.
NINJA SKELENOX : Ouf !
POLINE : Ne m’approche pas !
NINJA SKELENOX : C’est bon, c’est bon ! Puisque tu le prends sur ce ton ... Rhett, attrape-la !
FMC3, scene 04, A, take 03.
Poline n’eut que le temps de voir s’ouvrir l’œil cyclopéen sous ses pieds, avant que le bras de l’immense Pokémon cylindrique ne la prenne par la jambe, la suspendant au plafond dans son étrange Distorsion. Epinglée comme un Papilusion sur une planche de bois, les pieds pendus, les bras ballants, mais trop terrifiée pour bouger hors du cube laissé par le Teraclope. Et comme un bon copain, le Ninja Skelénox donna une tape dans la main gigantesque de Rhett - comment il ne se laissait pas avaler dedans, était un mystère.
POLINE : Laisse-moi descendre !
NINJA SKELENOX : Mais tu m’as dit de ne pas approcher. (Pour appuyer son propos, il leva les deux mains en l’air, sur la défensive.)
POLINE : Tu vas voir ce que tu vas voir ! La Justice gagne toujours !
NINJA SKELENOX : La Justice ... ?
FMC3, scene 04, C, take 02.
Le rire du jeune criminel avait quelque chose d’acide, chaque montée de bile dans sa gorge aggravant la même note, et réduisant l’impétueuse optimiste au silence. Quand ses yeux retombèrent dans ceux de Poline, le cuivre qui colorait son visage semblait rouillé et brumeux, comme dans une transe ; et son ton avait perdu cette hauteur joyeuse qu’il prenait d’ordinaire. La véritable voix du Ninja Skelénox, se figura-t-elle, était timide et avec une gravité inappropriée dans la bouche d’un à-peine voleur de quatorze ans.
NINJA SKELENOX : La Justice, ce n’est pas quand les gentils gagnent !
- Spoiler:
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 28 Jan 2014 - 18:09 | |
| C'est triste les scènes avec Poline seule qui va manger face à un fantôme. C'est d'autant plus triste que ça semble ancré dans ses habitudes d'une telle force que c'est un rituel immuable. Pour le reste... ENFIN ! ENFIN on a la rencontre entre Ludwig et Mélis ! J'ai tellement hâte qu'ils aient une réelle interaction. ** |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 29 Jan 2014 - 10:57 | |
| Merci pour ce commentaire Pour l'interaction entre Mélis et Ludwig, il faudra quand même botter les fesses de Ghetis avant, donc sans préambule, la suite de l'étape. Bonne lecture et à la semaine prochaine ! - Spoiler:
Que la terre est basse ! Mélis se releva en secouant la tête, essayant de se débarrasser des papillons de couleur qui lui couvraient la vue. Un coude en appui sur le sol gelé, l’autre se porta sur son nez, le frottant vigoureusement pour chasser l’engourdissement - et découvrant entre ses doigts un filin de sang coagulé. Ses yeux se reportèrent sur le fond de la Grotte Cyclopéenne ; et ce qu’il y vit insinua de l’air glacé entre ses poumons. Il était magnifique, même de dos, les larges ailes déployées comme un nuage prisonnier sur le plafond de la caverne ; le cylindre de sa queue projetant une lumière de l’orangé ou pourpre sur les parois en miroir. Le cri du Fondateur lui semblait un jeu d’orgues dans les échos profonds. A ses côtés, un homme à la chevelure verte posait la main sur la cuisse blanche - un geste rassurant qui, en fait, ne faisait que renforcer l’impression de démesure que Reshiram inspirait naturellement - ; que le jeune dresseur identifia en un instant. N.
« J’aurais dû m’en douter, » lança-t-il au chef de la Team Plasma. « J’aurais dû me douter que tu poursuivrais dans tes terribles desseins. »
« Dixit cette parodie du genre humain ! » Les épaules se raidirent. Le champ de vision de Mélis se biaisa - Tawny, derrière lui, le redressa brusquement par le col, comme devant une tache ingrate. Le museau resta pourtant focalisé sur la scène, froncé, de la même façon que quand il réprimait une mauvaise odeur dans l’air. Quelque chose n’allait pas. Tout semblait trop ... calculé. Une improvisation qui ne changerait rien à la fin de l’acte, qui baisserait définitivement le rideau sur le théâtre d’Unys.
« Un ami m’a dit que le Héros était ici. » De sous les muscles tendus de Reshiram, un petit Pokémon roula orgueilleusement hors de l’ombre ; un Grindur, crût-il reconnaître, à la coquille marquée par, étrangement, la cendre d’Arpentières et le sable de Papeloa dans les disques d’acier. N poursuivit : « Avec Kyurem. Que chacun souffre de l’existence de l’autre. Ce que tu as fait ... Père ... Tu es en train de détruire l’harmonie entre humains et Pokémon ! Et je ne peux le tolérer ! »
« Je vois que l’éducation de Roi que je t’ai fourni n’a pas été vaine. Je me demande ce que ce garçon a changé en toi, pour que tu te rebelles ainsi. »
« Ce n’est pas seulement Ludwig ... » Ce prénom fût prononcé avec un perceptible trémolo dans la voix qui le bloqua. Mélis jeta un coup d’œil aux parois ; à l’intérieur des murs de glace, l’ombre ne bougeait pas, attentive, les mains appuyées dans un mouvement inachevé. « Ce sont toutes les personnes qui vivent à Unys. Tcheren, Bianca, Ludvina ... Même ce jeune dresseur. » N jeta un regard par-dessus son épaule ; furtif, mais l’éclair bleuté des yeux décolorés capta à nouveau l’attention de Mélis. « Trop de personnes pour les nommer ... Et autant d’opinions divergentes mais qui, ensemble, forment la parfaite complétion. Cette harmonie que j’ai comprise ici, à Unys ... Je la protégerai ! » En écho, Reshiram lança un autre cri puissant dans la gorge de la caverne. Ghetis ne sembla pas aussi ébranlé qu’il l’était - cachant un sourire dans le col de sa cape.
« Quel émouvant discours, » lâcha-t-il simplement. « Voici le mien : il ne se base pas sur des sentiments puériles, tordus dans la bouche d’une abomination telle que toi. Il y a 2 500 ans, Reshiram et Zekrom, avec leur Héros respectif, ont mis Unys à feu et à sang. De ces ruines, a surgi l’Unys actuelle. Pourtant, il existe encore des reliques d’un troisième Dragon légendaire qui n’a pas participé au combat. Pourquoi ? Je suppute que, sans lui, l’issue du combat a été faussée et que, par conséquent, le monde qui nous était dû n’a pas été crée. Nous sommes une civilisation de transition. La troisième, avec la Chose Météore, sera un retour à la division en noir et blanc, où seul le Dresseur du seul Dragon légendaire a le pouvoir. Autrement dit : moi, car je suis le seul à avoir réalisé ceci. C’est tout. »
« Du seul Dragon légendaire ... ? » Dans la tête de Mélis, passèrent en revue les informations qu’il avait accumulées sur Kyurem. Le troisième Pokémon légendaire, dont le héros sans nom - ou aux multiples noms, selon le point de vue ; le sien était trop modeste pour figurer dans son indexation mentale - aurait fui le conflit ; ou, selon Keteleeria et Watson, ne pourrait être que la relique, le corps passé du Dragon originel. Dont l’existence n’était confirmée que par un Pointeau incomplet, maintenant dans les mains de la Team Plasma.
« Je savais qu’en prenant le garçon en otage, tu viendrais à moi - et avec toi, Reshiram. » Incomplet, fait de la même matière que les fameux Galets ayant donné naissance aux deux Fondateurs.
« C’est ce que j’espérais depuis le début. » Incomplet, et pourtant unique ... Kyurem se mit en mouvement, redressant sa tête lourde en arrière pour se mettre sur ses pattes arrières, et son unique corne d’ambre semblait s’irradier d’une luminescence surnaturelle. Incomplet ... !
« Kyurem peut fusionner avec lui, » lâcha un Mélis que sa propre pensée laissait incrédule. « Attention ! » N eut à peine le temps de se détourner que le corps de Reshiram éclata sous la décharge en un feu ardent.
Eclater était le nom juste, car le Fondateur n’était qu’une essence, dont le corps était le produit d’artifices ; surnaturels, certes, mais n’en étant pas moins intangibles pour le commun des mortels - de la roche spatiale et de la puissance brute animaient la carcasse magnifique. Les ailes se replièrent en calme oiseau pourpre sur le Pointeau complet, fixé à la corne de Kyurem, qui s’en délectait. Le dragon eut sa première imitation d’émotion, sa langue bleutée pourléchant la mâchoire édentée. N écarta d’un geste incrédule le bras protecteur de Tawny, dont la flamme paisible caressait les joues. Il ne restait de Reshiram qu’un Galet froid et sans odeur. Ou pas, car l’expression du Roitiflam resta rigide.
« Oui ! » Ghetis fouetta l’air de sa canne avec fierté. « La Chose Météore va absorber le pouvoir qui lui revient de droit ! » Et en effet, le squelette de glace de Kyurem se craquela, avalant autour d’eux la couleur de la Grotte Cyclopéenne.
*** NINJA SKELENOX : Celui qui a raison dans un combat, c’est le vainqueur. Même si c’est le méchant. C’est ça, la Justice !
POLINE : ... T’es qu’un menteur ! Fène, Survinsecte !
La Larveyette fonça en avant, une Sécrétion encore dans sa bouche, tout le reste de son corps s’illuminant d’une forte lumière rouge. Le Ninja Skelénox eut un mouvement de bras rapide derrière Rhett, que celui-ci mima, les rubans de son corps cylindrique le protégeant de l’assaut. Mais Fène retomba immédiatement après le premier coup, et cette fois, il ne put s’abriter ; le criminel remarqua, mais un peu tard, le filin qui lui passait sous le bras, et qui formait avec le reste un triangle parfait autour du corps du Teraclope. Il s’effondra, libérant Poline de la Distorsion, et formant un rappel de son côté. L’incendie en brassard orange - elle avait perdu en un mot tout le mysticisme qu’elle avait acquis comme « sœur du Lieutenant Trois-Lieues » - se raviva dans l’air nouveau.
POLINE : T’es un menteur, et je vais te le prouver !
NINJA SKELENOX : C’est ce qu’on va voir ! Rubel, Ball’Ombre !
FMC3, scene 04, A, take 04.
Le Skelénox réapparut comme s’il n’avait jamais disparu, d’un seul mouvement de bras de son dresseur étirant la moire sur celle de Poline ; son bras plongea dans une épaisse bulle d’ombre, bien en face de Fène, en équilibre sur le fil de Sécrétion en travers de la pièce. La Larveyette sembla esquiver aisément, tirant vers elle ce qui était maintenant une toile, du côté du criminel. Sa bouche s’ouvrit dans un claquement de langue aigu.
POLINE : Fène, Bourdon !
NINJA SKELENOX : Ruh, Ombre Portée !
FMC3, scene 04, C, take 03.
La seconde Skelénox, jusqu’alors dissimulée, se leva en poussant son support de prédilection avec elle. Poline ne s’y attendait pas, ne sentant que la coupure d’air de son côté alors que la Ball’Ombre la frôla, comme une scie ; Rubel tomba et remonta dans le mouvement circulaire de la moire distordue en même temps que Fène commença à bourdonner de sa langue, l’attaque la percutant de plein fouet et la jetant dans le décor. Bruit de verre.
FMC3, scene 04, A, take 05.
POLINE : Fène ... !
*** Mélis enleva le bras de son revers. Un instant, l’étourdissement le lui plaqua à nouveau d’instinct, avant que ses yeux ne s’habituent de nouveau aux reflets de glace qui refermaient la grotte sur eux. Devant eux, Kyurem ne ressemblait plus à Kyurem, mais à une parodie de ce qu’avait dû être le dragon originel à quatre ailes. Il ne restait du squelette décharné de la chose Météore qu’un bassin gris, duquel émergeait le corps de Reshiram - son pelage blanc, un bras étirant cinq doigts osseux sur le plafond battu, tout y était. Par endroits, la fusion était consolidée par de la glace ; là où on aurait dû voir les deux ailes scabreuses de Zekrom, il n’y avait que deux épaulettes desquels le jeune dresseur aurait juré voir l’air glacé dessiner les contours fantômes. En un mot : répugnant. Et un regard à N lui confirma qu’il pensait pareil. Tawny, le visage révulsé, ne laissait qu’une fine fumée à son cou monter dans l’air. Seul Ghetis semblait fier de sa création.
« Vois-tu, N, » le nargua-t-il, « cette abomination n’existe que par ta faute. Si tu n’avais pas failli à ta fonction, nous aurions pu d’abord contrôler l’esprit des masses ; nous n’en serions pas là, à faire ce jeu de Chacripan et de Rattata. Tu as terni le Fondateur. Mais cela est du pareil au même pour moi. »
« Dis-moi ... » fit N d’une voix basse ; et Mélis eut quelques secondes à comprendre qu’il lui parlait à lui.
« Mélis. »
« Mélis ... Est-ce que tu l’entends ? » Le jeune dresseur se retourna sur Kyurem. Le Pokémon légendaire avait un souffle laborieux qui soulevait son poitrail trop lourd, mais sa tête unicorne resta solide, les profonds yeux ambrés le soutenant avec la même attention. Il l’entendait. Faiblement, mais dans le silence oppressant de la Grotte Cyclopéenne, il l’entendait comme dans une boîte noire, et il plaqua la main contre sa bouche pour empêcher la bile de remonter.
« Il pleure ... »
« Affabulations ! » lança Ghetis de son puissant baryton ; de derrière eux, Tawny s’avança en rempart, grondant, sa flamme puissante s’élevant en torsades jusqu’au plafond de la caverne. « Contes de bonne femme ! Les Pokémon ne seront jamais que des outils de la domination humaine. Il est temps de vous en faire la leçon. » Mélis glissa ses doigts contre ses Poké Ball ; il lui semblait qu’elles tremblaient, imperceptiblement, de la même rage sourde qui enflammait les entrailles de son Roitiflam. Sa main se crispa sur l’une d’elles, comme une impression de contrôle sur eux, ce qui était bien peu de choses face à la silhouette gigantesque du demi-Dragon.
« Il peut encore être contrôlé, » fit N, et le calme dans sa voix le rassura un peu. « Pas par moi, bien sûr, mais par son Héros. Tu dois retenir Kyurem jusqu’à ce que je puisse libérer Ludwig. »
« Etre contrôlé ? Ah ! Votre naïveté est à la fois touchante et écœurante. »
« Et tu comptes faire comment, » demanda-t-il avec acidité, « avec une épingle à nourrice ? » Le regard froid et assuré le dispensa de questions supplémentaires. Il sentait aussi les petits yeux noirs de Tawny suivre son pas, avec cette bienveillance de grand frère, et la main du jeune dresseur ramena les deux premières Poké Ball contre sa poitrine.
(Il est temps de montrer à cet humain de quoi les « outils » sont capables.)
Kyurem lança un cri déchirant, comme une lame sur un jeu de miroirs, mais son attention était ailleurs.
(Honni soit icelui qui a l’outrecuidance de t’attaquer !)
Qu’étaient ces voix nouvelles qu’il entendait ?
(. -. .- ...- .- -. - -.-.-- !)
(Ne prenez pas ça personnellement, mais je vais vous battre !)
Il ne les avait jamais entendues, bien sûr ; mais d’une certaine façon, elles semblaient toutes familières. Il devina leur provenance, et posa un baiser rassurant sur la coquille de verre.
(Dans les airs s’élèveront nos chants de paix Car qui donc est satisfait d’où il est ? Nous avons un rêve, nous avons un espoir !)
(Z’est pawti !)
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 4 Fév 2014 - 8:13 | |
| Vous demandez, je m'exécute, le combat des titans commence maintenant ! Bonne lecture ! - Spoiler:
(Z’est pawti !)
« On y va ! Tan, Morsure ! » « Tutankafer, Abri ! » La mâchoire du Crocorible, destinée au Kyurem, s’écrasa sur la protection invisible du Tutankafer. La poussière blanche se répandit comme un calque sur le bouclier incomplet, les bras spectraux rampant sur la surface gelée.
« Tan, mords-lui un bras ! » Glissant le long de l’Abri, Tan se jeta sur un des vecteurs, traînant d’un seul coup de sarcophage du Pokémon Momie. « Jette ! » D’un puissant mouvement de queue, il donna de l’élan à sa mâchoire, avant de le lâcher dans l’air dans une traînée d’ombre. Mais un seul commandement de canne, et le Kyurem envoya valdinguer le projectile vivant - survivant - d’un coup de corne. « T’en occupe pas ! Fonce ! »
« Je l’avais prévu ! Flamme-Croix ! » L’atmosphère se réchauffa d’un coup en ricochet, et l’élan de Tan s’en vit altéré ; sa course s’arrêta sur un bouclier de chaleur, les naseaux fermés et l’échine relevée en position défensive. Autour d’eux - et ceci alerta le jeune dresseur, le pied pataugeant dans une gadoue brillante -, la glace éternelle fondait. « Et maintenant, Crapustule ! Ocroupi ! »
« Kelly, fais-lui écran ! » Surgissant des impulsions croisées, la Manternel absorba la vague entre ses faux, créant une coque d’air par-dessus le Crocorible. « Super ! Et maintenant, Lame-Feuille ! » L’épée passa au travers du Crapustule comme dans du beurre. Sa masse écroulée sur le sol fit trembler dangereusement le plafond - le ciel lointain menaçait de s’écrouler au-dessus d’eux.
« Bien joué ! »
« Ohmassacre ! » L’anguille, plus rapide, surgit de la Poké Ball pour se jeter sur Kelly. Les puissantes dents l’enserrèrent, les pattes les poussant sur le sol ; et la bouche acide relâchait une âcre fumée. « Tu ne peux pas t’échapper ! Lance-Flamme ! »
« Tan ! Morsure ! »
« A moi, Tawny ! » De derrière eux, le Roitiflam se laissa porter à quatre pattes pour stabiliser son pas sur la glace. Le jeune homme courait devant lui, les pieds plus maladroits sur la fine couche de glace, percutant de ses deux mains la muraille de glace. Son groin fumant imprima une marque de non-éclat sur le gel éternel, sauf l’affecter davantage. Quelle poisse, grondait-il, mais N s’appuya dessus en même temps que l’ombre. Presque son reflet. On imaginait plus qu’on ne le voyait, le garçon, l’oreille penchée pour entendre, au travers de l’écho profond, la voix de son Roi. « Tu m’entends, Ludwig ? Il faut attaquer la glace de l’intérieur ! Appelle Truffles, je t’en prie ! » De derrière, l’ombre s’illumina un instant d’un reflet rouge, avant qu’une autre n’apparaisse. Tawny la reconnut d’instinct, la largeur des épaules et l’indécision du port de tête, confondu en vagues de chaleur pourpres. Les deux Roitiflam se suivirent l’un l’autre dans le non-éclat.
« Maintenant, Poing de Feu ! » N s’éloigna à reculons de la déflagration. La patte de Tawny resta collée à la paroi, le bras tendu, grondant ; jusqu’à ce que le vol plané d’un Ohmassacre se mette entre lui et le jeune homme, troublant leur concentration. Le Pokémon Anguille se tortillait dans la mâchoire serrée de Tan, des filets électriques passant sans effet sur les écailles du Crocorible.
« Dresseur ! » Mélis se détourna vers Ghetis. Kelly, au sol, se remettait difficilement de ses émotions, serrant le corset de feuilles contre sa poitrine ; Kyurem, la tête suivant avec un mouvement lent et maîtrisé la canne magicienne de Ghetis ; Ghetis lui-même, un sourire décharné apparaissant sur ses traits. Et sur eux, l’ombre menaçante d’un dragon, deux de ses trois têtes accrochées au plafond comme une pieuvre sur son rocher. La tête principale du Trioxhydre semblait sourire, les canines crevant les lèvres charnues, et un éclair de compréhension passa dans les yeux du jeune dresseur.
« Attention ! »
« Trioxhydre ! Eboulement ! » Le ciel tomba littéralement sur leurs têtes, éclair de bleu estival et de roche noire qui avala la Manternel sous une pile de cailloux. Mélis relâcha sa main d’une Poké Ball vide.
« Kelly ... »
*** NINJA SKELENOX : Finissons ça. Ruh, achève Prescience !
Poline écarta le nuage de fumée de la main. Inutilement, car la lame ascendante de la Prescience jeta ponctuellement dans la pièce sa luminescence pourpre. Se découpaient dans la pièce tombant dans la noir les ombres blanches d’une Larveyette transpercée.
*** « Kelly ! »
*** POLINE : Fène !
*** « Attends, Mélis. » C’était la voix de N, tendue mais mesurée, qui l’appelait de loin. Et effectivement, la roche ne tarda pas à tomber de la pile d’elle-même : tel des grains de sable sur un parasol, le Soin de Thulile formait une bulle d’écume protectrice autour de Kelly, les tentacules glissant autour de la Manternel avec mesure. Le bout de la canne magicienne tomba au sol avec incrédulité.
« Impossible ! »
« Bien joué, Thulile ! » D’un bras valide, la Moyade souleva gracieusement son chapeau de dentelle.
« Je ne laisserais pas passer ça ! Trioxhydre ! Dracocharge ! » Le dragon referma ses ailes et tomba en piqué sur eux, les trois têtes serrées en une seule protection d’air qui s’enflammait.
« Thulile, ralentis-le avec Bulles d’O ! Kelly, dès qu’il est près ... » Ce qui fut sur l’instant, car le corps du Trioxhydre tomba dans l’écran d’écume. N’émergeait de ce drôle de parasol que la tête principale, le mouvement de chute imprimé sur lui, le front brillant d’un éclat surnaturel atténué de l’attaque. La lame arrêta sa mâchoire. « Plaie-Croix ! » Et l’autre le fendit en deux. Mélis ne vit, de sa position, que l’œil rouge se révulser dans son orbite, avant que l’impulsion rouge ne le sauve de l’attraction terrestre. Ghetis déploya sa cape avec une fureur palpable.
« Ce n’est pas fini ! Coatox ! »
« Tawny, Tan, revenez vers moi. » Les éclairs les prirent au vol ; tel un jongleur, les Poké Ball passèrent de ses mains à sa ceinture, ramenant la coque vide de Kelly et une dernière Poké Ball, pleine, près de lui. L’essence même des Pokémon semblait rebondir contre ses paumes. « Kelly, Tranche ! » Les pattes agiles de la Manternel se poussèrent contre l’écran de bulles éphémères, et présenta en course sa lame à l’adversaire. La grenouille ramena ses bras griffus au sol ...
« Coup Bas ! » Et les relâcha en un mouvement circulaire, lui faisant un croche-patte. Kelly tomba, se redressa sur une autre jambe, avant que sa Tranche ne finisse par taper au dos du Coatox - et leurs yeux n’étaient-ils pas aussi implorants que ceux de Kyurem, avec cette subtile intelligence de leur propre stupidité ? Ces Pokémon lui faisaient de la peine. La Manternel donna un second coup vif dans la nuque du Pokémon Crapaud, alors que Tan et Tawny bondirent hors de leur coquille respective.
« Kelly, reviens. » N observa le combat de loin. Mélis ... Il avait l’impression qu’il dansait sur la glace, les rubans électriques des Poké Ball déplaçant les Pokémon dans l’air, avec une économie de mots, et ses mouvements vifs suivant les courbes harmonieuses de ses amis sur la glace. Le jeune dresseur arrêta ses deux mains sur un mur invisible, et le Roitiflam devant lui s’arrêta, ses deux poings écrasant les bras gigantesques d’un Drascore. Il lui ressemblait énormément. Etait-ce pour ça qu’il ne doutait pas de sa victoire ? La queue du scorpion fouetta le sol en un arc large, essayant malgré tout de stopper les deux Pokémon dans leur élan.
« Maintenant, Majorelle ! » Les pattes puissantes de Tan rebondirent avec aise sur cet obstacle ; la Nostenfer captura les épaules du Crocorible pour l’envoyer en l’air. Ghetis suivit d’un mouvement de canne incrédule ce duo exotique, avant de le brandir sur Mélis avec un sifflement d’air. Kyurem courba l’échine, sa tête massive en paravent.
« Il suffit ! Dracosouffle ! »
« Tawny ! » Le Roitiflam, en reflet parfait de son dresseur, le poing fermé se plaquant sur sa poitrine, dégagea d’une patte le Drascore collé à lui, et l’envoya valser. L’équilibre précaire de la Chose Météore en fut déstabilisé, et son énorme crâne partit frapper le plafond trop bas. La corne d’ambre faisait l’effet d’une cible au milieu des miroitants et de la vapeur d’eau. « Tan ! Colère, sur sa tête ! » Majorelle le lâcha d’un puissant mouvement d’ailes sur sa cible ; et le crâne du Crocorible, sous la force de la projection et de l’attaque psychique, laissa derrière lui de larges rubans rouges et pourpres. Avant de rencontrer Kyurem dans un bruit de lame brisée. Tan resta suspendu un instant dans l’air, les pattes arrière pédalant sur un sol invisible. Tout le monde se tut, l’oxygène ponctuellement disparu des entrailles de la Grotte Cyclopéenne.
Et la corne d’ambre vola en éclats.
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 4 Fév 2014 - 17:32 | |
| "D’un bras valide, la Moyade souleva gracieusement son chapeau de dentelle." C'est la scène la plus épique de cette partie. Thulile, méduse à chapeau, qui sauve Kelly et qui nous la joue "damoiselle de la haute" alors que tout autour, c'est un combat sans merci. Vive elle. C'est tout. Et à part cette scène, le parallèle entre Fène et Kelly est franchement bien trouvé et ta façon d'écrire colle vraiment bien avec l'action qui se passe. On a pas besoin de se forcer pour imaginer la scène avec précision, c'est magique. :3 |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 11:09 | |
| Et voici donc la fin de la fin, ou peut-être pas Bonne lecture ! - Spoiler:
La déflagration d’énergie les repoussa tous, humains comme Pokémon, contre les murs. Mélis se cacha comme il put derrière son Roitiflam, les pattes enfoncées dans les concaves de glace, l’échine dressée en remparts et le feu se déroulant en rubans d’étincelle sur le vent. L’essence. N, de derrière un pilier de givre, suivit d’un mouvement de tête l’énergie évanescente, cordes de blanc, chercher son squelette. Dans son dos, la chaleur des ombres se diminuaient, comme si elles ressentaient elles-mêmes cette tension dans l’air. Ou entendaient, couvrant le bruit du vent contraire, le cri perçant de Kyurem. Et ceci s’arrêta tout aussi brusquement. Le Galet Blanc tomba dans un toc sourd, et l’air regagna les côtes de pierre de la caverne comme on éclate une bulle gigantesque. Tan, suspendu en vol, s’écrasa dos contre la glace. Et Mélis évacua la tension d’un rire large. Le poids était retombé de ses épaules, et le carbone toxique des dernières heures se libérait de ses poumons. N s’approcha, anxieux.
« Ca va ... ? »
« Super ! Super ... ! » Et de se plier en deux, pris d’un fou rire nerveux.
« Non ! C’est impossible ! » Les deux garçons relevèrent la tête. Au fond de la grotte, Ghetis tomba à genoux, sa canne entre les mains, brisée. Son œil unique dévisageait ce reflet décharné d’un homme qu’il ne reconnaissait pas. D’une imperfection humaine qui faisait enfin ses cinquante-six ans. Deux ombres se croisèrent sur le front en sueur. Il en reconnaissait les formes jeunes et charnelles. La voix de l’aberration glissa comme de l’huile sur ses oreilles. Son bras fouetta l’air. Les ombres juvéniles reculèrent avec surprise. « Tais-toi ! TAIS-TOI ! »
« Il a perdu la tête, » constata Mélis d’un ton technique.
« Me faire battre par une Héroïne venue d’on ne sait où ... Me faire battre par ... un simple Dresseur de la campagne ! Impossible ! Ou alors ... Il serait ... » L’iris falu remonta sur lui. Le regard sous le sourcil arqué avait ce quelque chose d’animal, cette nette décoloration, qui le pénétra comme un éclair sur une campagne en feu. Dans l’atmosphère encore froide de la Grotte Cyclopéenne. Mélis déglutit. Quant à N, la seule mention d’une certaine Héroïne le suffit à le découdre de son ombre. Dans la coquille de glace, la silhouette de Ludwig s’était diminuée, un point obscur dans les éclats pourpres. Hors de sa portée. Insupportable.
« Ludwig ! Truffles ! » L’ombre souleva ses épaules massives. « Tawny, prête-moi ta force, s’il-te-plait ! » Le Roitiflam se précipitât, non sans jeter un regard sur son dresseur. Mélis resta près de Ghetis, le fixant droit dans l’œil, Tan et Majorelle se rapprochant avec des mines inquiètes. Ce n’était pas tant le regard fixe du vieil homme déchu, mais quelque chose dans l’air qu’il essayait de percevoir. Une voix, un mouvement, une légère brise qui soufflait dans cette bouche de la Terre. L’ombre-Truffles colla son groin épais sur la paroi. Tawny ramena son poing en arrière en pleine course et frappa dans une épaisse gerbe de flammes. Le jeune garçon releva la tête ; la brise habillée d’auster lui échappait. Le mur était tombé. Une cicatrice béante et décolorée dans la peau de glace.
« Ludwig ... ? »
« Ludwig ! » Le visage s’illumina d’un sourire, tout en retenue, mais c’était déjà cela. Le jeune homme se redressa contre le mur véritable de la grotte, les grands yeux peints à l’encre dévorant le visage blanc de son Roi, la mémoire avalant comme une coupe de fruits ce qui devait être les couleurs nouvelles de ses souvenirs ; il s’approcha d’un pas timide vers eux ... Avant que le Roitiflam nommé Truffles donne un coup de tête vigoureux à N. Il tomba sur les fesses, désarçonné. « Ah ah ! Oui, je l’ai mérité. »
« J’aime pas jouer les rabat-joies ... » Tous les yeux se tournèrent sur Mélis. Lui-même observait, comme une apparition fantomatique, le fond de la grotte ; se dessinait encore, dans la moire anguleuse de la pierre, sa forme lourde qui se soulevait de son cercueil de givre. Un petit sourire inquiet fendit ses joues. « Mais on devrait peut-être y aller ? » Et Kyurem souleva sa tête dans un cri de colère. Il ne pouvait s’empêcher de regarder encore un instant le corps du dragon mis à nu, les ailes charnelles tombant sans alcôve de glace, le sang pulsant pourtant le long de la peau grise comme de la lave en fusion. Il donna un coup de queue violent dans le mur de la Grotte Cyclopéenne, faisant s’écrouler le plafond sur eux.
« Dépêchons-nous ! » N se précipita sur le Galet Blanc, avant de relever la tête avec une urgence nouvelle. Alors que Mélis revenait vers eux, ne laissant que Majorelle pour le pousser de ses ailes puissantes, luttant contre l’inspiration du Dragon légendaire, alors que Ludwig s’accrocha à lui avec une peur instinctive de l’exuvie à la voix influente tapant sur ses tympans de la même manière que du fer brûlant ; alors que tout le monde se réunissait pour échapper à l’éboulement, Ghetis resta là, l’œil fixé avec incrédulité sur le bleu marin malheureux. La Nostenfer rattrapa les deux jeunes garçons dans ses deux pattes, étirant ses deux ailerons.
« Qu’est-ce que tu fais ? N ! »
« Père ... ! » En s’avançant, il évita de justesse un morceau de plafond qui tombait sur eux en pluie drue. La poussière recouvrait lentement les entrailles de la Terre de leur voile d’oubli ; et on voyait la silhouette de Kyurem s’élever au-dessus de tout, toute sa mâchoire crénelée d’une lumière mystique.
« N ! » « Roy ... » Le Laser Glace zébra l’air. Majorelle n’attendit pas plus longtemps ; malgré le poids délibéré de son dresseur contre le sol, elle s’envola en direction du trou-de-ciel. Une troisième voix, inconnue au bataillon du Roi déchu, l’interpella.
« Reste pas là, crétin ! » Avant que les serres habiles d’un Déflaisan ne vinrent le prendre à son tour. Matis, sur son dos, lui donna une tape sèche pour l’orienter hors de l’éboulement. Mélis se balança une dernière fois sur un rocher pour donner un appui à la Nostenfer, avant d’accorder un regard à la Grotte Cyclopéenne que la Terre ravalait. L’œil brillant de Kyurem les suivait dans un grondement réprobateur, avant de se retourner - il voyait la silhouette noire dans le nuage de poussière se détourner, faire trembler de son seul pas mieux assuré ce qui était sa maison. Ce dont il était moins sûr, c’était Ghetis. Un vieil homme drapé d’un châle noir, les ongles râpant la glace ; et cette ombre qu’il crut voir surgir à ses côtés.
La Chose Météore revint au repos.
*** FMC3, scene 04, D, single take.
Une unique lampe à terre émettait encore ; dans l’œil de lumière accusateur, l’ombre roussie de Fène, tête nue et corps entravé d’une fine lame, relique de l’attaque Prescience, une aiguille dans son costume fantôme. La Larveyette claquait bruyamment sa langue dans un mimimi qui se voulait sans doute rassurant, mais qui, dans ces circonstances, ressemblait au miaulement implorant d’un Chacripan à l’agonie. Même Poline ne put se retenir de ravaler sa salive, un peu écœurée, en la rappelant rapidement dans sa Poké Ball. La lame pourpre resta un instant en l’air en suspension, comme dans un mauvais glitch.
FMC3, scene 04, C, take 04.
En voyant la jeune fille laisser tomber son bras à sa ceinture, le Ninja Skelénox eut le réflexe audacieux de se saisir d’une coquille peinte, les deux Pokémon Spectre déjà dehors errant comme des figures de papier sans volume sur les murs au bleu ruineux et ruiné ... Et fut pris d’un sursaut plus grand encore quand elle laissa tomber la Poké Ball seule entre ses pieds, fermant les mains sur sa figure dans un sanglot aigu.
POLINE : Désolée ... !
Le criminel ne dit rien au début, se contenta d’observer la flamme longtemps enviée dans le bleu naphte vaciller en même temps que le dernier spot de lumière.
POLINE : Mon frère va me détester !
FMC3, scene 04, A, take 06.
NINJA SKELENOX : Te détester ... ? Mais tu es sa sœur ...
POLINE : Et alors ?!
Elle avait craché ces mots hors de sa gorge ; et même si le pauvre criminel recula d’un pas, repoussé par le fantôme sonore de la pollyanna passée, elle semblait davantage le dire pour elle-même. Et alors ? Alors, le temps des souvenirs idéaux était révolu. En relevant le nez sur le Ninja Skelénox, celui-ci l’observait avec des yeux anxieux, coincé entre le mur de salon bien physique et le mur de verre plus spirituel de la surdité.
POLINE : La Justice ... Même pas, sa Justice, c’est tout ce qui compte pour lui ! Si je n’ai pas les mêmes ambitions que lui ... le même Idéal ... Qu’est-ce que je vaux, pour lui, hein ?!
FMC3, scene 04, C, take 05.
Il n’obtiendrait plus rien de Poline, descendue de son piédestal au-dessus des nuages dans la Réalité des rues de gazon plastifié et de la criminalité montante de la grandissante civilisation de Méanville. Elle gardait fermement les mains contre sa bouche, étouffant vainement les sanglots, et la frange de ses cheveux faisaient une visière d’ombre au naphte vacant de ses yeux. A la fenêtre, Ruh se glissa hors du mur, jetant par-dessus son épaule un seul œil inquiet. Lentement, il s’échappait.
FMC3, scene 04, B, single take.
NINJA SKELENOX : Je ne comprends pas.
FMC3, scene 04, E, single take.
Ce fut son seul commentaire, alors qu’il repassa par le cadre pour s’enfuir dans le jardin, les Pokémon Spectre autour de lui. Lentement, lui aussi tendait vers l’Idéal inaccessible d’une vie à laquelle il n’avait pas droit. Ah, les humains, incapables de se satisfaire de l’équilibre précaire qu’ils possédaient déjà !
- Spoiler:
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 17:28 | |
| C'est d'un déprimant l'histoire de Robokeuf en fait. Sans aller jusqu'à spoiler la suite, est-il possible de savoir s'il y aura un flashback ou des précisions supplémentaires sur les raisons de la transformation du frère de Poline en Robokeuf ?
Et je remarque que Tan est une machine de guerre. xD Cette fin d'étape est moins mouvementée mais intéressante. Elle promet un bon épilogue~ (Et ça veut aussi dire que la confrontation Ludwig-Mélis va ENFIN avoir lieu... **). |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 18:14 | |
| Aucun spoiler, vu que je suis la progression logique des films dans le jeu lui-même (avec des fins alternatives, cela dit). Robokeuf était un employé des trains Méanville / Rotombourg et a été pris dans un grave accident en essayant d'arrêter un fraudeur. Le transformer en Robokeuf était la seule façon de lui sauver la vie. Tan c'est vraiment une bonne surprise, je n'avais jamais eu de Crocorible, et je ne suis pas déçue Bon, je suppose que c'est normal que ç'ait été moins dynamique, vu qu'il s'agissait de la toute fin du combat. Mais ne parlons pas tout de suite d'épilogue, après tout, il nous reste la Ligue ~ |
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| | | | | [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
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