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| [Blanc 2] En Camaïeu de Rose | |
| Mimoze
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| Sujet: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 11 Sep 2013 - 10:07 | |
| Rappel du premier message :En Camaïeu de Rose, Nuzlocke Challenge encore plus difficile, est la suite logique d'En Noir et Rose, également publié ici. Les événements nécessaires à la compréhension du présent Nuzlocke seront rappelés en temps voulu, je recommanderai néanmoins d'avoir une certaine connaissance de l'histoire précédente pour pleinement apprécier le récit. Cela ayant été dit ... Il y a cinq ans de cela, la Team Plasma a été vaincue. La version officielle veut que la juste-couronnée Maître de la Ligue Ludvina ait réussi à appeler Zekrom, un des Fondateurs d'Unys, pour combattre et vaincre Reshiram, sous le contrôle de ce groupuscule. C'est depuis cet instant-là qu'une large bande arctique, appelé le Grand Gel, a recouvert une partie de la région en partant de Janusia. C'est dans ce contexte que partent Mélis, jeune challenger de la Ligue, et son ami d'enfance Matis, pour découvrir les origines de cet étrange climat s'étant abattu sur eux. Dans un univers parallèle, le voleur Ninja Skelénox va être confronté au mystérieux Robokeuf, un agent de police cyborg qui sera le seul capable de lui mettre des bâtons dans les roues dans sa recherche de l'énergie perpétuelle. Pour les ... deux personnes qui me suivent sur mon Tumblr, les updates seront prioritaires de quelques jours dessus. Mais, eh, vous avez les délicieux comptes-rendus - que j’appellerai aussi, mes espoirs déçus En avant ! o/ ❧ Règles- Plus dures, plus méchantes ! :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Si cela s’avère possible, un seul Pokémon possible par échange par Julien / Brenda, et le premier proposé.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom. Tous les Pokémon seront renommés selon une nuance de couleur, sauf exceptions scénaristiques (les Mousquetaires, si trouvés) ou techniques (les Pokémon de N).
Règles additionnelles
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, jouer en mode Challenge.
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville et un seul soin par un soigneur fixe / itinérant - votre mère, les Infirmiers.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, le premier soin à Pavonnay étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, un seul Pokémon d’une Trouée Cachée Un Pokémon d’une Trouée Cachée de tout le jeu. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction d'utiliser la Galerie Concorde.
- Pour Pokémon version Noire 2 / version Blanche 2, interdiction de récupérer des objets par le Pokéwood.
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
Mais naissait-on nécessairement héros ?
Le garçon glissa une main timide sur la paroi de verre. Mélis n’avait ni l’acuité de N, une oreille ouverte à la voix des Pokémon, l’autre à celle des humains ; ni la prétention du confondu Ludwig, pauvre type, on croyait qu’il n’existait que pour être son remplaçant ! Il croyait, merci Maman, à Arceus et à la théorie du père commun, sa couleur préférée était le bleu, et sa mère et lui partaient tous les étés à travers le désert de glace pour passer des vacances à Papeloa, leur mari et père de cœur. Il n’avait pas la moindre épée de Damoclès cosmique au-dessus de sa tête ; et si on lui avait demandé de choisir au pied du palais, il y a cinq ans, s’il voulait voir la Réalité ou l’Idéal triompher, il aurait répondu que si leurs chers jumeaux avaient mis la Première Civilisation d’Unys à feu et à sang, ce n’était pas le fruit du hasard non plus. Bref, il n’avait rien d’un héros.
Le Pokémon Frontière souffla contre sa paume, l’œil brillant d’un rare éclat d’intelligence. Là où les deux Fondateurs étaient des monuments de grâce et de brutalité ; il en était leurs ruines, un corps chétif et difforme, recouvert de sa propre glace, qui inspirait l’angoisse, la répulsion, le syndrome d’Entrelasque. A l’étroit dans sa prison, il exposait davantage les faiblesses de ce qui devait être, jadis, un des bras de Dieu ; une respiration bruyante soulevant sa poitrine, et les pattes inégalement placées sur ce squelette anarchique. Les doigts de Mélis se refermèrent instinctivement sur sa paume, mais resta accroché à la paroi avec une certaine curiosité. Kyurem n’était que la coquille originelle, le néant, le rien-du-tout.
Lorsque les deux Fondateurs ont disparu dans les fondations de la Seconde Civilisation d’Unys, le Pokémon Frontière n’était pas apparu. Il n’était pas un médiateur, puisque les notions de Réalité et d’Idéal lui étaient totalement inconnues ; et cela lui semblait bien. La nature même du dragon originel ; un paradoxe. Mélis posa son front contre le verre gelé. Kyurem approcha son masque avec une infinie patience - à ces centimètres de paroi concrète, il releva la tête baissée d’un jeune dresseur de Pavonnay.
Il n’avait rien d’un héros ; alors pourquoi se sentait-il si proche de lui ? Il voulait ouvrir son oreille à sa voix antique. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé ? Il devait être rouillé. Comprenait-il seulement le langage qu’il utiliserait ? Parlait-il anglais ? Les doigts caressèrent le crâne inaccessible ; et un œil avide cligna.
« Qu’est-ce que tu branles ? »
L’œil avide de Matis.
***
FMC1, scene 01, A, take 01.
A cette heure, les habitants de Janusia marchaient à pas pressés sur le vieux pavé, sortant et entrant des bureaux-tours, un sandwich dans une main et la cigarette au bec - une odeur diffuse de fruits pourris qui sonnait midi mieux que n’importe quelle grande horloge. C’était un véritable ballet de trench-coats, une masse confuse de gris polaire et de brun café, et un piétinement constant au-dessus des têtes des Forces de Police Internationales, Division d’Unys, dans le sous-sol comprimé de la demeure du Spartiate. C’est justement dans l’abri de cette confusion du zénith, que l’intervention se préparait dans le plus grand secret.
Pour être tout à fait honnête, ici aussi, la faim et la chaleur ambiante abrutissaient tous les esprits. Le sol devait à l’origine être un modeste carrelage blanc, mais il était maintenant brisé en coins, couvert d’emballages errants et d’épaisses traces de semelle ; et les tables de verre étaient constellés par endroits de pellicules. Collées au plafond, des relents de boîtes-déjeuner souffrant d’échauffements, et des soupirs. Le super-policier restait insensible à cette ambiance - et insensible à tout, en vérité, comme nous le verrons plus tard - ; sa tête retombant sur le raide axe de son cou mécanique, absorbé dans la lecture du dossier. Beladonis l’étudiait lui-même d’un air curieux, le cerveau bouillant sous le nuage intangible du midi et les questions insolentes.
FMC1, scene 01, B, take 01.
Le trench-coat largement trop grand pour le corps étroit du cyborg laissait deviner sous ses plis le torse rigide, fait d’une seule plaque de fer, l’abdomen sifflant en son centre d’une respiration laborieuse. Sous lui, ses jambes mécaniques trop grandes tombaient en plusieurs cassures impossibles, et l’une dansait sur elle-même, la roue du talon imprimant son poids sur le carrelage déjà bien maltraité. On ne voyait pas ses yeux, restés dans l’ombre du chapeau melon ; orné d’un badge plastique Lieutenant Trois-Lieues, cadeau du souvenir effacé de Poline.
FMC1, scene 01, A, take 02.
Le super-policier releva finalement la tête, soutenant le regard attentif de son supérieur. Sa voix cryptée semblait sortir moins de sa bouche - qu’il s’affairait à synchroniser par habitude - que de son torse. La disparition d’une partie de ses cordes vocales, il le devait à l’incident qui l’avait transformé en Robokeuf autant qu’au tabagisme passif qu’il subissait en tant que, à l’époque, simple agent de gare à Rotombourg.
ROBOKEUF : Dynamic Engine = ?
Beladonis glissa entre ses mains l’article de presse sous feuille plastifiée. Malgré l’encre effacée entre certains espaces, on y voyait les sourires honnêtes d’un professeur et de son assistant, les mains brandissant au photographe un long tube de verre opaque.
Le Dynamic Engine, l’avenir de l’énergie saine, se vantait l’accroche. A l’issue d’une laborieuse collaboration entre la Ville Noire et les deux professeurs Spencer, le Bal des Sciences, se tenant cette année à Volucité - voir notre reportage page x - a pu enfin présenter au public le Dynamic Engine, le dernier générateur perpétuel d’énergie saine. « Notre but », a déclaré le père Jules Spencer, « a été de créer une batterie capable de générer autant d’énergie électrique qu’elle n’en consomme. » Le modèle réduit que les journalistes ont pu voir ne montrait qu’une ampoule allumée en permanence, et ce sans être connectée à aucune source extérieure d’électricité. « Ce n’est bien sûr qu’une première expérience, mais au vu de ce succès, nous espérons avoir le soutien pour créer un DE2 qui alimenterait le dernier modèle de train d’Unys, le Multi. » Selon le maire de la Ville Noire, sponsor du projet depuis 19XX, des démarches de financement auraient déjà été entamées.
BELADONIS : Nous savons de sûre source que le Ninja Skelénox prévoit de voler le Dynamic Engine ce soir. Cette publique révélation lui a seulement permis de savoir où cette fabuleuse énergie perpétuelle se trouvait à Volucité.
Robokeuf avait déjà remis les yeux dans le dossier. Le Ninja Skelénox, nommé par la presse et les autorités d’Unys de concert : trente-deux vols, dont vingt déjà commis à Hoenn, d’où l’intervention des Forces de Police Internationales. Toujours des pièces d’exposition, du patrimoine historique et artistique ; spéculations au crayon sur la pochette cartonnée, il semblait se servir de plusieurs Skelénox pour distordre les dimensions et passer comme une ombre portée au travers des diverses sécurités auquel il s’était confronté. Ce Dynamic Engine ne correspondait pas à son objectif habituel. Etait-il en train de les provoquer ?
BELADONIS : On a besoin d’agir en toute discrétion. Le système de sécurité du laboratoire reconnaît une certaine signature dont vous semblez dépourvu en tant que ... robot. Vous êtes aussi le seul agent qui peut aussi le retenir. J’ai eu des favorables échos par rapport à vos talents de dresseur.
Etait-il en train de se moquer de la Justice ?
A l’époque où il avait encore un nom - le seul dont seule Poline se souvenait, et mieux valait attendre qu’elle ait le dos tourné pour lui en donner un autre -, oui, il n’était pas mauvais. Il passait beaucoup de temps à se glisser en douce dans les trains passant par Rotombourg pour combattre les jeunes dresseurs venus de Méanville. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais pour Robokeuf, c’était une période qui ne lui appartenait plus ; et qui, dans sa mémoire stricte de presque-machine, était rangée au même niveau que la chute du royaume de Délassant, il y a 2500 ans.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles.
FMC1, scene 01, C, take 01.
Sur une photographie dérobée, très floue, on ne voyait qu’une ombre perchée sur le vide, comme un enfant jouant à la marelle, un rayon de lune n’arrivant à lui dérober qu’un regard sur ses propres pas. Sur une plus grande partie de l’image, une tache blanche et un œil de cyclope malicieux découvrait l’objectif de cette caméra de surveillance. Un des rares portraits volés du Ninja Skelénox - ou plutôt, du Skelénox du ninja.
FMC1, scene 01, A, take 03.
Là où le zénith et la morosité communicative n’avaient pu lui tirer un radiant d’émotion, la seule pensée que quelqu’un pouvait faire le mal « pour le mal » lui échauffait les circuits. Le dossier vola, s’éparpilla sur la table en un confus de feuilles ; et Robokeuf se leva dans un branlement de chaise, les deux mains tapées sur du verre fracturé.
ROBOKEUF : Mission : Acceptée. Justice sera faite.
***
Bianca était soufflée par la vue depuis la terrasse. Un immense jardin de flammes rousses, le vol des Lakmécygne crevant les nuages dans de doux grains cotonneux, et le paisible silence d’un pied de montagne arraché au temps, semblait-il. Au loin, des bouquets d’arbres encore verts étaient pris dans la fine pellicule de ce givre surnaturel qui avait recouvert Unys il y a maintenant cinq longues années : bienvenue à Pavonnay. S’il fallait admettre une chose, c’est que grâce au Grand Gel, ce petit pied de montagne à la frontière de l’intérieur du continent était devenu le cœur d’une intense activité humaine qu’elle n’aurait, sinon, jamais connu. Les maisons, les petits artisanats et la maintenant régionale Ecole des Dresseurs avaient fleuri, bourgeons artificielles dans les deux bras du givre. Elle se demandait s’il avait pu venir ici, mais qui l’aurait reconnu ? Elle avait pris cette histoire, la seule mémoire qui lui restait.
Son doigt passa par-dessus une mèche blonde, et elle rencontra la branche de ses lunettes. Elle n’avait pas encore l’habitude. C’est Tcheren qui lui avait offert cette paire de cadres rouges et ronds, un peu avant qu’elle ne parte étudier pour son doctorat à Sinnoh ; si ça n’avait pas été par son insistance - lui qui était quasiment né avec -, elle ne les mettrait sans doute jamais. C’avait été l’un de leurs nombreux désaccords sans gravité. Spare the rod, and spoil the child ; qui aime bien, châtie bien ! Mais elle ne s’était pas sentie le cœur de protester : aujourd’hui, la tornade blonde assagie était devenue une agréable brise de printemps. Est-ce qu’il la reconnaîtrait seulement ?
Plongée dans ses souvenirs, elle n’aperçut qu’un peu tard l’ombre par-dessus son épaule. Sur le reflet de ses hublots, elle vit le confus de cheveux bruns indociles, le col bleu, les yeux noisette brillants de curiosité et de reconnaissance ...
« Ludwig ! »
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 4 Fév 2014 - 17:32 | |
| "D’un bras valide, la Moyade souleva gracieusement son chapeau de dentelle." C'est la scène la plus épique de cette partie. Thulile, méduse à chapeau, qui sauve Kelly et qui nous la joue "damoiselle de la haute" alors que tout autour, c'est un combat sans merci. Vive elle. C'est tout. Et à part cette scène, le parallèle entre Fène et Kelly est franchement bien trouvé et ta façon d'écrire colle vraiment bien avec l'action qui se passe. On a pas besoin de se forcer pour imaginer la scène avec précision, c'est magique. :3 |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 11:09 | |
| Et voici donc la fin de la fin, ou peut-être pas Bonne lecture ! - Spoiler:
La déflagration d’énergie les repoussa tous, humains comme Pokémon, contre les murs. Mélis se cacha comme il put derrière son Roitiflam, les pattes enfoncées dans les concaves de glace, l’échine dressée en remparts et le feu se déroulant en rubans d’étincelle sur le vent. L’essence. N, de derrière un pilier de givre, suivit d’un mouvement de tête l’énergie évanescente, cordes de blanc, chercher son squelette. Dans son dos, la chaleur des ombres se diminuaient, comme si elles ressentaient elles-mêmes cette tension dans l’air. Ou entendaient, couvrant le bruit du vent contraire, le cri perçant de Kyurem. Et ceci s’arrêta tout aussi brusquement. Le Galet Blanc tomba dans un toc sourd, et l’air regagna les côtes de pierre de la caverne comme on éclate une bulle gigantesque. Tan, suspendu en vol, s’écrasa dos contre la glace. Et Mélis évacua la tension d’un rire large. Le poids était retombé de ses épaules, et le carbone toxique des dernières heures se libérait de ses poumons. N s’approcha, anxieux.
« Ca va ... ? »
« Super ! Super ... ! » Et de se plier en deux, pris d’un fou rire nerveux.
« Non ! C’est impossible ! » Les deux garçons relevèrent la tête. Au fond de la grotte, Ghetis tomba à genoux, sa canne entre les mains, brisée. Son œil unique dévisageait ce reflet décharné d’un homme qu’il ne reconnaissait pas. D’une imperfection humaine qui faisait enfin ses cinquante-six ans. Deux ombres se croisèrent sur le front en sueur. Il en reconnaissait les formes jeunes et charnelles. La voix de l’aberration glissa comme de l’huile sur ses oreilles. Son bras fouetta l’air. Les ombres juvéniles reculèrent avec surprise. « Tais-toi ! TAIS-TOI ! »
« Il a perdu la tête, » constata Mélis d’un ton technique.
« Me faire battre par une Héroïne venue d’on ne sait où ... Me faire battre par ... un simple Dresseur de la campagne ! Impossible ! Ou alors ... Il serait ... » L’iris falu remonta sur lui. Le regard sous le sourcil arqué avait ce quelque chose d’animal, cette nette décoloration, qui le pénétra comme un éclair sur une campagne en feu. Dans l’atmosphère encore froide de la Grotte Cyclopéenne. Mélis déglutit. Quant à N, la seule mention d’une certaine Héroïne le suffit à le découdre de son ombre. Dans la coquille de glace, la silhouette de Ludwig s’était diminuée, un point obscur dans les éclats pourpres. Hors de sa portée. Insupportable.
« Ludwig ! Truffles ! » L’ombre souleva ses épaules massives. « Tawny, prête-moi ta force, s’il-te-plait ! » Le Roitiflam se précipitât, non sans jeter un regard sur son dresseur. Mélis resta près de Ghetis, le fixant droit dans l’œil, Tan et Majorelle se rapprochant avec des mines inquiètes. Ce n’était pas tant le regard fixe du vieil homme déchu, mais quelque chose dans l’air qu’il essayait de percevoir. Une voix, un mouvement, une légère brise qui soufflait dans cette bouche de la Terre. L’ombre-Truffles colla son groin épais sur la paroi. Tawny ramena son poing en arrière en pleine course et frappa dans une épaisse gerbe de flammes. Le jeune garçon releva la tête ; la brise habillée d’auster lui échappait. Le mur était tombé. Une cicatrice béante et décolorée dans la peau de glace.
« Ludwig ... ? »
« Ludwig ! » Le visage s’illumina d’un sourire, tout en retenue, mais c’était déjà cela. Le jeune homme se redressa contre le mur véritable de la grotte, les grands yeux peints à l’encre dévorant le visage blanc de son Roi, la mémoire avalant comme une coupe de fruits ce qui devait être les couleurs nouvelles de ses souvenirs ; il s’approcha d’un pas timide vers eux ... Avant que le Roitiflam nommé Truffles donne un coup de tête vigoureux à N. Il tomba sur les fesses, désarçonné. « Ah ah ! Oui, je l’ai mérité. »
« J’aime pas jouer les rabat-joies ... » Tous les yeux se tournèrent sur Mélis. Lui-même observait, comme une apparition fantomatique, le fond de la grotte ; se dessinait encore, dans la moire anguleuse de la pierre, sa forme lourde qui se soulevait de son cercueil de givre. Un petit sourire inquiet fendit ses joues. « Mais on devrait peut-être y aller ? » Et Kyurem souleva sa tête dans un cri de colère. Il ne pouvait s’empêcher de regarder encore un instant le corps du dragon mis à nu, les ailes charnelles tombant sans alcôve de glace, le sang pulsant pourtant le long de la peau grise comme de la lave en fusion. Il donna un coup de queue violent dans le mur de la Grotte Cyclopéenne, faisant s’écrouler le plafond sur eux.
« Dépêchons-nous ! » N se précipita sur le Galet Blanc, avant de relever la tête avec une urgence nouvelle. Alors que Mélis revenait vers eux, ne laissant que Majorelle pour le pousser de ses ailes puissantes, luttant contre l’inspiration du Dragon légendaire, alors que Ludwig s’accrocha à lui avec une peur instinctive de l’exuvie à la voix influente tapant sur ses tympans de la même manière que du fer brûlant ; alors que tout le monde se réunissait pour échapper à l’éboulement, Ghetis resta là, l’œil fixé avec incrédulité sur le bleu marin malheureux. La Nostenfer rattrapa les deux jeunes garçons dans ses deux pattes, étirant ses deux ailerons.
« Qu’est-ce que tu fais ? N ! »
« Père ... ! » En s’avançant, il évita de justesse un morceau de plafond qui tombait sur eux en pluie drue. La poussière recouvrait lentement les entrailles de la Terre de leur voile d’oubli ; et on voyait la silhouette de Kyurem s’élever au-dessus de tout, toute sa mâchoire crénelée d’une lumière mystique.
« N ! » « Roy ... » Le Laser Glace zébra l’air. Majorelle n’attendit pas plus longtemps ; malgré le poids délibéré de son dresseur contre le sol, elle s’envola en direction du trou-de-ciel. Une troisième voix, inconnue au bataillon du Roi déchu, l’interpella.
« Reste pas là, crétin ! » Avant que les serres habiles d’un Déflaisan ne vinrent le prendre à son tour. Matis, sur son dos, lui donna une tape sèche pour l’orienter hors de l’éboulement. Mélis se balança une dernière fois sur un rocher pour donner un appui à la Nostenfer, avant d’accorder un regard à la Grotte Cyclopéenne que la Terre ravalait. L’œil brillant de Kyurem les suivait dans un grondement réprobateur, avant de se retourner - il voyait la silhouette noire dans le nuage de poussière se détourner, faire trembler de son seul pas mieux assuré ce qui était sa maison. Ce dont il était moins sûr, c’était Ghetis. Un vieil homme drapé d’un châle noir, les ongles râpant la glace ; et cette ombre qu’il crut voir surgir à ses côtés.
La Chose Météore revint au repos.
*** FMC3, scene 04, D, single take.
Une unique lampe à terre émettait encore ; dans l’œil de lumière accusateur, l’ombre roussie de Fène, tête nue et corps entravé d’une fine lame, relique de l’attaque Prescience, une aiguille dans son costume fantôme. La Larveyette claquait bruyamment sa langue dans un mimimi qui se voulait sans doute rassurant, mais qui, dans ces circonstances, ressemblait au miaulement implorant d’un Chacripan à l’agonie. Même Poline ne put se retenir de ravaler sa salive, un peu écœurée, en la rappelant rapidement dans sa Poké Ball. La lame pourpre resta un instant en l’air en suspension, comme dans un mauvais glitch.
FMC3, scene 04, C, take 04.
En voyant la jeune fille laisser tomber son bras à sa ceinture, le Ninja Skelénox eut le réflexe audacieux de se saisir d’une coquille peinte, les deux Pokémon Spectre déjà dehors errant comme des figures de papier sans volume sur les murs au bleu ruineux et ruiné ... Et fut pris d’un sursaut plus grand encore quand elle laissa tomber la Poké Ball seule entre ses pieds, fermant les mains sur sa figure dans un sanglot aigu.
POLINE : Désolée ... !
Le criminel ne dit rien au début, se contenta d’observer la flamme longtemps enviée dans le bleu naphte vaciller en même temps que le dernier spot de lumière.
POLINE : Mon frère va me détester !
FMC3, scene 04, A, take 06.
NINJA SKELENOX : Te détester ... ? Mais tu es sa sœur ...
POLINE : Et alors ?!
Elle avait craché ces mots hors de sa gorge ; et même si le pauvre criminel recula d’un pas, repoussé par le fantôme sonore de la pollyanna passée, elle semblait davantage le dire pour elle-même. Et alors ? Alors, le temps des souvenirs idéaux était révolu. En relevant le nez sur le Ninja Skelénox, celui-ci l’observait avec des yeux anxieux, coincé entre le mur de salon bien physique et le mur de verre plus spirituel de la surdité.
POLINE : La Justice ... Même pas, sa Justice, c’est tout ce qui compte pour lui ! Si je n’ai pas les mêmes ambitions que lui ... le même Idéal ... Qu’est-ce que je vaux, pour lui, hein ?!
FMC3, scene 04, C, take 05.
Il n’obtiendrait plus rien de Poline, descendue de son piédestal au-dessus des nuages dans la Réalité des rues de gazon plastifié et de la criminalité montante de la grandissante civilisation de Méanville. Elle gardait fermement les mains contre sa bouche, étouffant vainement les sanglots, et la frange de ses cheveux faisaient une visière d’ombre au naphte vacant de ses yeux. A la fenêtre, Ruh se glissa hors du mur, jetant par-dessus son épaule un seul œil inquiet. Lentement, il s’échappait.
FMC3, scene 04, B, single take.
NINJA SKELENOX : Je ne comprends pas.
FMC3, scene 04, E, single take.
Ce fut son seul commentaire, alors qu’il repassa par le cadre pour s’enfuir dans le jardin, les Pokémon Spectre autour de lui. Lentement, lui aussi tendait vers l’Idéal inaccessible d’une vie à laquelle il n’avait pas droit. Ah, les humains, incapables de se satisfaire de l’équilibre précaire qu’ils possédaient déjà !
- Spoiler:
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 17:28 | |
| C'est d'un déprimant l'histoire de Robokeuf en fait. Sans aller jusqu'à spoiler la suite, est-il possible de savoir s'il y aura un flashback ou des précisions supplémentaires sur les raisons de la transformation du frère de Poline en Robokeuf ?
Et je remarque que Tan est une machine de guerre. xD Cette fin d'étape est moins mouvementée mais intéressante. Elle promet un bon épilogue~ (Et ça veut aussi dire que la confrontation Ludwig-Mélis va ENFIN avoir lieu... **). |
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 18:14 | |
| Aucun spoiler, vu que je suis la progression logique des films dans le jeu lui-même (avec des fins alternatives, cela dit). Robokeuf était un employé des trains Méanville / Rotombourg et a été pris dans un grave accident en essayant d'arrêter un fraudeur. Le transformer en Robokeuf était la seule façon de lui sauver la vie. Tan c'est vraiment une bonne surprise, je n'avais jamais eu de Crocorible, et je ne suis pas déçue Bon, je suppose que c'est normal que ç'ait été moins dynamique, vu qu'il s'agissait de la toute fin du combat. Mais ne parlons pas tout de suite d'épilogue, après tout, il nous reste la Ligue ~ |
| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 5 Fév 2014 - 18:42 | |
| Merci pour les précisions !
Ah oui. C'est vrai. Y a la ligue. Avec tous les événements qui se sont déroulés, j'ai totalement oublié son existence. xD |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Jeu 6 Fév 2014 - 20:03 | |
| Y'a pas de quoi Pour la Ligue, la faute en revient au jeu et à son pacing assez naze, c'est vrai que coller toute la confrontation avec la Team Plasma entre la huitième Arène et la Ligue, c'est pas top. *blablate* |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Lun 10 Fév 2014 - 18:01 | |
| D'habitude, j'update le mardi et le mercredi, mais j'ai un milieu de semaine (sauf désistement) assez serré niveau temps de disponibilité, mais je suis sûre que vous ne vous plaindrez pas de cette mise à jour avancée Voici le début de l'étape 14. Bonne lecture ! - Spoiler:
Pendant un instant, il n’y eut que le crépitement incertain du Vokit remplissant l’air. A la table de Mémé, à Entrelasque, des bouches s’ouvraient et se refermaient sur le vide. On faisait tourner la crème dans la soupe en des tourbillons profonds et fixes, et le bruit de la cuillère sur la porcelaine ne manquait jamais de faire croiser des regards embarrassés. On n’osait pas couvrir le son du vent sonora qui chassait enfin le givre éternel en larges vagues de sable - comme si chaque grain contre le pavé devait être entendu. Comme si chaque goutte acide faisait symphonie dans les plats chauds. Le parfum nostalgique de la maison de roche mouillée les dénudait. Il n’y avait que Ludwig que ça n’avait pas l’air d’incommoder - mais tout le monde cernait la bulle d’air chaud autour de lui, et on la laissait tranquille - ; l’oreille collée sur le petit bracelet, à avaler comme une prière le bruit blanc. Matis regardait Mélis, Mélis regardait le fond de son bol, et N trouvait une fascination soudaine pour l’architecture d’époque par-delà la fenêtre. Personne n’avait vraiment l’air de réaliser ce qui s’était passé il y a encore quelques heures. Le souvenir de la Team Plasma était encore trop frais dans leurs têtes.
Enfin, le répondeur commença à émettre un signal, et tous les regards convergèrent. Un bip. Ludwig rapprocha encore davantage le Vokit de son oreille. Pour que l’appel ne s’évade pas ou pour se persuader de son existence bien réelle. Deux bips. Des bouches de Bargantua s’ouvrirent en bruits mouillés autour de la table. Trois bips. « Oh, allez ! » Matis se poussa en arrière de son siège avec impatience, mais personne ne fit de remarque, toute pensée focalisée sur le jeune homme comme s’il était le porteur des Plaques Origin-- Le bruit blanc disparut. Derrière elle, le fond d’une soirée de vœux pieux ; et Mélis se sentait aussi une bouffée de nostalgie en reconnaissant les chansons traditionnelles de Pavonnay. Hors du temps.
« Bianca à l’appareil ! » Un hoquet mouillé échappa à Ludwig. Maintenant qu’il l’entendait, reconnaissait sa voix - sans se souvenir de ce qu’elle avait pu lui dire -, il ne savait pas vraiment quoi lui dire, mis en face de son seul souhait de l’entendre, elle. Un sanglot était trop faible pour le Vokit. « C’est toi, Mélis ? » Laborieuse concession de mots.
« Bianca ... » Pendant un moment, il n’y eut plus que le bruit de fond d’une prière et du vent puissant sur la ville. On s’échangea des regards nerveux. Mélis constata, dans les yeux de Matis, la clarté de ceux-ci, une fois voilés de ce drap noir de doute et de fatigue qui devait tous les affecter. Il remarqua aussi N, penché sur la table, avalant moins les sons que ce qu’ils signifiaient avec une patience religieuse. Que Ludwig n’avait pas, se crispant entre le dossier de siège et la table, comme si la jeune fille pouvait lui échapper de nouveau. Une seconde d’éternité.
« ... Ludwig ? » Le sanglot, de ce côté de la ligne, devint plus bruyant, régulier. « C’est toi, Ludwig ? » On pouvait sentir la vibration de la voix, comme si on l’éloignait. « Si c’est toi, Mélis ... C’est pas drôle ... » On pouvait entendre, un signe de l’imperceptible émotion, le bégaiement léger qui la ramena quinze ans en arrière. « C’est pas d-drôle ... » Le nom de Bianca devenait une pâte de salive amoureuse.
« Bianca ... » Le son s’éloigna de nouveau.
« Tcheren ! C’est Ludwig ... ! » « ... » « Mais viens, euh ! » « ... plaisanterie ... » Les sourires remontèrent sur les visages à la voix plus mesurée, plus blasée de Tcheren. Les larmes laissaient d’épaisses trainées rougeâtres sur sa peau.
« Tcheren ... ! » « Ludwig ? Où es-tu ?! » « ... Bianca ... ! » « Je s-suis là, là ! » « Qu’est-ce qui t’es arrivé ?! » Après ça, les mots devinrent brouillonnés, que ce soit d’un côté ou de l’autre : le bout de la ligne était couvert par les pleurs - étonnamment bruyants, pour quelqu’un s’étant privé de voix pendant plus de dix ans - de Ludwig. La bulle se referma sur ce petit coin perdu de Renouet. Les deux garçons de Pavonnay échangèrent un sourire maladroit, alors que N s’affaissa dans son siège. On lâcha de grandes bouffées d’air chaud, on détendit les épaules ...
« Il y a quand même un truc qui me chiffonne, » lança Mélis : et son regard lâchait des cartouches entières sur N. Il ne semblait pas le voir directement, plutôt au travers, et cela lui arracha un frisson. « Qu’est-ce qui vous est arrivé, à vous deux, pendant cinq ans ? Après que la Maître Ludvina ait vaincu Ghetis, je veux dire. » Le jeune homme s’éclaircit la gorge.
« J’ai tenté de m’enfuir avec Ludwig et Reshiram. Je ne pense pas que mon point de vue puisse se comprendre, mais je me dois de vous l’expliquer : j’étais fasciné par lui. De son lien si spécial avec les Pokémon, et plus particulièrement ce qui faisait de lui un Héros légendaire. Ce que j’avais pu savoir de lui, c’est que la relation entre humains et Pokémon n’est pas seulement bénéfique à nos deux espèces, elle est nécessaire, car justement elle est imparfaite. Je pensais - et je le pense toujours - que mon but était noble. Mais je ne cherchais, comme mon père, qu’à atteindre une civilisation parfaite. Ce qui n’était pas le cas de Ludwig, à l’échelle de son équipe. Il ne cherchait pas le mieux ... »
« Mais le meilleur, » compléta Mélis.
« Mon père était d’une philosophie totalement opposée. Pour lui, il fallait atteindre le mieux, fût-ce au détriment de davantage de personnes et de Pokémon. Il pensait fermement que nous nous trouvons dans une civilisation de transition vers cela, et qu’il fallait provoquer une révolution telle celle qu’a connue Unys il y a 2 500 ans - pour cela, il tombait sous le sens que le contrôle des deux Dragons légendaires lui serait nécessaire. C’est ainsi qu’il a découvert l’existence de Kyurem. De la Chose Météore, comme il l’a appelé. Il s’était figuré que la réunion de Reshiram et Zekrom n’aurait été possible qu’avec Kyurem - sur ce point, nous pouvons lui donner raison. Mais avant cela, il lui fallait réveiller les Dragons légendaires, et pour ce faire, il lui fallait un Héros.
C’est pour ce faire que j’ai été élevé, dans le faux Idéal de la Team Plasma de recréer un monde où humains et Pokémon seraient clairement divisés. Non pas que je veuille me justifier : ce que j’ai fait à Unys ... Et à Ludwig en particulier ... Sont le résultat de mes propres choix, et je suis le seul à blâmer. On m’a inculqué ce qui aurait dû être les valeurs propres à un Héros de la Réalité. Mais au final, lorsque le plan de Ghetis pour la capture de Kyurem vint à terme, je me suis révélé être incapable de faire obéir Reshiram. C’était ce Garçon qui l’était, pour une raison qui échappait à toute logique. Je pense que tu connais la suite. »
« La version officielle, » mentit Mélis.
« A la fin du combat entre Zekrom - tu sais qui en est l’Héroïne - et Reshiram, il me fallait ... manipuler Ludwig une dernière fois. Afin de contredire les desseins de mon père, ceux de réveiller la Chose Météore. Kyurem. J’ignorais alors qu’il l’avait déjà sous son contrôle. Mais j’aurais dû m’en douter : il n’aurait jamais eu un plan de cette envergure s’il n’avait pas déjà le dragon sous son emprise. Là-dessus, il fût parfait ... »
*** Minuit. Le salon de thé d’Ogoesse ouvrit un œil endormi sur la ville. Le sbire aida posément leur Maître à s’asseoir, plus qu’un vieil homme déchu dans une couronne en toc, la main fermement appuyée contre la table. Ceci fait, Armando et Noa s’empressèrent autour de Ghetis comme des guêpes autour d’un carré de sucre, avec une vivacité fort mécanique ; le spécialiste du Feu le débarrassant de sa pelisse, l’autre l’assaillant de compresses humides. A une époque, le Maître supportait sans problème les voyages à travers cette dimension moirée, mais aujourd’hui, chaque passage provoquait des crises de panique sur son pauvre corps. En arrière, le membre du trio des Ombres, réajusta patiemment la crinière de cheveux blancs sous la perruque, reprenant avec une aisance stupéfaite le déguisement de Rachid Hiae, champion d’Ogoesse et homme apprécié de la communauté. On porta aux lèvres du sage déchu un verre d’eau fraîche. Le silence n’était rompu que par sa respiration saccadée.
Ghetis était peut-être fou, mais pas stupide. Tout son plan avait été conçu, mûri dans les moindres détails, jusqu’à la défaite improbable - et avait donc d’autant plus de chances de se produire, selon lui - du « fils prodige ». Ils étaient aussi des détails, fallait-il admettre ; contrairement à N, ils n’avaient aucune raison de renier la raison même de leur existence, élevés et exercés avec leurs esclaves Pokémon dans le seul but, un jour, de dérober le Maître aux autorités - qui se constituaient, légère déception, de seulement Goyah et du garçon aux lunettes. Rachid, car c’était l’identité qu’il avait emprunté, était resté au Palais tout ce temps, dans ses pas, et n’avait eu qu’à attendre qu l’un ou l’autre tourne la tête. Ce qui n’avait pas tardé - le cri effaré de la toute jeune championne, dans la salle du couronnement, les avait électrisés. Avant cela, ils s’étaient installés à Ogoesse pour prendre la place des spécialistes locaux, dans leur médiocre salon de thé, avec tout le matériel d’émission nécessaire pour l’exécution du plan ultime : le Projet Météore, phase B.
« Toutes les unités sont à leur poste, » fit Noa avec platitude, « de même que Nikolaï Colress, à Entrelasque. Il nous a assuré que les deux impulsions que nous allons émettre vont s’attirer l’une l’autre. Le Heylink sera dans la première vague prévue. » Il était plus facile de mettre la défaite de la Team Plasma sur le compte de cette anomalie dimensionnelle nommée Ludvina que sur N. Il était absurde de dire que le Roi avait mal fait son travail - il avait aussi été, après tout, le produit de l’idéologie de Ghetis, et par conséquent, parfaitement adapté à son rôle. Ghetis dût avoir la même pensée, car il frappa son verre sur la table avec un bruit mat. Le trio des Ombres resta de marbre.
« Cette petite sotte ! Croit-elle réellement qu’elle peut empêcher l’Histoire de reprendre son cours ? Elle ne fait que retarder l’échéance : le soulèvement de la Troisième Civilisation ! Et sous mes conditions ... ! »
« Toutes les unités sont à leur poste, » répéta Noa, « et attendent vos instructions. »
« Le Projet Météore ... » Enfin, nous y étions.
Au même moment, sur une terrasse du Palais, un jeune homme et un garçon. Le garçon laissa son doigt glisser sur le museau massif du Pokémon légendaire, dont le vol semblait enlacer les vents plutôt que de les déranger. Le jeune homme observait le garçon avec un air avide, à l’écoute. Il percevait tout, le poc de la chaleur contre la brise nocturne, le grain du sable contre les murs, en vagues puissantes ; sauf la voix claire et assurée du Roi de la Team Plasma. Car N ne pouvait décidément se considérer comme un jeune homme, fort d’expérience, de maturité, et pur de conscience. Ludwig avait encore beaucoup de mal à synchroniser ses deux mémoires, mais elles s’entendaient sur une personne ; celle devant lui, à observer le ciel d’encre crevé de pointes avec l’intérêt feint qu’on accordait au papier peint.
« Ludwig, » et sa voix si familière avait les deux tonalités qu’il lui avait connu : pétillante comme une chute d’eau, âcre comme les nids de bulles à la surface, les lèvres tremblaient avec son indécision. « Je dois te demander une dernière faveur. Pourrais-tu ... me prêter la force de Reshiram ? Je crains que de nouvelles forces entrent bientôt en action ... » Le Dragon légendaire suivait de lui-même le tracé de ses doigts dans l’air, à la recherche d’une caresse imaginaire. Sa propre voix, habituellement bavarde, se tût : dût-il être dans la même intense concentration que son Héros qui lui imprimait, inconsciemment, le moindre de ses mouvements. Enfin, un son, une note d’orgue puissant résonna dans leurs oreilles exercées ; et N sourit. « Merci. » Le Fondateur se baissa pour se poser sur l’un des balcons inférieurs, sa tête s’abaissant sur la rambarde ornée avec une délicatesse magique pour son corps immense, le museau aplati à la manière d’un pont. Le Roi nouveau posa un pied mal assuré sur lui ; Reshiram se secoua doucement, et l’œil de bleu profond se fixa sur le geste arrêté du bleu marin. Ludwig l’observa avec une évidente incompréhension. N la reconnaissait, et soupira avec une lassitude coupable.
« Je ne veux pas t’impliquer davantage. La force contre laquelle nous nous apprêtons à nous battre vient d’un autre système de valeurs, contre lequel tu ne pourras rien. » Et je ne veux plus voir ces yeux là, l’encre trouble au rideau d’émotions qui lui échappait encore ; à la fois une attraction irrésistible à son âme, et une répulsion à sa raison, qui ne savait plus voir où était Sa marque dans le jeune personnage. D’un mouvement vif, Reshiram échappa à la main de son Héros, retombant dans un vol piqué. N ne pût que voir, s’accrochant tant bien que mal aux rubans de plumes, le bras tendu à la rambarde, et la patte assurée d’un Roitiflam qui vint le barrer. Adressait-il son dernier mot à l’humain ou au Pokémon, il n’en était pas sûr lui-même.
« Désolé. »
*** « Les amis de Ludwig - Bianca, et Tcheren - étaient présents, et je pensais qu’ils seraient plus à même que moi de le rassurer. Je n’imaginais pas un seul instant qu’il allait partir à ma recherche, à l’insu de tous. Et réussir à me retrouver ! Quoique ceci eût servi les plans de Ghetis. Il fût ... »
« Parfait, » compléta Mélis.
« Quant à moi, j’ai cherché, avec l’aide de Reshiram, à retrouver la trace de Kyurem. En vain. Ce n’est qu’il y a quelques jours que j’ai eu une piste : mon ami Grindur - j’ignore comment il est arrivé jusque dans l’est - m’a parlé d’un dresseur avec des dispositions exceptionnelles, similaires à celles de Ludwig ; je m’en suis donc retourné vers toi. Tu étais encore à Papeloa, ce jour-là. C’est là que Reshiram a retrouvé le contact avec son Héros. Je soupçonne Ludwig d’avoir été celui à chercher Reshiram, mais qu’importe : il savait que son Héros souffrait ... Et que Kyurem se trouvait avec lui. Je suppose que j’ai eu la chance d’arriver à temps pour que son attaque ne te blesse pas gravement. »
« Alors ... Tu peux vraiment parler aux Pokémon ? » La question prit N de court.
« ... Oui. Je pense que ce don, si on peut appeler cela ainsi, n’est que le résultat de mon éducation en tant que futur Héros : je fus tellement convaincu d’être destiné à être lié à un Fondateur, que le contact s’est fait naturellement. Je pense que Ludwig et Ludvina le peuvent également, dans une moindre mesure. Et toi ... »
« Et moi ? » N secoua la tête, et Mélis n’insista pas. Il n’admettait pas nécessairement avoir entendu les six voix, à la fois familières et inconnues, dans la Grotte Cyclopéenne ; mais il n’admettait surtout pas avoir entendu le discours de Kyurem, de son ton grave et menaçant, qui réanimait en lui des images et des mots qui ne lui appartenaient pas. Matis, sentant la tension monter dans la pièce, un coup d’électricité statique sur sa peau, se laissa retomber de sa chaise balancière dans un bruit sourd. Six yeux se tournèrent vers lui.
« Et maintenant, tu comptes faire quoi ? Je veux dire, Unys est sauvée, et t’as trouvé Ô la Rédemption. Moi je dis, ça n’excuse pas tout ce que la Team Plasma a fait ! Vous avez volé des Pokémon ! Détruit la vie de plein de gens ! Tué le souvenir de mon grand-père ! »
« Tu as raison, » lâcha N, et cela suffit à apaiser la flamme de Matis sous un voile d’incrédulité. Métis se mit à contempler le sillon fixe de crème blanche dans son assiette froide ; il ne lui avait pas encore demandé - il ne saurait reconnaître que son Chacripan lui était passé par-dessus la tête, et clamerait qu’il n’en avait pas eu l’occasion - ce qui lui était arrivé, une fois dans l’œil de la Frégate, jusqu’au moment où il était venu les aider in-extremis à sortir de la Grotte. Mais rien qu’à ces mots choisis, le feu ardent qui lui asséchait la gorge en un aboiement rauque ... Rien de bien. Un regard à Ludwig : le bracelet tu sur du bruit blanc, les yeux fixés sur son Roi avec un mélange exotique de reproche et de tristesse - le bois des pins vacillait dans sa pupille. Comme s’il savait quelque chose que Matis ignorait ... N poursuivit humblement :
« Tu as raison, et je comprendrais que tu ne veuilles avoir à faire avec moi. Que tu souhaites me voir emprisonné - ce qui ne saurait tarder, dès que l’issue du combat de la Grotte Cyclopéenne sera révélée au monde. Mais avant cela, je veux ... Non, je dois me racheter, auprès de toutes les personnes que les exactions de la Team Plasma ont pu blesser, même du règne de Ghetis.
A présent que Kyurem est retourné au repos, le Grand Gel qui a recouvert Unys s’est fragilisé, et doit avoir perdu ses qualités d’éternel. Nous allons utiliser le feu de Reshiram pour dégeler les grandes villes. Bien sûr, cela ne sera pas sans autres conséquences : il nous faudra faire attention aux inondations ou aux conflits climatiques que nous pourrions provoquer. Mais, petit à petit, les choses reprendront leur cours normal. Jusqu’à ce jour, je compte aider tant que je le peux. Après cela ... J’accomplirais ma peine. »
« Trop facile, » râla Mélis. « Crois-le ou non, mais tu as changé la vie de beaucoup de gens, en bien. Il y a encore des personnes motivées par ton Idéal, celui d’une égalité parfaite entre humains et Pokémon, à Port Yoneuve, et qui attendent encore ton retour. Et peut-être que tes méthodes n’étaient pas très orthodoxes - d’accord, » lança-t-il pour parer le coup de revolver de Matis, « la pire ! - mais tu as fait réfléchir tout Unys sur la condition des Pokémon. Et ... » Il se retourna sur Ludwig. Le garçon - non, le jeune homme - semblait lui dire quelque chose, sans mot, juste par ce regard d’encre sépia à qui on avait prêté bien des attentes - mais maintenant, Mélis avait développé sa propre maturité, ses propres forêts profondes à souvenirs battus. Cette fois, ce fût Mémé qui brisa la tension, une éternelle coupe entre les mains.
« Vous voulez du chocolat, les garçons ? »
« Ah ! Non merci, Mémé ... »
« Et toi, Mélis, » demanda Matis avec le ton qu’on réservait aux banalités, « tu vas où, maintenant ? »
« ... Quelle question ! »
***
Quelle question, en effet ! Il rejoignait la Route Victoire, la dernière épreuve pour rejoindre la Ligue. Au moins, le circuit dérivé, car le chemin mythique à travers la sobrement nommée Montagne Victoire s’était effondré il y a cinq ans ; et le nouveau chemin aménagé, alterné entre les couloirs d’un ancien palais à la poussière d’or et les falaises fertiles, n’avait pas le même mysticisme. Plusieurs jours à passer dans les grottes sombres, avec seulement le bruit de l’eau sous ses pieds et la lumière tamisée des cordons de sécurité ; quand Mélis sortit pour la première fois sur le mont, le soleil couchant donna un éclairage rougeoyant aux herbes hautes, il trouvait un plaisir immense à sentir le vent lui apporter l’odeur de sel marin. A voir les cascades cracher leur écume dans une brume continuelle. A rencontrer un dresseur avisé, avec les mêmes courbatures, le nez protubérant sous la sueur et le sang séché. Il ne devait pas être plus reluisant ! A peine avait-il mis un pied sur la corniche qu’on l’agressât d’un vif coup de Poké Ball sous le museau.
« Dresseur ! Afin de progresser sur la Route Victoire et d’atteindre la Ligue, je te défie en combat de Pokémon ! » Mélis dégaina sa propre Poké Ball en retour.
« Tu vas le regretter ! Kelly, en avant ! »
« Pride ! A toi de jouer ! » D’un côté, la Manternel se plaça comme à son habitude, dans une révérence ; de l’autre, un Lakmécygne déploya ses larges ailes, dédoublées dans les ombres laissées par le crépuscule. Pride avait quelque chose de sinistre, avec son duvet bleu coupé en deux et la bague qui claquait à sa patte ; mais Mélis ne le réalisa pas, confiant, et la patte en aiguille de Kelly se donna un appui en arrière.
« Vent Arrière ! »
« Kelly ! Tranche ! » Un large battement, et la lame de la Manternel fût repoussée par le vent contraire, frappant son dos. Kelly se donna un autre élan, et son second bras vint frapper dans l’aile du Lakmécygne. Pride s’éleva, repoussant davantage ses adversaires, et soulevant des marées entières de poussière d’or. « Plante-toi au sol ! » Et alors que Mélis posa son poing au sol, elle l’imita, logeant ses faux dans la terre sèche. Le mouvement puissant du Vent Arrière faisait siffler ses antennes et brûlait sa mâchoire à vif.
« Maintenant, Pride ! Rapace ! » La Manternel ne se retira pas à temps ; le Lakmécygne arrêta son Vent Arrière seulement pour plonger sur elle, le bec non pas ouvert, mais fermé comme un tunnelier, perçant des tunnels dans l’air chaud. Le jeune dresseur vit l’ange noir passer sur lui, avant de tomber dans le mur. Le cri resta coincé dans sa gorge. Quelque chose de vert et de rouge s’écrasa dans les herbes hautes. Mélis donna un coup à sa Poké Ball-- pourquoi ça ne fonctionnait pas ? Il remonta les yeux au cri paniqué de son adversaire : Pride replongea comme une flèche ; et, cette fois, le sifflement aigu déchira les vitres fermées à ses tympans.
« Arrête, Pride ! » Mélis sauta en contrebas. Le Lakmécygne tourna le cou - le bec dans une torsade de rouge et de blanc, il s’envola, décrivant dans le ciel de larges cercles inquisiteurs. « Reviens ! » Mais dans un obscur automatisme, le Pokémon Cygne retomba ; cette fois, la bouche ouverte, la langue rose dans un claquement qui paraissait, aux oreilles des deux dresseurs, absorber le reste du monde audible. Le garçon de Pavonnay eut le bon réflexe, et échangea de Poké Ball.
« Thulile, Surf ! » La masse du Moyade, à peine sortie, souleva les torrents sous eux, en contrebas ; repoussé par un rideau d’écume, le Lakmécygne remonta, avant qu’une Ball’Ombre improvisée ne masque un instant le soleil dans ses noirs rayons. L’adversaire vit à son tour son Pokémon s’écraser derrière lui, le tentacule serré contre ses ailes, deux autres vecteurs préparant un deuxième rayon. Mélis redescendit au plus près de Kelly. La mâchoire ouverte par Amana brillait de sang chaud, et l’œil noir se couvrait de rouge en remontant sur lui. Il n’avait même pas le courage de l’appeler - cette fois, cela s’imposait comme inutile. Pas quand la mort était aussi tangible, dans son odeur de rouille et sa chaleur évanescente. Thulile s’apprêtait à relâcher son attaque.
« Attends, attends ! »
« Thulile. » A la voix sèche de son dresseur, la Moyade se retourna, perplexe. Il lui tournait le dos, courbé sur la Manternel, et dût-elle percevoir le tremblement retenu qui agitait ses épaules. Elle rattrapa sa Ball’Ombre, sans pour autant relâcher le tentacule qui emprisonnait le Lakmécygne fou. « Reviens. » Un étrange silence comble - son vecteur suça dans le vide, quand l’impulsion rouge captura enfin Pride. « J’ai dit : reviens. » Elle s’exécuta enfin, retournant dans sa Poké Ball sans demander son reste. Le garçon au haut orange redescendit prudemment - cette couleur vive qui lui évoquait à présent la pourriture, la canicule qui la faisait fleurir.
« Je ... Je suis désolé, je n’ai pas ... »
« Ce n’est pas grave, » lâcha le jeune dresseur, et son adversaire s’arrêta, pris au dépourvu par cette voix blanche. Mélis ramena plus près de lui le corps inerte de la Manternel ; son éternel col de ouate qu’elle portait depuis toujours, lui faisant un halo imbibé de rouge sang et de poussière d’or. Mélis continua mécaniquement : « Les dresseurs font attention à contrôler la puissance de leurs Pokémon. Tu as seulement perdu le contrôle ... » Et de lui cracher à la figure :
« C’est pour ça que tu ne vaincras jamais la Ligue. »
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 11 Fév 2014 - 9:00 | |
| Et c'est pas fini ! Voici la fin de l'étape 14. Dernière étape : la Ligue ! Bonne lecture ! - Spoiler:
On ne voyait jamais mieux ce qu’était la Route Victoire, il y a cinq ans, qu’à son entrée ; devant l’escalier qui menait au sous-sol d’Unys, où les restes de damiers et de ponts formaient les chemins tortueux vers la Ligue, les ruines du palais se manifestaient en arches d’or et d’argile, couverts de fleurs sauvages et de fleurs domestiques. Combien de Pokémon avaient été perdus dans les puits d’eau du souterrain, les hauteurs abruptes du flanc extérieur de la montagne, ou les combats rudes dont la flamme excitée sortait de son foyer contrôlé ? Les buissons à baies et les orties se mêlaient aux pierres honorifiques et aux tournesols. Ce ne sera pas le cas pour Kelly, toutefois : Mélis garda cette tradition non dite de la croix de bois, plantée au plus près de l’accès - plus bas, l’infirmière du centre voisin le réprimandait sans trop de cœur -, un seul encens brisé brûlant les herbes sèches, et répandant par-dessus la factice odeur de mort le plus agressif parfum de cannelle.
Le jeune dresseur ne sembla pas sentir le poids du temps contre ses épaules, debout devant la tombe de la Manternel. Les ombres multiformes des Pokémon de l’équipe veillèrent également - leurs yeux s’orientaient par instant sur un Mélis vacillant, fragile comme un roseau devant le vent fort venu de Papeloa, dont le sourire crispé ne manquait pas d’animer des frissons électriques.
Ucla fut le premier à se replier dans sa Poké Ball, sans un bruit, les doigts du garçon cherchant instinctivement à suivre l’impulsion rouge. Il était l’un des « anciens » désormais, de ceux qui avaient quitté le pied-de-montagne pour rejoindre Volucité ; et le premier à comprendre ce que Mélis attendait pour parler. Majorelle suivit : aujourd’hui, cette aura acide qui entourait son dresseur ne lui plaisait pas - sans doute parce que, maintenant, elle se collait à elle, une pellicule indissociable de son être. Tan donna un coup de museau inquiet au bras de son dresseur ; quand il ne réagit pas, suivant la brûlure le long de son ventre avec négligence, il n’insista pas. Thulile s’attarda un peu. Dans ses tentacules, elle jouait nerveusement avec la petite ombrelle de feuille morte et de laine de Wattouat qui lui servait de chapeau ; finalement, elle le replaça sur sa tête avant de rentrer à son tour. Il ne restait que Tawny, désormais : assis maladroitement, le collier de flammes montant dans l’air, et les yeux vissés sévèrement sur la croix de bois. L’ « ancien ». Le premier Pokémon qu’il n’eut jamais eu, alors qu’il n’était qu’un Gruikui enrhumé par l’air froid de Pavonnay, et le plus fidèle qu’il n’aura jamais, en le voyant maintenant en gigantesque Roitiflam. Et déjà grognon, se rappela-t-il en forçant un sourire.
« Tawny. » Le Pokémon tourna la tête, levant les sourcils avec surprise, avant de les froncer à nouveau avec cet air sévère qu’il connaissait bien. Quand il avait capturé Kelly dans les terres envahies du Ranch Amaillide, quand Wistery était parti dans un pareillement ombragé coin d’herbe de Volucité, quand il avait découvert l’un des secrets d’Unys bien qu’il n’eût jamais su le contenu des runes du Château Enfoui, quand Nikolaï l’avait combattu dans la Frégate Plasma, et quand Kyurem menaça tout Unys ; à chaque fois, il y avait eu Tawny, avec ce même assombrissement dans les yeux. L’œil revolver, braqué sur sa tempe. Il le jugeait déjà, mais Mélis continua.
« Il faut qu’on discute. » Il s’éloigna respectueusement de quelques pas de la croix de bois - s’il cherchait encore, il y a quelques instants, à capturer l’essence de Kelly près de sa Poké Ball, son fantôme ne voulait peut-être pas subir ça. L’image de la Manternel, une lame fichée dans son œil mais un sourire fier sur le visage, se serrant de froid dans ses bras, s’afficha une dernière fois dans son cerveau : il étouffa un soupir dans son poing alors que le Roitiflam le rejoint. Mélis ne tourna pas autour du pot.
« Je ne te veux plus dans l’équipe. » Tawny sursauta de surprise avant de revenir à l’assaut, lui attrapant le menton en grondant, le collier de flammes léchant dangereusement sa figure ; malgré tout, le garçon tâcha de garder son sourire, crispé et écrasé entre les deux griffes du Roitiflam, et d’ignorer le feu froid, au fond du canon imaginaire de ses yeux profonds. Une inspiration, une hésitation, et mit une main ferme contre le poignet de son Pokémon.
« J’ai besoin d’un Pokémon pour ... remplacer Kelly » - le mot semblait presser davantage sur une gâchette imaginaire, et ses doigts se firent plus insistants sur le pli de peau ; Tawny laissa tomber son emprise, ses sourcils relâchés dans une expression plus attentive. Il s’affirma. « Et celui que je souhaite ne collera pas avec ton type. On a toujours dit ça : que notre équipe devait être équilibrée ... Même si c’est toi qui reste dehors, cette fois. Et aussi ... » Et le coup partit. Mélis ne pouvait pas garder plus longtemps les larmes derrière un sourire de composition - pendant toute cette aventure, il l’avait fait trop longtemps, troquant la Réalité pour une insouciance Idéale. Il savait sourire pour ses Pokémon, pour qu’ils ne perdent pas leur confiance en lui face aux combats les plus rigoureux. Il savait sourire pour son ami Matis, qui l’avait perdu au fil des ans, érodé comme les falaises d’Ondes-sur-Mer face au naphte sur l’eau. Il savait sourire pour sa mère Chess qui avait tournée le veuvage en obsession de sécurité, pour E. Wood et ses étoiles artificielles, pour le trouillard Weiss et le sage Carmine. Il avait juste oublié de sourire pour lui-même. Et entre deux hoquets, il essaya de continuer. « Je ne supporterais pas de te perdre ... » Tawny se rapprocha docilement, enlaçant son dresseur par la taille ; et Mélis posa son menton sur sa tête, reniflant bruyamment. « Pas toi ... Pas maintenant ... » Il n’en fit rien pour l’instant, laissant simplement ses flammes aller contre ses joues sécher les larmes. Regardant par-dessus son épaule le soleil qui se couchait sur ce nouveau jour. Finalement, le jeune garçon se calma, s’essuyant les yeux du revers du bras, son Roitiflam patientant devant lui. Il ne se départait pas de son regard réprobateur, mais ses traits s’étaient détendus, au moins pour l’instant.
« ... Désolé ! Je ne parais pas aussi fort maintenant ... pas vrai ? » Sa voix avait repris un semblant de couleur. Tawny haussa ses grandes épaules - et Mélis devinait presque ce qu’il disait, pas comme cet écho familier de la Grotte Cyclopéenne, mais directement dans sa tête, un petit lutin avec son propre timbre qu’il lui associait. Tu n’as jamais été fort. C’est pour cela que tu as besoin de nous. Sa main passa sur le crâne du Roitiflam. « Ne t’en fais pas ... Tout se passera bien. On deviendra ... Mieux que le meilleur. Je vous l’ai promis. » Et le Pokémon sourit, exhibant ses larges canines. Son dresseur posa docilement la Poké Ball à son front.
« A plus tard ... Tawny. » Il se replia dans la familière impulsion rouge. Cette fois, Mélis ne chercha pas à la suivre du doigt. Il garda une main ferme sur la coquille de verre, à regarder le reflet de son tout premier Pokémon à l’intérieur. Le même regard inquisiteur que la première fois, lorsqu’il avait pris sa Poké Ball au hasard parmi les autres, avec cette lointaine naïveté qu’il avait. Enfin, il la remit dans son sac, jeta un dernier coup d’œil sur l’encens fumant, flirtant avec certaines formes fantomatiques ; et se dirigea d’un pas assuré vers le centre Pokémon.
A son comptoir, l’infirmière le jugea un instant. Un dresseur dégingandé, les épais cernes pourpres avalant les yeux pétillants, des diamants dans le fond marin de sa peau ; il y en avait tellement qui redescendaient ainsi de la Route Victoire qu’elle ne s’étonna pas, rangeant la Poké Ball qu’on lui tendait dans l’écrin du cylindre de transport. Ce soir, ou demain, un Pokémon voyageur déposera la précieuse cartouche au laboratoire annexe de Volucité. Ce qui la fit lever les yeux, c’est quand Mélis se pencha davantage, lui tendant un morceau de papier plié avec un sourire fatigué, mais sincère, qui lui fendait les joues.
« ... Vous voulez bien demander à ce qu’on ramène ces deux Pokémon ici ? »
*** « Eh, Mélis ! » L’interpellé se retourna. Du fond de la grotte, Matis enjamba une barrière de sécurité avec nonchalance ; et son sourire s’illumina. Il parut, à l’aîné, un peu forcé. Et dans les néons du chemin rocailleux, il pouvait voir les joues bouffies de son ami, un pansement lui barrant le nez, et le bandage rustique qui entourait la main qui le saluait, tout cela constellé de taches humides et de sang coagulé. Néanmoins, il ne dit rien - dans son immaculé gilet rouge et sa crinière au noir profond presqu’artificiel - et tapa paume contre paume.
« Matis ! Comment tu es arrivé jusqu’ici ? »
« J’ai grugé, » lança-t-il d’un ton informatif.
« Tu n’as pas ... »
« J’ai remporté le Badge de Janusia, il ne me manque que celui de la sucrette. » Le surnom attribué à Tcheren ne manquait jamais de les faire pouffer. « Mais j’avais pas l’intention de laisser mon meilleur pote entrer à la Ligue sans un petit combat. »
« Et Ludwig ... ? Et N ? » Mélis éluda, sans leurrer un seul instant son ami.
« Ils sont à Janusia. Comme N a dit : Reshiram peut faire fondre la glace, mais ‘faut un coup de main pour nettoyer la ville et dégoutter le béton. Les habitants sont là, ils ont pas besoin de moi. S’il-te-plait, » revint-il, « j’ai autant besoin de m’prouver quelque chose que toi. » Est-ce qu’un entraînement un peu trop rude pouvait être à l’origine de ses blessures ? Bien sûr, les deux garçons connaissaient les récits qu’on avait faits de la terrible Route Victoire, dernier pèlerinage pour le Dresseur Pokémon, des dangereuses chutes intérieures, des éboulements et d’une nature sauvage que quelques cordons et lanternes peinaient à réguler ; mais à ce point ! Pensait Matis incrédule, en réexaminant les diverses zébrures qui barraient le corps de Mélis. Pour appuyer sa proposition, il recula, Poké Ball en main ; et le réflexe fut vif dans les mains de l’adversaire, presque mécanique, son visage marqué d’un sourire crispé.
« Déflaisan ! » « Ucla ... ! » La plume contre l’acier.
« Déflaisan, Vantardise ! » Le Pokémon Oiseau leva la queue dans une position provocante, incitant le Magnézone à l’attaquer sans injonction de son dresseur. « Et vole ! » Et de s’écraser dans la roche, avant de remonter dans son axe sans gravité, chargé d’électricité statique. Matis n’avait pas vu la marque que la Poké Ball dessinait devant lui.
« Ucla, Change-Eclair ! » L’interpellé revint comme un boomerang, frappant de son fantôme électrique le Déflaisan en plein vol. Ce dernier fût rattrapé en même temps par l’impulsion rouge, comme deux fouets dans l’air. Les deux dresseurs rétractèrent le bras, ramenèrent une Poké Ball suivante ; c’est là que le grand mimétisme s’arrêta, car la main de Mélis resta sur sa poitrine, alors que du côté de Matis, le Feuiloutan s’échappa, s’accrochant comme à des branchages sur les cordes au plafond. Comme à l’accoutumé, l’aîné ne laissait aucun répit au cadet, aucun temps mort.
« Feuiloutan, Eco-Sphère ! »
« Hi ... ! Blaze ! » Le Feuiloutan, les pattes arrières bien figées dans les lianes électriques, balança sa bulle d’énergie contre l’adversaire. « Cyclone ! » Le Pokémon qui en sortit ne ressemblait à aucun que Matis eut jamais vu ; une gigantesque mite à six ailes, les cornes protubérantes continuant sa mâchoire salivante, et le plus puissant mouvement d’une paire qu’il eut jamais senti, le repoussant lui, le Feuiloutan, et l’attaque, comme s’il ne s’agissait que d’une vulgaire bulle de savon. Deux ailes pour battre l’air, quatre autres pour le maintenir en vol, du moins le croyait-il. « Et maintenant, Lance-Flamme ! » Le Pyrax mit ses six appendices en action pour se repousser en arrière, en même temps que le torrent de feu qui lui sortait des entrailles, l’abdomen palpitant sous une essence pourpre. Le Feuiloutan fût avalé dans une odeur d’herbe brûlée.
« Reviens, Feuiloutan ... ! » Fort heureusement, l’endurance du Pokémon était mise à rude épreuve : comme s’il prenait conscience de son poids, les six ailes battaient en coordination pour soulever la masse imposante de son abdomen - et pourtant, le sol si près était fouetté par une écume de gravier. Mélis garda une Poké Ball contre sa cuisse, la main ferme mais le bras lâche, craintif. Matis en fit peu de cas, faisant un alignement rapide dans sa table de types mentale, et appelant un autre Pokémon : « Clamiral, Surf ! »
« Que ... » Le Pokémon Dignitaire tomba lourdement sur le sol, avant de remonter les épaules ; invoquant l’eau de chaque parcelle de roche humide, la vague fendue en deux tomba sur eux avec la même force que des murs de béton. Le cadet lança sa Poké Ball en avant : « Perceval, coupe ! » Et du côté de Matis, quelque chose - comme une lame, avec la puissance d’une tempête centrale - entrava les chutes d’eau parallèle, avant que sa vue ne se couvre de brume. Il ne distingua que l’ombre équine, et l’impulsion rouge qui dessina les traits du Pyrax. La voix de son cadet s’affirma :
« Lame-Feuille ! » Perceval fonça au travers du brouillard. L’aîné n’eut le temps que de voir la silhouette à la toison verte rebondir sur le sol dans un trot léger, presque floral, le simili-sourire qui remontait ses naseaux, avant que les deux cornes plates coupent à la gorge exposée du Clamiral ; Matis eut le réflexe de l’adjoindre à se baisser d’un mouvement de main, et la lame qui le projeta en face laissa une fissure dans le casque-coquillage. Le Pokémon Dignitaire nageait dans les cordons. Le Viridium tendit fièrement les muscles et se détourna sur son adversaire. L’œil-de-pêche se détachant lentement de lui avait une lueur malsaine ...
« Perceval. » La voix sèche de Mélis l’arrêta net. Le Pokémon recula, se tourna vers son dresseur, soufflant la brume épaisse. Celui-ci se réaffirma. « Non. » Matis en profita : d’un mouvement habile de Poké Ball, le Frison tomba sur lui d’une Peignée, ses cornes soulevant son poitrail avec énergie. Le Viridium donna de grands coups de sabot dans l’air.
« Frison, Peignée ! » Et de lui indiquer, d’une tape sur la croupe, la direction. Mélis ne l’entendit pas de cette oreille, son bras tapant l’air vers le bas.
« Lame Sainte ! Bloque-toi au sol. » Du front de Perceval surgit une longue lame psychique, toute en reflets, qu’il balança contre le sol en même temps que sa tête. La charge de Frison en fût arrêtée, le Pokémon de Matis se retournant et chargeant de nouveau ... Avant de rencontrer le sabot du Viridium sur son front, le stoppant net dans sa course, et imprimant un motif floral sous sa gigantesque coiffe. Il tomba sur sa croupe, faisant trembler les parois. Matis rappela ses deux Pokémon, laissant l’occasion à la lame de se rétracter - la prétentieuse créature lui adressait toujours ce tendre sourire, constellé de graines broyées comme l’obscurité, de trous de lumière. A son tour, l’aîné sentit l’hésitation qui faisait trembler ses épaules, la main sur une dernière Poké Ball.
« ... Léopardus. » Le Pokémon bondit avec légèreté. Mélis mit un instant pour comprendre, alors que sa main attirât machinalement le museau de Perceval.
« Est-ce que c’est ... ? » Matis revit dans sa tête, dans un flash, le Chacripan dans les bras fermes de son grand-père, la menotte de sa sœur le caressant avec la timidité propre aux jeunes enfants. Le même Chacripan, disparaissant dans le tablier bleu d’un sbire sans nom. Un Léopardus, les yeux brillants de reconnaissance, dans la demi-obscurité d’un œil de frégate. Le Léopardus, abandonné dans la gorge d’un escalier, quand son prétendu dresseur s’enfuit de honte devant la défaite, et qui grondait contre lui avec frénésie. Son Léopardus.
« Aéropique ! » Le Pokémon, la détente lâchée, bondit prestement ... avant qu’un coup de sabot ne l’arrête en plein vol.
Perceval secoua la tête, l’air de se débarrasser de papillons fantômes, avant de reposer son nez dans la main de Mélis. Son dresseur lui frotta le museau machinalement - il y avait dans ce geste, toutefois, une certaine fermeté, sculptant l’ossature du menton de ses doigts. Matis le réalisa, en regardant le Léopardus se cabrer sur le sol, se relever, tourner le dos ; il n’avait pas mis cette vigueur, et cela s’était ressenti au moment même où ses pattes quittaient le sol. Le Pokémon félin joua un instant avec l’impulsion rouge avant d’être avalé dedans.
« ... C’était quelque chose ... ! »
« C’est vrai, » répondit Mélis, rappelant à son tour le Viridium dans sa Poké Ball. Avant de reprendre : « T’as vu ce que tu voulais voir ? »
« Ouais, » lâcha l’aîné après un flottement. « Ca veut dire que mon voyage n’est pas fini. Pour ramener le Chacripan-- non, le Léopardus à ma frangine, je dois devenir un meilleur Dresseur. Comme toi. J’vais retourner à Pavonnay chercher le Badge, et là, j’te défierais de nouveau. » Son cadet éclata de rire - un rire franc et sec, comme une cascade qu’on vient de libérer -, et ses traits se détendirent. La main blessée contre son menton ne manqua toutefois pas de provoquer chez Matis un grincement par le regard, sourcils broussailleux froncés sur ses paupières.
« Tu n’as pas froid aux yeux, de provoquer le futur Maître ! »
« C’est ça ! Tes Pokémon doivent être fiers de toi ! » Et pendant un instant, tous deux oublièrent l’enjeu de la Ligue Pokémon juste au-dessus d’eux.
- Spoiler:
Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Surnom : Blaze. Thème : Blaze, couleur rouge-orangée. Nature : Timide. Zone de capture : Château Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 35. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : Lance-Flamme. Un Pokémon évolué comme lui au niveau 35, c’est une torture à entraîner avant qu’il ait des attaques potables ... C’est d’ailleurs le seul Pokémon où je regrette de ne pouvoir lui apprendre deux CT, la seconde ayant été Demi-Tour. J’ai viré Canicule parce que, même si c’est plus puissant, c’est aussi moins précis et avec moins de PP ; en Nuzlocke, ce n’est pas un truc que je peux me permettre. Il compensera l’absence de Demi-Tour avec Cyclone. A côté de ça, il a une super nature (je le sais pour avoir en jeu « vanilla » une Pyrax avec la même !). Point moveset : Bourdon, Papillodanse, Cyclone, Lance-Flamme. Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 70. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 69. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : / Surnom : Perceval. Thème : Perceval, chevalier de la Table Ronde. Nature : Bizarre. Zone de capture : Route 11. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : / Une excellente nature (en Nuzlocke, le mieux qu’on puisse espérer, c’est bien une nature neutre), un excellent moveset, que demande le peuple ? C’est une chance que j’ai pu capturer Blaze, les deux ont la même couverture de types que Tawny et feu Kelly. On va peut-être m’en vouloir d’utiliser un légendaire, mais je l’ai capturé et entraîné à la sueur de mon front, et il a autant de chances de mourir que les autres, alors ... Point moveset : Danse-Lames, Lame-Feuille, Giga-Sangsue, Lame Sainte. Son Attaque Spéciale est naze mais Grosseracine compense un peu.Dans le PC : Surnom : Umber. Surnom : Russet. Surnom : Tawny. Certes, j’aurai pu le garder et entraîner Teal, mon Couverdure. Il y a deux raisons à mon choix : premièrement, je voulais varier. J’ai déjà fait la Ligue avec un Roitiflam et un Manternel, et comme je peux palier la perte de Kelly avec une autre combinaison de Pokémon, je le fais. Deuxièmement, prendre Teal serait une sorte de trahison ... Surnom : Plum. Surnom : Scarlet. Surnom : Gray. Surnom : Teal. Surnom : Columbia. Surnom : Zorua. Surnom : Cinereous. Surnom : Phthalo. Surnom : Grindur. Surnom : Jet. Surnom : Creamy. Surnom : China. Surnom : Crépine. Surnom : Stil Surnom : Gold Surnom : Rose. Surnom : Londonski. Surnom : Sablé. Surnom : Grain. Surnom : Walter. Surnom : Roi. Surnom : Paradise. Surnom : Berrave. Thème : Mauve betterave, couleur violette. Zone de capture : Route 23. Surnom : Ashley. Thème : Ash red, couleur rouge. Zone de capture : Autel Abondance. Zone(s) perdue(s) : (Vaguelone) (Route Victoire) Il s’est suicidé avec Malédiction ...RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50 Surnom : Kelly. Niveau 3 - Niveau 73J’ai fait exactement la même erreur que quand j’ai perdu Oskar : j’ai trop réfléchi. Pour moi, un Lakmécygne, même en mode Challenge, allait commencer par Vent Arrière. Et même si ma Tranche ne le mettait pas K.O., j’aurais eu l’opportunité d’échanger avec Ucla. Mais non, il m’a fait Rapace. Coup Critique ... Bien que je pense que même sans ça, elle n'y aurait pas réchappé - c'est juste le jeu qui s'assurait de ce fait.
- Spoiler:
VS Matis : Ucla VS DéflaisanUcla utilise Change-Eclair. Déflaisan est K.O. ! Blaze VS FeuiloutanBlaze utilise Bourdon. Feuiloutan est K.O. ! Blaze VS ClamiralSwitch. Perceval VS ClamiralClamiral utilise Surf. Perceval utilise Lame-Feuille. Clamiral est K.O. ! Perceval VS FrisonPerceval utilise Lame Sainte. Frison est K.O. !
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 11 Fév 2014 - 17:03 | |
| Oh yeah ! Blaze est dans la place ! C'est dommage de ne plus avoir Tawny dans l'équipe mais bon, quitte à choisir, un pyrax, c'est plus classe. Et j'aime bien Perceval, de caractère, il est marrant, un peu comme s'il avait décidé qu'il ne serait jamais totalement obéissant mais à côté de ça, il se laisse "câliner". x3 Enfin bref... J'ai hâte de voir ce que la suite nous réserve ! |
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 11 Fév 2014 - 17:29 | |
| Kelly, non! D:
Un épisode bien triste...
Je pensais bien qu'à un moment Tawny allait partir de l'équipe, et tu t'es bien débrouillé pour ça sans que ça fasse tâche.
J'ai rattrapé le léger retard que j'avais pris, et c'est toujours aussi génial! (: Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| | | | Dark-Celebi
Dresseur
Nature : Prudent
Niveau : 23
Exp : 490
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 12 Fév 2014 - 8:36 | |
| R.I.P Kelly Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
[01:23:02] Wulffen : nique la femme plutôt, au moins ça vide les boules XD
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 18 Fév 2014 - 8:13 | |
| Après un chapitre riche en émotions, nous allons aujourd'hui dans la dernière ligne droite de notre aventure : la Ligue ! Et accessoirement, le dernier combat entre Robokeuf et le Ninja Skelénox ! Pour cette première partie, nous serons contre Anis et Percila. Bonne lecture ! - Spoiler:
FMC4, scene 02, A, take 01.
Le faux Dynamic Engine avait été placé dans un camion de transport spécial de Volucité que la police locale n’était que trop fière de prêter aux Forces de Police Internationales. Quiconque aurait pu le manipuler se serait rendu compte qu’il ne s’agissait que d’un faux en verre, dont le cœur d’énergie perpétuelle n’était qu’un groupe de Statitik, grouillant sous la surface avec l’aisance de lucioles dans une lanterne de papier. L’avant du véhicule était vide : le conducteur était parti chercher des confiseries pour faire la route jusqu’à Port Yoneuve, et n’en reviendrait pas. Il n’était qu’un figurant de l’opération : mais ce n’est pas comme si le Ninja Skelénox était au courant, n’est-ce pas ?
C’était un plan faillible sur beaucoup de points, l’inspecteur en était conscient. Rien n’assurait que le criminel reviendrait pour le Dynamic Engine, l’intrus dans la longue série de ses vols d’objets d’art ; ni qu’il était resté - revenu - sur Volucité après son échec, et donc soit au courant du transfert de l’item, pourtant annoncée depuis des jours à lui plus qu’aux habitants désintéressés de la grande ville. Ces points-là, toutefois, il pouvait les écarter de sa pensée : quelque chose en lui chuchotait contre son tympan interne que oui, c’était l’objet de sa convoitise, et qu’il le suivrait jusqu’à Jotho s’il le fallait.
FMC4, scene 02, B, take 01.
En fait, le plus grand ennemi de Robokeuf dans ce qu’ils appelèrent avec ironie l’Opération Attrape-Ombre, c’était le soleil. Ni trop fort ni trop présent, il faisait malgré tout fuir les obscurités des bâtiments et des objets dont le Ninja Skelénox était familier. Crépuscule et lumière artificielle étaient ses seuls seuils de tolérance. Il pouvait simplement décider de ne pas se mon-- Qui approche ?
FMC4, scene 02, C, take 01.
Effectivement, il n’aimait pas le jour. Il ne souffrait pas d’albinisme ou de la moindre sensibilité à la lumière, là n’était pas le problème ! Mais il n’était pas un Skelénox, et l’art de jouer avec les ombres lui était bien plus difficile avec la semi-obscurité des jours d’été, où sa propre personne agissait comme un calque plutôt que le fantôme qu’il était censé être. En même temps, il était venu à Unys spécialement pour le Dynamic Engine, les années d’énergie dont il avait besoin en une seule seconde, et il n’imaginait pas pouvoir le laisser repartir dans les cales de quelque bateau de Port Yoneuve. Il ne se doutait pas un instant du piège placé à son encontre, obnubilé par la seule idée que cet item puisse lui échapper, à lui ! Le Ninja Skelénox.
FMC4, scene 02, B, take 02.
Le garçon était d’une extraordinaire banalité ; c’est d’ailleurs ce qui gêna Robokeuf, au premier abord. Se baladant plus que marchant dans l’unique voie de la rue Volute, dans une chemise à tartan aux couleurs agressives, le col de son gilet remontait bien au-dessus de son menton et la chevelure sauvage cachait l’éclat de ses yeux - c’est ce dernier détail qui mit la puce à l’oreille du super-policier, le voyant étendre son ombre le long du véhicule avec une fausse nonchalance.
FMC4, scene 02, A, take 02.
Une moire sur la vitrine du Dynamic Engine.
FMC4, scene 02, B, take 03.
ROBOKEUF : Go !
FMC4, scene 02, C, take 02.
Ce choc dans l’air le fit reculer bien avant l’impact du Lançargot contre le camion ; le Dynamic Engine factice s’envola en l’air avec l’agilité d’un boomerang qu’il n’aurait pas dû avoir. Le Ninja Skelénox avait compris depuis longtemps que Robokeuf n’avait aucun scrupule à l’attaquer directement - et la fin justifie les moyens, parait-il. Il sauta juste à temps sur la projection de Rhett pour éviter le retour de lame du Pokémon chevalier. Le super-policier, au-devant des rangs déployés d’agents sans visage, étudia sans le moindre commentaire la première véritable peur du jeune garçon, rebondissant plus maladroitement sur le lampadaire dressé. La main gigantesque du Teraclope mal-incarné se saisit de la lance filant dans sa paume.
ROBOKEUF : Ninja Skelénox, vous êtes en état d’arrestation.
FMC4, scene 02, D, single take.
L’agent-figurant, flirtant nonchalamment avec une caissière fantôme, sursauta quand la vitre éclata dans son dos. Le Lançargot se repoussa aisément des coudes dans les débris de mannequins de bois. La voix de qui il devinait être le criminel le surprit davantage : la clarté d’une voix d’enfant, mais une tension d’adulte, qui transparaissait même dans la puissante coupure d’air du Pokémon chevalier.
NINJA SKELENOX : Robokeuf !
FMC4, scene 02, C, take 03.
NINJA SKELENOX : Qu’est-ce que tu as fais du Dynamic Engine ?!
FMC4, scene 02, B, take 03.
Robokeuf sourit. Il ne souriait jamais, et le garçon n’avait pas de mal à comprendre pourquoi : la fausse peau restait aussi rigide qu’une plaque de fer, ne laissant apparaître que la fine ligne de la prothèse dentaire bleue. Pas génial, mais ça ne se comparait pas avec les implications de ce dixième-de-sourire. Il s’était fait berner.
ROBOKEUF : Dynamic Engine -> En sécurité. Lançargot.
NINJA SKELENOX : Attends ... !
FMC4, scene 02, C, take 04.
Le Pokémon chevalier passa complètement au travers du Teraclope : le Ninja Skelénox se repoussa du lampadaire juste à temps, et la lame du Lançargot coupa net le pied de fer ; la lumière au sommet tombant s’y alluma brièvement, dévoilant à leur insu le torrent d’ombres dans les ruelles et autres étroitesses de Volucité. Le garçon s’y appuya, projetant la sienne, soudainement dotée d’une vision.
NINJA SKELENOX : Attends, attends ! Faisons-la réglo !
Contre toute attente, l’insecte baissa ses lances, et le bras de Robokeuf resta suspendu dans un ordre inachevé, ses yeux-lanternes fixés sur le garçon. Sans doute qu’il ne l’aurait pas arrêté, si ça avait été le Ninja Skelénox, mais il avait du mal à mettre cette identité sur le môme soudainement plus petit, dans son gilet de dégriffe bien trop grand. En même temps ... La façon avec laquelle il pouvait se laisser glisser contre le mur et se faire remettre debout par une chaise imaginaire, le Pokémon cyclope caché sous ses pieds et qui semblait faire écho à sa pensée, lui rappela bien vite à quel genre de môme il avait affaire. Le criminel entendait, de tous les côtés, les levées de bouclier et les chuchotements accusateurs.
AGENT 1 (DOUBLAGE) : Pourquoi s’arrêtent-ils ... ?
AGENT 2 (DOUBLAGE) : Doit-on intervenir maintenant ?
AGENT 3 (DOUBLAGE) : Qu’est-ce qu’il se passe ?
AGENT 4 (DOUBLAGE) : Vous avez vu ... !
NINJA SKELENOX : Un combat de Pokémon ! A la loyale ! Si je perds, je me rends. Et si je gagne, tu me laisses partir.
Et prendre le Dynamic Engine, mais cette dernière pensée n’allait pas jouer en sa faveur. Le mur de policiers s’agita sous les voix incrédules et les plus raisonnées. Le Ninja Skelénox n’ajouta rien - les nouvelles couches d’ombre qu’ils animaient les desservaient ... Et à son étonnement certain, Robokeuf baissa le bras, comme en signe d’acceptation.
FMC4, scene 02, B, take 05.
ROBOKEUF : D’accord. La Justice te vaincra.
AGENT 1 : Inspecteur, vous n’y pensez pas ! On peut déjà l’ar--
NINJA SKELENOX : C’est entre lui et moi !
Robokeuf s’écarta instinctivement du centre de son ombre. Il fallait croire qu’on pouvait vite acquérir les réflexes contre un dresseur spécialisé dans les Pokémon Spectre : ça ne l’empêcha pas de voir, comme une muraille perdant ses briques, une rangée de policiers s’effondrant dans le néant du corps cylindrique d’un Teraclope. Le Ninja Skelénox, devant eux, appela à lui ses Pokémon éponymes, tournoyant sauvagement autour des dernières pellicules de soleil.
NINJA SKELENOX : C’est parti !
*** La pupille de la challenger le jaugea, rétine bleue lacée de cheveux indociles. Elle, qui monterait le légendaire Dragon Noir en quête de l’Idéal ; lui, dompteur du Dragon Blanc qui l’initiait à la Réalité. Tous deux se dévisageaient pourtant, à la recherche d’une même vérité absolue. La gueule de Reshiram éclata dans un feu pourpre ...
Anis referma brusquement son livre, surprise par le grincement derrière elle. Mélis également, qui s’était habitué au silence feutré de sa semelle sur l’escalier invisible, seulement guidé par les ricochets de lumière ; l’extinction soudaine de la lumière et la chute du vol des oiseaux-livres le repoussa instinctivement en arrière, avant de se rattraper d’un mouvement de moulin. Un Lugulabre descendit du plafond, ses flammes léchant les ombres sur les meubles de la tourelle. Ce challenger leur ressemblait. Pas physiquement, car l’auteur voyait le diable dans les détails : les constellations d’acné sur ses joues et la lune qui donnait des reflets argentés à ses cheveux clairs. Mais cette lueur, dans le regard, la flamme vacillante d’une bougie dans son lac de naphte, telle qu’elle l’avait décrit dans son dernier ouvrage, il y a cinq ans déjà ... Elle remonta son châle en même temps que le jeune dresseur réajusta sa visière hors de sa vue.
« Sois le bienvenu ! Je suis Anis, membre du Conseil, et spécialiste des Pokémon de type Spectre. Et je serais enchantée, réjouie, comblée d’être ton adversaire. Quel est ton personnage ? »
« Mélis, » lança-t-il avec un rire gêné, « dresseur de Pavonnay et spécialiste de ... pas grand-chose, en fait. Mais je ferais de mon mieux contre vous. »
« Voilà un objectif ! » Elle tapa des mains avec un enthousiasme enfantin. Anis n’avait pas vraiment l’espèce de radiance à laquelle il s’attendait face à un membre de la Ligue - petite et étroite dans son ensemble mauve qui l’avalait, ne laissant que ses lunettes briller dans la semi-obscurité. Cela renforçait, en fait, cette sensation de malaise qui l’avait pris à peine un pied posé au bas de la tourelle. Petite fille dans un monstre denté de tissu pourpre. Trous larges dans les collants noirs - Mélis secoua la tête en rougissant. Une peluche était perchée sur son bureau, une plume fine fichée dans l’œil. L’auteur le rappela à l’ordre, dégageant une Poké Ball de sous son châle. « Puisque je suis le brouillon de votre histoire ... Nous aurons droit à cinq Pokémon chacun, sans limite de temps. En cas de défaite, vous quitterez immédiatement la Ligue. N’étirons pas le prologue plus longtemps. Tutankafer ! »
« ... Thulile ! » Les deux Pokémon Spectre apparurent face à face ; le Pokémon Sarcophage, étalant ses vecteurs pour se maintenir au sol en grossière parodie d’être humain. Anis en profita pour prendre l’initiative.
« Tutankafer, Eco-Sphère ! »
« Thulile, Surf, contre ses pieds ! » La vague d’écume fit perdre l’équilibre précoce au Pokémon Sarcophage, qui s’étala de tout son long. « Profite-en, Ball’Ombre ! » Le tentacule s’enlisa contre l’un des vecteurs pour le faire glisser à son niveau dans un bruit de perles brisées. Il semblait à Mélis que la chose-ombre essaya de se rétracter dans sa carapace d’or, avant que la Moyade ne souffle son mistral toxique à l’intérieur, le dégageant d’un écran de fumée pourpre entre les deux faces. Le jeune dresseur ne vit pas le coup partir ; le bras de tissu s’étira en travers de Thulile avant de la projeter contre le mur.
« Coup Bas, » signala Anis en prenant ses notes. Devant elle, la peluche incarnée ramena contre elle ses longues manches de tissu étripé. Un Branette. La Moyade se laissa rebondir sur son écharpe d’écume.
« Ball’Ombre ! » Une seconde sphère d’énergie projeta le Pokémon Abandonné dans le bureau, lâchant des tripes de coton. Anis en appela un nouveau - son nom à peine prononcé, les tentacules de Thulile se refermèrent sur le réplica rouge. Mélis le vit sans réaliser. Un Grodrive. « Recommence ! » Au lieu de ça, la Moyade insuffla sa Ball’Ombre sous le chapeau de son adversaire, le voyant révulser ses yeux avant d’expirer par la rustine qui lui couvrait la bouche dans un gaz combustible--
« Lugulabre, Déflagration ! » Il l’avait complètement oublié ; alors que le Pokémon Chandelier projeta ses flammes, faisant exploser l’air en champignons de flammes fauves. Thulile s’écroula dans un mouvement rebondi sur le plancher de bois avant que Mélis ne la rappelle. « Ainsi démarre le climax de l’histoire ! Déflagration ! » A nouveau, la croix de feu resplendit dans l’air ; avant que l’appel d’un Pokémon ne la suspende. Une attaque de type Feu ne faisait rien à Tan ; elle s’étala sur ses écailles comme un voile de marié, qu’il secoua docilement.
« Tan, Mâchouille ! » Le Crocorible se poussa en avant d’un geste de queue puissant, et les dents psychiques perforèrent le corps de verre du Lugulabre. Anis le rappela juste à temps pour que la langue de l’adversaire lèche le vide - et la pièce tomba d’un seul coup dans le noir. « ... Mets-toi à l’abri, » lui enjoint son dresseur, « Tunnel. » Tan s’apprêta à le faire, le museau contre le plancher de bois, cherchant les fondations à chaud.
« Le dernier chapitre est le plus intéressant, » lâcha Anis - et les verres brillaient comme deux yeux de démons sous la faible lumière lunaire aux fenêtres. « Maintenons la tension jusqu’à l’épilogue. Golemastoc, Poing Ombre ! » Le sol trembla sous eux, avant que Mélis ne put voir, à la chaleur du torse du géant, son bras gigantesque perforer l’édifice comme un vulgaire fétu de paille. Sur ses phalanges, le Crocorible s’accrocha désespérément, ses pattes arrière raclant le mur vivant de ses doigts. A la hauteur des deux dresseurs, les yeux se montraient comme deux phares sinistres. Juste ce qu’il leur fallait.
« Tan ! Tu vois la lumière ?! » Le Pokémon, en réponse, remonta sur le bras-route avant de bondir sur la plateforme. « Parfait ! Et maintenant, Séisme ! Fais tomber l’édifice ! »
« Golemastoc, retire ton poing ... ! » Le Crocorible ne resta pas longtemps trop perplexe, car il laissa retomber tout son poids sur la structure, faisant tomber les restes de fondation. Mélis ne voyait, de sa position, que la place des lumières vaciller, avant que le géant de pierre ne retombe en arrière, prostré sur son bras malade ; avant de tomber à son tour sur l’escalier invisible. Anis en fit de même, d’un pas plus léger, maîtrisé - et à nouveau, le sentiment de malaise le prit, certain d’être face à une autre fille-fantôme - ; son châle en oreilles de Léopardus lui tournant le dos.
« C’était ... » Et elle fit claquer les pages de son carnet. « Etonnant ! Epatant ! Stupéfiant ! Les mots me manquent. Mais d’abord ... » Elle rebondit joyeusement sur les ricochets de lumière, avant de mettre son gant sur le museau de Tan ; le Pokémon, d’abord surpris, se prit à suivre le mouvement de doigt de l’auteur. Mélis resta lui-même dans son geste inachevé, alors qu’elle poursuivit : « Je te présente mes excuses. J’ai fait souffrir tes Pokémon. Même si je connais la nature des combats, ils sont loin d’être acquis, même pour un membre de la Ligue. »
« ... Ca arrive souvent, de faire de la démolition amateur ? »
« Le décor est un personnage à part entière, » se contenta-t-elle de répondre, et Mélis haussa les épaules avec un air de défaite. « Mais, je t’en prie, tu dois encore combattre trois membres de la Ligue avant de rencontrer le Maître. Suis les escaliers pour retourner sur la Place. »
*** Percila donna un petit coup sec dans la fleur de papier pour qu’elle s’ouvre en grand devant son challenger. Elle-même avait l’air d’un bourgeon de jeune femme, avec sa crinière de blond crépu qui rampait en branches sur les pétales de son lit à baldaquin, et les quelques cernes qui poussaient enfin sur les joues colorées de rose. Son reflet, et les odeurs de feuilles séchées, envahissaient la « dent » derrière les multiples verreries - dans le sol, le clone de Mélis lui jetait ce même regard circonspect. Non, je ne suis pas dans l’espace, mais Arceus me garde d’y être ! Enfin, la dresseuse réajusta sa robe de coton blanc et se courba légèrement.
« Et vous êtes ? »
« Mélis. Enchanté, » avant de se plier dans une courbette qui incommoda la spécialiste. Sa bouche se pinça sur ses lèvres blanches. Elle le voyait jouer du doigt avec une Poké Ball.
« Je suis Percila, membre du Conseil, spécialiste des Pokémon de type Psy, et je serais votre adversaire. Vous me semblez avoir beaucoup de force, mais vous ne savez pas la sublimer. Je pense qu’Anis vous a déjà expliqué les règles. » Elle releva soudain la tête - au-dessus d’elle, le chandelier vacillant s’écroula dans une décharge d’étincelles ; le Magnézone revint comme un boomerang dans l’impulsion rouge, repoussant le bras du challenger. Il n’avait aucun mérite : l’ancienne Maître Ludvina avait mis à jour ce truc, et Percila n’était pas connue pour se renouveler. Sa mémoire s’accrochait à un fantôme de victoire que pouvait susciter la surprise. Le Cryptéro fût rappelé.
« Oui, » répondit enfin Mélis, ramenant une autre Poké Ball, « et elle m’a gentiment avisé des coups en traître. Sans rancune. Blaze ! » Le Pyrax apparut, battant vigoureusement de ses ailes. Percila le nota avant même que son challenger ne lance l’attaque. « Lance-Flamme ! »
« Sidérella, Symbios. Faites votre office. » Les deux Pokémon côte à côte encaissèrent l’attaque : le Symbios étala un voile protecteur, comme un rideau d’étoiles, qui dispersa le Lance-Flamme, tandis que sous cet abri, la lolita méditait. Elle avait dû remarquer le vol difficile de Blaze, aux ailes peu rôdées, que le propre souffle enflammé repoussait vers son dresseur. Les éventails de ses antennes se fermèrent. « Sidérella, Ball’Ombre. » Et de lancer la sphère d’énergie qui le poussa davantage vers lui ; Mélis le rattrapa de justesse sur son bras, le Pokémon Soleil s’y accrochant fermement, comme sur un pilier instable.
« Blaze, » chuchota-t-il, « à trois, tu me lâches. Un ... » Sa main passa dans son dos. Percila n’y prêta guère d’attention : car il lui semblait que le terrain était dégagé pour une attaque directe, et un dresseur serait assez malin pour se protéger avant tout. Se laisser exposer, c’est perdre une initiative.
« Recommence. Ball’Ombre. »
« Trois ! » Le Pyrax se relâcha avec surprise, et son instinct prit le dessus : les six ailes battant harmonieusement, quatre pour se repousser de l’attaque qui arrivait, deux pour provoquer un puissant Bourdon. L’air vibra autour d’eux - et Mélis ne le sentait pas mieux qu’il le voyait, tracer des vagues fines dans l’écran pourpre de la Ball’Ombre avant d’envoyer les deux Pokémon Psy valser. L’une étalant ses antennes pour disperser l’attaque, l’autre compactant son squelette dans son enveloppe gélatineuse. Percila les rattrapa au vol dans leur Poké Ball.
« Métalosse, Marto-Poing. »
« Lance-Flamme ! » Mieux stabilisé, Blaze relâcha son fulgurant souffle contre le poing ouvert du Pokémon arachnéen. Le Métalosse supporta la tension un instant, avant que son bras ne fonde sous la pression, ne laissant qu’une coquille luisante. Percila referma la main sur sa poitrine, une dernière Poké Ball en main. La ligne fine de ses lèvres se tordit, un instant imperceptible.
« Mushana ... »
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 19 Fév 2014 - 11:01 | |
| Et la fin des combats contre les quatres spécialistes ... Bonne lecture ! - Spoiler:
« Mushana ... »
Le tapir apparut, et Mélis resta un instant coi. C’était ça, un Mushana ? Même s’il l’imaginait plus affreux, pour un Pokémon capable de dévorer les rêves - une seconde mâchoire sur le ventre, les yeux double-cerclés de rouge, le grincement abominable de dents psychiques sur des couronnes entières de cauchemars d’enfants -, il lui apparut malgré tout dérangeant, avec l’épaisse brume qui l’entourait comme un bras protecteur, paisiblement assoupi. « Hypnose. » Un œil s’ouvrit en grand, profond ; et avant qu’il n’ait pu ordonner quoi que ce soit, son Pyrax s’endormit, se laissant tomber comme une masse sur le sol de verre du terrain.
« Dévorêve. » La trompe du Mushana se fronça dans une ingurgitation obscène, alors que des filets de noir et de rose s’échappèrent de la tête d’un Blaze endormi. Le corps du Pyrax était secoué par à-coups. « Et maintenant, Psyko. » Mélis n’était pas insensible au léger bruissement de l’air, d’une main psychique qui allait les prendre de plein fouet dans le bracelet de rêves de l’adversaire. Réfléchis, Mélis ... !
« On échange, Tan ! » La main tapa dans le dos offert du Crocorible. Elle dispersa des particules d’étincelles rouges, avant qu’il ne se secoue paresseusement, à peine touché par l’attaque. Percila recula d’un pas, tenant nerveusement les coins de sa robe. « Donne-lui le coup de grâce. Mâchouille ! » Sans autre forme de procès, la mâchoire dentée de pourpre rencontra le corps du tapir et le poussa hors de son axe de flottaison. Le Mushana tomba lourdement sur le sol de verre, toute brume se dissipant derrière lui. La spécialiste accourut, ses chaussons couinant dans l’autrement silencieuse « dent » de la Ligue.
Quand Tan se retourna, l’arcade de ses yeux en un circonflexe inquiet, Mélis se contenta de lui lancer un grand sourire victorieux.
*** Là où il y avait une fraîcheur omniprésente dans les « dents » d’Anis et de Percila, la chaleur léchait la poitrine du challenger qui entrait dans le casino privé de Pieris. Entouré de lustres aux flammes de papier, la moquette de velours rouge sous ses pieds ; en face de soi, le cuir d’un fauteuil lui donnait des envies de véritable hiver et de dérive. Pieris - car c’était lui, tout en angles dans son costume et sa coiffure, le feu et l’ébène drapé d’or - jouait nonchalamment, dans ses mains, avec un paquet de cartes. Son œil se posa un instant sur lui, comme l’invitant à s’approcher de sa table ; son visage était cerné de cercles pourpres étrangers.
« J’ai ici cinq cartes, » lança-t-il en les étalant sur le verre. Mélis se pencha avec curiosité, se demandant où ça allait mener. « Il y a quatre As ainsi qu’un Valet qui va nous servir de joker. Chacun notre tour, nous allons tirer une carte pour qu’il n’en reste qu’une. Pour gagner, il te faut une paire de couleur. En revanche, le joker est une défaite immédiate. A toi l’honneur. » Ainsi, le challenger et le croupier tirèrent leurs cartes. Mélis se prit au jeu, à chercher dans le visage paisible de son adversaire le moindre pli de peau annonciateur d’une victoire immédiate.
« J’ai un Cœur et un Pique, » lança-t-il enfin.
« Carreau et Trèfle, » compléta Pieris avec un sourire. « C’est donc cela. Crois-tu que le match nul est possible entre nous ? »
« Excusez-moi, mais je suis pas sûr que jouer avec un mineur soit légal. Quel est le rapport avec le combat de Pokémon ? »
« Aucun, » répondit joyeusement le spécialiste en se levant, deux ailes de cartes se déployant devant lui. « Je souhaitais simplement mettre ma chance à l’épreuve. »
« Vous croyez à la chance ? »
« Et toi ? »
« Vous me faites mal au crâne, » se plaignit enfin Mélis, relâchant son Pokémon. Perceval secoua la tête pour se débarrasser de papillons imaginaires, avant de jauger le dresseur adversaire de son lever de menton prétentieux, avant de courir vers lui, cornes droites. Pieris ne s’en laissa pas perturber pour autant : le Scalproie qu’il appela se leva sous la table pour la mettre en parade, bloquant la course du Viridium avant que sa Lame Sainte ne le frappe par-dessus. Le spécialiste ne se défit pas de son sourire. Il était bien le premier dresseur à simplement l’agacer, par la seule aura qu’il dégageait.
« Nous ne nous sommes pas présentés. Je suis Pieris, membre du Conseil, et spécialiste des Pokémon de type Ténèbres. »
« Mélis, spécialiste des Pokémon je-vais-te-battre-à-plate-couture ! Perceval, Lame Sainte ! »
« Léopardus, Bluff. Baggaïd, reste derrière. » L’épée du Viridium fût prestement levée quand le Léopardus mima une attaque ; il releva la tête d’instinct, juste pour voir le félidé lui donner un coup de griffe vigoureux au poitrail. Déséquilibré, Perceval se tourna sur le côté, son talon donnant un coup vif à son ennemi. Mélis eut un éclair de compréhension.
« Attention ! Pare ! »
« Baggaïd, Tomberoche. » Le Pokémon lézard lui apparut juste un instant avant de disparaître sous le poids du fauteuil : le siège de cuir percuta le ventre offert du Viridium - du moins le semblait-il. Il fût repoussé dans la cage d’escalier, à quelques pas de son dresseur, avant de rejeter d’un coup de lame le « rocher ». Son torse musclé se tendit de rage, soufflant bruyamment son écume.
« Bien encaissé ! Et maintenant, Lame-Feuille ! » Les cornes bien physiques de Perceval chargèrent dans une luminescence verte sur le Baggaïd, qui ne s’échappa pas, coincé entre deux morceaux de table. Il se laissa projeter comme un simple caillou dans l’une des colonnes d’or avant d’être rappelé. Il s’arrêta brutalement, le cœur battant la chamade en écho dans la pièce autrement silencieuse. Pieris ne combla rien, appelant son prochain Pokémon - un Absol - que le Viridium attrapa de la corne de la même façon. Mélis serra instinctivement sa main blessée contre lui.
« Souffle, il faut reprendre ton s--»
« Crocorible, Séisme. » Du dessus de la « dent », le sol trembla violemment, s’ouvrant sous les sabots de la Lame de la Justice. Perceval enjamba, juste pour que la mâchoire du Pokémon, tel un requin des sables roux, lui attrape la patte et le fasse basculer. Il se rattrapa instinctivement sur le bord de la crevasse - sous eux, le velours rouge disparaissait dans les inesthétiques fondations de fer rouillé. « Mâchouille. »
« Laisse-toi tomber, » lança Mélis à un Viridium plus que circonspect. Essayant d’abord de se rattraper de nouveau, avant que la double-mâchoire psychique du Crocorible ne l’entraîne encore davantage dans les profondeurs obscures. « Maintenant ! Giga-Sangsue ! » Aux dernières nouvelles, Perceval accrocha ses dents équines sous la gorge épaisse du Pokémon Crocodile, avant que le poids des deux les précipite dans les ombres des fondations. La toile arachnéenne du fer n’aidait pas la vision des deux dresseurs ... Avant que la Lame de la Justice ne remonte d’un rebond forcé par l’impulsion rouge de Pieris. Le challenger se prit un coup de museau réprobateur.
« Ok, ok ! Désolé, » lança-t-il à son Pokémon en riant.
« Félicitations ! » C’était le spécialiste, applaudissant à tout rompre, sortant pour une fois de son ton de voix poli et monotone. Mélis se crispa à l’entendre.
« ... C’est votre vision du match nul ? » Pour toute réponse, il sortit de sa poche le Valet.
« Celui qui admet qu’il a perdu brillera d’une lumière autrement plus intense une fois victorieux. Ne te repose pas sur une victoire ou une défaite, puisqu’une autre partie t’attend. »
*** Restait donc Kunz. Kunz ne mettait dans le combat ni la beauté astrale de Percila, ni la maudite stratégie d’Anis, ni même la confusion étrangère de Pieris, qui continuait même maintenant de tourner et de se retourner dans la tête du challenger : il était tranquillement en train de s’entraîner, le pied nu rencontrant la paume gigantesque du Bétochef. On voyait toute la tension dans la jambe tendue, la courbure du bras du Pokémon, l’autre main appuyée sur une gangue de pierre - et il se sentit tout à coup tout petit, maigre, avec la zébrure hideuse d’une lame fantôme qui le ternissait à jamais. Le Bétochef lança sa main en avant, repoussant le pied du spécialiste qui se tourna vers lui, sans embellir son discours.
« Salut, challenger. Je suis Kunz, membre du Conseil, et spécialiste du Combat. »
« V-vous savez qu’il faut utiliser des Pokémon, pas vrai ... ? » Kunz éclata d’un rire franc.
« Bien sûr ! Mais d’abord, quel est ton nom ? »
« Mélis ... »
« Mélis ! » Sa voix forte le fit instinctivement reculer. « Je crois comprendre que je suis ton dernier adversaire. N’espère pas que je te rende la tâche plus facile, cependant. Et puisque tu connais les règles, passons au round X. Bétochef, Lame de Roc ! »
« ... Majorelle ! » Alors que le Pokémon Ouvrier jeta comme une épée sa gangue de béton, la Nostenfer contourna de son impulsion rouge avant de s’envoler dans la lumière tamisée. « Vol ! » Le Bétochef renvoya son outil en arrière, mais elle l’évita sans trop de problèmes, avant de refermer ses ailes et de tomber en piqué sur lui. Il fut trop lent pour se protéger : son crâne fut frappé de plein fouet par la coquille d’air, le laissant tomber en arrière, la pierre s’entrechoquant dans les fondations avec un bruit sourd. La plateforme circulaire se pencha dangereusement.
« ... Judokrak ! »
« Lame d’Air ! » Avant même que le Pokémon adverse ne puisse attaquer, la Nostenfer passa ses ailes contre lui dans une puissante décharge d’énergie. Le bras éclata en plusieurs sections de pierre avant d’être rappelé. C’est que la chauve-souris se vantait, laissant même ses deux ailes annexes au repos comme un petit voile de marié, battant les deux autres frénétiquement à la recherche d’action. Si c’est ce qu’elle veut, on va lui en donner !
« Lucario ! » Majorelle se relança pour pourfendre le Pokémon Loup d’une Lame d’Air, seulement pour rencontrer la paume de son adversaire, ainsi que son squelette d’acier. « Et maintenant, Psyko ! » Ce fut une main psychique qui projeta de côté la Nostenfer, avec un coup si violent qu’il semblait à Mélis que la plateforme tourna en même temps. Majorelle retomba et remonta faiblement de ses ailes annexes avant d’être rappelée dans sa Poké Ball. « Ne baisse pas ta garde. Lucario, Aurasphère ! »
« Je vous retourne le conseil. Blaze ! Lance-Flamme ! » Naturellement, Kunz avait exposé le double-type de Lucario ; ce faisant, le souffle du Pyrax enveloppa le Pokémon Loup dans un brasier incandescent, avant qu’une explosion d’aura ne la dégage dans un déploiement de pétales. Le spécialiste n’attendit pas pour le rappeler. Le Lance-Flamme se consuma dans un ravalement d’air.
« Bien. Karaclée ! »
« On doit réserver ses forces ! Blaze, tu envoies ! » Le Karaclée fut arrêté dans son élan par le Lance-Flamme, mais il resta tenace et continua sur sa lancée. Mélis recula instinctivement ...
« Eboulement inversé ! » Et le Pokémon Martial donna un coup de pied sec dans la plateforme, la divisant en deux. Le rebord percuta de plein fouet le Pyrax en vol stationnaire, qui se colla à la lumière tamisée avant de retomber - et de se suspendre de ses quatre ailes, deux autres bourdonnant sauvagement dans la tête du Karaclée. Par endroits, la peau de pierre se fragmentait. « Reviens. »
« Toi aussi, Blaze. » Ainsi furent appelés deux nouveaux Pokémon : le dernier pour Kunz, un Shaofouine, Majorelle pour Mélis, qui peina à retrouver son axe, même aidée de ses quatre membres. Sans ordre aucun, le Pokémon Fouine bondit en hauteur, accrochant les poils de ses pattes sur les fondations supérieures.
« Rebond ! » Et se relâcha, la Nostenfer n’arrivant pas à éviter prenant tout le poids de son adversaire sur le dos. La plateforme secondaire s’enfonça davantage dans la « dent » ... Et le Shaofouine se relança avec agilité. Mélis s’avança du côté de Kunz, qui l’observa bouger d’un air perplexe. « Allez ! » D’un mouvement de main, le challenger enjoint son Pokémon à ne pas bouger ... Avant de la dégager d’un geste en avant, un coup de marteau dans l’air. Majorelle se repoussa difficilement de sa paire d’ailes encore valide, laissant l’adversaire s’écraser lourdement et s’enfoncer dans l’écart entre les deux divisions du sol. Les deux dresseurs s’accrochèrent fermement aux barrières métalliques.
« Shaofouine ... ! »
« Majorelle, achève-le ! » La Nostenfer ne se fit pas prier - elle n’attendit pas que le Shaofouine se réveille pour passer sa Lame d’Air contre son cou levé, l’envoyant valser par-dessus la tête du spécialiste. Il se rattrapa d’instinct de ses poils de l’autre côté, avant d’être rappelé dans une impulsion intangible. Majorelle eut un mouvement de pattes victorieux avant de se laisser choir dans le confort de sa propre Poké Ball.
« Bravo, » lança Kunz avec une admiration ingénue. « Tu as prouvé, en battant le Conseil, que tu étais l’un des meilleurs dresseurs d’Unys. Mais ce n’était que le premier round. Il ne te reste plus qu’une personne à battre pour clamer le grand titre - le Maître. Va devant la statue, sur la place, pour rejoindre sa Chambre.
Bon courage ! T’en auras bien besoin. »
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 19 Fév 2014 - 11:11 | |
| Bravo! Il ne reste plus qu'a affronter Iris et tu auras vaincu la ligue! Liste des Nuzlockes. Cliquer sur le message pour ouvrir le nuz. Ordre Chronologique Dynastie Clémentin De l'Alpha a l'OmégaLieux gagnés via Showdown: -Forêt de Vestigion -Lavandia - Best of ChatBox:
[01:23:02] Wulffen : nique la femme plutôt, au moins ça vide les boules XD
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 25 Fév 2014 - 8:38 | |
| Tu demandes, je m'exécute ! Voici donc le début du combat final, Mélis contre Iris ! Réussirons-nous à nous en sortir avec une équipe intacte, ou est-ce qu'Iris va nous amputer ? Bonne lecture ! - Spoiler:
Lentement mais sûrement, la Chambre du Maître se profilait à l’horizon, alors que Mélis descendait dans la colonne angélique installée au travers de la grande place. Ou plutôt, un autre château, devant ce ciel profond en draperie pourpre pincée d’aiguilles d’étoiles - la solennité du moment donnait des envies de poésie. Les murs recouverts de feuilles d’or détonnaient avec les ruines de ce qui devait avoir été le Palais de la Team Plasma ; et il lui semblait enfin à sa place, escaliers suspendus vers des portes invisibles et couloirs profonds sans début ni fin qui couronnaient le juste règne du Maître. Qui était-ce, au fait ? Avec impatience, il se tourna et se retourna sur la statue au glaive et au livre ouvert. Si tu peux défier ces guerriers avec ton courage et ta sagesse, tu seras mené au temple, où le Maître t’attend. Pour une raison ou une autre, sa dernière conversation avec le mystérieux N lui revint en tête.
... Oui. Je pense que le don de parler aux Pokémon, si on peut appeler cela ainsi, n’est que le résultat de mon éducation en tant que futur Héros : je fus tellement convaincu d’être destiné à être lié à un Fondateur, que le contact s’est fait naturellement. Je pense que Ludwig et Ludvina le peuvent également, dans une moindre mesure. Quant à toi ...
Une compréhension mutuelle entre un dresseur et son équipe est donc nécessaire à dévoiler le potentiel maximum des Pokémon ...
Nikolaï. Que faisait-il, à présent que la Team Plasma était démantelée ? Se serait-il rendu, ou continuerait-il de pousser ses recherches dans des régions propices à l’oubli ? Mélis s’assit contre le socle de la statue et sortit le chapelet de Poké Ball. Se concentra. Essaya de pousser hors de sa tête les sons parasites - le bruit blanc du silence, le frottis de ses vêtements, le claquement de langue nerveux qu’il fit de la sienne. Etait-il vraiment en train d’accomplir tout ce qu’il voulait faire ? De réaliser son rêve, de faire fuir les filets de pensées blanches intactes ? Ou pouvait-il y trouver un camaïeu de couleurs ?
C’est quand il s’y attendit le moins qu’une voix le traversa.
(Thulile, awête de pawler !)
« ... Sacrée Majorelle, » lança-t-il sans trop s’en rendre compte, et la statue s’arrêta au sol.
La démesure de la Chambre du Maître. S’il y avait réellement eu un incident ici il y a cinq ans, rien n’en conservait la trace. Ni les murs en feuille d’or et en pierre gravée d’Histoire, ni le dôme de verre, ouvert sur la nuit obscure en voile funéraire ; ni même la gigantesque statue d’un certain dragon, les quatre ailes étendues laissant des ombres en pattes de Migalos sur le sol damé. Et encore moins le Maître - ou plutôt, la Maître, dans sa robe ample de dentelle blanche. A l’intérieur, Iris avait vraiment l’air d’une étrangère, le visage décoloré par l’épais maquillage et la tignasse sauvage qu’elle peinait à ordonner par-dessus la tiare.
« Bienvenue, dresseur ! Je t’attendais ! »
La Maître resserra son obi et s’avança sur le terrain. Le jeune dresseur remarqua, pour une raison ou une autre, le bruit de ses sandales claquer contre le sol. Mais si Mélis avait bien appris une chose de ce voyage - vous semblez être son fantôme -, une seule - tu lui ressembles beaucoup - c’était de ne pas se fier aux apparences.
« Je suis Iris, Maître de la Ligue Pokémon d’Unys ! Les dresseurs qui arrivent devant moi sont ceux qui ont su renforcer au maximum leur lien avec leurs Pokémon, afin de venir à bout des adversaires les plus tenaces ! Et en combattant des dresseurs comme toi, moi aussi, le lien avec mes Pokémon deviendra plus fort ! ... OK ! A toi ! »
« ... A moi ? »
« Il faut que tu fasses un discours, » s’indigna-t-elle. « C’est la tradition ! »
« Je ... » Il s’éclaircit la gorge, plein d’embarras. « Je suis Mélis, dresseur de Pavonnay, et je ... Je veux juste bien m’entendre avec les Pokémon. Je ne sais pas si le combat est le meilleur ou le seul moyen pour cela, mais c’est ce qu’on a choisi, avec mes Pokémon à moi. C’est le mieux, pour nous. Et en te battant ... on va le prouver. Voilà. »
« ... Ah ! C’est trop mignon ! » Iris sautilla sur place avant de se raidir à nouveau, les deux dresseurs se regardant en Ponchien de faïence alors qu’ils prenaient place de part et d’autre du terrain. « Dans ce cas, que le meilleur gagne ! Trioxhydre, je te choisis ! »
« Tan, en avant ! »
*** FMC4, scene 03, A, take 01.
Le cyborg ne pouvait naturellement pas se débarrasser entièrement de son ombre ; et dans la Distorsion moirée, c’était encore plus difficile, la voyant s’étirer sur les quatre murs de ce qui apparaissait être un cube psychique. Et, bien entendu, son Lançargot se trouvait de l’autre côté, d’un coup soulevé par un tapis d’ombre. Instinctivement, le Pokémon Chevalier laissa descendre sa lame sur le sol et n’y trouva rien ; donnant l’occasion rêvée au Ninja Skelénox de s’échapper de son guet-apens.
NINJA SKELENOX : Rubel, Ball’Ombre !
FMC4, scene 03, C, take 01.
La sphère d’énergie propulsa le Lançargot dans un lampadaire. Eclair de lumière soudain. Le criminel se reposta en hauteur, accroupi sur une balconnière, et bien content d’être hors de portée des dangereuses lances. L’insecte se repoussa sur elles, laissant de larges cicatrices dans les bâtiments suturés derrière lui. Robokeuf regarda son ombre, étrangement fixe et circulaire, malgré les mouvements habiles des Skelénox devant lui. Bien sûr.
NINJA SKELENOX : Rhett, à toi ! Souvenir !
ROBOKEUF : Lançargot. Direct Toxik.
FMC4, scene 03, B, take 01.
ROBOKEUF : Vers le ciel.
Le Lançargot s’exécuta. Sa lance traversa de part en part le corps cylindrique qui bondissait vers lui, ombre déportée sur le « plafond » ; Rhett lui passa au travers en fines bandes de papier. Le Ninja Skelénox se laissa tomber en arrière, les mains fermées en une grimace d’horreur ... Qui s’élargit. Le voilà, le combat qu’il attendait depuis si longtemps ! Le poussant dans les derniers retranchements de son humanité oubliée. Le frisson de la défaite et de l’excitation dans son dos mouillé, voici la sensation qu’il recherchait ! Il en rit - le rire clair et relâché, quoiqu’un peu aigu, d’une fillette à son premier bal qu’il avait manqué depuis longtemps.
NINJA SKELENOX : Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait un duel aussi trépidant !
*** « Tan, Colère ! »
« Trioxhydre ! Surf ! » Le Crocorible se poussa en avant dans une décharge d’énergie pourpre, rencontrant la vague d’écume. Même si Mélis s’abritât du crachin d’un mouvement de bras, Tan continua de charger, écartant l’eau des deux côtés, avant que le casque psychique rencontre de plein fouet le torse offert du Trioxhydre. Les six ailes décharnées s’ouvrirent en essayant de faire face. « Mâchouille, Mâchouille ! » Ce n’était pas un rappel paniqué, car les deux têtes annexes se refermèrent sur le cou exposé. Il gronda sans lâcher son élan, maintenant sa position de sa queue-gouvernail.
« Baisse la tête ! » Et le Crocorible fit, emportant en même temps le poids du Pokémon Dragon qui ne résista pas. Même, l’élan de la Colère poussa encore davantage Tan sur la Maître ; Iris, pas déboussolé, appela et rappela l’un ou l’autre Pokémon avec autant d’elle qu’un jongleur.
« Drakkarmin, encaisse. Colère, toi aussi ! » L’attaque du Drakkarmin se réduisit à un mouvement de tête de haut en bas, réduisant le casque psychique à une simple lame que Tan n’eut aucun mal à outrepasser - au premier abord. Quand le dragon se dispersa en particules rougeoyantes, le Crocorible s’arrêta au rebord du terrain, confus, déséquilibré. « Et maintenant, Lokhlass, Hydrocanon ! » Le Pokémon Transport apparut, une écume se formant aux coins de ses lèvres alors qu’il préparait l’attaque. Mélis alterna entre deux Poké Ball.
« Ucla, prends sa place ! » L’Hydrocanon toucha de plein fouet le Magnézone, mais avec trop peu d’effet ; il se débarrassa de l’eau en un seul hoquet électrique qui fit monter de la brume dans la Chambre. « Et maintenant, Change-Eclair ! » Iris ne se laissa pas démonter.
« Non, non, je n’aime pas cette attaque ! Berceuse ! » Lokhlass fit monter dans la pièce un chant doucereux. Si Mélis sentait déjà les effets d’un assoupissement prématuré - les Papilusion blancs flottant devant ses yeux et la mâchoire pâteuse -, Ucla semblait y faire écho, à la manière d’une station de radio, et s’endormit lourdement sur le sol. « Super ! Profite-en, Piétisol ! » Le Pokémon Transport laissa retomber son poitrail sur le sol dans un mini-séisme. Pas bon, mais Mélis eut l’idée de s’en servir. Il donna un coup de pied en diagonale dans l’air. Inconsciemment, le corps magnétique du Magnézone le suivit, se soulevant assez pour ne pas sentir la vibration de l’attaque.
« Hydrocanon, tant qu’il est en l’air ! »
« Réveille-toi, allez ! »
*** NINJA SKELENOX : Rubel ! Feu Follet !
FMC4, scene 03, A, take 02.
Robokeuf aussi sentait l’adrénaline faire bouillir son sang et tendre ses muscles. Etait-ce donc ça, un combat de Pokémon ? Non pas un combat du noir contre le blanc, mais un camaïeu de gris, de possibilités, de changements ? Rien à voir avec la justice aveugle qu’il appliquait sans en comprendre réellement la raison. Il en souriait, même - de ce sourire laid et crispé dessous les plaques de métal, mais sans la pensée sinistre. Son bras articula le mouvement de lame du Lançargot, qui repoussa le souffle pourpre du Skelénox.
ROBOKEUF : Il y avait un défaut dans ma programmation. Je ne traitais pas les criminels comme des êtres humains, mais comme des créatures maléfiques. Justice = injustice.
FMC4, scene 03, B, take 02.
NINJA SKELENOX : Mais tu dois quand même m’arrêter, pas vrai ? Ruh, Balance !
FMC4, scene 03, C, take 02.
Le Pokémon Chevalier se retrouva soudain soulevé au « plafond » - ce qui aurait dû être le sol artificiel alors que Ruh émergea d’un bruit d’ombre avec une révérence polie. Rubel en profita pour lui assener un second Feu Follet, qui éclata en une gerbe d’étincelles sous le casque du Lançargot. L’excitation monta en un crépitement dans la voix de Robokeuf.
ROBOKEUF : Bourdon. Double-Dard.
Le battement d’ailes du Pokémon se réverbéra dans toute la Distorsion, amenant les deux Skelénox à se réfugier dans leurs ombres. Le cou exposé fumait d’un feu corrosif fantôme. Le Ninja Skelénox suivait leur mouvement d’un battement de pied par-dessus le cube psychique, bien à l’abri dans la réalité ; avant que la vive aiguille de la lame ne vienne coudre par-dessus. Rubel émergea, le masque osseux fendu en deux, révélant l’œil cyclopéen.
FMC4, scene 03, A, take 03.
ROBOKEUF : La vraie Justice ... Celle en laquelle je dois croire ... C’est le changement. Que X action ne détermine pas X individu, mais Y objectif ... Et un jour, toi + moi = ...
FMC4, scene 03, B, take 03.
NINJA SKELENOX : ... Tais-toi ! Ruh, Ombre Portée !
FMC4, scene 03, C, take 03.
D’un glissement de tapis d’ombre, Ruh renvoya le Lançargot au sol dans un bruit d’armure fendue. Mais le Robokeuf resta souriant. Il entendait la voix du Ninja Skelénox vaciller en même temps que les moires sur les lampadaires. Son propre ton - même mécanique, semblant prendre des notes d’orgue - accompagna la seconde aiguille du Pokémon Chevalier se plantant dans le ciel. Le mouvement de requin sur la mer pourpre de la Skelénox le renvoya en arrière en la suivant.
ROBOKEUF : Tout le monde peut être Justicier ! Même toi !
NINJA SKELENOX : Ne dis pas ... oh !
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 26 Fév 2014 - 8:41 | |
| Et voici la fin de l'étape 15.5, notre dernier combat s'achève ... Mais ne partez pas tout de suite, il y a un épilogue Ah, et il y a une illustration, si ça pose des soucis à quelqu'un pour le chargement de page, faites-le savoir, j'essaierai de régler ça.- Spoiler:
Ucla se réveilla juste à temps pour se voir repousser par la propulsion d’eau. Une autre bulle statique acheva d’ôter la pellicule aqueuse qui ne faisait que le déséquilibrer davantage.
« Super ! Change-Eclair, vite ! »
« Berceuse ! » Mais le Magnézone fut plus rapide, se repoussant sur le sol damé avec ses aimants, et percuta comme un météore le poitrail du Lokhlass. Les deux Pokémon rencontrèrent la cage d’escalier, avant que ne rebondisse le substitut électrique. En ressortit, comme un Papilusion hors de sa chrysalide luminescente, un Tan réorienté. Iris en rappela son Pokémon. « ... Tranchodon ! »
« Tan, assaut numéro 2 ! Colère ! » Le Crocorible chargea de tout son poids, enveloppé de son casque psychique. Le dragon l’arrêta pour commencer de ses deux bras, contre ses épaules, la tête en avant pour faire contrepoids à ce bélier. Puis, d’un mouvement de queue, il réussit à le prendre dans une valse, et à le plaquer au sol - n’exposant alors que son dos à Mélis, le Pokémon de ce dernier écroulé au sol et menacé par les deux canines-haches.
« Profite-en, Tranchodon ! Plaie-Croix ! »
« Pare avec Mâchouille ! » La mâchoire psychique se referma sur les deux dents luminescentes du Tranchodon dans un instant tendu ... Avant que Tan ne morde plus violemment, éparpillant des morceaux d’émail noir. Dans son élan, le dragon bascula sur son côté. Rappel conjoint. « A toi, Perceval ! Lame Sainte ! »
« Galeking ... » Le Viridium n’attendit pas pour charger, faisant luire dans les rubans d’air sa corne invisible. Le Galeking se contenta de secouer mollement les épaules ... « Allègement ! » Avant de se jeter en arrière, débarrassant son dos des plaques d’acier qu’il portait. Perceval ne le calcula pas dans son pas, et percuta plus qu’il n’en fallait un poids plume, basculant dans les couloirs inférieurs du terrain. Bien sûr, c’était une disqualification immédiate des deux Pokémon, d’autant que chacun se replia dans sa Poké Ball - le bras de Mélis sursauta quand il reçut l’impulsion, mais ne se laissa pas démonter, quand Iris changea de main.
« Aéroptéryx, tu es mon dernier espoir ! Vas-y ! »
« Ucla, finis ce combat ! » Le Magnézone rappelé était visiblement ralenti par les attaques successives du Lokhlass, se repoussant du sol par les aimants au lieu de sa gravitation naturelle. L’Aéroptéryx, même s’il était le dernier Pokémon de la Maître en course, était frais et reposé, papillonnant vigoureusement de ses ailes primitives d’un bout à l’autre de la pièce en faisant planer son ombre destructrice. Les pattes collées à son postérieur le faisaient lourdement retomber, comme un dindon. Avantage de type, mais comme Mélis l’avait appris à ses dépends ...
« Vas-y, Acrobatie ! » Le Pokémon retomba pour agripper Ucla entre ses deux pattes ; le challenger eut juste le temps de voir la masse de son Magnézone voler par-dessus lui dans un rond d’ombre, avant que l’Aéroptéryx ne se ramène au plafond dans un salto, et le lâche violemment dans une volée d’éclats de sol et d’étincelles. Un crépitement sinistre s’échappant des fumées comme un appel à l’aide d’une station fantôme ...
Les apparences sont trompeuses.
« ... Ucla ! »
***
Il replia sa jambe - et donc, son ombre - de la Distorsion. Fichée comme un insecte sur une planche, Ruh gesticulait dans l’entrave de la lance. Entre les deux Pokémon, quelque chose qu’il avait complètement oublié - sciemment ? Inconsciemment ? La Skelénox, tout autant emprisonnée dans l’esthétique des voleurs d’âmes depuis six ans, ne le dira jamais. L’impulsion rouge se résorba autour d’eux, sonnant la fin du combat. Le disque tomba dans un éclat de rire forcé.
Un Point de Mire.
***
De sa conque de pavé, le Coup d’Jus éclata comme une bulle de savon, déchirant l’atmosphère en deux. Mélis s’arrêta dans un demi-pas en voyant l’éclair traverser en une lame parfaite l’Aéroptéryx volant. Le Pokémon retomba, se redressa avec un vol plus qu’approximatif. Son sang ne fit qu’un tour. « Ucla, dernier coup ! Change-Eclair ! » Et le Magnézone se repoussa une dernière fois sur ses aimants pour charger, percutant le volant de pleine face. Nouvelle conque électrique sur le plafond. La fumée recouvrit le terrain d’un écran opaque.
« Ucla ... » « Aéro’ ! » Le bras du challenger se tendit sous le coup familier. L’impulsion rouge réintégra pour la dernière fois sa Poké Ball de tout son poids. Les trois yeux du Magnézone au repos sous la coquille peinte. Mélis la serra contre son cœur, se poussant en arrière. Déséquilibré. Rassuré et heureux. De l’autre côté de l’écran, Iris semblait avoir eu la même sensation, car il entendit bientôt le claquement de ses sandales vers lui. Outrepassant la dernière ligne imaginaire entre un dresseur et la Maître qu’elle n’était plus.
Et comme la petite fille qu’elle était redevenue, elle lui jeta une moue agacée.
« J’ai fait de mon mieux ! Pourquoi j’ai perdu ?! » Elle se pinça les lèvres et força un sourire. « Bah oui, je suis déçue, mais tu as été le meilleur ! Félicitations ! »
« Merci ... » Il lui fallut un moment pour réaliser - j’ai battu la Maître de la Ligue ... J’ai battu la Ligue ... J’ai battu la Ligue ! -, avant de se jeter dans ses bras. Le garçon la dépassait d’une tête, le nez dans son crin, mais elle lui frappa vigoureusement les épaules avec une fraternité toute ingénue. « Merci ! »
« Bon, il est temps pour toi d’entrer au Panthéon ! » Et sur ces mots, elle se tourna vers la statue de dragon.
Il n’avait pas remarqué avant les trois cercles sur le mur, avec leur pivot respectif, gravé de symboles dont il ignorait le sens - et sa tête, et son ventre, papillonnaient d’un bonheur irrationnel tel qu’il ne chercha pas à les reconnaître. A l’appel de la Maître déchue, les trois pierres tombèrent dans un seul axe, avant que les disques muraux ne tombent dans le décor. Il n’y avait là ni obscurité des passages secrets, ni ciel ouvert sur les Très Hautes Terres, mais de trop familiers escaliers déviés dans lesquels Iris s’engagea avec aise. Il suivit, la main toujours fixée sur une certaine Poké Ball, l’autre contre sa bandoulière. A l’intérieur, la salle du Panthéon avait quelque chose d’intimiste ; dans une lumière rosée, les portraits des Maîtres des passés possibles et volés - entre Goyah et la présente Iris, un cadre vide qu’il remplissait de souvenirs.
« Sois le bienvenu au Panthéon, » clama la Maître d’une voix forte. « Ici seront notés ton nom et ceux de tes Pokémon afin que jamais Unys n’oublie ton modèle de force et de sagesse ! Que tu as été un Dresseur puissant mais juste, qui a donné tout son amour à ses Pokémon, et que ces Pokémon te l’ont rendu, avec un potentiel sans limite ! Ouf, » acheva-t-elle dans un soupir, « j’ai tout bien retenu ! Alors, je t’en prie ... » Mélis considéra un instant la Poké Ball d’Ucla encore dans sa main. L’œil du Magnézone semblait briller d’un éclat malicieux dans la lumière tamisée.
« ... Tous les Pokémon que j’ai eu, hein ? »
« Oui ! » Elle lui rendit le livre d’or, plume dans l’autre main, les yeux avides de curiosité. Le nouveau Maître lâcha un soupir en empoignant ledit livre, parcourant d’yeux rapides les dernières pages. Les signatures polies, les phrases pseudo-poétiques de dresseurs mélancoliques, et la triste feuille blanche de cette année 19XX. Machinalement, c’est là qu’il les inscrivit.
Wistery le Nosferapti. J’aurais aimé avoir eu le temps de te connaître pour te regretter davantage encore.
Alice la Rhinolove. Il n’y a jamais de bon moment pour dire au revoir, pas vrai ?
Kelly la Manternel. Comment les choses auraient été si j’avais pu te sauver ? Pas mieux, tu le sais.
« Voilà, » acheva-t-il en fermant le livre d’or. Iris le reprit avec politesse, sans chercher à en examiner le bref contenu.
« Et maintenant, » emprunta-t-elle à nouveau sa voix de chef, « que comptes-tu faire ? Tu peux prendre ta nouvelle position au sein de la Ligue, ou tu peux repartir, éprouver encore davantage ton lien avec les Pokémon. »
« ... J’ai réfléchi. Je n’ai jamais pensé en profondeur à ce que je voulais faire si je ... quand j’aurais battu la Ligue - il y a eu un moment, je n’y croyais pas assez pour parler de quand -, mais j’y ai pensé et ... Je veux essayer de montrer aux gens que tout n’est pas noir ou blanc. Qu’il y a des choses justes qui demandent des sacrifices, et des choses fausses pour nous préserver. Et qu’il n’y a pas de monde parfait, juste meilleur. »
« C’est mignon, » commenta Iris sans aucune ironie. « Comment comptes-tu t’y prendre ? »
« Eh bien, j’ai fait une promesse pieuse à quelqu’un, mais si ce quelqu’un veut encore m’aider ... »
- Spoiler:
Surnom : Ucla. Thème : UCLA, couleur bleue. Nature : Prudent. Zone de capture : Z.I. d’Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 74. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 75. CT unique éventuellement apprise : Change-Eclair. Matis m’a filé Tonnerre, mais comme je lui avais déjà appris Change-Eclair ... L’Aéroptéryx d’Iris m’a fait très peur, avec son Acrobatie X3 et Ucla qui était pas full PV à cause de Lokhlass, il est passé tout près du K.O. (s’il avait fait un Coup Critique, il était fait). Mais il a fait son office comme un chef ! Surnom : Tan. Thème : Tan, couleur jaune. Nature : Gentil. Zone de capture : Route 4. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 74. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 75. CT unique éventuellement apprise : Tunnel. Un tueur sur pattes ! Il s’est fait la moitié de l’équipe d’Iris, et se serait fait l’autre moitié s’il n’y avait pas constamment le contrecoup de Colère (la confusion), et a fini l’équipe d’Anis alors que Thulile a échappé de peu au K.O. (la preuve en pixels qu’avoir un Pokémon rapide en Nuzlocke peut faire la différence). Surnom : Blaze. Thème : Blaze, couleur rouge-orangée. Nature : Timide. Zone de capture : Château Enfoui. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 74. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 75. CT unique éventuellement apprise : Lance-Flamme. J’étais surtout très contente qu’il puisse prendre tous les Pokémon de vitesse et les mettre OHKO, sans quoi, je pense que Métalosse m’aurait posé un souci (je ne suis pas allée vérifier, mais je sentais les Lame de Roc venir). Surnom : Thulile. Thème : Thulian pink, couleur rose. Nature : Pudique. Zone de capture : Ondes-sur-Mer. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 74. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : Ball'Ombre. A échappée de peu aussi à la mort, cette fois face à la Ball’Ombre Coup Critique du Lugulabre d’Anis qui l’a mise dans ses dix derniers PVs, alors que j’espérais qu’elle pourrait encore OHKO. Non seulement il était plus rapide, mais il a résisté à Surf, et je n’ai pas pris de risques pour changer avec Tan. Surnom : Majorelle. Thème : Majorelle, couleur bleue. Nature : Assurée. Zone de capture : Manoir de l’Etrange. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 74. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : / Elle a fait ses preuves tout le long du combat contre Kunz, je ne suis finalement pas mécontente de l’avoir gardé (vu que j’étais en défaut d’un Pokémon Psy ; j’avais bien Paradise, mais avec la chance que j’ai avec les Rhinolove, je n’ai pas voulu tenter le coup). Surnom : Perceval. Thème : Perceval, chevalier de la Table Ronde. Nature : Bizarre. Zone de capture : Route 11. Niveau de rencontre / au début de l’étape : 45. Niveau à la fin de l’étape / au moment de la mort s’il y a : 74. CT unique éventuellement apprise : / Il n’a pas eu de problèmes contre l’équipe de Pieris, juste l’absence d’avantage type contre son Baggaïd, et a fini en beauté contre cette diablesse d’Iris. Je regrette Kelly, bien sûr, mais il a été son meilleur remplaçant.RIP : Surnom : Wistery. Niveau 15 - Niveau 17 Surnom : Alice. Niveau 17 - Niveau 50 Surnom : Kelly. Niveau 3 - Niveau 73
- Spoiler:
VS Anis :
Thulile VS Tutankafer Thulile utilise Ball’Ombre. Tutankafer est K.O. !
Thulile VS Branette Thulile utilise Ball’Ombre. Branette est K.O. !
Thulile VS Grodrive Thulile utilise Ball’Ombre. Grodrive est K.O. !
Thulile VS Lugulabre Lugulabre utilise Ball’Ombre. Thulile survit à 2 PVs et utilise Ball’Ombre. Switch.
Tan VS Lugulabre Anis utilise Guérison. Tan utilise Mâchouille CC. Lugulabre est K.O. !
Tan VS Golemastoc Tan utilise Mâchouille. Golemastoc est K.O. !
VS Percila :
Blaze VS Mushana Blaze utilise Bourdon. Mushana utilise Hypnose. Blaze dort profondément. Mushana utilise Dévorêve. Switch.
Tan VS Mushana Mushana utilise Dévorêve - et rate ! Tan utilise Mâchouille. Mushana est K.O. !
Tan VS Cryptéro Switch.
Ucla VS Cryptéro Cryptéro utilise Lame d’Air. Cryptéro utilise Psyko. Ucla utilise Change-Eclair. Cryptéro est K.O. !
Blaze VS Sidérella Blaze utilise Bourdon. Sidérella est K.O. !
Blaze VS Symbios Blaze utilise Bourdon. Symbios est K.O. !
Blaze VS Métalosse Blaze utilise Lance-Flamme. Métalosse est K.O. !
VS Pieris :
Perceval VS Léopardus Léopardus utilise Bluff. Perceval n’attaque pas ce tour. Perceval utilise Lame Sainte. Léopardus est K.O. !
Perceval VS Scalproie Perceval utilise Lame Sainte. Scalproie est K.O. !
Percal VS Baggaïd Perceval utilise Danse-Lames. Baggaïd utilise Tomberoche. Perceval utilise Lame-Feuille. Baggaïd est K.O. !
Perceval VS Absol Perceval utilise Lame Sainte. Absol est K.O. !
Perceval VS Crocorible Perceval utilise Giga-Sangsue. Crocorible est K.O. !
VS Kunz :
Majorelle VS Judokrak Majorelle utilise Lame d’Air. Judokrak utilise Tomberoche. Majorelle utilise Lame d’Air. Judokrak est K.O. !
Majorelle VS Bétochef Majorelle utilise Vol (1). Bétochef utilise Gonflette. Majorelle utilise Vol (2). Bétochef est K.O. !
Majorelle VS Lucario Switch.
Blaze VS Lucario Lucario utilise Psyko. Blaze utilise Lance-Flamme. Lucario est K.O. !
Blaze VS Karaclée Blaze utilise Lance-Flamme (Fermeté s’active). Karaclée utilise Eboulement ... et rate ! Karaclée utilise Ténacité. Blaze utilise Lance-Flamme (Ténacité s’active). Kunz utilise Guérison. Blaze utilise Lance-Flamme (Fermeté s’active). Blaze utilise Lance-Flamme. Karaclée est K.O. !
Blaze VS Shaofouine Blaze utilise Lance-Flamme. Shaofouine utilise Rebond (1). Switch.
Majorelle VS Shaofouine Shaofouine utilise Rebond (2) ... et rate ! Majorelle utilise Lame d’Air. Shaofouine est K.O. !
VS Iris :
Tan VS Trioxhydre Tan utilise Colère. Trioxhydre est K.O. !
Tan VS Drakkarmin Tan utilise Colère. Drakkarmin est K.O. !
Tan VS Lokhlass Tan utilise Colère, et devient confus. Lokhlass utilise Berceuse ... et rate ! Switch.
Ucla VS Lokhlass Lokhlass utilise Berceuse. J’utilise Total Soin. Lokhlass utilise Hydrocanon. Ucla utilise Change-Eclair. Lokhlass est K.O. !
Tan VS Tranchodon Tan utilise Colère (Ceinture Force s’active). Tranchodon utilise Danse Draco. Iris utilise Guérison. Tan utilise Colère. Tranchodon est K.O. ! Tan devient confus.
Tan VS Galeking Switch.
Perceval VS Galeking Galeking utilise Allègement. Galeking utilise Damoclès. Perceval utilise Lame Sainte. Galeking est K.O. !
Perceval VS Aéroptéryx Switch.
Ucla VS Aéroptéryx Aéroptéryx utilise Acrobatie (x3). Ucla résiste à 2 PVs ! J’utilise Guérison. Aéroptéryx utilise Lame de Roc. Aéroptéryx utilise Lame de Roc (et rate !). Ucla utilise Coup d’Jus. Aéroptéryx est K.O. !
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| | | Neowstix
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Exp : 2192
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mer 26 Fév 2014 - 8:50 | |
| Bravo, c'était beau, c'était beau ! Un magnifique roman du début à la fin, j'ai hâte de voir l'épilogue et surtout ton prochain roman |
| | | Mimoze
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Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc 2] En Camaïeu de Rose Mar 4 Mar 2014 - 8:49 | |
| Merci beaucoup ! Bon, le prochain Nuzlocke, je n'ai même pas encore le jeu sur lequel commencer la partie, et vu que j'y jouerais à l'aveugle, je n'ai pas l'intention d'écrire pendant l'expérience de jeu, donc ça ne risque pas d'être avant un petit moment Mais en attendant, voilà la première partie de l'épilogue ! Et ne partez pas tout de suite après, il y a une ouverture après l'épilogue ! Bonne lecture ! - Spoiler:
A la fin du Grand Gel, les habitants de Renouet étaient revenus peu à peu pour débarrasser toitures et pins du givre - la scène avait même un côté fantastique, des hommes sur de larges échasses nettoyant les branches mouillées à grands coups de balai à franges. Il faudra un temps avant que la situation ne redevienne comme avant, que la brise marine et l’écume ne réinvestissent les ruelles étroites, avant que les jardins pourris ne recommencent à fleurir et que les éoliennes se remettent à fonctionner ; mais les choses finiront par retrouver leur place originelle. Griselda Achromny aussi était revenue, dans sa maison au toit bleu, et pouvait enfin comprendre la détresse de son garçon ; ce sentiment poignant de se trouver dans un endroit inconnu, avec la connaissance qu’il devait nous être familier. Il n’y avait que deux cartons à déménager, car il avait fallu partir en hâte quand l’étau de glace avait soudain gobé la ville voisine, Arabelle : tout le reste se trouvait, intouché, sous une épaisse pellicule de poussière. Assise au comptoir de la cuisine, elle buvait le premier thé à la baie fermentée depuis des années. Il n’avait un goût ni nouveau, ni nostalgique, juste amer. Sous ses pieds, le vieux Rouki quémandait avec une volonté certaine, mais elle ne faisait que lui repousser le museau de la main. Le salon auquel elle faisait face était toujours le même qu’il y a cinq, qu’il y a quinze ans : le canapé de moquette verte, la table basse immaculée, la télévision surélevée où elle avait remis machinalement en route cette unique cassette du Souvenir Inoubliable ; ses yeux se fermèrent brusquement quand elle crut voir la masse de cheveux bruns indociles de Ludwig, le corps plié dans une impression de tombé-en-arrière, dévorant les décors psychédéliques du film. La clochette de l’entrée la sortit net de ses pensées.
« J’arrive ! » Ce devait être Camille, la mère de Bianca, qui venait chercher un autre balai, ou peu importe. Elle ne s’étonna donc pas que le Mastouffe n’aboya pas, restant timidement dans la cuisine à manipuler avec précaution les restes de ses moustaches surélevées. Quand Griselda ouvrit la porte, elle avait déjà la main machinalement tendue vers l’avant ... Et elle le resta, avec l’impression que des bras psychiques lui avaient écrasée les reins. Avec un amusement à peine dissimulé, il lui tendit sa propre main.
Elle analysa cette apparition fantomatique. Les doigts salis et rongés, couverts de taches bleues et brunes, comme harmonisées avec l’uniforme marin qui lui faisait corps : à présent juste à sa taille, peut-être même trop petit, les ourlets remontés aux coudes dévoilant les légers points rouges de l’acné naissante, et élargi aux épaules avec des coutures blanches. Il avait les cheveux trop longs, serrés dans une queue de cheval, n’empêchant pas des mèches irrégulières de venir lui découper les yeux. Mais, surtout, il avait gardé les grands yeux bruns, « forêt de châtaigner contenue dans une nuée d’étoiles », pensait-elle en les voyant s’illuminer de reconnaissance. Elle écarta sans ménagement sa main pour se blottir contre lui. Ludwig était là. Il était à la maison, et il la reconnaissait. Il était extraordinairement tolérant à la vue de sa mère en pleurs. Sa voix sonnait faux, mais qu’espérait-elle ? C’était une voix de près de vingt ans trop âgée, à peine usée.
« ‘Alut ... » Elle renifla avec difficulté. Derrière, Rouki resta sagement en arrière, comme conscient de la bulle qui s’étirait entre les deux humains. Madame Maman l’attendait depuis si longtemps, lui seulement cinq ans : il pouvait encore attendre cinq minutes, n’est-ce pas ?
« Bienvenue à la maison, mon bébé ... »
Resté à la clôture, N observait la scène avec un mélange de culpabilité et de jalousie. Jaloux de ne pas avoir connu cette affection naturelle qu’ils se portaient l’un l’autre, la mère et son fils retrouvé, n’ayant eu recours qu’à des artifices pour obtenir cet amour qu’il « méritait », du moins, le croyait-il à l’époque ; coupable car, même aujourd’hui, il doutait que cette infatuation que Ridhel le Neitram avait implanté en lui ait totalement disparue. La voix de Griselda le tira de sa réflexion : devant lui, le bras trop grand de l’adolescent passé sous son épaule, son sourire le mit immédiatement à l’aise. Il y a donc des humains qui possèdent un tel pouvoir.
« Rentrez ! Je crois que vous avez énormément de choses à me raconter. Vous prendrez bien du thé, aussi ? »
« ... Avec plaisir, Madame. »
Et quinze ans après cette après-midi étouffante à Ogoesse, Ludwig Achromny rentra enfin chez lui.
***
Pour obtenir son huitième et dernier badge d’Arène, Matis avait dû revenir sur ses pas, à Pavonnay. Il s’était promis de ne rentrer qu’après avoir retrouvé le Chacripan de Mary ; d’une certaine façon, il n’avait pas menti. Pourtant, il sentait, instinct de dresseur ou vérité physique, le tremblement de la masse enragée du Léopardus contre la coquille de verre de la Poké Ball. Le challenger ne connaissait qu’une façon de redonner confiance à ce Pokémon, et c’était un combat ! En un mois, les travaux étaient presque finis : les poutres et le grand espace aérien avaient laissé place à une alternance d’arcs de bois et d’arcs en verre, et le podium ressemblait davantage à celui d’un amphithéâtre. Tcheren fit mine d’interrompre un cours à des étudiants invisibles - les deux combattants, vaincus précédemment par le même challenger, étaient retournés sur les marches en râlant.
« Bienvenue à l’Arène de Pavonnay, Matis. Je suis ravi d’être celui qui va te diplômer pour continuer tes études à la Ligue Pokémon ... ou te renvoyer. »
Le dresseur se montra moins spirituel, ne lâchant qu’un « zup » à l’encontre du champion. Ce dernier passa derrière le pupitre pour récupérer les larges cartouches. Matis avait appris de son voyage que chacun des concurrents pour la Ligue Pokémon possédait trois équipes distinctes pour s’adapter au niveau du challenger, qui pouvait aller sur le circuit comme il le voulait. Dans son cas, ça n’avait été qu’une excuse pour monter au centre de la région, à Volucité, et chercher la Team Plasma. Mais maintenant, ne pas finir ce qui avait été commencé aurait été une insulte à son équipe. Tcheren choisit la plus longue cartouche et en tira les Poké Ball.
« A ton niveau, je te propose que nous utilisions quatre Pokémon chacun. Aucune limite de temps. Est-ce que ça te convient ? » Matis plaça lui-même sa Poké Ball en écran.
« Tu s’rais plus avisé de me donner le Badge tout de suite. » Le champion lui sourit, récupérant dans sa main libre son premier Pokémon.
« Alors, commençons ce cours sans plus tarder. Pashmilla ! » « Léopardus ! » Les deux Pokémon apparurent chacun de leur côté respectif du terrain. Le rongeur ne fit pas grande impression, malgré ses appendices de poils blancs encerclant sa tête comme un cercle tentaculaire ; le félin, en revanche ... S’abaissant immédiatement au lieu de se mettre en garde, les épaules soulevées, un feulement sourd dirigé contre son dresseur. Le challenger garda sa main fermement appuyée sur sa Poké Ball, mais il n’était visiblement pas plus assuré. Tcheren, quant à lui, le reconnaitrait n’importe où, et toutes les marques laissées sur sa forme de Chacripan, sculptant aujourd’hui des traits agiles.
« Ce Pokémon ... » Il obtint l’attention de Pashmilla et de Matis. « Oui, c’était mon Pokémon. » Figaro ne se détendit pas, s’abaissant un peu plus dans le feulement montant en un miaulement agressif. Il n’avait pas oublié ce garçon dont les ambitions dépassaient son petit corps - mais ce problème ne se posait plus, n’est-ce pas ? Maintenant, il l’atteindrait au genou, et son ventre frottait à présent le bois poli de l’Arène - et qui lui avait laissé le choix, la possibilité de suivre son rêve à lui, qui s’était révélé n’avoir jamais été le sien. Trois souvenirs se faisaient conflit - sa dresseuse originelle Mary, l’Ombre, et le Tcheren du passé. Le symbole de sa dresseuse originelle - Matis - secoua la tête.
« Vous aviez le Chacripan ... Depuis le début ? »
« ... Non, » admit le champion. « Il ne m’a jamais accepté comme dresseur. Je l’ai laissé partir, il y a cinq ans. Telle est la Réalité que j’ai dû affronter : je voulais le garder auprès de moi ... mais je n’avais pas telle Force. » Le Léopardus se relâcha un peu, mais seulement pour faire mine de se lécher l’arrière des oreilles. Renoncer à sa fierté aurait été indigne de son espèce.
« Je voulais le ramener à ma frangine. C’est son Chacripan. C’est notre grand-père qui lui a offert. »
« Je vois. » Le pauvre Pokémon avait été volé par la division de la Team Plasma de l’époque, et avait dû être amené à Amaillide, là où il l’avait capturé, par le sbire lorsqu’ils avaient assisté à l’un des premiers discours de Ghetis, un Chacripan spécialement confortable avec les humains qui intriguait un certain N ; le reste était de l’histoire ancienne. Etrange, comme les événements impersonnels paraissent plus proches dans le temps que ceux qui nous concernent, chaque journée, une éternité !
« Mais s’il ne veut pas de dresseur, j’ai pas le droit de le forcer. » Figaro le dévisagea, presqu’interloqué. Tcheren le remarqua, car sa main se resserra nerveusement sur son nœud de cravate ; comme une invitation à jouer, le Pashmilla se mit en branle, rejetant en arrière ses tentacules poilus.
« Et si nous laissions ce combat en décider ? » Le Léopardus miaula de contentement, s’avançant de lui-même au centre de l’Arène. Un combat de Pokémon mettait en suspens les conflits et les discussions, pour une psychique injection d’adrénaline, et n’est-ce pas ce qui l’avait attiré au départ chez l’aîné de Renouet ? Matis se détendit à peine, mais l’injonction du champion le força bien à réagir. Tout en suspens. « Pashmilla, Plumo-Queue ! »
« Léo-- Figaro, Bluff ! »
Le félin intercepta la lame d’air du panache de ses deux pattes puissantes, et le dernier duel commença.
Ce que je vous propose aussi, comme c'est la fin de notre aventure dans cette belle contrée d'Unys, c'est une dernière Q&A. Les règles sont les mêmes que d'habitude : posez des questions à n'importe quel personnage ayant été nommé, humain ou Pokémon. Les personnages de l'aventure parallèle Full Metal Cop répondront in-character donc inutile de leur demander (à eux du moins ) des secrets de tournage, uh uh. Et comme c'est la dernière, si vous voulez poser des questions à nos regrettés membres d'équipe, les deux récits confondés, allez-y ! (Tu m'avais demandé Silver, donc si vous voulez me poser des questions personnellement, n'hésitez pas, même si je ne réserverai sûrement pas une Q&A à ça. Je suis une personne plutôt ennuyante ) |
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