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| [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
| Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Sep 2013 - 10:07 | |
| Rappel du premier message :En Camaïeu de Rose, Nuzlocke Challenge encore plus difficile, est la suite logique d'En Noir et Rose, également publié ici. Les événements nécessaires à la compréhension du présent Nuzlocke seront rappelés en temps voulu, je recommanderai néanmoins d'avoir une certaine connaissance de l'histoire précédente pour pleinement apprécier le récit. Cela ayant été dit ... Il y a cinq ans de cela, la Team Plasma a été vaincue. La version officielle veut que la juste-couronnée Maître de la Ligue Ludvina ait réussi à appeler Zekrom, un des Fondateurs d'Unys, pour combattre et vaincre Reshiram, sous le contrôle de ce groupuscule. C'est depuis cet instant-là qu'une large bande arctique, appelé le Grand Gel, a recouvert une partie de la région en partant de Janusia. C'est dans ce contexte que partent Mélis, jeune challenger de la Ligue, et son ami d'enfance Matis, pour découvrir les origines de cet étrange climat s'étant abattu sur eux. Dans un univers parallèle, le voleur Ninja Skelénox va être confronté au mystérieux Robokeuf, un agent de police cyborg qui sera le seul capable de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa recherche de l'énergie perpétuelle. Pour les ... deux personnes qui me suivent sur mon Tumblr, les updates seront prioritaires de quelques jours dessus. Mais, eh, vous avez les délicieux comptes-rendus - que j’appellerai aussi, mes espoirs déçus En avant ! o/ ❧ Règles- Plus dures, plus méchantes ! :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Si cela s’avère possible, un seul Pokémon possible par échange par Julien / Brenda, et le premier proposé.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom. Tous les Pokémon seront renommés selon une nuance de couleur, sauf exceptions scénaristiques (les Mousquetaires, si trouvés) ou techniques (les Pokémon de N).
Règles additionnelles
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, jouer en mode Challenge.
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville et un seul soin par un soigneur fixe / itinérant - votre mère, les Infirmiers.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, le premier soin à Pavonnay étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon d’une Trouée Cachée Un Pokémon d’une Trouée Cachée de tout le jeu. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction d'utiliser la Galerie Concorde.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction de récupérer des objets par le Pokéwood.
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
Mais naissait-on nécessairement héros ?
Le garçon glissa une main timide sur la paroi de verre. Mélis n’avait ni l’acuité de N, une oreille ouverte à la voix des Pokémon, l’autre à celle des humains ; ni la prétention du confondu Ludwig, pauvre type, on croyait qu’il n’existait que pour être son remplaçant ! Il croyait, merci Maman, à Arceus et à la théorie du père commun, sa couleur préférée était le bleu, et sa mère et lui partaient tous les étés à travers le désert de glace pour passer des vacances à Papeloa, leur mari et père de cœur. Il n’avait pas la moindre épée de Damoclès cosmique au-dessus de sa tête ; et si on lui avait demandé de choisir au pied du palais, il y a cinq ans, s’il voulait voir la Réalité ou l’Idéal triompher, il aurait répondu que si leurs chers jumeaux avaient mis la Première Civilisation d’Unys à feu et à sang, ce n’était pas le fruit du hasard non plus. Bref, il n’avait rien d’un héros.
Le Pokémon Frontière souffla contre sa paume, l’œil brillant d’un rare éclat d’intelligence. Là où les deux Fondateurs étaient des monuments de grâce et de brutalité ; il en était leurs ruines, un corps chétif et difforme, recouvert de sa propre glace, qui inspirait l’angoisse, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. A l’étroit dans sa prison, il exposait davantage les faiblesses de ce qui devait être, jadis, un des bras de Dieu ; une respiration bruyante soulevant sa poitrine, et les pattes inégalement placées sur ce squelette anarchique. Les doigts de Mélis se refermèrent instinctivement sur sa paume, mais resta accroché à la paroi avec une certaine curiosité. Kyurem n’était que la coquille originelle, le néant, le rien-du-tout.
Lorsque les deux Fondateurs ont disparu dans les fondations de la Seconde Civilisation d’Unys, le Pokémon Frontière n’était pas apparu. Il n’était pas un médiateur, puisque les notions de Réalité et d’Idéal lui étaient totalement inconnues ; et cela lui semblait bien. La nature même du dragon originel ; un paradoxe. Mélis posa son front contre le verre gelé. Kyurem approcha son masque avec une infinie patience - à ces centimètres de paroi concrète, il releva la tête baissée d’un jeune dresseur de Pavonnay.
Il n’avait rien d’un héros ; alors pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé ? Il devait être rouillé. Comprenait-il seulement le langage qu’il utiliserait ? Parlait-il anglais ? Les doigts caressèrent le crâne inaccessible ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
L’œil avide de Matis.
***
FMC1, scene 01, A, take 01.
A cette heure, les habitants de Janusia marchaient à pas pressés sur le vieux pavé, sortant et entrant des bureaux-tours, un sandwich dans une main et la cigarette au bec - une odeur diffuse de fruits pourris qui sonnait midi mieux que n’importe quelle grande horloge. C’était un véritable ballet de trench-coats, une masse confuse de gris polaire et de brun café, et un piétinement constant au-dessus des têtes des Forces de Police Internationales, Division d’Unys, dans le sous-sol comprimé de la demeure du Spartiate. C’est justement dans l’abri de cette confusion du zénith, que l’intervention se préparait dans le plus grand secret.
Pour être tout à fait honnête, ici aussi, la faim et la chaleur ambiante abrutissaient tous les esprits. Le sol devait à l’origine être un modeste carrelage blanc, mais il était maintenant brisé en coins, couvert d’emballages errants et d’épaisses traces de semelle ; et les tables de verre étaient constellés par endroits de pellicules. Collées au plafond, des relents de boîtes-déjeuner souffrant d’échauffements, et des soupirs. Le super-policier restait insensible à cette ambiance - et insensible à tout, en vérité, comme nous le verrons plus tard - ; sa tête retombant sur le raide axe de son cou mécanique, absorbé dans la lecture du dossier. Beladonis l’étudiait lui-même d’un air curieux, le cerveau bouillant sous le nuage intangible du midi et les questions insolentes.
FMC1, scene 01, B, take 01.
Le trench-coat largement trop grand pour le corps étroit du cyborg laissait deviner sous ses plis le torse rigide, fait d’une seule plaque de fer, l’abdomen sifflant en son centre d’une respiration laborieuse. Sous lui, ses jambes mécaniques trop grandes tombaient en plusieurs cassures impossibles, et l’une dansait sur elle-même, la roue du talon imprimant son poids sur le carrelage déjà bien maltraité. On ne voyait pas ses yeux, restés dans l’ombre du chapeau melon ; orné d’un badge plastique Lieutenant Trois-Lieues, cadeau du souvenir effacé de Poline.
FMC1, scene 01, A, take 02.
Le super-policier releva finalement la tête, soutenant le regard attentif de son supérieur. Sa voix cryptée semblait sortir moins de sa bouche - qu’il s’affairait à synchroniser par habitude - que de son torse. La disparition d’une partie de ses cordes vocales, il le devait à l’incident qui l’avait transformé en Robokeuf autant qu’au tabagisme passif qu’il subissait en tant que, à l’époque, simple agent de gare à Rotombourg.
ROBOKEUF : Dynamic Engine = ?
Beladonis glissa entre ses mains l’article de presse sous feuille plastifiée. Malgré l’encre effacée entre certains espaces, on y voyait les sourires honnêtes d’un professeur et de son assistant, les mains brandissant au photographe un long tube de verre opaque.
Le Dynamic Engine, l’avenir de l’énergie saine, se vantait l’accroche. A l’issue d’une laborieuse collaboration entre la Ville Noire et les deux professeurs Spencer, le Bal des Sciences, se tenant cette année à Volucité - voir notre reportage page x - a pu enfin présenter au public le Dynamic Engine, le dernier générateur perpétuel d’énergie saine. « Notre but », a déclaré le père Jules Spencer, « a été de créer une batterie capable de générer autant d’énergie électrique qu’elle n’en consomme. » Le modèle réduit que les journalistes ont pu voir ne montrait qu’une ampoule allumée en permanence, et ce sans être connectée à aucune source extérieure d’électricité. « Ce n’est bien sûr qu’une première expérience, mais au vu de ce succès, nous espérons avoir le soutien pour créer un DE2 qui alimenterait le dernier modèle de train d’Unys, le Multi. » Selon le maire de la Ville Noire, sponsor du projet depuis 19XX, des démarches de financement auraient déjà été entamées.
BELADONIS : Nous savons de sûre source que le Ninja Skelénox prévoit de voler le Dynamic Engine ce soir. Cette publique révélation lui a seulement permis de savoir où cette fabuleuse énergie perpétuelle se trouvait à Volucité.
Robokeuf avait déjà remis les yeux dans le dossier. Le Ninja Skelénox, nommé par la presse et les autorités d’Unys de concert : trente-deux vols, dont vingt déjà commis à Hoenn, d’où l’intervention des Forces de Police Internationales. Toujours des pièces d’exposition, du patrimoine historique et artistique ; spéculations au crayon sur la pochette cartonnée, il semblait se servir de plusieurs Skelénox pour distordre les dimensions et passer comme une ombre portée au travers des diverses sécurités auquel il s’était confronté. Ce Dynamic Engine ne correspondait pas à son objectif habituel. Etait-il en train de les provoquer ?
BELADONIS : On a besoin d’agir en toute discrétion. Le système de sécurité du laboratoire reconnaît une certaine signature dont vous semblez dépourvu en tant que ... robot. Vous êtes aussi le seul agent qui peut aussi le retenir. J’ai eu des favorables échos par rapport à vos talents de dresseur.
Etait-il en train de se moquer de la Justice ?
A l’époque où il avait encore un nom - le seul dont seule Poline se souvenait, et mieux valait attendre qu’elle ait le dos tourné pour lui en donner un autre -, oui, il n’était pas mauvais. Il passait beaucoup de temps à se glisser en douce dans les trains passant par Rotombourg pour combattre les jeunes dresseurs venus de Méanville. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais pour Robokeuf, c’était une période qui ne lui appartenait plus ; et qui, dans sa mémoire stricte de presque-machine, était rangée au même niveau que la chute du royaume de Délassant, il y a 2500 ans.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles.
FMC1, scene 01, C, take 01.
Sur une photographie dérobée, très floue, on ne voyait qu’une ombre perchée sur le vide, comme un enfant jouant à la marelle, un rayon de lune n’arrivant à lui dérober qu’un regard sur ses propres pas. Sur une plus grande partie de l’image, une tache blanche et un œil de cyclope malicieux découvrait l’objectif de cette caméra de surveillance. Un des rares portraits volés du Ninja Skelénox - ou plutôt, du Skelénox du ninja.
FMC1, scene 01, A, take 03.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles ; et Robokeuf se leva dans un branlement de chaise, les deux mains tapées sur du verre fracturé.
ROBOKEUF : Mission : Acceptée. Justice sera faite.
***
Bianca était soufflée par la vue depuis la terrasse. Un immense jardin de flammes rousses, le vol des Lakmécygne crevant les nuages dans de doux grains cotonneux, et le paisible silence d’un pied de montagne arraché au temps, semblait-il. Au loin, des bouquets d’arbres encore verts étaient pris dans la fine pellicule de ce givre surnaturel qui avait recouvert Unys il y a maintenant cinq longues années : bienvenue à Pavonnay. S’il fallait admettre une chose, c’est que grâce au Grand Gel, ce petit pied de montagne à la frontière de l’intérieur du continent était devenu le cœur d’une intense activité humaine qu’elle n’aurait, sinon, jamais connu. Les maisons, les petits artisanats et la maintenant régionale Ecole des Dresseurs avaient fleuri, bourgeons artificielles dans les deux bras du givre. Elle se demandait s’il avait pu venir ici, mais qui l’aurait reconnu ? Elle avait pris cette histoire, la seule mémoire qui lui restait.
Son doigt passa par-dessus une mèche blonde, et elle rencontra la branche de ses lunettes. Elle n’avait pas encore l’habitude. C’est Tcheren qui lui avait offert cette paire de cadres rouges et ronds, un peu avant qu’elle ne parte étudier pour son doctorat à Sinnoh ; si ça n’avait pas été par son insistance - lui qui était quasiment né avec -, elle ne les mettrait sans doute jamais. C’avait été l’un de leurs nombreux désaccords sans gravité. Spare the rod, and spoil the child ; qui aime bien, châtie bien ! Mais elle ne s’était pas sentie le cœur de protester : aujourd’hui, la tornade blonde assagie était devenue une agréable brise de printemps. Est-ce qu’il la reconnaîtrait seulement ?
Plongée dans ses souvenirs, elle n’aperçut qu’un peu tard l’ombre par-dessus son épaule. Sur le reflet de ses hublots, elle vit le confus de cheveux bruns indociles, le col bleu, les yeux noisette brillants de curiosité et de reconnaissance ...
« Ludwig ! »
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Auteur | Message |
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Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 1 Oct 2013 - 17:38 | |
| Ca devient intéressant cette histoire de ninja Skélénox ! Mais je cherche encore la connexion avec le reste. Quelque chose m'échappe et ça m'agace. x) Sinon, bravo pour le badge ! Le désert t'attend après. Donc de nouvelles captures, de nouveaux compagnons.... Ca s'annonce sympathique ! |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 2 Oct 2013 - 8:28 | |
| Merci ! :)Ah, mais si je révélais les parallèles, il n'y aurait plus de mystère x) Et aussi merci pour le Badge ! J'espère avoir un bon Pokémon Sol, vu comme le roster s'est enrichi dans N2B2, je peux espérer du neuf ... Edit/repost : Et voici la fin de l'étape 4 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
« Les ex-habitants du Désert Délassant m’ont toujours fasciné » expliqua le scientifique ; une main passant sur les murs poussiéreux de l’Histoire, l’autre dans le revers de sa blouse à contre-courant. Il ne semblait pas être affecté par la tempête de sable : Mélis, lui, les abritait comme il le pouvait sous sa visière - aussi efficace contre le vent que du carton-pâte. Il devinait plus qu’il ne les voyait les ruines déterrées de cette ville antique, grands cubes de pierre et de limon enchevêtrés dans les fondations de fer de ce qui était promis comme le plus grand centre commercial d’Unys. Comme quoi ! Le passé n’aime pas se faire oublier. Le jeune dresseur voyait son aîné passer les doigts sur des frises en relief dont il ignorait tout de la signification. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il n’aurait pas suivi l’intriguant dans la fosse ; mais le véritable chemin s’était effondré comme un damier, à la dispersion des Crabaraque. « Ils ont été les premiers à avoir l’idée du dressage de Pokémon, ou, du moins, à chercher à exploiter leur potentiel pour l’agriculture ou le chantier. Ils étaient considérés exploitables, car ils étaient dépourvus du ren - nom -, contrairement aux Pokémon divins qui auraient eu la faculté de leur transmettre le savoir de leur ren. » « Comme un surnom ? » Mélis devait admettre que sa voix n’avait pas la même forte vibration que celle de Nikolaï ; il s’entendait à peine, étouffé par une langue rendue pâteuse par la contre-tempête. « Pas exactement. Ils pensaient que le ren d’une personne était imprégnée d’une partie de son âme. On conservait précieusement le nom des défunts, alors que celui des ennemis de guerre était détruit. Il est fort probable qu’ils définissaient toute la faune ici de Pokémon, excluant ceux que nous-mêmes qualifions de Pokémon divins. » Le scientifique s’arrêta, laissant la possibilité au jeune dresseur de se mettre sous les gouttières étroites, presqu’abrité du sable. « Quel est le point de vue d’un - même si je n’aime guère l’expression - dresseur moderne comme toi ? » Mélis émit un hm-hm ; il n’avait jamais vraiment pensé à la chose. Il savait évidemment qu’il existait des Pokémon légendaires, justement nommés parce que leur existence se résumait aux mythes antiques que personne n’osait vraiment remettre en question - surtout dans une région aussi croyante qu’Unys, qui avait pu voir la puissance de ses Fondateurs il y a à peine cinq ans. Mais ils portaient chacun un nom, ce ren, et pas un surnom, comme Tawny. « Je pense qu’un nom ... C’est pour différencier un Pokémon d’un autre, comme ... un Gruikui d’un Moustillon. Et un surnom, c’est pour différencier le Gruikui de tous les autres Gruikui ... Mais aussi de tous les autres Pokémon. Il devient aussi unique qu’un Pokémon légendaire ... Eh, ne vous moquez pas ! » Cette dernière interjection faisait référence au sourire en coin de Nikolaï, qui fit mine de nettoyer ses lunettes pour le cacher. « Ce n’était pas mon intention. J’ai un instant imaginé un Gruikui à la place de Reshiram ou de Zekrom ... Excuse-moi. » « Ce que je voulais dire, » reprit-il, faisant mine d’être vexé, « c’est que ces gens donnaient seulement un nom à leurs dieux, mais si l’un d’eux décidait, je ne sais pas pourquoi, de donner un surnom à un de ses Pokémon ... Il serait pareil qu’un dieu, et ... » Le reste disparut sous un grommellement ; Mélis était bien conscient de s’éparpiller, mais il était difficile de s’exprimer devant un homme comme ce scientifique, qui arrivait en une phrase à faire honte à quatorze ans d’éducation modeste. Nikolaï ne sembla pas en tenir rigueur, ne répondant que d’un merci avalé par la tempête sonore avant de reprendre l’examen des fresques. Le jeune dresseur ne voyait évidemment qu’un agencement de symboles vaguement esthétiques, en creux et reliefs à moitié perdus dans la traduction et la morsure implacable du temps - dans les deux sens du terme, dût-il penser, une main fermement serrée sur sa visière. Néanmoins, il remarquait des symboles qui se répétaient de mur en mur, comme un mantra antique. Nikolaï, détachant du doigt un caillot de graviers, bondit sur cet intérêt éphémère. « Est-ce que la signification de ces formes t’intéresse ? » « YOU must be strong. YOU must be wise. YOU must be fertile. YOU must be kind. » « Tu es intrigué par ce symbole, n’est-ce pas ? Ce demi-cercle surmonté d’un rond ? Il se dit Ntk, » - dans sa bouche, ça paraissait un mot tout à fait normal, mais Mélis était sûr que s’il essayait, il donnerait l’impression de recracher ses entrailles - « et voudrait dire Toi, comme une troisième personne. C’est un mot intéressant. S’agissait-il d’un pronom personnel comme notre On, ou voulait-on désigner une personne en particulier ? » C’était le même symbole qu’il avait vu sur les murs du Chemin Enfoui, se souvenait-il ; mais même la signification des autres phonogrammes qu’il y avait à voir lui échappait encore, il avait l’impression que ce sens caché lui était délibérément dissimulé, à lui, le Ntk. Ce qui était ridicule, bien entendu : c’était des gravures d’un autre temps, pour un jeune garçon qui considérait ses aînés comme des antiquités en soi. « Mais ce n’est pas pour ça que je souhaitais te parler. Te souviens-tu de la Team Plasma ? » Un frisson glacé lui secoua l’échine. « Evidemment. » « Alors tu connais leur crédo : La reconnaissance du potentiel des Pokémon passera par leur libération. Qu’en penses-tu ? » « Matis dit souvent que penser me fait plus de mal qu’autre chose, » commença-t-il sur le ton de la plaisanterie. Voyant que le regard de Nikolaï ne le quittait pas pour autant, il continua : « Je ne comprends pas vraiment pourquoi il est tellement important que ce potentiel maximum soit reconnu. L’important, c’est qu’un humain et un Pokémon ... soient heureux et capables de s’assumer l’un l’autre. » « Tu prônes le mieux au-dessus du meilleur, » constata simplement le scientifique. Mélis, un peu embarrassé par ces larges formules, hocha la tête. « C’est bien ! Je pense également que la Team Plasma ne raconte que des balivernes. Pour moi, l’humanité a la tâche d’extraire le potentiel maximum des Pokémon. Mais par quelle méthode ? L’entraînement, l’affection ? C’est là tout le sujet de mes recherches. Mais trêve de scientisme. » Il se retourna. « Je te remercie de ton assistance et de ta patience. J’ai sans doute dû t’ennuyer. » « Pas du tout ! » Sa protestation était peut-être plus forte que nécessaire, mais c’était la vérité : entre fascination et horreur subtile, il n’avait pas eu le temps de se demander quand la conversation viendrait à sa ponctuation finale. Nikolaï, pas un instant convaincu, ne retint un sourire de monter sur son visage. « J’ai encore des affaires à régler à Volucité. J’espère avoir le plaisir de te revoir prochainement. J’aimerais encore étudier ... » Ses yeux se hasardèrent à son sac. « ... Le potentiel croissant de ton équipe. Si cela ne te dérange pas. » Mélis secoua la tête, brandissant fièrement les Badges accrochés à son gilet. « Vous savez où me trouver ! » Mais Nikolaï s’éloignait déjà à contresens. ***
Le Mascaïman émit un couinement strident quand le poing du Darumacho lui passa sous le ventre. Les Darumacho, remarquera plus tard Mélis dans son précieux index, n’étaient habituellement pas agressifs. Ils n’attaquaient que pour se défendre, et du seul prédateur qui pouvait les blesser : le Pokémon-Terre qui faisait rugir les volcans. En effet, en évoluant, leurs muscles aguerris leur permettaient de faire la longue marche en troupeaux qui les menaient vers les zones volcaniques de l’intérieur du continent. Celui-là n’avait pas dû recevoir l’invitation : sa figure était marquée de traces de griffes et de bleus, et son œil infecté par la tempête de sable suintait d’un côté ; et il devait croire que le tout petit Pokémon crocodile, tenant dans sa large paume, était le responsable de son tort. Quand le dresseur l’entendit, toutefois, ses réflexions lui passèrent au-dessus de la tête : il n’avait que l’écho désagréable d’un craquement d’os sur la roche, et était incapable de dire s’il venait de l’intérieur du Désert Délassant ou de son esprit confus. Le Mascaïman essaya de remonter sur son caillou, mais le bras agile du primate le rattrapa aisément. Ce ne fut que la douleur sourde à son épaule qui le fit lâcher : l’attaque Mâchouille de Russet l’atteint de plein fouet, le Pokémon rat retombant à quelques mètres de là tandis que Mélis s’interposa entre les deux. « Tiens bon, p’tit gars ... » Le dresseur évita maladroitement du doigt l’énorme trace de blessure qui perforait le ventre du Mascaïman. Le Miradar eut un éclat d’intelligence : le Darumacho, pas calmé pour un sou, repartait à l’assaut, ses poings laissant de véritables trous dans le sable uniforme. N’était-ce pas lui, le Garçon dont son Ami avait fait l’éloge, le facteur qui l’avait éloigné du monde qui était le sien ? L’écho protecteur de sa voix tomba dans l’oreille d’un sourd ; Russet le renvoya sur les roches d’un Croc Fatal bien placé. « Merci, Russet. Mais c’est pas normal ... Pourquoi il nous attaque comme ça ? » Le Mascaïman gigotait faiblement contre sa poitrine. Apparemment, l’étau d’un bras humain lui était aussi agressif que le Poing Feu d’un Darumacho abruti. Ce dernier fonça à nouveau à l’attaque, montrant ses dents pourris ; s’il n’avait pas été pris dans l’action, enjoignant d’un mouvement de bras clair à son Miradar de défendre par Patience, Mélis aurait certainement noté qu’il n’avait lui-même pas l’air en très bon point, même pour un Pokémon du désert. Russet repoussa les coups de poing répétés par son armure psychique : pour la troisième fois, et le dresseur se leva, l’ennemi fût repoussé dans les barrières rocheuses. « C’est pas la peine de rester ici. Il faut le faire soigner à Volucité, et vite. Russet, tu couvres mes arrières ! » Un mouvement de tête, et le garçon sentit derrière lui le frottement de l’air d’une nouvelle attaque sur la protection du Miradar. Bizarrement, le Darumacho ne faisait que chercher à le dépasser, et le rongeur n’avait aucun mal à l’attaquer sur ses points faibles laissés exposés dans son dos. L’étrange Darumacho, lassé, remonta les parois rocheuses. Son instinct lui interdisait de migrer sans son troupeau ; et son troupeau dysfonctionnel, il l’avait perdu il y a cinq ans, le condamnant au climat rude du désert pour lequel il avait perdu toute adaptabilité. Il frotta son museau endolori sur la mousse humide. Petit miracle que cette crevasse-oasis au milieu du Désert Délassant, relique de millénaires de passages des eaux. Russet, fidèle à ses propres impulsions de Miradar, resta un instant à observer sa sortie probable, puis retourna sur les pas de son dresseur. Quelle étrange voix il avait ! Une sorte d’élévation humaine qu’il ne comprenait qu’à demi-mot. Mélis resserra ses bras autour du Mascaïman. Sa respiration, même dans la tempête, ressemblait à un décompte de bombe à froid. « Allez, tiens le coup ! Me laisse pas tomber ! » - Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 29. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 33. CT unique éventuellement apprise : / Je n’ai pas placé le combat contre Nikolaï, mais vous vous doutez bien que ça a été fait au culot avec lui. Nikolaï n'a pas encore son Lewsor / Neitram pour l'embêter Surnom : Russet. Thème : Russet, couleur brune. Nature : Lâche. Zone de capture : Route 19. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 28. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 33. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 28. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 34. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 27. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 33. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Alice. Thème : Alice blue, couleur bleue. Nature : Lâche. Zone de capture : Chemin Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 19. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 34. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Plum. Thème : Plum, couleur brune. Zone de capture : Volucité. Surnom : Scarlet. Thème : Scarlet, couleur brune. Zone de capture : Désert Délassant. Statut incertain :RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17
- Spoiler:
VS Artie :Tawny VS CrabicoqueTawny utilise Roulade (1). Crabicoque utilise Poliroche. Crabicoque utilise Boule Roc. Tawny utilise Roulade (2). Crabicoque est K.O. !Tawny VS EscargaumeTawny utilise Roulade (3). Escargaume est K.O. !Tawny VS CarabingCarabing utilise Ténacité. Tawny utilise Roulade (4). Tawny utilise Roulade (et rate ...). Carabing utilise Aéropique. Tawny utilise Nitrocharge. Carabing est K.O. !Tawny VS ManternelTawny utilise Nitrocharge. Manternel est K.O. !
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| | | Slyaquali
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 2 Oct 2013 - 15:00 | |
| lol, tu t'es tapé un rattata à Volucité %)
Vis, petit Mascaïman, vis! Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 3 Oct 2013 - 18:32 | |
| Comment ça "statut incertain" pour le mascaïman ? D: Il doit survivre ! Son évolution est sympatoche comme tout et il est pas mauvais. |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 3 Oct 2013 - 19:10 | |
| C'est bien les Rattata(c), mais j'ai déjà Russet qui a plus ou moins les mêmes attaques, alors bon ... C'était pas un Evoli, certes Si je vous disais ce qu'il allait advenir de ce Mascaïman, mon cliffhanger de la mort qui tue ne servirait à rien. Vous aurez à rester sages et attendre la prochaine mise à jour ~♪ |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 8 Oct 2013 - 8:38 | |
| Et voici le début de l'étape 5, après ce terrible suspense qui, j'en suis sûre, vous a empêché de dormir x) Bonne lecture ! - Spoiler:
« Ne vous en faites pas, il va bien. Plus de peur que de mal. »
Le centre Pokémon, dans la nuit opaque de Volucité, fit écho d’un soupir de soulagement - rapidement étouffé, craignant de réveiller les dresseurs déjà logés. Mélis avait eu peur de ne pas arriver à temps, comme c’avait été le cas de Wistery ... Freiné par la tempête de sable à la Route 4 et la prudence bien intentionné des ouvriers de l’excavation. Sur la civière entravant la voie, le Mascaïman cherchait à descendre avec un enthousiasme renouvelé, cette mauvaise passe déjà reléguée au passé ; ne restant du poing du Darumacho qu’une brûlure inesthétique le long de son ventre rose. En vérité, lui avait expliqué l’infirmière de garde un peu plus tôt, il avait dû être surpris par l’attaque, car ces Pokémon restent habituellement cachés dans le sable en soirée à attendre le retour des Crabicoque.
« Mais on ne trouve normalement pas de Darumacho à l’état sauvage dans le Désert Délassant, » avait-elle comprise après le récit. « Les seuls qu’on ait jamais trouvés étaient des Darumacho « reliques » de l’ère précédente, et ils ont une physionomie bien différente qui leur permet de survivre, avec leur masse énorme, dans la tempête. »
« Celui-là avait la patate, » répliqua Mélis avec une pointe d’impatience. C’était inscrit noir sur blanc dans son Pokédex : les Darumacho Zen, comme l’un de ces prédécesseurs les avait appelés, étaient légèrement plus petits que leur descendance moderne, et pourtant des os plus lourds qui leur permettaient de résister à la tempête, et une fourrure bleue-grise. Celui qu’il avait vu était définitivement un Darumacho moderne, couleur-de-feu, et sa main disproportionnée aussi grande que sa jambe ... L’infirmière s’était excusée d’un signe de tête.
« Je ne remets pas en doute ce que vous me dites. D’autant qu’une brûlure de cette taille n’aurait pas pu être infligée par un seul Darumarond. Je ne comprends pas ce qu’il faisait là ... »
Elle s’était lancée dans plusieurs hypothèses - la plupart ayant rapport au Grand Gel, qui perturbait les migrations habituelles des poches communautaires de Pokémon - qui n’avaient plus grande importance, maintenant que le Mascaïman était là, pas farouche pour un sou, et en assez bonne forme pour mordre avec avidité le brassard de sa soigneuse. Mélis se mit prudemment à la hauteur de la civière, sa main sans protection tendue au Pokémon crocodile. Celui-ci l’inspecta d’abord du regard avant de poser sa mâchoire dans la paume ouverte. Le contact rugueux des écailles le fit frissonner de plaisir. Je n’aurais pas supporté d’avoir la ... perte d’un autre jeune Pokémon sur la conscience. Pas après l’Arène.
« Je préfère que vous restiez pour la nuit, on va garder un œil sur lui. Il n’y a pas grand-risque que la peau se nécrose maintenant, mais on ne sait jamais. » Mélis hocha machinalement la tête. « Toutes les chambres à l’étage sont occupées, mais les banquettes là sont libres, mettez-vous à votre aise. » Et l’infirmière en charge replaça le caisson de verre sur la civière, sous le regard paresseux du Mascaïman. Le dresseur n’eut qu’à se laisser retomber en arrière - la soigneuse de garde trouvait ses allers-retours frénétiques plus excitants que l’opération en cours dans les blocs. Il ne trouva pas le temps d’enlever son sac bandoulière : son corps, débarrassé d’un poids énorme, glissait dans le cuir.
« Bonne nuit, m’dame ... »
« Bonne journée, plutôt, » répondit l’infirmière avec un sourire.
« Bonne nuit ... Tan. » Le Mascaïman insomniaque et revigoré gronda joyeusement.
*** FMC2, scene 02, cut 01.
L’Arc-en-ciel était l’un des trésors les plus précieux d’Unys, un item unique, et pour cause : ressemblant à une simple perle translucide, elle était en fait de manufacture humaine, selon les indicibles facettes en hexagone qu’on devinait sous les doigts, agissant davantage comme un gigantesque prisme qui avait dû servir à créer des puits de lumière dans les Ruines des Abysses déjà, à l’époque, sur le chemin de l’autodestruction. Le conservateur de Maillard le considérait comme la pièce maîtresse de son exposition, et - son ombre coupant les rais de rouge et d’orange émanant - n’avait pas pris à la légère le mot qui prétendait qu’il serait volé ce soir même, par un « fantôme monochrome un peu jaloux ». Selon la banque de données de Robokeuf, l’Arc-en-ciel ressemblait davantage aux objets volés dont le Ninja Skelénox avait fait, jusqu’alors, son tableau de chasse.
FMC2, scene 02, A, take 01.
Et c’est pour cette raison qu’il ne voyait pas le piège se refermer sur lui, sur cette plage de Maillard braquée par la seule lumière solaire. Le criminel, juché paresseusement sur la rambarde, le regardait arriver, son pied robotique s’enfonçant dans le sable fin comme dans de la mélasse. En d’autres circonstances, cela aurait pu être drôle : le super-policier des Forces de Police Internationales, trente-quatre kilogrammes d’arme lourde dans son seul bassin, Robokeuf ! Mis en difficulté par des cailloux. Le Ninja Skelénox s’étira, Ruh suivant le mouvement de ses doigts ; et se laissa tomber derrière lui.
NINJA SKELENOX : Bouh !
FMC2, scene 02, B, take 01.
Autrement, l’inspecteur ne l’aurait pas entendu. S’il fallait reconnaître quelque chose, c’est qu’il n’avait pas volé sa réputation : le criminel se jouait des sens, aussi subtil qu’une ombre dans les calques, et il ne laissa aucune empreinte sur le sable - en fait, la Skelénox l’avait re-projeté hors des limites, apparaissant derrière lui avec un bâillement feint dans sa capuche. Son bras-canon se hissa instinctivement : avec une lenteur mesurée, le garçon dressa les mains devant la figure en signe de pourparler. De faux mensonges. Voleurs intoxiqués par leur Idéal !
ROBOKEUF : Ninja Skelénox. En état d’arrestation. Couchez-vous, mains sur la tête.
NINJA SKELENOX : C’est comme ça que tu salues un ami ? (Un rire jaune.) Tes routines de programmation sont tellement prévisibles ...
ROBOKEUF : Ninja Skelénox. En état d’arrestation. Chefs d’accusation : vols avérés (32) dans la juridiction des Forces de Police Internationales, tentative de vol (1) sur le Dynamic Engine, et tentative de vol (1) sur l’Arc-en-ciel.
NINJA SKELENOX : Je me moque bien de l’Arc-en-ciel. (Il avait dit ça sur un ton neutre, légèrement empreint ... d’agacement ? D’impatience ?) Si j’ai dit que j’allais le voler, c’était uniquement pour t’attirer ici.
FMC2, scene 02, A, take 02.
Robokeuf, sous le coup de la réalisation, essaya de reculer, mais la jonction dans l’un de ses genoux refusa égoïstement de suivre : sous ces yeux confus, mi-amusés mi-impatients, le super-policier fit une pirouette avant de se rétablir, le bras-canon portant la lune dans la distance, et dévoilant en même temps l’armure chargée ... Le Point de Mire. Evidemment. Quant à Ruh, elle semblait se glisser derrière lui, seul son œil cyclopéen, comme un laser illuminant les traits du garçon à quelques pas d’elle.
ROBOKEUF : Dysfonctionnement. Explication exigée, Ninja Skelénox !
NINJA SKELENOX : J’ai un peu étudié avant de t’amener ici. Le sable de cette plage contient des micro-minéraux qui peuvent dérégler les machines. Le vent du large les a déjà soufflés dans toutes tes articulations. Je t’ai dit que je ne combattais pas : je n’ai qu’à attendre que tu rouilles !
Et un rire franc lui échappa, tandis que Robokeuf se battait avec le sable qui s’était déjà infiltré dans sa jambe. Une fouille rapide dans sa mémoire sémantique - et le crépitement incessant de ses alarmes internes - lui permit de voir que le Ninja Skelénox, sous ses airs adolescents, avait bien fait ses recherches. Son bras valide se glissa sous son trench-coat, alors qu’il continuait de parler, un plaisir nullement entamé par l’absence de réaction de son ennemi.
NINJA SKELENOX : Fais pas cette tête ! Tu es le premier flic qui arrive à m’arrêter, et donc le seul qui peut encore m’empêcher de faire ce que je fais de mieux.
FMC2, scene 02, C, single take.
Le garçon se pencha nonchalamment sous lui - billes de lumière artificielle rencontrèrent les yeux clairs, le pétillement insolent comme de l’écume dans un tonneau de champagne - ; le super-policier dût bloquer son propre réflexe de bouger, pour ne pas disperser davantage le sable collé dans son armure. Une main gantée lui attrapa négligemment le menton. Ruh faisait des cercles distordus à ses pieds, son propre œil coupé en deux par une anxiété évidente. L’enfant s’amusait beaucoup trop à son goût.
NINJA SKELENOX : Je file. A la revoyure ... !
Le criminel s’abrita le visage d’instinct : la main encore chargée d’électricité réductrice du Karaclée s’arrêta sur le crâne offert de la Skelénox, un réplica d’ombre qui le projeta sur son dresseur. Robokeuf réajusta paresseusement son chapeau de Lieutenant Trois-Lieues - dévoilant le canon de son bras droit, et le reflet rouge familier de la Poké Ball.
ROBOKEUF : Karaclée. Arrestation nécessaire avant rouille complète de l’opérateur 00001. Niveau de difficulté = 1. Très facile.
NINJA SKELENOX : Hé hé ...
FMC2, scene 02, B, take 02.
Le Pokémon Combat se lança à nouveau à l’assaut - le précieux Point de Mire accroché à son ventre alourdissait suffisamment sa masse pour qu’il ne traverse pas complètement l’écran qu’était Ruh. L’Ombre Portée lui fit un clone qu’il repoussa sans ménagement, l’ennemi glissant dans le sable avec l’aisance d’un Mascaïman. Le Ninja Skelénox recula - mais le sourire sur son visage ne fit que s’élargir, trouant son visage d’une grimace grossière qui n’appartenait qu’à la lie du genre humain.
NINJA SKELENOX : C’est ce qu’on va voir !
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 9 Oct 2013 - 17:12 | |
| J'espère que ça me portera pas malheur, la dernière fois que tu m'as dit ça, Masud est mort la zone d'après Bon, sinon, désolée du retard, j'ai mal calculé mon temps ce matin, donc j'avais pas fini de retaper le compte-rendu ... Mais l'erreur est corrigée avec cette fin d'étape 5. Un combat d'Arène un peu troll, desf personnages secondaires, et le scénario qui se met en route du côté de Matis. Bonne lecture ! - Spoiler:
L’Arène de Méanville se résumait en un mot : embarrassante. Pour Inezia, championne et mannequin réputé, dont l’égo souffrit de la défaite écrasante subie contre son second challenger de la journée - pourtant, après plusieurs mois dans la barrière d’incertitude que constituait le Grand Gel, bordant la Route 16, elle aurait due être ravie de cet exercice. Et pour Mélis, simple dresseur de Pavonnay, qui se sentait avoir le feu aux joues au contact de ceux des projecteurs multicolores, au milieu des bras spectraux de la foule et des pellicules de lumière sur la piste du défilé. La tenue de la top-modèle, à demi-nue sous la fourrure de Feunard, n’aidait pas. Tawny ne semblait pas plus affecté que ça, roulant des épaules avec lassitude. « Bienvenue sur mon podium, » fit-elle simplement. « Ne maquillons pas la scène. Je te propose un combat à quatre Pokémon chacun, sans aucune limite de temps. Voici laquelle de nos deux équipes brillera de l’éclat des stars ! » D’un mouvement brusque, elle envoya balader son manteau ; Tawny, incité par la main assurée de son dresseur, recula prudemment. « Emolga, Aéropique ! » Et à raison, car de là se détacha comme une simple manche le Pokémon, l’extension de ses bras brillant d’une lueur suspecte. Mélis se plia avec précipitation à la hauteur de son Grotichon, pour lui donner une visée. « ... Okay ! Roulade ! » Tawny se replia sur lui-même et chargea : les deux Pokémon percutèrent, derrière Inezia, l’écran de diffusion. La musique crépita avant de s’éteindre, en même temps que la projection électrique de l’Emolga, restant étourdi dans le cadre. « Vers moi ! » Le Grotichon, dos à lui, se laissa retomber dans son élan, forçant la championne à réagir. « Bien ... Zéblitz ! » Apparut de l’impulsion rouge le Pokémon zèbre ... Ponctuellement. « Change-Eclair ! » Au lieu de rester sur le terrain, le Pokémon traversa Tawny comme l’aurait justement fait un éclair, le forçant à brutalement s’arrêter, le corps secoué d’électricité statique. Derrière lui, la masse tournoyante prit la forme d’un Lainergie - non pas qu’Inezia le présenta. « Chassé-croisé ! » Mélis devina bien vite la stratégie du mannequin de jouer à l’endurance, échangeant des coups entre son Pokémon mouton et son Zéblitz. Mais il n’en sera pas ainsi ; alors que le Grotichon se préparait à se relever, il posa la main au sol dans un adjonction muette. Ainsi, quand le Change-Eclair percuta le dos encore enveloppé d’énergie cumulée de Tawny, le Lainergie rebondit dessus et s’envoyer valdinguer - le Pokémon Cochon ne le sut qu’au levé de pied victorieux de son dresseur - dans le décor. Il y eut un mouvement d’ombres paniquées dans la foule. « ... Zéblitz ! Ecrasement ! » « On change de tactique, Tawny ! Nitrocharge ! » Le Pokémon zèbre s’avança à un galop régulier, traversant les quelques mètres du podium en trois larges pas, avant que son sabot ne tente de percer le damier de miroirs. Le Grotichon réagit au quart de tour - pas aussi rapide, mais renforcé par l’aura de feu de son attaque, il évita de justesse le coup de l’Ecrasement, lui filant entre les jambes. « Reviens ! » Inezia le vit se détourner à sa hauteur, ne freinant que d’une patte, dans un mélange de particules blanches et or. « Arrière, droite, Ecrasement ! » Comme pour une ruade, il jeta adroitement son sabot, et percuta le noyau de l’aura enflammée qui revenait. Une vague sonore dans la foule, comme une onde, avant que Mélis ne s’écarte pas réflexe : le poids du Grotichon finit par pousser le Zéblitz en avant, l’envoyant vers l’avant du podium, tel un vulgaire morceau de viande. Mais ce n’est pas ce qui les laissa tous sans voix : c’est la crinière blanche, signe d’une évolution retenue, qui semblait émaner de son dos comme une barbe de flammes. « Tawny ... » Le concerné ne bougeait pas de sa position, se remettant difficilement en garde - son dresseur vit de façon fugace l’énorme marque de sabot qui lui fendait à présent l’une de ses épaules, le feu blanc la léchant par intervalles. Inezia observait, une main sur sa dernière Poké Ball, mais pourtant déjà résignée. L’éclair rouge apparut sur le terrain, se réduisit ... Et un couinement provoqua un silence général, à la vue du petit Statitik recroquevillé sur le damier. C’est une blague ... ? « Euh, Tawny ... ? Vas-y doucement. » Le Grotichon roula de son épaule consumée, et c’est un poing de Roitiflam qui s’abattit comme un glas sur le Pokémon Tique. *** De la gare centrale de Méanville, Echo descendait les marches d’un pas lourd, triturant avec une colère maîtrisée les bouts de son passeport. Cette jeune dresseuse de Rotombourg n’avait pas traversé un seul wagon avec son partenaire - un certain Julien, un drôle de type dont le bonnet d’hiver en plein été de dissension avalait le front et l’identité ; mais ça les rendait étrangement assortis, avec elle, la fille au short canari et leggings noirs - que les dresseurs les avaient massacré. Pour le reste, ils ne pouvaient être plus opposés : le garçon était un optimiste, une véritable pollyanna, alors qu’elle était une pessimiste extrême, de ceux qui, pour ne pas sentir la pluie, préféraient rester mouillés. Maintenant, elle se retrouvait à errer sans retour sur les ponts traversins de la capitale des loisirs, s’attirant les regards circonspects des hauts investisseurs de la mode. Chignons parallèles aux pattes de lièvre, soutien-gorge d’un rose brillant apparent serré au cou, les languettes de ses baskets trop larges, retroussées ; Echo se trouvait être une insulte pour les dresseurs et la féminité en général. « Alice, Prescience ! » Elle s’arrêta brusquement quand un coup de poing dans l’air la fit se baisser. Ce n’était pas exactement un coup de poing, plus comme une décharge qui déchira le nuage de carbone et de mauvaises pensées au-dessus de sa tête - en ce sens, c’était une vraie bouffée d’air frais - ; et, en décalage, le Miamiasme lui passa par-dessus, projeté par l’attaque Prescience dans le canal. Ce n’était peut-être pas elle qu’ils observaient tous, finalement, mais ces dresseurs irresponsables encadrés par les ponts. Irresponsables ... Elle regarda le Pokémon Poubelle, crevé, flottant à la surface, l’œil en bouton tournoyant, avec envie. Sur la place, Mélis et Matis se tenaient l’un l’autre contre la rambarde, face aux quatre sbires de la Neo Team Plasma. La Rhinolove précédemment nommée tournoyait timidement, dangereux soleil d’ombre qui découpait les visages ; mais on pouvait sentir dans l’air le filin invisible de sa Prescience, s’étendre comme une toile. Le Miamiasme avait été le premier à attaquer, et s’était pris l’attaque à la façon d’une claque, le renvoyant dans l’eau. Là, le Miradar lui bondit dessus avec aisance, toutes dents dehors. « Miradar, Mâchouille ! » « Mateloutre, protège-la ! Aqua-Jet ! » Le Pokémon de Matis se propulsa avec aise dans le courant d’eau, formant une épaisse tourelle d’écume entre deux ponts, et s’interposant entre Alice et le Pokémon Vigilant ; avant de retomber sur lui, tête en avant. Miradar s’écrasa sur le pavé, mais l’aîné des deux garçons n’en avait cure : il l’enjamba aussitôt que son Mateloutre arriva sur la rambarde, avant de se prendre le revers d’aile d’un Nosferalto. « On a pas le temps de jouer à ça, » déclara son dresseur avec assurance. « Nous devons retourner à la Frégate. Boule Fumée ! » « Pas tant que vous ne m’aurez pas rendu le Chacripan ! » « Fais gaffe, Matis ! » Alice se plaça de justesse entre la figure des jeunes dresseurs et la Team Plasma : le Nosferalto laissa choir d’entre ses pattes la précieuse sphère, créant un épais nuage mauve. On ne devinait, à travers le brouillard artificiel, que les ombres en noir et bleu se presser aux arcades de la ville. « Ces ... ces escrocs ! » L’aîné essaya vainement d’écarter la fumée du bras : Mélis arriva derrière lui pour le lui prendre en vol, la Rhinolove reprenant le sien pour sortir du sillon qui s’était crée sur la place. On entendait comme par-delà un écran les chuchotements inquiets comme suspicieux des habitants de Méanville, les appels de dresseurs compétents ; ça donnait à la scène un air intimiste, juste ce qu’il fallait au cadet pour poser la terrible question. La révélation maladroite de Matis avait été comme un électrochoc, ravivant des souvenirs oubliés et des doutes jamais conçus. « C’était la Team Plasma ... » Mélis n’avait pas besoin de voir le visage honteux de son ami : de son dos, il pouvait voir les épaules se raidir, et les doigts blanchir aux arêtes des mitaines. Instinctivement, sa propre main se rapprocha davantage de sa Poké Ball. « C’est la Team Plasma qui a volé ton Chacripan ? » ***
Il y a cinq ans, Pavonnay n’était qu’un modeste pied de montagne, enfoncé dans le cœur du nouveau continent. Un amas déconcentré d’anciennes fermes louées aux voyageurs, avides de monter le massif voisin dès que l’hiver cessait de les entraver. Chess disait encore, dans un rêve éveillé, qu’elle s’installerait un jour à Papeloa, ville de son premier travail d’étudiante, tombée amoureuse de la brise marine et des maisons sur pilotis ; mais tout le monde savait qu’elle attendait avec un vain espoir l’aventureux cycliste qui lui avait fait un enfant avant de tomber dans le premier glissement de terrain. Des fermes, et d’étroites rues piétonnes entre ces anciennes fermes, ornées de part en part de leurs lampadaires de papier filtre ; et, une fois le gris de l’automne posé comme un voile sur la ville, un silence de plomb soudainement tourné en billes d’acier fondu. « Rendez-le-lui ! » Le corps chétif de l’enfant cogna contre la rambarde de la terrasse. La vue exceptionnelle sur un bouquet d’arbres rouillés, dans leur calicot de brume, et les ombres mauves du crépuscule ; une carte postale qu’il aurait bien envoyé dans une poubelle imaginaire. Il étendit le bras à travers les barres, mais n’attrapa que du vent. Il cria de nouveau. Le sbire se retourna brièvement, le serrant dans ses bras, l’expression figée dans une perpétuelle indifférence. Ghetis n’avait pas eu l’illumination d’un Chacripan, ça, c’est certain. « Mais rendez-le-lui ! » Ca devait être une mission de routine de sauver ce Pokémon abusé par les combats et les mauvais traitements. Ce sbire particulier était malgré tout enclin à admettre que les enfants de cet âge ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient à ces pauvres créatures. Un môme de neuf ans ne rêvait que de son prochain anniversaire, de son baptême de dresseur - ce mot laissait dans ses pensées un goût amer -, et d’échapper à ce qui commençait à être une oppressante famille ; et une fillette de trois ans ... Elle découvrait les plaisirs des bêtises, du scotch et du beurre séché. Il était donc venu libérer le Chacripan à la dérobée, paresseusement étendu sur le perron, encore ignorant de l’objet de convoitise affective qu’il était. Il ne s’attendait pas à se voir ouvrir la porte et de faire face à l’enfant qui le poursuivait maintenant, avec ses cheveux bouffants au-dessus de sa tête en prenant la moitié de sa taille. « Rendez-lui son Chacripan ! » « Plasmaaaaa ! » Ca devait être un non, alors que l’ombre bleue disparut dans la forêt. Le Pokémon sembla enfin comprendre la situation, alors qu’il poussa un miaulement déchirant étouffé par l’envol des Poichigeon. Il essaya de passer entre les barreaux pour le rattraper ; aussi petit soit-il, seule sa jambe se glissa, tombant dans le presque vide de la terrasse. Et il resta là confus, n’imaginant que trop bien la tristesse de sa petite sœur, étouffant de grands sanglots dans ses fragiles petites menottes, les regards noirs de ses parents dans ce qui lui semblait être le sommet du monde, la mine déçue de son grand-père. Bien sûr, ses parents l’enlacèrent avec une force qui lui était inconnue, au milieu d’un cercle de volontaires déjà partis à sa recherche, certains dans leurs chemises de nuit - il croisa même Mélis entre trois jambes, la main dans celle de sa mère, serrée comme si elle avait peur qu’il disparaisse à son tour. Sa sœur pleura, puis oublia rapidement, comme tous les enfants de son âge le font avec le temps, essayant de capturer elle-même son propre Pokémon - elle n’arriva jamais qu’à effrayer d’innocents pigeons. Son grand-père, peu démonstratif, assommé par les herbes médicinales et ce qui lui était une heure tardive, lui donna une tape sur l’épaule avec cet air de conspirateur. C’est son égo de grand frère mourant qui en était le plus offensé. Il promit tout haut qu’il deviendrait plus fort que ce seul sbire de la Team Plasma, et qu’il retrouverait le Chacripan de sa sœur, dût-il prendre des années. Tout le monde mit cela sur le compte de la colère et de la fatigue, et estima qu’il allait oublier cette histoire - comme eux oublièrent très vite cet incident isolé dans ce petit pied de montagne qui n’intéressait personne. Mais Matis n’oublia certainement pas. - Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 33. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 36. CT unique éventuellement apprise : / Vu sa nature qui ne favorise pas son Attaque Spéciale - mais ne la défavorise pas non plus, remarquez -, je le fais évoluer tout de suite, pour lui apprendre Poing Feu à Port Yoneuve. Et il a évolué juste après le combat d’Arène, très utile, ça ...Surnom : Russet. Thème : Russet, couleur brune. Nature : Lâche. Zone de capture : Route 19. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 33. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 36. CT unique éventuellement apprise : / Croc Fatal me sert beaucoup pour les captures de niveaux plus faibles, en revanche, ses attaques Ténèbres font maintenant doublon avec Tan (qui a le STAB, lui !). Dès que j’ai une occasion (lisez : un bon Pokémon), je pense le remplacer. Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 34. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 36. CT unique éventuellement apprise : / Enfin à son évolution finale ! Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 33. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 36. CT unique éventuellement apprise : / Ucla a enfin évolué et appris une attaque un peu plus offensive - Change-Eclair. Elle est très pratique pour s’entraîner contre l’Eleveur du Bois aux Illusions - son premier Pokémon étant Déflaisan. Surnom : Alice. Thème : Alice blue, couleur bleue. Nature : Lâche. Zone de capture : Chemin Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 34. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 37. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Elle a évoluée aussi ! Et juste à temps pour apprendre Prescience. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 15. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 35. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Pour ceux que ça intéresse ... Juste après sa capture, je pensais pouvoir l’entraîner tranquille, mais j’ai été surprise que ma seconde rencontre du Désert Délassant soit le Darumacho de N ... Niveau 35. Il a survécu de justesse à son attaque (et merci tous les saints ! La tempête de sable ne le touche pas) quand j’ai réalisé aussi qu’il était trop lent pour fuir. J’ai donc switché vite fait sur Russet où ça a été un combat d’endurance pour le mettre K.O.Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Thème : Couleur grise. Zone de capture : Route 16. Surnom : Teal. Thème : Teal, couleur bleue-verte. Zone de capture : Bois des Illusions. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17
- Spoiler:
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| | | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 10 Oct 2013 - 19:22 | |
| Merci! Pour l'instant ça va, ça me plait de jouer avec un type Sol pour une fois dans ma vie, vu que c'est pas un type que j'affectionne en particulier ... |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 15 Oct 2013 - 8:08 | |
| Et pendant que le monde entier est parti vers Kalos, nous continuons notre aventure en terre d'Unys pour le début de cette sixième étape ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Port Yoneuve avait bien changé en cinq ans. Les maisons de brique et les terrasses de toile avaient laissé place à de luxueux hôtels aux colonnes d’or, qui faisaient tache, maquettes instables sur le sable-argent de la ville portuaire. L’aube étirait l’ombre de la tour de l’horloge locale, et son souffle dispersait odeur de sel et relent des eaux caverneuses. En longeant les jardins marins, on voyait aussi nettement le Grand Gel s’arrêter là, comme une fine pellicule de sucre flottant sur une mer intérieure, que la pollution rendait sirupeuse. Du pont secondaire, le sbire en bleu balada sur ce paysage un œil révulsé - difficile de se concentrer, la tête à l’envers, quand un homme en noir vous poussait sur la rambarde.
« ... Ce narcisse nous a abandonnés comme des vieux mouchoirs ! Quand il s’est rendu compte que ses méthodes ne fonctionnaient pas, il est lâchement retourné dans son trou ! Alors, quoi, il faut qu’on renonce nous aussi ?! »
« Il ne faut pas ... » Le sbire en noir le poussa davantage en arrière - ses mains restèrent péniblement accrochées pour l’empêcher de basculer tout à fait.
« Mais ce monde, il n’en sera pas meilleur pour autant ! Alors, fini le miel et la guimauve ! Puisque le monde ne veut pas se plier à nos exigences, nous l’y obligerons par la force ! »
« Oh ! »
Mélis et Matis avaient quitté Méanville dès les premières lueurs. Il semblait au premier que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient pas passé de temps ensemble, un vrai temps comme quand ils étaient enfants, à se raconter les plus beaux mensonges ; pourtant, cette nuit-là, il était trop embarrassé pour en faire quoi que ce soit. Il n’avait jamais remarqué chez son aîné, quand ils cherchaient les Tritonde dans l’étang horticole ou quand ils regardaient les vols des Poichigeon migrateurs, ce regret latent. Il ne lui avait jamais mentionné ce détail quand, à l’annonce de l’arrivée de Bianca et des précieux starters, il lui avait fait cette innocente requête : ‘faut que tu retrouves le Chacripan de ma sœur, O.K. ? Le jeune dresseur fut donc surpris d’entendre sa voix s’élever enfin - un peu moins quand il aperçut, au bas du Pont Yoneuve, un des damnées sbires de la Team Plasma.
Matis frappa dans le tas, forçant celui-ci à reculer ; l’homme en uniforme bleu s’effondra, frottant sa gorge douloureuse. Nonchalamment, Mélis se rapprocha également, une seule main en porte-voix. « Eh. Tu peux pas taper les gens comme ça ! Tu es censé utiliser des Pokémon et tout ... ! » Son ami l’ignora prestement.
« Allez, déballe tout ! Où est-ce que la Team Plasma se cache ? »
« Qu’est-ce que tu veux, la demi-portion ? Tu vois pas qu’on discute entre adultes ? » Le garçon allait continuer, mais la Poké Ball décrochée de la ceinture le fit reculer instinctivement. « Baggiguane, règle-lui son compte ! Casse-Brique ! » Le Pokémon lézard surgit sur l’instant de l’impulsion rouge, le bras en avant dans une luminescence surnaturelle, comme une lame. Par réflexe, il se prostra, les deux bras en protection. Derrière lui, Mélis cria.
« Tan, Tunnel ! » Le sol trembla effectivement, et Matis ne put retenir un hoquet de surprise quand la masse énorme du Crocorible le souleva, le front bien en avant percuta le flanc exposé du Baggiguane. Son ombre gigantesque passa par-dessus les deux sbires avant de retomber, l’envoyant contre le pavé de sable-argent. Son dresseur arriva d’un pas pressé, incitant l’homme en noir à s’écarter ; alors que Tan se contenta de soulever gentiment cette puce rouge entre deux écailles dorsales.
« ... T’as de la chance qu’on m’ait interdit de faire du grabuge ! J’me tire ! » Et il se laissa retomber de l’autre côté de la rambarde. Il y eut un toc sourd ; en se penchant à son tour, Mélis pouvait le voir atterrir sur une plaque de glace et s’éloigner en trébuchant entre deux vagues sculptées. Son Crocorible se pencha de tout son poids, provoquant une autre onde de choc suspecte sur le pont évidé, et prêt à intervenir.
« Tan ... »
« Non ! » C’est là que tout le monde se souvint de l’homme en bleu, ombre docile en capuche, les bras fermement enlacés contre sa taille et le corps secoué de hoquets nerveux. C’était ... pitoyable, pour dire vrai, et assez naturellement, la mâchoire de Tan s’abaissa, mettant la tête à la main de son dresseur. « Ce n’est pas grave. C’était ... » « J’t’interdis de partir ! Sale froussard ! » Matis, de la rambarde, hurlait au ciel davantage qu’à cette silhouette patinant sur un morceau d’horizon.
« ... mon ami, » finit simplement le sbire ; c’est là que Mélis remarqua, discrètement accroché sur le tablier blanc, le blason de la Team Plasma. Quand il remarqua ce regard inquisiteur, il se redressa subitement, provoquant le mouvement instinctif de Tan, le museau plaqué contre la main de son dresseur en rempart.
« Votre ami ? »
« Schwartz ... Nous collaborions ensemble dans la Team Plasma, il y a de cela cinq ans ... » La seule mention de la Team Plasma ne manqua pas de captiver Matis à nouveau, qui se pencha sans gêne sur le dos du Crocorible ; ce dernier gronda de déplaisir, provoquant un spasme chez le pauvre sbire malmené. « Vous ... »
« Tan ne vous fera rien, » dit joyeusement son dresseur pour dissiper la tension dans l’air. « Et vous êtes ? »
« ... Weiss ... Je m’appelle Weiss. » L’homme devait être passablement âgé pour avoir connu la toute première « vague » de la Team Plasma, bien avant qu’elle ne passe à son action radicale telle que les habitants d’Unys s’en souviennent ; pourtant, les mains serrés contre son tablier et le regard hagard, il était difficile de lui donner plus de vingt ans. Mélis ne fit pas attention au jeu d’éclairs dans les yeux de son ami : il tendit son bras devant le sbire avec une feinte politesse. « Salut, Weiss ! Moi, c’est Mélis-la-Malice. Lui, dans le fond, c’est Grincheux. Vous pourriez nous donner quelques explications sur ce qui se passe, non ? »
*** Il y avait trois façons de déguster le thé. La façon noble de Carmine, les deux mains au bol autour de la tasse en céramique, humant pieusement les volutes argentées du liquide sacré ; la façon imparfaite du jeune Mélis, qui goûtait du bout des lèvres la mixture poisseuse d’eau à peine dessalée et de l’oolong ; et la façon pas-toucher de Matis, observant les sillons de bleu dans le fond comme s’il s’agissait d’un poison. Et si ce dernier venait à dire qu’il s’agissait d’un thé offert par un des précédents sages de la Team Plasma, on lui donnerait raison. Des deux côtés de la table, Feuiloutan et Russet surveillaient avec une rigueur militaire les mouvements d’ombres diverses dans ce réduit. Weiss avait conduit les deux jeunes dresseurs vers la tour de l’horloge, où résidait une partie des membres de l’ancienne Team Plasma : afin d’expier leurs crimes, le vieux Carmine avait transformé ce lieu désuet, paradoxale relique d’un passé encore trop récent, en gigantesque volière. Dans ses étages, on pouvait suivre le vol mal assuré des Poichigeon, des Couaneton, des Furaiglon, le gris et le bleu de leur plumage formant des rubans tombant au milieu des fondations crevées.
« C’est un refuge, » les corrigea le sage. « Ces Pokémon ont été, pour la plupart, blessés au combat et abandonnés par leur dresseur. Nous les soignons et nous faisons de notre mieux pour les réintroduire dans la nature, mais certains préfèrent rester ici ... » Comme une preuve de bonne foi, le jeune sbire se pencha ; sur le poignet de son gant, un Couaneton baguée posait sur les invités un regard bulleux.
« Elle s’appelle Columbia, » fit-il d’une voix fluette. « C’est un Pokémon voyageur. » Alors que Mélis tendit poliment la main pour la caresser, celle-ci s’envola brusquement ; de sous ses genoux, Russet le Miradar s’était hissé avec suspicion, son museau se frottant presque aux hanches du pauvre sbire. Sur la chaise à côté, Matis finit par frapper du poing, envoyant balader comme un tremblement de terre service à thé et nappe de plumes.
« Ca suffit, vos salades, hein ! Alors quoi, on doit juste vous faire confiance après tout c’que vous avez fait ? Ca va pas rendre tout ce que les gens et les Pokémon ont perdu à cause de vous ! Ca va pas me rendre le Chacripan de ma frangine ! » Carmine semblait garder son calme, mais Mélis pouvait néanmoins voir le resserrement de ses doigts contre sa tasse.
« Tu as raison. Comme tu l'exprimes de manière fort explicite, » - le cadet se retint de pouffer. Il avait la même façon de se jouer des mots que Nikolaï : il transformait le fléau vocal de son aîné en une agréable brise-de-flûte - « mes excuses ne résoudront rien. Mais il nous est possible d’avancer qu’en reconnaissant clairement ses torts, et en demandant le pardon ... »
« Vous savez où j’me le carre, votre pardon ?! Qu’est-ce que ça peut me foutre, si le Chacripan, il est pas là ?! » Un hoquet. Derrière eux, Weiss tenait ses mains sous sa capuche, comme s’il avait proféré le pire des blasphèmes. « Mélis, » le rappela-t-il à l’ordre ; et la voix puissante de son aîné, invasion sonore dans le monde léger des plumes et des bulles, le força à écouter. « Tu t’occupes d’eux. J’veux pas qu’on les laisse se balader dans la nature. Moi, je vais à l’Arène. Je dois devenir plus fort. J’ai un Chacripan à sauver. »
Ce mot, dans cette bouche, avait une délicieuse ironie qui les fit tous frissonner. Aussitôt dit, Matis laissa tomber sa chaise en arrière ; Feuiloutan, après une hésitation, fila à sa suite pour se raccrocher à son épaule. La dernière trace du passage de la Marée haute, avec un grand M, c’était le parfum âcre de transpiration et d’échine en épines de sapin. Enfin, Carmine s’autorisa à soupirer.
« Crois-moi, je regrette vraiment les exactions passées de la Team Plasma. Et si nous avions su que d’anciens camarades persistaient dans ces peccadilles, nous aurions peut-être pu sauver ce Chacripan, et tant d’autres Pokémon sous leur joug ... »
« Ne vous en faites, » essaya-t-il de relativiser, « Matis est toujours comme ça. »
« Non, ce jeune garçon a raison, » admit Carmine d’un air grave. « Nous ne devons notre place ici que grâce à la grande mansuétude sans conditions du maire Bardane. » Mélis ne répondit rien. Devant lui, Weiss caressait doucement le front offert de Russet ; droit comme un garde anglais, mais dont la queue tremblait imperceptiblement de plaisir.
« Nous ne pouvons pas les laisser faire, » finit-il par dire avec cette timide retenue. « Sinon, combien d’autres Pokémon seront exploités, blessés, abandonnés ? » Le sage lui jeta un regard sévère, et le pauvre garçon se détourna avec vigueur, le Miradar le suivant au pas alors qu’il remonta dans les fondations de la volière. Le jeune dresseur se sentit obligé d’y mettre son grain de sel, posant la tasse d’oolong pour libérer ses mains.
« Vous ne pouvez rien faire, n’est-ce pas ? Les gens vous assimileront immédiatement à la Neo Team Plasma. Vous risquez d’envenimer la situation. » Carmine hocha la tête. « ... Matis et moi, nous allons faire de notre mieux pour les retrouver. Matis le ferait de toute façon. Et moi ... Je veux vous aider. »
« Je ne souhaite pas vous impliquer dans une opération dangereuse. » Mais il le regardait malgré tout avec cette étincelle dans l’œil brumeux, de l’homme qui espère sans trop y croire. « ... Nous essaierons d’infiltrer les cohortes de la Neo Team Plasma. C’est le moins que nous puissions faire. Nous tenterons d’arrêter l’hémorragie de l’intérieur sous l’escarre. » L’essaim de sbires dans les étages s’agita d’un bourdonnement entendu. Mélis leur sourit timidement.
« Vous savez qu’ils ne se gêneront pas pour vous attaquer avec leurs Pokémon, hein ? » Autre bourdonnement, plus lourd. Carmine replia ses doigts tremblants contre sa tasse. « ... Okay, je vois le souci. » C’est ce moment-là que Weiss choisit pour revenir au rez-de-chaussée, une main serrée contre un bracelet, l’autre amenant du doigt le museau attentif de Russet - qui ne se lassait pas de sa mission officieuse, semblait-il, rebondissant avec la rigidité d’une branche sur les marches.
« Russet ! » Le Miradar se rompit immédiatement pour rejoindre son dresseur d’un seul bond léger, appuyant ses bajoues épaisses sur ses genoux. « Je vais te confier une mission d’importance capitale. »
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| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
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Exp : 2192
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 15 Oct 2013 - 20:33 | |
| Après avoir lu ton premier roman et le début de ton second, je crois que je pourrais envisager de donner mon avis. C'est très bien écrit, j'aime bien le vocabulaire employé, un texte bien aéré qui permet une bonne lecture, bref, j'apprécie énormément ton travail et un roman aussi bien présenté me donne envie de continuer de le lire de bon coeur ! Vite, la suite ! |
| | | Mimoze
Designer
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Niveau : 30
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 16 Oct 2013 - 11:05 | |
| Merci beaucoup, je suis ravie que cette modeste histoire te plaise autant Et puisque c'est demandé si gentiment, voilà la fin de l'étape 6 ! Je sais que ça a l'air d'aller très vite pour ce qui est des champions d'Arène, mais les deux étapes à venir seront heureusement plus axées sur l'histoire. Bonne lecture ! - Spoiler:
« Russet ! » Le Miradar se rompit immédiatement pour rejoindre son dresseur d’un seul bond léger, appuyant ses bajoues épaisses sur ses genoux. « Je vais te confier une mission d’importance capitale. » Les yeux de ces Pokémon produisaient un drôle d’effet : en les regardant en face, le cerclage de rouge et de jaune leur donnait une impression de profondeur, comme si l’on pouvait appuyer sur la rétine pour atteindre le centre de commandement qu’était leur cerveau. Néanmoins, Mélis se concentra sur eux pour ne pas perdre son attention. « Tu vas rester avec Weiss et tu vas l’aider à se former une équipe pour infiltrer la Neo Team Plasma. » « Attendez, » protesta vigoureusement le concerné ; mais il fût royalement ignoré, alors que Russet se dressa à nouveau droit sur ses pattes et pivota de la queue pour faire face à son dresseur de substitution. « Je sais ce que vous en pensez, » rétorqua Mélis en se relevant - et son ton grave, autoritaire semblait avoir soufflé hors du corps du sbire le peu d’égoïsme qu’il n’eut jamais possédé. « Mais vous aurez besoin des Pokémon pour vous aider à infiltrer la Neo Team Plasma. Connaître le but de cette exploitation de Pokémon. Et les sauver. Et je ne vous fais pas confiance pour ça, et c’est pour ça que je vous confie l’un des Pokémon qui me tient le plus à cœur : Russet. » Le Miradar, entendant son nom, redressa la queue fièrement dans un salut militaire. Carmine se contenta d’approuver silencieusement. « Weiss, donne à ce jeune garçon l’objet. » Le sbire desserra avec peine les doigts autour de sa paume, pour lui tendre un sifflet en métal, le bracelet de plastique et de perles bleues se baladant encore par-dessous son index. « Si vous sifflez dedans, » fit-il avec réticence, « Columbia viendra à vous. » « Si vous pouviez nous tenir au fait de vos péripéties, » ajouta le sage. Comme sous l’impulsion d’une mélodie fantôme, la Couaneton descendit en larges cercles contre les murs décrépis, avant de se poser contre la visière du jeune dresseur. Ce dernier retint un hoquet ému avant de prendre le précieux sifflet du Pokémon voyageur entre ses mains. « Je le ferais ! » « Avant que vous partiez ... » Mélis, la main sur le cadre de porte, se retourna. Carmine sembla chercher ses mots, avant de s’humecter les lèvres d’un air gêné. « ... Merci. Merci pour tout. » Pour toute réponse, il leur tira la langue impétueusement, comme pour se décharger de tous les éclats de rire qu’il avait retenu en sa bedaine. La moue scandalisée de Weiss, bien en arrière, une main refermée contre les oreilles du Miradar, garda un sourire imprimé sur son visage jusqu’à l’Arène. La dernière chose qu’il regarda avant de refermer les gongs de la tour sur lui, c’était son brave Russet - le premier Pokémon qu’il eut capturé, et le souvenir de leur premier combat contre Matis, lui la tête entravée dans une bulle gigantesque, comme un ballon de couleur qui le soufflait vers le continent, lui serra le cœur - ; Russet le Miradar, la fourrure luminescente lui barrant le corps semblant lui faire un clin d’œil complice. *** L’Arène de Port Yoneuve avait quelque chose d’oppressant. Se retrouver une centaine de mètres sous le sol, un mur à sa droite divisé comme un gâteau - crème, caramel, glaçage chocolat, dont l’épaisseur ne cessait d’affamer Mélis - où résonnait le claquement des vagues, et dans un seul puits de lumière venant des néons grésillant ; on a connu mieux. Bardane ne semblait pas affecté. Un Ouvrier à l’entrée lui avait dit qu’il avait construit son Arène dans les profondeurs pour se souvenir de là où il venait - façon subtile de dire qu’il venait du fond du trou et qu’il aimait frotter sa réussite sociale dans leur face - ; ça devait être vrai, lui se baladant avec aisance d’une plateforme mécanique à l’autre, au milieu des épis de cristaux. Kelly ne semblait pas affectée. Son corps de Manternel s’étira en largueur, une de ses manches lui redressant le dos avec un feint désintérêt. « Tu m’as fait attendre, gamin ! Alors abrégeons ça, O.K. ? Quatre Pokémon chacun, pas de limite de temps. » « Et le terrain ? » Son rire gras faisait trembler les murs. « Tout l’espace est à toi ! Et tout est permis ! Te gêne pas, parce que moi, j’me gênerai pas ! Escroco, Morsure ! » Le Pokémon Crocodile sortit de son camouflage rayé - il donnait l’impression d’avoir une véritable colonne vertébrale d’émeraude, chaque os claquant l’un sur l’autre -, la mâchoire grande ouverte, descendant dans une projection mauve. En emphase, Mélis replia le poing contre ses dents, le bras droit. « Kelly, Plaie-Croix ! » La Manternel imita son dresseur, et faucha droit au centre. Les deux crocs s’écartèrent, plantés en travers, et elle put placer sa seconde faux contre le ventre offert de l’Escroco. Le Pokémon bascula. Mélis enjamba de justesse d’une plateforme à l’autre pour le voir tomber en arrière, son Pokémon se débarrassant de l’étreinte d’un mouvement d’épaule las. Bardane se contenta de redresser son chapeau en le rappelant dans sa Poké Ball. « Sablaireau ! » Le Pokémon Hérisson surgit devant le challenger, secouant paresseusement la poussière d’émeraude de ses piquants. « T’éloigne pas trop, gamin, on est dans ma cour là. Sablaireau, Eclate-Griffe ! » Les deux lames du Sablaireau se frottèrent avec délice sur la plateforme métallique. Mélis recula instinctivement, rencontrant la basse rambarde de sécurité. « Kelly, viens ici, Lame-Feuille ! » « Pas d’ça ici ! Onix, fais barrage ! » « Que ... » Alors que la Manternel enjambait à son tour, elle rebondit sur le squelette rampant de l’Onix ; perforant les murs de part et d’autre de l’Arène comme ... un trou dans du pain d’épice. Il se mordait la queue, voyait-on, et prenait de la vitesse alors que Kelly l’avait à peine entamé. Plus grave que ça : il l’empêchait de voir son dresseur, alors que le Sablaireau bondit, le corps dans une boule compacte, les deux bras émergeants en véritables scies tournoyantes. « Tawny, Nitrocharge ! » A peine surgi de l’impulsion de la Poké Ball, le Roitiflam barra l’attaque du sommet de son crâne, repoussant le Pokémon adverse vers l’avant. Il fallait penser vite. « ... Sur le côté ! Renvoie-le par-dessus l’Onix ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, il lui suffit de déséquilibrer un peu la plateforme pour que la poussée de l’aura projette le Sablaireau dans les airs. Bardane releva son chapeau de cowboy pour le voir, étoile contre des reflets couleur kryptonite. « Kelly, Lame-Feuille, en hauteur ! » La Manternel lui passa devant, la faucille désincarnée frappant contre le ciel alien. Mélis se rehaussa sur la rambarde pour voir par-dessus l’Onix circulant : le Champion, au travers d’un pincement de lèvres, souriait. « Ca passe ou ça casse ! Onix, Eboulement ! » Et de voir le serpent de roche onduler dangereusement, secouant en même temps que ses anneaux les parois de l’Arène. Les cailloux tombèrent en lame contre lui ; emportant aussi les deux Pokémon élevés, Sablaireau et Kelly. Il n’eut que le temps de voir cette dernière s’appuyer de ses genoux sur le corps, que Tawny le poussa en avant, évitant une partie de l’effondrement de la galerie. Par réflexe, il rappela la Manternel dans sa Poké Ball. « Eh ! Ca va ? » « T’en fais pas pour moi, gamin ! » A la voix de Bardane, ce tremblement de terre n’avait été qu’une petite brise de printemps. « Allez, Minotaupe ! Tu peux apparaître ! » L’Onix disparut dans une impulsion courbée, avant d’être transpercée par la taupe-pille. Le Roitiflam s’avança instinctivement, embrasant son collier de flammes dans une puissante déflagration. « Eboulement ! » « Tawny, montre-lui ta dernière attaque ! Poing de Feu ! » Il y eut un bruit mat, quand le poing fulgurant qu’il relâcha se cogna au casque d’acier du Minotaupe. Un instant, ils restèrent dans cet équilibre instable - l’un seulement maintenu par une pointe sur la paume de l’autre - ... Avant que le dernier Pokémon du champion ne se détende, tombant comme une masse entre les deux plateformes, dans un épais nuage de poussière. Mélis s’autorisa un soupir de soulagement, avant que le rire de Bardane ne l’interrompe. « C’tait bon ! Ca fait du bien d’se lâcher ! » Il passa du côté du challenger avec aise, seulement pour rencontrer le groin fâché, transpirant, d’un certain Pokémon Cochon Feu. Son dresseur se pencha par-dessus son épaule gigantesque avec une feinte insouciance, le front brillant autant de transpiration. « Je crois qu’il veut notre Badge. » « Ah ah ! Ouais, tiens ! » Il lui balança en travers. « T’es vraiment un phénomène, toi ! Tu me plais ! J’espère que t’as rien prévu c’soir, parce que je t’invite aussi ! » « J’avais un rendez-vous avec mon petit ami, » fit-il d’un air amusé, comprenant vite que Matis était aussi dans le petit projet du Roi de la Mine. Et, après un tel match, une invitation de sa part était à la fois excitante et énervante. Bardane, à défaut de son épaule, donna un coup de main contre le poitrail de Tawny - ce dernier s’essuya avec un grognement déplu. « Pas de souci pour ça ! On va tous se retrouver pour l’inauguration d’mon projet ... Le Pokémon World Tournament ! » - Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 36. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 41. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Russet. Thème : Russet, couleur brune. Nature : Lâche. Zone de capture : Route 19. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 36. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 38. CT unique éventuellement apprise : / Même si je montre sa mise au PC maintenant, je ne l’ai vraiment fait qu’à l’étape suivante, quand j'ai capturé mon sixième membre d'équipe.Avec Tan pour le type Ténèbres, je ne m’en servais plus que pour son Croc Fatal, donc ... Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 36. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 41. CT unique éventuellement apprise : / Manternel transforme l’Arène de Bardane en balade à la campagne. A part le switch avec Tawny contre Minotaupe, elle l’a passée tranquillement. Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 36. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 40. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Alice. Thème : Alice blue, couleur bleue. Nature : Lâche. Zone de capture : Chemin Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 37. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 40. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 35. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 40. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Thème : Columbia blue, couleur bleue. Zone de capture : Pont Yoneuve. Je vous présente la Venise de ce Nuzlocke ! Prédisposée à être ma CSlave Vol, puisque je préfère garder le moveset d’Alice tel qu’il est. J’aurais bien voulue à nouveau d’un Pokémon Eau assez tôt, mais ma pauvre expérience avec les Couaneton m’a un peu refroidi ... Surnom : Zorua. Thème : / Zone de capture : Port Yoneuve. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17
- Spoiler:
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Lun 21 Oct 2013 - 7:32 | |
| Arf... Va falloir que je rattrape les chap' là ! Je vais voir ça ce week-end. Bon courage pour la suite (même si j'ai pas la moindre idée d'où t'en es du coup xD) ! |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 22 Oct 2013 - 8:58 | |
| Merci x) Voici donc la suite, l'étape 7, où on va se plonger dans la sous-quête du Pokémon World Tournament (trop facile d'ailleurs, il se calibre pas avec le mode Challenge, donc il y a une différence négative avec le champion ... bref). Bonne lecture ! Petites annonces aussi pour dire que d'une part, il n'y aura pas de compte-rendu pour cette étape, mais il y en aura un à l'étape 7.5, avec quelques changements dans l'équipe, je ne vous spoile pas Et d'autre part, il est possible qu'il n'y ait pas d'étape la semaine prochaine. Raison ? Je n'ai pas assez avancée dans les étapes que j'ai déjà programmées, et comme le NaNoWriMo approche, je n'avancerai sûrement pas en novembre, donc je préfère garder ce que j'ai sous le coude pour ce mois de novembre. - Spoiler:
L’inauguration du Pokémon World Tournament coïncidait avec la célébration de l’Union Day. Matis suspectait le roi de la mine d’avoir repoussé l’inauguration de son complexe seulement pour rivaliser avec tous les festivals de sons et lumière derrière la large crevasse arctique ; Mélis n’y pensa même pas, se laissant emporter dans les géants Fondateurs en ballons colorés et le crépitement des pétards. Un ballet de couleurs dont il pensait avoir oublié la moitié des noms. Des hommes revendaient leurs fruits sous leurs pains de glace, des enfants riaient, et il riait également, ignorant totalement les protestations de son ami pendu à son bras. Ils marchaient le long de la baie artificielle et regardaient les bateaux de papier partir au loin.
Il n’était pas ici non plus, dût-il admettre. Avec un geste brusque, il serra un peu plus le nœud dans ses cheveux, grésillant. Se reconnaitraient-ils seulement ? Il avait déjà de la peine à se reconnaitre lui-même, avec son corps un peu trop long et étroit à son goût, et la touffe brune qui retombait sur ses épaules ; cette conscience nouvelle de son physique - à vingt-et-un ans, ce n’était pas trop tôt ! - le perturbait un peu. Il aurait bien besoin d’une petite coupe ; il accrocha ses doigts mentaux à cette idée fugitive avant qu’elle ne s’échappe sous un à-coup à l’épaule.
« Pardon ! »
Matis poussa un peu plus son ami vers le côté, essayant vainement de se défaire de l’emprise de son bras. Tout ce qui l’intéressait, c’était la Team Plasma, dont il jurait avoir senti la présence sinueuse à l’instant : toutes ces lumières kitsch que Mélis cherchait des yeux, comme un junkie à la recherche de son fix, et Bardane, vantant le coûteux financement de ce complexe inédit, étaient des désagréments dont il se passerait bien. Le brun le réprimanda joyeusement.
« Fais attention, tu bouscules tout le monde ! »
« Je sais » répliqua-t-il seulement, et il essaya de nouveau de se dégager. Le roi de la mine se retourna entre deux brassées de foule, mais l’ombre bleue qu’il avait cru voir avait déjà disparu dans les étourdissantes tenues à motifs. Mélis remarqua ce silence, plus que ce trou dans un monologue qu’il n’écoutait pas, de la part du champion, et s’arrêta à son tour - Matis, tiré en arrière, se contenta d’un grognement.
« Quelque chose ne va pas ? »
« Ouais, » le noiraud les interrompit-il, « toi. »
« Nan, j’ai cru voir quelqu’un que j’connaissais ... Bah ! Si c’est l’cas, il saura où m’trouver. » Bardane haussa les épaules. « Comme j’vous disais, avec l’avancée technologique, on a pu dégager tout d’la terre du Hangar Frigorifique ... » Et le voilà reparti dans les grandes envolées. Nos garçons de quatorze ans étaient déjà trop grands pour prétendre ne pas comprendre, mais encore trop petits pour réellement s’y intéresser.
Celui-reconnu se laissait porter par les foules contraires avec la même présence que s’il avait été un fantôme. S’il avait retrouvé cette conscience de son propre corps, il ne pouvait pas dire qu’il s’était étiré à ses limites, et les bousculades répétées n’étaient qu’un moteur pour un esprit tout focalisé sur lui, qu’un coup de vent avait soufflé hors de sa portée, sous les pas de gens trop pressés. Des gens au bonheur factice. Pas comme le sien, pur et ingénu. Plus terre-à-terre et ignorant tout cela, Mélis regardait tous les stands de fruits frais et de confiseries ; et Matis soupirait à chaque fois que son bras l’attirait de nouveau à lui. « Et voici ! Le Pokémon World Tournament ! » Enfin se dessinait les contours du bâtiment. En ce début de soirée, le dôme de verre reflétait les obscènes spots de lumière ; et, le long des piliers de soutien, les grandes banderoles annonçant l’inauguration du complexe commençaient déjà à se déchirer. Mais personne ne fit de commentaires, pour ne pas vexer Bardane : déjà à l’entrée, lançant sa main en avant pour activer l’ouverture automatique, telle que c’était sa plus grande fierté. « V’nez donc ! J’vous invite au Tournoi ! »
« Ce ne serait pas raisonnable, Bardane. » Dans le hall, Tcheren s’extirpa avec peine de son siège. On devinait qu’il avait été également invité à ce Tournoi d’ouverture et, à l’état froissé de sa chemise et la mèche tombante entre ses yeux, il attendait depuis plusieurs heures. « La Team Plasma est dans le secteur. » Le champion de Port Yoneuve eut un rire nerveux ; Matis en profita pour essayer de se défaire à nouveau de l’étreinte de son ami, faisant mine d’être désintéressé en jouant avec les jonctions de leurs deux bras.
« Et qu’est-ce qu’elle lui veut, la Team Plasma, à mon World Tournament ? »
« Tout ce que je sais, c’est que le groupe de Méanville a fui ici et n’est pas sorti de ta ville. Ce Tournoi, c’est une occasion en or pour eux de mettre la main sur des Pokémon rares. »
« Allez, Tcheren, fais pas ta sucrette ! » Mélis étouffa un rire.
« Vous cherchez la Team Plasma ? » D’où il est sorti ?! Nikolaï se pencha paresseusement par-dessus l’épaule du tout jeune champion, avec cette façon qu’il avait d’ignorer ces dresseurs, arrivés à la valeur absolue de leur potentiel ; il était pourtant immanquable, lui, avec cette unique mèche électrique pincée autour de son crâne comme un halo. Bardane se mit immédiatement en rempart, sa voix de Roi de la Mine posant des murs épais dans l’air.
« Et z’êtes qui, vous ? » Le regard ambré glissa vers Mélis.
« C’est Nikolaï, » fit le jeune dresseur, un peu embarrassé. « C’est un scientifique. Il est cool. » Le chercheur se pinça les lèvres pour ne pas rire de cette dénomination immature, avant de poursuivre dans la raison pour laquelle il s’était approché du groupe.
« J’ai vu des hommes en noir, comme ceux que j’ai eu le plaisir » - sa voix se tinta d’ironie - « de rencontrer à Volucité, partir en direction du port. Ne sont-ils pas des membres de la Team Plasma ? » Cette fois, Matis tira fermement sur le côté ; et son cadet n’eut d’autre choix que de le laisser partir, son poing frappant l’air comme s’il était le seul responsable de son malheur. Nikolaï et Tcheren eurent un mouvement de recul prudent.
« C’est eux ! Ces bandits, ces monstres, ces ... »
« Si tu les traites de spoliateurs, tu vas faire de l’effet, » se moqua Mélis.
« En êtes-vous sûr ? » Le jeune champion de Pavonnay se plaça en médiateur, l’air grave. Bardane s’éloignait déjà du centre de gravité du groupe, alors que les regards les plus invasifs se portèrent sur la bombe à retardement qu’était ce garçon dont le gilet de feu gobait la silhouette, tressautant. Au moins, le champion de Port Yoneuve ne perdait pas le sens des priorités, donnant des instructions bruyantes aux gestionnaires du dôme - réduits, sous son impulsion, à n’être que d’autres de ses ouvriers. On voyait, à l’ignorance maîtrisée de Tcheren, qu’il cherchait déjà à limiter que ça ne s’ébruite ; Nikolaï, sciemment ou non, n’y fit guère attention.
« Certain. J’ai vu le même étrange blason bleu marqué d’un P sur l’un des uniformes. En fait, ils ont tourné juste devant moi, » car en effet, le quai principal de la ville se trouvait tout droit depuis les portes vitrées du World Tournament, et on pouvait même y apercevoir le balancement tranquille des embarcations, bateaux de pêche ou frégates. Etait-elle là, la cachette de la Neo Team Plasma, derrière l’un de ces mâts trop dociles ? Mélis n’eut pas le temps d’énoncer cette pensée, que son aîné se précipita dehors entre deux courants d’air, dans cette direction générale. Le plus jeune champion suivit d’un pas assuré, ne manquant pas de balancer un remerciement banalisé à l’adresse du chercheur.
« Euh, je devrais peut-être y aller aussi ... »
« Attends. » Zut. « J’aimerais savoir ... combien de Badges possèdes-tu, à présent ? » Maintenant ? La question le prit tant par surprise qu’il mit un moment à retrouver ce souvenir - le regard perçant de Nikolaï, penché sur lui comme une gargouille dangereuse, n’aidait pas.
« ... Quatre. Non, cinq ! »
« Je vois, » se contenta-t-il de répondre. « Ces Badges seraient-ils la démonstration de ton potentiel ? Dans ce cas, tu as encore une marge dont il me sera donné d’observer la réduction. Mais est-ce vraiment tout ? N’est-il pas possible qu’un dresseur conscient de sa nature puisse encore dépasser ce potentiel maximum établi par la Ligue ? » Il devait admettre que le scientifique le mettait mal à l’aise.
« ... Je peux y aller ? » Ce dernier toussa d’un air faussement embarrassé.
« Oui, bien sûr, je m’excuse. Soyez prudents ... »
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 23 Oct 2013 - 8:29 | |
| Et voici la fin de l'étape 7 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Au quai principal, Matis et Tcheren s’étaient arrêtés devant un impressionnant bateau. Frégate serait le nom plus approprié, avec ses trois larges voiles au vent du soir, et dominant de sa pointe les petites barques de pêches et les bateaux de plaisance ; son mât crevant le ciel en une étoile nouvelle. Quand Mélis arriva à son tour, des sbires s’amassèrent déjà contre les rambardes de fer dans une variété inimaginable : certains curieux, d’autres agacés, l’un ou l’autre avec leurs sandwichs-repas dans la main.
« Oy ! Laissez-nous monter, qu’on vous règle votre compte ! »
« S’il-vous-plait, » ajouta le cadet d’un air moqueur. « On vient de la part de Schwartz. » La chef de l’équipe - à en juger par le brassard rouge à son bras, ce qui constituait déjà une montée en grade plutôt impressionnante dans le monochrome que formait la rangée de sbires - se contenta de tourner la tête vers la proue, où l’interpellé finissait un fond de yaourt.
« Tu les connais, ces mioches ? » Il jeta un regard à peine intéressé avant de hausser les épaules. La jeune femme ne semblait attendre que ça, dégainant sa Poké Ball du côté de sa ceinture, un sourire tranquille se dessinant sur son visage. « Miasmax, Bomb’Beurk. » A peine sorti de sa Poké Ball, la masse informe du Pokémon Détritus retomba contre le ponton, son bras-liane frappant les lames de bois comme si c’était du papier. Sa bouche bouillonnait d’une écume sombre. Tcheren, en le voyant, s’avança en rempart.
« Attention ! Mastouffe ! » La sbire-en-chef ne vit qu’une impulsion rouge articulée, la moustache tactile du Pokémon du champion avant que la Bomb’Beurk ne diffuse au contact une épaisse brume mauve. Les autres reculèrent craintivement, juste assez pour voir les trois dresseurs monter sur le pont. Au passage, Mélis, accroché par le gilet aux pattes d’Alice, balança un coup de pied dans l’air avant de se laisser lâcher. Matis suivait, le Colombeau portant un humain sur chaque patte, et ne leur autorisant pas la même liberté artistique. L’essaim noir se dispersa sous un murmure inquiet.
« Ay ! Atterrissage parfait ! »
« Ils sont fort nombreux, » constata Tcheren en se relevant, rappelant son Mastouffe d’un mouvement distrait. « C’est une situation délicate ... »
« Qu’attendez-vous ?! » L’onde de choc du pied de la sbire contre les planches secoua davantage que l’attaque qui suivit. Un de ses sous-fifres se plaça en rempart, ses deux Poké Ball dévoilant deux Léopardus, chacun sur un certain niveau de l’espace. D’un mouvement de la main, Mélis indiqua à la Rhinolove de se mettre entre eux.
« Alice, Psyko ! » Le vecteur psychique passa entre les deux Pokémon félins, et une volée de bérets fila également. Matis leva paresseusement le pied pour éviter la chute des Léopardus, secouant encore davantage la frégate. Ce qui n’était pas normal : il se retourna juste à temps pour voir le bras-liane du Miasmax rouler sur le pont, cherchant à monter dans ce bateau désespérément petit pour lui. Le Colombeau lui passa par-dessus alors que, derrière lui, un sbire envoyait un Rattatac à l’assaut.
« Mélis. » Le champion parlait d’une voix étonnamment calme pour la situation dans laquelle ils étaient. « Attire-le vers moi. »
« Plus facile à dire qu’à faire ... Eh ! » La mâchoire psychique évita de justesse de perforer davantage l’aile d’Alice. La Pokémon Chauve-souris recula d’un battement d’aile malhabile, et tous se retournèrent pour voir le Rattatac retomber et faire demi-tour sur le pont. Son dresseur l’appela d’une voix rude.
« Quel incapable ! Morsure, recommence ! »
« ... Attraction ! Par ici ! » Et de lui pointer le milieu exact du pont. Bien que perplexe, la Rhinolove s’exécuta, répandant son parfum stimulant tout en voletant vers Tcheren. Mélis eut un spasme lorsque le Pokémon Rat lui passa entre les jambes, suivant l’odeur aveuglément ; en relevant la tête, il vit son ami se démener avec la sbire-en-chef et le Miasmax qui faisait pencher dangereusement la frégate.
« Bouge ton gras ! Détritus ! »
« Colombeau, fais-le dégager ! Provoc ! » Le Pokémon pigeon descendit en piqué avant de frôler la tête du Pokémon Poubelle. Ce dernier le suivit du regard, préparant entre ses dents de ferraille son bain de bulles toxiques, mais son poids le fit basculer en arrière. Il y eut une glissade collective quand la frégate bascula de l’autre côté avant de se stabiliser. Le Rattatac glissa sous le vol d’Alice, ce dont Tcheren profita ; s’armant d’une Poké Ball ...
« Miradar, Balayage ! » L’autre rongeur, à peine formé au travers de l’éclair rouge, envoya sa patte arrière contre le premier. La Rhinolove se rapprocha de son dresseur avec précipitation pour l’éviter alors qu’il rebondissait, laissant la masse tremblante et étourdie du Rattatac juste aux pieds du Champion.
« Ca, c’est du nettoy-- »
« Que se passe-t-il ?! » L’homme qui arrivait était, chose étonnante, un vieil homme ; une large cape pourpre enveloppait ce qui était de toute évidence un corps chétif et anguleux, les mains s’agitant de part et d’autre pour enlacer l’espace autour de lui, et la peau blanche rougissant à vue d’œil ... Bleuissant, plutôt, le long des artères fleurissantes. Malgré tout, il en gardait une voix puissante en réprimandant l’essaim de sbires, autoritaire, qui forçait au silence. Les deux dresseurs s’échangèrent un regard perplexe, alors que Tcheren resserra machinalement sa cravate.
« Ne seriez-vous pas ... le Sage qui tremblait de peur au Hangar Frigorifique, il y a cinq ans ? » Oui, il bleuissait, le mauvais mot entravant littéralement son souffle. L’homme respirait avec l’à-coup d’un asthmatique, avant de se reprendre.
« De froid ! Et, Lilien, est mon patronyme. »
« Lilien. Vous avez des explications à fournir sur les agissements de la Team Plasma. »
« Bien entendu. Nous n’avons plus rien à musser à la peuplade primitive que vous êtes. Mais discutons en gentilshommes. Rappelez vos Pokémon. » Tcheren adressa aux deux garçons un regard entendu, et il y eut un échange d’éclairs. Alice achevait de tournoyer autour de Matis, que la colère montante attirait vers lui le Pokémon Cupidon. A en juger par le vol contrôlé de celle-ci, il semblait presque qu’un orage se formait autour de lui, s’ouvrant de multiples plaies psychiques pour ne pas répliquer. Lilien eut un rire maîtrisé. « Vous êtes de très bons dresseurs. Vous semblez être le fantôme des deux Dresseurs qui nous ont mis des bâtons dans les roues, il y a cinq ans. »
« Des deux Dresseurs ? » Mélis sonnait plus curieux qu’anxieux. « Ludvina, et ... ? »
« Ne cherchez pas à digresser, » s’empressa Tcheren. « Qu’avez-vous l’intention de faire à Unys, cette fois ? »
« C’est fort simple. Nous poursuivrons tant bien que mal l’œuvre de notre Maître. A nouveau, nous exciperons le pouvoir du Dragon légendaire pour astreindre Unys à notre domination ... Mais, cette fois, nous ne laisserons pas des impertinents tels que vous musarder comme il vous plait dans nos affaires. » Lilien approcha d’un pas ; chacun rattrapa une Poké Ball par réflexe, une sans laquelle ils se sentiraient nus face à l’impressionnant baryton du vieil homme. Ce qu’il disait n’avait pas beaucoup de sens, mais ne manquait pas de s’insinuer dans leurs têtes comme une vérité ; comme un Rattata ronge les barreaux de sa cage, avant de semer la pagaille dans leur chambre mentale. Il leva un bras autoritaire.
« A moi, le Trio des Ombres ! » Mélis n’eut pas le temps de reculer que deux bras vinrent saisir les siens en étau, dans son dos. Trois sbires étaient apparus de nulle part, tels des ninjas, et les encerclaient sans un commentaire. Il souffla une natte de cheveux blancs qui tombait nonchalamment sur son épaule, sans que l’homme de main ne fasse le moindre geste. Dans l’ombre de leurs bandeaux, il ne pouvait pas voir leurs yeux, fixés sur le Sage. Et puis, il le traîna.
Passer à travers une ombre ne pouvait être aisément décrit. Mélis savait qu’on le tirait de celle-ci à une autre, sans qu’il ait réellement la sensation d’être entraîné - il flottait dans un bouillon de couleurs, comme un astronaute faisant le premier pas sur la Lune. La gravité le frappa durement, lui pesant sur ses épaules alors qu’il ressurgissait sur la jetée, dans les calques des bateaux de pêche ; et la bile lui remonta rapidement dans la poitrine. A présent hors de cet astre factice qu’était son ombre, il pouvait voir se matérialiser Tcheren, puis Matis, entourés de deux des trois hommes : des déflagrations de blanc, de noir, de rouge reprenant lentement forme. Il n’avait pas eu l’impression d’avoir changé de corps, mais le regarder était tout autre chose. Les ninjas, dans un accord muet, retombèrent simplement au travers du sol, comme s’ils n’avaient jamais existé. Etrangement, la présence dans son dos ne sembla pas s’alléger, mais ce devait être la gravité qui rattrapait des secondes perdues sur leurs épaules. En un mot :
« Cool ... » Son aîné le regarda d’un œil vitreux, partagé entre l’incrédulité et l’évidente envie de vomir qui remontait dans sa gorge. Le champion de Pavonnay reprit ses esprits plus rapidement, ravalant bruyamment sa salive.
« Le trio des Ombres ... Les Ponchien de la Team Plasma. Leurs éléments les plus dangereux, aussi. Ils sont capables de manipuler les ombres à leur guise ... Comme des fantômes, si vous me passez l’expression. »
« J’veux pas faire ma sucrette, Tcheren, » - le concerné s’enflamma vivement, alors que Mélis se plia en quatre tant l’expression semblait étrangère dans la bouche de Matis - « mais la Frégate a mis les voiles. Littéralement. » En effet, en se haussant par-dessus l’épaule du champion - une distance inutile -, on ne voyait plus le large bateau amarré au port ; seulement la trace de son passage, un puits d’eau au milieu des barques.
« ... C’est quoi, cette histoire de Dragon légendaire ? » A nouveau, nous exciperons le pouvoir du Dragon légendaire pour astreindre Unys à notre domination ... Tcheren resserra vivement le nœud de sa cravate et s’éclaircit la gorge.
« Les Dragons légendaires sont les Fondateurs d’Unys, Reshiram et Zekrom. Bien que la Team Plasma ait tenté d’exploiter le premier pour exécuter leurs desseins, il y a de cela cinq ans, les deux Pokémon ont disparu de la région depuis. Il est impossible qu’ils aient retrouvé leur trace ... »
« Pourquoi pas ? » Mélis pencha la tête d’un air interrogateur. « Reshiram n’était-il pas sous le contrôle de la Team Plasma, il y a cinq ans ? De ce Ghetis ? » Il n’était pas sous le contrôle de Ghetis, batailla-t-il dans sa tête. Ghetis n’avait pas la pureté et la dangereuse innocence qui s’était caché derrière le véritable héros du Fondateur, mais ce n’était pas un détail que les garçons étaient censés connaître. Fort heureusement, l’impulsivité de Matis le sortit de ce mauvais pas ; tapant du pied avec agacement.
« C’est pas possible ! Et ils nous ont encore filés entre les doigts, ces Rattata de malheur ! »
« Spoliateurs, » ne se lassa pas de le corriger son cadet.
« Je dois en avertir le professeur Keteleeria, » les ignora Tcheren. « Peut-être pourra-t-elle me renseigner à ce sujet. Quant à vous, vous devriez retourner au centre-ville pour vous reposer. On vous contactera quand on aura une meilleure idée. Oh, avant ça ... » Il sortit de sa poche un petit carnet d’instructions. Il tenait entre les doigts, avec une seule épingle, et était recouvert de gribouillages schématiques que les deux dresseurs reconnurent immédiatement, pour les avoir souvent vus à l’école des Dresseurs. Le jeu des poids pour apprendre à un Pokémon à vous transporter sur l’eau. Mélis consulta son Pokédex mentale et eut une idée de détour à faire ...
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Lun 28 Oct 2013 - 17:22 | |
| Retard rattrapé ! \o/
Pas mal l'idée de confier Russet à quelqu'un au lieu de bêtement le mettre à l'écart. Et Venise-bis pourrait avoir de beaux jours plus tard. Je ne désespère pas de voir un lackmécygne dans ton équipe ! %D Bon courage pour le NaNoWriMo (même si ça signifie qu'il n'y aura pas la suite du nuzlocke tout de suite). :3 |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 6 Nov 2013 - 14:06 | |
| Merci ! Je ne réponds que maintenant pour ne pas donner de faux espoirs pendant le NaNoWriMo, mais je peux me permettre une update quand même Il y a peu de chances que Columbia atterisse de manière définitive dans mon équipe, sauf si je fais défaut d'un Pokémon Eau à la fin de l'aventure ... Voici donc la première partie de l'étape 7.5, ou " l'étape nulle des captures ", mais il faut passer par là. J'espère que ça vous plaira quand même ! - Spoiler:
L’entrée du Chemin Enfoui ressemblait à n’importe quelle ouverture de grotte, si ce n’était qu’en s’enfonçant davantage, les parois devenaient plus anguleuses, couvertes de frises complexes qui n’appartenaient pas à la nature. Mais Mélis le savait déjà : en remontant, il était tombé sur le même cul-de-sac qui l’avait bloqué à Volucité - le mouvement frénétique des Pokémon ouvriers, d’ailleurs, l’agaçait un peu - ; cette fois ouvert, l’éboulement consolidé par des charpentes d’acier qui contrastaient avec la poussière d’or des millénaires passés. Et par-dessus, un passage étroit en disques carrés menait à l’endroit où il se trouvait maintenant, Tawny menant la danse avec les flammes rassurantes qui chassaient les bras d’ombre : le Château Enfoui. Cinq ans après le début des fouilles, celui-ci s’était enfoncé dans le sable, ne laissant à la surface dans le Désert Délassant que les plus hautes tours, créant de larges fontaines de graviers donnant sur la mer. Tout le sous-sol, étrangement, était resté presqu’intact. Les colonnes maintenaient le plafond haut recouvert de logogrammes ; et les poteries de pierre rouge et d’argile étaient restées intouchées dans les coins, remplies de cendres et de baies fossiles. Le Roitiflam embrasa sa crinière, dévoilant les limites de la pièce dans laquelle ils se trouvaient ; et Mélis s’approcha d’une fresque devant lui. Bien sûr, il ne comprenait pas plus que la première fois les épigrammes des habitants depuis longtemps disparus de l’ı͗m. Mais il n’était pas non plus complètement idiot. Il ne voyait que les deux mêmes phrases se répéter en boucle sur les deux lignes de la fresque - dessous se creusaient les carrés en relief qui indiquaient qu’on avait peut-être voulu en dire plus. Avec un seul changement toutefois. Le Ntk, pensa-t-il en faisant glisser son doigt sur ledit symbole. Le seul dont il connaissait le sens, grâce à Nikolaï, et qui l’intriguait pourtant davantage que toutes ces images qu’il ne comprenait pas. Ce demi-cercle surmonté d’un rond, se rappela-t-il, se dit Ntk, et voudrait dire Toi, comme une troisième personne. S’agissait-il d’un pronom personnel comme notre On, ou voulait-on désigner une personne en particulier ? Si le scientifique lui avait demandé son avis, maintenant, il aurait penché pour la seconde hypothèse. Il se retourna brièvement pour voir s’il ne se trouvait pas là, espionnant silencieusement, mais ne vit que les flammes rassurantes de Tawny. « Ces signes, au bout ... » Ce dernier se pencha sur ses quatre pattes, son énorme groin soufflant une fumée d’or. « Tu ne trouves pas qu’ils ressemblent à des flèches ? Des directions, peut-être ? » Le Roitiflam se releva sur ses poings avant de scanner la pièce. Trois issues entre les colonnes : une à leur gauche, une à leur droite, et le passage obscur par lequel ils étaient passés dans leur dos. Il grogna son indifférence. « Bon ! » Le dresseur se releva, plein d’assurance, avant de pointer arbitrairement à sa droite. « C’est le seul signe que je connais, alors on va aller là où il nous indique d’aller. En avant ! » Toutes les salles se ressemblaient, en fait ; jusqu’aux colonnes effondrées qui barraient certains accès dans ces salles étroites, démesurées, construites comme des donjons. Les poteries sur les tables d’offrande ou au sol diffusaient une odeur âcre de pourriture et de brûlé mélangés, et les fresques variaient en contenu avec de plus larges dessins - mais Mélis ne s’attarda sur aucune d’entre elles, plongé dans la lecture de son Pokédex, et enjambant avec aise tout ce qui jonchait le pavé. Derrière lui, Tawny marchait d’un pas traînant, émettant de temps à autre des grognements réprobateurs à l’attitude nonchalante de son dresseur. Il y avait de meilleures façons d’occuper ses journées que de s’enfoncer dans des ruines croulantes. « Il devrait y avoir des Tutafeh, ici. Ce sont des Pokémon Spectre. J’ai toujours voulu un Pokémon Spectre, ils sont tellement cools ! Mais on devrait faire attention à ne pas tomber sur un nid de Mascaïman ... » Le Roitiflam le retint par le bas de son gilet. « ... Hm ? » Il pointa du menton une autre sortie de salle. Qui détonait d’ailleurs du reste, avec son cadre en argile brut, le rouge ressortant dans la pièce en pierres jaunes ; et une obscurité prononcée en émanait, comme un monstre tentaculaire. Il n’était qu’une étoile dans le néant.Sa mère avait une réputation, elle : une netjeret, veillant du puissant reflet sur ses ailes, les trois paires inépuisables, alternées, à mettre le Désert Délassant dans une journée permanente. Jalousée des Pokémon porteurs d’astres, haïe des Pokémon souffleurs de climat ; mais surtout adorée des hommes, car la bénédiction de l’ı͗m et des récoltes. Elle avait portée des filles et des fils dont il était, des frères et des sœurs qui auraient pu constituer à eux seuls un nouveau ciel. Et puis, il y avait eu la guerre. La région se noya et s’embrasa tout à la fois, dans ce qui ne pouvait être que le Chaos originel. Ou quelque chose d’approchant. Les frères et les sœurs, engloutis dans l’inondation. La mère, disparue. Ne restait d’elle, trente millions et deux cent cinquante mille grains de sable plus tard que cette étoile dans le néant ...
« Waouh, ça pue ! » Un néant extraordinairement bruyant.« Tawny, un petit peu de lumière ? » Le Roitiflam s’embrasa, dégageant l’ombre de l’entrée de la salle. Elle paraissait plus grande, ne serait-ce que parce que les flammes n’allèrent pas jusqu’au mur du fond ; et dévoilait œufs crevés et odeur de pourriture. Mélis remonta son gilet contre son nez, tandis que Tawny faisait un effort extrême pour ne pas respirer du tout - la qualité de son feu s’en ressentait, retombant très vite sur eux. Obscurité dans une boîte antique. « Attends ... » Bruit de sac violé. « Mets-toi ça sur le groin. » Le Pokémon se saisit à l’aveugle de ce coin de drap pendant, avant qu’il ne donne un souffle nouveau à son collier. Mélis n’avait jamais vu un Pokémon pareil. Une mite gigantesque soigneusement momifiée dans des moires mauves, ses six ailes étendues diffusant une faible luminescence ; mais un mysticisme vite oublié face à son abdomen suintant, dans des mouvements réguliers de pompe, et la terrible moiteur qu’il dégageait. Arceus tout-puissant, depuis combien de temps était-il là ? Autour de l’autel, les épais fils de salive formaient des barreaux protecteurs. Qui était ce petit homme impudent, qui faisait pénétrer dans son néant l’Existence ? Le Pyrax - car c’en était un, constatera-t-il plus tard dans son Pokédex, l’émerveillement de la redécouverte grandissant à la lecture - étira paresseusement une de ses pattes-pinces, mordant dans une sécrétion comme pour se remettre à niveau. Mais pour l’instant, son sentiment ne se trouvait être qu’un intérêt morbide. Tawny se mit instinctivement en rempart. « C’est quoi ? » La Flammèche du Pokémon Soleil embrasa comme une étincelle toute la structure de fils. Même protégé par les épaules solides de son Roitiflam, le dresseur dût mettre son bras en écran devant ses yeux pour ne pas être ébloui par l’écran de flammes qui les submergea soudainement. Quoi qu’il soit, il ne voulait pas qu’ils soient là. « ... Ok, on ne demandera plus. Tawny, Force ! » L’interpellé chargea de toutes ses forces entre les sécrétions, poussant de tout son poids l’autel. Le Pyrax ne se laissa pas faire, se rattrapant sur un fil perdu de ses quatre pattes, une paire d’ailes battant frénétiquement dans l’air. Un souffle puissant le fit trébucher. Une idée germa. « Marto-Poing ! » Tawny tourna un œil réprobateur, l’autre continuant de le pousser d’une puissante Tornade. « Allez ! Il ne peut rien te faire s’il est par terre ! Il ne sait pas voler ! » Ainsi fut-il : le Roitiflam leva son poing immense avant de le frapper contre son adversaire vers le sol. Bruit de jarres cassées. Il hésita avant de relâcher sa prise, avant que le Pyrax ne se soulève avec lui, perché entre ses deux doigts, une autre paire d’ailes surmontant les autres. Le Vent Argenté poussa en avant sable et spores. « ... Recommence ! Laisse-toi tomber ! » Le poids de son propre bras le tirait en effet en arrière, et dans sa chute, il frappa à nouveau le Pokémon Soleil accroché sur lui. Un sifflement sinistre lui échappa, alors qu’une impulsion rouge vint le capturer. La Poké Ball retomba sur le côté. Un mouvement. Un autre. Mélis enjamba le corps étalé d’un Tawny soupirant de frustration pour récupérer la coquille. Elle s’arrêta dans un clic en écho dans la grande pièce. « ... Ouf ! C’était un combat mouvementé, pas vrai ! » Le Roitiflam tira la cheville de son dresseur en arrière en guise de réprimande. « Ok, ok, » ajouta ce dernier en riant, dégageant le sable de ses épaules, « tu as fait du très bon boulot. On va l’appeler ... Blaze ! Pas mal, pas vrai ? » Tawny se releva à son tour, ses épaules ployant sous son propre poids, avant de pointer du menton le fond de la pièce. Une énorme fresque l’ornait : de multiples symboles, mais, surtout, l’image d’un certain Pokémon, les six ailes ouvertes comme les six branches d’une étoile, les yeux fermées en une ligne mince dans la roche dorée. Un coup d’œil discret sur la Poké Ball. Dans le reflet, les ailes épaisses de Blaze formaient un voile opaque d’intimité. « C’est ... c’est un Pokémon antique ? Non ... » Mélis jeta un œil autour de lui. Les sécrétions pendaient lamentablement sur les murs, au milieu des œufs éventrés - certains, crevés comme des balles de ping-pong, d’autres, dévorés, ne laissant qu’une peau blanche et pourpre. « Il est né ici. Il a dû rester là depuis des années ... C’est pour ça qu’il ne sait pas voler. En tout cas ! » Il tapa les mains fièrement sur ses genoux, arrachant un regard épuisé à son Roitiflam. « C’est malin ! On ne va pas pouvoir capturer de Tutafeh, maintenant. C’est contre la règle. » Tawny soupira quelques braises. « Mais j’ai un plan de rechange ! » Et il brandit un sifflet d’argent à un public imaginaire.
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