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| [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
| Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Sep 2013 - 10:07 | |
| Rappel du premier message :En Camaïeu de Rose, Nuzlocke Challenge encore plus difficile, est la suite logique d'En Noir et Rose, également publié ici. Les événements nécessaires à la compréhension du présent Nuzlocke seront rappelés en temps voulu, je recommanderai néanmoins d'avoir une certaine connaissance de l'histoire précédente pour pleinement apprécier le récit. Cela ayant été dit ... Il y a cinq ans de cela, la Team Plasma a été vaincue. La version officielle veut que la juste-couronnée Maître de la Ligue Ludvina ait réussi à appeler Zekrom, un des Fondateurs d'Unys, pour combattre et vaincre Reshiram, sous le contrôle de ce groupuscule. C'est depuis cet instant-là qu'une large bande arctique, appelé le Grand Gel, a recouvert une partie de la région en partant de Janusia. C'est dans ce contexte que partent Mélis, jeune challenger de la Ligue, et son ami d'enfance Matis, pour découvrir les origines de cet étrange climat s'étant abattu sur eux. Dans un univers parallèle, le voleur Ninja Skelénox va être confronté au mystérieux Robokeuf, un agent de police cyborg qui sera le seul capable de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa recherche de l'énergie perpétuelle. Pour les ... deux personnes qui me suivent sur mon Tumblr, les updates seront prioritaires de quelques jours dessus. Mais, eh, vous avez les délicieux comptes-rendus - que j’appellerai aussi, mes espoirs déçus En avant ! o/ ❧ Règles- Plus dures, plus méchantes ! :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Si cela s’avère possible, un seul Pokémon possible par échange par Julien / Brenda, et le premier proposé.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom. Tous les Pokémon seront renommés selon une nuance de couleur, sauf exceptions scénaristiques (les Mousquetaires, si trouvés) ou techniques (les Pokémon de N).
Règles additionnelles
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, jouer en mode Challenge.
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville et un seul soin par un soigneur fixe / itinérant - votre mère, les Infirmiers.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, le premier soin à Pavonnay étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon d’une Trouée Cachée Un Pokémon d’une Trouée Cachée de tout le jeu. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction d'utiliser la Galerie Concorde.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction de récupérer des objets par le Pokéwood.
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
Mais naissait-on nécessairement héros ?
Le garçon glissa une main timide sur la paroi de verre. Mélis n’avait ni l’acuité de N, une oreille ouverte à la voix des Pokémon, l’autre à celle des humains ; ni la prétention du confondu Ludwig, pauvre type, on croyait qu’il n’existait que pour être son remplaçant ! Il croyait, merci Maman, à Arceus et à la théorie du père commun, sa couleur préférée était le bleu, et sa mère et lui partaient tous les étés à travers le désert de glace pour passer des vacances à Papeloa, leur mari et père de cœur. Il n’avait pas la moindre épée de Damoclès cosmique au-dessus de sa tête ; et si on lui avait demandé de choisir au pied du palais, il y a cinq ans, s’il voulait voir la Réalité ou l’Idéal triompher, il aurait répondu que si leurs chers jumeaux avaient mis la Première Civilisation d’Unys à feu et à sang, ce n’était pas le fruit du hasard non plus. Bref, il n’avait rien d’un héros.
Le Pokémon Frontière souffla contre sa paume, l’œil brillant d’un rare éclat d’intelligence. Là où les deux Fondateurs étaient des monuments de grâce et de brutalité ; il en était leurs ruines, un corps chétif et difforme, recouvert de sa propre glace, qui inspirait l’angoisse, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. A l’étroit dans sa prison, il exposait davantage les faiblesses de ce qui devait être, jadis, un des bras de Dieu ; une respiration bruyante soulevant sa poitrine, et les pattes inégalement placées sur ce squelette anarchique. Les doigts de Mélis se refermèrent instinctivement sur sa paume, mais resta accroché à la paroi avec une certaine curiosité. Kyurem n’était que la coquille originelle, le néant, le rien-du-tout.
Lorsque les deux Fondateurs ont disparu dans les fondations de la Seconde Civilisation d’Unys, le Pokémon Frontière n’était pas apparu. Il n’était pas un médiateur, puisque les notions de Réalité et d’Idéal lui étaient totalement inconnues ; et cela lui semblait bien. La nature même du dragon originel ; un paradoxe. Mélis posa son front contre le verre gelé. Kyurem approcha son masque avec une infinie patience - à ces centimètres de paroi concrète, il releva la tête baissée d’un jeune dresseur de Pavonnay.
Il n’avait rien d’un héros ; alors pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé ? Il devait être rouillé. Comprenait-il seulement le langage qu’il utiliserait ? Parlait-il anglais ? Les doigts caressèrent le crâne inaccessible ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
L’œil avide de Matis.
***
FMC1, scene 01, A, take 01.
A cette heure, les habitants de Janusia marchaient à pas pressés sur le vieux pavé, sortant et entrant des bureaux-tours, un sandwich dans une main et la cigarette au bec - une odeur diffuse de fruits pourris qui sonnait midi mieux que n’importe quelle grande horloge. C’était un véritable ballet de trench-coats, une masse confuse de gris polaire et de brun café, et un piétinement constant au-dessus des têtes des Forces de Police Internationales, Division d’Unys, dans le sous-sol comprimé de la demeure du Spartiate. C’est justement dans l’abri de cette confusion du zénith, que l’intervention se préparait dans le plus grand secret.
Pour être tout à fait honnête, ici aussi, la faim et la chaleur ambiante abrutissaient tous les esprits. Le sol devait à l’origine être un modeste carrelage blanc, mais il était maintenant brisé en coins, couvert d’emballages errants et d’épaisses traces de semelle ; et les tables de verre étaient constellés par endroits de pellicules. Collées au plafond, des relents de boîtes-déjeuner souffrant d’échauffements, et des soupirs. Le super-policier restait insensible à cette ambiance - et insensible à tout, en vérité, comme nous le verrons plus tard - ; sa tête retombant sur le raide axe de son cou mécanique, absorbé dans la lecture du dossier. Beladonis l’étudiait lui-même d’un air curieux, le cerveau bouillant sous le nuage intangible du midi et les questions insolentes.
FMC1, scene 01, B, take 01.
Le trench-coat largement trop grand pour le corps étroit du cyborg laissait deviner sous ses plis le torse rigide, fait d’une seule plaque de fer, l’abdomen sifflant en son centre d’une respiration laborieuse. Sous lui, ses jambes mécaniques trop grandes tombaient en plusieurs cassures impossibles, et l’une dansait sur elle-même, la roue du talon imprimant son poids sur le carrelage déjà bien maltraité. On ne voyait pas ses yeux, restés dans l’ombre du chapeau melon ; orné d’un badge plastique Lieutenant Trois-Lieues, cadeau du souvenir effacé de Poline.
FMC1, scene 01, A, take 02.
Le super-policier releva finalement la tête, soutenant le regard attentif de son supérieur. Sa voix cryptée semblait sortir moins de sa bouche - qu’il s’affairait à synchroniser par habitude - que de son torse. La disparition d’une partie de ses cordes vocales, il le devait à l’incident qui l’avait transformé en Robokeuf autant qu’au tabagisme passif qu’il subissait en tant que, à l’époque, simple agent de gare à Rotombourg.
ROBOKEUF : Dynamic Engine = ?
Beladonis glissa entre ses mains l’article de presse sous feuille plastifiée. Malgré l’encre effacée entre certains espaces, on y voyait les sourires honnêtes d’un professeur et de son assistant, les mains brandissant au photographe un long tube de verre opaque.
Le Dynamic Engine, l’avenir de l’énergie saine, se vantait l’accroche. A l’issue d’une laborieuse collaboration entre la Ville Noire et les deux professeurs Spencer, le Bal des Sciences, se tenant cette année à Volucité - voir notre reportage page x - a pu enfin présenter au public le Dynamic Engine, le dernier générateur perpétuel d’énergie saine. « Notre but », a déclaré le père Jules Spencer, « a été de créer une batterie capable de générer autant d’énergie électrique qu’elle n’en consomme. » Le modèle réduit que les journalistes ont pu voir ne montrait qu’une ampoule allumée en permanence, et ce sans être connectée à aucune source extérieure d’électricité. « Ce n’est bien sûr qu’une première expérience, mais au vu de ce succès, nous espérons avoir le soutien pour créer un DE2 qui alimenterait le dernier modèle de train d’Unys, le Multi. » Selon le maire de la Ville Noire, sponsor du projet depuis 19XX, des démarches de financement auraient déjà été entamées.
BELADONIS : Nous savons de sûre source que le Ninja Skelénox prévoit de voler le Dynamic Engine ce soir. Cette publique révélation lui a seulement permis de savoir où cette fabuleuse énergie perpétuelle se trouvait à Volucité.
Robokeuf avait déjà remis les yeux dans le dossier. Le Ninja Skelénox, nommé par la presse et les autorités d’Unys de concert : trente-deux vols, dont vingt déjà commis à Hoenn, d’où l’intervention des Forces de Police Internationales. Toujours des pièces d’exposition, du patrimoine historique et artistique ; spéculations au crayon sur la pochette cartonnée, il semblait se servir de plusieurs Skelénox pour distordre les dimensions et passer comme une ombre portée au travers des diverses sécurités auquel il s’était confronté. Ce Dynamic Engine ne correspondait pas à son objectif habituel. Etait-il en train de les provoquer ?
BELADONIS : On a besoin d’agir en toute discrétion. Le système de sécurité du laboratoire reconnaît une certaine signature dont vous semblez dépourvu en tant que ... robot. Vous êtes aussi le seul agent qui peut aussi le retenir. J’ai eu des favorables échos par rapport à vos talents de dresseur.
Etait-il en train de se moquer de la Justice ?
A l’époque où il avait encore un nom - le seul dont seule Poline se souvenait, et mieux valait attendre qu’elle ait le dos tourné pour lui en donner un autre -, oui, il n’était pas mauvais. Il passait beaucoup de temps à se glisser en douce dans les trains passant par Rotombourg pour combattre les jeunes dresseurs venus de Méanville. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais pour Robokeuf, c’était une période qui ne lui appartenait plus ; et qui, dans sa mémoire stricte de presque-machine, était rangée au même niveau que la chute du royaume de Délassant, il y a 2500 ans.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles.
FMC1, scene 01, C, take 01.
Sur une photographie dérobée, très floue, on ne voyait qu’une ombre perchée sur le vide, comme un enfant jouant à la marelle, un rayon de lune n’arrivant à lui dérober qu’un regard sur ses propres pas. Sur une plus grande partie de l’image, une tache blanche et un œil de cyclope malicieux découvrait l’objectif de cette caméra de surveillance. Un des rares portraits volés du Ninja Skelénox - ou plutôt, du Skelénox du ninja.
FMC1, scene 01, A, take 03.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles ; et Robokeuf se leva dans un branlement de chaise, les deux mains tapées sur du verre fracturé.
ROBOKEUF : Mission : Acceptée. Justice sera faite.
***
Bianca était soufflée par la vue depuis la terrasse. Un immense jardin de flammes rousses, le vol des Lakmécygne crevant les nuages dans de doux grains cotonneux, et le paisible silence d’un pied de montagne arraché au temps, semblait-il. Au loin, des bouquets d’arbres encore verts étaient pris dans la fine pellicule de ce givre surnaturel qui avait recouvert Unys il y a maintenant cinq longues années : bienvenue à Pavonnay. S’il fallait admettre une chose, c’est que grâce au Grand Gel, ce petit pied de montagne à la frontière de l’intérieur du continent était devenu le cœur d’une intense activité humaine qu’elle n’aurait, sinon, jamais connu. Les maisons, les petits artisanats et la maintenant régionale Ecole des Dresseurs avaient fleuri, bourgeons artificielles dans les deux bras du givre. Elle se demandait s’il avait pu venir ici, mais qui l’aurait reconnu ? Elle avait pris cette histoire, la seule mémoire qui lui restait.
Son doigt passa par-dessus une mèche blonde, et elle rencontra la branche de ses lunettes. Elle n’avait pas encore l’habitude. C’est Tcheren qui lui avait offert cette paire de cadres rouges et ronds, un peu avant qu’elle ne parte étudier pour son doctorat à Sinnoh ; si ça n’avait pas été par son insistance - lui qui était quasiment né avec -, elle ne les mettrait sans doute jamais. C’avait été l’un de leurs nombreux désaccords sans gravité. Spare the rod, and spoil the child ; qui aime bien, châtie bien ! Mais elle ne s’était pas sentie le cœur de protester : aujourd’hui, la tornade blonde assagie était devenue une agréable brise de printemps. Est-ce qu’il la reconnaîtrait seulement ?
Plongée dans ses souvenirs, elle n’aperçut qu’un peu tard l’ombre par-dessus son épaule. Sur le reflet de ses hublots, elle vit le confus de cheveux bruns indociles, le col bleu, les yeux noisette brillants de curiosité et de reconnaissance ...
« Ludwig ! »
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Déc 2013 - 11:08 | |
| Merci, ça me flatte beaucoup ! Et puis, si ça t'a rendu triste, je pense que l'exercice est réussi. Voilà la fin de l'étape, avec le combat contre Matis. Bonne lecture ! - Spoiler:
FMC2, scene 04, C, single take.
En tombant, le Karaclée ressentit une lourde pression dans sa tête. Peut-être pas que dans sa tête d’ailleurs, à en juger par le siphon se creusant dans le sol, à peine perceptible, bien avant sa chute. La poussée mentale l’avait fait dégringoler en travers des barreaux de cette terrasse de Maillard. Le Ninja Skelénox se laissa passer au travers de ce calque noir grandissant juste avant qu’il n’atterrisse, dans un nuage de poussière et de fumées pourpres.
FMC2, scene 04, B, take 03.
Robokeuf ne gardait que la mobilité de sa tête - c’était bien la première fois qu’il faisait la distinction entre cette cervelle humaine et son squelette mécanique -, mais ce fut suffisant pour suivre du regard la remontée du criminel, plongeant et nageant dans les trouées obscures d’un coucher de soleil ; le narguant du menton, à quelques centimètres de lui, pouvant le faire trébucher d’un seul souffle. Il lui détestait toujours autant ce sourire étiré, celui-là même qui, sur des photos volées, se moquait de la Justice.
NINJA SKELENOX : On dirait que tu ne peux plus bouger ... T'as oublié de recharger la batterie ?
ROBOKEUF : ... Routine cryptée = enclenchée. GOTO>FINAL_POLICE_SOLUTION_2.0
NINJA SKELENOX : ... Attends, t’as dit quoi ?
ROBOKEUF : RUN>JUSTICE_EXPLOSION
NINJA SKELENOX : Wouah !
FMC2, scene 04, D, single take.
Ruh, de sa cachette favorite, tira la cheville de son dresseur pour le pousser à l’abri, dans l’entredeux. Ils ne ressentirent là que le bruit étouffé d’une implosion, et le poids supérieur sur leurs têtes qu’ils attribuèrent à une vague de sable.
FMC2, scene 04, B, take 04.
Quand le jeune criminel s’extirpa comme à son habitude, Robokeuf était presque toujours dans la même position : si ce n’était pour ses genoux à terre et l’épaisse fumée qui s’échappait de ses poumons - le Ninja Skelénox les écarta d’une main mal assurée en s’approchant davantage -, on aurait pu le croire encore en course. Une volonté de fer ! Il osa enfin poser ses doigts sur la figure du super-policier ; une peau rugueuse et émaciée trop familière, mais bien trop humaine, c’en était presque fascinant ... Le garçon secoua la tête. S’attacher à un flic ? Impossible ! Et pourtant, c’est une curiosité malsaine à son égard qui l’incita à jouer de son gant sur ses lèvres ... Et entendre un souvenir, comme un disque rayé, sortir de cette poitrine malade.
ROBOKEUF : Poline ... Po-Po-Poline ...
NINJA SKELENOX : Poline, hein ?
Un regard, et Ruh haussa ses maigres épaules. L’œil roula dans sa capuche mais, elle en avait l’habitude désormais, rien qu’elle ne puisse suggérer ne pourrait lui ôter l’idée qui prenait racine dans sa tête. Le distraire de sa funeste mission n’était peut-être pas plus mal. Avec une fausse innocence, le dresseur se baissa encore davantage et posa un baiser sur le casque métallique.
NINJA SKELENOX : T’en fais pas. Je vais bien m’occuper d’elle ...
***
Selon Matis - qui n’avait jamais été un garçon particulièrement subtil -, Vaguelone n’était qu’une autre de ces plages artificielles. Avec son pavé incrusté de sable, où l’on marchait pieds nus pour sentir la morsure du soleil contre ses talons, et les palmiers dans leurs cages de métal qui chapeautaient respectueusement les villas aux larges baies vitrées, aux formes onduleuses des corps à l’intérieur - quel idée d’aller en vacances à l’est de l’artère si c’était pour rester comme des vampires dans la fraîcheur des intérieurs ! Il attendait Mélis, en consultant des cartes postales idéalisatrices et en buvant à une terrasse le même fond de verre ... Roo-i-oo ! Le voilà qui arrivait justement, précédé de son propre Déflaisan. Et entre eux, le vol malhabile d’une Nostenfer inexpérimenté, ses quatre ailes peinant à se synchroniser, la décalant vers la plage. Son dresseur la héla avec un feint désintérêt.
« Majorelle, ne t’éloigne pas trop. » Pour seule réponse, le Pokémon Chauve-souris souffla son haleine fétide en lui montrant les dents. Lui monta les marches menant à la terrasse, un sourire se glissant sur sa figure - mais, à la façon dont sa visière restait par-dessus ses yeux, ce n’était qu’un feint sourire. Mélis en était devenu le spécialiste. C’était à se demander qui était le plus désespéré des deux. Le Déflaisan s’installa sur un dossier de chaise en roucoulant de fierté. « Salut ! C’est gentil d’être venu me chercher. »
« T’en as mis du temps, » fit-il en reposant son verre. Le cadet secoua sa main dans l’air avec insouciance. D’un mouvement, il plongea l’autre bras dans son sac et en sortit une Poké Ball ; l’impulsion rouge vint cueillir Majorelle au moment même où elle dérivait sur la grève, dans une écume en têtes de Viskuse. Matis eut bien le temps de se retourner pour voir le spectacle, car son ami resta rivé dessus, le subtil va-et-vient du courant qui crachait algues et Pokémon abandonnés.
« ... Bon, on le fait, ce combat ? » Ses épaules se raidirent.
« ... T’es ... T’es pressé de te faire battre ? » Matis ne releva pas, se contentant d’un mouvement de doigt pour que son Déflaisan s’active. Réglé comme du papier à musique, il se repoussa du dossier à la table dans une chute de bois et de verre, les deux ailes grandes ouvertes. Mélis sursauta réellement, cette fois, sa main s’appuyant plus profondément au fond de son sac. « Ok, ok ! T’es pressé ! » La moue de l’aîné s’aggrava, et, sans attendre, il se leva à son tour, le bras capturant l’air.
« Déflaisan, Lame d’Air ! » Le cadet n’eut d’autre choix que de se défendre.
« ... Ucla, Change-Eclair ! » A peine sortie, la masse électrique du Magnézone fit écran à la Lame d’Air, envoyant l’adversaire contre la rambarde de la terrasse dans une projection de comète. Matis ne se retourna pas, échangeant avec aisance d’une main à l’autre ses Poké Ball, et le gigantesque Clamiral apparut dans un grondement furieux. Mélis recula, étrangement déstabilisé, alors que Tawny sortit d’instinct pour se mettre en rempart.
« Clamiral, Aqua-Jet ! » L’aura écumeuse creva les lattes sur le passage du Pokémon Dignitaire.
« Tawny ... Marto-Poing ! Sur le museau ! » De dos, le collier de flammes s’embrasa davantage, sans blague Beladonis !, et au plus près de la décharge aqueuse, il frappa d’un coup sec contre la tête du Clamiral. Les deux Pokémon reculèrent en même temps ; l’un, l’échine fumante, l’autre, secouant le museau en bavant furieusement.
« Clam’, tu tiens l’coup ? » Il acquiesça d’un coup de patte.
« Tawny, tu ... Tu peux changer ? » Le Roitiflam semblait contrarié, mais il se replia néanmoins.
« Okay ! Alors, Aqua-Jet ! »
« ... Ucla ! Change-Eclair ! » A nouveau, l’aura aqueuse du Pokémon Dignitaire se glissa sur le sable ; mais, cette fois, ce fut la masse électrique du Magnézone qui lui fit face. Sans se presser, il fit pivoter ses membres annexes, et son substitut jaune se logea dans la mâchoire ouverte du Clamiral. On vit un instant toute sa tête prendre des couleurs vives avant de se replier dans sa Poké Ball, laissant de la statique dans l’air. Matis le sentait, ne serait-ce que dans ses mitaines au contact de la coquille peinte. Un sourire rare se dessina sur son visage.
« Feuiloutan, c’est à toi ! Combo-Griffe ! »
« Tawny ! Nitrocharge ! » Le Roitiflam se baissa à la perfection dans le sillon laissé par le Clamiral ; son aura enflammé atteignit le singe de plein fouet. Il rebondit derrière l’épaule de son dresseur, s’accrocha par la queue à la rambarde, seulement pour se prendre une deuxième attaque qui l’envoyait dans l’eau. Matis se retourna pour le reprendre dans sa Poké Ball, alors que les Viskuse revenaient lécher la plage de sable fin. Mélis, dans son dos, avait l’air autrement plus inquiet.
« Eh, ça va ? »
« ... C’est à moi qu’tu l’demandes ? »
« ... Hein ? » Pour une fois, Tawny coopéra, donnant une tape brusque à l’épaule de son dresseur.
« C’est bon, t’as pigé ? C’est pas parce que tu peux pas toujours protéger c’que t’aimes que tu dois chialer dans ton coin. Tu le veux, et ça suffit. J’pensais qu’avec moi, t’aurais pas eu b’soin de ça ... » Mélis rougit.
« Dé-désolé ... » Matis haussa les épaules, fidèle à lui-même.
« Laisse béton. Tiens, avant que j’oublie ... »
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. A part avoir trouvé Ball'Ombre, je ne l'ai pas du tout sortie. J'ai passé une bonne partie du Mont Renenvers (sans Bianca) à entraîner Majorelle pour qu'elle évolue. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 32. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 57. CT unique éventuellement apprise : / Je suis super sérieuse quand je demande s’il y a un principe qui veut que Nosferapti et Chovsourir ne puissent pas être dans la même équipe ... Mais j’ai jamais joué avec un Nostenfer, et Croc Fatal va vraiment aider pour capturer les Pokémon au niveau bien en deçà, donc on va voir ce que ça donne ...Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Thème : China purple, couleur violette. Zone de capture : Mont Renenvers. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50Ne vous entraînez pas dans les herbes doubles. Sérieusement. Alice aurait pu encaisser deux attaques Châtiment, mais pas deux Coup Critiques, l'un à la suite de l'autre. Je n'ai vraiment pas de chance avec les Rhinolove, il faut croire ...
- Spoiler:
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| | | Mimoze
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Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 17 Déc 2013 - 13:49 | |
| Un peu en retard ce jour, mais j'ai galéré bêtement avec les liens Tumblr ... Mais voici donc, sans plus de délais, la première partie de l'étape 9.5 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Dans la baie Vaguelone, les deux garçons restaient maladroitement en appui sur leur Pokémon. Matis, sur le dos de Clamiral, avait posé son haut en guise de selle contre le poil rugueux de son Pokémon ; malgré le vent froid venant d’Entrelasque, ses doigts ne cessaient de gratter sur ses épaules les larges taches rouges que laissaient le soleil de l’après-midi. Mélis, plus équipé avec sa combinaison, avait encore moins de stabilité sur la tête ronde et flasque de Thulile, remontant anormalement au-dessus du niveau de la mer avec son écharpe d’écume. Ils regardaient tous la seule colonne sortant de l’océan des Ruines des Abysses, dans l’étau de la Grotte Littorale : devinant, au travers de la clarté de l’océan, la large cité antique, aussi minuscule qu’une maquette à sa profondeur. La tour, car c’en était une, n’avait pas d’ouverture visible, seulement des dragonnes trouées qui laissaient filer l’eau comme une couronne de cascades. Et, en travers des briques de pierre et d’aigue-marine, des rubans de symboles originaux.
« Bianca voulait que tu jettes un œil là-dessus pour elle, » précisa Matis.
« Pourquoi elle ne me l’a pas demandé directement ? » Il haussa les épaules.
« Elle a dit quelque chose comme, Je ne veux pas l’embêter, mais c’est très, très, très important ! »
« Et pourquoi croyait-elle que ça m’embêterait ? »
« A toi d’me l’dire. » Mélis allait continuer, puis s’arrêta. Il se souvint de la mine offensée - pas seulement agacée, comme si son accès de colère avait réveillé quelque souvenir enfoui dans sa mémoire - de Bianca, à Parsemille, quand il l’avait injustement accusée d’être une meurtrière. Pas étonnant qu’elle n’osait plus lui parler directement - la Tour des Cieux n’avait été une thérapie que pour lui. Pour éviter le regard sévère de son aîné, le jeune dresseur fit mine de se stabiliser à nouveau sur la tête de Thulile - la Moyade sembla gémir d’inconfort.
« J’suppose qu’elle voulait que tu lui notes ces symboles zarbis, là. »
« Tous ? C’est qu’il y en a beaucoup, et je ne sais même pas par où commencer ... » Matis sembla analyser la surface, avant de s’approcher, donnant un léger coup sur l’épaule de Clamiral. L’aîné était trop impulsif pour réfléchir longuement, mais il était observateur : son doigt pointa un des drôles de symboles à sa hauteur.
« Par ça, p’t’être ? »
« J’l’ai vu se répéter plusieurs fois. C’est peut-être une majuscule, ou quelque chose comme ça. Si t’as une meilleure idée, » ajouta-t-il avec frustration, en voyant le regard sceptique de son ami se poser sur lui.
« T’as un coup de soleil, » répondit Mélis avec beaucoup de spiritualité. Tandis que son aîné jura entre ses dents, il observa à nouveau la tour - il avait raison, ce symbole particulier se répétait. Pour une raison ou une autre, il pensa au Ntk dont Nikolaï lui avait parlé au Désert Délassant - pouvait-il s’agir d’un cipher désignant la même personne, ce Toi mystérieux ? Il ne pouvait en être sûr, évidemment, mais il nota cette idée dans un coin de sa tête, tout en cherchant à découper des phrases avec cette seule hypothèse.
Là-dessus, Nikolaï avait un point d’avance sur le jeune dresseur, car il connaissait les ciphers et la façon de les lire. Il les nota donc ainsi :
Ce qu’il traduisait par :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
Il devait admettre que le dernier symbole - un qu’on pourrait apparenter à une libellule, c’est d’ailleurs ainsi qu’il le présenta dans ses notes. Seuls les symboles d’exception, des logogrammes tout à fait identiques en fonction à ceux du Désert Délassant, portaient des noms en guise de mémo - le laissait perplexe. Il n’y en avait aucun qui lui ressemblait, de près ou de loin, et de toutes les épitaphes des Ruines des Abysses, c’est la Libellule qu’on trouvait le moins souvent. Mélis, cinq ans et un Grand Gel plus tard, avait le bénéfice de l’imagination : il se figura qu’on associait automatiquement la Libellule à son Ntk Deux, et il le pointa volontiers à Matis.
« Peut-être que ce symbole-là désigne un Pokémon ? » Matis n’haussa des épaules que par le regard - force était de constater que son cadet avait raison, il avait bien attrapé un coup de soleil, et la réalisation semblait avoir accentuée la douleur sourde sur sa peau. Il retenait à grand-peine son Clamiral par le menton, pressé de noyer son dresseur, conscient des méfaits de ces pellicules de lumière blanche venues du ciel.
« Bianca m’a juste dit de te dire d’y jeter un œil. Elle te demande pas de faire la traduction. »
« Et si je la faisais ? Peut-être que je t’ai caché ce talent tout ce temps. »
« Tu parles. Le japonais était la pire de tes classes. »
« Simple paresse de l’esprit, » prétendit-il. « Personne ne parle japonais à Unys. »
« Simple paresse, bien sûr, » siffla Matis, pas dupe. Mélis ne répondit rien, essayant tant bien que mal de reporter sur une page blanche de son Pokédex la large bande de symboles qu’il avait repéré - toujours en appui instable sur Thulile, coincée entre le poids honorable de son dresseur et la bouée que constituait son écharpe d’écume. Pas refroidi par la remarque cinglante de son aîné, il entoura la Libellule de deux traits fins.
« Elle t’a dit où je pouvais la rejoindre ? »
« Qui ? »
« Ta petite amie, Britanny Cornflower, la fameuse animatrice, » se moqua-t-il.
« ... Bianca a dit qu’elle avait des affaires à régler à Entrelasque, avec le professeur Keteleeria. »
« C’est loin, Entrelasque ? »
« Nan. A cette heure-ci, la marée est basse, alors c’est plus facile de remonter sur le continent. Si tu te presses, t’arrives en début de soirée. »
***
« Colress. Entrez, je vous en prie. »
Nikolaï referma timidement la porte. Il n’y avait rien d’extraordinaire à cette convocation, pas de stores pour cacher leurs ombres traîtresses ou de mauvaise lumière tamisée ; Ghetis, dans son costume aux épaules cartonnées, faisait mine de trier les derniers dossiers rejetés de la très difficile « phase B », et ne semblait pas en meilleure ou en plus mauvaise forme qu’à l’accoutumé. C’était peut-être les larges traces de feutre bleu sur le tableau, habituellement impeccable, le A à la boucle bâclée sur sa pochette cartonnée, ou le fait d’avoir été invité dans les quatre murs sacrés de la salle des professeurs ; le fait est qu’il se sentait malgré tout mal à l’aise, seul avec cet homme impressionnant dont le seul œil valide l’évitait comme on évite de croiser un Chacripan noir. Il se retourna vers le symbole central.
« Je voulais vous montrer cet emblème. Le reconnaissez-vous ? »
Evidemment ! Tous ceux qui assistaient au cours d’histoire le connaissait, les deux ailes se cherchant l’une et l’autre autour d’un cercle complet. Il était fascinant de par sa consistance, dans les années « transitionnelles » de la guerre des deux héros ; où les territoires étaient pourtant séparés par les groupements politiques et les langages. Il était sobre, dépourvu des complexes phonogrammes et alphabets qui ornaient habituellement diverses fresques de l’époque, et la reproduction, aussi parfaite soit-elle, avait été dépourvu du seul coloris jaune qui lui donnait matière. La Marque des Fondateurs. Nikolaï ne dit rien, au début - face à Ghetis, son professeur, c’aurait été se mettre au niveau d’un Pijako -, jusqu’à ce qu’un détail l’interpelle.
« Ce symbole, au milieu ... Non, excusez-moi, je dois me tromper. »
« Je ne peux pas le dire à votre place. »
« Je croyais me souvenir que le cercle central était vide ... Je ne connais pas un tel signe. »
Ce V penché à deux queues, une marque trop légère pour appartenir au territoire de Délassant et pourtant trop brut pour venir des Ruines des Abysses. Il aurait attribué ça à la main maniérée de son professeur, s’il ne suivait pas depuis assez longtemps ses cours pour le savoir capable de pousser le perfectionnisme jusque là. Ghetis, hors de son champ de vision, s’écarta enfin de son bureau pour lui procurer son soutien expert. Plus bas, il avait redessiné des symboles similaires, tous contenus dans le même disque - une vague horizontale, à peine plus longue, et deux barres rigides, encerclaient le facteur mystérieux.
« Je dois admettre qu’il me laisse également dans une grande perplexité. C’est pour cela que j’aurais aimé profiter de votre regard neuf sur la question. Votre thèse fût d’une singularité telle, » poursuivit-il sur le ton de la flatterie, « que j’ai pensé que vous seriez le meilleur candidat. » Mais Nikolaï ne faisait déjà plus attention à ses mots : il s’était replié dans le monde de sa mémoire, cette salle de classe aux murs blancs sur lesquels il pouvait écrire dans toutes les dimensions possibles. Son doigt s’arrêta d’abord sur l’aile figurative de Reshiram.
« La Marque est, dans tous les autres aspects, identique aux représentations qu’on en a retrouvées dans le Château Enfoui et les Ruines des Abysses. Il est donc difficile de penser qu’il s’agisse d’une addition au mytho original. Partant de ce principe, ce sigle se rapporterait soit à Reshiram, soit à Zekrom, soit au dragon originel lui-même. Si on regarde les trois symboles ici ... Ils sont cohérents les uns les autres. Ou plutôt, ils trouvent une harmonie dans leur incohérence. C’est typique de la nomination de Reshiram et Zekrom. Ce symbole-là représenterait donc le dragon originel lui-même. Il partage leurs attributs : la forme courbe de celui-ci ... Et la terminaison en deux points de celui-là. Pourtant, s’il s’agissait de représenter le dragon originel ... Il n’aurait pas été mis dans ce sens. Vous permettez ? »
Ghetis lui tendit un feutre et l’enjoint à continuer d’un signe de tête. Nikolaï traça soigneusement le V à l’endroit dans son cercle, puis une barre moins appuyée entre les symboles, qui trouvaient tous leurs points - une remarque qu’il s’abstint de refaire à son professeur, ne souhaitant pas passer pour un vulgaire Pijako - à la même hauteur, désormais.
« Je pense que si quelqu’un avait voulu désigner le dragon originel par ce signe, il aurait été placé ainsi, et pas penché. » Et, comme il en avait fait la remarque précédemment, la Marque ne laissait pas de place au doute : que les ailes tournent dans l’un ou l’autre sens, elles se rejoignaient toujours sur un axe vertical, et pas horizontal, comme ça aurait dû être le cas. « Donc, il s’agissait de désigner un autre Pokémon ... ? » Sa voix monta dans l’aigu avec sa propre incertitude. Ghetis se pencha dangereusement sur son épaule avec un sourire satisfait.
« J’étais également parvenu à cette conclusion. »
- Pour ceux qui ne parlent pas l'anglais :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
TOI qui est revenu à nous, TOI qui a abandonné ton rêve, Va en avant, [X] t'attend.
J'en profite pour lancer la seconde session de questions-réponses de la série ! Comme la dernière fois, vous pouvez poser des questions à n'importe quel personnage, humain ou Pokémon, du moment qu'il a été nommé dans l'aventure. Les morts exclus. Vous pouvez aussi poser des questions aux personnages de Full Metal Cop (FMC) ! Ils répondront in-character Et peut-être que vous n'avez pas encore de questions, mais peut-être que d'autres viendront avec l'étape suivante, qui va être, je vous l'annonce d'ores et déjà, lourde en worldbuilding - mais il faut passer par là ! |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 18 Déc 2013 - 10:03 | |
| Et voici la fin de l'étape ! Bonne lecture ! - Spoiler:
« Mais c’est ridicule, » ne put-il s’empêcher d’ajouter. « S’il y avait eu un autre Pokémon Fondateur, comment cela se fait-il que personne n’ait retrouvé le moindre indice quant à son existence ? » Plus indirectement, il demandait à l’éminent professeur d’histoire d’où venait cette énigmatique dérivation, sans trop croire non plus à son invention. Le quarantenaire devina la question.
« Cette Marque-là vient de la Tour Dragospire. »
« La Tour Drago-- » Il ne restait de la naissance des dragons légendaires que cette unique tour close, dont l’entrée, on le supposait, était noyée dans les dérivés marécageux de Flocombe. Personne n’y était jamais entré, et on se contentait d’en étudier l’extérieur, d’une surprenante complexité - comme si les Anciens savaient pertinemment que jamais leurs pieux descendants oseraient trahir le secret -, le mur cylindrique marqué à l’argile bleue. Nikolaï ne put finir sa protestation, car Ghetis lui tendit une pochette plastifiée : pour appuyer ses dires, les photographies de l’intrigante, la poussière constellant les zooms les rendant d’autant plus réelles.
« Comme vous vous en doutez, j’ai fait des recherches plus poussées. Vous avez raison, il n’y a aucune autre trace concernant l’existence de notre mystérieux Pokémon. Néanmoins ... » Le professeur remonta le tableau caché. Encore plus chaotique, on se concentrait néanmoins et aisément sur les deux logogrammes au feutre rouge qui se trouvaient au centre. « J’ai voulu faire le lien avec ces signes. Ici, le Ntk de Délassant ; là, l’Alphan des Abysses. Tous deux désignent un inconnu de façon formelle. Je n’ai longtemps pas compris pourquoi ils existaient, ceux-là, avant de faire le lien avec ma Marque. » Il disait ma Marque avec une évidente fierté. Ghetis s’arrêta, l’observant de son œil valide avec un air réprobateur ; Nikolaï, se réalisant encore penché sur le bas du tableau, se redressa vivement.
« J’ai donc échafaudé une théorie sur cet homme mystérieux. Je pense que le Roi avait non pas deux fils, mais trois : le troisième, bien qu’il n’ait jamais eu à disputer l’héritage sur lequel la guerre s’est faite, avait été assigné à un Pokémon légendaire par le sang. Là-dessus, les phonogrammes de Délassant sont les plus parlants. Voyez plutôt. »
« A votre gauche, vous avez Nsw, désignant le Roi ; au milieu, Ntk. A priori, ils n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est que Ntk est le seul phonogramme qui soit la fracture nette d’un autre. Vous pourrez vérifier. » Nikolaï n’eut pas à le faire : il avait suffisamment étudié la langue morte de Délassant pour savoir qu’il ne pouvait s’agir d’une coïncidence, dans des fresques où la dimension des signes avait une importance capitale dans la signification finale. Comment personne ne l’avait remarqué avant lui ? Ghetis ne prit pas le temps d’installer son effet. « Pareillement, à votre droite, un phonogramme d’appartenance, un équivalent d’un De ou d’un A. Fracture. J’ai donc de bonnes raisons de penser que Ntk signifie, littéralement, qui appartient au Roi. C’est un peu primitif, comme formule, j’en conviens. »
« ... Et l’Alphan ? »
« Plus simple et plus complexe à la fois, » admit le professeur. « Les habitants du Lb utilisaient un alphabet différent, mais de l’ancien anglais malgré tout : ils ne s’embarrassaient donc que rarement de ces signes. Les exceptions notables sont Reshiram, Zekrom, Pokémon et, bien sûr, l’Alphan. Et, comme on dit, l’exception confirme la règle ! Ils n’avaient aucun problème à nommer clairement le Roi, qui était pourtant la figure politique la plus importante de l’époque. »
Nikolaï essuya nerveusement ses lunettes qui s’embrumaient. Ce que disait Ghetis avait beaucoup trop de sens à son goût.
« Cela ... Ne change rien au problème. Pourquoi personne n’aurait noté l’existence d’un troisième dragon légendaire ? »
« Je ne prétends pas résoudre le problème, » le réprimanda-t-il. « Je l’explique. On ne peut s’y tromper, la guerre qui a amenée Unys à cette Seconde Civilisation d’Unys, l’ère actuelle, n’a impliqué que deux héros, et par conséquent deux dragons : Reshiram et Zekrom. Dans ce cas, qu’est-il arrivé à ce troisième personnage ? Peut-être a-t-il été assassiné avant que le conflit prenne les proportions qu’il a eues. Peut-être ignorait-il tout de son héritage royal. Il est impossible de le savoir. »
« J’ai peur de ne pas comprendre. »
« Laissez-moi vous rappeler la fondation d’Unys : un Roi avait dressé pour la première fois un Pokémon Dragon à quatre ailes, qu’il laissa en héritage à ses deux fils. Or, ces deux garçons s’opposaient en tout, et surtout en la matière de diriger le large territoire de leur père à sa mort. Le Pokémon Dragon, fidèle au Roi, se scinda en deux parties : Reshiram, le Pokémon Réalité, et Zekrom, le Pokémon Idéal. Leur conflit embrasa le pays, si bien qu’ils durent arriver à un compromis, les dictats de la Seconde Civilisation d’Unys. Imaginez maintenant : le Pokémon Dragon, au lieu de se scinder en deux, se scinda en trois. Le troisième Dragon, ne possédant aucune volonté de par l’absence de son héros, ne s’engagea pas dans le conflit. Mais que se serait-il passé s’il avait combattu ? »
Nikolaï pensait qu’il s’agissait d’une question rhétorique, avant que le silence embarrassant ne pilonne ses oreilles. Ghetis secoua alors la tête d’un air entendu, avant de poser la main sur son épaule.
« Je crois que nous sommes dans une ère transitoire. Le Pokémon Dragon restant dort encore, quelque part dans cette région, et attend son héros pour faire passer Unys dans une Troisième Civilisation, la meilleure. Et je voudrais, Nikolaï ... » Son prénom, dans cette voix, lui provoqua un frisson. « Que vous m’aidiez à le retrouver. »
*** Mais il n’y avait pas une telle chose qu’un Mélis pressé. Sur la Route 13, il s’amusait sur le bras de terre qui liait Vaguelone au reste du continent, la mer léchant ses chevilles avec la marée montante. Derrière lui, Tan profitait également du sable manqué, se glissant sous lui avec agilité, soulevant sur son dos comme une île mouvante les parasols et les algues sauvages. Son museau rencontra le dos de son dresseur ; quand celui-ci se retourna, il fit face aux yeux brillants et étroits du Crocorible, l’arcade au-dessus de son masque s’aplatissant d’un air inquiet. Il le sentait, son pas habituellement léger laissant des empreintes pesantes ; et, malgré son aspect effrayant, la cicatrice laissée par le Darumacho déchirant son ventre et son épaule, il était un romantique. Le garçon posa une main rassurante sur le nez.
« Ne t’en fais pas. Je sais que je ne peux pas abandonner. Ca aurait rendu sa mort ... leur mort, inutile. Mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser. Si je ne peux pas vous protéger, pourquoi ... » Sur la terre ferme, on les observait sous le couvert des arbres. Il l’avait senti, ce parfum acide de sueur que dégagent tous les humains. De plus près, il reniflait dans celle de ce jeune homme un arôme subtil de pin séché et de ... crainte ? Les dresseurs sentaient habituellement le brûlé, la graisse, les autres Pokémon dont les odeurs se collaient sur leur peau comme une pellicule de faux pot-pourri. En d’autres mots, quelque chose d’infect. Mais lui ... Le vent lui portait sa fraîcheur. En contrebas, Tan s’avança davantage pour chercher la poitrine de Mélis - y collant toute sa joue -, un souffle paisible s’échappant de sa mâchoire fermée. La bouche du garçon s’ouvrit et se referma sur de l’air.
« Désolé. Ca ne me va pas d’être aussi pessimiste. C’est le truc à Matis. Mais dépêchons-nous d’aller à Entrelasque. Le soleil ne va pas tarder à se coucher ... » Sous cet ordre implicite, le Crocorible plongea à nouveau dans le sable, avant de pousser son dresseur de son museau plat dans un bond puissant. Les escaliers dans la falaise, c’était bon pour les autres ! Mélis trébucha à l’arrivée, se rattrapant sur le tronc d’un arbre, alors que son Pokémon ramena ses pattes arrière du vide au sol ; de son dos profond, les graviers coulaient comme une cascade. La voix se colora davantage, les remparts d’Entrelasque enfin en vue.
Il n’aimait pas s’en remettre aux humains. Les humains étaient faits de feu et d’ombres, de ce même feu spirituel qui dévorait les forêts et leurs habitants dans la grande marche de la civilisation. Il tenait cette haine instinctive de ses pères, mais sa propre mémoire leur donnait raison, à ces fantômes du passé : c’était un humain qui l’avait rappelé de l’oubli dans lequel il se complaisait. Dans la recherche d’une perfection inatteignable, mais cela, il n’avait aucun raison de le savoir. Et donc, il ne pouvait plus que mettre à l’épreuve celui qui lui semblait partager son essence. Par la lame de Lancelot. Lorsqu’il sortit des fourrés, le jeune homme le regarda avec un air ébahi. Ce Pokémon cervidé aux muscles puissants, les cornes en spirale pointant l’air dans l’éclat bronzé de l’acier rouillé, et le sabot métallique ne produisant pourtant aucune vibration étrangère sur la terre qu’il foulait. Les deux yeux ambrés suivaient le moindre mouvement de ses mains contre et au fond de son sac. Du Cobaltium, il résuma son impression en un mot :
« Waouh. » Il faudra s’en contenter. De son front jaillit une lame immense : invisible, bien sûr, si ce n’était pour les reflets de lumière sur elles, en ricochets colorés, qui assuraient qu’elle était bien tangible, cette épée psychique. Mélis en était encore éberlué quand Tan s’interposa entre eux, ses épaules rocheuses saillantes en protection. Que le coup direct siffla contre ses oreilles et que ses cheveux s’aplatissent. Qu’il réalise que le Pokémon sauvage venait de l’attaquer directement.
« Ah ! Tan, Tunnel ! Et reste sous terre ! » Le Cobaltium recula quand sa lame fut repoussée ; Tan ne discuta pas, s’enterrant d’un mouvement rapide sous l’herbe séchée. Le jeune dresseur prit une autre Poké Ball dans sa main, alors que Lancelot éleva à nouveau sa tête, la lumière suivant en une ligne parfaite ce qui n’était ni plus ni moins qu’une épée de Damoclès. « Tawny, arrête-le avec Poing de Feu ! » Les doigts du Roitiflam attrapèrent au vol la Lame Sainte, qui craqua sous la chaleur. On aurait presque pu l’entendre, l’éclat de verre qui ne toucha rien. Il recula de nouveau, perturbé par le poids absent de sa tête.
« Maintenant, Tan ! Remonte ! » Le crâne du Crocorible, du sol, aurait pu percuter le bassin offert du Pokémon sauvage, mais ce dernier n’en fit rien : protégé par un Abri sous ses pieds, il rebondit presque dessus, sur un sol artificiel, avant de charger de nouveau : cette fois, le crâne perforé luisait d’un éclat métallique. « Nitrocharge ! » Aura de flammes et éclat d’acier se rencontrèrent dans un bruit mat. Il y eut un instant de silence indescriptible, rien que les grognements de Tawny alors que ses pattes avant se bloquèrent sur le sol pour l’aider à pousser - Mélis pouvait presque voir, en arrière, un virevoltant. Maintenant qu’il y pensait, le mystérieux Pokémon n’avait pas émis le moindre cri ... Mais finalement, Lancelot céda : d’un sabot mis en arrière, il s’abaissa pour repousser sur le côté le Roitiflam. Un dresseur dont les créatures pouvaient rivaliser avec les forces millénaires instituées dans son corps. Ambre et noisette se croisèrent dans un regard, avant qu’il ne disparaisse dans le feuillage givré.
« ... Ouf. » Mélis lâcha enfin un soupir. « J’ai eu peur ! Il était vraiment costaud, ce Pokémon ... Tawny ! » Sous le coup de la réalisation, il s’approcha de son Pokémon au sol. Ce dernier frottait du plat de la main la large empreinte bleue d’acier fondu qui lui avait collé la peau ; Tan, à côté, cherchait du museau sa figure pour le lécher, et ne rencontrait que le cadre de son coude. « Tawny, ça va ?! »
Dans le fourré, Lancelot boitait de sa patte arrière, tirée comme un fer chaud, et sa tête retombait sur le côté avec le déséquilibre provisoire de sa lame spirituelle brisée ; il s’efforçait de garder une marche noble, le poitrail en avant, mais il ne leurrait personne. Gauvain le menaça amicalement de son propre crâne, les deux cornes plates l’encadrant, avant d’être repoussé par la puanteur qui s’était accrochée à lui : la peau brûlée, le sable humide, son propre sang pulsant à ses tympans. De derrière le Terrakium agacé s’avança Galaad, tremblant sur ses jeunes pattes, et dont le parfum marin contre son front rassurait toujours le chef de facto. Le Keldeo, loin des conflits mémoriels de ses pères encore vivants, ne faisait que chercher une poitrine chaude contre laquelle se réchauffer ; et Perceval resté en avant de la Route ...
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Pour les besoins du récit, j’ai rallongé le combat contre Cobaltium, mais en jeu, Tawny l’a fini en un seul Poing Feu. Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 57. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Thème : Pink, couleur rose. Zone de capture : Baie Vaguelone. Surnom : Stil Thème : Stil de grain, couleur jaune. Zone de capture : Route 14. Surnom : Gold Thème : Goldenrod, couleur jaune. Zone de capture : Route 13. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50
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| | | Mimoze
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Niveau : 30
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 9:20 | |
| Pour Noël, je vous offre une nouvelle étape !.. Comment ça, " comme d'habitude " ? En tout cas, bonne lecture ! J'en profite pour vous rappeler que les questions-réponses sont encore ouvertes ! - Spoiler:
Comme Matis l’avait pronostiqué, le soleil se couchait déjà sur Entrelasque quand il arriva à sa muraille. On sentait d’ici le vent polaire venant de Janusia, noyant les aiguilles d’été sous une fine pellicule de givre ; c’est sur celui-ci que l’astre diurne disparaissait en reflets pourpres. Il fallut les efforts conjoints de Keteleeria, qui l’attendait à l’intérieur de la ville, et les siens, pour faire lever le gardien - qui, se dit le jeune dresseur en cinéphile moyen, aurait fait un bon survivant dans ce film de zombies, La Nebbia Rossa. Quand il entra finalement dans la ville, il ne s’étonna pas des pavés irréguliers désertés, des balconnières où se confondaient fleurs réelles et fleurs de gel artificiel aux épines de feu : il était trop gêné par la poitrine généreuse du professeur, le dépassant de deux têtes, et recadrant son chignon machinalement.
« On t’attendait plus tôt, désolée ... On pensait qu’à cette heure, tu serais resté à Vaguelone. Ce n’est pas grave ! Je suis certaine que Mémé nous accueillera quand même. Mais, suis-je bête, » ajouta-t-elle en tendant la main, le distrayant un instant du décolleté ouvert, « je ne me suis pas présentée. Je suis le professeur Keteleeria. »
« Mélis. Enchanté, » fit-il sobrement en serrant sa main. « Bianca n’est pas avec vous ? »
« Elle est restée chez Mémé, » répondit-elle avec un dynamisme forcé pour son âge. « Elle a dit qu’elle voulait encore passer un appel à Tcheren. » Le dresseur ne releva pas. L’amnésie propre aux offensants. « Tu as trouvé les ciphers que nous cherchions ? »
Il feuilleta nerveusement dans les pages vierges de son Pokédex, avant de lui tendre. « J’ai pu noter que ça. J’ai bien fait ... Non ? » Pendant qu’elle jetait un œil plus expert sur ses notes, Mélis jeta un regard sur la petite ville encerclée. Il y avait quelque chose d’exotique à cette cité à deux niveaux, ses ponts suspendus par-dessus des caniveaux vides et ses maisons aux yeux éteints, encerclée par une toute nouvelle flore arctique. On devinait, par-delà les demi-remparts, la Grotte Cyclopéenne, en reflétant les derniers rayons de soleil, laissant deviner ses milles ombres figées dans la glace. Keteleeria émit un petit cri entendu.
« C’est écrit à l’envers ? »
« Hein ? »
« Les habitants du Lb lisaient de droite à gauche. Tu ne pouvais pas le savoir, bien sûr, mais ... Tout le reste est parfait. Tu as fait un excellent repérage. »
« Ca va vraiment vous aider à arrêter la Team Plasma ? »
« Pas de précipitation, » fit-elle d’un ton enjoué. « Watson avait déjà émis cette théorie, mais je ne pouvais être sûre ... Jusqu’à maintenant. » Le professeur eut un rire nerveux en faisant face à la mine interloquée du dresseur. Elle abaissa sa voix, sur le ton de la confidence - ça semblait une précaution inutile, au vu de la paranoïa naturelle des habitants d’Entrelasque, mais Mélis approcha son oreille comme un conspirateur de la même façon. « Tu as entendu parler de l’attaque de la Team Plasma sur la Ligue Pokémon, il y a cinq ans, n’est-ce pas ? »
« Bien sûr, » cria-t-il, un peu vexé. « La Maître Ludvina a appelé le Pokémon Idéal, Zekrom, pour combattre le Pokémon Réalité, Reshiram, contrôlé par le Sage Ghetis. » Son assurance disparut alors que Keteleeria secoua la tête. « Comment ça, non ? »
« C’est la version officielle, oui. Mais les choses ne se sont pas exactement passées comme ça. Tcheren va m’en vouloir, mais tu dois connaître la vérité sur les exactions de la Team Plasma, il y a cinq ans. » Il ne savait pas quand il s’était mis à marcher dans les rues d’Entrelasque, mais à ce moment-là, il s’arrêta, comme pris de court - une déplaisante réminiscence. Mélis devina aussi, derrière lui, le sourire en coin du professeur.
« Viens. Je vais te présenter à Ludwig. »
*** FMC3, scene 01, E, single take.
CHIRURGIEN : Laissez passer !
FMC3, scene 01, A, take 01.
Sur le chariot médical, il n’entendait qu’une bouillie de sons. C’était déjà extraordinaire, en soi : selon le génie robotique qui le lui expliquera plus tard, les dégâts faits à son squelette nerveux étaient tels il n’aurait rien dû entendre. Et il se doutait déjà à ce moment-là que son corps n’était pas vraiment beau à voir - le passager clandestin avait réussi à le faire tomber entre deux wagons, tout de même ! -, même s’il ne pouvait pas ressentir la pression anormale de son bassin au niveau de sa poitrine. Ou alors il n’arrivait déjà plus à assimiler ce corps comme étant le sien, que sa tête articulait. Ce n’était pas plus mal. Il imaginait la brûlure et la trace du rail qui lui était passé en travers avant son blackout. Arceus, merci ! Sa vue ne pouvait pas en dire autant : il aurait aimé qu’on lui ferme les yeux, pour ne pas voir le soleil géant des néons des urgences privées.
CHIRURGIEN : Appelez l’inspecteur B. et Génie, demandez-leur l’autorisation de faire l’opération. Et dites qu’une vie en dépend.
INFIRMIERE : Bien, docteur.
La vie de qui ?
FMC3, scene 01, B, take 01.
Plus bas dans le complexe, Génie prit l’appel des niveaux supérieurs au vol. On pouvait dire que Génie était l’œil du Big Brother qu’étaient les Forces de Police Internationales : il avait les connaissances supérieures en les matières robotique et informatique primaires de l’époque, les relations intrinsèques et cette peur de la lumière naturelle, que devaient avoir les hommes de l’ombre. La voix de l’infirmière faisait un écho sourd dans l’appareil mobile, et il jeta un regard rhétorique à Will Figures. Le pauvre contrôleur des trains avait encore l’épaule recouverte de sang séché.
GENIE : C’est une opération inédite en son genre, et par cela-même, je dois vous tenir informé des risques. Nous ne pourrons rien changer à ce qui existait déjà dans sa psyché, et je parle du choc psychologique qu’une telle suite d’événements peut provoquer. Et il y a des chances très élevées pour que leur cœur même de sa personnalité en soit altéré. Sa mémoire ... Et nous ne pouvons garantir, puisqu’il n’y a pas eu de précédent, que l’opération fonctionne. Il pourrait mourir maintenant.
FMC3, scene 01, C, take 01.
L’opération, c’était l’immense squelette robotique - ou, du moins, son prototype, trônant fièrement dans les colonnes des inventions gaspillées de Génie. Celui-là n’avait pas la peinture bleue familière qu’on assimilait aux forces de police partout dans le monde : et on voyait, sous la peau de fer, les côtes de la même matière qui formeront la colonne de maintien. Seul le cou semblait d’un matériau plus flexible, avec un embout pour se connecter à la base des vertèbres - on devinait avec une horreur trop facile que c’était là qu’on fixerait la tête, séparée d’un corps trop amer même pour les Vaututrice.
FMC3, scene 01, B, take 02.
FIGURES : Il a promis d’être le parrain de mon fils ...
GENIE : Mes félicitations.
FIGURES : Je ne pourrais pas regarder ma femme ce soir et lui dire que je n’ai pas tout fait pour le sauver ... S’il-vous-plait, si le temps lui est compté, ne perdez pas de temps.
GENIE : Heureusement que je savais ce que vous alliez me répondre, alors.
FMC3, scene 01, A, take 02.
INFIRMIERE : Tout est réglé, docteur. Nous avons leur autorisation.
L’autorisation de qui ? Etait-ce lui, qui avait donné ce précieux laissez-passer pour sa propre vie ? C’était difficile de faire sans les noms et la notion perdue de sa propre existence. C’était tout de même un échange injuste, contre l’arrestation d’un simple motard qui avait refusé de faire poinçonner son ticket de séjour à deux-cents Pokédollars. Lui pouvait encore taper contre les barreaux de l’unique cellule préventive de Méanville, alors qu’il ne pouvait que se laisser balader sur la civière, en espérant que son corps mort et sa tête en voie de disparition ne pèsent pas trop lourd. Il ne sentit même pas quand cette dernière percuta le battant du bloc opératoire.
FMC3, scene 01, D, take 01.
CHIRURGIEN : Bonjour. Vous faites à présent partie d’un programme expérimental des Forces de Police Internationales, basées à Janusia, Unys. Dans votre état, votre consentement n’a pu être obtenu que par de tierces personnes, nominativement Will Figures, et sont les seules responsables. Acceptez-vous ?
C’était de la rhétorique : le dernier son sorti de sa gorge avait épuisé ses cordes vocales avant la fracture et le blackout qui avait suivi, et même s’il avait la possibilité de parler, la seule idée de devoir faire face au jugement de Giratina - bizarre, comme certains souvenirs insignifiants restent les plus longtemps ancrés en mémoire - lui aurait fait signer n’importe quel contrat. Le chirurgien hocha la tête à cette approbation muette et, alors qu’il retourna chercher le squelette mécanique dans son caisson, les infirmiers se replièrent sur lui comme un essaim en rose et en bleu.
FMC3, scene 01, F, single take.
OPEN skeleton_01_props_genie.txt_
[APPARATUS]
[MAIN COMPONENT] CODE NAME : ‘‘SKELETON MECHA COP 01’’ CORE CODE NAME : Up to the specimen 01. CORE CODE TYPE : GM-CV03 BASE MASS : 223.5LBS DURABILITY : 96 %
[UPPER COMPONENT] CODE NAME : ‘‘MEMORY IMPLANT’’ CORE CODE NAME : CUSTOM MEMORY IMPLANT CORE CODE TYPE : CMI-CV0047 BASE MASS : 1.102LBS DURABILITY : 12 %
OVERALL STATUS : Up to operation.
~~ Enter your name below ! ~~ W. GUAND
Press ECH to return_ INDEX_
Cette vérification dans le dossier faite, le caisson s’ouvrit dans un écran de fumée blanche ...
FMC3, scene 01, D, take 02.
... Qui n’interrompit pas le travail des infirmiers. Les bocaux opaques aux proportions variables se succédaient par-dessus la table d’opération ; on ne voyait, entre deux bras couverts de l’essaim, que la tête du Robokeuf à faire rester en place dans un écrin de draps, les yeux trop fatigués pour seulement se fermer. Warren Guand allait se retourner, puis s’ignora, pensant sans doute que le corps entier à substituer était prioritaire à la vision dont certaines personnes se passaient très bien. Pas même à ce moment de semi-conscience, abruti par l’anesthésie et le choc à la station, il ne regretta de devenir ce super policier. Il avait toujours été un justicier idéaliste. Ses frontières s’étaient seulement élargies, passant de la gare de Méanville à Unys toute entière, et échangeant son minable Ponchien pour des Pokémon surentraînés dont la rareté en faisait déjà des trésors de jalousie.
Il laissait volontiers les regrets à sa sœur Poline.
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 10:00 | |
| La nebbia Rossa, c'est le film "La brume pourpre" du pokéwood? Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 11:02 | |
| Je me disais bien aussi x) Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 12:35 | |
| Le mystère entourant robokeuf s'épaissit ! En plus, Matis et Mélis vont enfin savoir qui est ce Ludwig avec qui on arrête pas de faire le rapprochement~ Ca promet !
Bref, joyeux réveillon ! ^^ |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 25 Déc 2013 - 9:54 | |
| Merci ! Et pour votre 25 décembre, la fin de l'étape ! Qui risque d'être un peu ennuyante pour ceux qui ont déjà lu En Noir et Rose, mais il faut passer par là ... Et pas de compte-rendu pour cette fois, tout simplement parce qu'on a pas bougé d'Entrelasque, donc il n'y a aucune évolution. Bonne lecture, et joyeux Noël ! - Spoiler:
Pendant que Bianca analysait à son tour les ciphers notés par Mélis, Mémé faisait nerveusement le tour de la table, jetant des regards incertains dans l’œil de la fenêtre et servant à grandes louches sa soupe maison. La jeune fille était naturellement plus lente à faire sa lecture, mais aussi plus méthodique, reportant sur un carnet à part les ciphers avec une remarquable précision. Le jeune dresseur se penchait par occasion par-dessus son épaule avec curiosité, laissant tomber de sa cuillère des trainées brunâtres ; son oreille, distraite, ne semblait pas pouvoir suivre trop longtemps le récit de Keteleeria. C’était étrangement devenu trop personnel pour lui, et pourtant ...
« Remettons les choses dans l’ordre. Bien que ce fut Ludvina qui invoqua Zekrom, » commença-t-elle. « Ghetis n’a jamais réussi à contrôler Reshiram. Son héros, c’était ce jeune garçon, Ludwig. »
« Ludwig faisait partie de la Team Plasma ? » Bianca ne put retenir un grincement. Keteleeria l’ignora prestement.
« Non. Je pense justement que c’est ça qui a été la faille dans le plan imaginé par Ghetis. Mais commençons par le commencement. Comme Bianca a dû te le dire, Ludwig a commencé son voyage Pokémon avec elle et Tcheren ; et ses opinions sur la Team Plasma étaient ... mitigées. Il n’a jamais approuvé le motto du groupe, mais je ne crois pas l’avoir vu le dénigrer non plus. Il faut te remettre dans le contexte : la Team Plasma aimait à prétendre qu’humains et Pokémon devaient être séparés, pour le bien de ces derniers. Et elle était convaincante. Beaucoup de dresseurs ont relâchés leurs Pokémon par la suite. Ce n’était qu’une façade pour Ghetis, oui, mais même une grande partie de ses sbires étaient sûrs de leur opinion. Tu as peut-être pu en rencontrer, à Port Yoneuve. Bardane leur a donné l’asile pour qu’ils ... « réparent » leurs erreurs. Bref.
Ludwig a rencontré le Roi de la Team Plasma, un autre jeune garçon qui s’appelait N. Le but de N était de réveiller le Dragon légendaire, Reshiram : c’était ce pour quoi Ghetis l’avait élevé. Tout le plan de la Team Plasma consistait à l’amener au Galet Blanc, le vaisseau, si tu veux, de Reshiram. Mais, même en possession du Galet Blanc, N ne fut pas choisi comme héros. C’était Ludwig. Pourquoi lui, et pas un autre dresseur, comme Tcheren ? Impossible de le savoir. N exécuta donc son plan B : manipuler le Héros pour manipuler le Dragon légendaire. »
« Manipu-- Mais on ne peut pas manipuler quelqu’un comme ça, pas vrai ? »
« J’ignore encore comment il a réussi ça. Je pense qu’il s’est servi d’un Pokémon Psy comme Sidérella ou Neitram, afin d’attaquer sa mémoire même. Le fait est que, pour un temps, Ludwig a rejoint N, et N, grâce à Reshiram, réussit à devenir Maître de la Ligue. »
« Il n’a jamais rejoint la Team Plasma. » Ce fut la seule contribution de Bianca au récit. Mélis l’interrogea du regard, mais elle l’évita aisément, faisant mine de se concentrer sur les ciphers étalés devant elle ; quand à Keteleeria, elle ignora ce malaise naissant d’un haussement d’épaules.
« Tu chipotes, Bianca. Mais tu as raison, je devrais aussi expliquer ce point. Mélis, est-ce que tu aurais entendu parler d’un mal qu’on appelle le Grignot ? »
« Jamais, » admit-il. « Mais ça n’a pas l’air d’être une sorte de rhume. »
« Si seulement ... C’est un mal qui affecte la mémoire des personnes en contact avec des Munna ou des Mushana. Ces Pokémon sont des mange-rêves : ils sont capables de dévorer les rêves des humains comme des autres Pokémon. Ou de grignoter, d’où le nom. Normalement, » continua-t-elle sur un ton pédagogue, « ils n’avalent que les rêves de surface. Tu n’es pas sans savoir que les rêves ne sont, pour le dire simplement, qu’un amalgame de souvenirs que produit notre cerveau quand il fait le tri, durant notre sommeil. Si des Munna venaient à chercher plus loin, ils tomberaient sur la mémoire brute. Les souvenirs, comme les connaissances. »
« Encore un peu de soupe, jeune homme ? » Mémé se pencha entre eux, sa louche fouillant dans le fond de sa cocotte à la recherche de la mie imbibée. Mélis refusa d’un signe de tête poli, sans quitter le professeur des yeux. Il trouvait dans cette partie du récit une fascination malsaine, à l’idée qu’un Pokémon puisse, d’une simple inspiration psychique, avaler toute votre personne comme on enlèverait simplement l’air d’une canette de Soda Cool. Keteleeria dut le prendre pour de la crainte, car revint son rire nerveux.
« Ne t’en fais pas ! Les Munna ne sont pas censés le faire. Dans le cas de Ludwig, c’était un accident à l’échelle. Il existait, il y a presque une vingtaine d’années, un centre de recherches près d’Ogoesse, où l’on étudiait la Brume des Rêves. C’est la matière que recrachaient les Munna après avoir avalés un rêve. Pour que la Brume soit la plus pure possible, on sevrait comme on pouvait les pauvres Pokémon. »
« Mais les gens qui travaillaient là ? Ils ne pouvaient pas ... de pas avoir de rêves, si ? »
« Tu as tout à fait raison, et c’est le problème. Les Munna ont commencé à dévorer les rêves de ces scientifiques ... En plus d’être en quantité insignifiante pour eux, il s’agissait de rêves corrompus, qui les ont rendus anormalement agressifs. Et un jour, comme on pouvait s’y attendre, il y eut une explosion. On n’a jamais déterminé s’il y avait un rapport : pendant des années, personne n’a osé mettre les pieds dans les Vestiges, pas même les autorités. Les Munna se sont enfuis et se sont jetés sur les premiers cerveaux à portée. Le complexe se trouvait à l’orée d’un bois : c’était le lieu d’amusement privilégié des enfants. Ludwig était l’un d’entre eux. »
Keteleeria s’arrêta, comme pour reprendre son souffle. Elle ne se souvenait que trop bien de ce jour : le mélange de fumées noires et roses couvrant le ciel d’Ogoesse, le silence surnaturel remplaçant les cris et les pleurs, le visage pincé de Griselda, s’efforçant de garder son calme en cherchant l’uniforme marin dont le petit garçon ne se séparait jamais, tous ces Munna flottant, l’air hagard, saoulés de rêves ... Mélis ravala sa salive, imaginant une version cauchemardesque de la même scène, des fantômes aux torses recouverts de mâchoires mentales ; il en rira plus tard, en voyant les dessins de cochons-tirelires dans son Pokédex, mais maintenant, il portait pour ces Pokémon un simple dégoût. Enfin, le professeur reprit : sa voix était si inattendue qu’elle le fit sursauter.
« Bianca a toujours été convaincue que Ludwig était toujours là, qu’il suffisait d’attendre qu’il se souvienne ; c’est ce qu’elle a voulu dire. Je n’en pense rien. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il était le Héros, et que d’une certaine façon, N s’est retrouvé à la Ligue avec Reshiram et a gagné contre le Maître. C’est à ce moment-là que Ludvina est apparue. Sortie de nulle part, la petiote, mais l’équipe de Ludwig lui faisait confiance : c’est tout ce qui comptait. Et elle a réussi ce à quoi personne ne croyait : elle a appelé Zekrom à l’aide. »
« Mais, dans la légende ... » Il chercha ses mots. « La légende ne dit-elle pas que Zekrom et Reshiram sont égaux ? Parce qu’ils sont les parties d’un seul et même Pokémon ? Que c’est pour ça qu’aucun des deux héros n’a jamais eu le dessus sur l’autre, et qu’ils en sont venus à la trêve qui dure encore aujourd’hui ? »
« Tu as l’air de bien connaître l’histoire d’Unys. C’est bien. Ca se perd. » Elle disait ça avec si peu de conviction que Mélis n’eut pas le cœur d’y trouver un compliment. Ca avait sans doute un lien avec ce que disaient les fameux ciphers mis bout à bout - un mouvement d’épaule vers Bianca, qui continuait d’ordonner les siens avec une autre liste. « Tu as raison, les deux Dragons sont censés être de force égale. Mais le reste de l’histoire est juste : Zekrom a vaincu Reshiram. J’ai des raisons de croire que, sans son héros - je veux dire, sans la véritable conviction de son héros, et pas un implant ou l’intermédiaire qu’était N -, Reshiram n’a pas pu montrer toute sa puissance. » A cet instant, les mots de Nikolaï lui revinrent en tête. Pour moi, l’humanité a la tâche d’extraire le potentiel maximum des Pokémon ...
Mais par quelle méthode ? L’entraînement ?
L’affection ?
« La Team Plasma a été démantelée, mais Ghetis a réussi à s’évader pendant son transfert en prison, et le soir même de la défaite de N, on a observé les prémices du Grand Gel à Janusia ... Et maintenant, la Team Plasma ... »
« La Neo Team Plasma. » Elle eut un sourire forcé. « Compliments d’Artie, » se pressa-t-il d’ajouter.
« Si tu veux. La Neo Team Plasma, donc, prétend être prête à réveiller le Dragon légendaire, en sachant pourtant que les deux héros ont disparu d’Unys - désolée Bianca, mais c’est un fait -, emportant chacun la chance de résurrection de l’un ou de l’autre ... Et nous voilà ! Ma chère assistante, » fit-elle mielleusement, « as-tu fini ? »
« O-Oui ! » Bianca se leva promptement de sa chaise, présentant avec une rigueur académique la longue rangée de ciphers. Il y avait, sur la large page de carnet, des lignes, des colonnes, certains encerclés par des ronds rouges, d’autres par des ronds bleus ; mais pour Mélis, ça restait un chaos de lettres, qui lui rappelait les classes de japonais - sa pire classe, comme Matis s’était plu à le lui rappeler. Ne restait qu’une épitaphe en anglais, qu’il déduisit comme étant la traduction :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
« Mélis a eu une très, très, très bonne intuition en recopiant en commençant par le You ! Je ne connaissais pas la traduction de ce symbole, » continua-t-elle d’expliquer en pointant du doigt la Libellule, « mais il m’a fait penser à un autre cipher déjà vu dans les Ruines des Abysses. » Et elle pointa un autre symbole, soigneusement isolé du reste, un temps disparu sous son ongle :
« Ce cipher représenterait Reshiram. On a retrouvé plusieurs phrases où les deux symboles sont visibles côte-à-côte, alors j’ai pensé que ce serait peut-être le symbole de Zekrom, mais ce ne serait pas logique, parce qu’on sait que le Lb avait reconnu la supériorité du héros de Reshiram ! Alors, j’ai pensé à ce que Watson nous a dit, à propos d’un troisième Dragon légendaire ... » Dans son dos, Mémé se signa distraitement. Keteleeria se contenta de hocher la tête pour l’encourager à continuer. « Alors, si c’est effectivement le signe d’un troisième Dragon légendaire, ça voudrait dire que son héros à lui a simplement abandonné la guerre, et du coup ... Le Dragon légendaire existerait encore ! Et la Team Plasma pourrait mettre la main dessus ! »
« Un troisième Dragon légendaire ... »
« Appelons-le ... Kyurem. »
|
| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 25 Déc 2013 - 16:03 | |
| Le mystère autour de Kyurem me paraît bien profond... Est-ce qu'on saura ce qui est arrivé à son héros ? Si c'est vraiment un abandon de sa part ? Enfin bref, on apprend rien de nouveau mais ça fait du bien de souffler un peu dans toute cette action ! |
| | | Judikaël
Écrivain
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Ven 27 Déc 2013 - 14:04 | |
| Oh mon dieu Tu écris bien, divinement bien, bien mieux que moi, ça c'est clair, mais dieu que c'est long. Désolée, mais je vais m'arrêter au prologue >< J'essaierai de lire le reste, mais n'ayant pas jouée à pokémon après Emeraude, je comprends strictement rien.
|
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Ven 27 Déc 2013 - 14:15 | |
| Dogs > Merci ! C'était pas forcément l'étape la plus excitante que j'ai jamais raconté, mais je pense que cette piqûre de rappel était nécessaire. On va vite revenir dans le cœur de l'action Pour ce qui est du mystère Kyurem, je préfère vous laisser vous faire votre idée pour l'instant, ah ah ! Judy-May > Merci beaucoup Pour ce qui est de la longueur, je peux essayer de faire plus court (sachant que je scinde déjà en deux mes étapes ici), seulement, j'aurais l'impression d'enlever des éléments du récit ... Mais je comprends ta réserve. (: |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 31 Déc 2013 - 10:08 | |
| Et voilà le début de l'étape de la semaine, et aussi la dernière de cette année ! Bonne lecture ! En passant, merci à ceux qui ont déjà envoyé leurs questions pour la Q&A ! J'y réponds lentement mais sûrement, donc n'hésitez pas à continuer d'en envoyer ! - Spoiler:
« T’as mal dormi, toi. »
Mélis leva une main léthargique pour saluer son aîné, adossé au mirador d’Entrelasque. Même sans se départir de sa moue assassine, il respirait la fraîcheur d’une bonne nuit dans les embruns de Vaguelone, et voyait au contraire chez son cadet les larges traits pourpres qui cerclaient ses yeux épuisés, et devinait la légère moiteur de ses vêtements. La nuit, chez Mémé, s’était éternisée, tandis que Keteleeria lui faisait son exposé. A ça, s’étaient ajoutés l’inconfort d’un canapé de cuir dur et le brainstorming qui s’imposait à lui. Il avait ses raisons : le professeur avait tout de même ébranlé les fondations mêmes d’Unys, réduit en fumée trois mille ans d’histoire, et mis à mal les quelques années de cours qu’il n’eut jamais appris. Jusqu’à ce que l’aube le tire de ses pensées. Sa voix l’atteignit comme au travers d’un mur de coton.
« Salut ... » Ce n’était pas qu’une impression : Matis souleva un sourcil soupçonneux. Alors Mélis lui raconta - son énergie habituelle, remplacée par un écho profond qui forçait au silence - les recherches de Keteleeria : sur la légende des deux Fondateurs, les ciphers qu’ils avaient rapporté de Vaguelone, et l’existence potentielle de ce troisième Dragon, Kyurem, dont la Team Plasma chercherait le contrôle. Il répéta aussi les événements réels s’étant produits à la Ligue il y a cinq ans, mais en évitant habilement le nom - il n’en prononça qu’un, au détour d’une phrase maladroite, que son aîné ne releva pas ou ne trouva guère d’importance. Il finit ainsi :
« Une fois à Janusia, je dois demander des éclaircissements à Watson. C’est lui qui a échafaudé cette théorie, alors ... »
« Théorie, vous dites ? » La voix du Sage Lilien coupait dans l’air comme une lame. Faisant disparaître tous les sons ambiants à leurs oreilles, ne laissant que le pas lourd du vieil homme et de son sbire acolyte - la pauvre femme les évitait soigneusement du regard, admirant la pointure de ses chaussures. Les deux garçons se retournèrent, l’un simplement surpris, l’autre, le feu lui montant aux joues. Le baryton s’éleva de nouveau. « Jeunes béotiens, ce n’est point une théorie ! »
« Qu’est-ce que vous foutez là, vous ?! »
« Je me dois de satisfaire votre curiosité. Vous avez pu constater, bien sûr, le frimas qui s’est emparé d’Unys depuis cinq ans ? Ce n’est rien d’autre qu’une coquecigrue de ce Dragon légendaire que vous prenez pour une fabulation. Le Dragon légendaire que contrôle à présent la Team Plasma ! Kyurem, n’est-ce pas ? » Mélis se contenta de lâcher un oui hagard, assommé par l’information. « Toutefois, cette coquecigrue est toute la connivence que Kyurem possède pour l’instant. Exprimer son véritable potentiel, voilà tout le dessein de notre organisation ! »
« Vous êtes complètement dingues. Barjes ! Vous savez pas c’que ça veut dire ?! »
« Ils savent parfaitement, » fit tranquillement Mélis à son ami, face au sourire inébranlable du Sage.
« Nous voulons instituer la Troisième Civilisation d’Unys, » compléta Lilien. « Nous abolirons cette Civilisation transitoire inique et rétablirons les fondations de la région telles qu’elles ont été pensées par le Dragon Originel, lorsque sa bénédiction fut apportée au Roi des Trois Régions Unies. »
« Pourquoi ? » C’est tout ce que le jeune dresseur arriva à dire, et ce mot semblait être tiré du fond de sa gorge, comme s’il n’avait jamais voulu en sortir. Cette fois, ce fut la femme qui répondit, se redressant sur ses pieds ; et l’étincelle vacillante de son regard jade l’effrayait plus qu’autre chose. Car, contrairement au ton contrôlé du Sage, récitant un dogme à la foule invisible à la ronde, elle croyait fermement en ce qu’elle disait.
« Pour rétablir l’équilibre. Les Pokémon sont une nature parfaite et immuable. Nous sommes la civilisation, en constant progrès, mais au rêve inatteignable. Nous ne sommes pas compatibles. Et nous ne vivons que dans une ère de transition, vers le retour à nos origines. Idiot. » Ses derniers mots semblaient une ponctuation formelle plus qu’autre chose.
« Je veux pouvoir voir, » ajouta Lilien, « cette nouvelle ère. C’est pour cela que j’ai accepté de rejoindre la Team Plasma. Et de le retrouver, pour que la puissance de Kyurem sur la région d’Unys soit totale. Et malheureusement ... » Il détacha une Poké Ball de sa ceinture, incitant promptement les deux dresseurs à lever la leur. « ... Vous ne pourrez enrayer notre progression. Hexagel ! »
« Miasmax ! » Les deux Pokémon arrivèrent sur le terrain, le flocon métallique faisant à peine le quart du gigantesque amas de détritus, son bras-liane enlacé contre les bâtiments comme si c’étaient de vulgaires tours de papier mâché sur une maquette. Mélis aussi se sentait aussi petit qu’une figurine, quand son ami l’attira par le bras et lui souffla quelque chose à l’oreille. « Miasmax, Toxic ! » Et de se séparer quand le Pokémon Poubelle cracha son acide contre eux, le pavé disparaissant dans une fumée pourpre et deux impulsions rouges. Le Clamiral ainsi appelé secoua la tête, se débarrassant des bulles de toxine qui fleurissaient sur son museau.
« Clamiral, Aqua-Jet sur ce gros tas ! » Comme à son habitude, le Pokémon rasa le sol dans une épaisse aura aqueuse, s’approchant à une vitesse dangereuse de l’Hexagel, s’écartant en lévitant paresseusement. « Gros tas ... ! Je veux dire, Miasmax ! Bomb’Beurk ! » « Maintenant, Tawny ! Nitrocharge ! » De l’écran d’eau, le Roitiflam bondit à bonne hauteur dans une décharge de fumée, avant de s’enflammer, sa tête percutant l’armure métallique. En bas, l’Aqua-Jet traversa l’épaisse bulle protectrice pourpre pour s’écraser contre le bas du corps ; les deux dresseurs ne le virent qu’au bien perceptible recul de tête en hauteur. Un cri haut-perché échappa au Sage quand les deux Pokémon se replièrent dans leur Poké Ball respective, poussé en arrière par l’impulsion rouge.
« Maintenant, Majorelle ! On fonce ! » Et les garçons chargèrent en avant pour dépasser leurs ennemis, avant que l’ombre rouge de la Nostenfer vienne soulever par le col le poids de son dresseur. La femme réagit au quart de tour, ramenant la Poké Ball à sa main dans un seul mouvement.
« Nosferalto ! Arrête-les ! » « Clamiral, Tranche ! » Mélis tourna la tête juste avant que Majorelle ne le décolle du sol à force de battements ; son ami lui adressa un signe négligeant de la main, l’air de dire tout est sous contrôle, au moment où son Pokémon plaqua sa lame entre les deux doigts ailés de son adversaire. Un grincement amer lui échappa, et la Nostenfer accéléra le mouvement de ses quatre ailes pour le porter vers Janusia.
*** Le désert de glace. On y était.
La Route 11 semblait scindée proprement en deux parties. L’une, d’une grande banalité, avec les herbes folles qui crevaient le béton usé, et quelques caravanes abandonnées en travers ; l’autre, couverte du manteau en plis de brise du Grand Gel. Ce n’était pas la première fois que Mélis traverserait cette bande arctique, mais ça provoquait toujours chez lui ce sentiment d’anxiété étrange, ce passage du chaud au froid qui lui mordait la peau ; et de marcher entre les arbres artificiels que le vent avait sculpté, regardant sous ses pieds, derrière le miroir, la terre sombre comme un gouffre béant. Ne lui laissant que l’intriguant silence de ses propres pas sur la glace. Pac, pac. La différence de température soudaine lui étreignait les poumons. Majorelle voletait derrière lui, deux ailes-gouvernails restant en arrière tandis qu’elle s’admirait dans les reflets pourpres.
Si Lancelot était un Pokémon calculateur et qui n’attaquait qu’avec stratégie, lui aimait la beauté. Tout à fait honnêtement, il se trouvait beau et bien sculpté, son crin harmonisé avec la couleur vive des buissons mal nourris en feuilles de calque. Et le garçon ... était d’une esthétique particulière, pour tout dire. Les couleurs se mélangeaient sur sa tenue - le brun, le bleu, le rouge -, et son odeur mixée ; pris un à un, les parfums agressaient ses narines, mais tout à la fois, ils faisaient écho l’un à l’autre. Il y avait bien une beauté qui lui échappait, de toutes ses mémoires, de toutes ses années de mariage, et c’était l’originalité. Mais il était encore un diamant brut qui n’avait pas révélé tout son éclat. Innocent, candide, insouciant, les épreuves n’avaient pas encore laissé sa marque. Mais Perceval était là pour ça : pour dévoiler les facettes de ce joyau humain, par le sang, si nécessaire. La Nostenfer fut la première à réagir, sentant l’infime vibration de l’air vers la falaise ; la Lame Sainte rencontra la mâchoire d’acier d’un Croc Fatal. Mélis se retourna précipitamment.
« ... Majorelle ! »
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 1 Jan 2014 - 10:39 | |
| Mais il n'y a pas de jour pour s'amuser à mort :v:En passant, voici la fin de l'étape. Ne vous en faites pas, on va rejoindre aujourd'hui Janusia ! Bonne lecture, et bonne année mes ptits Medhyena ! - Spoiler:
Il fut repoussé contre la falaise. Il ressemblait au Pokémon de la Route 13, tout en lui étant radicalement différent. La musculature du cervidé semblait plus fine et donnait une impression aérienne ; et les cornes formaient une couronne sur les côtés de sa tête. La tête fine lui semblait ornée d’un sourire tranquille, alors qu’un œil couleur-de-pêche se reporta sur lui. La Lame Sainte retomba près d’eux, une légère courbure la distinguant encore plus de son frère d’armes. Mélis rabattit le bras sur lui et, suivant le mouvement, l’épaisse mâchoire de Majorelle bloqua l’attaque comme on bloque d’un bâton la gueule d’un Crocorible. Un rire nerveux lui échappa.
« Je crois que quelqu’un m’en veut ... ! » Perceval ne sembla pas apprécier ce trait d’esprit, car il abaissa sa lame, disparaissant dans un reflet de lumière ... Avant de donner un appui sec sur ses pattes arrière, se projetant en bélier sur la Nostenfer. Les deux Pokémon tombèrent sur le bas-côté dans un grand choc, le cervidé se rétablissant sur ses deux pattes avant en glissant avec aisance sur la surface glacée. Majorelle fut rappelée d’un éclair.
« Tu le prends comme ça, hein ? » Revint le mystérieux sourire sur la figure chevaline. « Kelly ! Lame-Feuille ! » La Manternel apparut juste au moment où Perceval chargea à nouveau ; au dernier instant, il se retourna sur le côté, se jouant de la glace comme de n’importe quel plancher des Ecremeuh, et une corne rencontra la même attaque dans une projection de vent. « L’autre lame ! » En emphase, Mélis plaça un de ses bras droit par-dessus l’autre, et Kelly, comprenant, rattrapa de sa seconde faux libre la Lame-Feuille du Viridium. Le Pokémon se débattit, mais ne rencontra qu’une résistance farouche. Un hennissement plaintif.
« Et maintenant, Tan ! Séisme ! » L’impulsion rouge semblait se glisser sous la glace, avant qu’une grande secousse ne déséquilibre Perceval, permettant à la faible mais rigide Manternel de le faire tomber de l’autre côté, sur le flanc. Le cri du Viridium, un sifflement d’oiseau strident coincé entre ses reins, finit de lui faire perdre toute sa grâce. « T’es prêt pour la Poké Ball ?! » Il balança la coquille vide contre lui, se faisant aspirer dedans, comme n’importe quel Pokémon. Tan revint à la surface de sous le béton intouché, plus loin, se débarrassant le dos des billes de gravier, comme si la capture était faite ... Et tout le monde fut surpris du bruit de verre brisé quand la Poké Ball se fendit, dévoilant un Perceval plus fier que jamais ; sa mâchoire chevaline leur montrant un rictus grotesque.
« Mince ! ... Hi ! » Mélis s’écarta rapidement du passage quand il chargea sur lui de son meilleur Bélier, entendant même l’air rompu comme un coup de fouet quand il passa. Kelly fut plus prompte ; dès qu’il perdit de son momentum, elle courut derrière lui, lui coupant l’herbe sous le pied de deux coups de Plaie-Croix. Le Viridium tomba de nouveau. « On va pas te laisser filer comme ça ! Poké Ball ! » L’éclair d’une nouvelle coque l’aspira de nouveau, rebondit sur la glace, avant de s’échapper : dans l’air, Perceval projeta l’ombre de ses sabots géants sur lui, les deux yeux couleur-de-pêche teintés d’une encre sépia.
« Tan ! Tunnel ! » Juste à la frontière entre route et gel, Tan rampa rapidement sous le sol ; Mélis le sentit aussi passer, le poids du Pokémon sauvage près de sa tête, quand le Crocorible le ramena en sécurité sous la terre. Au-dessus d’eux, cette fois, il fit bien sentit la force de ses sabots, tapant furieusement au-dessus de sa tête - et avec une étrange joie qui, tout compte fait, était encore plus effrayante.
« Tan, » chuchota-t-il à son Pokémon-réserve d’oxygène, « ordonne à Kelly de refaire Plaie-Croix. » Tan, le prenant par la taille, glissa de tout son long dans l’étroit réseau souterrain - Mélis aurait eu le temps d’être impressionné, s’il n’était pas concentré sur la capture de ce mystérieux cervidé. A chaque attaque, à chaque perte de Poké Ball, son enthousiasme ne prenait que plus d’espace dans sa tête, une étrange légèreté gazeuse. Kelly, à la surface, suivit la vibration du terrain, et sa lame faucha au cou du Viridium qui, pour la troisième fois, perdit son équilibre. « On remonte ! » Il ne se relevait que difficilement, sa tête pesant lourd et ses pattes fragilisées par les assauts répétées de Plaie-Croix.
« Poké Ball, go ! » Un autre silence nerveux se posa sur la Route 11, alors que la coquille retomba sur le sol, dans une vibration incertaine. Un coup, deux coups - Kelly donna celui-ci à son dresseur, à l’arrière de la tête, lui forçant un hoquet -, trois coups ... Et la loupiote centrale s’éteignit, signe d’une capture réussie. Mélis resta toutefois timide, les mains fermées contre son menton. « Il ne va pas de nouveau nous sauter dessus, pas vrai ... ? » La Manternel se fit inspecteur des travaux finis, récupérant la Poké Ball et l’examinant sous toutes ses coutures ; l’essuyant d’un geste professionnel pour en révéler tout l’éclat au soleil d’été. Tan, quant à lui, se planta devant son dresseur, examinant d’un museau expert toute trace de coup ou blessure - seul le vent avait laissé des marques rouges sur ses joues.
« Ce Pokémon ... Je me demande ce qu’il est, et d’où il vient. Et s’il a un rapport avec celui de la Route 11 ... Je vais l’envoyer au professeur Keteleeria, » décida-t-il enfin ; plus loin, Kelly siffla prétentieusement, se rappelant à eux comme le Pokémon Plante de leur équipe. « De toute façon, il ne m’aurait pas aidé contre Watson. Nous avons déjà notre arme secrète ... Pas vrai, Tan ? » Le Crocorible lui offrit un sourire tout en dents.
*** Janusia, la ville-paradoxe. Avant le Grand Gel, la ville était reconnaissable à ses tourelles, recouvertes de plantes grimpantes, et ses rues larges, reliques de l’ancien temps d’Unys, avant la Révolution Industrielle. Pendant, on ne pensait qu’il ne s’agissait que d’un hiver particulièrement rude - les dunes de neige, les parasols de glace, des éléments familiers à la Route 10 plus au nord. Ce qui expliquait que personne n’avait cherché à déménager, depuis cinq ans que la bande arctique s’étalait au milieu d’Unys, mis à part les résidents temporaires, les conseillers des grandes villes-pôles, qui préféraient le bronzage artificiel de la pollution au baiser mordant du froid. Après et maintenant, les tourelles étaient entourées par de larges murailles de béton sans identité, et les trottoirs gelés étaient surmontés de petits ponts faisant des nœuds entre les deux niveaux de la nouvelle architecture. Car le passé faisait les fondations du futur : ça aurait pu être le motto du maire Watson qui, installé à la plus haute plateforme de son Arène, attendait son challenger du jour. Mélis, un peu plus bas sur la tête du dragon de pierre blanche, lui lança un salut de la main, l’air bien décidé à ne pas monter davantage. Soit.
« Bienvenue, jeune dresseur, » et sa voix puissante portait dans l’Arène jusque dans l’osseuse architecture du premier étage - à vous donner le vertige. « Je suis le champion et maire de Janusia, Watson. Mes deux occupations se rejoignent dans un même but : celle de la recherche d’un meilleur futur pour nous et les Pokémon. Ce que je vais chercher à éprouver maintenant, c’est si tu peux prendre part à me montrer cette voie lumineuse, ... ? »
« Mélis. »
« Mélis, » répéta-t-il pour ponctuation. « Pour ce combat, je te propose d’utiliser quatre Pokémon chacun, et pas de limite de temps. Es-tu prêt ? »
« Bizarrement, oui, » répondit-il ; surpris sans doute qu’il n’use pas d’un stratagème comme l’avait fait Carolina - à cette pensée, ses poumons se bloquèrent un instant, un coup de vent imaginaire contre ceux-ci. Watson ne parut pas s’en rendre compte, car il ramena la Poké Ball à sa ceinture, et il fit de même. « Tan ! Colère ! »
« Drakkarmin, utilise Draco-Queue ! » Les deux Pokémon se croisèrent dans l’impulsion rouge, dans un choc de tête bruyant ; le Crocorible fut plus rapide toutefois, se décalant dans son élan pour empoigner la gorge offerte du Pokémon Dragon. Un battement d’ailes machinal pour se pousser du côté opposé, et Tan tourna la tête pour le jeter contre le mur le plus proche dans une vague de lumière psychique. Une attaque Colère, constata silencieusement Watson, habituellement connue uniquement des types Dragon ... Dans un jeu d’éclats roux, le champion échangea de Pokémon. « Tranchodon ... Plaie-Croix ! »
« On continue ! » Mélis chantait presque ses instructions, alors que dans sa frénésie, Tan jeta son large museau de l’autre côté, le bloquant dans les lames illuminées du dragon. Une vague de lumière dans le sens opposé, et le Tranchodon connut le même sort que le Drakkarmin, poussé par la force et la vitesse, extraordinaires, du Crocorible. Puisqu’attaquer de front n’y ferait rien, Watson décida de changer de technique. Le dresseur ne fit pas attention à la toile de rayons rouges dans ses mains.
« Altaria, utilise Cotogarde ... » Mélis n’eut pas le temps de se demander si cet oiseau aux ailes cotonneuses était bien un dragon, que ce dernier, apparaissant, se recouvrit d’un écran floral qui couronna la plateforme de pierre noire du champion. Ce qui n’empêcha pas Tan de foncer dans le tas, suivant le serpent sinueux sous lui ; et Watson put voir voler près de lui le Crocorible, reptile primitif frappant d’un crâne brillant son Altaria. « Maintenant, Libégon ! » Le Pokémon libellule apparut derrière la masse de coton, caché depuis le début ; dominant son adversaire confus de son ombre sinistre. Les ailes bourdonnaient vigoureusement au plafond. « Eboulement ! »
Et le plafond tomba sous le coup de queue puissant, laissant à Watson le dangereux temps de latence pour s’écarter de sa plateforme sur l’autre ; les pierres tombèrent comme des lames contre le Crocorible ... « Tan, reviens ! » Qui se laissa tomber sur le côté pour éviter instinctivement l’attaque, l’impulsion rouge le sortant de la proie du vide. Le Libégon ne s’arrêta pas là, toutefois, car il savait qu’un autre Pokémon allait se substituer, et si le raisonnement du champion était juste ...
« Libégon, utilise Mâchouille ! » La mâchoire psychique se referma sur la bulle épaisse du corps-crâne d’un Moyade. Mélis se précipita en avant de la tête de pierre blanche, faisant suivre à Thulile le rayon de la Poké Ball ; et Watson trouvait cela étrange, ce mouvement du corps du dresseur avec celui de son Pokémon, lorsque sa voix suffisait évidemment à les faire obéir. En fait, il n’y avait qu’une seule autre équipe comme cela ... La méduse remonta à leur niveau, terminant le chemin tracé par le bras du challenger ; ils sentaient le tunnel d’air que laissait, derrière eux, l’acharnée libellule.
« Parfait ! Maintenant, Thulile ! Vent Glacé ! » Comme le champion s’y attendait - en restant au milieu du chemin, s’entend, et voyant le danger arriver -, la Moyade souffla son soupir frigide, suivant les lignes parfaites derrière le Libégon ; les ailes bourdonnantes s’arrêtèrent, comme percées par le gel qui se déposa dessus en épées de mistral. L’élan le portait toujours en hauteur, toutefois.
« Essaie de faire Mâchouille ! Retombe ! » Le dragon se poussa en avant de ses pattes arrière et, même si ses ailes gelées restaient piteusement collées à ses écailles, la mâchoire psychique s’ouvrit en couronne au-dessus d’eux.
« Thulile ... Surf ! » Une décompression, et l’Arène fut soudain sujette à la tempête, l’attaque, un voile d’eau à cette hauteur qui retomba sur eux. Mais c’est ce qui se trouvait au centre de cette décompression qui était intéressante : l’écume, à la base de ce Surf, formait un bouclier contre la Mâchouille du Libégon. La libellule mordit dans ce coton factice avant de continuer sa chute au travers des rubans tentaculaires qui le rattrapèrent - à la portée de l’ultime rappel de Poké Ball. De son autre main, Watson comprima sa barbe trempée entre ses doigts.
« ... Félicitations. Ce fut un combat mené d’une main de Maître. »
« Je pensais n’avoir besoin que de Tan, mais ... » Le regard sévère du champion l’arrêta net, et il se contenta de rappeler Thulile d’un air plus que gêné. Mais finalement, Watson se détendit - ce qui équivalait à un imperceptible mouvement sous ses yeux que Mélis, pour tous les autres domaines où il se montrait mesuré et observateur, ne remarqua pas.
« Désolé. Je crois que je me suis noyé dans l’amertume. » Un rire nerveux entre eux deux, avant que le challenger conquérant ne tende poliment une main ouverte, offerte comme écrin du septième Badge. Le champion le sortit de sa poche, avec le même éclat doré que les autres mais qui, aujourd’hui, lui parut faux, peint. « ... Oui, je sais. Le professeur Keteleeria m’a prévenu. Tu veux en savoir plus sur ce Pokémon ... Kyurem ? »
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. J'ignorais que les Crocorible apprenaient Colère, avec Plaque Draco, ça m'a vachement facilité la vie à l'Arène ! Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Il a fini l’Arène avec Vent Glacé, que je lui ai fait apprendre via un Tuteur bien avant que je sache pour Tan - il me semble que c'était au niveau de Port Yoneuve, ça remonte ...! Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 57. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Avec Kelly, ça a vraiment été un échange d'une à l'autre pour capturer Perceval, cet idiot refusant de rentrer dans sa Ball même à 2 PVs ...Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Surnom : Stil Surnom : Gold Surnom : Rose. Thème : Couleur rose ... Zone de capture : Route 12. Surnom : Londonski. Thème : Londonski, couleur bleue. Zone de capture : Pont du Hameau. Surnom : Perceval. Thème : Perceval, chevalier de la Table Ronde. Zone de capture : Route 11. Heureusement que je ne suis pas allée chercher un équipier dans les cinq ou six carrés d’herbe avant de le rencontrer, je dois avouer que j’avais complètement oublié qu’il apparaissait là - je pensais que j’aurais toujours une occasion avant chaque Lame de la Justice, comme c’était le cas de Cobaltium ... De toute façon, sauf accident ou changement d’humeur, je ne pense pas m’en servir, mon équipe étant très bien comme elle est.Zone(s) perdue(s) : (Vaguelone) RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50
- Spoiler:
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| | | Neowstix
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| | | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 1 Jan 2014 - 13:00 | |
| Et un badge pour la nouvelle année ! Excellent façon de commencer 2014. x) Ca te fait un second légendaire de capturé, c'est la classe. Et j'ai hâte de voir ce que Watson a à dire sur Kyurem. |
| | | Mimoze
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Niveau : 30
Exp : 1860
| | | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 7 Jan 2014 - 8:09 | |
| Et voici notre étape hebdomadaire ! On se dirige vers l'Arène de Papeloa, mais pas avant un petit retour sur image en ce qui concerne le mystérieux Kyurem ... J'en profite pour les questions-réponses : les réponses seront sans doute publiées plus tard dans la semaine, donc si une question vous revenait, c'est le moment ou jamais ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Le maire des Janusia passée et présente résidait dans une large colonne de béton au milieu de la ville, dressée au milieu d’une fleur de givre, dont les portes semblaient donner sur le vide. En fait, il s’agissait, comme pour les autres tourelles de la ville, d’une coulée protectrice, qui protégeait le véritable bâtiment et reliait les portes-fenêtres entre elles par une large toile de ponts ; mais Mélis ne peut le deviner qu’une fois à l’intérieur, où le noir profond, tache cosmique dans les reflets bleus de la terre gelée, se transformait en marbre. Watson, sur la table basse, étala devant lui merveilleuses reliques de papier et de matière sombre, avec une fierté non dissimulée.
« Bien ... Je suppose que tu connais la légende de la Fondation d’Unys ? »
« Oui, » répondit poliment le dresseur, avant de réciter : « Le dragon originel, pour répondre aux attentes de deux héritiers du Royaume d’Unys, se scinda en deux Pokémon pour soutenir chacun d’eux : Reshiram, le Pokémon Réalité, et Zekrom, le Pokémon Idéal. Les deux s’engagèrent dans une guerre fratricide qui engendra le chaos, et au final, ils durent s’unir à nouveau pour reconstruire le Royaume. Il est aussi dit que lorsque notre Civilisation arrivera à son terme, les deux dragons ressurgiront et choisiront deux nouveaux héros pour construire, à nouveau, dans un cycle ... C’est ce qu’espérait la Team Plasma, n’est-ce pas ? »
« C’est exact. En manipulant le dragon légendaire Reshiram, la Team Plasma espérait une Troisième Civilisation où humains et Pokémon seraient séparés, pour qu’aucune espèce ne puisse en blesser une autre. Du moins, c’est ce que Ghetis a laissé croire. Mais, comme Keteleeria a dû te l’apprendre, même si Zekrom est apparu, conformément à ses plans, il a eu l’ascendant sur Reshiram. Comme ces deux Pokémon sont mus par la volonté de leur héros, sans le sien, Reshiram n’était plus aussi fort. »
« Parce que Ludwig n’avait pas le même rêve que N ... »
« C’est exact. Même si N a pu lui fait croire un instant qu’il partageait la même conviction que celle de la Team Plasma, il ne pouvait pas changer sa nature profonde, indépendante de ses rêves ou de sa mémoire. Et la séparation des Pokémon et des humains, même si elle avait été nécessaire, ne lui aurait jamais été souhaitable. Mais revenons à nos Wattouat. Keteleeria suppute à présent qu’un troisième dragon serait né en même temps que Reshiram et Zekrom, ce dragon qu’elle a baptisée Kyurem. »
« Ce n’est pas logique, » insista Mélis. « Si un tel Pokémon existait, le rapport de forces ne serait-il pas inégal ? »
« Nous ne connaissons pas la nature exacte de Kyurem, » rappela-t-il patiemment. « Peut-être est-il également né de la séparation du dragon originel, associé à un héros dont l’existence relève de la chasse aux fantômes ; ou peut-être n’est-il qu’une coquille vide, une exuvie, comme dirait Artie. Mais on ne peut douter de son existence, ni de son lien avec les Fondateurs et la Team Plasma, d’ailleurs. »
« D’accord. Vous venez de rendre huit années passées à l’Ecole des Dresseurs tout à fait inutiles, comme si je n’avais pas déjà eu l’impression d’y perdre mon temps. » Watson étouffa un soupir dans sa barbe. « Sauvez-moi ! Dites-moi ce qui vous assure tant de ce lien. »
Pour seule réponse, le maire se saisit d’un premier artefact, en le glissant hors de sa pochette de sécurité. Un objet comme Mélis n’en avait jamais vu : sa forme pyramide, formant une pointe, en diverses matières qui semblaient pourtant s’harmoniser - il ne décelait pas, au toucher, la moindre division. Tout un côté se révéla froid, comme s’il approchait d’un glaçon ; un autre était fait d’une pierre étrange, couverte de trous minuscules au toucher, mais parfaitement lisse à la vue.
« Ce Pointeau se transmet de génération en génération dans le Village des Dragons, » expliqua Watson. « Il m’a été remis lors d’un pèlerinage vers ce lieu, comme signe d’amitié, par le chef lui-même. Jusqu’à récemment, je n’en connaissais pas les propriétés. » Il passa du doigt sur la face monochromatique. « Quand Ludvina est venue à Janusia, j’ai pu toucher le Galet Noir, censé constituer le squelette dormant de Zekrom : il était exactement pareil. Ne te semble-t-il pas parfaitement lisse, et pourtant criblé de trous indicibles quand tu le touches ? Il est impossible de penser que le Galet Blanc ne partage pas les mêmes propriétés. »
« Et le côté froid, là ? » D’une autre pochette de bois, le champion retira un autre objet, beaucoup plus petit. Cela ressemblait à un simple morceau de glace, avec cette qualité mystique qui ne le faisait pas fondre. Le jeune dresseur put le manipuler : le même souffle glacial permanent en émanait, laissant des cloques bleues sur ses doigts. Il devinait d’où venait l’artefact ordinaire, mais Watson transpirait une envie de révélations, ses mains inattaquables au travers des gants pourpres.
« J’ai pris ceci sur la Route 13, à ce que je pense être la source du Grand Gel. Tu comprends bien, n’est-ce pas ? Le Pokémon dont le Pointeau est identique aux Galets mythiques, est aussi le Pokémon responsable de ce fléau, revendiqué par la Team Plasma. »
« Je peux ... le reprendre ? Le Pointeau. » Watson lui passa à nouveau l’objet. Se mélangeaient là une curiosité infantile, de l’enfant qui veut toucher le squelette du Dracolosse géant, et une fascination plus mature, analytique. « On dirait, » se risqua-t-il à dire, « qu’il manque une partie. » Il ne pouvait dire d’où venait cette impression. Il semblait trop léger dans sa main, et le puits au centre, forme concave parfaitement proportionnée, n’aurait pas dû être là. Le maire hocha la tête en confirmation.
« Au début, je me suis demandé si cette impression ne venait pas tout simplement de la forme du Pointeau. Si cet objet est lié à un Dragon légendaire, il aurait dû, logiquement, prendre la forme d’un Galet. Mais à la réflexion, je pense qu’il est tout simplement incomplet. Qu’une pièce était imbriquée dedans, et a été perdue, à un moment ou à un autre. Peut-être que la Team Plasma a mis la main dessus ... Et en a tiré les mêmes conclusions que nous. »
« C’est donc cela ... le Pointeau ? »
La conversation s’arrêta net. D’entre les jambes du dresseur, le bras d’ombre s’étira paresseusement pour se saisir du Pointeau. Il y eut une seconde d’incrédulité - Mélis rougissait d’embarras en regardant la moire partir de son entrejambe -, avant que Watson ne se jette hors de son siège ; trop tard, car le membre du trio des Ombres rebondit avec aise, un pied contre la table, et se poussa contre la porte. Sa main gantée brandissant le précieux Pointeau. Le garçon eut un hoquet, comme si on venait de lui arracher brusquement un poids des épaules, et il réalisa : il avait amené l’homme là où il le voulait. De Port Yoneuve, à Janusia, jusqu’à ce qu’ils découvrent tous ce que la Team Plasma suspectait qu’ils possédaient. Le maire n’eut pas le temps d’y penser, toutefois.
« Toi ... Tu es ce sbire du Palais, n’est-ce pas ? » Le concerné ne parut pas s’en flatter.
« Vous vous trompez sur une chose, » fit-il. « Le Pointeau est incomplet, mais nous ne possédons pas la pièce manquante. Ce n’est qu’une question de temps ... Avant qu’on le retrouve. » Et il ouvrit la porte derrière lui. Watson se précipita, se rattrapant de justesse au cadre, pour le voir se rattraper d’une main à une plinthe gelée, avant de retomber dans les lumières ocres des rues.
« Reviens ici ! » Mélis réagit au quart de tour ... Dépassant à son tour la porte-fenêtre, se rattrapant plus loin encore sur le toi voisin couvert de givre ; des rambardes au lierre de cristal, il put voir le sbire des Ombres s’enfuir en dérapant sur la mer de glace. De sa Poké Ball, il appela son Pokémon fétiche, retombant en travers des arcs de vent gelé. « Kelly ! Rattrape ce type ! » La Manternel rebondit avec agilité sur les facettes, ne tardant pas à le dépasser, tandis que son dresseur redescendait prudemment le long des plinthes. L’homme, sans même changer de pas, dégaina une Poké Ball à son tour.
« Absol, Tranche-Nuit. » Mélis glissa juste à ce moment dans un virage de la route, que le Pokémon Malchance bondit à son tour dans les airs, le fouettant de sa seule corne luminescente. C’était difficile, de poursuivre quelqu’un tout en se concentrant sur un match au-dessus de soi, mais Mélis dût faire avec, se rattrapant sur ses deux mains pour ne pas glisser à nouveau sur le sol givré.
« Kelly ... Plaie-Croix ! » Vert et mauve se rencontrèrent dans un bruit de lames ; l’Absol se retrouva propulsé plus loin, retombant sur ses pattes contre un pic, tandis que la Manternel reprit sa course sans virages dans les airs. Son dresseur n’avait pas cette chance, manquant de chuter contre chaque marche enterrée, alors que son voleur prenait de la distance sans même accélérer. Désespérant. Pressant.
« ... Attaque-le directement ! Lame-Feuille ! » Kelly se laissa choir vers lui dans un piqué, sa faucille exposée en avant. Ils faisaient face à la Route 10, une large paroi en bloquant l’accès comme une large muraille. S’il n’avait pas été aussi énervé, Mélis aurait pu s’enthousiasmer à nouveau devant la grâce naturelle du sbire des Ombres. Ce dernier, arrivé au cul-de-sac, se contenta - c’est l’impression qu’il donnait - de se pousser du pied, sautant par-dessus une Manternel tombant. Entre Pokémon et dresseur, il se contenta de se retourner dans les méandres de Janusia.
« Mais reviens ! » Bien sûr qu’il va revenir, il suffit de demander gentiment ... Crétin ! Kelly le précéda dans la ruelle, s’équilibrant en rejetant ses deux faux en arrière. Mélis suivait derrière, tenant de ses deux mains sa bandoulière lâche ... S’arrêtant brusquement, le talon planté dans un pavé, quand il vit une Ombre similaire passer dans une ruelle adjacente. « Eh ! » Il lâcha temporairement sa Manternel des yeux pour passer dans ce capillaire urbain.
L’homme - ça ne pouvait être que le même, avec sa natte blanche qui sursautait sur ses épaules raides, et le bruit clinquant de ses ceintures comme seul signe de sa présence - se contenta de jeter un coup d’œil à son poursuivant. Un éclat vert surnaturel s’en échappait ; Mélis dérapa et se planta dans le virage, juste un instant, avant de reprendre la course. Il referma une main sur une Poké Ball. Le jeune dresseur réalisa alors qu’il avait eu les deux mains libres, c’est-à-dire sans le Pointeau, mais trop tard : le soldat au squelette d’acier bondit dans un éclair fulgurant au travers de son propre maître.
« Scalpion, Feinte. » La lame lui passa juste par-dessus l’épaule, pas assez pour le blesser, juste pour provoquer cette onde de choc qui le déséquilibra. Un pied collé à l’autre talon, il dégaina sa seconde Poké Ball.
« Tawny, Poing de Feu ! » Le Roitiflam s’exécuta sur l’instant, le bras enflammé percutant les côtes du Pokémon Lame. Mais Mélis releva à peine la tête, que son homme avait disparu. Que ses hommes avaient disparus. Plus loin, devant l’arche de Janusia, le trio des Ombres se reforma ; l’un d’eux tendait aux autres le précieux Pointeau. Un juron fila entre ses dents. Kelly les rejoignit en sautillant sur les ponts de glace, évitant de justesse les éclairs croisés des Poké Ball. Six paires d’yeux menaçants, comme les pupilles d’un seul dragon, se posèrent sur eux.
« Vous ne vous en tirerez pas comme ça ! » Mais, dans une extension d’ombre, le trio disparut de sa vue comme s’il n’avait jamais existé. Le garçon frappa le sol figé de son poing avec une frustration non dissimulée. Le Pointeau, la clé qui permettait de contrôler Kyurem à loisir ... Et il l’avait amené à la Team Plasma sur un plateau d’argent. La longue onde sonore de son Vokit le sortit de sa pensée.
« Oui ? »
« Salut. » Matis semblait tout aussi préoccupé que lui. « Ca y est, tu as ton Badge ? »
« Oh, oui, on a fini, » répondit-il avec amertume.
« Fini ... ? Bref. ‘Faut qu’on se rejoigne à Papeloa. Tcheren m’a dit qu’on y avait vu des sales types rôder dans l’coin. Il pense que ça pourrait être la planque de la Team Plasma. J’te donne deux jours. Bouge-toi la nouille ! »
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 8 Jan 2014 - 8:50 | |
| Et voilà la fin de l'étape ! Le combat contre le dernier champion d'Arène sera-t-il une conclusion satisfaisante pour notre héros ? Bonne lecture ! - Spoiler:
La ville qui avait le plus profité du Grand Gel, c’était Papeloa. Papeloa, petit île artificielle au nord-est de la région, dont le large tunnel sous-marin qui le reliait à Vaguelone, sous un arc de pierre de la Grotte Littorale, soutenait aussi les fondations d’écume des petits bungalows de vacances ; dans un microclimat hésitant entre chaleur fugitive, canicule et sécheresse. Les touristes y venaient en masse en traversant le dangereux désert de glace à pied ou en Vol, et il n’y avait rien de plus magique que de voir, derrière les bouquets de givre et les forêts caramélisées, les arcs des palmiers penchés et les dunes, comme des chapiteaux. C’est ce que Mélis pensait avant d’entrer pour la première fois dans l’Arène : il y avait là tant d’eau que ça en devenait étourdissant. Un gigantesque bassin léchant les vitres mosaïque, les ponts et plateformes en damiers, les ilots de flore sauvage, les colonnes de bulles et le vol de Démanta dans les fondations supérieures. Amana, du podium, en rit.
« Pas mal, hein ! » Le challenger se hissa avec force d’une feuille de nénuphar. « Tu m’as l’air chaud-bouillant ! Alors faisons bref : quatre Pokémon chacun, pas de limite de temps. T’es prêt à déchaîner l’océan ? »
« J’suis prêt ! »
« Nickel ! Moyade, Ebullition ! »
« Kelly ! Lame-Feuille ! » Les deux impulsions rouges se croisèrent avant de dévoiler les deux Pokémon : plus rapide, le Manternel n’eut aucun problème à fendre en deux la masse déformée du Pokémon Spectre, qui s’effondra au-travers de Mélis dans une buée chaude. Il faillit en perdre l’équilibre, mais se retint de justesse au bord, une main contre une colonne d’eau. Amana eut un mouvement tournoyant du bras ; Kelly eut à peine le temps de se retourner que, du ciel de verre, le Démanta tomba, sa nageoire provoquant un bruit de lame contre la sienne.
« Lame d’Air, » fit le Champion fièrement en voyant le Manternel perdre l’équilibre sur les lattes. « Et maintenant, Laser Glace ! » La bouche de la raie s’ouvrit béante, faisant apparaître un pâle soleil entre ses dents. Le challenger n’eut que le temps de faire l’échange, l’éclair rouge rebondissant contre les parois vitrées ; et, du côté, un Magnézone tomba dans une attaque assourdissante. Des plinthes éclatèrent. La projection glacière traversa l’air.
« Ucla, Coup d’Jus ! » Les vagues vinrent lécher la coquille psychique du Pokémon, dans laquelle le Démanta ne pouvait sortir ; une coque électrique réductrice qui l’attirait vers les dangereux aimants ... Amana eut un mouvement de recul instinctif, avant que la raie ne s’envole, se fixant sur la toile de ciel artificiel avant de tomber dans l’eau. Le bruit en était étrangement sourd, comme s’il avait cogné quelque chose ... Ce qui fut le cas.
« Un conseil, mon grand : recule ! Wailord, Séisme ! »
« Que ... » Un Wailord, dans une Arène, c’était impressionnant : le Pokémon géant prenait tout l’espace du bassin, soulevant, comme accroché à sa peau centenaire, plateformes et flore sauvage, pendus en tiroirs. La bouche s’ouvrit dans un gigantesque bâillement, soulevant dresseurs et Pokémon sur un tapis d’air chaud et putride, et dévoilant les entrailles tatouées d’un jaune spongieux ; le menton allait frapper les lattes du podium. Les nageoires s’étalèrent en ailes contre les vitres, essayant vainement de se retenir dessus. Impressionnant. Mais Mélis garda une main bien en avant, touchant presque la peau cernée.
« Change-Eclair, vite ! De l’intérieur ! » Ucla ne se fit pas prier ; d’une propulsion magnétique, le Pokémon projeta son substitut électrique tout entier dans les organes sinueux. Le Wailord ferma sa mâchoire contre le podium dans un sinistre requiem, avant de voir son squelette s’illuminer, une bombe sur le point d’éclater. Mélis fût poussé en avant ; Amana, en arrière, ouvrit les bras. De ses trois narines, une pluie colorée surgit ; derrière elle, Kelly reprit forme, en remplacement, avant que le Pokémon gigantesque ne retombe dans le bassin avec un soupir chantant. Le challenger sauta par réflexe sur une ride de l’eau avant de se remettre sur une plateforme, le Manternel sur une autre. Le champion cria de loin :
« Mégapagos. »
« Kelly, on va finir ça ! Lame-Feuille ! » Elle bondit sans discuter, brandissant l’une de ses lames brillantes sur le ventre offert du Pokémon tortue apparaissant. Mais au lieu de se protéger, ce dernier s’abaissa, les pattes écartées contre les plinthes ; elle passa par-dessus la carapace, avant de rebondir avec légèreté sur l’épaule d’un Amana aux anges. « Par derrière ! Tu peux le toucher à la nuque ! »
« Ne sous-estime pas les créatures de l’océan ! Mégapagos, Eboulement ! » Le Pokémon replia ses pattes, écartant en même temps les fondations, faisant tomber de larges plaques vitrées comme une simple pluie drue. Kelly ne sentit qu’une faux lui passer au travers, avant que les lattes ne s’effondrent sous leur poids conjoint. Le champion se pencha, Mélis s’approcha difficilement du bord de sa plateforme.
« Kelly ... ! »
« Wailord, remonte ! » Dans un soupir, le Pokémon gigantesque releva la tête - provoquant pour le challenger un tremblement de terre. Bien qu’inquiet, il ne put rien faire d’autre que se pencher à quatre pattes contre les lattes, tandis qu’Amana rebondit aisément sur le « nez » sans forme de son Pokémon ... Et Kelly se releva, la tête repoussée en arrière, la capuche agissant comme une cuvette et un contrepoids. Dessous, le Mégapagos roula dans sa carapace contre un pilier sur le dos du Wailord, en attendant que son dresseur le rappelle.
« Kelly ! »
« Elle va bien, » lui cria Amana avec une légèreté confondante. « Mince, un morceau de sa mâchoire s’est décollé. C’est flippant, les Insectes ! » La Manternel eut un couinement protestataire qui rassura Mélis. Lorsqu’elle revint vers lui, effectivement, une mandibule bien apparente derrière une lame de verre, la langue la ramenant désespérément à l’intérieur de sa bouche, mais ses yeux boutonneux brillaient de satisfaction. Le champion, dans un équilibre étrange sur la peau tendue du Wailord, se frotta la nuque avec embarras.
« Désolé ! Je crois qu’on a un peu déconné. Ca fait si longtemps que Wailord et Mégapagos n’ont pas eu l’occasion de combattre ! » S’entendant, le premier souffla, dispersant un peu plus de son crachin. Le dresseur se contenta de mettre la tête de la Manternel en appui sur son épaule. « Oh, et j’allais oublier ... »
*** Le Nanméouïe infirmier finissait d’étaler sa salive antiseptique contre la joue de Kelly. La Manternel, digne, fit mine de ne pas sentir la brûlure contre sa peau, analysant avec une fascination morbide la dent de verre, teintée de rouge, qui flottait au fond d’un verre d’eau saline ; on ne voyait plus qu’un large ruban de bulles bleues, par-dessus les agrafes, au milieu de son visage. La tenant entre ses genoux, Mélis finissait d’accrocher avec un soin extrême la broche dorée sur sa ceinture de rechange-porte Badges. Les huit Badges du circuit de la Ligue. Ca y est. Il lui semblait que c’était hier seulement qu’il avait quitté Pavonnay, seulement armé de son sac et de sa première Poké Ball. Matis en parlait avec une légèreté enthousiaste - ce qui se traduisait, chez lui, à relâcher les sourcils en position neutre.
« Pas mal. Tu vas pouvoir aller à la Ligue, alors ? C’est c’que tu voulais faire, non ? »
« Pas toi ? » Un flottement.
« Au début, j’en avais besoin que pour aller à Volucité. J’avais peur de c’qui pouvait arriver à Moustillon, comme c’est arrivé au Chacripan d’ma frangine, et ... tu sais. » Mélis hocha la tête distraitement. « Mais j’crois que ça me plait. Et j’crois que ça lui plait aussi, à mon équipe. Alors on va tenter le coup. Mais même si j’allais à Janusia ... J’veux dire, j’ai pas le Badge de Pavonnay d’toutes. »
« Non ? »
« Nan. Après c’qui s’est passé au ranch, j’me suis tout d’suite tiré à Ondes-sur-Mer. » Le Nanméouïe écarta les bras avec fierté avant de rembobiner le bout de ses antennes. Kelly se tourna vers son dresseur avec une mine dure, le mimimi aggravé par la mandibule qui obstruait sa bouche, et réajustant la capuche de laine et de feuilles cousues ; et celui-ci passa doucement le doigt sous son menton, coupant cours à la discussion qui s’enlisait.
« Oui, tu es belle, Kelly. » La Manternel s’en satisfait, pépiant avec plaisir.
« ... Bon, et les escrocs ? » Mélis émit un grognement distrait qui lui valut une tape sur l’épaule. « La Team Plasma ! Tcheren a dit qu’on les avait vus dans l’coin, non ? »
« Qui c’est, ces types ? » Les deux garçons sursautèrent. Au-dessus d’eux, Amana se penchait nonchalamment, les cheveux gouttant contre sa nuque et la peau constellée de sable séché. Le Nanméouïe, jaugeant des traces de pas humides sur le carrelage du centre, s’écarta avec un cri réprobateur. Matis se releva le premier de la banquette.
« Ces monstres, ils volent les Pokémon des gens pour leurs convictions, ou j’sais pas quoi ! Vous les connaissez pas ?! » Dans sa bouche, cela sonnait comme une véritable insulte ; mais le Champion se contenta de muser un instant, la main contre le menton.
« Ca m’dit quelque chose, si ! Mais ce ne sont que des gouttes d’eau dans l’océan ! »
« Vous vous foutez de ma ... »
« Mais ce sont les gouttes d’eau dans l’océan, » l’interrompit Mélis, « qui font les vagues, non ? »
« Ah, Mélis ! » Amana semblait enfin réaliser sa présence, et il se pencha davantage, au niveau de Kelly. La Manternel accepta sans rechigner la tape amicale qu’il porta sur sa joue saine. « Et toi, ma belle ! T’es une coriace, tu sais ! Pas trop de mal ? » Le dresseur secoua faiblement la tête, gardant les yeux rivés sur lui. « ... Vous dites que ce sont des monstres, mais vous n’essayez pas de comprendre leurs objectifs. Vous avez essayé de les comprendre, leurs convictions, avant de leur donner la chasse ? »
« Vous êtes juste bouché, ou vous vous en foutez ? » Matis haussait le ton, s’attirant les foudres de Nanméouïe. D’une tape contre l’intérieur de la jambe, il le força à s’asseoir, jetant en même temps une serviette sèche à Amana ; le champion l’attrapa au vol et la serra négligemment contre ses épaules.
« J’ai entendu. Mais, voyez, ce n’est pas parce qu’ils font de mauvaises choses qu’ils sont nécessairement de mauvaises personnes. Exactement comme la vague : elle coule des navires, oui, mais reste ceci : le lieu de vie et de jeu de centaines de Pokémon. » Etait-ce ce qu’il avait également compris ? Kelly remua les antennes, secouées par le murmure de son dresseur, mais elle les aplatit de nouveau dès que celui-ci posa son menton sur sa tête avec un feint épuisement.
« C’est compliqué ... ! »
« Y’a rien de compliqué ! » Matis se redressa de nouveau, au grand dam du Nanméouïe infirmier ; ce dernier leva les bras et lâcha un bruyant soupir en guise d’abandon. « On s’en fiche, de ce qu’ils veulent ! Ce qui compte, c’est ce qu’ils font, et ce qu’ils font, c’est mal ! »
« Vous m’avez l’air motivés, » lâcha Amana sans se défaire de son sourire. « Bon, alors, il y a deux sorties à Papeloa. Y’a un petit bras de terre au nord, qui relie à la Route 22. Au sud, y’a la Grotte Littorale. Vos gars, s’ils sont là, ne peuvent être installés qu’à l’un ou l’autre endroit. » Mélis rappela Kelly dans sa Poké Ball et se leva enfin lui-même, rajustant la bandoulière à son épaule. Son aîné se retourna vers lui, le poing serré contre la poitrine, les veines pulsant dangereusement aux contours de ses phalanges.
« Okay ! Tu prends la Route 22, je prends la Grotte Littorale. On va les sortir de leur trou, ces Rattata ! »
« ... Ouais ! »
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 62. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 62. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : / Elle m’a fait une peur bleue à l’Arène ! J’avais oublié que Mégapagos avait Fermeté, et donc elle s’est prise un Eboulement ... Auquel elle a survécu à quatre PV ! Fantastique ! Je ne sais pas pourquoi Amana n’a pas essayé de soigner son dernier Pokémon, mais je n’ai pas réfléchi, j’ai fini le combat avec elle. Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 62. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Lui n’a pas eu le moindre problème à l’Arène, par contre. J’ai perdu un tour à cause de Change-Eclair, pour une fois, mais la seule attaque qu’il a prise ne lui a pas fait grand-chose. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 62. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 62. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 59. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 69. CT unique éventuellement apprise : / Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Surnom : Stil Surnom : Gold Surnom : Rose. Surnom : Londonski. Surnom : Perceval. Surnom : Sablé. Thème : Jaune sable, couleur jaune. Zone de capture : Papeloa. Surnom : Grain. Thème : Stil de grain, couleur jaune. Zone de capture : Route 21. Zone(s) perdue(s) : (Vaguelone) RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50
- Spoiler:
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