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| [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
| Mimoze
Designer
Nature : Modeste
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Exp : 1860
| Sujet: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Sep 2013 - 10:07 | |
| Rappel du premier message :En Camaïeu de Rose, Nuzlocke Challenge encore plus difficile, est la suite logique d'En Noir et Rose, également publié ici. Les événements nécessaires à la compréhension du présent Nuzlocke seront rappelés en temps voulu, je recommanderai néanmoins d'avoir une certaine connaissance de l'histoire précédente pour pleinement apprécier le récit. Cela ayant été dit ... Il y a cinq ans de cela, la Team Plasma a été vaincue. La version officielle veut que la juste-couronnée Maître de la Ligue Ludvina ait réussi à appeler Zekrom, un des Fondateurs d'Unys, pour combattre et vaincre Reshiram, sous le contrôle de ce groupuscule. C'est depuis cet instant-là qu'une large bande arctique, appelé le Grand Gel, a recouvert une partie de la région en partant de Janusia. C'est dans ce contexte que partent Mélis, jeune challenger de la Ligue, et son ami d'enfance Matis, pour découvrir les origines de cet étrange climat s'étant abattu sur eux. Dans un univers parallèle, le voleur Ninja Skelénox va être confronté au mystérieux Robokeuf, un agent de police cyborg qui sera le seul capable de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa recherche de l'énergie perpétuelle. Pour les ... deux personnes qui me suivent sur mon Tumblr, les updates seront prioritaires de quelques jours dessus. Mais, eh, vous avez les délicieux comptes-rendus - que j’appellerai aussi, mes espoirs déçus En avant ! o/ ❧ Règles- Plus dures, plus méchantes ! :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Si cela s’avère possible, un seul Pokémon possible par échange par Julien / Brenda, et le premier proposé.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom. Tous les Pokémon seront renommés selon une nuance de couleur, sauf exceptions scénaristiques (les Mousquetaires, si trouvés) ou techniques (les Pokémon de N).
Règles additionnelles
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, jouer en mode Challenge.
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville et un seul soin par un soigneur fixe / itinérant - votre mère, les Infirmiers.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, le premier soin à Pavonnay étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon d’une Trouée Cachée Un Pokémon d’une Trouée Cachée de tout le jeu. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction d'utiliser la Galerie Concorde.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction de récupérer des objets par le Pokéwood.
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
Mais naissait-on nécessairement héros ?
Le garçon glissa une main timide sur la paroi de verre. Mélis n’avait ni l’acuité de N, une oreille ouverte à la voix des Pokémon, l’autre à celle des humains ; ni la prétention du confondu Ludwig, pauvre type, on croyait qu’il n’existait que pour être son remplaçant ! Il croyait, merci Maman, à Arceus et à la théorie du père commun, sa couleur préférée était le bleu, et sa mère et lui partaient tous les étés à travers le désert de glace pour passer des vacances à Papeloa, leur mari et père de cœur. Il n’avait pas la moindre épée de Damoclès cosmique au-dessus de sa tête ; et si on lui avait demandé de choisir au pied du palais, il y a cinq ans, s’il voulait voir la Réalité ou l’Idéal triompher, il aurait répondu que si leurs chers jumeaux avaient mis la Première Civilisation d’Unys à feu et à sang, ce n’était pas le fruit du hasard non plus. Bref, il n’avait rien d’un héros.
Le Pokémon Frontière souffla contre sa paume, l’œil brillant d’un rare éclat d’intelligence. Là où les deux Fondateurs étaient des monuments de grâce et de brutalité ; il en était leurs ruines, un corps chétif et difforme, recouvert de sa propre glace, qui inspirait l’angoisse, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. A l’étroit dans sa prison, il exposait davantage les faiblesses de ce qui devait être, jadis, un des bras de Dieu ; une respiration bruyante soulevant sa poitrine, et les pattes inégalement placées sur ce squelette anarchique. Les doigts de Mélis se refermèrent instinctivement sur sa paume, mais resta accroché à la paroi avec une certaine curiosité. Kyurem n’était que la coquille originelle, le néant, le rien-du-tout.
Lorsque les deux Fondateurs ont disparu dans les fondations de la Seconde Civilisation d’Unys, le Pokémon Frontière n’était pas apparu. Il n’était pas un médiateur, puisque les notions de Réalité et d’Idéal lui étaient totalement inconnues ; et cela lui semblait bien. La nature même du dragon originel ; un paradoxe. Mélis posa son front contre le verre gelé. Kyurem approcha son masque avec une infinie patience - à ces centimètres de paroi concrète, il releva la tête baissée d’un jeune dresseur de Pavonnay.
Il n’avait rien d’un héros ; alors pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé ? Il devait être rouillé. Comprenait-il seulement le langage qu’il utiliserait ? Parlait-il anglais ? Les doigts caressèrent le crâne inaccessible ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
L’œil avide de Matis.
***
FMC1, scene 01, A, take 01.
A cette heure, les habitants de Janusia marchaient à pas pressés sur le vieux pavé, sortant et entrant des bureaux-tours, un sandwich dans une main et la cigarette au bec - une odeur diffuse de fruits pourris qui sonnait midi mieux que n’importe quelle grande horloge. C’était un véritable ballet de trench-coats, une masse confuse de gris polaire et de brun café, et un piétinement constant au-dessus des têtes des Forces de Police Internationales, Division d’Unys, dans le sous-sol comprimé de la demeure du Spartiate. C’est justement dans l’abri de cette confusion du zénith, que l’intervention se préparait dans le plus grand secret.
Pour être tout à fait honnête, ici aussi, la faim et la chaleur ambiante abrutissaient tous les esprits. Le sol devait à l’origine être un modeste carrelage blanc, mais il était maintenant brisé en coins, couvert d’emballages errants et d’épaisses traces de semelle ; et les tables de verre étaient constellés par endroits de pellicules. Collées au plafond, des relents de boîtes-déjeuner souffrant d’échauffements, et des soupirs. Le super-policier restait insensible à cette ambiance - et insensible à tout, en vérité, comme nous le verrons plus tard - ; sa tête retombant sur le raide axe de son cou mécanique, absorbé dans la lecture du dossier. Beladonis l’étudiait lui-même d’un air curieux, le cerveau bouillant sous le nuage intangible du midi et les questions insolentes.
FMC1, scene 01, B, take 01.
Le trench-coat largement trop grand pour le corps étroit du cyborg laissait deviner sous ses plis le torse rigide, fait d’une seule plaque de fer, l’abdomen sifflant en son centre d’une respiration laborieuse. Sous lui, ses jambes mécaniques trop grandes tombaient en plusieurs cassures impossibles, et l’une dansait sur elle-même, la roue du talon imprimant son poids sur le carrelage déjà bien maltraité. On ne voyait pas ses yeux, restés dans l’ombre du chapeau melon ; orné d’un badge plastique Lieutenant Trois-Lieues, cadeau du souvenir effacé de Poline.
FMC1, scene 01, A, take 02.
Le super-policier releva finalement la tête, soutenant le regard attentif de son supérieur. Sa voix cryptée semblait sortir moins de sa bouche - qu’il s’affairait à synchroniser par habitude - que de son torse. La disparition d’une partie de ses cordes vocales, il le devait à l’incident qui l’avait transformé en Robokeuf autant qu’au tabagisme passif qu’il subissait en tant que, à l’époque, simple agent de gare à Rotombourg.
ROBOKEUF : Dynamic Engine = ?
Beladonis glissa entre ses mains l’article de presse sous feuille plastifiée. Malgré l’encre effacée entre certains espaces, on y voyait les sourires honnêtes d’un professeur et de son assistant, les mains brandissant au photographe un long tube de verre opaque.
Le Dynamic Engine, l’avenir de l’énergie saine, se vantait l’accroche. A l’issue d’une laborieuse collaboration entre la Ville Noire et les deux professeurs Spencer, le Bal des Sciences, se tenant cette année à Volucité - voir notre reportage page x - a pu enfin présenter au public le Dynamic Engine, le dernier générateur perpétuel d’énergie saine. « Notre but », a déclaré le père Jules Spencer, « a été de créer une batterie capable de générer autant d’énergie électrique qu’elle n’en consomme. » Le modèle réduit que les journalistes ont pu voir ne montrait qu’une ampoule allumée en permanence, et ce sans être connectée à aucune source extérieure d’électricité. « Ce n’est bien sûr qu’une première expérience, mais au vu de ce succès, nous espérons avoir le soutien pour créer un DE2 qui alimenterait le dernier modèle de train d’Unys, le Multi. » Selon le maire de la Ville Noire, sponsor du projet depuis 19XX, des démarches de financement auraient déjà été entamées.
BELADONIS : Nous savons de sûre source que le Ninja Skelénox prévoit de voler le Dynamic Engine ce soir. Cette publique révélation lui a seulement permis de savoir où cette fabuleuse énergie perpétuelle se trouvait à Volucité.
Robokeuf avait déjà remis les yeux dans le dossier. Le Ninja Skelénox, nommé par la presse et les autorités d’Unys de concert : trente-deux vols, dont vingt déjà commis à Hoenn, d’où l’intervention des Forces de Police Internationales. Toujours des pièces d’exposition, du patrimoine historique et artistique ; spéculations au crayon sur la pochette cartonnée, il semblait se servir de plusieurs Skelénox pour distordre les dimensions et passer comme une ombre portée au travers des diverses sécurités auquel il s’était confronté. Ce Dynamic Engine ne correspondait pas à son objectif habituel. Etait-il en train de les provoquer ?
BELADONIS : On a besoin d’agir en toute discrétion. Le système de sécurité du laboratoire reconnaît une certaine signature dont vous semblez dépourvu en tant que ... robot. Vous êtes aussi le seul agent qui peut aussi le retenir. J’ai eu des favorables échos par rapport à vos talents de dresseur.
Etait-il en train de se moquer de la Justice ?
A l’époque où il avait encore un nom - le seul dont seule Poline se souvenait, et mieux valait attendre qu’elle ait le dos tourné pour lui en donner un autre -, oui, il n’était pas mauvais. Il passait beaucoup de temps à se glisser en douce dans les trains passant par Rotombourg pour combattre les jeunes dresseurs venus de Méanville. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais pour Robokeuf, c’était une période qui ne lui appartenait plus ; et qui, dans sa mémoire stricte de presque-machine, était rangée au même niveau que la chute du royaume de Délassant, il y a 2500 ans.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles.
FMC1, scene 01, C, take 01.
Sur une photographie dérobée, très floue, on ne voyait qu’une ombre perchée sur le vide, comme un enfant jouant à la marelle, un rayon de lune n’arrivant à lui dérober qu’un regard sur ses propres pas. Sur une plus grande partie de l’image, une tache blanche et un œil de cyclope malicieux découvrait l’objectif de cette caméra de surveillance. Un des rares portraits volés du Ninja Skelénox - ou plutôt, du Skelénox du ninja.
FMC1, scene 01, A, take 03.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles ; et Robokeuf se leva dans un branlement de chaise, les deux mains tapées sur du verre fracturé.
ROBOKEUF : Mission : Acceptée. Justice sera faite.
***
Bianca était soufflée par la vue depuis la terrasse. Un immense jardin de flammes rousses, le vol des Lakmécygne crevant les nuages dans de doux grains cotonneux, et le paisible silence d’un pied de montagne arraché au temps, semblait-il. Au loin, des bouquets d’arbres encore verts étaient pris dans la fine pellicule de ce givre surnaturel qui avait recouvert Unys il y a maintenant cinq longues années : bienvenue à Pavonnay. S’il fallait admettre une chose, c’est que grâce au Grand Gel, ce petit pied de montagne à la frontière de l’intérieur du continent était devenu le cœur d’une intense activité humaine qu’elle n’aurait, sinon, jamais connu. Les maisons, les petits artisanats et la maintenant régionale Ecole des Dresseurs avaient fleuri, bourgeons artificielles dans les deux bras du givre. Elle se demandait s’il avait pu venir ici, mais qui l’aurait reconnu ? Elle avait pris cette histoire, la seule mémoire qui lui restait.
Son doigt passa par-dessus une mèche blonde, et elle rencontra la branche de ses lunettes. Elle n’avait pas encore l’habitude. C’est Tcheren qui lui avait offert cette paire de cadres rouges et ronds, un peu avant qu’elle ne parte étudier pour son doctorat à Sinnoh ; si ça n’avait pas été par son insistance - lui qui était quasiment né avec -, elle ne les mettrait sans doute jamais. C’avait été l’un de leurs nombreux désaccords sans gravité. Spare the rod, and spoil the child ; qui aime bien, châtie bien ! Mais elle ne s’était pas sentie le cœur de protester : aujourd’hui, la tornade blonde assagie était devenue une agréable brise de printemps. Est-ce qu’il la reconnaîtrait seulement ?
Plongée dans ses souvenirs, elle n’aperçut qu’un peu tard l’ombre par-dessus son épaule. Sur le reflet de ses hublots, elle vit le confus de cheveux bruns indociles, le col bleu, les yeux noisette brillants de curiosité et de reconnaissance ...
« Ludwig ! »
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 7 Nov 2013 - 13:19 | |
| Et voici la fin de l'étape 7.5 ! Une autre capture et un peu de grinding. Bonne lecture ! Il y a des risques qu'il n'y ait pas d'étape la semaine prochaine, pour ne pas être à court d'étapes d'avance à cause du NaNoWriMo - Spoiler:
« Merci, Columbia ! » La Couaneton fit une imitation grotesque de révérence avant de se pencher à son tour vers l’un des canaux d’Ondes-sur-Mer. L’eau était sévèrement polluée par les activités industrielles et le tourisme - difficile de croire que des gens payaient pour naviguer sur ces barques vénitiennes en bouteilles plastique, mais c’était vrai ! -, et prenait d’étranges couleurs vertes ou violettes selon l’angle duquel on la regardait. On ne voyait pas le fond, et pourtant Mélis savait qu’il pouvait avoir pied, et jusqu’au menton ; mais on ne pouvait que voir les ombres lécher les murs des bassins de contenance, et deviner les détritus divers et variés qui donnaient à ce canal ses teintes douteuses. Cannettes de Soda Cool, Poké Ball usagées, restes de la production de papier et, bien sûr, Viskuse. La naissance des Viskuse était toute récente. Un organisme producteur d’énergie hybride avait balancé des litres de produits toxiques à la mer, pourrissant la faune et la flore locale. Ca, c’était la version du Pokédex, car depuis, ces Pokémon méduses apparaissaient partout où il y avait de la pollution, et Ondes-sur-Mer ne faisait pas exception. Une immense concentration, en fait, qui rendait théoriquement la baignade impropre. Théoriquement, car ils semblaient imperméables à tout ce qui n’avait pas une odeur de plastique fondu, et avaient une indifférence prononcée pour les humains. Mélis en avait déjà vu, des paquets, dans de grandes brassées, venant des canaux et qu’on balançait à nouveau la mer. Peine perdue car, ce matin encore, les égouts étaient bouchés par les têtes coagulées de ces fantômes des mers. « Kelly ! » La Manternel apparut, dégageant une poussière imaginaire de son habit avant de jeter un œil écœuré à la masse bouillonnante des Viskuse. La masse translucide qui laissait apparaître tous leurs appareils, sans pudeur, les tentacules léchant les petites vagues avec un bruit de succion. Tellement peu élégant ! Mais son dresseur avait l’air déterminé à capturer l’une de ses choses, et ce que son dresseur voulait ... Devait être nécessaire, même si ça ne lui plaisait franchement pas. « Alors, lequel de ces petits Viskuse veut venir avec moi ? » Kelly posa un pied-grue timide contre l’une des têtes offertes. Les Pokémon Méduses avaient l’air indifférents à la large ombre du garçon qui les dominait - il ne sentait pas le plastique fondu, mais un fort relent de sapin et de sel, et par là n’avait guère d’intérêt -, sauf ... « Elle ! » Mélis pointa du doigt une tache rose au loin. A l’abandon comme un vieux sachet plastique, la Viskuse tournait le dos à sa communauté ; trop active pour eux, elle essayait de ramper sur les couleurs statiques de l’eau et se retournait en gracieux tourbillons. La Manternel releva sa patte vers elle, l’air de dire, un très bon cru. « On va y aller doucement. Piqûre ! » Kelly rebondit avec aise sur le tapis de Pokémon, avant de pointer ses canines sur celle d’intérêt. Elle la projeta contre le mur d’en face, pincée entre deux pics psychiques ; alors que Mélis s’avançait avec enthousiasme sur les Viskuse paresseux, une Poké Ball vide à la main. « C’est super ! Maintiens-la comme ça ! » La Manternel s’appuya à l’horizontale contre le mur, ses deux faux plantés dessus, quand le Pokémon s’échappa ; repliant ses tentacules contre la figure de l’insecte, deux poussant avec vaillance sur la surface. Renversement. Kelly poussa un piaillement quand sa tête rencontra la plinthe. C’est qu’elle ne se laisse pas faire, pensa-t-il alors que la Viskuse s’éleva dans l’air, le corps brillant d’une lumière apaisante. Un Soin, nota-t-il en se mordant les doigts mentalement. Il voulait justement éviter qu’elle ne se serve de ses attaques, pour ne pas la jouer à l’endurance - ce à quoi la Manternel n’était pas rompue, étirant ses pattes avec difficulté. Il fallait changer de stratégie. « Kelly, baisse-toi ... » Le Pokémon s’exécuta. « Et Columbia, Vibraqua ! Ca bat de l’aile, là ! » La Couaneton réagit au quart de tour, poussant des cercles d’eau de la surface du canal de son puissant mouvement. La Viskuse semblait les absorber, tout en faisant réverbération à l’intérieur de sa tête - c’est justement ce que Mélis espérait. La confusion. Elle replia la moitié de ses tentacules contre son visage, le ruban d’écume blanche prenant des teintes rougeoyantes. « Super ! Et maintenant, Poké Ball ... » Le dresseur réajusta sa visière avec prétention. « Go ! » Et il balança la coque sur la Viskuse. L’éclair rouge fila, avala les tentacules en larges rubans, avant de retomber contre la plinthe sous l’air circonspect de Kelly. L’objet vibra une fois, deux fois, s’arrêta quand la Manternel posa son pied-grue dessus avec une fermeté militaire, provoquant, avant la joie, l’amusement chez son dresseur. « Du calme ! Elle ne va plus filer, maintenant, » fit-il en enjambant le tapis de Pokémon pour rejoindre l’autre rive ; Columbia, voletant derrière lui d’un air las. Entourant le bras de son dresseur de substitution quand celui-ci leva la Poké Ball d’un mouvement de fierté vers le soleil d’Ondes-sur-Mer. « Mh. Avant de rejoindre Parsemille, » ajouta-t-il sur un ton trop factuel pour sa position clichée, « il faudra que ... Thulile s’entraîne avec nous, pour l’habituer. » *** Le Grindur se laissait tranquillement porter par la vague de Magnéti venue des tréfonds de la Grotte Electrolithe. Ce n’était pas extraordinaire : quand la charge des minéraux particuliers de la grotte augmentait, les Pokémon Aimants étaient inévitablement attirés vers les parois plus vitreuses et le brouhaha des dresseurs du rez-de-chaussée ; frôlant au passage leurs grappes - également regroupées grâce à l’électricité statique -, ne manquant pas de faire tomber une ou deux coquilles d’acier sur leur passage, vive trombe d’énergie jaune dans le bleu de la roche. Ce Grindur particulier n’avait pas de nom, mais n’était pas ordinaire pour autant ; car il était l’un de ceux qui portait son empreinte - l’empreinte d’un dresseur, aussi éphémère eut-il été -, et il en tirait une fierté exagérée pour un simple cocon d’acier de la taille d’un poing. Quand les Magnéti se dispersèrent dans leurs gradins inventés, il n’eut aucune crainte à se laisser rouler - poussant son corps par à-coups - vers l’attraction principale. « Ucla, Eclair ! Thulile, protège-toi ! » Le Magnéti du dresseur frotta ses aimants l’un contre l’autre, projetant une décharge vers l’étrange Pokémon Méduse. La Moyade tout juste évoluée - à en juger par la façon dont ses organes internes la poussait en avant dans sa tête flasque - souffla un écran d’écume, qui encaissa en partie l’attaque - l’Eclair rebondit de haut en bas, entre deux tentacules, avant qu’un troisième n’essuie l’étincelle perlant au coin d’un œil avec modestie. « Et Soin ! » Le corps translucide s’effaça dans une éphémère luminescence. Seule la petite ombrelle sur sa tête ne disparaissait pas, un postiche jauni qui flottait dans l’air. Pas que le Grindur le sache, mais c’était une certaine Manternel qui l’avait cousue sur-mesure. Une empreinte physique, si l’on veut. Les Pokémon Acier sauvages se penchaient sur leurs rambardes d’esprit avec curiosité. « Il faut encaisser mieux que ça. On recommence ! Ucla ... » Mais c’était le dresseur qui était intéressant. Pas son physique : il était d’une extraordinaire banalité, avec ses cheveux en bataille remontant sous l’effet de l’électricité statique comme des oreilles de Ponchien, et la visière en carton, retournée, qui battait sur sa nuque. C’était sa gestuelle. Cette façon de suivre les mouvements de ses Pokémon même quand il n’en avait pas besoin, son bras se levant alors que l’Eclair passa par-dessus la maigre protection d’écume. Sans aucune retraite, tellement concentré sur l’entraînement qu’il ne voyait pas l’essaim descendre le long des murs en claquements d’acier ponctuels. Il avait une empreinte ... similaire à la leur. Il méritait d’être observé. « Ucla ! E-- » Mélis s’arrêta, le bras encore levé, observant d’un air confondu l’amas de Magnéti qui approchait comme une seule chose, s’entrechoquant en formant de larges vagues d’électricité statique. Thulile se cacha timidement derrière son dresseur, les tentacules sur ses épaules comme pour le mettre en rempart ; alors qu’Ucla se contenta de s’éloigner par les impulsions contraires de ses aimants, frôlant le plafond bas de la grotte. Les Pokémon sauvages amenaient un nombre impressionnant de déchets industriels avec eux - le résultat des travaux multiples de Bardane, à n’en pas douter - : des plinthes éventrées, des vis, des coques de voiture, s’amassant en un monstre gigantesque autour d’une ridicule petite boule de métal. En d’autres circonstances, le jeune dresseur serait passé en force ; mais il ne pouvait pas rivaliser avec une fichue coque de voiture ! Laquelle recouvrit son champ de vision, lui masquant la vue de son Pokémon. « Ucla ! » Une étrange luminescence émana de derrière l’essaim, avant d’éclater, soufflant une brise glacée sur son visage. Les Magnéti se dispersèrent en masse sous le choc, ou plutôt, étaient repoussés par une force magnétique géante. Mélis cligna des yeux, des bulles de couleur passant devant sa vision, avant qu’il ne réalise : la tête flasque de Thulile l’avait enveloppé pour le protéger du choc, et c’est avec un mouvement cachant à peine son écœurement qu’il ôtât ce chapeau grotesque pour s’approcher du chaos. Au milieu du chaos de fumée blanche et de détritus, l’œil unique d’Ucla s’ouvrit en une spirale ... « Ucla, ça va ?! » ... A l’intérieur d’une forme imprécise. Mélis se contenta de regarder que cela se dissipe, avec un « oh » ébahi collé à ses lèvres. - Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 41. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 41. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 40. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Oui, je sais que dans l’histoire, Ucla est encore un Magnéti quand j’arrive à la Grotte Electrolithe ; mais comme je ne l’ai vraiment pas sorti entretemps, il me semblait plus logique d’écrire l’histoire ainsi, au lieu de me fatiguer à dire « Ucla a évolué là ou là, même s’il y a pas d’autres Magnéti auxquels se coller » (même si, vous me direz, il n’y a pas de Magnéti à la Grotte Electrolithe normalement). Je suppose que vous n’avez plus de surprise quant à qui va faire le combat contre Carolina ... Surnom : Alice. Thème : Alice blue, couleur bleue. Nature : Lâche. Zone de capture : Chemin Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 40. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 40. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 18. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 45. CT unique éventuellement apprise : / Pour le petit point histoire, comme Mélis ... comme je ne pensais pas atteindre Pyrax sans autre rencontre, je pensais avoir une bonne chance pour un Tutafeh, et chercher un Mamanbo à Ondes-sur-Mer, parce que je n’avais pas de Pokémon tank et que je n’avais jamais joué avec. N’ayant pas de type Spectre ... Et voilà, l’équipe est complète ! Je la trouve plutôt équilibrée, donc je ne pense pas en changer de si tôt - sauf, évidemment, regrettable accident. Elle encaisse tout, il ne lui manque que sa Ball’Ombre.Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Thème : Blaze, couleur rouge-orangée. Zone de capture : Château Enfoui. Lui, c’est un véritable coup de chance que je ne cherchais même pas. Depuis le Chemin Enfoui, j’ai eu le bol de ne rencontrer personne avant d’arriver devant lui ; sa capture a été délicate (c’était malin de laisser Russet au PC), mais j’y suis finalement arrivée, avec Tawny qui prenait les coups, je n’ai eu qu’un Coup Critique qui m’a fait peur. Dommage que l’utiliser casserait l’équilibre de mon équipe ... Surnom : Cinereous. Thème : Cinereous, nuance grise. Zone de capture : Route 6. Surnom : Phthalo. Thème : Phthalocyanine blue, couleur bleue. Zone de capture : Grotte Parsemille. Surnom : Grindur. Thème : / Zone de capture : Grotte Electrolithe. Je ne peux pas le renommer vu qu'il s'agit d'un Pokémon de N.RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17
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Who are you ? ← Who are [YOU] ? →Qui es-tu ? ← Qui es-[TOI] ? → The Great-House of VolcaronaLe Palais de Pyrax
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| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 7 Nov 2013 - 18:12 | |
| woah, un pirax! la chance!
t'as quand même 4 pokémons sur 6 que tu avais dans ton nuz précédent, c'est pas un peu... rebondant? Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Lun 11 Nov 2013 - 9:16 | |
| Merci C'est à la fois un gros coup de bol et un peu de poisse, car si j'avais eu un Tutafeh au Château Enfoui, j'aurai cherché dans un ricochet d'eau à Ondes-sur-Mer (comme j'ai pas encore eu droit à mon unique Pokémon dans une case mouvante) un Mamambo, pour varier ; après, j'ai pu atteindre Pyrax, ça peut servir en cas d'accident dans l'équipe, je vais pas me plaindre ! Mais ça doit surtout être redondant pour vous x) Mais bon, rien ne dit que je vais garder mon équipe complète jusqu'à la fin, je l'espère, mais on ne vend pas la peau de l'Ursaring avant de l'avoir tué. |
| | | Dark-Celebi
Dresseur
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Niveau : 23
Exp : 490
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Lun 11 Nov 2013 - 11:44 | |
| Ce qui est bien sur ce forum, c'est qu'on refait ttes les expressions françaises avec des Pokémons xD Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
[01:23:02] Wulffen : nique la femme plutôt, au moins ça vide les boules XD
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 3 Déc 2013 - 8:24 | |
| Nom d'un Ponchien ! Vous voyez ce que je vois ? La nouvelle étape d'En Camaïeu de Rose ! Sa première partie, en tout cas, qui se porte en majorité sur le combat d'Arène contre Carolina. Bonne lecture ! - Spoiler:
Carolina était, malgré son jeune âge, une aviatrice avertie. C’était, chez elle, une passion avant d’être un métier : la sensation de légèreté, la caresse des nuages comme du coton rose, elle avait passé toute son enfance au-dessus des toits de Parsemille, et toute son adolescence au-dessus des villes, de simples fourmilières sous l’ombre de son planeur. Son grand-père l’avait nourri de mythes sur les harpies et les génies d’Unys qui pouvaient bondir sur chaque carreau de ciel bleu ou noir, et dont chaque pas provoquait les pluies et les ouragans. Mais elle n’aimait pas la dépendance à son avion. Ce qu’elle voulait, c’était voler de ses propres ailes, mais au sens littéral. Suivre la migration des Déflaisan à la portée d’un mouvement de bras. Et c’est dans cette idée qu’elle avait construit les nouveaux espaces de son Arène. Son challenger ne partageait pas son enthousiasme. Mélis n’aimait dériver qu’en esprit : pour tout le reste, il était étonnamment terre-à-terre. De son souffle puissant, le ventilateur principal le repoussa de nouveau contre la bordure de béton. Derrière celui-ci, la Championne applaudit sans qu’il puisse l’entendre - ses oreilles bourdonnaient avec l’impulsion de ce vent glacial et artificiel. « Bon, on va dire que tu es arrivé jusqu’à moi, » cria-t-elle, les mains en porte-voix. « Quatre Pokémon chacun, et aucune limite de temps. Et si tu gagnes, conformément à la demande de l’Etat, je t’emmène à Arpentières. Décollage ! » Quelque chose remonta sous lui, avant que le ventilateur au sol ne le projette dans les airs. Carolina aussi, d’ailleurs, qui semblait beaucoup plus à l’aise à s’agripper sur les bordures - alors que le jeune dresseur ne pouvait que suivre le mouvement régulier des machines qui s’opposaient. De derrière elle, deux Pokémon s’élevèrent à leur tour. « Rhinolove ! Lakmécygne ! Acrobatie, Lame d’Air ! » Les deux volants passèrent au-dessus et en-dessous de lui, se croisant dans son dos alors qu’il reprit son équilibre en s’accrochant à un mur de béton. Le vent continuait de souffler avec force dans ses poumons, et il attrapa sa Poké Ball derrière lui avec un manque d’assurance qui ne lui ressemblait pas. « Ucla ! Coup d’Jus ! » Alors qu’ils se croisèrent à nouveau, de l’impulsion rouge, une énorme masse électrique les transforma en ombres. Les ventilateurs se coupèrent d’un coup, au grand soulagement de Mélis, qui se laissa retomber en avant. Carolina ne put qu’observer, confondue, le gigantesque Magnézone qui se souleva du sol, dégageant de sa protection statique les plumes de Lakmécygne qui s’y étaient collées. « Bien joué ! » Un bourdonnement enthousiaste lui répondit. « ... Ok, changement de cap. Airmure ! Hâte ! » Le Pokémon Condor arriva du côté sans prévenir, une foudre grise et rouge qui percuta de plein fouet Ucla, le projetant de l’autre côté de l’Arène. Les machines se réactivèrent, poussant le challenger dans un autre coin. Il voyait aussi que, même avec la force statique, le Magnézone n’arrivait pas à se dégager du courant dans lequel il était bloqué : coincé entre un souffle puissant et un mur de béton. La championne, se maintenant à son niveau par le pied, leva un bras vers l’Airmure. « Et maintenant, Aéropique ! » « Tawny, protège-le ! » De l’impulsion rouge, le Roitiflam bloqua le coup d’épée de l’aile. Un grondement blessé, puis il attrapa machinalement l’autre aile offerte pour le repousser, alors que Mélis rappela Ucla dans sa Poké Ball. Carolina lâcha une de ses jambes pour la taper capricieusement sur le sol. « Eh, c’est du un contre un ! » « C’est toi qui a commencé ! » « Quel lourd ! Changement de cap ! » Alors, c’est avec ces mots qu’elle dirigeait les ventilateurs, constata Mélis alors qu’il s’agrippa à une rambarde pour ne pas partir avec le vent qui lui soufflait dans le dos. L’Airmure rattrapa sa dresseuse en plein vol, alors que Tawny ne bougea pas, comme un écran, bloquant le courant avec son seul poids. La flamme de son collier fouettait le courant en larges rubans. Sans le faire exprès, la championne lui avait offert la meilleure orientation. « Attends. Charge ton énergie. » Ce qu’il fit, frottant énergiquement ses deux pattes avant l’une contre l’autre, imitant son dresseur, dans une grandissante décharge d’étincelles. Carolina, quant à elle, réussit à orienter sur Airmure en se repoussant sur l’angle des murs. « Aéropique ! » « Maintenant ! Poing de Feu ! » Les ailes dégagées, la projection enflammée frappa en plein centre le poitrail du Pokémon Condor. Par réflexe, il lâcha sa dresseuse, alors qu’il se replia dans sa Poké Ball sans autre forme de procès. Du dessous, un Cryptéro la rattrapa, alors que les derniers filins de chaleur se firent souffler par les puissants ventilateurs. L’œil unique se fit réprobateur, alors qu’il posa la championne sur son podium. « Tu le prends comme ça ... » « Tawny, reste là ! Fais écran ! » « Changement de cap ! » Le mouvement d’ailes du totem se fit plus puissant, pour ne pas être soufflé par le vent contraire les repoussant vers l’entrée de l’Arène. Un ouf échappa à Mélis quand il percuta à nouveau le mur de béton qui lui servait d’abri, le Roitiflam se courbant contre la grille du sol, et ses flammes léchant la figure de son dresseur. Des flammes aux reflets pourpres ... « C’est Psyko, » informa Carolina. « Augmente la pression, Cryptéro ! » Il entendait bien le grognement incommodé allant decrescendo de son Pokémon, et imaginait sans peine l’attaque qui faisait écho dans un corps déjà trop étroit ; mais c’était le plus lourd, et mis à part lui, aucun ne pourrait être appelé sans s’envoler en arrière - même Alice n’était pas habituée à des courants aussi forts, simulations d’orage, si ce n’était pas plus ! A moins que ... « Changement de cap ! » Comme prévu, la machine ne fit pas la différence entre sa voix et celle de la championne : le courant poussa à nouveau vers l’arrière - si le collier embrasé de Tawny et l’absence presque totale de vent dans son enclos de béton étaient à croire. Mélis s’écarta alors pour se laisser pousser à la hauteur de Carolina, dégainant les deux Poké Ball en croisé. Celle-ci s’agaça, petite fille ne gagnant pas à son jeu préféré. « C’est à moi de décider ça ! Changement de cap ! » « Parfait ! Tawny, reviens ... Et Ucla, Change-Eclair ! » L’impulsion, comme prévu, suivit le courant, se jetant droit sur le Cryptéro. « Cryptéro, Mur Lu-- » Trop tard. La barrière psychique était à peine formée que la masse électrique du Magnézone chargea sur lui, la brisant dans un bruit bien réel de verre fendu ; revint, comme un boomerang, incapable d’y échapper sans perdre à son tour son équilibre. Ucla revint sagement dans sa Poké Ball alors que tomba, avec une morbide certitude, le Cryptéro, K.O.. La chevelure rousse masquait en partie l’air dépité de Carolina ... Avant de retomber en un sourire. Le vent retomba, les machines s’arrêtant avec un lent bourdon. « C’était planant ! Orageux ! Même ... survoltant ! » Le dresseur ne répondit rien, étrangement échauffé et essoufflé, se contentant de croiser le regard de la championne en crachant d’épais nuages de buée impatients. ***
Parsemille était réputée pour être une plateforme de communication avec le reste de la région, avec son aéroport touristique et marchand, qui transportait hommes et biens à la fois de l’autre côté de la bande arctique - à Arpentières, qu’on oubliait toujours sur les cartes d’Unys - et dans les Très Hautes Terres. La faune locale ? Les larges oiseaux d’acier qui glissaient dans leur cage de bitume et de grillages. La flore ? Avions et Lakmécygne de papier en porte-bonheurs dans le vent. Bianca, à l’abri du soleil sous l’aile de l’engin personnel de Carolina, les regardait justement partir dans la direction de Flocombe ; attendant patiemment le dresseur au sortir de l’Arène. Car Parsemille était aussi réputée pour le flegme extrême de la Championne et de son simulateur de vol. D’après le professeur Keteleeria, des indices dans les Ruines des Abysses, Vaguelone, tendaient à donner crédit à la Team Plasma quant à la résurgence d’un des Fondateurs d’Unys ; mais quand sa jeune assistante avait naïvement demandé des détails, elle s’était tue, prétextant qu’il était « trop tôt pour en être sûr ». Etre sûr de quoi ? Pour Bianca, ça ne pouvait être que le signe de leur retour ... En parlant de retour, n’était-ce pas Mélis qui arrivait ? Le dresseur peinait à accrocher à son range-Badges de substitution - une ceinture de rechange trop large - la sixième broche ; pas seulement à cause de l’épaisseur de l’objet de choix, pas vraiment adapté à des agrafes aussi délicates que celles de ces Badges d’or contreplaqué, mais aussi et surtout à cause de la douleur qui s’insinuait dans ses bras raides. C’était l’effet que ça faisait, de se prendre des murs de béton dans le dos. Carolina, derrière lui, et s’occupant de changer ses gants de pilote, ne le remarqua même pas. Il ne fit attention à Bianca que quand elle sortit de l’ombre, avec son inséparable béret vert, agitant la main avec enthousiasme. C’était comme un électrochoc. Les dresseurs font attention à contrôler la puissance de leurs Pokémon, disait la voix désincarnée dans sa tête, mais il peut y avoir des catastrophes ... Mais ça ne va pas arriver, hein !Quand la jeune assistante ne le vit pas lui rendre son salut, elle baissa la main, un peu gênée. Mélis ne la regardait pas, les yeux bien cachés sous l’ombre de sa visière, et le pas se faisant plus pressant vers elle. Elle eut un mouvement de recul instinctif quand il releva la tête, avec une moue sévère qu’elle ne lui connaissait pas. Qui faisait étrangère sur son visage. Trop mature. Mais ça ne va pas arriver ! « Tu as dit que ça n’arriverait pas, » lui cria-t-il à la figure. « Tu as dit que ça n’allait pas arriver ! Assassine ! »
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| | | Neowstix
Dresseur
Nature : Relax
Niveau : 26
Exp : 2192
| | | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 4 Déc 2013 - 13:13 | |
| Merci ! Voilà donc la fin de l'étape, où on va faire un petit détour par la Tour des Cieux et ... vous verrez bien. Bonne lecture ! - Spoiler:
« A-Attends ! Je ne sais même pas de quoi tu ... » Bianca émit un gargouillis effrayé quand le garçon lui attrapa fermement les épaules. Assez pathétique, en vérité, elle le laissait encore la pencher en avant, contre son visage, alors qu’il était déjà sur la pointe des pieds ; mais cette étincelle dans le regard, cette fugace lucidité, elle la connaissait ... « Tu ne veux pas dire que ... que ... » Sans la lâcher, il baissa la tête, secoué d’un frisson. Carolina s’apprêtait à intervenir, mais un mouvement de la jeune fille l’arrêta ; elle se contenta de se poster entre les deux hélices de son avion, avec rien d’autre qu’une curiosité polie. Avec un réflexe tout naturel, elle prit ses mains dans les siennes ; Mélis releva les yeux sur elle, ce mélange d’ahurissement et pourtant de reconnaissance dans les yeux, qu’elle ne connaissait que trop bien. Pourquoi tu lui ressembles tant ? Pourquoi devais-tu souffrir pour devenir plus fort ? Elle posa la question comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. « Qui ? » Le jeune dresseur eut un soupir tremblotant. « Wistery ... Mon Nosferapti ... » « Désolée ... » Il gronda. Ce n’était visiblement pas le bon mot pour le sortir de son mal, mais elle réessaya quand même avec plus de cœur, serrant ses pouces dans ses mains : « Vraiment désolée ... » Mélis aurait pu lui dire beaucoup de choses. Que ce n’était pas de sa faute mais un concours de circonstances, que l’ignorance n’est pas une excuse, ou même que de grands pouvoirs impliquaient de grandes responsabilités ; mais il ne le pouvait pas. A la seule vue de Bianca, se repassait en boucle dans ses oreilles le bruit mat d’une poutre de Charpenti contre une aile fine. « Je pensais que si je le rappelais ... Mais il ne revenait pas dans sa Poké Ball ... Et il y avait du sang partout ... » « Et tu te sens coupable ? » C’était Carolina, qui s’était approché sans piper mot. Sa voix, aussi glaciale qu’un vent du Nord, les fit sursauter. « Si tu te morfonds, l’âme de ton Pokémon ne pourra pas être en paix. » « Je pensais avoir oublié, » continua-t-il de lui-même, « mais quand je t’ai vu ... J’ai pensé à ce que tu as dit. Que ça n’allait pas arriver ... » « Il faut que tu te pardonnes, » énonça la Championne avec un tact surprenant, « et que tu le pardonnes aussi. Et pour cela, il faudra sonner la cloche. » Là-dessus, elle pointa du doigt par-dessus leurs épaules. Les petites maisons de carton-pâte et les sapins en aluminium - du moins, donnaient-ils l’impression de n’être que des maquettes devant la gigantesque Tour des Cieux, dominant Parsemille et la Route givrée de son unique œil protecteur - l’éclat du soleil sur sa cloche, au sommet. Bianca fut la première à retourner la tête, gobant l’air pour dire quelque chose, avant que Carolina ne l’interrompe. « Ne vous en faites pas. Mon avion peut attendre. » « Tu ... Tu peux piloter dans la nuit noire ? » « C’est l’été ! Il n’y a pas de telle chose qu’une nuit noire. De plus, » ajouta-t-elle avec une pointe de fierté, « je me ferais guider par le Pokémon d’un autre pilote. Un Corboss. Nous arriverons en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ! » *** La Tour des Cieux, l’une des plus anciennes œuvres architecturales d’Unys, et à présent bâtiment la plus élevée - elle ne se trouvait pas dans un écrin de nuages comme la Tour Dragospire aujourd’hui abattue dans les marais glacés, mais semblait dominer les montagnes dans leur robe de gel éternel. On pouvait apercevoir de là toute l’étendue du Grand Gel, dans tout ce qu’il avait de fascinant et d’inquiétant ; d’immenses arabesques avalant les pins et les chênes perdus dans l’automne et de l’écume de vent contre la roche du Mont Foré. Bianca et Mélis se tenaient respectueusement devant la cloche : une vieille dame millénaire, rouillée et sans bijoux, qui sonnait le son grave du glas. ... Peut-être que le glas n’était pas le mot le plus approprié pour ce ton sec, et pourtant irrégulier, comme malhabile, le battant lâche se baladant sous la panse ; mais c’est ce que le jeune dresseur avait en pensée, comme pour chasser les fantômes paresseux. La jeune femme, en revanche, souriait paisiblement à ces premières notes en écho. « C’est un très beau son. » Mélis ne répondit rien. Bianca ... Il n’était pas juste de la blâmer pour la perte de Wistery, et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de la prendre pour bouc-émissaire ; comme si son avertissement lui avait porté malheur, avait érodé le fourreau d’une épée de Damoclès qui existait déjà. Culpabilité et déni se mélangeaient dans un camaïeu. C’était injuste, il le savait, mais s’il suffisait de savoir, beaucoup d’autres problèmes n’existeraient pas. En tout cas, ce silence sembla l’inciter à continuer. « Ludwig a aussi perdu un Pokémon, tu sais. » Non, il ne le savait pas. Tout à fait franchement, il n’avait pas envie de le savoir. Venant de Bianca, ce prénom pouvait venir pour n’importe quoi - elle pouvait essayer de le consoler avec cette pauvre excuse, ou elle cherchait encore à se rapprocher de l’image fantomatique qui lui collait à la peau ; dans les deux cas, cela ne semblait qu’aggraver les notes tombant dans ses tympans, comme si la cloche partageait son impression. Il se contenta d’éructer un ah embarrassé. « Mais il ne voulait pas s’en souvenir. C’est drôle, » ajouta-t-elle avec une pointe d’amertume, « quand il commençait enfin à garder des souvenirs en lui, ce n’était pas les bons qui restaient dans sa mémoire. » Il ne voulait pas s’en souvenir ... ? Avec curiosité, il jeta enfin un regard à la jeune femme : elle n’avait pas quitté sa position, les mains serrées contre sa poitrine, les yeux fermés, à essayer de capter les derniers sons de la robe tombante de cette cloche mystique. « Qu’est-ce qui est mieux ? Se souvenir de ses Pokémon, même si ça doit nous rendre triste, ou les oublier ? Je pensais que les souvenirs permettaient de faire vivre les gens. Je me suis tellement accrochée à cette idée ... C’est peut-être pour ça que Ludwig n’a jamais ... Avec nous ... » Elle faisait de moins en en moins sens, mais c’était égal, se disait-il, alors qu’elle eut une inspiration mouillée. « Le son de ta cloche ... Il lui ressemble beaucoup. Quand je l’entends, j’ai l’impression qu’il est là. Notre Ludwig. Timide, mal assuré, mais persévérant ... » « Tu l’as déjà entendu sonner la cloche ? » Ca lui échappa, d’une voix un peu plus rude qu’il ne l’aurait voulu ; elle se retourna, un peu surprise, avant de hausser les épaules. « Jamais. Mais je suis sûre que s’il la faisait sonner, elle ferait ce son. » Et venant de Bianca ... Cette dernière, malgré l’épaisse doudoune carotte qui lui couvrait les épaules, frissonna d’un coup - c’est à ce moment-là que Mélis remarqua que le soleil se couchait déjà, dardant ses rayons pourpres sur la surface gelée devant eux. « Bon ! » dévia-t-elle nonchalamment. « Nous devrions redescendre à Parsemille. Je ne veux pas que Carolina pilote toute la nuit pour aller à ... à Arpentières ! Voilà ! » Arpentières ... Un village modeste, une dizaine de maisons en dominos tout au plus, faites de la pierre de lave et des cendres qui constituaient le sol. Mélis ne pensait pas un jour mettre les pieds dans ce décor d’une photographie volée, mais c’était devenu un point d’accès inévitable pour rejoindre aisément la côte est de la région - on pouvait aussi, à partir de Port Yoneuve, passer la Route 16 et le désert de glace, mais c’était autrement plus incommodant. De là, on traversait les cavernes dans le flanc du mont Renenvers et l’on se retrouvait à Vaguelone. Ensuite ... « Tu vas chercher tes derniers Badges, pas vrai ? » Il se retourna vers elle : elle avait déjà les deux pieds dans l’ombre du colimaçon. « ... Ne t’en fais pas, tout va très, très bien se passer ! » Il ne put retenir une grimace amusée. « Tu vas me porter la poisse ! » - Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. L’Arène est passée comme une lettre à la poste, même avec seulement Eclair et Change-Eclair. Encore une fois, il y a eu seulement un switch contre Airmure, avec Change-Eclair, et Tawny a géré également. Et oui, je sais que normalement, Magnézone est plus lourd que Roitiflam. Liberté artistique. Surnom : Alice. Thème : Alice blue, couleur bleue. Nature : Lâche. Zone de capture : Chemin Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : Larcin. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : / Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Thème : Jet black, couleur noire. Zone de capture : Route 7. Surnom : Creamy. Thème : Cream white, couleur blanche. Zone de capture : Tour des Cieux. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 10 Déc 2013 - 10:05 | |
| Et voici votre mise à jour hebdomadaire ! Comme Sly l'a bien deviné, il y a effectivement un mort, mais j'ai essayé de changer de la " tradition " pour celle-ci ... Ainsi que le début d'une nouvelle scène de Full Metal Cop, ça faisait longtemps ! Pour ceux qui connaissent le jeu, avez-vous deviné tous les parallèles à venir ? Bonne lecture ! - Spoiler:
« Ouais ? »
« Salut Matis. »
Le dresseur s’arrêta. Mélis appelait rarement sur son Vokit, et c’était invariablement pour s’enquérir de sa situation, ce qui l’agaçait - en fait, c’était même la raison pour laquelle il l’appelait. Mais ce n’est pas ce qui l’interpella : c’était le ton réservé de sa voix, habituellement puissante, remplissant l’air d’un écho surnaturel. Il pouvait presque voir, en esprit, son ami prostré contre l’appareil, comme pour donner plus de force à ses mots. Devant lui, Clamiral se retourna, l’observant avec impatience tandis qu’il s’éloigna de la paroi pour chasser le parasitage.
« Ca ne va pas ? »
« ... Qu’est-ce qui te fait croire que ça ne va pas ? » Matis ne répondit rien - il n’était pas sûr que son soupir passe au travers du capteur. « ... C’est Alice. » Comme si ce nom voulait tout dire, il se tut. Un ange passa. Alice - c’était le nom, s’il ne se trompait pas, du Rhinolove qu’il avait utilisé à Méanville et à Port Yoneuve, contre les escro--oh. La réalisation tomba comme une enclume sur sa tête ; instinctivement, il la releva sur son fidèle Clamiral, à l’avant du mont Renenvers, le menaçant silencieusement de son regard embrasé. Le dresseur rapprocha ensuite le Vokit de sa bouche, comme si ça pouvait le rapprocher de son ami, à des kilomètres de là, accroupi sur les marches d’un vieux manoir qui en avait perdu toutes ses qualités mystiques.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« Des Grodrive ... Je ne savais pas qu’il y avait des Grodrive à Arpentières. Je ne savais vraiment pas ! »
« Calme-toi. » Matis n’imaginait que trop bien la scène. Des Grodrive, qui résidaient habituellement sur la Route 13, poussés à Arpentières par les vents contraires du Grand Gel ; un humain à peine plus grand qu’un seul de leurs bras-rubans, et la minuscule perturbation de filins aériens qu’ils avaient pris pour la raison de leur égarement dans la région volcanique, dans le vol d’un Rhinolove. Mélis, étouffant dans l’anormal rejet de carbone, essayant vainement de donner des instructions à une Alice désarçonnée. L’attaque Châtiment. Un Pokémon Vol tombant dans les herbes folles, tout son corps recrachant d’âcres fumées ... Clamiral sursauta au brusque mouvement de tête de son dresseur.
« Je savais pas quoi faire. Alice était là, en train de mourir, » - il disait ça sans la moindre nuance de voix, ce qui était en soi plus dérangeant que tous les sanglots du monde - « et je ne pouvais rien faire. On aurait dit qu’elle avait avalé tout un ballon d’air. Ca m’a fait peur. Elle aurait pu éclater, tu crois ? Comme un ballon d’air ? »
« Calme-toi, j’t’ai dis. » Une nuée d’anges. « ... Tu l’as enterrée ? »
« Une fille est venue la prendre. Elle ne pouvait pas la prendre, je le sais, c’est moi qui ait creusé sa tombe, là, » - il voyait en esprit Mélis pointer du doigt quelque monticule de terre et roche devant lui - « mais elle l’a prise quand même. » La fille en question, Matis le devinait aisément, s’appelait Lone Rios, habitait à Arpentières dans un vieux manoir en pierre de lave des années 1800, et était réputée pour son crépu noir qui détonait avec le roux des autres résidents du pied-de-montagne. Elle était aussi décédée, morte dans son sommeil le jour de ses dix ans. « J’ai l’impression de plus rien savoir, » continua-t-il, et sa voix monotone semblait enfin se briser. « Je n’ai même pas posé de question. Un fantôme est venu chercher Alice et je n’ai rien dit du tout. Même pas « Au revoir. Désolé d’avoir été un dresseur minable. Salue Wistery de ma part. » ... »
« ... Et t’as compris, alors tu m’as appelé. » Il n’entendait pas, mais il devinait le rire nerveux de son ami. Sentant que quelque chose n’allait pas, Clamiral se rapprocha timidement de son dresseur. Il le savait pas très tactile, pudique, à la façon dont il s’occupait de lui, comme on s’occuperait d’un jouet en porcelaine ; mais, cette fois, il ne repoussa pas le museau contre sa main.
« C’est ça. »
« Et maintenant ? »
« ... Ca t’ennuie si je pleure un bon coup ... ? »
« ... Nan, vas-y. » Il se plaqua contre le flanc offert de son Pokémon. Mélis, depuis qu’ils étaient enfants, avait toujours été le sensible de leur petite équipe, le spécialiste des larmes de Mascaïman et des gros chagrins. Pour une raison obscure, il se souvint à ce moment-là d’une de leurs journées à la plage d’Ondes-sur-Mer - ils avaient trouvé un Bargantua échoué, coincé comme une vulgaire pièce de collection dans une bouteille éventrée, et le cadet était inconsolable. Mais cette fois, Matis n’était pas là, juste à côté, distraction idéale : il était tout seul, sur les marches d’une maison hantée, découpé par l’ombre tentatrice d’une croix de bois. L’aîné, dans le labyrinthe rocheux du Mont Renenvers, rapprocha encore davantage le Vokit ; essayant vainement de lui faire sentir sa présence, ne faisant qu’accentuer le pique que chacun de ses hoquets faisant au travers du boîtier.
Ca allait prendre un moment.
« ... T’es encore à Arpentières ? » Mélis renifla bruyamment.
« Ouais ... »
« Je t’attends à Vaguelone, alors. » Clamiral tourna la tête, surpris. « On se fera un combat Pokémon. »
« ... Ok ? »
« Te fais pas d’illusions. Clamiral a juste besoin d’aiguiser ses lames. » Le Pokémon, entendant son nom, fit claquer ses brassards contre la roche avec enthousiasme. Derrière le boîtier du Vokit, Matis entendait le rire clair de son ami.
« Ca marche ... »
« Et fais gaffe à toi. » Au Manoir de l’Etrange, il n’y eut plus que de la friture sur la ligne ; Mélis réduisit sa propre émission et rangea l’appareil dans son bracelet - avant que son bras ne passe au-dessus d’un Nosferalto. Le sursaut le repoussa contre les marches, alors que le Pokémon, sa nuée disparue sur la route, se posa nonchalamment sur ses genoux. Les Nosferalto n’étaient pas des Pokémon très beaux : avec leur bouche continuellement ouverte, on pouvait voir leurs entrailles dans la partie basse de leur corps. Pas génial. Le dresseur consulta son Pokédex mental : le Manoir de l’Etrange était considéré comme une zone en soi, parce qu’une faune spécifique, avec des Spectres notamment, s’y était développée au fil des ans. Le Pokémon cligna d’un œil endormi.
« Franchement. » Sa main remonta près de la chauve-souris, qui ne chercha pas à l’éviter. « Est-ce qu’il y a un truc d’échange équivalent que j’ai pas compris ? Je ne pouvais pas garder Alice, parce que je devais te capturer ? » La Nosferalto - car c’était une femelle, ce qui ne lui enlevait en rien son sentiment de déjà vu - ne fit naturellement aucun commentaire, se contentant de chercher avec une mâchoire timide un point de morsure dans cette chair offerte. Heureusement, la combinaison le protégeait à moitié.
« Ah, mais j’ai besoin d’un Pokémon Vol ; et Columbia est aussi de type Eau, c’est important d’équilibrer les types tant qu’on le peut. » Il listait tout haut les raisons de ce qui lui apparaissait comme une trahison : Alice, si vite partie, si vite remplacée. Oh, bien sûr, elle était sa propre personne, peureuse et maladroite, mais toujours douce ; mais quand on en venait à une équipe Pokémon, transformée en données sur une table des types ... La damnée « remplaçante » grimpa avec aise sur le bras tendu, comme déjà chez elle. Mélis la suspectera, plus tard, de l’avoir attendu pareillement, comme une seule condition de son évolution.
« ... Tu ne m’en veux pas, Alice ? » La croix de bois resta de marbre. « On va vaincre la Ligue avec Majorelle. » La Nosferalto se laissa retomber, tête à l’envers, sur le perchoir improvisé ... « Pour toi ... et pour Wistery. On n’abandonnera pas tant que nous ne serons pas le Maître ! » ... Et s’envola en panique quand Mélis se redressa avec une détermination nouvelle avant de s’élancer sur la pente menant au mont Renenvers. Majorelle suivit d’un vol assuré son nouveau dresseur, ne ponctuant qu’un arrêt « reprise d’équilibre » contre le monticule de terre. Elle semblait presque reconnaître ses prédécesseurs, hésita, avant de chercher la silhouette bleue et fauve de son dresseur.
Au revoir, Alice.
***
FMC2, scene 04, B, take 01.
A nouveau, le Karaclée fonça vers la silhouette du Ninja Skelénox, le point en avant, l’intriguant Point de Mire contenant à peine cette masse de cristaux et de nerfs. Le garçon sauta prestement en arrière, sur une rambarde ; son ombre s’étala suffisamment pour récupérer celle de Ruh, dissimulée dans les reflets d’écume. Il se remit adroitement en équilibre, pour laisser le soin à son Pokémon de se mettre en écran entre lui et le combattant. Robokeuf resta inactif, limitant ses mouvements pour ne pas laisser les minéraux s’infiltrer davantage dans son squelette, mais la voix plus puissante que jamais. Au grand étonnement du karatéka, la Skélenox ne se contenta pas, cette fois, de parer son coup - ce n’était que par le poids supplémentaire du Point de Mire qu’elle y parvenait - ; elle glissa au-travers lui dans un éclat pourpre, faisant face au super-policier. Cette espèce était d’une expressivité rare, malgré leur œil cyclopéen, leur non-corps tout en courbes ou en irrégularités. Salut.
Le Karaclée se frotta la poitrine énergiquement : il avait son dresseur dans le dos, mais ce dernier discernait avec plus de précision que n’importe qui le mouvement erratique des épaules. Quant au Ninja Skelénox, il observait avec une satisfaction à peine dissimulée la large plaie boutonneuse fleurir sur les os cristallisés. Robokeuf réalisa qu’il le regardait au travers d’un anneau. Ruh brandissait fièrement le Point de Mire sur son doigt unique.
ROBOKEUF : -1 Karaclée + 1 Point de Mire = ???
FMC2, scene 04, A, take 01.
NINJA SKELENOX : Tourmagik ! Ruh a échangé ton Point de Mire avec notre Orbe Toxique ... Eh !
Du bout de la baie, le super-policier n’avait pas hésité à projeter l’une de ses armes. Le filet passa de justesse sous l’épaule du jeune criminel. Le bras encore tendu, ses yeux de phare ne reflétaient aucune émotion - si ce n’était pour le tremblement imperceptible de la lumière, le Ninja Skelénox se serait peut-être lassé de le voir s’embourber dans l’air. Au lieu de ça, se levant avec une balance parfaite sur la rambarde, il passa la main contre son front dans une mimique relâchée d’un salut militaire.
NINJA SKELENOX : Je te laisse une chance de capituler. Ou, comme tu dis ... En état d’arrestation. Couchez-vous, mains sur la tête. Bzzt.
Il ne manquait que très peu pour que la fumée s’échappe de ses oreilles.
ROBOKEUF : Montée de tension = 350% ! Sens de la justice = 500 % ! Variations = zéro! Prépare-toi !
NINJA SKELENOX : Cause toujours, mon vieux ! Ruh, Ombre Portée !
ROBOKEUF : Karaclée. Ténacité !
FMC2, scene 04, B, take 02.
Malgré la douleur de l’Orbe Toxique, le Pokémon Combat se replia sur lui-même, les bras sur la tête et les pieds ancrés dans le sable comme une ventouse sur du verre ; tout juste n’entendait-on pas le clop sourd quand l’Ombre Portée manqua à dérober le tapis obscur sous ses pieds. Par réflexe, Robokeuf vérifia son propre dessous, et sa jambe émit un grincement protestataire. La Skelénox semblait se fâcher, ses cris réduits à des craquements d’os derrière son masque.
ROBOKEUF : Karaclée. Contre !
Le Karaclée renvoya son poing dans l’air et rencontra le trou formé par le Point de Mire : le Tourmagik ne lui avait pas permis de s’en débarrasser. Une traînée de poudre blanche et de flocons noirs succéda son vol plané. Le Ninja Skelénox ne s’en inquiéta pas outre mesure : son bras s’éleva encore plus largement, dessinant, même de l’autre bout de la baie, une large lame en travers du trench-coat familier. Robokeuf le remarqua juste à temps.
NINJA SKELENOX : Ombre Portée sur Robokeuf !
ROBOKEUF : Karaclée. Défense !
FMC2, scene 04, A, take 02.
Le criminel dût naturellement s’écarter quand la main du Pokémon Combat vint frapper l’air près de lui : il tomba de son perchoir, se rattrapa de justesse sur la corniche avant de se laisser retomber promptement sur le sable. Ruh perdit son point de repère. Le tremblement d’air à côté de l’inspecteur fit frémit ses épaules - ou c’était l’effet des minéraux parasites ? - avant que l’œil cyclopéen ne se décompose comme un œil de Fermite dans les granules de la baie. Le Karaclée était décidément bien embêtant, même malgré son corps pourrissant ; même pour lui, ce cœur violet dans une montagne de furoncles au plus près lui soulevait le cœur.
ROBOKEUF : Doit empêcher Ninja Skelénox de ... projeter une ombre.
NINJA SKELENOX : Et comment comptes-tu faire ? Tirer sur le soleil, peut-être ? (Il s’agenouilla, la main trainant dans le sable. Le karatéka le voyait faire sans pouvoir réagir à temps, à moitié paralysé et lui-même bloqué de l’autre côté de la rambarde désormais.) Psyko !
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| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
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Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 10 Déc 2013 - 10:47 | |
| Oh... C'est tellement triste... Ta façon d'écrire est juste magnifique, c'est dingue... (: Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Déc 2013 - 11:08 | |
| Merci, ça me flatte beaucoup ! Et puis, si ça t'a rendu triste, je pense que l'exercice est réussi. Voilà la fin de l'étape, avec le combat contre Matis. Bonne lecture ! - Spoiler:
FMC2, scene 04, C, single take.
En tombant, le Karaclée ressentit une lourde pression dans sa tête. Peut-être pas que dans sa tête d’ailleurs, à en juger par le siphon se creusant dans le sol, à peine perceptible, bien avant sa chute. La poussée mentale l’avait fait dégringoler en travers des barreaux de cette terrasse de Maillard. Le Ninja Skelénox se laissa passer au travers de ce calque noir grandissant juste avant qu’il n’atterrisse, dans un nuage de poussière et de fumées pourpres.
FMC2, scene 04, B, take 03.
Robokeuf ne gardait que la mobilité de sa tête - c’était bien la première fois qu’il faisait la distinction entre cette cervelle humaine et son squelette mécanique -, mais ce fut suffisant pour suivre du regard la remontée du criminel, plongeant et nageant dans les trouées obscures d’un coucher de soleil ; le narguant du menton, à quelques centimètres de lui, pouvant le faire trébucher d’un seul souffle. Il lui détestait toujours autant ce sourire étiré, celui-là même qui, sur des photos volées, se moquait de la Justice.
NINJA SKELENOX : On dirait que tu ne peux plus bouger ... T'as oublié de recharger la batterie ?
ROBOKEUF : ... Routine cryptée = enclenchée. GOTO>FINAL_POLICE_SOLUTION_2.0
NINJA SKELENOX : ... Attends, t’as dit quoi ?
ROBOKEUF : RUN>JUSTICE_EXPLOSION
NINJA SKELENOX : Wouah !
FMC2, scene 04, D, single take.
Ruh, de sa cachette favorite, tira la cheville de son dresseur pour le pousser à l’abri, dans l’entredeux. Ils ne ressentirent là que le bruit étouffé d’une implosion, et le poids supérieur sur leurs têtes qu’ils attribuèrent à une vague de sable.
FMC2, scene 04, B, take 04.
Quand le jeune criminel s’extirpa comme à son habitude, Robokeuf était presque toujours dans la même position : si ce n’était pour ses genoux à terre et l’épaisse fumée qui s’échappait de ses poumons - le Ninja Skelénox les écarta d’une main mal assurée en s’approchant davantage -, on aurait pu le croire encore en course. Une volonté de fer ! Il osa enfin poser ses doigts sur la figure du super-policier ; une peau rugueuse et émaciée trop familière, mais bien trop humaine, c’en était presque fascinant ... Le garçon secoua la tête. S’attacher à un flic ? Impossible ! Et pourtant, c’est une curiosité malsaine à son égard qui l’incita à jouer de son gant sur ses lèvres ... Et entendre un souvenir, comme un disque rayé, sortir de cette poitrine malade.
ROBOKEUF : Poline ... Po-Po-Poline ...
NINJA SKELENOX : Poline, hein ?
Un regard, et Ruh haussa ses maigres épaules. L’œil roula dans sa capuche mais, elle en avait l’habitude désormais, rien qu’elle ne puisse suggérer ne pourrait lui ôter l’idée qui prenait racine dans sa tête. Le distraire de sa funeste mission n’était peut-être pas plus mal. Avec une fausse innocence, le dresseur se baissa encore davantage et posa un baiser sur le casque métallique.
NINJA SKELENOX : T’en fais pas. Je vais bien m’occuper d’elle ...
***
Selon Matis - qui n’avait jamais été un garçon particulièrement subtil -, Vaguelone n’était qu’une autre de ces plages artificielles. Avec son pavé incrusté de sable, où l’on marchait pieds nus pour sentir la morsure du soleil contre ses talons, et les palmiers dans leurs cages de métal qui chapeautaient respectueusement les villas aux larges baies vitrées, aux formes onduleuses des corps à l’intérieur - quel idée d’aller en vacances à l’est de l’artère si c’était pour rester comme des vampires dans la fraîcheur des intérieurs ! Il attendait Mélis, en consultant des cartes postales idéalisatrices et en buvant à une terrasse le même fond de verre ... Roo-i-oo ! Le voilà qui arrivait justement, précédé de son propre Déflaisan. Et entre eux, le vol malhabile d’une Nostenfer inexpérimenté, ses quatre ailes peinant à se synchroniser, la décalant vers la plage. Son dresseur la héla avec un feint désintérêt.
« Majorelle, ne t’éloigne pas trop. » Pour seule réponse, le Pokémon Chauve-souris souffla son haleine fétide en lui montrant les dents. Lui monta les marches menant à la terrasse, un sourire se glissant sur sa figure - mais, à la façon dont sa visière restait par-dessus ses yeux, ce n’était qu’un feint sourire. Mélis en était devenu le spécialiste. C’était à se demander qui était le plus désespéré des deux. Le Déflaisan s’installa sur un dossier de chaise en roucoulant de fierté. « Salut ! C’est gentil d’être venu me chercher. »
« T’en as mis du temps, » fit-il en reposant son verre. Le cadet secoua sa main dans l’air avec insouciance. D’un mouvement, il plongea l’autre bras dans son sac et en sortit une Poké Ball ; l’impulsion rouge vint cueillir Majorelle au moment même où elle dérivait sur la grève, dans une écume en têtes de Viskuse. Matis eut bien le temps de se retourner pour voir le spectacle, car son ami resta rivé dessus, le subtil va-et-vient du courant qui crachait algues et Pokémon abandonnés.
« ... Bon, on le fait, ce combat ? » Ses épaules se raidirent.
« ... T’es ... T’es pressé de te faire battre ? » Matis ne releva pas, se contentant d’un mouvement de doigt pour que son Déflaisan s’active. Réglé comme du papier à musique, il se repoussa du dossier à la table dans une chute de bois et de verre, les deux ailes grandes ouvertes. Mélis sursauta réellement, cette fois, sa main s’appuyant plus profondément au fond de son sac. « Ok, ok ! T’es pressé ! » La moue de l’aîné s’aggrava, et, sans attendre, il se leva à son tour, le bras capturant l’air.
« Déflaisan, Lame d’Air ! » Le cadet n’eut d’autre choix que de se défendre.
« ... Ucla, Change-Eclair ! » A peine sortie, la masse électrique du Magnézone fit écran à la Lame d’Air, envoyant l’adversaire contre la rambarde de la terrasse dans une projection de comète. Matis ne se retourna pas, échangeant avec aisance d’une main à l’autre ses Poké Ball, et le gigantesque Clamiral apparut dans un grondement furieux. Mélis recula, étrangement déstabilisé, alors que Tawny sortit d’instinct pour se mettre en rempart.
« Clamiral, Aqua-Jet ! » L’aura écumeuse creva les lattes sur le passage du Pokémon Dignitaire.
« Tawny ... Marto-Poing ! Sur le museau ! » De dos, le collier de flammes s’embrasa davantage, sans blague Beladonis !, et au plus près de la décharge aqueuse, il frappa d’un coup sec contre la tête du Clamiral. Les deux Pokémon reculèrent en même temps ; l’un, l’échine fumante, l’autre, secouant le museau en bavant furieusement.
« Clam’, tu tiens l’coup ? » Il acquiesça d’un coup de patte.
« Tawny, tu ... Tu peux changer ? » Le Roitiflam semblait contrarié, mais il se replia néanmoins.
« Okay ! Alors, Aqua-Jet ! »
« ... Ucla ! Change-Eclair ! » A nouveau, l’aura aqueuse du Pokémon Dignitaire se glissa sur le sable ; mais, cette fois, ce fut la masse électrique du Magnézone qui lui fit face. Sans se presser, il fit pivoter ses membres annexes, et son substitut jaune se logea dans la mâchoire ouverte du Clamiral. On vit un instant toute sa tête prendre des couleurs vives avant de se replier dans sa Poké Ball, laissant de la statique dans l’air. Matis le sentait, ne serait-ce que dans ses mitaines au contact de la coquille peinte. Un sourire rare se dessina sur son visage.
« Feuiloutan, c’est à toi ! Combo-Griffe ! »
« Tawny ! Nitrocharge ! » Le Roitiflam se baissa à la perfection dans le sillon laissé par le Clamiral ; son aura enflammé atteignit le singe de plein fouet. Il rebondit derrière l’épaule de son dresseur, s’accrocha par la queue à la rambarde, seulement pour se prendre une deuxième attaque qui l’envoyait dans l’eau. Matis se retourna pour le reprendre dans sa Poké Ball, alors que les Viskuse revenaient lécher la plage de sable fin. Mélis, dans son dos, avait l’air autrement plus inquiet.
« Eh, ça va ? »
« ... C’est à moi qu’tu l’demandes ? »
« ... Hein ? » Pour une fois, Tawny coopéra, donnant une tape brusque à l’épaule de son dresseur.
« C’est bon, t’as pigé ? C’est pas parce que tu peux pas toujours protéger c’que t’aimes que tu dois chialer dans ton coin. Tu le veux, et ça suffit. J’pensais qu’avec moi, t’aurais pas eu b’soin de ça ... » Mélis rougit.
« Dé-désolé ... » Matis haussa les épaules, fidèle à lui-même.
« Laisse béton. Tiens, avant que j’oublie ... »
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 55. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 50. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. A part avoir trouvé Ball'Ombre, je ne l'ai pas du tout sortie. J'ai passé une bonne partie du Mont Renenvers (sans Bianca) à entraîner Majorelle pour qu'elle évolue. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 32. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 57. CT unique éventuellement apprise : / Je suis super sérieuse quand je demande s’il y a un principe qui veut que Nosferapti et Chovsourir ne puissent pas être dans la même équipe ... Mais j’ai jamais joué avec un Nostenfer, et Croc Fatal va vraiment aider pour capturer les Pokémon au niveau bien en deçà, donc on va voir ce que ça donne ...Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Thème : China purple, couleur violette. Zone de capture : Mont Renenvers. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50Ne vous entraînez pas dans les herbes doubles. Sérieusement. Alice aurait pu encaisser deux attaques Châtiment, mais pas deux Coup Critiques, l'un à la suite de l'autre. Je n'ai vraiment pas de chance avec les Rhinolove, il faut croire ...
- Spoiler:
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 17 Déc 2013 - 13:49 | |
| Un peu en retard ce jour, mais j'ai galéré bêtement avec les liens Tumblr ... Mais voici donc, sans plus de délais, la première partie de l'étape 9.5 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Dans la baie Vaguelone, les deux garçons restaient maladroitement en appui sur leur Pokémon. Matis, sur le dos de Clamiral, avait posé son haut en guise de selle contre le poil rugueux de son Pokémon ; malgré le vent froid venant d’Entrelasque, ses doigts ne cessaient de gratter sur ses épaules les larges taches rouges que laissaient le soleil de l’après-midi. Mélis, plus équipé avec sa combinaison, avait encore moins de stabilité sur la tête ronde et flasque de Thulile, remontant anormalement au-dessus du niveau de la mer avec son écharpe d’écume. Ils regardaient tous la seule colonne sortant de l’océan des Ruines des Abysses, dans l’étau de la Grotte Littorale : devinant, au travers de la clarté de l’océan, la large cité antique, aussi minuscule qu’une maquette à sa profondeur. La tour, car c’en était une, n’avait pas d’ouverture visible, seulement des dragonnes trouées qui laissaient filer l’eau comme une couronne de cascades. Et, en travers des briques de pierre et d’aigue-marine, des rubans de symboles originaux.
« Bianca voulait que tu jettes un œil là-dessus pour elle, » précisa Matis.
« Pourquoi elle ne me l’a pas demandé directement ? » Il haussa les épaules.
« Elle a dit quelque chose comme, Je ne veux pas l’embêter, mais c’est très, très, très important ! »
« Et pourquoi croyait-elle que ça m’embêterait ? »
« A toi d’me l’dire. » Mélis allait continuer, puis s’arrêta. Il se souvint de la mine offensée - pas seulement agacée, comme si son accès de colère avait réveillé quelque souvenir enfoui dans sa mémoire - de Bianca, à Parsemille, quand il l’avait injustement accusée d’être une meurtrière. Pas étonnant qu’elle n’osait plus lui parler directement - la Tour des Cieux n’avait été une thérapie que pour lui. Pour éviter le regard sévère de son aîné, le jeune dresseur fit mine de se stabiliser à nouveau sur la tête de Thulile - la Moyade sembla gémir d’inconfort.
« J’suppose qu’elle voulait que tu lui notes ces symboles zarbis, là. »
« Tous ? C’est qu’il y en a beaucoup, et je ne sais même pas par où commencer ... » Matis sembla analyser la surface, avant de s’approcher, donnant un léger coup sur l’épaule de Clamiral. L’aîné était trop impulsif pour réfléchir longuement, mais il était observateur : son doigt pointa un des drôles de symboles à sa hauteur.
« Par ça, p’t’être ? »
« J’l’ai vu se répéter plusieurs fois. C’est peut-être une majuscule, ou quelque chose comme ça. Si t’as une meilleure idée, » ajouta-t-il avec frustration, en voyant le regard sceptique de son ami se poser sur lui.
« T’as un coup de soleil, » répondit Mélis avec beaucoup de spiritualité. Tandis que son aîné jura entre ses dents, il observa à nouveau la tour - il avait raison, ce symbole particulier se répétait. Pour une raison ou une autre, il pensa au Ntk dont Nikolaï lui avait parlé au Désert Délassant - pouvait-il s’agir d’un cipher désignant la même personne, ce Toi mystérieux ? Il ne pouvait en être sûr, évidemment, mais il nota cette idée dans un coin de sa tête, tout en cherchant à découper des phrases avec cette seule hypothèse.
Là-dessus, Nikolaï avait un point d’avance sur le jeune dresseur, car il connaissait les ciphers et la façon de les lire. Il les nota donc ainsi :
Ce qu’il traduisait par :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
Il devait admettre que le dernier symbole - un qu’on pourrait apparenter à une libellule, c’est d’ailleurs ainsi qu’il le présenta dans ses notes. Seuls les symboles d’exception, des logogrammes tout à fait identiques en fonction à ceux du Désert Délassant, portaient des noms en guise de mémo - le laissait perplexe. Il n’y en avait aucun qui lui ressemblait, de près ou de loin, et de toutes les épitaphes des Ruines des Abysses, c’est la Libellule qu’on trouvait le moins souvent. Mélis, cinq ans et un Grand Gel plus tard, avait le bénéfice de l’imagination : il se figura qu’on associait automatiquement la Libellule à son Ntk Deux, et il le pointa volontiers à Matis.
« Peut-être que ce symbole-là désigne un Pokémon ? » Matis n’haussa des épaules que par le regard - force était de constater que son cadet avait raison, il avait bien attrapé un coup de soleil, et la réalisation semblait avoir accentuée la douleur sourde sur sa peau. Il retenait à grand-peine son Clamiral par le menton, pressé de noyer son dresseur, conscient des méfaits de ces pellicules de lumière blanche venues du ciel.
« Bianca m’a juste dit de te dire d’y jeter un œil. Elle te demande pas de faire la traduction. »
« Et si je la faisais ? Peut-être que je t’ai caché ce talent tout ce temps. »
« Tu parles. Le japonais était la pire de tes classes. »
« Simple paresse de l’esprit, » prétendit-il. « Personne ne parle japonais à Unys. »
« Simple paresse, bien sûr, » siffla Matis, pas dupe. Mélis ne répondit rien, essayant tant bien que mal de reporter sur une page blanche de son Pokédex la large bande de symboles qu’il avait repéré - toujours en appui instable sur Thulile, coincée entre le poids honorable de son dresseur et la bouée que constituait son écharpe d’écume. Pas refroidi par la remarque cinglante de son aîné, il entoura la Libellule de deux traits fins.
« Elle t’a dit où je pouvais la rejoindre ? »
« Qui ? »
« Ta petite amie, Britanny Cornflower, la fameuse animatrice, » se moqua-t-il.
« ... Bianca a dit qu’elle avait des affaires à régler à Entrelasque, avec le professeur Keteleeria. »
« C’est loin, Entrelasque ? »
« Nan. A cette heure-ci, la marée est basse, alors c’est plus facile de remonter sur le continent. Si tu te presses, t’arrives en début de soirée. »
***
« Colress. Entrez, je vous en prie. »
Nikolaï referma timidement la porte. Il n’y avait rien d’extraordinaire à cette convocation, pas de stores pour cacher leurs ombres traîtresses ou de mauvaise lumière tamisée ; Ghetis, dans son costume aux épaules cartonnées, faisait mine de trier les derniers dossiers rejetés de la très difficile « phase B », et ne semblait pas en meilleure ou en plus mauvaise forme qu’à l’accoutumé. C’était peut-être les larges traces de feutre bleu sur le tableau, habituellement impeccable, le A à la boucle bâclée sur sa pochette cartonnée, ou le fait d’avoir été invité dans les quatre murs sacrés de la salle des professeurs ; le fait est qu’il se sentait malgré tout mal à l’aise, seul avec cet homme impressionnant dont le seul œil valide l’évitait comme on évite de croiser un Chacripan noir. Il se retourna vers le symbole central.
« Je voulais vous montrer cet emblème. Le reconnaissez-vous ? »
Evidemment ! Tous ceux qui assistaient au cours d’histoire le connaissait, les deux ailes se cherchant l’une et l’autre autour d’un cercle complet. Il était fascinant de par sa consistance, dans les années « transitionnelles » de la guerre des deux héros ; où les territoires étaient pourtant séparés par les groupements politiques et les langages. Il était sobre, dépourvu des complexes phonogrammes et alphabets qui ornaient habituellement diverses fresques de l’époque, et la reproduction, aussi parfaite soit-elle, avait été dépourvu du seul coloris jaune qui lui donnait matière. La Marque des Fondateurs. Nikolaï ne dit rien, au début - face à Ghetis, son professeur, c’aurait été se mettre au niveau d’un Pijako -, jusqu’à ce qu’un détail l’interpelle.
« Ce symbole, au milieu ... Non, excusez-moi, je dois me tromper. »
« Je ne peux pas le dire à votre place. »
« Je croyais me souvenir que le cercle central était vide ... Je ne connais pas un tel signe. »
Ce V penché à deux queues, une marque trop légère pour appartenir au territoire de Délassant et pourtant trop brut pour venir des Ruines des Abysses. Il aurait attribué ça à la main maniérée de son professeur, s’il ne suivait pas depuis assez longtemps ses cours pour le savoir capable de pousser le perfectionnisme jusque là. Ghetis, hors de son champ de vision, s’écarta enfin de son bureau pour lui procurer son soutien expert. Plus bas, il avait redessiné des symboles similaires, tous contenus dans le même disque - une vague horizontale, à peine plus longue, et deux barres rigides, encerclaient le facteur mystérieux.
« Je dois admettre qu’il me laisse également dans une grande perplexité. C’est pour cela que j’aurais aimé profiter de votre regard neuf sur la question. Votre thèse fût d’une singularité telle, » poursuivit-il sur le ton de la flatterie, « que j’ai pensé que vous seriez le meilleur candidat. » Mais Nikolaï ne faisait déjà plus attention à ses mots : il s’était replié dans le monde de sa mémoire, cette salle de classe aux murs blancs sur lesquels il pouvait écrire dans toutes les dimensions possibles. Son doigt s’arrêta d’abord sur l’aile figurative de Reshiram.
« La Marque est, dans tous les autres aspects, identique aux représentations qu’on en a retrouvées dans le Château Enfoui et les Ruines des Abysses. Il est donc difficile de penser qu’il s’agisse d’une addition au mytho original. Partant de ce principe, ce sigle se rapporterait soit à Reshiram, soit à Zekrom, soit au dragon originel lui-même. Si on regarde les trois symboles ici ... Ils sont cohérents les uns les autres. Ou plutôt, ils trouvent une harmonie dans leur incohérence. C’est typique de la nomination de Reshiram et Zekrom. Ce symbole-là représenterait donc le dragon originel lui-même. Il partage leurs attributs : la forme courbe de celui-ci ... Et la terminaison en deux points de celui-là. Pourtant, s’il s’agissait de représenter le dragon originel ... Il n’aurait pas été mis dans ce sens. Vous permettez ? »
Ghetis lui tendit un feutre et l’enjoint à continuer d’un signe de tête. Nikolaï traça soigneusement le V à l’endroit dans son cercle, puis une barre moins appuyée entre les symboles, qui trouvaient tous leurs points - une remarque qu’il s’abstint de refaire à son professeur, ne souhaitant pas passer pour un vulgaire Pijako - à la même hauteur, désormais.
« Je pense que si quelqu’un avait voulu désigner le dragon originel par ce signe, il aurait été placé ainsi, et pas penché. » Et, comme il en avait fait la remarque précédemment, la Marque ne laissait pas de place au doute : que les ailes tournent dans l’un ou l’autre sens, elles se rejoignaient toujours sur un axe vertical, et pas horizontal, comme ça aurait dû être le cas. « Donc, il s’agissait de désigner un autre Pokémon ... ? » Sa voix monta dans l’aigu avec sa propre incertitude. Ghetis se pencha dangereusement sur son épaule avec un sourire satisfait.
« J’étais également parvenu à cette conclusion. »
- Pour ceux qui ne parlent pas l'anglais :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
TOI qui est revenu à nous, TOI qui a abandonné ton rêve, Va en avant, [X] t'attend.
J'en profite pour lancer la seconde session de questions-réponses de la série ! Comme la dernière fois, vous pouvez poser des questions à n'importe quel personnage, humain ou Pokémon, du moment qu'il a été nommé dans l'aventure. Les morts exclus. Vous pouvez aussi poser des questions aux personnages de Full Metal Cop (FMC) ! Ils répondront in-character Et peut-être que vous n'avez pas encore de questions, mais peut-être que d'autres viendront avec l'étape suivante, qui va être, je vous l'annonce d'ores et déjà, lourde en worldbuilding - mais il faut passer par là ! |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 18 Déc 2013 - 10:03 | |
| Et voici la fin de l'étape ! Bonne lecture ! - Spoiler:
« Mais c’est ridicule, » ne put-il s’empêcher d’ajouter. « S’il y avait eu un autre Pokémon Fondateur, comment cela se fait-il que personne n’ait retrouvé le moindre indice quant à son existence ? » Plus indirectement, il demandait à l’éminent professeur d’histoire d’où venait cette énigmatique dérivation, sans trop croire non plus à son invention. Le quarantenaire devina la question.
« Cette Marque-là vient de la Tour Dragospire. »
« La Tour Drago-- » Il ne restait de la naissance des dragons légendaires que cette unique tour close, dont l’entrée, on le supposait, était noyée dans les dérivés marécageux de Flocombe. Personne n’y était jamais entré, et on se contentait d’en étudier l’extérieur, d’une surprenante complexité - comme si les Anciens savaient pertinemment que jamais leurs pieux descendants oseraient trahir le secret -, le mur cylindrique marqué à l’argile bleue. Nikolaï ne put finir sa protestation, car Ghetis lui tendit une pochette plastifiée : pour appuyer ses dires, les photographies de l’intrigante, la poussière constellant les zooms les rendant d’autant plus réelles.
« Comme vous vous en doutez, j’ai fait des recherches plus poussées. Vous avez raison, il n’y a aucune autre trace concernant l’existence de notre mystérieux Pokémon. Néanmoins ... » Le professeur remonta le tableau caché. Encore plus chaotique, on se concentrait néanmoins et aisément sur les deux logogrammes au feutre rouge qui se trouvaient au centre. « J’ai voulu faire le lien avec ces signes. Ici, le Ntk de Délassant ; là, l’Alphan des Abysses. Tous deux désignent un inconnu de façon formelle. Je n’ai longtemps pas compris pourquoi ils existaient, ceux-là, avant de faire le lien avec ma Marque. » Il disait ma Marque avec une évidente fierté. Ghetis s’arrêta, l’observant de son œil valide avec un air réprobateur ; Nikolaï, se réalisant encore penché sur le bas du tableau, se redressa vivement.
« J’ai donc échafaudé une théorie sur cet homme mystérieux. Je pense que le Roi avait non pas deux fils, mais trois : le troisième, bien qu’il n’ait jamais eu à disputer l’héritage sur lequel la guerre s’est faite, avait été assigné à un Pokémon légendaire par le sang. Là-dessus, les phonogrammes de Délassant sont les plus parlants. Voyez plutôt. »
« A votre gauche, vous avez Nsw, désignant le Roi ; au milieu, Ntk. A priori, ils n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est que Ntk est le seul phonogramme qui soit la fracture nette d’un autre. Vous pourrez vérifier. » Nikolaï n’eut pas à le faire : il avait suffisamment étudié la langue morte de Délassant pour savoir qu’il ne pouvait s’agir d’une coïncidence, dans des fresques où la dimension des signes avait une importance capitale dans la signification finale. Comment personne ne l’avait remarqué avant lui ? Ghetis ne prit pas le temps d’installer son effet. « Pareillement, à votre droite, un phonogramme d’appartenance, un équivalent d’un De ou d’un A. Fracture. J’ai donc de bonnes raisons de penser que Ntk signifie, littéralement, qui appartient au Roi. C’est un peu primitif, comme formule, j’en conviens. »
« ... Et l’Alphan ? »
« Plus simple et plus complexe à la fois, » admit le professeur. « Les habitants du Lb utilisaient un alphabet différent, mais de l’ancien anglais malgré tout : ils ne s’embarrassaient donc que rarement de ces signes. Les exceptions notables sont Reshiram, Zekrom, Pokémon et, bien sûr, l’Alphan. Et, comme on dit, l’exception confirme la règle ! Ils n’avaient aucun problème à nommer clairement le Roi, qui était pourtant la figure politique la plus importante de l’époque. »
Nikolaï essuya nerveusement ses lunettes qui s’embrumaient. Ce que disait Ghetis avait beaucoup trop de sens à son goût.
« Cela ... Ne change rien au problème. Pourquoi personne n’aurait noté l’existence d’un troisième dragon légendaire ? »
« Je ne prétends pas résoudre le problème, » le réprimanda-t-il. « Je l’explique. On ne peut s’y tromper, la guerre qui a amenée Unys à cette Seconde Civilisation d’Unys, l’ère actuelle, n’a impliqué que deux héros, et par conséquent deux dragons : Reshiram et Zekrom. Dans ce cas, qu’est-il arrivé à ce troisième personnage ? Peut-être a-t-il été assassiné avant que le conflit prenne les proportions qu’il a eues. Peut-être ignorait-il tout de son héritage royal. Il est impossible de le savoir. »
« J’ai peur de ne pas comprendre. »
« Laissez-moi vous rappeler la fondation d’Unys : un Roi avait dressé pour la première fois un Pokémon Dragon à quatre ailes, qu’il laissa en héritage à ses deux fils. Or, ces deux garçons s’opposaient en tout, et surtout en la matière de diriger le large territoire de leur père à sa mort. Le Pokémon Dragon, fidèle au Roi, se scinda en deux parties : Reshiram, le Pokémon Réalité, et Zekrom, le Pokémon Idéal. Leur conflit embrasa le pays, si bien qu’ils durent arriver à un compromis, les dictats de la Seconde Civilisation d’Unys. Imaginez maintenant : le Pokémon Dragon, au lieu de se scinder en deux, se scinda en trois. Le troisième Dragon, ne possédant aucune volonté de par l’absence de son héros, ne s’engagea pas dans le conflit. Mais que se serait-il passé s’il avait combattu ? »
Nikolaï pensait qu’il s’agissait d’une question rhétorique, avant que le silence embarrassant ne pilonne ses oreilles. Ghetis secoua alors la tête d’un air entendu, avant de poser la main sur son épaule.
« Je crois que nous sommes dans une ère transitoire. Le Pokémon Dragon restant dort encore, quelque part dans cette région, et attend son héros pour faire passer Unys dans une Troisième Civilisation, la meilleure. Et je voudrais, Nikolaï ... » Son prénom, dans cette voix, lui provoqua un frisson. « Que vous m’aidiez à le retrouver. »
*** Mais il n’y avait pas une telle chose qu’un Mélis pressé. Sur la Route 13, il s’amusait sur le bras de terre qui liait Vaguelone au reste du continent, la mer léchant ses chevilles avec la marée montante. Derrière lui, Tan profitait également du sable manqué, se glissant sous lui avec agilité, soulevant sur son dos comme une île mouvante les parasols et les algues sauvages. Son museau rencontra le dos de son dresseur ; quand celui-ci se retourna, il fit face aux yeux brillants et étroits du Crocorible, l’arcade au-dessus de son masque s’aplatissant d’un air inquiet. Il le sentait, son pas habituellement léger laissant des empreintes pesantes ; et, malgré son aspect effrayant, la cicatrice laissée par le Darumacho déchirant son ventre et son épaule, il était un romantique. Le garçon posa une main rassurante sur le nez.
« Ne t’en fais pas. Je sais que je ne peux pas abandonner. Ca aurait rendu sa mort ... leur mort, inutile. Mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser. Si je ne peux pas vous protéger, pourquoi ... » Sur la terre ferme, on les observait sous le couvert des arbres. Il l’avait senti, ce parfum acide de sueur que dégagent tous les humains. De plus près, il reniflait dans celle de ce jeune homme un arôme subtil de pin séché et de ... crainte ? Les dresseurs sentaient habituellement le brûlé, la graisse, les autres Pokémon dont les odeurs se collaient sur leur peau comme une pellicule de faux pot-pourri. En d’autres mots, quelque chose d’infect. Mais lui ... Le vent lui portait sa fraîcheur. En contrebas, Tan s’avança davantage pour chercher la poitrine de Mélis - y collant toute sa joue -, un souffle paisible s’échappant de sa mâchoire fermée. La bouche du garçon s’ouvrit et se referma sur de l’air.
« Désolé. Ca ne me va pas d’être aussi pessimiste. C’est le truc à Matis. Mais dépêchons-nous d’aller à Entrelasque. Le soleil ne va pas tarder à se coucher ... » Sous cet ordre implicite, le Crocorible plongea à nouveau dans le sable, avant de pousser son dresseur de son museau plat dans un bond puissant. Les escaliers dans la falaise, c’était bon pour les autres ! Mélis trébucha à l’arrivée, se rattrapant sur le tronc d’un arbre, alors que son Pokémon ramena ses pattes arrière du vide au sol ; de son dos profond, les graviers coulaient comme une cascade. La voix se colora davantage, les remparts d’Entrelasque enfin en vue.
Il n’aimait pas s’en remettre aux humains. Les humains étaient faits de feu et d’ombres, de ce même feu spirituel qui dévorait les forêts et leurs habitants dans la grande marche de la civilisation. Il tenait cette haine instinctive de ses pères, mais sa propre mémoire leur donnait raison, à ces fantômes du passé : c’était un humain qui l’avait rappelé de l’oubli dans lequel il se complaisait. Dans la recherche d’une perfection inatteignable, mais cela, il n’avait aucun raison de le savoir. Et donc, il ne pouvait plus que mettre à l’épreuve celui qui lui semblait partager son essence. Par la lame de Lancelot. Lorsqu’il sortit des fourrés, le jeune homme le regarda avec un air ébahi. Ce Pokémon cervidé aux muscles puissants, les cornes en spirale pointant l’air dans l’éclat bronzé de l’acier rouillé, et le sabot métallique ne produisant pourtant aucune vibration étrangère sur la terre qu’il foulait. Les deux yeux ambrés suivaient le moindre mouvement de ses mains contre et au fond de son sac. Du Cobaltium, il résuma son impression en un mot :
« Waouh. » Il faudra s’en contenter. De son front jaillit une lame immense : invisible, bien sûr, si ce n’était pour les reflets de lumière sur elles, en ricochets colorés, qui assuraient qu’elle était bien tangible, cette épée psychique. Mélis en était encore éberlué quand Tan s’interposa entre eux, ses épaules rocheuses saillantes en protection. Que le coup direct siffla contre ses oreilles et que ses cheveux s’aplatissent. Qu’il réalise que le Pokémon sauvage venait de l’attaquer directement.
« Ah ! Tan, Tunnel ! Et reste sous terre ! » Le Cobaltium recula quand sa lame fut repoussée ; Tan ne discuta pas, s’enterrant d’un mouvement rapide sous l’herbe séchée. Le jeune dresseur prit une autre Poké Ball dans sa main, alors que Lancelot éleva à nouveau sa tête, la lumière suivant en une ligne parfaite ce qui n’était ni plus ni moins qu’une épée de Damoclès. « Tawny, arrête-le avec Poing de Feu ! » Les doigts du Roitiflam attrapèrent au vol la Lame Sainte, qui craqua sous la chaleur. On aurait presque pu l’entendre, l’éclat de verre qui ne toucha rien. Il recula de nouveau, perturbé par le poids absent de sa tête.
« Maintenant, Tan ! Remonte ! » Le crâne du Crocorible, du sol, aurait pu percuter le bassin offert du Pokémon sauvage, mais ce dernier n’en fit rien : protégé par un Abri sous ses pieds, il rebondit presque dessus, sur un sol artificiel, avant de charger de nouveau : cette fois, le crâne perforé luisait d’un éclat métallique. « Nitrocharge ! » Aura de flammes et éclat d’acier se rencontrèrent dans un bruit mat. Il y eut un instant de silence indescriptible, rien que les grognements de Tawny alors que ses pattes avant se bloquèrent sur le sol pour l’aider à pousser - Mélis pouvait presque voir, en arrière, un virevoltant. Maintenant qu’il y pensait, le mystérieux Pokémon n’avait pas émis le moindre cri ... Mais finalement, Lancelot céda : d’un sabot mis en arrière, il s’abaissa pour repousser sur le côté le Roitiflam. Un dresseur dont les créatures pouvaient rivaliser avec les forces millénaires instituées dans son corps. Ambre et noisette se croisèrent dans un regard, avant qu’il ne disparaisse dans le feuillage givré.
« ... Ouf. » Mélis lâcha enfin un soupir. « J’ai eu peur ! Il était vraiment costaud, ce Pokémon ... Tawny ! » Sous le coup de la réalisation, il s’approcha de son Pokémon au sol. Ce dernier frottait du plat de la main la large empreinte bleue d’acier fondu qui lui avait collé la peau ; Tan, à côté, cherchait du museau sa figure pour le lécher, et ne rencontrait que le cadre de son coude. « Tawny, ça va ?! »
Dans le fourré, Lancelot boitait de sa patte arrière, tirée comme un fer chaud, et sa tête retombait sur le côté avec le déséquilibre provisoire de sa lame spirituelle brisée ; il s’efforçait de garder une marche noble, le poitrail en avant, mais il ne leurrait personne. Gauvain le menaça amicalement de son propre crâne, les deux cornes plates l’encadrant, avant d’être repoussé par la puanteur qui s’était accrochée à lui : la peau brûlée, le sable humide, son propre sang pulsant à ses tympans. De derrière le Terrakium agacé s’avança Galaad, tremblant sur ses jeunes pattes, et dont le parfum marin contre son front rassurait toujours le chef de facto. Le Keldeo, loin des conflits mémoriels de ses pères encore vivants, ne faisait que chercher une poitrine chaude contre laquelle se réchauffer ; et Perceval resté en avant de la Route ...
- Spoiler:
Surnom : Tawny. Thème : Tenné, couleur orange-brune. Nature : Sérieux. Zone de capture : Pavonnay. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Pour les besoins du récit, j’ai rallongé le combat contre Cobaltium, mais en jeu, Tawny l’a fini en un seul Poing Feu. Surnom : Kelly. Thème : Kelly green, couleur verte. Nature : Rigide. Zone de capture : Route 20. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 55. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 50. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 57. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 59. CT unique éventuellement apprise : / Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Blaze. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Thème : Pink, couleur rose. Zone de capture : Baie Vaguelone. Surnom : Stil Thème : Stil de grain, couleur jaune. Zone de capture : Route 14. Surnom : Gold Thème : Goldenrod, couleur jaune. Zone de capture : Route 13. RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 9:20 | |
| Pour Noël, je vous offre une nouvelle étape !.. Comment ça, " comme d'habitude " ? En tout cas, bonne lecture ! J'en profite pour vous rappeler que les questions-réponses sont encore ouvertes ! - Spoiler:
Comme Matis l’avait pronostiqué, le soleil se couchait déjà sur Entrelasque quand il arriva à sa muraille. On sentait d’ici le vent polaire venant de Janusia, noyant les aiguilles d’été sous une fine pellicule de givre ; c’est sur celui-ci que l’astre diurne disparaissait en reflets pourpres. Il fallut les efforts conjoints de Keteleeria, qui l’attendait à l’intérieur de la ville, et les siens, pour faire lever le gardien - qui, se dit le jeune dresseur en cinéphile moyen, aurait fait un bon survivant dans ce film de zombies, La Nebbia Rossa. Quand il entra finalement dans la ville, il ne s’étonna pas des pavés irréguliers désertés, des balconnières où se confondaient fleurs réelles et fleurs de gel artificiel aux épines de feu : il était trop gêné par la poitrine généreuse du professeur, le dépassant de deux têtes, et recadrant son chignon machinalement.
« On t’attendait plus tôt, désolée ... On pensait qu’à cette heure, tu serais resté à Vaguelone. Ce n’est pas grave ! Je suis certaine que Mémé nous accueillera quand même. Mais, suis-je bête, » ajouta-t-elle en tendant la main, le distrayant un instant du décolleté ouvert, « je ne me suis pas présentée. Je suis le professeur Keteleeria. »
« Mélis. Enchanté, » fit-il sobrement en serrant sa main. « Bianca n’est pas avec vous ? »
« Elle est restée chez Mémé, » répondit-elle avec un dynamisme forcé pour son âge. « Elle a dit qu’elle voulait encore passer un appel à Tcheren. » Le dresseur ne releva pas. L’amnésie propre aux offensants. « Tu as trouvé les ciphers que nous cherchions ? »
Il feuilleta nerveusement dans les pages vierges de son Pokédex, avant de lui tendre. « J’ai pu noter que ça. J’ai bien fait ... Non ? » Pendant qu’elle jetait un œil plus expert sur ses notes, Mélis jeta un regard sur la petite ville encerclée. Il y avait quelque chose d’exotique à cette cité à deux niveaux, ses ponts suspendus par-dessus des caniveaux vides et ses maisons aux yeux éteints, encerclée par une toute nouvelle flore arctique. On devinait, par-delà les demi-remparts, la Grotte Cyclopéenne, en reflétant les derniers rayons de soleil, laissant deviner ses milles ombres figées dans la glace. Keteleeria émit un petit cri entendu.
« C’est écrit à l’envers ? »
« Hein ? »
« Les habitants du Lb lisaient de droite à gauche. Tu ne pouvais pas le savoir, bien sûr, mais ... Tout le reste est parfait. Tu as fait un excellent repérage. »
« Ca va vraiment vous aider à arrêter la Team Plasma ? »
« Pas de précipitation, » fit-elle d’un ton enjoué. « Watson avait déjà émis cette théorie, mais je ne pouvais être sûre ... Jusqu’à maintenant. » Le professeur eut un rire nerveux en faisant face à la mine interloquée du dresseur. Elle abaissa sa voix, sur le ton de la confidence - ça semblait une précaution inutile, au vu de la paranoïa naturelle des habitants d’Entrelasque, mais Mélis approcha son oreille comme un conspirateur de la même façon. « Tu as entendu parler de l’attaque de la Team Plasma sur la Ligue Pokémon, il y a cinq ans, n’est-ce pas ? »
« Bien sûr, » cria-t-il, un peu vexé. « La Maître Ludvina a appelé le Pokémon Idéal, Zekrom, pour combattre le Pokémon Réalité, Reshiram, contrôlé par le Sage Ghetis. » Son assurance disparut alors que Keteleeria secoua la tête. « Comment ça, non ? »
« C’est la version officielle, oui. Mais les choses ne se sont pas exactement passées comme ça. Tcheren va m’en vouloir, mais tu dois connaître la vérité sur les exactions de la Team Plasma, il y a cinq ans. » Il ne savait pas quand il s’était mis à marcher dans les rues d’Entrelasque, mais à ce moment-là, il s’arrêta, comme pris de court - une déplaisante réminiscence. Mélis devina aussi, derrière lui, le sourire en coin du professeur.
« Viens. Je vais te présenter à Ludwig. »
*** FMC3, scene 01, E, single take.
CHIRURGIEN : Laissez passer !
FMC3, scene 01, A, take 01.
Sur le chariot médical, il n’entendait qu’une bouillie de sons. C’était déjà extraordinaire, en soi : selon le génie robotique qui le lui expliquera plus tard, les dégâts faits à son squelette nerveux étaient tels il n’aurait rien dû entendre. Et il se doutait déjà à ce moment-là que son corps n’était pas vraiment beau à voir - le passager clandestin avait réussi à le faire tomber entre deux wagons, tout de même ! -, même s’il ne pouvait pas ressentir la pression anormale de son bassin au niveau de sa poitrine. Ou alors il n’arrivait déjà plus à assimiler ce corps comme étant le sien, que sa tête articulait. Ce n’était pas plus mal. Il imaginait la brûlure et la trace du rail qui lui était passé en travers avant son blackout. Arceus, merci ! Sa vue ne pouvait pas en dire autant : il aurait aimé qu’on lui ferme les yeux, pour ne pas voir le soleil géant des néons des urgences privées.
CHIRURGIEN : Appelez l’inspecteur B. et Génie, demandez-leur l’autorisation de faire l’opération. Et dites qu’une vie en dépend.
INFIRMIERE : Bien, docteur.
La vie de qui ?
FMC3, scene 01, B, take 01.
Plus bas dans le complexe, Génie prit l’appel des niveaux supérieurs au vol. On pouvait dire que Génie était l’œil du Big Brother qu’étaient les Forces de Police Internationales : il avait les connaissances supérieures en les matières robotique et informatique primaires de l’époque, les relations intrinsèques et cette peur de la lumière naturelle, que devaient avoir les hommes de l’ombre. La voix de l’infirmière faisait un écho sourd dans l’appareil mobile, et il jeta un regard rhétorique à Will Figures. Le pauvre contrôleur des trains avait encore l’épaule recouverte de sang séché.
GENIE : C’est une opération inédite en son genre, et par cela-même, je dois vous tenir informé des risques. Nous ne pourrons rien changer à ce qui existait déjà dans sa psyché, et je parle du choc psychologique qu’une telle suite d’événements peut provoquer. Et il y a des chances très élevées pour que leur cœur même de sa personnalité en soit altéré. Sa mémoire ... Et nous ne pouvons garantir, puisqu’il n’y a pas eu de précédent, que l’opération fonctionne. Il pourrait mourir maintenant.
FMC3, scene 01, C, take 01.
L’opération, c’était l’immense squelette robotique - ou, du moins, son prototype, trônant fièrement dans les colonnes des inventions gaspillées de Génie. Celui-là n’avait pas la peinture bleue familière qu’on assimilait aux forces de police partout dans le monde : et on voyait, sous la peau de fer, les côtes de la même matière qui formeront la colonne de maintien. Seul le cou semblait d’un matériau plus flexible, avec un embout pour se connecter à la base des vertèbres - on devinait avec une horreur trop facile que c’était là qu’on fixerait la tête, séparée d’un corps trop amer même pour les Vaututrice.
FMC3, scene 01, B, take 02.
FIGURES : Il a promis d’être le parrain de mon fils ...
GENIE : Mes félicitations.
FIGURES : Je ne pourrais pas regarder ma femme ce soir et lui dire que je n’ai pas tout fait pour le sauver ... S’il-vous-plait, si le temps lui est compté, ne perdez pas de temps.
GENIE : Heureusement que je savais ce que vous alliez me répondre, alors.
FMC3, scene 01, A, take 02.
INFIRMIERE : Tout est réglé, docteur. Nous avons leur autorisation.
L’autorisation de qui ? Etait-ce lui, qui avait donné ce précieux laissez-passer pour sa propre vie ? C’était difficile de faire sans les noms et la notion perdue de sa propre existence. C’était tout de même un échange injuste, contre l’arrestation d’un simple motard qui avait refusé de faire poinçonner son ticket de séjour à deux-cents Pokédollars. Lui pouvait encore taper contre les barreaux de l’unique cellule préventive de Méanville, alors qu’il ne pouvait que se laisser balader sur la civière, en espérant que son corps mort et sa tête en voie de disparition ne pèsent pas trop lourd. Il ne sentit même pas quand cette dernière percuta le battant du bloc opératoire.
FMC3, scene 01, D, take 01.
CHIRURGIEN : Bonjour. Vous faites à présent partie d’un programme expérimental des Forces de Police Internationales, basées à Janusia, Unys. Dans votre état, votre consentement n’a pu être obtenu que par de tierces personnes, nominativement Will Figures, et sont les seules responsables. Acceptez-vous ?
C’était de la rhétorique : le dernier son sorti de sa gorge avait épuisé ses cordes vocales avant la fracture et le blackout qui avait suivi, et même s’il avait la possibilité de parler, la seule idée de devoir faire face au jugement de Giratina - bizarre, comme certains souvenirs insignifiants restent les plus longtemps ancrés en mémoire - lui aurait fait signer n’importe quel contrat. Le chirurgien hocha la tête à cette approbation muette et, alors qu’il retourna chercher le squelette mécanique dans son caisson, les infirmiers se replièrent sur lui comme un essaim en rose et en bleu.
FMC3, scene 01, F, single take.
OPEN skeleton_01_props_genie.txt_
[APPARATUS]
[MAIN COMPONENT] CODE NAME : ‘‘SKELETON MECHA COP 01’’ CORE CODE NAME : Up to the specimen 01. CORE CODE TYPE : GM-CV03 BASE MASS : 223.5LBS DURABILITY : 96 %
[UPPER COMPONENT] CODE NAME : ‘‘MEMORY IMPLANT’’ CORE CODE NAME : CUSTOM MEMORY IMPLANT CORE CODE TYPE : CMI-CV0047 BASE MASS : 1.102LBS DURABILITY : 12 %
OVERALL STATUS : Up to operation.
~~ Enter your name below ! ~~ W. GUAND
Press ECH to return_ INDEX_
Cette vérification dans le dossier faite, le caisson s’ouvrit dans un écran de fumée blanche ...
FMC3, scene 01, D, take 02.
... Qui n’interrompit pas le travail des infirmiers. Les bocaux opaques aux proportions variables se succédaient par-dessus la table d’opération ; on ne voyait, entre deux bras couverts de l’essaim, que la tête du Robokeuf à faire rester en place dans un écrin de draps, les yeux trop fatigués pour seulement se fermer. Warren Guand allait se retourner, puis s’ignora, pensant sans doute que le corps entier à substituer était prioritaire à la vision dont certaines personnes se passaient très bien. Pas même à ce moment de semi-conscience, abruti par l’anesthésie et le choc à la station, il ne regretta de devenir ce super policier. Il avait toujours été un justicier idéaliste. Ses frontières s’étaient seulement élargies, passant de la gare de Méanville à Unys toute entière, et échangeant son minable Ponchien pour des Pokémon surentraînés dont la rareté en faisait déjà des trésors de jalousie.
Il laissait volontiers les regrets à sa sœur Poline.
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| | | Dark-Celebi
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 10:00 | |
| La nebbia Rossa, c'est le film "La brume pourpre" du pokéwood? Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
[01:23:02] Wulffen : nique la femme plutôt, au moins ça vide les boules XD
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| | | Mimoze
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| | | | Dark-Celebi
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 11:02 | |
| Je me disais bien aussi x) Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
[01:23:02] Wulffen : nique la femme plutôt, au moins ça vide les boules XD
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 24 Déc 2013 - 12:35 | |
| Le mystère entourant robokeuf s'épaissit ! En plus, Matis et Mélis vont enfin savoir qui est ce Ludwig avec qui on arrête pas de faire le rapprochement~ Ca promet !
Bref, joyeux réveillon ! ^^ |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 25 Déc 2013 - 9:54 | |
| Merci ! Et pour votre 25 décembre, la fin de l'étape ! Qui risque d'être un peu ennuyante pour ceux qui ont déjà lu En Noir et Rose, mais il faut passer par là ... Et pas de compte-rendu pour cette fois, tout simplement parce qu'on a pas bougé d'Entrelasque, donc il n'y a aucune évolution. Bonne lecture, et joyeux Noël ! - Spoiler:
Pendant que Bianca analysait à son tour les ciphers notés par Mélis, Mémé faisait nerveusement le tour de la table, jetant des regards incertains dans l’œil de la fenêtre et servant à grandes louches sa soupe maison. La jeune fille était naturellement plus lente à faire sa lecture, mais aussi plus méthodique, reportant sur un carnet à part les ciphers avec une remarquable précision. Le jeune dresseur se penchait par occasion par-dessus son épaule avec curiosité, laissant tomber de sa cuillère des trainées brunâtres ; son oreille, distraite, ne semblait pas pouvoir suivre trop longtemps le récit de Keteleeria. C’était étrangement devenu trop personnel pour lui, et pourtant ...
« Remettons les choses dans l’ordre. Bien que ce fut Ludvina qui invoqua Zekrom, » commença-t-elle. « Ghetis n’a jamais réussi à contrôler Reshiram. Son héros, c’était ce jeune garçon, Ludwig. »
« Ludwig faisait partie de la Team Plasma ? » Bianca ne put retenir un grincement. Keteleeria l’ignora prestement.
« Non. Je pense justement que c’est ça qui a été la faille dans le plan imaginé par Ghetis. Mais commençons par le commencement. Comme Bianca a dû te le dire, Ludwig a commencé son voyage Pokémon avec elle et Tcheren ; et ses opinions sur la Team Plasma étaient ... mitigées. Il n’a jamais approuvé le motto du groupe, mais je ne crois pas l’avoir vu le dénigrer non plus. Il faut te remettre dans le contexte : la Team Plasma aimait à prétendre qu’humains et Pokémon devaient être séparés, pour le bien de ces derniers. Et elle était convaincante. Beaucoup de dresseurs ont relâchés leurs Pokémon par la suite. Ce n’était qu’une façade pour Ghetis, oui, mais même une grande partie de ses sbires étaient sûrs de leur opinion. Tu as peut-être pu en rencontrer, à Port Yoneuve. Bardane leur a donné l’asile pour qu’ils ... « réparent » leurs erreurs. Bref.
Ludwig a rencontré le Roi de la Team Plasma, un autre jeune garçon qui s’appelait N. Le but de N était de réveiller le Dragon légendaire, Reshiram : c’était ce pour quoi Ghetis l’avait élevé. Tout le plan de la Team Plasma consistait à l’amener au Galet Blanc, le vaisseau, si tu veux, de Reshiram. Mais, même en possession du Galet Blanc, N ne fut pas choisi comme héros. C’était Ludwig. Pourquoi lui, et pas un autre dresseur, comme Tcheren ? Impossible de le savoir. N exécuta donc son plan B : manipuler le Héros pour manipuler le Dragon légendaire. »
« Manipu-- Mais on ne peut pas manipuler quelqu’un comme ça, pas vrai ? »
« J’ignore encore comment il a réussi ça. Je pense qu’il s’est servi d’un Pokémon Psy comme Sidérella ou Neitram, afin d’attaquer sa mémoire même. Le fait est que, pour un temps, Ludwig a rejoint N, et N, grâce à Reshiram, réussit à devenir Maître de la Ligue. »
« Il n’a jamais rejoint la Team Plasma. » Ce fut la seule contribution de Bianca au récit. Mélis l’interrogea du regard, mais elle l’évita aisément, faisant mine de se concentrer sur les ciphers étalés devant elle ; quand à Keteleeria, elle ignora ce malaise naissant d’un haussement d’épaules.
« Tu chipotes, Bianca. Mais tu as raison, je devrais aussi expliquer ce point. Mélis, est-ce que tu aurais entendu parler d’un mal qu’on appelle le Grignot ? »
« Jamais, » admit-il. « Mais ça n’a pas l’air d’être une sorte de rhume. »
« Si seulement ... C’est un mal qui affecte la mémoire des personnes en contact avec des Munna ou des Mushana. Ces Pokémon sont des mange-rêves : ils sont capables de dévorer les rêves des humains comme des autres Pokémon. Ou de grignoter, d’où le nom. Normalement, » continua-t-elle sur un ton pédagogue, « ils n’avalent que les rêves de surface. Tu n’es pas sans savoir que les rêves ne sont, pour le dire simplement, qu’un amalgame de souvenirs que produit notre cerveau quand il fait le tri, durant notre sommeil. Si des Munna venaient à chercher plus loin, ils tomberaient sur la mémoire brute. Les souvenirs, comme les connaissances. »
« Encore un peu de soupe, jeune homme ? » Mémé se pencha entre eux, sa louche fouillant dans le fond de sa cocotte à la recherche de la mie imbibée. Mélis refusa d’un signe de tête poli, sans quitter le professeur des yeux. Il trouvait dans cette partie du récit une fascination malsaine, à l’idée qu’un Pokémon puisse, d’une simple inspiration psychique, avaler toute votre personne comme on enlèverait simplement l’air d’une canette de Soda Cool. Keteleeria dut le prendre pour de la crainte, car revint son rire nerveux.
« Ne t’en fais pas ! Les Munna ne sont pas censés le faire. Dans le cas de Ludwig, c’était un accident à l’échelle. Il existait, il y a presque une vingtaine d’années, un centre de recherches près d’Ogoesse, où l’on étudiait la Brume des Rêves. C’est la matière que recrachaient les Munna après avoir avalés un rêve. Pour que la Brume soit la plus pure possible, on sevrait comme on pouvait les pauvres Pokémon. »
« Mais les gens qui travaillaient là ? Ils ne pouvaient pas ... de pas avoir de rêves, si ? »
« Tu as tout à fait raison, et c’est le problème. Les Munna ont commencé à dévorer les rêves de ces scientifiques ... En plus d’être en quantité insignifiante pour eux, il s’agissait de rêves corrompus, qui les ont rendus anormalement agressifs. Et un jour, comme on pouvait s’y attendre, il y eut une explosion. On n’a jamais déterminé s’il y avait un rapport : pendant des années, personne n’a osé mettre les pieds dans les Vestiges, pas même les autorités. Les Munna se sont enfuis et se sont jetés sur les premiers cerveaux à portée. Le complexe se trouvait à l’orée d’un bois : c’était le lieu d’amusement privilégié des enfants. Ludwig était l’un d’entre eux. »
Keteleeria s’arrêta, comme pour reprendre son souffle. Elle ne se souvenait que trop bien de ce jour : le mélange de fumées noires et roses couvrant le ciel d’Ogoesse, le silence surnaturel remplaçant les cris et les pleurs, le visage pincé de Griselda, s’efforçant de garder son calme en cherchant l’uniforme marin dont le petit garçon ne se séparait jamais, tous ces Munna flottant, l’air hagard, saoulés de rêves ... Mélis ravala sa salive, imaginant une version cauchemardesque de la même scène, des fantômes aux torses recouverts de mâchoires mentales ; il en rira plus tard, en voyant les dessins de cochons-tirelires dans son Pokédex, mais maintenant, il portait pour ces Pokémon un simple dégoût. Enfin, le professeur reprit : sa voix était si inattendue qu’elle le fit sursauter.
« Bianca a toujours été convaincue que Ludwig était toujours là, qu’il suffisait d’attendre qu’il se souvienne ; c’est ce qu’elle a voulu dire. Je n’en pense rien. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il était le Héros, et que d’une certaine façon, N s’est retrouvé à la Ligue avec Reshiram et a gagné contre le Maître. C’est à ce moment-là que Ludvina est apparue. Sortie de nulle part, la petiote, mais l’équipe de Ludwig lui faisait confiance : c’est tout ce qui comptait. Et elle a réussi ce à quoi personne ne croyait : elle a appelé Zekrom à l’aide. »
« Mais, dans la légende ... » Il chercha ses mots. « La légende ne dit-elle pas que Zekrom et Reshiram sont égaux ? Parce qu’ils sont les parties d’un seul et même Pokémon ? Que c’est pour ça qu’aucun des deux héros n’a jamais eu le dessus sur l’autre, et qu’ils en sont venus à la trêve qui dure encore aujourd’hui ? »
« Tu as l’air de bien connaître l’histoire d’Unys. C’est bien. Ca se perd. » Elle disait ça avec si peu de conviction que Mélis n’eut pas le cœur d’y trouver un compliment. Ca avait sans doute un lien avec ce que disaient les fameux ciphers mis bout à bout - un mouvement d’épaule vers Bianca, qui continuait d’ordonner les siens avec une autre liste. « Tu as raison, les deux Dragons sont censés être de force égale. Mais le reste de l’histoire est juste : Zekrom a vaincu Reshiram. J’ai des raisons de croire que, sans son héros - je veux dire, sans la véritable conviction de son héros, et pas un implant ou l’intermédiaire qu’était N -, Reshiram n’a pas pu montrer toute sa puissance. » A cet instant, les mots de Nikolaï lui revinrent en tête. Pour moi, l’humanité a la tâche d’extraire le potentiel maximum des Pokémon ...
Mais par quelle méthode ? L’entraînement ?
L’affection ?
« La Team Plasma a été démantelée, mais Ghetis a réussi à s’évader pendant son transfert en prison, et le soir même de la défaite de N, on a observé les prémices du Grand Gel à Janusia ... Et maintenant, la Team Plasma ... »
« La Neo Team Plasma. » Elle eut un sourire forcé. « Compliments d’Artie, » se pressa-t-il d’ajouter.
« Si tu veux. La Neo Team Plasma, donc, prétend être prête à réveiller le Dragon légendaire, en sachant pourtant que les deux héros ont disparu d’Unys - désolée Bianca, mais c’est un fait -, emportant chacun la chance de résurrection de l’un ou de l’autre ... Et nous voilà ! Ma chère assistante, » fit-elle mielleusement, « as-tu fini ? »
« O-Oui ! » Bianca se leva promptement de sa chaise, présentant avec une rigueur académique la longue rangée de ciphers. Il y avait, sur la large page de carnet, des lignes, des colonnes, certains encerclés par des ronds rouges, d’autres par des ronds bleus ; mais pour Mélis, ça restait un chaos de lettres, qui lui rappelait les classes de japonais - sa pire classe, comme Matis s’était plu à le lui rappeler. Ne restait qu’une épitaphe en anglais, qu’il déduisit comme étant la traduction :
« YOU who came back to us, YOU who gave up your dream, Go on YOU, [X] is waiting. »
« Mélis a eu une très, très, très bonne intuition en recopiant en commençant par le You ! Je ne connaissais pas la traduction de ce symbole, » continua-t-elle d’expliquer en pointant du doigt la Libellule, « mais il m’a fait penser à un autre cipher déjà vu dans les Ruines des Abysses. » Et elle pointa un autre symbole, soigneusement isolé du reste, un temps disparu sous son ongle :
« Ce cipher représenterait Reshiram. On a retrouvé plusieurs phrases où les deux symboles sont visibles côte-à-côte, alors j’ai pensé que ce serait peut-être le symbole de Zekrom, mais ce ne serait pas logique, parce qu’on sait que le Lb avait reconnu la supériorité du héros de Reshiram ! Alors, j’ai pensé à ce que Watson nous a dit, à propos d’un troisième Dragon légendaire ... » Dans son dos, Mémé se signa distraitement. Keteleeria se contenta de hocher la tête pour l’encourager à continuer. « Alors, si c’est effectivement le signe d’un troisième Dragon légendaire, ça voudrait dire que son héros à lui a simplement abandonné la guerre, et du coup ... Le Dragon légendaire existerait encore ! Et la Team Plasma pourrait mettre la main dessus ! »
« Un troisième Dragon légendaire ... »
« Appelons-le ... Kyurem. »
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 25 Déc 2013 - 16:03 | |
| Le mystère autour de Kyurem me paraît bien profond... Est-ce qu'on saura ce qui est arrivé à son héros ? Si c'est vraiment un abandon de sa part ? Enfin bref, on apprend rien de nouveau mais ça fait du bien de souffler un peu dans toute cette action ! |
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| | | | | [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
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