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| Sujet: [Saphir] Heroes: Saphir Dim 23 Sep 2018 - 21:18 | |
| Rappel du premier message :En-tête créée par mes soins - Règles:
1) Ne capturer que le premier Pokémon rencontré dans chaque zone, SAUF si c’est un doublon ou un Pokémon de la même famille d’évolution. Je continue de chercher jusqu’à trouver un nouveau Pokémon. - Cependant, si le Pokémon est mort, et si je tombe sur un même dans une zone, je dois le capturer. (Ex : J’ai un Zigzaton ce qui me permet de ne pas en capturer un autre ou un Linéon. En revanche, lorsqu’il meurt, la règle du doublon ne marche plus et je dois le capturer à nouveau si je tombe une fois de plus sur lui.) - Je peux capturer tous les shinies que je rencontre, mais s’ils ne sont pas ma première rencontre, je n’ai pas le droit de les utiliser. - Je peux capturer des légendaires mais pas les utiliser.
2) Un Pokémon K.O est considéré mort dans le jeu ; il va directement dans la boîte PC appelé « Paradis ».
3) Donner un nom à tous ses Pokémon.
4) Le Nuzlocke Challenge ne commence que lorsque je suis en possession de mes premières PokéBalls.
- Avant de lire:
Le Nuzlocke a été fait sur la version Saphir, cependant je me suis permise de rajouter des éléments de Saphir Alpha, parce que je trouve la trame narrative des remakes mieux élaborée que les celle des jeux originaux (ainsi que les personnages), et quelques éléments aussi de la version Émeraude.
- Sommaire:
- PROLOGUE:
Plusieurs années plus tôt...
– Tu es sûr qu’il est parti par-là ? – Oui, je l’ai vu aller dans cette direction ! Allez, dépêche-toi !
La petite fille soupira mais continua de suivre son ami, qui avait déjà beaucoup d’avance sur elle. Il marchait d’un pas rapide et assuré, ses yeux sombres scrutant tous les buissons autour d’eux. S’il y avait du mouvement, elle pouvait être certaine qu’il irait inspecter. Elle leva les yeux vers le ciel pour regarder la pluie d’étoiles filantes à travers les branches d’arbres ; c’était un évènement si rare que tous les habitants de l’île s’étaient réunis sur la plage pour la regarder. Beaucoup de légendes entouraient cette nuit qui n’arrivait que tous les millénaires ; l’une en particulier parlait d’un Pokémon que le petit garçon était certain d’avoir repéré au loin, alors qu’eux aussi regardaient la pluie d’étoiles filantes avec leurs familles. Ils étaient ensuite parvenus à échapper à la surveillance de leurs parents pour grimper sur les collines de l’île, à la recherche de cette créature. Pour l’instant, ils n’avaient rien trouvé, mais son ami ne semblait pas vouloir abandonner. Quant à elle, même si elle savait l’incroyable chance que tous deux auraient si jamais ils rencontraient ce Pokémon légendaire, elle doutait de plus en plus qu’il ne se trouve sur l’île. Entre elle et son meilleur ami, c’était elle la voix de la raison, alors que lui préférait foncer tête baissée quand une opportunité se présentait.
– Écoute, je crois que tu as juste imaginé quelque chose, lui dit-elle, le souffle saccadé à force de grimper. Retournons sur la plage, nos parents doivent être inquiets pour nous !
Le garçon se retourna finalement vers elle, les sourcils froncés.
– Pas question ! lui dit-il avec énervement. Je sais ce que j’ai vu, et je suis sûr que c’était lui ! J’ai jamais vu un autre Pokémon qui ressemblait à ça ! – De toute façon, même si c’est bien lui, qu’est-ce que tu compte en faire si jamais on le trouve ? lui demanda la fille sur le même ton. – Tu verras bien ! il lui répondit.
Mais alors qu’il allait reprendre ses recherches, ils entendirent un bruit étrange, comme une voix légère et douce, tout près d’eux. Les deux enfants se regardèrent avec surprise avant d’avancer dans la même direction, là d’où était provenu ce son. Ils écartèrent prudemment le feuillage des buissons pour pouvoir voir ce qui se trouvait là. Ils ne furent pas du tout déçus.
– C’est lui ! le petit garçon chuchota, des étoiles pleins les yeux.
Impossible de se tromper ; ce Pokémon ne ressemblait à nul autre qui puisse exister sur la surface de la Terre. Il avait les yeux tournés vers le ciel et n’avait pas encore remarqué la présence des deux jeunes humains qui admiraient sa peau luisante à la lumière des étoiles. Il émit un autre son doux, comme une sorte d’exclamation émerveillée, quand une autre étoile filante traversa le ciel.
– Je t’avais dit que je ne l’avais pas imaginé, chuchota le petit garçon à son amie avec un sourire triomphant. – D’accord, d’accord, lui répondit-elle en roulant des yeux. Tu avais raison. Et maintenant quoi ?
Mais au lieu de recevoir une réponse, son ami s’avança tout à coup en direction du Pokémon. Surprise par son geste, elle se mit immédiatement à l’appeler pour qu’il revienne vers elle, mais en vain. Il était entièrement focalisé sur le Pokémon. Ce dernier tourna d’ailleurs la tête en entendant le bruit des feuilles. Ses yeux rencontrèrent alors une autre paire, aussi étonnée que la sienne, et le petit humain qui avait fait quelques pas dans sa direction s’arrêta. Le Pokémon se recula ; ce n’était pas la première fois qu’un humain l’approchait d’aussi près, mais beaucoup de choses pouvaient changer en un millénaire, notamment le comportement des hommes. Il resta donc méfiant, mais tout de même curieux, alors que le petit garçon s’agenouilla lentement.
– Ne t’inquiète pas, je vais pas te faire de mal, le rassura-t-il d’une voix douce.
Le Pokémon avait un certain don pour reconnaître les âmes pures ; aussi sonda-t-il immédiatement celle de l’humain. Il fut rassuré en constatant qu’il n’y avait pas une once de méchanceté en lui et que ses paroles s’en trouvaient donc vraies. Il poussa un petit cri amical, ce qui fit sourire l’enfant. Son amie regardait toujours la scène de sa cachette, les yeux grands ouverts.
– T’es vraiment adorable ! le petit garçon dit en tendant une main. Dis-voir, tu veux devenir mon ami ? On fera plein de trucs chouettes ensemble et je t’emmènerais même sur le bateau de Papa !
La créature regarda sa main un instant, comme si elle évaluait le pour et le contre. L’enfant attendit sa réponse patiemment, même si son cœur battait à la chamade. C’était un moment intense et exceptionnel qui resterait gravé au fond de ses souvenirs. Même si le Pokémon lui donnait une réponse négative, au moins il vivrait en sachant qu’il avait approché un Pokémon légendaire de si près. Puis, après plusieurs secondes qui lui parurent une éternité, le Pokémon lui sourit et posa sa main dans la sienne. Il sentit aussitôt une énergie étrange mais bienveillante envahir tout son corps, et une voix claire et légère comme celle d’un très jeune enfant fit écho dans sa tête :
« D’accord ! Soyons amis ! »
Le petit garçon sourit à pleines dents, heureux de cette réponse.
– Super ! il s’écria. Ravi de te rencontrer, je m’appelle Arthur !
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Mar 9 Avr 2019 - 17:08 | |
| Hello les gens! Désolé pour cet énorme hiatus dont je ne vous ai d'ailleurs pas prévenu (et pardon pour ça) ! Les études m'ont empêché d'écrire pendant un bon bout de temps, et j'avais perdu l'inspiration à force. Mais le prochain chapitre est enfin arrivé! Je voulais surtout vous prévenir par rapport aux illustrations; depuis que j'ai commencé mes études en Art Graphique, mon style a pas mal changé, du coup ça ne correspond plus du tout aux illustrations que vous avez pu voir jusqu'à maintenant. De ce fait, j'ai décidé que je referais ceux des précédents chapitres avant de continuer à illustrer, histoire que tout sois homogène. Et comme d'hab', les corrections sont toujours la bienvenue! o/ - CHAPITRE 4: L'implant:
Le retour jusqu’à Bourg-en-Vol fut plus que tranquille. Les deux pré-adolescents échangèrent quelques mots, Rubis questionnant surtout la toute nouvelle dresseuse sur Bourg-Palette et la région de Kanto en général. Sa curiosité semblait sans limite. Même si Saphir lui répondit par politesse, une part d’elle aurait aimé qu’il n’en demande pas plus. Penser à sa région de naissance, qu’elle ne reverrait sans doute pas sauf si elle passait ses vacances chez sa tante, lui faisait mal au cœur. Heureusement, pour elle, ils arrivèrent bien vite devant le laboratoire. Mais une fois à l’intérieur, avant même d’avoir pu dire un mot sur la victoire de la jeune fille, ils se retrouvèrent nez-à-nez avec une figure féminine tenant ses bras croisés, visiblement énervée. – Alors comme ça, on s’en va faire des escapades sans prévenir sa mère ? grogna Blue, ses yeux bleu clair dardés sur sa fille. Visiblement, elle était au courant de toute l’affaire. Émeraude était là aussi, au fond du laboratoire, occupé à s’amuser avec le Gobou resté sur sa table sans plus d’attention de la part de Saphir. L’enfant rigolait face à la tête inexpressive du Pokémon Eau alors qu’il lui tapotait pourtant ses joues rondes et oranges. Derrière lui, supervisant pour être sûr qu’aucun accident n’arrive, le Prof. Seko grimaça. Son regard désolé dans sa direction indiqua à Saphir qu’il avait certainement dû avoir tout dit à sa mère. – Tu n’as même pas aidé à ranger la maison ! poursuivit Blue. Si les Machopeurs n’avaient pas été là pour aider, je me serais cassé le dos à devoir tout déballer ! Je suis même venue voir le Professeur pour lui demander un coup de main, et qu’est-ce que je découvre ? Que ma fille est partie avec un Pokémon, sans ma permission, aller faire un combat contre un autre enfant dans une Route qui se trouve à plusieurs kilomètres d’ici ?! Ne sachant quoi dire, Saphir garda le silence. C’est vrai, elle aurait dû prévenir sa mère par rapport à toute cette histoire. Mais la soif d’aventure – et sans doute, l’opportunité d’échapper à l’atmosphère ennuyeuse de Bourg-en-Vol – avait été plus forte. Obtenir son tout premier Pokémon, voilà un évènement qui n’arrivait qu’une fois dans sa vie. A sa grande surprise cependant, un rire s’échappa de Blue, brisant le silence gêné qui s’était installé. Confuse, elle fixa sa mère jusqu’à ce que cette dernière pousse un soupir rempli de nostalgie : – Ça... c’est du Chen tout craché. Toujours à vouloir vous prouver et à sauter sur toutes les occasions qui se présentent... Heureusement que tu as pris un peu de moi aussi, sinon tu ne serais pas très raisonnable non plus. Malgré elle, Saphir laissa ses lèvres se former en un léger sourire. Sa mère ne semblait finalement pas si énervée qu’elle l’avait paru aux premiers abords. Ça ne voulait pas non plus dire qu’elle approuvait totalement ce que sa fille avait fait derrière son dos. Mais au moins, peut-être qu’elle échapperait à la punition. Blue leva ensuite les yeux vers Marco, toujours perché sur l’épaule de sa toute nouvelle dresseuse. Elle laissa échapper une exclamation de joie. – Oooooh, qu’il est adorable ! s’écria-t-elle en s’approchant du Arcko un peu confus par cette réaction. Et c’est un Pokémon Plante ? Tu as bien raison ma fille, ce sont les meilleurs ! Mais... qu’est-il arrivé à son pied ? – Des braconniers ont failli le capturer quand il était petit, expliqua Saphir. Mais ne t’inquiètes pas ; ça ne l’empêche pas d’être un sacré combattant. – Ouais, Saphir et lui ont mené un super combat ! enchérit Rubis. Ils nous ont battu à plate couture, Phoenix et moi ! – Alors tu as réussi à battre mon fils ? s’étonna le Prof. Seko en s’approchant, visiblement surpris par cette victoire mais non pas moins fier de la prouesse de la jeune fille. – En effet, Professeur. Je crois que vous avez donc une promesse à tenir. Il rigola à cette phrase et fit signe à Saphir de s’approcher de son bureau où étaient étalés une tonne de paperasse, un ordinateur allumé et une tasse de café visiblement vidée récemment. D’un des tiroirs reliés à la table, il prit un étrange objet rouge et un câble qui servi à relier l’engin à l’ordinateur, sur lequel il tapa ensuite plusieurs choses. Saphir pris place sur la chaise devant lui, Rubis à sa droite, sa mère à sa gauche et Marco posé sur les genoux. – Alors... le Professeur Pokémon marmonna pour lui tout seul, Saphir Chen... Née à Bourg-Palette... Sa date de naissance ? Blue lui donna les informations dont il avait besoin pour compléter le profil de sa fille. Tandis qu’il entrait toutes ces données dans l’ordinateur, le bouton bleu du petit appareil rouge émit une lueur bleue. Après plusieurs minutes, le Professeur le retira du câble et le déplia. L’écran s’alluma aussitôt, présentant toutes les informations vitales concernant Saphir. – Voici ton Pokédex, déclara le Prof. Seko en lui tendant l’appareil. Je pense que tu dois déjà connaître sa fonction principale qui est de répertorier les différents Pokémon que tu peux rencontrer sur ta route. Toutes les données que tu récoltes peuvent me servir pour mes recherches, donc n’hésite pas à venir me faire part de tes découvertes de temps à autre. Ta carte de dresseur est contenue à l’intérieur ; elle te permettra d’accéder à tous les services des Centres Pokémon gratuitement et de participer à la Ligue Pokémon ou aux concours Pokémon, si tu le souhaite. Ton numéro est le 38941. – Ils sont différents de ceux de Hoenn, fit remarquer Blue en regardant le Pokédex Hoennien de plus près. Ils font vieux comparés à eux ! – Ça, c’est parce que la fabrication de nos Pokédex se fait en partenariat avec la société Devon SARL ! C’est une société très influente de la région qui invente sans cesse de nouvelles technologies pour améliorer la qualité de vie des habitants. Il y a quelques mois, le directeur m’a contacté pour me proposer de me fournir en appareils pour les futurs dresseurs qui viendraient dans mon labo en échange d’un petit service. – Quel genre de service ? Rubis toussota alors doucement à côté de Saphir. – Saph’, tu te souviens de ce que tu m’as demandé toute à l’heure ? Sur comment je pouvais comprendre les Pokémon ? – Euh... oui ? répondit la jeune fille, ignorant le regard choqué que sa mère lança au jeune homme en apprenant cela. – Eh bien, c’est ça le service. En échange des fournitures de technologie avancée, on devait tester un traducteur de langage Pokémon pour eux. Je me suis porté volontaire pour servir de « cobaye », si tu veux. Le garçon retira alors son bonnet, révélant ses cheveux bruns courts et écarta une mèche de sa tempe droite. Mère et fille découvrirent alors un implant au-dessus de son oreille, rond et en plastique, reliée à un émetteur à l’arrière de l’oreille si fin que Saphir ne s’étonna pas de ne pas l’avoir remarqué sous le bonnet jusque-là. Cela ressemblait fortement aux implants cochléaire, à la différence que celui-ci était beaucoup plus discret et ne servait certainement pas à améliorer l’ouïe de son porteur. – Tu veux dire qu’on t’a implanté un truc dans la tête au nom de la science ? interrogea Saphir qui ne pouvait plus quitter l’implant des yeux, à la fois fascinée mais aussi dérangée par cette présence inhumaine sur la tempe de son voisin. – Ouais, à peu près ça, Rubis répondit avec un petit rire en remettant son bonnet en place. C’était Papa qui voulait le tester en premier, mais comme il a tendance à se blesser souvent pendant ses recherches – et ne roule pas des yeux, Papa, tu sais que c’est vrai – ils avaient peur qu’il l’endommage. Du coup je me suis porté volontaire à sa place. – Et ça fait mal ? – Pas du tout ! Enfin, au début c’est un peu bizarre, parfois ça fait même un peu mal à la tête. Mais c’est supportable et tu finis par t’habituer. Après, c’est un prototype, donc il a quelques défauts. Parfois, il me fait de mauvaises traductions, voir il ne marche pas pendant quelques secondes, du coup c’est un peu frustrant. Mais quand tu parviens à communiquer avec les Pokémon et à comprendre tout ce qu’ils disent, tu te dis que l’implant, même si ce n’est pas très esthétique, en valait vraiment la peine ! C’est une super expérience ! Et puis, si jamais il venait à vraiment mal fonctionner, apparemment c’est tout à fait possible de le retirer pour le remplacer. Il indiqua le Pokédex de Saphir du menton. – Et comme tu fais maintenant partie de l’équipe de mon père grâce à ce Pokédex, ça veut dire que tu peux aussi avoir accès à l’implant grâce au partenariat ! N’est-ce pas, Papa ? – Oui, tous ceux qui « travaillent pour moi » on le droit à leur propre prototype. Armin a refusé d’en avoir un, donc seul Rubis rempli notre part du contrat pour le moment. Mais ils voudraient avoir plus de volontaires pour le tester chez différentes personnes... Bien entendu, c’est seulement si tu le veux. Et si ta mère est d’accord aussi, ajouta-il en croisant le regard dubitatif de Blue. Saphir pesa le pour et le contre dans son esprit. Pouvoir comprendre les Pokémon, mais devoir en contrepartie servir de cobaye à la science et s’implanter un prototype peut-être pas encore au point dans la tête ? Il y avait de quoi s’interroger sur la santé et la sécurité de l’individu qui acceptait une telle tâche. Mais en même temps, seule une poignée de personne pouvait pour l’instant y avoir accès, et Saphir en faisait partie. Voilà là une grosse opportunité. Et puis, comprendre le langage des Pokémon... ces quelques mots suffiraient bien pour que le monde entier s’arrache ces implants, si seulement le public savait qu’ils existaient. Elle leva ses yeux bleus profonds vers sa mère. – Si tu m’y autorise... – Je ne sais pas, Saphir, murmura sa mère, les sourcils froncés. Qui sait si ce truc peut avoir des effets néfastes... Mais elle pouvait voir ce regard dans les yeux de sa fille. Celui qui la transperçait et la suppliait silencieusement de se lancer dans cette expérience. Ô combien de fois avait-elle pu obtenir les faveurs de ses parents grâce à ces yeux ! Impossible d’étancher entièrement l’envie d’aventure en elle, quand bien même elle pouvait le cacher derrière son visage morose. Vraiment, une Chen toute crachée. Et une part de sa famille y était définitivement pour quelque chose aussi... – Qui est responsable, si quelque chose se passe mal ? demanda-t-elle en direction du Professeur. – Moi, répondit-il, puisqu’elle fait partie de mes protégés grâce au Pokédex, et la Devon SARL puisqu’il s’agit de leur invention et d’un prototype. Si jamais quelque chose de mal devait se passer avec l’implant, vous pourrez donc vous adresser à nous. – Le prix ? – Aucun, tout est pris en charge par la Devon SARL. Le partenariat permet la gratuité entière de l’obtention de l’implant. Elle hocha doucement de la tête, contemplant silencieusement les choix devant elle. Puis, après plusieurs minutes qui semblèrent une éternité pour Saphir, elle poussa un léger soupir : – Bon, très bien. Qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse pour avoir cet implant ? A cela, le Prof. Seko ouvrit deuxième tiroir et en tira un papier sur lequel était imprimé tout un formulaire. Il donna ensuite un stylo à Saphir avec un sourire. – Il va juste me falloir les informations nécessaires et vos signatures à vous deux, et je pourrais scanner le formulaire et l’envoyer à la Devon SARL dès aujourd’hui ! Ah, et il va aussi falloir que je passe un coup de fil... ••• – Pokédex et PokéBalls ? – Check. – Argent ? – Check. – Brosse à dent ? – Maman... soupira Saphir en refermant la plus grosse poche de sa sacoche. J’ai déjà vérifié plusieurs fois, tout est là !
Blue ne dit plus rien, mais elle garda le sourire en regardant Saphir resserrer la ceinture de son petit sac autour de sa taille. Voir sa fille se préparer pour son voyage initiatique aux côtés de son starter lui rappelait son propre premier jour de voyage, vérifiant avec sa mère si elle n’avait rien oublié avant de partir loin de la maison. Comme le temps était passé ! Quand bien même elle aurait voulu garder son oisillon auprès d’elle, elle s’était doutée qu’un jour viendrait où il prendrait son envol, comme elle l’avait fait par le passé. Le cœur chargé d’émotions, elle s’avança vers Saphir et poussa une mèche de cheveux coincée sous son bandana.
– Regarde toi, murmura-t-elle avec affection. Prête à parcourir le monde avec ton Pokémon... Si seulement...
Elle ne termina pas la phrase, mais Saphir savait quels mots elle avait tu. Une boule légère se forma dans sa gorge malgré elle et l’anticipation du voyage qui s’annonçait en pris un coup. Sa mère, heureusement, remarqua ce changement d’humeur et changea bien vite de sujet, sans doute aussi pour chasser ses propres émotions :
– Et cet implant ? Il ne te fait pas mal ? demanda-t-elle en passant légèrement le doigt sur le transmetteur placé sur la tempe de son enfant.
Le jour même où le Professeur avait envoyé la demande d’implant à la Devon SARL, un de leur scientifique ainsi qu’un médecin, à qui il avait téléphoné, vinrent dans l’après-midi pour rencontrer Saphir et passer quelques tests, au cas où ils découvriraient un défaut chez elle qui l’empêcherait d’en porter un. Son profil physique et mental étant tout à fait correct, ils avaient placé un rendez-vous pour le lendemain même. Pas besoin d’aller jusqu’à l’hôpital de Mérouville ; ils revinrent avec le matériel nécessaire et le Prof. Seko leur libéra une salle de son labo – certainement utilisé pour des opérations sur les Pokémon plutôt que sur les humains, même si ça ne devait pas arriver très souvent. Deux heures suffirent pour placer la totalité de l’implant, mais la cicatrisation complète prenant plus de temps, ils déconseillèrent à Saphir d’entamer son voyage tant qu’elle guérissait encore de la chirurgie. Il lui fallut une semaine pour se sentir prête à partir à l’aventure. Une semaine chargée d’ennui, à attendre que le temps passe en trépignant d’impatience à l’idée de bientôt pouvoir échapper au patelin vide de vie qu’était Bourg-en-Vol. Mais bon, ça n’avait pas non plus été une semaine totalement désagréable ; elle pouvait désormais comprendre tout ce que les Pokémons lui disaient et avait vite mis à profit ce nouveau « don ».
– Ça va, il ne me fait plus autant mal qu’avant, répondit-elle. C’est tout à fait supportable.
Mis à part les maux de tête dû à la fois à la chirurgie et à l’apparition d’un corps étranger qu’elle devait encore pleinement intégrer, elle n’avait pour l’instant trouvé aucun défaut à cet implant durant cette semaine de convalescence. A vrai dire, dès le moment où elle avait entendu Marco lui parler pour la première fois, elle avait tout de suite oublié sa douleur et avait passé des heures à discuter avec son starter, fascinée par la qualité de la voix traduite par l’émetteur derrière son oreille. C’était comme si un humain, et non un Pokémon, lui parlait !
– Si jamais quelque chose ne va pas, tu n’hésites pas à m’appeler dès que tu arrives à un Centre Pokémon, d’accord ? lui dit sa mère. Ne va pas risquer ta santé pour une expérience ! – Oui Maman, c’est promis. – Et met donc cette horloge à l’heure, veux-tu ? Elle traîne sur ton bureau depuis le déménagement.
Saphir roula des yeux mais décida d’obéir. Sa mère quitta la chambre tandis qu’elle ramassa l’horloge légèrement poussiéreuse qu’elle avait refusé de toucher jusqu’ici. Un cadeau de ce fameux Norman qu’elle préférait ne jamais avoir à croiser, pourtant sa mère lui avait demandé d’aller lui passer le bonjour quand elle arriverait à Clémenti-Ville où se trouvait son arène. Peut-être qu’elle en profiterait aussi pour lui demander un combat Pokémon et lui botter les fesses. Elle tourna les aiguilles et activa l’horloge avant de l’accrocher sur le crochet qui attendait depuis un moment de pouvoir servir à quelque chose. Heure de départ de Bourg-en-Vol : 9H30. Enfin débarrassée de cette tâche encombrante, elle descendit les escaliers menant au salon. Marco l’attendait sur le bord du canapé, là où était aussi assis Émeraude qui semblait d’ailleurs faire la tête. Intriguée, Saphir s’approcha de son petit frère. Il fixait la télé, allumée sur une chaîne pour petits, mais les bras croisés sur son torse ainsi que sa mine boudeuse montraient bien qu’il se fichait pas mal du dessin animé sur l’écran.
– Hey, Ém, ça ne va pas ? demanda-t-elle doucement en s’accroupissant devant lui.
Il refusa de croiser son regard.
– Allez, tu sais que tu peux tout me dire, petite canaille.
A sa grande surprise, il renifla.
– Il est comme ça depuis que tu as annoncé que tu partais, soupira leur mère, revenant de la cuisine avec un thé qu’elle venait de se préparer ; elle caressa doucement les cheveux de son fils. Il ne digère pas très bien le fait que tu t’en ailles. – Oh, Émeraude...
Tendrement, Saphir prit Émeraude dans ses bras. Il ne se débattit pas, préférant retourner le câlin qu’il savait sans doute être le dernier avant un long moment.
– J’veux pas que tu t’en ailles... couina-t-il. – Je sais, mais j’ai déjà pris ma décision Émeraude. J’ai envie d’aller voir d’autres endroits et je crois que ce voyage me fera beaucoup de bien. – Alors laisse-moi venir avec toi ! – Non, tu es encore trop petit. Quand tu auras au moins dix ans, tu pourras partir à l’aventure avec tes propres Pokémon, mais pas avant, d’accord ?
Comme il ne répondit pas, elle l’écarta doucement de lui et fixa ses beaux yeux verts avec un sourire bienveillant.
– Je téléphonerais à chaque fois que je pourrais, d’accord ? Il hocha de la tête. Tu auras des nouvelles de moi pratiquement tous les jours. Je t’enverrais même des cadeaux que je récupérerais pendant le voyage si tu veux.
Il hocha doucement de la tête mais resta silencieux. Il ne serait malheureusement pas consolé de cette séparation de sitôt, mais Saphir espérait quand même qu’il accepterait ce départ assez vite. Ça l’attristait tout autant de laisser sa famille derrière-elle ; mais Marco et elle avaient un voyage à entamer. Ils sortirent tous à l’extérieur, où Saphir enlaça une dernière fois sa mère et son petit frère avant de se retourner, refusant de jeter un coup d’œil derrière elle pour ne pas voir les larmes d’Émeraude qui devait la regarder s’éloigner de lui. Son starter sur les épaules, elle passa devant la maison des Seko. Elle songea au fait que Rubis était déjà parti depuis trois jours déjà, apparemment pour explorer toute la région et aider dans les recherches de son père. Peut-être qu’elle le croiserait à nouveau sur le chemin. Saphir s’arrêta devant la sortie de Bourg-en-Vol, face à cette Route où elle avait sauvé les Prof. Seko une semaine auparavant. Elle prit une inspiration et fixa Marco.
– Tu es prêt ? – Oui, répondit-il, et entendre cette voix humaine, calme et amicale, plutôt qu’un roucoulement lui procura à nouveau ce sentiment d’émerveillement qu’elle avait ressenti dès le premier jour avec l’implant. C’est quand tu veux!
Alors elle leva la jambe et la posa sur la Route 101 ; le premier pas dans l’aventure, tandis que dans sa tête, s’écrivait une note qu’elle retranscrirait plus tard sur le papier. Cher Papa,
Aujourd’hui, mon aventure Pokémon commence.
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Sylvelouise
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Ven 12 Avr 2019 - 18:59 | |
| Super chapitre. J'aime beaucoup l'idée de l'implant traducteur. Et les personnages sont tous super mignons *-* - Correction:
Si les Machopeurs n’avaient pas été là pour aider, je me serais cassé le dos à devoir tout déballer !
Saphir pris place sur la chaise devant lui, Rubis à sa droite, sa mère à sa gauche et Marco posé sur les genoux.
Vraiment, une Chen toute crachée. Et une part de sa famille y était définitivement pour quelque chose aussi...
Elle fut chargée d’ennui, à attendre que le temps passe en trépignant d’impatience à l’idée de bientôt pouvoir échapper au patelin vide de vie qu’était Bourg-en-Vol.
C'est une expression que je n'avais jamais vue auparavant. J'imagine que tu voulais dire qu'elle s'ennuyait beaucoup, donc je pense qu'il vaut mieux mettre ennui au singulier, parce qu'au pluriel, on a plus l'impression qu'elle a eu beaucoup de problèmes.
– Tu es prêt ?
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| | | PurpleLuckyStar
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Jeu 18 Avr 2019 - 14:30 | |
| Bon bon bon! Les deux derniers chapitres sont désormais illustrés et j'ai remplacé l'illustration du chapitre un pour que ça colle mieux à mon style de maintenant! Les corrections ont aussi été faites au dernier chapitre! - Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | jojoelle
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Ven 26 Avr 2019 - 1:38 | |
| J'ai enfin lu le dernier chapitre. C'est toujours aussi bien. J'ai hâte de connaître la suite ! - Spoiler:
Ce que va donner l'implant au fur et à mesure de l'histoire... La rencontre avec Norman... J'ai bien ri à "Peut-être qu’elle en profiterait aussi pour lui demander un combat Pokémon et lui botter les fesses." x) Et le nuzlocke en lui-même !
J'ai beaucoup aimé la clôture du chapitre aussi, très classe !
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| | | PurpleLuckyStar
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Mer 19 Juin 2019 - 12:53 | |
| Hello tout le monde! Après une petite abasence, me voilà revenue avec le cinquième chapitre d'Heroes: Saphir. Un peu plus court que les précédents, j'avoue ne pas trop avoir eut d'idée pour finir celui-là. Mais j'espère qu'il vous plaira quand même! Comme d'habitude, vous êtes invités à soulever les fautes si vous en voyez. L'illustration viendra durant les vacances d'été. Bonne lecture! - CHAPITRE 5 : Premiers Pokémon:
Tandis que ses pas foulaient la Route 101, Saphir tendait l’oreille, à l’affût de tous les sons autour d’elle. Non seulement pour faire attention aux Pokémon sauvages qui s’aventureraient un peu trop près d’elle, mais aussi pour écouter tous ce qu’ils avaient à dire. Elle entendait des murmures à travers les buissons, inquiets de sa présence, ou les chuchotements interrogateurs des Pokémon oiseaux perchés dans les arbres qui ne firent rien d’autre que de l’observer. Toutes ces voix qui remplissaient les sons indescriptibles que les Pokémon faisaient habituellement l’émerveillaient, autant qu’elles lui firent rendre compte à quel point la faune était dense rien que dans cette zone et que, même si elle ne les voyait pas, elle était bien loin d’être seule. Cela lui permit aussi de découvrir le premier défaut de l’implant : plus un Pokémon était éloigné d’elle, moins le transmetteur parvenait à traduire ce qu’il disait. Elle comprit ça lorsque deux Pokémon – des Nirondelle, selon son Pokédex – passèrent au-dessus de sa tête. Elle distingua quelques mots quand ils furent proche, mais en s’envolant au loin, leurs voix humaines redevinrent des roucoulements. Apparemment, l’implant ne permettait la traduction qu’à une certaine distance. Mais c’était un prototype, la Devon SARL pourrait certainement améliorer ce détail à l’avenir. La traversée de la Route 101 ne fut pas non plus sans évènement. Saphir voulait pouvoir capturer un Pokémon sur toutes les Routes quelle traversait. Pendant sa semaine de convalescence à attendre d’être remise de sa chirurgie, elle avait lu les codes du dresseur, que le Prof. Seko lui avait donné, pour bien se préparer à son voyage. Apparemment, les Ligues de toutes les régions s’étaient mises d’accord pour mettre en place une loi universelle visant à limiter la capture de Pokémon dans chaque zone. En effet, ils avaient remarqué que le nombre de certaines espèces s’était considérablement réduit, voire avait totalement disparu, dans la nature. Tout cela parce que des Dresseurs voulaient absolument obtenir des Pokémons forts, parfois déjà rares, et n’hésitaient pas à capturer des tonnes de Pokémons dans une même zone sans trop penser aux conséquences que cela pouvait avoir. Ainsi, on déplorait dans la région de Sinnoh la disparition des Riolu et Lucario sauvages, qui ne pouvaient désormais n’être obtenu que par élevage ou échanges avec des Dresseurs de Kalos, où ils étaient encore présents dans la nature. Pour remédier à cet abus, les Ligues décidèrent donc de n’autoriser qu’une capture par zone et d’entrer les données de chaque Pokéball utilisée dans des fichiers nationaux, afin de traquer les Dresseurs ne respectant pas cette loi. Personne n’était dupe, certains s’en fichaient complètement, mais il y avait déjà une grande amélioration quant à la sauvegarde de la faune. Saphir, donc, guetta la venue d’un Pokémon. Elle aperçut bientôt une fourrure marron et beige entre deux buissons et envoya Marco. – Ecras’Face ! Pour s’être entraînée avec son père il y a longtemps, elle savait qu’elle devait affaiblir le Pokémon sauvage avant d’envoyer sa PokéBall. Elle ordonna donc à son starter d’attaquer, sans trop l’amocher, le Zigzaton jusqu’à ce qu’elle soit sûre qu’il n’ait pas la force de se débattre une fois dans la PokéBall. Elle envoya cette dernière sur le Pokémon sauvage et attendit. L’objet finit par faire un « clic ! » indiquant la réussite de la capture. – Bien joué Marco, dit-elle au gecko en ramassant la PokéBall. Deuxième membre de l’équipe et premier Pokémon capturé. – Comment est-ce que tu comptes l’appeler ? demanda Marco trottinant vers elle, curieux. – J’ai bien une idée, mais ce serait mieux de demander son avis. Elle ouvrit la PokéBall ; dans un rayon rouge, le Zigzaton à peine capturé apparut, les yeux grands ouverts, encore déboussolé par ce qui venait de lui arriver. Il fixa Saphir. – Coucou toi, dit cette dernière en s’accroupissant. Je m’appelle Saphir, et voici Marco. Désolé de t’avoir attaqué, on voulait simplement t’avoir dans notre équipe. – Ah, vraiment ? Drôle de façon de me le faire savoir, alors, répondit-il sèchement. Saphir cligna des yeux, un peu surprise de sa réaction. En même temps, elle ne pouvait pas trop lui en vouloir ; le combat avait rendu sa fourrure hirsute et il avait une marque sur le front, là où Marco l’avait frappé de sa queue. Pas de quoi être fier. – Désolé, on aurait peut-être dû y aller plus doucement... – Oh, et tu me comprends, en plus ? Alors pourquoi tu ne m’as pas plutôt demandé si je voulais faire partie de votre équipe, plutôt que de s’en prendre à moi quand je m’occupe juste de mes affaires ?Saphir et Marco échangèrent des regards gênés. Il marquait un point. – C’est vrai que ce serait une manière bien plus civilisée de recruter des Pokémon, dit le Arcko en se tortillant les doigts. – Bon, de toute façon, j’ai plus trop de choix, maintenant, soupira le Zigzaton. J e suis obligé de te suivre maintenant que je suis relié à une de vos sphères bizarres, là. Bah, qu’importe, d’autres y sont passés avant moi. Enfin bref, qu’est-ce que tu attends de moi ?– Euh... bin, pour commencer, j’aimerais te donner un nom. J’avais pensé à Rocket... ça te va ? Il parut suspicieux. – Il y a un symbolisme, derrière ce nom ? demanda-t-il. Parce que je ne veux pas d’un nom qui porte la poisse.– Non, c’est juste... euh... c’est juste un nom, ça ne veut rien dire, répondit Saphir tout en se demandant ce que le Pokémon voulait dire par « porter la poisse ». Il garda le silence pendant quelques secondes, puis fit un mouvement qui pouvait s’apparenter à un haussement d’épaule. – Bon, alors ça me va.Le dénommé Rocket rejoignit ensuite à nouveau sa PokéBall et Saphir aida Marco à se remettre sur son épaule. Mais quand elle se redressa, elle tourna subitement la tête vers les buissons derrière elle, en alerte. Son starter remarqua cette étrange attitude. – Saphir ? interrogea-t-il. Qu’est-ce qu’il y a ?– ... J’ai cru... Mais elle se tût. Pendant plusieurs secondes, elle resta immobile, avant de finalement se retourner et continuer son chemin. Marco ne lui en demanda pas davantage, mais il jetait de temps en temps des coups d’œil en arrière, espérant apercevoir ce qui avait dérouté sa Dresseuse. ••• Saphir passa par Rosyères et traça directement jusqu’à la Route 103, où elle avait combattu Rubis et avait gagné le droit de garder Marco. Là, ils appliquèrent la façon dite pacifiste de récupérer un Pokémon : Saphir s’assit sur l’herbe, prêt de la rivière, et attendit. Cela lui prit une dizaine de minutes, mais finalement une Goélise se posa non loin d’elle, la regardant curieusement. Cela devait faire plusieurs minutes qu’elle la surveillait, mais elle n’avait peut-être pas osé s’approcher jusqu’alors. – Bonjour ? appela la Goélise, incertaine. Vous attendez quelque chose ?– Juste un Pokémon qui voudrait bien rejoindre notre équipe, lui répondit Saphir, contente de voir que la méthode semblait marcher. Tu serais intéressée ? – Oooooh, pour de vrai ? J’ai déjà vu pleins de Dresseurs passer par ici et je serais curieuse de savoir ce que c’est que de faire partir d’une équipe !– Eh bien, il n’y a qu’un moyen de le savoir. Deux minutes plus tard, Marina la Goélise rejoignait les rangs de l’équipe de Saphir, augmentant le nombre de Pokémon à trois. Elle rebroussa ensuite chemin en direction de Rosyères et tourna en direction de la Route 102, celle que le scientifique lui avait barré pour faire ses recherches il y a plusieurs jours de cela. Il semblait avoir abandonné, donnant donc le champ libre à la jeune fille pour passer. Sur la route se trouvait une marre dont elle s’approcha, entendant à cet endroit de l’activité. Là aussi, elle attrapa un Pokémon, usant de la même technique qu’avec Marina : un Nenupiot qui semblait tout de même confus que cette Dresseuse ne l’attaque pas pour l’obtenir, comme tous ceux passés par-là avant elle, et lui demande poliment de rejoindre son équipe. Elle l’appela Miguel. Elle continua de marcher sur la Route 102, mais comme plus tôt, elle s’arrêtait parfois pour regarder en arrière. En fait, depuis qu’elle était sortie de la Route 101, elle avait l’impression d’être suivie, mais impossible de dire si c’était juste le fruit de son imagination puisqu’elle ne voyait rien. Elle poursuivit sa route, toujours sur ses gardes. Elle croisa d’autres Dresseurs sur son chemin et, pour renforcer ses Pokémon fraîchement capturés, accepta de les combattre. Elle ressortit victorieuse à chaque fois. Puis, Saphir décida qu’il était grand temps de se poser pour manger. Elle déposa Marco au sol et libéra Rocket, Marina et Miguel de leurs PokéBall avant de s’asseoir au pied d’un arbre. Elle sortit une boîte de nourriture Pokémon et distribua une partie de son contenu à son équipe, avant de se rassasier elle-même avec le sandwich que sa mère lui avait soigneusement préparé le matin même. C’est en songeant à cela que la jeune fille se rendit compte que jamais auparavant, elle ne s’était retrouvée aussi loin de sa famille. Ça lui faisait bizarre. Ce qui la dérangeait surtout, ce fut le souvenir d’Émeraude juste avant son départ, à quel point il était triste d’être séparé de sa grande sœur. Il ne s’était jamais retrouvé sans elle. Elle déglutit mal son morceau de sandwich en repassant son visage triste dans sa tête. – Hey.Sortie de ses pensées par la voix de Rocket à ses côtés, elle se tourna vers lui. Mais à sa grande surprise, elle trouva une Super Potion à ses pieds. – Mais Rocket... où est-ce que tu es allé dégoter ça ? – Je l’ai trouvé dans le coin, lui dit-il. Pourquoi, il fallait pas ?– Non, non ! Je suis juste surprise... mais tu ne l’as pas volé à un autre Dresseur, j’espère ? – Non mais pour qui tu me prends ?! s’exclama-t-il, outré par ces accusations. Je suis un Zigzaton d’honneur, moi ! Je ramasse juste ce qui se trouve dans la nature, c’est tout !– Bon, bon, d’accord, je te crois. Et ça t’arrives souvent, de ramasser des trucs ? – Ouais, comme tous les autres Zigzaton. Du coup, si ça ne dérange pas, je peux continuer à faire ça ? Peut-être que les trésors que je trouve peuvent servir.Sa dresseuse ramassa la Super Potion, encore surprise d’en trouver une dans le coin – puisque le magasin de Rosyères n’en vendait pas. – Oui, tu peux, lui dit-elle en la rangeant dans son petit sac en bandoulière. Mais seulement ce qui est par terre, d’accord ? – Oui, chef !Il repartit ensuite vers les trois autres Pokémon de Saphir qui s’amusaient ensemble après leur repas. Quant à la jeune fille, elle sortit son PokéDex pour vérifier les informations sur les Zigzaton. Comme elle commençait à s’en douter, ils possédaient tous le talent Ramassage. Ça allait être vachement pratique pour le reste du voyage, songea-t-elle. Soudain, dans les feuillages des buissons non loin d’elle, un mouvement évident attira son attention. Saphir fronça les sourcils ; cette fois, elle en était certaine. Quelque chose la guettait depuis le début de son voyage. Ses Pokémon semblaient aussi avoir remarqué la présence cachée dans l’ombre du bois puisqu’ils s’arrêtèrent de jouer, désormais alertes. – Marco, appela la Dresseuse en se relevant en vitesse, prête à se défendre, va trouver ce qu’il y a là ! – Tout de suite !Le Pokémon Plante fonça dans les buissons. Le bruit d’un objet qu’on tacle au sol se fit entendre, suivit d’un cri de surprise. Enfin, Saphir allait savoir ce qui la suivait depuis tout à l’heure ! – Non, non ! Attends ! cria alors quelqu’un. Une minute... Elle connaissait cette voix ! Elle courut jusqu’au buisson et écarte feuilles et branches. Son expression passa de la surprise à l’incrédulité quand elle vit qui Marco, tout aussi étonné que sa Dresseuse, avait plaqué contre le sol. Une paire d’yeux verts se levèrent vers la jeune fille, apeurés. Saphir cru s’étrangler. – Émeraude ?! - Note de l'auteur:
Voilà donc les premiers Pokémon de Saphir! Rocket est un Zigzaton mâle de nature Naïve, mais j'ai aussi voulu renforcer sa personnalité pour le rendre plus attachant. Marina est une Goélise femelle Joviale et Miguel est un Nénupiot mâle Sérieux. Prochaine étape: Clémenti-Ville!
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Bubuyog
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Jeu 20 Juin 2019 - 20:55 | |
| Hey, j'avais pas vu que ce nuzlocke avait repris ! Génial ! - Spoiler:
Intéressant l'idée de l'implant ! Je suis bien curieuse de voir ce que ça va donner par la suite. J'aime bien aussi l'explication sur la règle de capture. Ce n'est pas le premier nuzlocke que je lis où cette règle est justifiée par une norme environnementale, mais l'exemple des Lucario à Sinnoh était drôlement pertinent ! C'est ce que j'apprécie beaucoup dans ton récit, tous les éléments du jeu sont représentés de manière réaliste, comme les starters, le Pokédex ... Mais en même temps, c'est réaliste sans tomber dans l'excès (comme donner des explications hyper détaillées pour tout et n'importe quoi ou dépeindre un monde exagérément apocalyptique), c'est cool ! Par exemple, le fait que le Pokédex donne accès aux Centres Pokémon, et que Seko donne à Saphir son numéro ID, je trouve que ce sont de très bonnes idées !
Et définitivement, j'adore Rocket. Il est trop top °w°
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Allez, la phrase suivante sera vraie, promis ! Ah, au fait, la phrase précédente était fausse.
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| | | jojoelle
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Dim 23 Juin 2019 - 0:43 | |
| - Spoiler:
- Citation :
- Cela lui permit aussi de découvrir le premier défaut de l’implant : plus un Pokémon était éloigné d’elle, moins le transmetteur parvenait à traduire ce qu’il disait.
Roh ça va, c'est bien peu pour appeler ça un défaut je trouve x') A moins qu'elle ait du mal à comprendre les Pokémon adverse ? (Le champ de fonctionnement est-il si maigre ?) Rocket a l'air chou ^^ Sympa la "technique de capture" de Saphir, mais bon, aller jusqu'à attendre qu'on lui adresse la parole semble assez fastidieux ! Et je plussoie Bubuyog : comme toujours, ton récit est détaillé et logique, sans être ni lourd ni dark, juste excellent. Pas beaucoup de fautes en plus. Je n'ai vu que ça : - Citation :
- Elle entendait des murmures à travers les buissons, inquiets de sa présence,
- Citation :
- s’était considérablement réduit, voire avait totalement disparu,
- Citation :
- des Pokémons forts, voire déjà rares,
Indice : si tu ne peux pas remplacer par un autre verbe, il faut ajouter un e. - Citation :
- , dit le Arcko en se tortillant les doigts.
-> ses paroles ne sont pas en italique dans cette réplique
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| | | Sylvelouise
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Lun 1 Juil 2019 - 0:24 | |
| - Corrections a écrit:
- Cela lui prit une dizaine de minutes, mais finalement une Goélise se posa non loin d’elle
Il repartit ensuite vers les trois autres Pokémon de Saphir Très sympathique, j'aime beaucoup. J'imagine que si Émeraude réapparait à ce moment précis, c'est parce qu'il va remplacer Timmy dans cette histoire (j'aurais du le voir venir, vu son nom). En tout cas, je trouve ça intéressant de faire de Timmy le petit frère de l'héroïne. Je suis curieuse de voir ce que ça donne. |
| | | PurpleLuckyStar
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Mar 26 Nov 2019 - 21:36 | |
| Hey les gens! Je passe juste donner des nouvelles pour expliquer le gros hiatus; mon absence a été dû en premier à cause du job d'été qui me prenait tout mon temps et mon énergie, puis à la rentrée, nous avons du déménager assez brutalement à cause de problèmes de voisinages et d'isolation. Sauf que SFR a mis deux mois entier pour nous rendre Internet, car ces idiots ont jamais changer notre adresse dans leurs données, et il a fallu qu'on change de box pour enfin avoir la WiFi. Bref, la galère. En plus, à cause de mes cours, je n'ai pas pas avancer ni sur l'histoire, ni sur illustrations. Il faut d'ailleurs que j'update celles déjà poster car, oui, nouveau style, encore une fois!
Enfin voilà, du coup je ne saurais dire quand arrivera le prochain chapitre, mais Heroes : Saphir n'est pas un projet abandonné! - Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Bubuyog
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Mar 26 Nov 2019 - 23:06 | |
| Ah, cool d'avoir des nouvelles ! J'ai hâte de revoir ce nuzlocke ! Et t'inquiète pas, je crois qu'on galère tous à écrire depuis la rentrée
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Allez, la phrase suivante sera vraie, promis ! Ah, au fait, la phrase précédente était fausse.
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| | | PurpleLuckyStar
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| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Sam 18 Jan 2020 - 17:28 | |
| Coucou les gens! Après un long hiatus que j'ai expliqué dans mon précédent post, je reviens avec un chapitre tout beau, tout propre, et surtout bien long pour me faire pardonner de cette absence! Comme j'étais pressée de le poster, je n'ai pas fait de relecture, donc les corrections sont toujours la bienvenue! N'hésitez pas non plus à donner votre avis sur l'histoire, ça fait toujours plaisir d'avoir quelques critiques, positives comme négatives. Sur ce, bonne lecture! - CHAPITRE 6 : Norman:
– Bon… soupira Saphir. Laisse-moi récapituler… Après avoir découvert son petit frère dans les buissons et évité que ses Pokémon n’attaquent le petit garçon en pensant qu’il s’agissait d’un stalker, les deux Chen s’étaient assis l’un en face de l’autre sous l’arbre où l’adolescente avait laissé son sac. Comme le ventre d’Émeraude gargouillait, elle lui avait donné son fruit qu’elle n’avait pas encore entamé, sachant qu’il faudrait lui trouver autre chose. Elle avait ensuite demandé des explications sur pourquoi l’enfant se trouvait dans les parages et la réponse ne lui plut guère : – Tu n’étais pas content que je m’en aille sans toi, donc tu as fugué de la maison sans que Maman ne s’en aperçoive, puis tu m’as suivi dans des routes où vivent des tonnes de Pokémon sauvages et tout ça sans même avoir quoi que ce soit pour te défendre ? Mais est-ce que tu te rends comptes de l’énorme bêtise que tu viens de faire ?! Imagine s’il t’était arrivé quelque chose de grave ! Émeraude fronça les sourcils, blessé par ces remontrances, mais aussi fâché. – Et toi alors ? il rétorqua. T’y es bien allé, dans les routes ! – Sauf que j’ai Marco qui veille sur moi, répondit la jeune fille en montrant le Arcko jouant avec les autres Pokémon plus loin. J’ai même presque toute une équipe, maintenant. Toi, tu n’as aucun Pokémon qui aurait pu t’aider si tu te faisais attaquer par une bestiole, ou même un humain mal attentionné ! Sans parler du fait que tu n’as amené aucune affaire avec toi, pas de ration, ni d’eau, ni de quoi faire un feu… Son petit frère resta bougon, mangeant son fruit avec moins de vivacité qu’avant. – Je pensais que tu serais contente de me voir… grommela-t-il. – Je… je ne suis pas en colère de te voir, soupira Saphir en se massant les yeux, mais tu as pris une décision complètement insensée qui aurait pu te mettre en danger. En plus, Maman doit être folle d’inquiétude maintenant ! Il faut absolument qu’on atteigne Clémenti-Ville pour que j’utilise un téléphone et la prévenir. – Est-ce que je vais être grondé ? demanda le petit garçon, son expression passant à l’inquiétude. – Je n’en sais rien, mais ça ne m’étonnerait pas si Maman te punissait ! Alors qu’elle se relevait, elle vit Émeraude faire une drôle de grimace. D’un seul, coup, il se mit à fondre en larme, la prenant au dépourvu. – J’veux pas être puniiiiii ! pleura son frère. – Émeraude… – J’voulais j-juste te voir p-p-parce que tu me manquaaaaais ! continua-t-il de sangloter, ses joues désormais complètement humides et son nez en grand besoin de mouchoir. – Ne commence pas… – S’il te plaît le d-dit pas à Mamaaaan ! – Elle finira bien par s’en rendre compte toute seule, tu sais. Mais comme il continuait de pleurer à chaudes larmes, et que Saphir voulait absolument atteindre Clémenti-Ville au plus vite à cause de l’imprévu que son arrivée avait causé, elle tenta autre chose : – Écoutes, quand je lui téléphonerai, je lui demanderai de ne pas être trop en colère contre toi, d’accord ? Je ne peux rien te garantir, mais peut-être qu’elle ne te punira pas si je lui dis de ne pas le faire. Un petit sniff fut sa réponse, mais au moins Émeraude avait arrêter de sangloter haut et fort. Saphir n’aimait décidément pas le voir en détresse, même s’il méritait une bonne remontrance pour s’être mis en danger comme il l’avait fait. Il finit le fruit et Saphir rappela ses Pokémon vers elle. Rocket, Marina et Miguel rejoignirent leurs PokéBalls, tandis que Marco se percha, comme à son habitude, sur les épaules de sa dresseuse. Émeraude regarda avec envie le Pokémon de type Plante. – J’voudrais avoir un Pokémon, moi aussi, bougonna-t-il. – Quand tu seras plus grand, Ém. – Mais pourquoi pas maintenant ? – Parce que s’occuper de Pokémon est une grande responsabilité, et tu dois d’abord apprendre à t’en occuper correctement, lui dit sa grande sœur en ramassant ses affaires. C’est pour ça qu’on va à l’école, d’ailleurs. – Et t’y vas toujours, à l’école ? – Oui, mais pour l’instant nous sommes en vacances, et comme je suis officiellement Dresseuse, je peux demander une année sans cours pour pouvoir faire mon voyage initiatique. Il y en a qui préfèrent attendre d’avoir fini d’étudier avant de partir à l’aventure, mais j’étais un peu plus pressée qu’eux. Allez, donne-moi la main, maintenant. Son petit frère lui obéit et ils continuèrent leur route, mais d’un pas plus rapide. Saphir n’avait aucune envie de traîner dans les coins sauvages plus longtemps avec le petit garçon qui n’avait pas de Pokémon pour se défendre ; et plus vite elle pourrait téléphoner à leur mère, plus vite Émeraude pourrait retourner à Bourg-en-Vol. ••• – Ce sale petit chenapan ! rugit Blue, son visage écarlate sur l‘écran du téléphone. Attends un peu que je mette la main sur lui, il ne va pas s’en tirer aussi facilement !– Maman, s’il te plaît ! Tout le monde ici peut t’entendre ! gémit Saphir en jetant un coup d’œil derrière elle. Quelques visages s’étaient tournés dans sa direction, surpris par le tapage qui provenait de l’autre bout du fil. D’autres affichaient une mine un peu plus énervée, sans doute parce qu’ils se trouvaient dans le hall d’attente du Centre Pokémon de Clémenti-Ville et qu’ils auraient bien voulu un peu de calme après le chemin qu’ils avaient parcouru pour arriver jusqu’ici. Elle regarda ensuite en direction du coin bibliothèque, où Émeraude feuilletait assis sur un pouf un bouquin bien trop complexe pour lui, mais bourré d’images de Pokémon qu’il s’amusait à essayer de reconnaître. Quant à ses Pokémon, elle les avait confiés à l’infirmière pour un rapide check-up, surtout pour Marco et son moignon pour vérifier que tout allait bien. Prudence était maître mot avec elle. – Désolée Saphir, mais ton petit frère... Comment est-ce qu’il a pu être aussi inconscient ? grogna Blue, baissant finalement d’un ton. S’il lui était arrivé quelque chose ! Oh, non, je ne peux même pas l’imaginer !– Je te comprends, c’était stupide de sa part, mais il va bien et il est en sécurité. – Il n’empêche qu’il aura droit à une bonne correction quand il sera rentré !– Maman, je crois qu’il a compris, tenta de l’apaiser Saphir. J’en ai déjà discuté avec lui et je crois qu’il a appris sa leçon. S’il te plaît, ne le punis pas. Blue soupira de l’autre côté de la ligne, secouant sa tête. – Tu es beaucoup trop gentille avec lui, tu le sais, ça ? demanda-t-elle à sa fille d’une voix plus adoucie. – Ben... c’est mon petit frère, quoi, bredouilla la Dresseuse. – Oui, mais tu es incapable de te montrer autoritaire avec lui. Ça a toujours été comme ça, entre vous. Tu ne peux jamais rester en colère contre lui bien longtemps et tu le gâtes même un peu trop. Pas étonnant qu’il ait voulu t’accompagner, c’est à croire que tu es sa véritable maman !Saphir se sentait de plus en plus embarrassée, ce qui dû se refléter sur son visage car sa mère émit finalement un rire amusé. Elle toussota et préféra passer à un autre sujet. – Sinon, quand est-ce que tu pourras passer prendre Émeraude ? demanda-telle. Blue grimaça sur l’écran. Elle comprit tout de suite qu’il y allait avoir quelques problèmes. – Malheureusement, j’ai rendez-vous dans une heure avec le notaire pour régler deux, trois bricoles par rapport au déménagement, s’excusa-t-elle. Je ne pourrais venir que dans la soirée.– Oh... c’est pas grave, on trouvera de quoi s’occuper en t’attendant. – Oui, mais ça m’embête de vous laisser poireauter au Centre Pokémon pendant tout ce temps et entouré d’inconnus... même s’il ne devrait pas y avoir grand-chose à craindre...Elle devint silencieuse, mais l’expression sur son visage laissa entendre qu’une idée venait de lui traverser l’esprit. La jeune fille, comme si une part d’elle devinait ce à quoi elle pensait, eut alors une boule au ventre. Elle n’allait quand même pas lui proposer... ? – Ah, mais oui ! Ne t’avais-je pas demandé d’aller faire un coucou à Norman quand tu passerais à Clémenti-Ville ? Pourquoi n’iriez-vous pas m’attendre chez lui ?Et zut. – Euh... Ah... tu m’avais dit ça ? Je ne m’en suis plus souvenu... bafouilla Saphir, ce qui n’était pas si faux que ça. Entre les captures de ses premiers Pokémon et l’arrivée surprise d’Émeraude, elle avait un peu laissé de côté cette étape de son voyage. Mais peut-être qu’une partie d’elle avait tout simplement renié avoir jamais entendu sa mère le lui demander. – Quelle belle opportunité pour vous deux de le rencontrer ! continua Blue, désormais tout sourire en parlant de son petit ami. Tu verras, c’est un homme très bien, je suis sûre qu’il vous accueillera à bras ouvert ! Mais je crois qu’il travaille à l’arène à cette heure-ci, donc peut-être vaut-il mieux que tu passes d’abord là-bas pour voir s’il y est.– Mais on risque peut-être de le déranger... ? protesta faiblement sa fille aînée, cherchant une excuse pour éviter ce premier contact tant redouté. – Oh, non, tu sais, il n’y a pas tant de Dresseurs qui viennent affronter les Champions d’Arène, surtout un avec un niveau élevé comme Norman. Je pense qu’il doit être relativement tranquille ! Bien, alors c’est réglé ! Je viens chercher Émeraude ce soir, à l’arène !– Maman, att... Mais Blue coupa la liaison, laissant place à un écran noir sur lequel se reflétait le visage dépourvu de Saphir. La jeune fille soupira, raccrocha le combiné à sa place, puis se rapprocha de l’accueil où une infirmière venait de revenir avec un plateau chargé de quatre PokéBalls. – Mademoiselle Chen ? demanda-t-elle. – C’est moi. – Tenez, vous pouvez récupérer vos Pokémon. Ils sont tous en pleine forme ! Elle remercia la gentille dame, raccrochant ses PokéBalls à sa ceinture et libérant Marco de la sienne. Le gecko vert grimpa tout de suite sur ses épaules, comme à son habitude, mais il fut surpris par l’expression ronchon de sa Dresseuse. – Hé, ça ne va pas ? demanda-t-il. – Si... enfin, c’est juste que ma mère veux qu’on aille l’attendre auprès de Norman, et franchement, je n’ai pas vraiment envie de le rencontrer... – Allez, c’est juste le temps de l’attendre ! la rassura le Arcko. Et puis, même si je ne connais pas ce Norman, si ta maman l’aime autant, c’est que cela doit être quelqu’un de bien, non ?– Mm... Enfin bref, et toi ? demanda la Dresseuse, décidant de contourner le sujet. Rien de particulier ? Ton pied ne te fait pas mal ? – Non, rien du tout, répondit-il. Tout est OK !Satisfaite par cette réponse, Saphir pénétra ensuite dans le coin bibliothèque. Émeraude venait de reposer le livre et s’apprêtait à en prendre un autre quand il la vit arriver. – Alors ? demanda-t-il doucement. Je suis puni ? – Non, je ne crois pas. En revanche, Maman veut qu’on aille l’attendre auprès de Norman, donc on va vite filer à l’arène. – On va rencontrer l’amoureux de Maman ? le petit garçon s’excita alors, les yeux grands ouverts. – Oui... malheureusement, Saphir grommela très discrètement pour que son petit frère n’entende pas ce dernier mot. – Waouh ! On va rencontrer Norman ! Allez, vite Saphir, on doit y aller ! Il fit un sprint vers la sortie, ne laissant même pas le temps à Saphir de lui demander de lui tenir la main avant de partir, ne voulant pas qu’il s’échappe autre part en ville. Elle l’appela, et heureusement, il se stoppa net avant d’avoir pu franchir les portes du Centre Pokémon. Secouant la tête, la jeune Dresseuse le rejoignit. ••• Clémenti-Ville n’était pas une ville immense, et la verdure restait prédominante, mais on pouvait quand même facilement se perdre si on ne suivait pas les panneaux pour connaître la route de l’arène. Les deux frère et sœur avait facilement atteint le Centre Pokémon puisqu’il se situait à l’entrée de la ville, mais désormais, il allait falloir rester attentif. Ils passèrent plusieurs rues remplies de maisons avec de beaux jardins ; à un moment, ils longèrent même un grand lac dont l’eau claire et propre reflétaient parfaitement leurs visages. Émeraude s’arrêta quelques secondes pour tenter de faire des ricochets avec un caillou, mais rata son lancer, peut-être parce qu’il n’était pas assez plat. Saphir lui reprit vite la main, lui rappelant qu’ils devaient atteindre l’arène au plus vite. Quand ils virent au loin un bâtiment plus grand que les autres, aux murs blancs et au toit en tuiles claires, avec une énorme PokéBall dessinée dessus, ils surent tout de suite qu’ils étaient au bon endroit. Ils s’approchèrent de l’entrée dont les portes coulissèrent automatiquement à leur arrivée. Ils entrèrent, scrutant le décor du hall d’entrée. Saphir fut surprise du look très traditionnel japonais du lieu, avec ses murs et son sol de bois sombres, si bien vernis que leurs silhouettes se reflétaient dessus. A part eux, il n’y avait personne. Mais si l’arène avait été fermé, ils n’auraient pas pu entrer. – Je suis à vous dans deux secondes ! fit alors une voix masculine venant de derrière une porte, de l’autre côté de la pièce. Le cœur de Saphir fit un bond ; instinctivement, même si elle ne l’avait jamais entendue auparavant, elle savait que cette voix était celle de Norman. Elle allait vraiment le rencontrer... Une des deux portes du fond s’ouvrirent et un homme apparut ; il portait une veste rouge cerise par-dessus un habit gris et blanc, un pantalon de sport bleu sombre et des sandales. D’une main, il repoussa ses cheveux sombres en arrière, les plaquant parfaitement sur son crâne, et ses yeux noirs se dardèrent sur les deux enfants et le Pokémon sur les épaules de la plus grande qui venaient d’entrer dans l’arène. En les voyant, il s’arrêta net. – ... Saphir ? Émeraude ? Non seulement elle fut choquée de l’entendre prononcer leurs noms alors qu’il ne les avait jamais vu auparavant, mais de finalement le voir en chair et en os la rendit particulièrement nerveuse. Elle n’avait jamais trop essayé d’imaginer à quoi il ressemblait, mais il avait un regard plutôt impressionnant. Ses sourcils courbés devaient y avoir pour quelque chose aussi. – Comment savez-vous que c’est nous ? demanda-t-elle, suspicieuse. – Votre mère m’a envoyé une tonne de photos de vous ! répondit-il en s’approchant, arborant un sourire. Impossible de ne pas savoir à quoi vous ressemblez. Je suis Norman, l’amoureux de votre maman et Champion d’Arène de Clémenti-Ville. Je suis vraiment enchanté d’enfin vous rencontrer tous les deux, même si je ne m’attendais pas à une visite surprise de votre part ! D’ailleurs, vous êtes tout seuls ? Votre mère est dans les parages ? Il fallut un moment à Saphir pour répondre, parce que ses pensées étaient tournées vers les premières paroles de Norman. Alors comme ça, sa mère lui avait filé des photos d’eux, sans même la prévenir ni même lui demander si elle était d’accord pour divulguer son visage, comme ça, à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas ? Comment avait-elle pu agir de façon aussi immature ? Elle savait sa mère parfois impulsive, mais de là à partager des images d’eux sans leur accord, ça dépassait tout entendement ! En ravalant tant bien que mal sa colère, elle répondit : – Non, il n’y a que nous deux. J’étais partie en voyage avec mes Pokémon mais Émeraude s’est enfui de la maison pour me suivre, donc Maman nous a demandé de rester vers vous en attendant qu’elle vienne le chercher dans la soirée. – Je vois, plutôt coquin, celui-là, non ? s’amusa le Champion en frottant la tête sur petit garçon qui répondit par un rire ; Saphir se retint de lui coller une claque sur la main pour l’éloigner de son frère. Et s’il te plaît, pas de formalité avec moi ; vous êtes les enfants de Blue, après tout. – J’espère que notre présence ne dérange pas, dit la jeune fille, espérant qu’il réponde par l’affirmatif, ce qui malheureusement ne fut pas le cas. – Pas du tout, il n’y a que moi et quelques-uns des Dresseurs qui travaillent à l’arène. Si vous voulez, je peux vous préparer un thé dans les cuisines. – Moi je veux un chocolat ! s’exclama Émeraude, se faisant par la suite réprimandé par sa sœur pour son impolitesse, car même si elle n’avait pas d’affection pour Norman, cela ne voulait pas dire qu’elle voulait faire lui mauvaise impression. Mais l’homme ne tint pas compte du comportement et rit même du fort caractère du petit garçon. Il les amena dans une petite cuisine avec une table basse rectangulaire entourée de coussins sur lesquels les enfants prirent place. Saphir accepta un thé aux baies Framby et Ceriz, tandis qu’Émeraude eut droit à un jus Nanana car ce n’était plus l’heure pour une boisson au chocolat, mais il accepta quand même. Quant à Marco, il ne fut pas oublié ; Norman lui donna des friandises, des Pokéblocs comme cela s’appelait, une spécialité de la région. – Alors comme ça, tu es en voyage initiatique ? demanda Norman à Saphir en se posant devant elle avec son propre thé. Et qu’est-ce que tu en penses pour l’instant ? – Ben... c’est cool. – Combien de Pokémon est-ce que tu as, pour l’instant ? – Quatre. Elle aurait aimé éviter d’avoir à répondre à toutes sortes de questions ; heureusement, Norman s’attarda aussi sur son petit frère. – Et toi, tu voulais rejoindre ta grande sœur, d’après ce que j’ai compris ? – Oui, mais elle veut pas me laisser l’accompagner parce que j’ai pas de Pokémon. – Elle a raison, tu sais ; c’est dangereux de se balader en pleine nature tout seul. Et tu es encore trop jeune pour partir à l’aventure. Le petit garçon fit la moue. Au moins, pensa Saphir, Norman était lui aussi raisonnable. Cependant, ce qu’il proposa ensuite à Émeraude faillit lui faire avaler sa gorgée de thé de travers : – Mais peut-être que je pourrais t’aider à avoir ton propre Pokémon ! – C’est vrai ? s’exclama le plus jeune de la fratrie, les yeux étincelants. Comment ? – Eh bien, je pourrais te prêter un de mes Pokémon et une PokéBall pour que tu puisses capturer le tien. Comme ça, tu auras quelqu’un pour te tenir compagnie pendant que ta grande sœur fait son voyage. Qu’est-ce que tu en dis ? – Est-ce vraiment une bonne idée ? intervint rapidement Saphir, soucieuse de laisser un Pokémon entre les petites mains d’Émeraude. Il est encore trop jeune, non ? Et est-ce que ce n’est pas illégal d’utiliser le Pokémon de quelqu’un d’autre ? – Tout dépend du contexte, répondit Norman. Si je l’autorise à utiliser mon Zigzaton temporairement, il n’y a aucun souci. Si jamais il devait arriver quoi que ce soit, je prendrais l’entière responsabilité. Quant au Pokémon qu’il capturera, ce sera juste un compagnon, pas un Pokémon de dressage. – Je veux capturer un Pokémon ! s’écria Émeraude en se levant d’un bond et en sautillant sur place. S’il te plaît Saphir, dis oui dis oui dis oui ! Elle essaya de résister à son regard de Caninos battu, mais malheureusement, comme sa mère le lui avait bien fait remarquer au téléphone, elle était incapable de ne pas fondre devant son petit frère. En plus, il avait tout le soutien de Norman, ce qui ne l’avantageait pas. – Tu en prendras soin ? demanda-t-elle. – Oui ! – Tu le nourriras convenablement et tu joueras avec lui ? – Oui oui ! – Tu n’essayeras pas de fuguer avec lui pour faire ta propre aventure ? – C’était une fois ! S’il te plaîîîît ! – Bon, bon, ça va, on va aller le chercher, ce Pokémon ! finit-elle par céder en râlant. Norman décrocha une PokéBall de sa ceinture et la tendit à Émeraude qui, de façon surprenante, la prit prudemment entre ses doigts. Ses yeux verts ne cachaient en revanche aucunement l’excitation qui l’habitait. – Voilà mon Zigzaton, et voilà une PokéBall pour le futur Pokémon, dit-il en donnant une autre Pokéball, vide celle-ci. Retournez sur la Route 102, il y a beaucoup plus d’espèces que sur la Route 104. – Est-ce qu’il ne faudrait pas non plus prévenir ma mère pour qu’elle donne son avis ? demanda Saphir. – Je lui enverrai un message, mais je ne pense pas qu’elle soit contre. Allez-y et bonne capture ! ••• Les deux frère et sœur refirent le trajet en sens inverse ; Émeraude bondissait en marchant, alors que sa grande sœur traînait des pieds. Norman ne lui avait pas paru comme un personnage désagréable, mais la façon dont il tentait subtilement de s’insinuer dans leurs affaires la dérangeait. Ça ne ferait sans doute qu’empirer lorsqu’il viendrait vivre avec eux à Bourg-en-Vol ; cette pensée la fit grimacer. Ils pénétrèrent dans les hautes herbes de la Route 102. Tandis que Saphir trouva un rocher sur lequel s’assoir, Émeraude s’enfonça un peu plus loin. – Je fais quoi, maintenant ? demanda-t-il au loin. – Continue de chercher jusqu’à ce que tu trouves un Pokémon, répondit-elle en fouillant dans sa sacoche. – Tu ne devrais pas superviser ce qu’il fait ? demanda Marco en descendant de ses épaules pour s’installer sur l’herbe fraîche. – Je peux le voir d’ici, le rassura sa Dresseuse qui sortit un papier vierge et un stylo de sa sacoche. S’il y a quoi que ce soit, je serai à ses côtés en moins de deux. Elle commença à écrire en utilisant ses genoux comme appui. Cher Papa,
Aujourd’hui, à peine mon aventure Pokémon a-t-elle commencée que j’ai déjà vécu des moments mouvementés. D’abord, j’ai réussi à capturer trois nouveaux Pokémon qui ont chacun leur personnalité bien distincte. Si Marco est très calme et obéissant, Rocket le Zigzaton a bien plus de caractère. Marina la Goélise est gentille et aventureuse, et enfin Miguel le Nénupiot ne parle pas beaucoup. D’ailleurs, sais-tu que je peux désormais parler aux Pokémon ? Ça aussi, c’est une longue histoire. – J’en ai trouvé un ! Il est trop rigolo ! – Bien, sors le Zigzaton, maintenant. – Comment ? – Lance sa PokéBall en l’air et appelle-le. Bref, plus tard, j’ai eu l’énorme surprise de découvrir qu’Émeraude m’avait suivi. Il n’était pas blessé, bien heureusement, mais je l’ai bien grondé et Maman n’était pas ravie non plus d’apprendre qu’il était parti en cachette. Il a eu beaucoup de chance, mais ça nous a bien inquiété. Je suis sûre que c’est la faute à tous ces dessins-animés sur les ninjas, ça a fini par lui monter à la tête ! – Et qu’est-ce que je fais, maintenant ? – Ordonne-lui d’attaquer. – Mais avec quoi ? – Essaye Charge. Du coup, Maman doit venir le chercher à Clémenti-Ville, mais elle nous a demandé de l’attendre chez Norman. Tu sais, le gars avec qui elle sort maintenant, et à cause de qui on a dû partir de Kanto. Certes, il n’est pas méchant, ou en tout cas il n’en a pas l’air, mais juste sa présence me rend bizarre. Je ne peux pas m’empêcher de le détester. Il a encouragé Émeraude à capturer un Pokémon pour lui tenir compagnie pendant mon absence et ça m’a fait grincer des dents. – Je peux lancer ma PokéBall, maintenant ? – Euh... oui, s’il est assez affaibli. Maman lui a aussi envoyé des photos de nous à notre insu. Je crois que c’est surtout contre elle que je suis en colère. Comment est-ce qu’elle a pu faire ça ? Pourquoi est-ce qu’elle essaye de déballer notre vie à ce mec qu’on ne connait même pas ? Toi, est-ce que tu penses que c’est mal, ce qu’elle a fait ? – C’est bon ! Saphir leva le nez de sa lettre et fixa son petit frère, de retour auprès d’elle, une PokéBall désormais chargée d’un Pokémon entre les mains. Elle n’avait même pas fait attention à ce qui se passait, répondant juste automatiquement à Émeraude quand il lui demandait de l’aide tandis qu’elle s’était concentrée sur sa rédaction. – Oh... eh bien, bravo, bredouilla-t-elle en se rendant compte que le petit garçon avait, d’une certaine manière, attrapé un Pokémon de lui-même sans aucun problème. Comme quoi, peut-être que lui aussi avait le dressage dans le sang. Et qu’est-ce que c’est ? – Je sais pas, j’en ai jamais vu des comme ça. Il faut le montrer à Norman ! – Oui, d’accord, donne-moi deux secondes... Elle finit d’écrire sa lettre vite fait, en signant un rapide Bisous, Saphir en bas de la feuille, puis se leva avec Marco sur les épaules et tous les trois retournèrent à l’arène. Ils furent de nouveau accueillis par Norman qui leur demanda comment s’était passé la capture ; Émeraude lui montra avec fierté la PokéBall contenant le Pokémon qu’il avait attrapé et reçut les félicitations du Champion. Émeraude l’ouvrit et en sorti un drôle d’être humanoïde, de couleur blanche, rougeâtre et verte. Derrière ses franges, il regardait curieusement de ses yeux rouges à peine visibles les trois humains autour de lui. Norman laissa échapper sa surprise. – Un Tarsal ! s’exclama-t-il. C’est une espèce très rare, même pour cette région ! Tu as une chance incroyable, mon bonhomme ! – C’est vrai ? s’étonna Émeraude. – Oui ! D’habitude, les Dresseurs mettent des heures voire des jours avant de réussir à en trouver un. Tu dois être un futur très grand Dresseur pour avoir réussi à en obtenir un aussi facilement, et tout seul ! Les yeux verts du petit garçon se mirent à pétiller devant tant de compliments. Ils se mirent à discuter, avec Émeraude qui posait pleins de questions et Norman qui lui donnait énormément de conseils pour bien s’occuper de son Tarsal. Au loin, Saphir les regarda échanger avec tant d’aisance. En voyant son petit frère sourire auprès de cet étranger qui, bientôt, vivrait avec eux pour prendre une place qui n’était pas supposée lui appartenir, elle sentit son cœur se contracter. ••• Sa mère arriva dans la soirée. Elle prit ses deux enfants dans ses bras, heureuse de les voir sains et saufs, puis embrassa Norman sous leurs yeux. Saphir détourna le regard pour ne pas à avoir à assister à cette scène qui la mettait à la fois en colère et mal à l’aise. Elle décida de ne pas non plus parler de l’histoire des photos envoyées à Norman avec elle ; de toute façon, Blue repartit rapidement avec Émeraude, non sans échanger des promesses de retrouvailles futures avec son petit ami. Norman soupira, presque rêveur : – Elle est vraiment géniale. Il me tarde de venir à Bourg-en-Vol ! J’ai encore pas mal de cartons à faire et je dois encore poser mes congés, mais ça ne devrait plus tarder. Il se retourna ensuite vers Saphir qui était restée silencieuse pendant tout ce temps, même avec son starter. – Bien, puisqu’il est tard, j’imagine qu’il va te falloir un endroit où passer la nuit. J’ai une chambre de plus chez moi, ça te dit ? – Euh... je ne sais pas... – Si tu as peur de déranger, il n’en est rien du tout. Mi casa es tu casa, c’est bien ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Cela aurait paru idiot de refuser, en sachant qu’elle dormirait sans doute à la belle étoile dans les jours à venir, sans douche ni véritable couchage. Elle ne pouvait pas non plus s’excuser et choisir le Centre Pokémon ; elle afficherait ainsi son malaise envers Norman en plein jour. A contre-cœur, elle accepta de passer la nuit chez lui. Après avoir correctement fermé les portes de l’Arène, ils se mirent en marche silencieuse dans la ville qui s’assombrissait à mesure que le soleil se couchait. Etonnement, la maison de Norman ne se situait qu’à quelques pas de son lieu de travail. Elle était modeste, ni trop ancienne ni trop moderne, avec seulement un étage. Elle pénétra à l’intérieur d’un lieu plutôt agréable malgré les cartons qui jonchaient le sol. Norman lui demanda si elle voulait dîner, mais Saphir refusa, prétextant un estomac capricieux ce soir-là. Il lui montra la chambre, qui n’était pas très grande mais correcte avec un lit, une table de chevet et une commode. – Il y a des pyjamas dans la commode, dit le Champion. Tu peux en emprunter un, ils devraient être à ta taille. La salle de bain est juste en face. Curieuse, quand Norman la laissa à ses affaires, elle ouvrit les tiroirs pour découvrir quelques vêtements de garçon dont des pyjamas. Tout en se demandant pourquoi il avait cela dans ses affaires, elle prit un haut et un bas de pyjama assortis et partit prendre sa douche. Elle en ressortit propre, les cheveux mouillés mais qu’elle décida de laisser sécher naturellement. En traversant le couloir pour retourner dans ce qu’elle pensait être la chambre d’amis, elle entendit un léger remue-ménage dans la cuisine et sentie une bonne odeur de viande. Mais malgré la faim, elle refusa de croiser à nouveau son hôte pour le reste de la journée et pénétra dans la chambre qui lui était assignée. Marco l’attendait là, sur le lit, avec une gamelle de nourriture Pokémon. Lui, au moins, aurait le ventre rempli. – Pourquoi tu ne veux pas passer du temps avec lui ? demanda-t-il alors qu’elle s’asseyait sur le bord du lit. Je trouve qu’il est très sympathique !– C’est compliqué, Marco, rétorqua la jeune fille. Pour l’instant, c’est trop tôt pour que je me fasse à lui, et Maman n’arrange rien du tout. C’est trop de changements qui se passent d’un coup pour moi. – Mais il t’a offert une horloge, a aidé ton petit frère à avoir un nouvel ami et te loge même pour la nuit ! Moi, je trouve qu’il se montre très généreux à votre égard.– Hmph... c’est juste pour s’attirer notre sympathie, voilà tout. Marco décida que l’humeur de sa Dresseuse ne mènerait pas à une meilleure conversation et préféra se coucher sur le bord du lit, entamant ainsi sa nuit de sommeil. Saphir s’enfonça dans les couvertures quelques minutes plus tard, se fichant de ses cheveux mouillés. Elle se tourna du côté de la table de chevet ; c’est à ce moment-là qu’elle vit une photo, dans un cadre posé sur la surface en bois. La photographie présentait un jeune garçon de son âge qui ressemblait en tout point à Norman, mise à part un visage plus rond et un regard bleu clair marqué par des sourcils plus légers. Habillé en smoking, il se tenait devant un grand bâtiment arborant l’image d’une PokéBall couverte d’un nœud papillon sur sa façade, un visage fier et un ruban fièrement tenu entre ses doigts. En bas de la photographie était écrit : « Unionpolis, Premier Concours Pokémon. » La date inscrite indiquait qu’elle avait été prise un an plus tôt. Est-ce qu’il s’agissait du véritable propriétaire de cette chambre et de ces vêtements ? Surtout, qui était-il ? Un proche de Norman ? Sans se poser plus de questions, Saphir finit par s’endormir.
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Bubuyog
Artiste
Nature : Bizarre
Exp : 2014
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Sam 18 Jan 2020 - 18:08 | |
| Super ! J'attendais avec impatience le retour de ce nuz ! o/ - Spoiler:
Le système de l’année sans cours pour les dresseurs à l’école, encore une excellente idée ! Ta représentation de l’univers Pokémon me plaît beaucoup !
Bien joué aussi pour le personnage d’Émeraude, il fait un parfait petit frère et c’est pas évident d’écrire des enfants sans qu’ils deviennent trop innocents ou trop agaçants. Belle réussite !
Haha, pauvre Saphir obligée d’aller voir son beau-père xD
Et Saphir en grande défenseuse du droit à l’image … XD
J’espère que Norman est vraiment aussi sympathique qu’il en a l’air et que Saphir et lui apprendront à former une famille :3 Honnêtement, je guette le plot twist ... Genre l’odeur de viande dans la cuisine, je me suis tout de suite dit «Ah, d’accord ! Il fait cuire les enfants de toutes ses précédentes conquêtes, le vilain ! » En tout cas, j'aime bien la façon dont Saphir rejette l'arrivée de cet élément étranger dans sa famille. C'est une réaction très naturelle pour une jeune fille de son âge.
Et je suis bien curieuse de savoir qui est le mystérieux enfant sur la photo …
Décidément, vivement la suite ! Ce Nuzlocke me plaît de plus en plus !
Ceci est une signature auto-référentielle.
Allez, la phrase suivante sera vraie, promis ! Ah, au fait, la phrase précédente était fausse.
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| | | jojoelle
Dresseur
Nature : Docile
Exp : 2488
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Dim 19 Jan 2020 - 23:31 | |
| Je suis aussi ravie de voir la suite des aventure de cette famille attachante ! C'est vrai que ce chapitre était plus long, mais bon sang c'était un vrai plaisir à lire. - Spoiler:
Franchement l'histoire est super agréable, entre la situation et les ressentiments de Sahpir bien décrits, Emeraude qui est adorable, le rythme de narration entrecoupé de dialogues comme j'aime... Je pense notamment au passage de la lettre, elle aussi ponctuée de dialogues, j'adore. La chambre de Norman avec ces vêtements d'enfants et cette photo est bien mystérieuse... - Bubuyog a écrit:
- J’espère que Norman est vraiment aussi sympathique qu’il en a l’air et que Saphir et lui apprendront à former une famille :3
Honnêtement, je guette le plot twist ... Genre l’odeur de viande dans la cuisine, je me suis tout de suite dit «Ah, d’accord ! Il fait cuire les enfants de toutes ses précédentes conquêtes, le vilain ! » Non non je suis sûre que c'est une bolognaise tout à fait normale !... Pas vrai ? Je crains aussi un plot twist à vrai dire, mais pour l'instant je penche plus sur Norman qui a également un fils/des enfants qui ont quitté la maison. A moins que ce soit effectivement Norman jeune sur la photo, mais comme elle ne le reconnaît pas, je pars sur cette hypothèse. (Et j'espère aussi qu'il a juste quitté la maison...)Cela dit je n'ai aucune certitude et cette pointe de mystère est très intéressante ! Sinon la nouvelle touche "internationale" avec les Concours de Sinnoh est très appréciable aussi. J'ai essayé de relever toutes les fautes que je cernais : - Spoiler:
- PurpleLuckyStar a écrit:
- Après avoir découvert son petit frère dans les buissons et évité que ses Pokémon n’attaquent le petit garçon en pensant qu’il s’agissait d’un stalker,
- Citation :
- Émeraude fronça les sourcils,
- Citation :
- p-p-parce que tu me manquaaaaais !
- Citation :
- – Écoutes, quand je lui téléphonerai, je lui demanderai
- Citation :
- S’il te plaît, ne le punis pas.
- Citation :
- Je ne m’en suis plus souvenu...
- Citation :
- l’arrivée surprise d’Émeraude,
- Citation :
- – Quelle belle opportunité pour vous deux de le rencontrer !
- Citation :
- que tu passes d’abord là-bas pour voir s’il y est.
- Citation :
- quand il la vit arriver.
- Citation :
- En revanche, Maman veut qu’on aille l’attendre vers Norman,
"L'attendre vers Norman" ? C'est une expression que j'ai retrouvé plusieurs fois dans ce chapitre et elle ne me dit rien... Peut-être que je ne connais simplement pas, sinon je dirais que ce serait plutôt "l'attendre avec Norman" ou "auprès de Norman". - Citation :
- lui rappelant qu’ils devaient atteindre l’arène au plus vite.
- Citation :
- Mais si l’arène avait été fermée,
- Citation :
- instinctivement, même si elle ne l’avait pas/jamais entendue auparavant,
- Citation :
- et un homme apparut ;
- Citation :
- D’ailleurs, vous êtes tout seuls ?
- Citation :
- sa mère lui avait filé des photos d’eux,
- Citation :
- Maman nous a demandé de rester vers vous
Deuxième "vers" que je ne comprends pas. Ici aussi, je partirais d'instinct sur "avec" ou "auprès de". - Citation :
- se faisant par la suite réprimander par sa sœur
- Citation :
- qu’elle voulait lui faire mauvaise impression
sur lui. - Citation :
- Mais l’homme ne tint pas compte du comportement et rit même
- Citation :
- une table basse rectangulaire entourée de coussins
- Citation :
- pour que tu puisses capturer le tien.
- Citation :
- S’il te plaît Saphir, dis oui dis oui dis oui !
- Citation :
- Elle essaya de résister au regard de Caninos battu de son petit frère, mais malheureusement, comme sa mère le lui avait bien fait remarquer au téléphone, elle était incapable de ne pas fondre devant son petit frère. En plus, il avait tout le soutien de Norman, ce qui ne l’avantageait pas.
Répétition de "son petit frère". J'ai aussi remarqué quelques répétitions de "fruit" (quel fruit au juste ?), "ses petites mains" plus loin et "juste" (dans la lettre ça peut être la façon de s'exprimer de Saphir, mais celui juste après fait un peu répétition). Bon c'est histoire de le notifier, ça ne m'a pas gênée dans ma lecture. - Citation :
- – Tu en prendras soin ?
– Tu le nourriras convenablement – Tu n’essayeras pas de fuguer - Citation :
- et la tendit à Émeraude qui, surprenant, la prit prudemment
- Citation :
- – Je lui enverrai un message,
- Citation :
- demanda Marco en descendant de ses épaules pour s’installer sur l’herbe fraîche.
- Citation :
- – Je peux le voir d’ici, le rassura sa Dresseuse qui sortit un papier vierge et un stylo de sa sacoche. S’il y a quoi que ce soit, je serais vers lui en moins de deux.
Dernier "vers" que je ne comprends pas. Ici j'aurais dit "auprès de lui". - Citation :
- Elle commença à écrire en utilisant ses genoux comme appui.
- Citation :
- mon aventure Pokémon a-t-elle commencée
- Citation :
- qui ont chacun leur personnalité bien distinctes.
- Citation :
- – Et
je qu’est-ce que je fais, maintenant ? - Citation :
- qui leur demanda comment s’était passé la capture
- Citation :
- Blue repartit rapidement avec Émeraude,
- Citation :
- elle prit un haut et un bas de pyjama assortis et partit prendre sa douche. Elle en ressortit propre,
- Citation :
- aurait le ventre rempli.
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| | | Sylvelouise
Modo Discord
Nature : Bizarre
Niveau : 23
Exp : 1698
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Jeu 2 Avr 2020 - 22:41 | |
| Je suis pas du tout à la bourre, c'est pas vrai - Spoiler:
C'est très agréable à lire. Je l'ai peut-être déjà dit, mais j'aime beaucoup l'idée de faire de "Timmy" le petit frère de l'héroïne, ça amplifie la relation mentor-élève des deux. Je suis aussi rassurée de voir que Norman est un bon gars, et j'espère qu'à l'avenir, Saphir réussira à passer outre ses à priori. Par contre, l'idée qui "cuisine des gens" me paraît beaucoup trop gore par rapport au ton du nuzlocke. Quoique... moi, en tout cas, il m'a l'air sincère, mais ce n'est peut-être qu'une façade. Haha, vous avez compris ? Façade. Comme l'attaque dans sa CT...Je vois aussi que tu égraines des liens avec d'autres régions. J'ai cru comprendre que tu prévoyais d'autres nuzlockes dans la même série, et je serai très curieuse de les lire aussi. Après la fin de celui-ci, bien entendu. Du coup, j'imagine que ce fils de Norman apparaîtra dans un futur nuz à Sinnoh, voire plus tard dans celui-ci. - Corrections a écrit:
- Émeraude lui montra avec fierté la PokéBall contenant le Pokémon qu’il avait attrapé et reçut les félicitations du Champion.
elle sentit son cœur se contracter.
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| | | PurpleLuckyStar
Dresseur
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Exp : 74
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Sam 11 Avr 2020 - 12:02 | |
| Hello tout le monde! Nouvel update, nouveau chapitre! Ça m'a pris un moment à écrire à cause de la tonne de boulot pour la fin de l'année que les profs nous ont gentiment donner... Le confinement n'a pas trop aidé non plus, malgré ce que j'avais penser au départ. Mais c'est enfin fini, avec 11 pages Words, et deux nouveau Pokémon dans l'équipe! J'ai aussi corrigé le chapitre précédent et, surprise, à nouveau changer les illustrations pour les chapitres qui en possédait déjà. Pourquoi? Tout simplement parce que mon style à (encore) changé. Attendez-vous donc à avoir une nouvelle bannière aussi, et bien entendu, les illustrations pour les chapitres encore vides pointerons le bout de leur nez dans les semaines à venir. Bonne lecture, et surtout, prenez bien soin de vous et de vous proches en ces temps quelques peu singuliers! o/ Note à tous ceux qui ont répondu précédemment: le fait que vous ayez tout de suite pensé que Norman pouvait être cannibal me fait à la fois rire et me fait aussi un peu peur...- CHAPITRE 7 : Direction Mérouville!:
Saphir se réveilla en sursaut. Ses joues et son front étaient trempés de sueurs. Dans sa tête, les images du cauchemar qu’elle venait de faire repassaient en boucle. Il lui fallut une bonne minute ou deux pour se réintégrer complètement à la réalité, et un soupir de soulagement échappa de ses lèvres quand elle vit Marco au bout du lit, toujours dans un sommeil paisible. Ça lui arrivait parfois d’avoir des mauvais rêves. Le souci, c’est qu’il s’agissait toujours de la même chose ; même si elle savait comment il allait se dérouler, ce cauchemar faisait toujours autant d’effet sur elle. Peut-être parce qu’à chaque fois, elle avait espoir que cela se passe autrement. Qu’elle ne soit pas bloquée, dans l’impossibilité de soulever ses jambes du sol, tandis que son père semblait glisser vers les ténèbres au loin… Elle sortit du lit, doucement pour ne pas réveiller son starter, et fouilla dans sa sacoche pour ramasser son Pokédex. Grâce à la fonction horloge de l’appareil, elle constata qu’il était encore bien tôt ; six heures et quart du matin, pour être précis. Elle pouvait dormir encore quelques heures, mais après cette nuit agitée, elle ne se sentait pas de fermer les yeux à nouveau, surtout si c’était pour vivre à nouveau ce cauchemar qui ne la quittait plus depuis six ans. Sans faire de bruit, elle quitta la chambre et referma la porte derrière elle. Cependant, elle remarqua que de la lumière venait de la cuisine. Norman était-il déjà réveillé ? Pour le savoir, elle pénétra dans la pièce éclairée. Effectivement, le Champion d’arène de Clémenti-Ville était assis sur une chaise, attablé avec une tasse de thé vert et plusieurs toasts. Il ne remarqua pas tout de suite la jeune Dresseuse, toute son attention focalisée sur un livre de poche. C’est quand elle fit quelques pas à l’intérieur qu’il finit par relever la tête. Il fut surpris de la voir debout aussi tôt. – Salut ! Bien dormi ? il lui demanda en reposant son livre. – Mmh… fut la réponse brève de la jeune fille. – Qu’est-ce que tu veux que je te prépare pour le petit déjeuner ? demanda ensuite Norman en se levant. J’ai du thé, du lait, du jus de fruits, des toasts et même des œufs. – Euh… Juste des toasts et un verre de jus de fruit, merci… L’homme s’exécuta aussitôt pour lui préparer tout cela tandis qu’elle prit place à table. Elle le regarda se mouvoir entre le frigo et le toasteur, comme aux aguets. – Tu es debout bien tôt, finit-elle par lui lâcher. – Comme tous les matins, sauf le Dimanche, lui répondit-il en lui présentant le verre de jus de fruit. J’aime me lever aux aurores pour aller m’échauffer avec mes Pokémon avant de commencer mon travail à l’arène. D’autant plus qu’il n’y a pas trop de monde qui vient me défier, donc c’est aussi un moyen d’exercer ma team et de la garder en forme. Et toi ? – Oh… euh… J’avais plus sommeil, c’est tout. Hors de question de lui parler de son cauchemar ; il n’était pas son psy et encore moins une personne en qui elle avait assez confiance pour déballer ses états d’âme. Norman n’était encore qu’un inconnu à ses yeux et elle n’était même pas sûre de vouloir devenir proche de lui. Le toasteur émit un son et Norman recueilli le pain grillé. En le regardant mettre du beurre dessus, Saphir sentie son ventre gargouiller, lui rappelant à quel point elle avait faim. Normal, vue qu’elle n’avait rien mangé la veille au soir. Il lui déposa son assiette et la pré-adolescente mordit immédiatement dans son premier toast, sans trop faire attention à si elle paraissait vorace ou non. – Donc, qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? le Champion demanda. J’imagine que tu vas vouloir repartir pour continuer ton voyage, mais as-tu un but précis ? Saphir mâcha son morceau de toast pensivement. Ses yeux se fixèrent sur l’homme assis en face d’elle. – Ben… je me disais que peut-être, je pourrais tenter le défi de la Ligue. Et quoi de mieux que de commencer ce défi en bottant le derrière du nouveau petit ami de sa mère ? Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle s’était promis de faire si elle devait le rencontrer ? Comme ça, elle pourrait lui faire comprendre à sa manière qu’elle n’appréciait pas sa venue soudaine dans son cadre familial. – Peut-être qu’on pourrait faire un match tout à l’heure ? proposa-t-elle en cachant derrière son visage interrogateur l’impatience qu’elle avait de lui donner une bonne leçon. Mais il eut un petit rire. – Désolé ma grande, ça ne sera pas possible ! Je suis peut-être le premier Champion que tu croise, mais mon niveau est bien trop haut pour quelqu’un qui débute à peine dans le dressage Pokémon. Face à la mine confuse de Saphir, il s’empressa d’ajouter : – Tous les Champions n’ont pas le même niveau. Il faut que tu commences par la plus « faible » d’entre nous, et il s’agit de Roxanne de Mérouville. Moi, je suis le cinquième sur la liste. Donc, pour me prouver que tu es capable de me tenir tête, tu dois d’abord battre les quatre Champions qui me précèdent et collecter leurs badges. Tu vois ce que je veux dire ? – Oui, je sais comment fonctionne le système de la Ligue, grommela Saphir, ne prenant même pas la peine de cacher sa déception que Norman interpréta différemment que ce qu’il en était réellement. – Ne t’en fait pas, je suis sûr que tu auras ces badges en un rien de temps ! Après tout, tu as ça dans le sang. Elle ne répondit pas, les derniers mots étant chacun comme une frappe portée à son ventre. Elle mangea son dernier toast avec moins d’entrain. Si Norman remarqua son changement d’humeur, il ne fit aucune remarque. Saphir se prépara ensuite dans la salle de bain pendant une quinzaine de minutes et en ressorti propre, coiffée et habillée de sa tenue habituelle. Elle récupéra Marco et ses affaires dans la chambre et se revint vers la cuisine pour récupérer un pique-nique que Norman lui avait préparé entre-temps. – Merci pour l’accueil, lui dit-elle ; même si elle ne l’aimait pas plus que ça, elle préférait rester polie. – Pas de quoi ! lui répondit-il en lui souriant. On se revoit bientôt ! Quelques secondes plus tard, elle passa le pas de la porte, soulagée d’être enfin sortie et de pouvoir s’éloigner de cet homme qui, dans peu de temps, prendrait sa place chez elle. Elle voulait profiter autant que possible du temps qu’il lui resterait avant que cela ne devienne une réalité. – Tiens, j’ai oublié de lui demander à qui appartenait cette chambre, Saphir se dit tout haut quelques minutes plus tard, alors qu’elle était déjà bien éloignée de la maison de Norman. Tant pis. Son Arcko sur les épaules, elle suivit la direction des panneaux pour trouver la Route 104. ••• L’air marin soufflait sur son visage alors qu’elle marchait sur la plage longeant la route sauvage. Elle ne rencontra personne à cette heure-ci, hormis un jeune dresseur aussi matinal qu’elle. Décidant que tous ses compagnons se devaient de profiter de la beauté de la mer s’étendant à perte de vue, elle libéra Rocket, Marina et Miguel de leurs PokéBall. Les trois créatures commencèrent aussitôt à dégourdir leurs membres. – Ah ! s’exclama Marina en inspirant fort. Ça m’avait manqué, cet air frais venant de la mer !– Mm, c’est agréable, acquiesça Miguel dont le regard se perdait dans l’étendue bleue. – Bon ! dit Saphir, attirant l’attention de son équipe sur elle. Voilà ce que je propose ; après la Route 104, il y a une forêt qu’il va falloir traverser pour atteindre Mérouville. Il y aura sans doute beaucoup de Pokémon bourrés de toxines paralysantes ou empoisonnantes, donc je pense qu’il est préférable de se renforcer un peu avant de continuer. Qu’est-ce que vous en dites ? Ses Pokémon approuvèrent. Elle leur donna le feu vert pour se disperser, en leur demandant seulement de ne pas trop s’éloigner de sa position ; Marina et Miguel plongèrent tout de suite à l’eau, l’élément leur étant plus que familier. Rocket et Marco optèrent pour retourner dans les hautes herbes de la Route 104. Saphir les regarda partir au loin et s’assit sur le sable. Elle détacha son sac banane de sa taille pour récupérer sa petite bouteille d’eau et prendre une gorgée. Mais quand elle ouvrit la fermeture éclair, un coup de vent emporta les papiers qu’elle avait entassé à l’intérieur. La panique la saisit quand elle les vit s’envoler au loin, l’un d’eux allant même en direction de la mer. Elle parvint à en saisir un juste avant qu’il ne soit hors de portée, mais ne put que regarder les autres s’éloigner petit à petit sans pouvoir rien faire d’autre. Sa gorge se serra. Fort heureusement, Marina leva la tête à ce moment-là. En voyant la détresse sur le visage de sa Dresseuse et les papiers portés par le vent, elle comprit tout de suite qu’il s’agissait d’objets précieux pour Saphir et donna un battement d’aile sec pour sortir de l’eau. Comme une flèche, elle captura une des lettres dans son bec, puis une deuxième, et enfin la troisième, en seulement quelques secondes. Saphir relâcha alors une expiration qu’elle n’avait pas remarqué avoir retenue jusqu’alors, tandis que la Goélise revenait vers elle. Elle se posa sur l’épaule de sa Dresseuse et lui présenta les papiers. – Merci, Marina, murmura Saphir d’une voix tremblotante, se forçant à reprendre son calme ; rien de grave n’était arrivé, après tout. – Pas de quoi ! Tu avais l’air tellement embêtée quand ces papiers se sont envolés que j’ai tout de suite sut qu’il fallait les chercher. D’ailleurs, de quoi s’agit-il exactement ?– Ce sont des lettres, répondit-elle, mais quand elle vit l’air interrogateur de la Goélise, qui ne savait pas de quoi il s’agissait, elle approfondit son explication ; c’est un moyen de communication humain pour parler à des gens qui se trouvent ailleurs, comme dans une autre région par exemple. – Oh, je vois ! Donc tu parles avec quelqu’un qui est loin de toi ?Les mots employés étaient justes, mais pour Saphir, ce fut comme un coup de poing dans l’estomac. Son cœur s’alourdit soudain, et à nouveau, sa gorge se serra. – O-Oui... très loin... parvint-elle à dire d’une petite voix. Marina remarqua tout de suite son humeur changeante. Ses petits yeux noirs affichèrent son inquiétude. – Oh... Peut-être que je n’aurais pas dû te demander...– Non, non, ce n’est rien, se reprit Saphir, ne voulant pas que son Pokémon se sente responsable de son état. J’ai juste... du mal à parler de ça. – La personne à qui tu écris, elle te manque beaucoup ?Le regard bleu et triste de Saphir se perdit dans l’immensité de l’océan devant elle, comme s’ils cherchaient à voir un endroit qui pourtant n’existait pas dans l’horizon. – Tous les jours... Marina pencha sa tête pensivement, et soudain, son visage s’éclaira quand une idée germa dans son esprit. – Hé, je sais ! s’exclama-t-elle. Je pourrais voler jusqu’à cette personne pour lui apporter tes lettres ! Comme ça, je pourrais aussi lui dire qu'elle te manque beaucoup, et peut-être qu’elle viendra te voir.– Elle ne te comprendrait pas, lui rappela Saphir, les lèvres pincées. Et c’est bien plus compliqué que ça... – Pourquoi donc ?– Hé ! Tout le monde ! appela une voix derrière elles avant que Saphir n’ait pu répondre. Cette dernière, en son for intérieur, remercia silencieusement cette interruption, car la discussion devenait trop difficile à poursuivre pour elle. Marina était adorable, serviable et gentille, mais elle n’avait pas idée de ce que ces lettres impliquaient réellement, ni pourquoi elles n’atteindraient jamais leur destinataire. Décidant de reprendre une expression plus normale pour ne pas inquiéter le reste de son équipe, elle se tourna vers Marco et Rocket qui revenaient des hautes herbes, un peu sales dû à leur entraînement mais en forme. Cependant, ses yeux s’ouvrirent en grand quand elle vit quelque chose de rose fermement accrochée aux poils du Zigzaton qui tentait en vain de la dégager avec ses pattes. – Rocket, qu’est-ce que tu as là ? demanda la Dresseuse en s’agenouillant pour observer le petit Pokémon, semblable à une chenille, qui lui rendit son regard curieux. – Une Chenipotte, et une têtue en plus ! grommela-t-il en lui donnant un énième coup de patte qui ne la décrocha pas non plus. – Pendant qu’on s’entraînait, Rocket a roulé au milieu des hautes herbes et il est revenu avec ça sur lui, expliqua Marco, clairement amusé par la situation. On n’a jamais pu l’enlever de son pelage.– Je peux t’aider si tu veux ! dit Marina, ses yeux dardés sur le Pokémon rose avec appétit. Les Chenipottes sont mon met favoris !A ces mots, la chenille trembla comme une feuille agitée par le vent et s’agrippa davantage à Rocket, qui poussa un cri aigu. Cette chose devait apparemment avoir de toutes petites griffes au bout des pattes. – Ok, ça suffit ! Je vais finir par me rouler dans l’herbe et t’écraser si tu ne me lâche pas tout de suite !– Du calme, chuchota Saphir en s’approchant un peu plus. Je vais m’en occuper. En voyant des mains bien plus grosses qu’elle s’approcher, la chenille se rétracta davantage, faisant une nouvelle fois crier le Zigzaton. Marco du le retenir de se rouler pour se débarrasser du Pokémon encombrant le temps que la jeune fille puisse le récupérer. Elle espérait que la Chenipotte ne l’attaque pas ; mais quand ses doigts s’enroulèrent autour d’elle, elle ne fit que s’immobiliser telle une statue, n’osant plus faire le moindre mouvement. Délicatement, Saphir la décrocha des poils de Rocket et l’en écarta ; l’Arcko pu relâcher son coéquipier alors que leur Dresseuse observa la créature entre ses mains. La Chenipotte n’osait plus bouger, ses yeux dardés sur la jeune fille. – On dirait que nous avons une nouvelle coéquipière, annonça Saphir, au grand étonnement des autres. – Quoi ?! Tu comptes la garder ? s’exclama Rocket. – Bien sûr ! Enfin, si elle est d’accord. La chenille sembla se relaxer, intriguée sans doute par ces mots. Elle devait sans doute s’attendre à devenir un repas plutôt qu’un nouveau membre d’une team de Pokémon. La Dresseuse s’empara d’une PokéBall vide et la lui montra. – Si tu veux nous rejoindre, tu as juste à appuyer sur le bouton du milieu, lui dit-elle, plaçant l’objet rond dans la paume de sa main. La Chenipotte ne sembla pas réagir tout de suite et Saphir se demanda si elle la comprenait. Ce qui aurait pu être étrange, puisque son traducteur n’avait aucun problème avec ses Pokémon et qu’eux la comprenait parfaitement. Mais au bout d’une petite minute, la chenille rose fini par appuyer son front sur le bouton de la PokéBall, l’absorbant instantanément à l’intérieur dans une lumière vive. Après trois petits coups légers, la sphère se stabilisa. Saphir venait d’obtenir le cinquième membre de sa team. – Bienvenue dans l’équipe, Flutter, sourit-elle. ••• Après avoir récupéré Miguel, qui barbotait toujours dans la mer, la team pénétra dans le Bois Clémenti. Saphir avait laissé toute son équipe hors de leurs PokéBall, avec Marco sur son épaule, Marina volant de branche en branche au-dessus d’eux et Rocket et Miguel marchant à ses côtés. La petite Flutter était aussi de sortie, préférant cette fois s’asseoir sur la feuille de nénuphar du Nenupiot qui, contrairement à son coéquipier à fourrure, n’était pas du tout dérangé par la présence du Pokémon Insecte sur lui. Ils ne rencontrèrent pas de Pokémon sauvage durant leur avancée, et peut-être était-ce dû au fait qu’ils marchaient en groupe. Ils croisèrent seulement quelques dresseurs férus de Pokémon Insectes qu’ils vainquirent facilement ; Saphir fit d’ailleurs en sorte que Flutter se batte davantage pour rattraper le niveau des autres. Ce fut d’ailleurs judicieux, car la chenille rose finit très vite par évoluer. En effet, après leur dernier combat, à la grande surprise des autres, Flutter se couvrit immédiatement de sa sécrétion jusqu’à former un cocon autour d’elle. Saphir regarda, fasciné, le cocon briller, puis grossir, avant de revenir à la normale. Sur le cocon désormais blanc, un œil venait de s’ouvrir – ce qui effraya Rocket qui se cacha derrière Marco. Ça allait prendre du temps avant qu’il n’intègre pleinement sa nouvelle coéquipière. – Un Armulys, murmura Saphir en regardant son PokéDex. – Waouh ! Mais c’est que tu as évolué vite ! s’exclama Marina en se posant près du cocon. J’en suis presque jalouse !Le cocon vibra, comme si Flutter tentait de dire quelque chose, mais elle ne fit aucun son. Sa Dresseuse commença à penser que, peut-être, son Pokémon était simplement muet. Miguel la reprit à nouveau sur son nénuphar puisque que, de toute façon, elle était désormais incapable de se déplacer, et l’équipe reprit la route. Pour ne pas se perdre, ils suivirent les panneaux indiquant la route vers Mérouville. Il devait certainement y avoir des raccourcis, mais Saphir préféra ne pas prendre le risque ; c’était si facile de ne plus retrouver son chemin dans des bois aussi denses. Au bout d’un moment, ils finirent par arriver dans une petite orée dans hautes herbes. C’est là qu’ils entendirent la voix d’un homme non loin de leur position. En marchant encore un peu, ils découvrirent un homme en costume-cravate agenouillé vers un buisson. Il écartait les branches et appelait quelqu’un doucement. A ses pieds se trouvait un drôle de paquet, sur lequel Saphir pouvait voir le mot « Devon ». Tiens, tiens, ça lui disait quelque chose... Au bout d’un moment, il soupira. – Rien non plus ici... grommela-t-il en se relevant. – Excusez-moi ? appela Saphir, faisant sursauter l’homme qui se calma aussitôt quand il posa les yeux sur elle et ses Pokémon. Vous cherchez quelque chose ? – Oh ! Euh... oui. En fait j’essaie d’attraper un Balignon, parce que j’aime beaucoup ce Pokémon. Di-voir, tu n’en aurais pas vu un dans le coin, par hasard ? – Non, désolée... A quoi est-ce que ça ressemble ? – Plutôt petit, en forme de champignon... ça ne te dit rien ? Elle secoua la tête et il soupira, dépité. – Bon, tant pis... Il faut que j’y aille, de toute façon, j’ai un colis à– – HEY ! TOI ! Apparaissant soudainement de derrière les buissons, un gars étrange habillé d’un haut à rayure et d’un pantalon bleu déchiré tenta d’agripper l’homme à cravate par le bras. Ce dernier poussa un cri d’effroi et parvint à l’éviter juste à temps ; il courut se mettre derrière Saphir qui, abasourdie, s’immobilisa. Sa team se serra contre elle, aux aguets. – Reviens ici tout d’suite ! s’écria le gaillard, toisant l’homme à cravate de ses deux yeux sombres, à moitiés cachés par son bandana arborant un signe ressemblant à un A, en ignorant totalement la jeune fille. – Qui êtes-vous ?! Qu’est-ce que vous me voulez ?! s’exclama l’homme à cravate, à la fois effrayé et confus. – Tes papiers, tête de Nœunœuf ! J’t’avais préparé une embuscade un peu plus loin, mais t’as fait que traîner pendant une heure ! J’en ai ras-le-bol d’attendre ! Du coup, j’viens te les prendre par la force ! – Mais vous êtes malade ?! s’écria le pauvre homme. Ces papiers sont pour la Devon SARL ! – Donne-les, sinon j’te donne en pâtée à mon Medhyéna ! – Hé ! laissez-le tranquille ! intervint alors Saphir en faisait un pas vers le fauteur de trouble ; avec tous ses Pokémon sortis, elle n’avait pas peur de lui tenir tête. C’est finalement à ce moment-là qu’il sembla la remarquer. Quand il toisa son regard, il poussa un « tch » amusé. – Qu’est-ce que tu comptes faire, toi ? Le défendre ? Mon Pokémon peut terrasser les tiens en un instant ! – J’aimerais bien voir ça, grogna-t-elle ; elle pouvait sentir Marco bouger sur son épaule, prêt à bondir pour passer à l’attaque. – C’est pas parce qu’t’es une gamine que j’irais mollo avec toi ! prévint le gaillard en décrochant une PokéBall de sa ceinture et en la lançant en l’air, libérant son Medhyéna. Saphir et Marco s’échangèrent un regard presque amusé. Les canins, ils en faisaient facilement leur affaire. – Donne-lui une bonne leçon avec Ecras’Face ! ordonna-t-elle à son starter qui s’exécuta aussitôt. Il sauta de son épaule, amorti l’atterrissage avec sa queue et rebondit grâce à cette dernière, comme il l’avait appris durant leur combat contre Rubis et Phoenix. D’un mouvement sec, il tournoya sur lui-même et frappa le Medhyéna en pleine face, l’envoyant valser contre un arbre. – Allez, Charge ! ordonna le gaillard avec énervement. Le canin secoua la tête et chargea dans un grognement. L’Arcko tenta de l’éviter, mais il parvint à le percuter sur le côté. Il semblait cependant avoir réussi à prendre le coup sans trop de dégâts, puisqu’il se releva immédiatement. – Vol-vie ! ordonna Saphir. Marco se mit alors à aspirer l’énergie vitale du Medhyèna, une action indiquée par les boules lumineuses qui volèrent de son adversaire jusqu’à lui. Le canin semblait encore plus affaibli. Son Dresseur tenta une autre attaque Charge, mais Marco le neutralisa en l’évitant et en percutant une nouvelle fois le Medhyéna avec une autre attaque Ecras’Face quand il fut juste à côté de lui. Cette fois-ci, quand il roula au loin, il ne se releva pas, au grand dam du fauteur de trouble. – C’est pas vrai ! s’exclama-t-il en rappelant son Pokémon. J’en ai pas fini avec toi, la gosse ! Enfin... si, parce que j’ai pas d’autre Pokémon... Un regard vers l’équipe de Saphir, prête aussi à passer à l’action s’il le fallait, sembla lui indiquer qu’il était tout aussi judicieux de ne pas s’en prendre physiquement à elle. Voilà ce qui arrivait quand on se surestimait ! Il leva à nouveau les yeux vers elle et l’homme à cravate, visiblement défait mais bien énervé tout de même. – J’te laisse filer pour cette-fois, mais si j’te recroise, j’te ferais regretter de t’être mêlé des affaires de la Team Aqua ! Sur ce, il se retourna et s’enfonça à toute vitesse entre les arbres, apparemment en direction du Nord. Le silence retomba dans le Bois Clémenti alors que Saphir tentait de comprendre ce qu’il venait de se passer. La Team Aqua ? Qu’est-ce que c’était que ça ? – Pfiou... Merci, petite, murmura l’homme derrière elle qui, elle s’en rendit compte, l’avait quand même utilisé comme bouclier humain ; Si tu n’avais pas été là, il aurait bien pu me voler ces papiers ! – Vous le connaissez ? demanda-t-elle en s’agenouillant pour caresser Marco en signe de remerciement. – Pas du tout ! Mais Team Aqua... ce nom ne me semble pas tout à fait étranger... J’ai un mauvais pressentiment par rapport à ça... Son expression changea alors, mais Saphir ne put dire ce qui venait de le frapper à l’esprit. – Il faut que je retourne à Mérouville. Merci encore milles fois pour ton aide ! Avant qu’elle n’ait pu lui demander ce qu’il se passait, il détala, lui aussi, en direction du Nord, laissant la jeune Dresseuse seule avec son équipe. Toute l’équipe s’interrogeait sur ce qu’il venait de se produire. – C’était... bizarre, dit Miguel, suivi d’un clignement de l’œil de la part de Flutter qui devait sans doute acquiescer. – Qu’est-ce que vous racontez ? C’était génial !Cette voix inconnue les fit sursauter. Toute l’équipe se retourna, prête à se défendre, quand leurs yeux se posèrent sur un petit Pokémon pas plus haut que trois pommes. Il sembla surpris de leur réaction, ses petits yeux noirs s’ouvrant en grand. Sa physionomie correspondait étrangement au portrait-robot du Pokémon Balignon que l’homme à cravate lui avait donné un peu plus tôt, avant que le type de la mystérieuse Team Aqua ne tente de le voler. Pour en être sûre, Saphir sortit son PokéDex. Il s’agissait, effectivement, d’un Balignon. – Tu nous observais ? demanda Rocket, méfiant. – Oui ! Et c’était incroyable ! s’exclama le Balignon. J’en ai vu des Dresseurs passer par ici, mais vous êtes la première équipe à m’avoir autant bluffé !– L’honneur revient à Marco avant tout, dit Marina, posée sur une branche, en tendant l’aile vers le gecko vert. C’est lui qui a battu ce Medhyéna à plate couture, et ce malgré son handicap !Il rougit, à la fois heureux du compliment et intimidé par cette attention. Le Balignon regarda l’Arcko avec un grand intérêt. – Mais Saphir m’a donné toutes les indications, rétorqua-t-il timidement. C’est elle qui m’a appris à utiliser ma queue pour combler mon pied manquant.– C’est un travail d’équipe, conclut sa Dresseuse, non pas moins heureuse de la confiance que son starter lui accordait. C’est en travaillant ensemble qu’on parvient à gagner. – Waouh... Vous êtes tous si cool ! s’exclama le Balignon, des étoiles pleins les yeux. Dites, est-ce que je peux me joindre à vous ?Cette requête surpris la pré-adolescente. – Vraiment ? demanda-t-elle. – Oui ! Je veux pouvoir devenir aussi forte que vous ! dit-elle – et Saphir apprit ainsi que ce Balignon était en fait une femelle. Et je veux aussi pouvoir évoluer ! Certains de mes compères Balignons disent qu’on possède une évolution de la taille d’un humain, avec des bras et des pieds capables de briser des briques ! Mais d’autres disent que c’est juste une légende, alors je veux leurs prouver que cette évolution est tout à fait réelle ! Et le seul moyen pour moi, c’est de rejoindre une équipe aussi forte que la vôtre ! Alors ? Est-ce que vous me prenez ?Cette Balignon avait certainement de l’entrain et de l’énergie à revendre, quelque chose qui ne déplut pas à la jeune fille. Un Pokémon qui se trouvait motivé par l’envie de gagner en force et en compétence ne pouvait qu’être un bon membre dans une équipe. Elle décrocha une PokéBall vide de sa ceinture et la tendit au Pokémon sauvage. – Il te suffit d’entrer là-dedans et tu seras une membre de notre team, répondit-elle. La Balignon ne la fit pas attendre une seconde de plus. Quand la PokéBall indiqua qu’elle venait d’obtenir un nouveau Pokémon, Saphir la refit sortir pour qu’elle reste avec les autres et face plus ample connaissance. – Les amis, j’ai l’honneur de vous présenter le sixième membre de l’équipe, Truffle ! annonça-t-elle. Ouais... Elle devait encore travailler sur les noms. - Note de l'auteur:
Eh bien voilà, les deux derniers Pokémon qu'il manquait pour compléter l'équipe de six ont été capturé! Présentation: Flutter, petite Chenipotte femelle de nature Fofolle (qui n'est pas vraiment représenté ici, mais ça viendra) et Truffle, Balignon femelle de nature Pressée. Comme vous avez pu le contaster, mon équipe et très... plante-friendly, ce qui va bien avec la thématique écolo de la troisième génération, il faut le dire. Est-ce que cela va me causer des problèmes par la suite? On verra bien!
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Sylvelouise
Modo Discord
Nature : Bizarre
Niveau : 23
Exp : 1698
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Lun 13 Avr 2020 - 16:01 | |
| Très bon chapitre. J'aime beaucoup Flutter et Truffle, elles sont adorables (mais l'employé de Devon va être jaloux). Mais c'est vrai que trois Pokémon Plante et un Insecte, c'est pas forcément la joie. Alizée s'en frotte les mains. Bon, du coup, j'imagine que le destinataire des lettres (le père de l'héroïne si je me rappelle bien) est mort. Je comprends mieux la méfiance de Saphir envers Norman du coup. - Correction:
Fort heureusement, Marina leva la tête à ce moment-là.
mais quand elle vit l’air interrogateur de la Goélise, qui ne savait pas de quoi il s’agissait
Comme ça, je pourrais aussi lui dire qu'elle te manque beaucoup, et peut-être qu’elle viendra te voir.
Les Chenipottes sont mon met favoris !
Dis-voir, tu n’en aurais pas vu un dans le coin, par hasard ?
– Reviens ici tout d’suite ! s’écria le gaillard, toisant l’homme à cravate de ses deux yeux sombres, à moitiés cachés par son bandana arborant un signe ressemblant à un A, en ignorant totalement la jeune fille.
– Mais vous êtes malade ?! s’écria le pauvre homme.
avec tous ses Pokémon sortis / de sortie, elle n’avait pas peur de lui tenir tête.
Le canin semblait encore plus affaibli.
Son expression changea alors, mais Saphir ne put dire ce qui venait de le frapper à l’esprit.
– Il faut que je retourne à Mérouville. Merci encore mille fois pour ton aide !
– C’était... bizarre, dit Miguel, suivi d’un clignement de l’œil de la part de Flutter qui devait sans doute acquiescer.
Un Pokémon qui se trouvait motivé par l’envie de gagner en force et en compétence ne pouvait qu’être un bon membre dans une équipe.
– Il te suffit d’entrer là-dedans et tu seras une membre de notre team, répondit-elle.
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| | | jojoelle
Dresseur
Nature : Docile
Exp : 2488
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Mar 21 Avr 2020 - 21:56 | |
| - Spoiler:
Amusant la Chenipotte qui s'accroche dans le pelage de Rocket comme s'il avait ramassé un objet. Tous les deux sont absolument adorables d'ailleurs (Rocket qui veut rouler et l'écraser ). Et un Balignon pour compléter, c'est cool ! Elle est tout de suite attachante... Comme tous les personnages en fait !
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| | | PurpleLuckyStar
Dresseur
Nature : Pressé
Niveau : 26
Exp : 74
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Jeu 7 Mai 2020 - 17:33 | |
| Coucou les gens! Chapitre assez long (11 pages Words) contenant un peu de world-building et le combat contre notre chère Roxanne! Petite annonce aussi, la série Heroes est désormais traduite en anglais et posté sur DevianArt! J'y mettrai aussi des fan arts, des mini-comics et des infos sur l'univers, donc n'hésitez pas à aller y jeter un coup d’œil! (Liens vers mon DeviantArt dans ma signature) Sur ce, bonne lecture! - CHAPITRE 8 : VS Roxanne:
Le soleil commençait à peine à se diriger vers le Sud quand Saphir et sa team parvinrent finalement à trouver la sortie du Bois Clémenti. Ils arrivèrent dans une large plaine entourée d’arbres, avec seulement une baraque en bois peinturée de vert au loin. Un panneau indiqua à la jeune Dresseuse qu’elle se trouvait toujours sur la Route 104 ; par conséquent, capturer un Pokémon ici était contre la loi, puisqu’elle avait déjà récupéré un de ses compagnons sur cette même route plus tôt. Combien de Dresseurs avaient pu se faire avoir en pensant qu’ils avaient atteint une autre route, alors que le bois séparait la Route 104 en deux parties ? Certainement plusieurs. A la demande de ses Pokémon type Plante – et sans doute de Flutter aussi, vu comme elle s’agitait sur le nénuphar de Miguel – quand ils virent tous les pots de fleurs et de baies entourant la baraque en bois, l’équipe fit un détour par cette dernière. Sur une pancarte à l’extérieur était écrit « Fleuriste Jolie Fleur », et sans surprise, quand Saphir pénétra à l’intérieur, elle fut accueillie par le doux parfum des plantes et des arbres à baies. Elle n’était pas intéressée par le jardinage, mais Marco, Miguel, Flutter et Truffle semblaient enchantés par l’environnement. Trois femmes s’occupaient de la boutique ; l’une d’entre elles lui donna une baie gratuite en gage d’échantillon et une deuxième un arrosoir si jamais il lui venait l’envie de faire pousser des baies durant son aventure. L’équipe reparti peu de temps après en direction de Mérouville dont les immeubles grossissaient au loin à mesure qu’ils approchaient. Ils croisèrent d’autres Dresseur sur le chemin puis traversèrent un lac grâce à un énorme pont de bois construit par-dessus et arrivèrent à l’entrée de la ville, dont l’activité pouvait déjà se faire entendre. Maintenant qu’ils se trouvaient en lieu très bondé, Saphir décida qu’il était plus prudent de rappeler ses Pokémon dans leurs PokéBall. Seul Marco pouvait être dehors à condition qu’il reste sur ses épaules. Il était bientôt midi ; Saphir voulait atteindre le Centre Pokémon rapidement pour bénéficier d’un lieu où manger et se reposer à sa guise, en espérant qu’à cette heure-ci et dans cette ville chargée d’activité il n’y ait pas déjà trop de monde. En s’enfonçant dans les rues, elle fut confrontée à de plus en plus de piétons et de véhicules dont les voix et les bruits de moteurs commençaient à l’assourdir. Normalement, elle n’y aurait pas fait plus attention ; mais sa tête commença soudainement à tambouriner. En grimaçant, elle passa une main sur la tempe où se trouvait son implant, là où la douleur était plus vive. Marco remarqua tout de suite que quelque chose n’allait pas. – Tout va bien ? demanda-t-il ; elle parvint à le comprendre, mais sa voix semblait étrangement distordue. – Oui, ça va, répondit-elle pour ne pas l’inquiéter, en fronçant tout de même les sourcils. L’implant avait donc un autre défaut, apparemment. Elle se demanda si l’activité de la ville et les bruits que cela causait créaient des interférences avec l’appareil. En attendant, cela commençait vraiment à lui faire mal au crâne et elle se dépêcha de rejoindre le Centre Pokémon, espérant atterrir dans un lieu calme. Heureusement pour elle, l’endroit était plus spacieux que les autres Centre Pokémon où elle s’était reposée auparavant, sûrement pour accueillir plus de monde. Il y avait plusieurs Dresseurs assis sur les fauteuils, attendant de pouvoir récupérer leurs Pokémon, mais une grande majorité se trouvait déjà dans le coin cafétéria. Saphir fit rentrer Marco dans sa PokéBall et confia son équipe à une infirmière pour un checkup rapide de leur état de santé. Elle poussa un soupir en massant sa tempe, prenant soin de ne pas toucher l’implant ; la douleur commençait à partir petit à petit, mais elle avait encore la tête lourde. – Saphir ! Hé ! Surprise qu’on l’appelle, elle scanna le lieu à la recherche de son interlocuteur ; elle le trouva assis sur un divan, lui faisant des signes de la main. Elle le reconnu immédiatement ; c’était Rubis. Il avait ôté son drôle de bonnet et l’avait placé sur les genoux. Saphir s’approcha du jeune garçon qui lui fit immédiatement de la place pour qu’elle puisse s’asseoir à côté de lui. – Salut Rubis, salua-t-elle en prenant place. – Salut ! Comment vas-tu ? demanda-t-il avec un grand sourire, certainement content de voir un visage familier. – Bien... même si j’ai un énorme mal de crâne, dit-elle en pointant son implant du doigt. J’ai l’impression que ce truc à quelque chose à voir avec ça. – Ha ! Toi aussi ? dit-il en passant une main du côté où se trouvait son minuscule traducteur. Ça m’a fait pareil ; dès que je suis entré en ville, j’ai eu un mal de crâne énorme. Au bout d’un moment, il a même cessé de me traduire ce que Phoenix me disait. J’ai eu un peu peur qu’il se soit cassé, mais quand je suis arrivé ici, il s’est remis à fonctionner normalement. – Il faudrait peut-être appeler ton père pour lui en parler, non ? – Déjà fait ; il m’a dit que les bureaux de la Devon SARL se trouvaient dans le coin et que je devrais y faire un tour pour leur en parler. Bon, on verra ça plus tard ! Parlons plutôt de Pokémon ; tu as réussi à en capturer sur la route ? Saphir fit un signe de la tête en direction du comptoir où les infirmières s’occupaient de leurs bestioles. – J’ai une équipe complète, lui dit-elle. Mais ça veut dire que je ne peux pas prendre plus de Pokémon avec moi. – Mais tu sais que tu peux toujours en capturer, n’est-ce pas ? l’interrogea Rubis en arquant un sourcil. Tu sais que tu peux stocker les Pokémon en trop dans ton système de stockage Pokémon ? – Oui, bien sûr, répondit-elle en roulant des yeux, comme si la chose était évidente. J’ai lu les codes du Dresseur avant de partir. C’est juste que je ne comprends pas trop ce système de PC où l’on stock les Pokémon qu’on n’utilise pas ; j’ai juste vu comment ça fonctionnait une fois quand j’étais petite. Le visage de Rubis s’illumina. – Ça tombe bien, je m’y connais en système de stockage Pokémon ! déclara-t-il. Viens, je vais te montrer ! Il se leva du divan pour se diriger vers les PCs, installés dans un coin du Centre Pokémon, Saphir à ses talons. Il alluma l’un des appareils ; sur l’écran s’afficha alors plusieurs options, comme téléphoner, accéder aux news de la région ou encore accéder au système de stockage Pokémon. C’est cette dernière option que Rubis sélectionna. Le PC lui demanda alors d’entrer son code Dresseur. – Comme tu peux le voir, cette option n’est valable que pour les Dresseurs officiels, dit Rubis en sortant son Pokédex pour accéder à ses données de Dresseur. A chaque fois qu’un nouveau code Dresseur est créé, on lui attribue plusieurs boîtes de stockage personnelles dans le système pour y mettre les Pokémon en trop. Une fois le code Dresseur entré, l’écran afficha un texte saluant Rubis Seko, montrant que le code Dresseur permettait aussi au système de connaitre l’identité de la personne. Dans un monde ultra-connecté, cela faisait sens, mais Saphir se demandait si toutes leurs données étaient bel et bien protégées comme il se devait. Le message de salutation laissa ensuite place à plusieurs sortes de pages carrées, avec en haut le mot « Boîte », chacune numérotée. – Voilà les boîtes, continua Rubis. A chaque fois que tu capture un Pokémon alors que tu en as déjà six avec toi, il te suffit de placer sa PokéBall dans le transporteur ici, ajouta-t-il en pointant une sorte de tube découpe d’une ouverture juste à côté du PC. Il va le détecter et te demander dans quelle boîte tu veux le téléporter, et hop ! Le voilà dans le PC. – D’accord... mais ce n’est pas un peu bizarre ? s’étonna sa voisine. Comment est-ce qu’un être vivant peut-il se retrouver dans un monde virtuel ? – Euh... je t’avoue que je ne sais pas plus que toi comment ça fonctionne exactement, s’excusa le jeune garçon. Il n’y a que les gérants du système de stockage qui savent. Je crois que tu as déjà entendu parler de Léo, le premier à avoir mis en place un système de stockage pour la région de Kanto ? Eh bien il est parvenu à convertir l’énergie des Pokémons en data pour être stockée dans un environnement numérique. Il a ensuite partagé cette connaissance avec d’autres férus de technologie pour créer un système de stockage international, avec un modérateur pour chaque région. – Ok, je vois, murmura Saphir. Mais les codes du dresseur ne parlaient pas de ce qui arrivait aux Pokémon une fois là-dedans. – Apparemment, ils se retrouvent dans un environnement virtuel selon le design que tu as donné à la boîte ; par exemple, ma première boîte ressemble à une plaine, donc ils évoluent dans une plaine virtuelle. Quant aux Pokémon, comme ils se retrouvent sous forme de datas, ils n’ont plus de besoins comme la faim et le sommeil et peuvent juste s’amuser ensemble. – Et ils peuvent rester stocké à l’intérieur du système pour l’éternité ? – Bin, en théorie, oui, dit Rubis, et en voyant le regard choqué de Saphir, il s’empressa de rajouter ; mais tu te doutes bien que les modérateurs et les Ligues surveillent l’usage du système de très près ! Les Pokémon peuvent y rester seulement pour un certain temps, et s’ils voient qu’un Pokémon n’a pas été retiré du système de stockage depuis un moment, ils sont dans le droit de le retirer eux-mêmes. Ensuite, ils contactent le Dresseur pour savoir s’il veut récupérer le Pokémon ou s’il veut le relâcher, puisqu’il ne l’utilise pas. En procédant ainsi, ça évite que des gens collectionnent les Pokémon juste pour le plaisir et l’utilisation abusif du système de stockage, et les Pokémon ne sont pas coincés à vie sous forme de données numériques. – D’accord, je vois, dit Saphir en tournant la tête vers son voisin. C’est que tu en connais pas mal sur le fonctionnement du système. Les joues de Rubis rosirent. – Ah, ouais, hé, hé, merci ! bredouilla-t-il. Je veux dire, je suis le fils du Professeur Pokémon de Hoenn, donc c’est normal que je sois un peu branché là-dessus. – Par contre, est-ce que c’est normal que tes boîtes soient vides ? demanda la jeune fille tandis qu’il éteignait le PC. Tu n’as pas capturé de Pokémon sur la route ? – Hum... si... juste un seul, soupira le jeune garçon. Disons que Phoenix est assez... sélectif quand il s’agit de choisir des coéquipiers. Tous les Pokémon sauvages qu’on rencontre, il les met K.O ou les fait fuir avant que j’aie le temps de lancer une PokéBall ! J’ai beau lui dire d’arrêter, il refuse d’obéir ! – Waouh, il a un sacré caractère, remarqua Saphir, remerciant silencieusement Marco d’être un starter adorable comparé au Poussifeu de son voisin. – J’espère vraiment que c’est juste une phase, marmonna le garçon. Enfin, qu’importe, je ne cherche pas à avoir une équipe énorme non plus. Être un Dresseur fort qui affronte les Champions d’Arène ne m’intéresse pas ; je préfère assister mon père dans ses recherches. En revanche, toi, est-ce que tu comptes affronter Roxanne ? Il fallut quelques secondes à Saphir pour se souvenir que c’était le nom de la Championne de Mérouville, si ce que lui avait raconté Norman était exact. Elle hocha de la tête. – Alors je viendrais te voir ! assura Rubis, le sourire aux lèvres. J’ai fini ce que j’avais à faire dans le coin, du coup j’ai pas mal de temps libre. – Oh... euh... Ce n’est pas la peine tu sais... bredouilla Saphir. – J’insiste ! Après tout, toi et moi on est amis, pas vrai ? Elle avala sa salive de travers, gênée par ces propos. Rubis n’était pas un garçon méchant. Il était même très enthousiaste, plein de bons conseils et près à donner un coup de main en cas de besoin. Mais dire qu’il était un ami ? Non, c’était beaucoup trop tôt. Les gens qu’elle considérait ses amis se trouvaient à Kanto, loin d’elle ; des camarades de classe avec qui elle avait grandi, des filles avec qui elle avait organisé plusieurs soirées pyjama, des garçons qui pouvaient parfois l’embêter mais qui était toujours là si elle avait besoin d’eux... Rubis était son nouveau voisin. Une connaissance. Ni plus, ni moins. Elle ne savait même pas s’il serait capable un jour de combler ce qu’elle avait dû laisser derrière elle en venant vivre à Hoenn. Mais tout ceci, elle le garda pour elle. Quand les infirmières les appelèrent pour récupérer leurs Pokémon, elle songea au fait que, pour l’instant, seuls ses Pokémon pouvaient vraiment compter pour des amis. ••• Après un repas en compagnie de Rubis, les deux se séparèrent. Tandis que le jeune garçon partit visiter les bureaux de la Devon SARL pour partager ses premières impressions du traducteur qu’on leur avait implanté, Saphir s’en alla à l’autre bout de la ville où se trouvait à priori la Route 116. Sur le chemin, elle passa devant une école des Dresseurs, fermées puisque c’était la période estivale. Elle et Émeraude étaient toujours allé dans des écoles publiques, où ils recevaient aussi des cours sur les Pokémon, mais cette matière n’était pas aussi poussée que dans les écoles de Dresseurs où tout le cursus des élèves tournait autour de ça. De plus, les élèves y recevaient leur premier Pokémon à leur entrée pour les aider à s’entraîner et à se préparer pour leur futur voyage initiatique. Par rapport aux adolescents venant des écoles publiques, ils avaient donc l’avantage d’avoir plus de connaissance en la matière. Heureusement pour Saphir, ses parents avaient comblé les lacunes en lui montrant tout ce qu’ils savaient sur le dressage de Pokémon. Elle fit un détour par la boutique pour acheter quelques produits et atteignit la Route 116 en quelques minutes. A cette heure-ci, entre midi et deux, les rues étaient plus calmes. Elle n’eut pas de migraine comme durant la matinée, ce dont elle fut bien contente. Elle libéra toute son équipe et les regarda droit dans les yeux. – Je veux qu’on puisse défier Roxanne, la Championne d’Arène de Mérouville, avant ce soir, leur dit-elle. D’après ce que Rubis m’a dit, elle est spécialisée en type Roche ; ça veut donc dire que Marco, Truffle et Miguel devront mettre les bouchées double. Vous vous en pensés capables ? Ils hochèrent de la tête. Sous la surveillance de leur Dresseuse, ils se dispersèrent pour s’entrainer. En suivant Miguel et Flutter, Saphir vit avec fierté que le Nénupiot aidait la petite Armulys à se renforcer ; pendant que, stabilisée sur son nénuphar, elle envoyait des attaques Sécrétion pour bloquer leurs adversaires, il finissait le travail avec des attaques Vol-Vies ou Etonnements. A un certain moment, après avoir combattu une drôle de créature rosâtre, ils se détournèrent de ce dernier sans avoir vérifié s’il était bien K.O. Comme il bougeait encore mais était faible, Saphir envoya une PokéBall dans sa direction, capturant ainsi un Pokémon nommé Chuchmur qu’elle baptisa Brouhaha. Avant d’affronter Roxanne, il lui faudrait envoyer sa nouvelle capture dans le système de stockage. Elle laissa Miguel et Flutter à leur occupation pour vérifier comment se portait les autres. Marina et Rocket avaient décidé, pour leur part, de s’entraîner ensemble. Le Zigzaton était tout de même énervé que sa coéquipière puisse éviter ses attaques rien qu’avec un coup d’aile, ce dont elle s’amusait beaucoup. Saphir secoua la tête, un petit sourire aux lèvres. Elle était heureuse de voir qu’une grande camaraderie s’installait au sein de son équipe. Se détournant pour chercher ses deux Pokémon manquants, elle les trouva un peu plus loin. Truffle surtout se donnait à fond, sans doute par volonté de rattraper le niveau des autres puisqu’elle était la plus récente capture de Saphir. A chaque fois qu’elle finissait une attaque, la Balignon se tournait vers l’Arcko pour lui demander son avis, même s’il ne possédait pas les mêmes capacités qu’elle. Le gecko vert continuait de l’encourager, ce qui semblait lui donner encore plus de motivation. Le temps passa et Saphir mis finalement une fin à l’entraînement vers le milieu d’après-midi. Marco, Truffle, Rocket et Marina coururent vers elle aussitôt. Mais Miguel et Flutter ne revenaient pas. Inquiète, elle retourna à l’endroit où elle les avait laissés plus tôt, suivie de son équipe. – Miguel ? appela-t-elle. Flutter ? Où êtes-vous ? L’instant d’après, la silhouette d’une créature volante qu’elle n’eut pas le temps d’identifier s’écrasa sur son visage. Saphir fut si surprise qu’elle failli tomber en arrière, mais parvint à défaire la bestiole de sa tête pour l’examiner. Cela ressemblait à un papillon avec de belles grandes ailes colorées de noir, de rouge, de jaune et de bleu. Ses deux yeux azur l’observaient, amusés, et ses petites pattes s’agitèrent dans sa direction. – Wiiiiiii ! s’exclama le papillon. – Euh... bonjour ? salua la Dresseuse, confuse ; ce Pokémon la connaissait ? – Ah ! Tu l’as attrapé ! s’exclama une autre voix, que Saphir reconnu immédiatement comme celle de Miguel, à ses pieds. Elle observa le Nénupiot qui s’approchait, visiblement fatigué comme s’il avait couru un marathon. – Dès qu’elle a découvert qu’elle pouvait voler, elle a échappé à ma vigilance et s’est mise à aller dans tous les sens ! J’ai cru qu’elle allait fuguer !– Tu connais ce Pokémon ? s’étonna sa Dresseuse, le papillon toujours entre les mains. – Bien sûr ; c’est Flutter ! révéla le Nénupiot. Toute l’équipe s’écria de surprise ; même Saphir qui ne s’attendait pas du tout à ce que sa Armulys évolue une fois de plus aussi vite. Leur incrédulité fit même rire cette dernière, ou en tout cas, elle semblait rire : si elle parvenait enfin à utiliser sa voix, elle restait toujours incompréhensible. Saphir relâcha sa prise qui se mit à voleter autour d’elle pour lui montrer ses ailes vibrantes de couleurs. Elle tournoya dans les airs avant de revenir se poser sur le nénuphar de Miguel. Le pauvre Nénupiot s’était étalé sur le sol, mais il laissa sa drôle de coéquipière continuer à utiliser son couvre-chef naturel comme perchoir. – Ma parole, c’est qu’elle est pleine de surprise ! rit Marina. – Ouais, bin j’espère que c’était sa dernière évolution, grommela Rocket, parce que ça commence à faire beaucoup de transformation en une journée !– Allons Rocket, le sermonna gentiment Marco, tu devrais être content pour elle. Tous les Pokémon ne parviennent pas à évoluer en si peu de temps, tu sais.Le Zigzaton grommela dans ses poils mais n’ajouta rien. Marco avait raison, c’était réjouissant de voir qu’au moins l’une d’entre eux avait atteint son stade final d’évolution. Son type Insecte devait certainement jouer dans la rapidité de sa transformation, mais au moins elle n’aurait plus de problème pour se mouvoir. En retournant au Centre Pokémon pour checker son équipe une fois de plus avant le combat contre Roxanne et déposer Brouhaha dans le système de stockage, Saphir commença à mentalement forger un plan d’attaque. Elle décida de ne pas faire combattre Miguel et de plutôt se pencher sur Marco et Truffle. Cependant, tous les deux ne connaissaient que Vol-Vie comme attaque de type Plante. Ce n’était définitivement pas assez, surtout que les attaques des Pokémon consommaient de l’énergie et qu’il arrivait un moment où ils ne pouvaient plus s’en servir. Heureusement, la jeune Dresseuse avait une botte secrète... ••• L’Arène de Mérouville semblait bien imposante, maintenant que Saphir se tenait devant l’entrée. Jusqu’ici, elle n’avait ressenti aucune appréhension, mais voilà qu’à cet instant, alors que quelques pas seulement la séparaient de son objectif, son cœur tambourinait violemment dans sa poitrine. Sur ses épaules, Marco ne disait rien. Il devait être tout aussi anxieux. Le plan était simple ; Truffle se chargerait des Pokémon les plus faibles. Ainsi, Marco garderait toute son énergie pour les adversaires les plus tenaces. Saphir n’avait aucune idée de quels Pokémon exactement l’attendaient derrière ces murs, mais tous étaient forcément de type Roche. Certains lui seraient probablement familiers, mais Hoenn était bourré de Pokémon qu’elle n’avait jamais vu à Kanto ; elle ferait sûrement face à une surprise à un moment ou un autre. Réunissant toute sa volonté, elle pénétra finalement à l’intérieur de l’Arène. L’entrée ne ressemblait en rien à celle de Clémenti-Ville ; on aurait dit un mini-musée où étaient exposés, derrière des socles protégés par des vitres, des pierres de toutes les formes et de toutes les couleurs. Plus loin, la pièce changeait : les murs de marbres devenaient de la roche naturelle, le sol en carrelage se métamorphosait en un sol rocailleux, et des fossiles sortaient de la pierre. Leurs squelettes impressionnants dominaient notamment le terrain de l’Arène, situé plus loin. Un homme, sans doute de la sécurité, s’approcha de Saphir, un appareil ressemblant à un scanner à la main. – Salut ! Tu es là pour défier notre Championne ? demanda-t-il. – Oui, c’est ça, affirma la jeune Dresseuse. – Dans ce cas, il me faut ta carte Dresseur, s’il te plaît. Elle ouvrit son PokéDex sur la page de sa carte et il passa son appareil par-dessus. Un petit « bip » retenti. L’homme hocha de la tête. – Parfait ! Voici les règles avant de te lancer : sur le chemin pour atteindre Roxanne, tu vas d’abord devoir faire face à deux Dresseurs travaillant à l’Arène. Les objets de soin sont acceptés pour n’importe quel match. Compris ? Elle hocha de la tête. Juste avant d’avoir pu faire un pas, les portes de l’Arène s’ouvrir à nouveau, laissant pénétrer un Rubis essoufflé. – Hé ! salua-t-il entre deux respirations. Super ! Je suis arrivé à temps ! – Ah, un autre challenger ? s’étonna l’homme de la sécurité. Désolé, tu vas devoir attendre que cette Dresseuse ait fini avant de pouvoir te lancer. – Oh, non, non ! En fait je suis là pour assister au match ! C’est possible ? – Oui, il te suffit de prendre cette porte pour accéder aux gradins, répondit l’homme en pointant une porte derrière-lui. Mais interdiction de faire sortir des Pokémon de leurs PokéBalls si tu en as avec toi. – Pas de souci ! Et Saphir, ajouta le garçon en se tournant vers sa voisine, tout sourire, bonne chance ! Je compte sur toi ! Elle le remercia et il disparut derrière la porte. Après quoi, Saphir commença son défi. Les deux Dresseurs qu’elle croisa sur le chemin vers la Championne ne furent pas difficiles à battre. Truffle s’en chargea grâce à son attaque Vol-Vie qui mis immédiatement K.O tous leurs Racaillous – un Pokémon qui était aussi de type Sol, donc les attaques de type Plante s’en retrouvaient doublement efficaces. Elle aurait pu se réjouir de cette facilité, mais la victoire n’était pas encore assurée. Le véritable défi l’attendait droit devant. Elle parvint au terrain de l’Arène : Roxanne se trouvait de l’autre côté, posture droite et air assuré, et un arbitre se tenait debout sur le côté. En tournant la tête, Saphir vit Rubis assis sur les gradins. Il lui fit un signe de la main. – Bien le bonjour, challenger, salua la Championne, reprenant l’attention de la jeune fille. Je suis Roxanne, Championne de Mérouville et le premier défi de la Ligue d’Hoenn. Je suis impressionnée que tu sois arrivée jusqu’à moi aussi vite ; tes Pokémon doivent être bien entraînés. Elle prit une PokéBall dans sa main. – Mais je ne serais pas aussi facile à affronter que mes assistants, sache-le. Mon éducation s’est faite à l’école des Dresseurs et je compte mettre en pratique tout ce que j’ai appris là-bas. Si tu parviens à me battre, tu recevras ton premier Badge et tu seras en mesure de continuer ton défi de la Ligue. Alors, challenger, acceptes-tu de m’affronter ? – J’accepte, répondit Saphir, s’emparant de la PokéBall de Truffle. Les deux Pokémons furent envoyés au combat. Tout de suite, la Balignon utilisa à nouveau Vol-Vie contre le Racaillou de Roxanne. Comme la Championne l’avait laissé entendre, ses Pokémon étaient beaucoup plus coriace ; celui-ci ne fut pas immédiatement mis à terre. Il lança un Jet-Pierre contre son adversaire. Les blessures furent heureusement légères et Truffle surpassa finalement le Racaillou avec un énième Vol-Vie, et l’arbitre donna le point à la chalengeuse. Saphir analysa l’état de sa Balignon ; elle avait bien combattu jusqu’ici, mais il était évident, même en drainant l’énergie des autres, qu’elle commençait à fatiguer. Elle devait échanger. Saphir rappela Truffle et fixa Marco qui, sur ses épaules, se tenait près à partir. Un signal silencieux lui suffit : il s’élança sur le terrain, juste au moment où Roxanne appela son deuxième Pokémon. Plus imposant que le Racaillou, fait de roche bleutée et doté d’une sorte de nez énorme, Saphir n’en avait jamais vu comme lui. Elle sortit son PokéDex avant que l’arbitre ne donne le feu vert pour continuer le match ; il s’agissait d’un Tarinor. Quand l’arbitre donna finalement le départ, Saphir ne perdit pas un instant : elle ordonna à Marco d’utiliser Vol-Vie. Roxanne, elle, ordonna un Jet-Pierre. Le gecko vert fut plus rapide, mais il ne pu éviter l’attaque de son adversaire quand elle fut lancée. Il n’était pas trop amoché, mais il était évident que le Tarinor faisait plus de dommage que son partenaire Racaillou. Saphir décida donc d’utiliser leur botte secrète. – Balle-Graine ! ordonna-t-elle. Sur la Route 104, un Dresseur lui avait remis une CT contenant cette attaque Plante. Comme elle se doutait que Marco n’apprendrait pas d’autres attaques de ce type avant un certain temps, elle avait utilisé cette CT sur lui. Ils allaient pouvoir la mettre en pratique pour la première fois. Marco pris une inspiration, puis recracha à vitesse éclair plusieurs graines. Propulsée comme des balles, elles percutèrent le Tarinor violemment. Il recommença une deuxième fois, puis une troisième fois. Leur adversaire semblait mal en point. Mais alors qu’ils pensaient voir le bout du combat, ce dernier se secoua étrangement, fit un bruit ressemblant à un gloussement, et se remit aussitôt sur ses pieds. Saphir grommela entre ses dents : le Pokémon venait à coup sûr d’ingurgiter une baie soignante. – Tarinor, Tomberoche ! ordonna Roxanne. Le Pokémon s’exécuta ; il écrasa son pied dans le sol rocheux, libérant plusieurs morceaux de roches qu’il envoya en direction de Marco. L’Arcko parvint à en éviter un de justesse, mais son pied amputé lui fit défaut dans sa course et il perdit l’équilibre, s’écrasant au sol sur le ventre. Un rocher le percuta avant qu’il n’ait pu se relever, et en quelques secondes, il fut enseveli sous un tas de roches sous les yeux impuissants de Saphir. – Marco ! appela-t-elle, la boule au ventre. Quelques secondes passèrent sans qu’il n’y ait le moindre mouvement. Puis, les rochers se mirent à vibrer : d’un geste brusque, Marco parvint à s’extirper du piège du Tarinor en frappant le sommet de sa queue. Sa peau était couverte d’égratignures et de saleté, et même s’il tenait encore debout, il était évident qu’il n’était pas en forme. A cet instant, la jeune Dresseuse eut peur de laisser son starter continuer le combat. Même avec leur entraînement, il était évident que son handicap l’empêchait d’éviter les attaques, alors qu’il était supposé être rapide. La technique de la queue ne fonctionnait que pour Ecras’Face et cette attaque ne serait jamais efficace contre un Pokémon de type Roche. Avant ce combat, elle était certaine que Marco pouvait facilement s’occuper seul du plus puissant Pokémon de Roxanne, mais la réalité venait de lui rappeler que le gecko vert ne faisait pas le poids. Elle devait se rendre à l’évidence ; il ne pourrait pas gagner ce match. Saphir prit finalement sa décision... même si elle ne lui plaisait pas. – Marco, on échange, lui dit-elle. Quand il se tourna vers elle avec une expression incrédule, elle failli s’en vouloir. – Quoi ? s’écria-t-il. Mais-– Tout de suite, Marco ! Il ferma la bouche et revint vers elle, tête baissée. Saphir se promit de lui expliquer son choix plus tard. Pour le moment, elle devait se concentrer sur le combat. Truffle fut à nouveau envoyé au combat. Elle sembla surprise de se retrouver là, puisqu’elle pensait avoir joué son rôle, mais quand le Tarinor utilisa une nouvelle attaque Tomberoche elle se concentra sur le match. Elle parvint à éviter les roches, même si elle se prit quelques jets de cailloux, et utilisa Para-Spore pour le bloquer entièrement. Paralysé, il succomba bien vite à des attaques Vol-Vie. L’arbitre siffla la fin du match, annonçant la victoire de Saphir. – Félicitation, challenger, dit Roxanne en s’approchant, un sourire aux lèvres. Toi et tes Pokémon avez prouvé que vous étiez apte à relever le défi de la Ligue ! Voici le Badge Roche, preuve de ta victoire à l’Arène de Mérouville. Elle remit à Saphir le Badge ainsi qu’une boîte pour le contenir et où elle pourrait déposer ceux qu’elle gagnerait à l’avenir. Elle lui donna aussi une CT contenant Tomberoche. Saphir la remercia et rappela Truffle dans sa PokéBall, non sans l’avoir remercié pour cette victoire. Elle se tourna vers Marco, mais au lieu de grimper sur ses épaules, il demanda à retourner lui aussi dans sa PokéBall. Décontenancée par la requête, elle s’exécuta quand même. C’était la première fois depuis leur départ de Bourg-en-Vol que l’Arcko retournait dans sa PokéBall – sans compter les passages dans les Centres Pokémon. Sa décision de tout à l’heure l’avait-elle blessé à ce point ? Rubis la rejoignit à la sortie de l’Arène. Il avait les yeux pétillants. – C’était incroyable, Saphir ! s’exclama-t-il. Tu as vraiment assuré pendant ce match ! – Mmh... Son manqua d’enthousiasme alerta tout de suite son voisin. Il fronça les sourcils. – Ça va ? Pour quelqu’un qui vient de gagner un match d’Arène, tu fais une drôle de tête. – C’est Marco, dit-elle dans un soupir, fixant la PokéBall de son plus fidèle compagnon. Je crois qu’il n’a pas apprécié que je l’échange durant le combat. – Ah... Mais c’est pourtant une stratégie que les Dresseurs utilisent en cas de difficulté, s’étonna Rubis, et c’est normal que tu ais procédé à un échange si Marco ne pouvait pas affronter ce Tarinor. C’est dans les règles du jeu. – Je sais... J’en parlerais avec lui quand on sera retourné au Centre Pokémon... Elle espérait sincèrement que son Arcko ne soit pas chagriné, sinon elle s’en voudrait sincèrement. Le soleil commençait à se coucher à l’horizon. Les deux pré-adolescents marchèrent dans les rues pour rejoindre le Centre Pokémon ; sur le chemin, ils passèrent devant les bureaux de la Devon SARL. – Au fait, tu es parvenu à leur parler ? demanda Saphir. – Meh, non, grommela Rubis, les mains dans les poches. Apparemment le patron était occupé. Ils m’ont dit de revenir demain. Tu penserais qu’en annonçant que je suis le fils du Prof. Seko, ils me laisseraient avoir un rendez-vous, mais– – DÉGAGEZ D’MON CHEMIN ! cria une voix plus loin, suivit des cris de surprises de piétons. Saphir et Rubis virent une silhouette sortir précipitamment du bâtiment de la Devon SARL, poussant les gens qui entravaient sa course, et foncer en direction de la Route 116 avec un paquet entre les bras. La familiarité de ses vêtements frappa Saphir, qui le reconnu aussitôt. C’était le membre de cette mystérieuse Team Aqua qu’elle avait combattu dans le Bois Clémenti ! Une autre voix s’éleva, criant au voleur. L’homme à la cravate à qui elle était venue en aide tentait tant bien que mal de poursuivre le criminel. En les voyant partir au loin, une petite voix dans la tête de Saphir supplia cette dernière d’intervenir. Il était évident que la victime du vol ne pourrait pas se débrouiller seule. – Désolé, Rubis, je dois y aller ! s’excusa-t-elle en fonçant à la poursuite du gaillard de la Team Aqua. – A-attends ! réagit son voisin, décontenancé par ce départ soudain. Qu’est-ce que tu comptes faire ?! – Je t’expliquerai ! fut sa seule réponse. Abasourdi, il ne pu que la regarder s’éloigner. Elle voulait vraisemblablement arrêter ce vol, mais Rubis espéra qu’en intervenant, elle ne s’attire pas de problèmes... - Note de l'auteur:
Notre Chuchmur capturée est une femelle Pudique du nom de Brouhaha! Par rapport au combat contre Roxanne, je voulais en effet utiliser Marco pour Tarinor, mais sa faible Défense faisait qu'il prenait pas mal de dégât. J'ai du coup décidé de reprendre Truffle pour éviter un drame. C'est un point de mon jeu que j'ai décidé d'utiliser pour le développement du personnage de Marco ~ Et pour l'histoire autour du système de stockage, j'ai toujours eut l'idée que l'énergie des Pokémon pouvait être transformée pour devenir des datas et être stocké dans le système. Dans l'animé, les Pokémon sont transférés à un endroit, mais avec les milliards de Dresseurs dans le monde je me suis dit que, dans la logique, c'était impossible de trouver une place physique ainsi que du personnel pour s'occuper d'autant de Pokémon. Du coup, la solution la plus logique est que ces Pokémon sont stockés en datas, mais que des modérateurs surveillent de près la gestion des équipes et se permettent de libérer les Pokémon qui ont été stockés trop longtemps pour éviter qu'ils soient coincés à vie.
Quant à cette histoire d'énergie, ce sera expliqué plus tard dans l'histoire, mais si vous avez joué aux jeux de la sixième génération vous devriez voir de quoi il s'agit exactement ~
- Heroes: Série de Nuzlocke:
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| | | Sylvelouise
Modo Discord
Nature : Bizarre
Niveau : 23
Exp : 1698
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Lun 11 Mai 2020 - 0:04 | |
| Hey. Toujours autant fan de ton worldbuilding. - PurpleLuckyStar a écrit:
- Combien de Dresseurs avaient pu se faire avoir en pensant qu’ils avaient atteint une autre route, alors que le bois séparait la Route 104 en deux parties ? Certainement plusieurs.
Un vrai problème des temps modernes. C'est pareil avec la route 2 à Kanto, d'ailleurs. - PurpleLuckyStar a écrit:
- Les joues de Rubis rosirent.
- Corrections:
L’équipe repartit peu de temps après en direction de Mérouville dont les immeubles grossissaient au loin à mesure qu’ils approchaient.
Dans un monde ultra-connecté, cela avait du sens, mais Saphir se demandait si toutes leurs données étaient bel et bien protégées comme il se devait.
Sur le chemin, elle passa devant une école des Dresseurs, fermée puisque c’était la période estivale. Elle et Émeraude étaient toujours allés dans des écoles publiques
ça veut donc dire que Marco, Truffle et Miguel devront mettre les bouchées double. Vous vous en pensez capables ?
Elle laissa Miguel et Flutter à leur occupation pour vérifier comment se portaient les autres.
Note : techniquement, c'est pas incorrect de dire "laisser à leur occupation". Mais généralement, on dit plutôt "laisser à leurs occupations".
Juste avant d’avoir pu faire un pas, les portes de l’Arène s’ouvrirent à nouveau, laissant pénétrer un Rubis essoufflé
Comme la Championne l’avait laissé entendre, ses Pokémon étaient beaucoup plus coriaces
mais il était évident que le Tarinor faisait plus de dommages que son partenaire Racaillou.
Marco prit une inspiration, puis recracha à vitesse éclair plusieurs graines.
– Félicitations, challenger, dit Roxanne en s’approchant, un sourire aux lèvres.
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| | | PurpleLuckyStar
Dresseur
Nature : Pressé
Niveau : 26
Exp : 74
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Saphir] Heroes: Saphir Lun 1 Juin 2020 - 20:45 | |
| Hey les gens! Nouveau chapitre! Nouveau face-à-face avec le sbire de la Team Aqua, rencontre avec M. Rochard, et préambule au départ pour le village de Myokara! Bonne lecture! - CHAPITRE 9: La Devon SARL:
Quand elle arriva, essoufflée, aux abords de la Route 116, Saphir aperçue l’homme à cravate tout aussi haletant qu’elle si ce n’était plus. Recroquevillé, s’appuyant sur une barrière pour se maintenir sur ses deux jambes, au-delà de la fatigue son visage affichait bien la détresse qu’il ressentait. Lui qui avait échappé au vol de son coli plus tôt dans la journée avait tout de même fini par se le faire prendre. Saphir s’approcha de lui : – Vous allez bien ? demanda-t-elle, espérant que le membre de la Team Aqua ne lui ai pas fait de mal en lui prenant son bien. Il secoua la tête, reprenant son souffle. – Non, il m’a juste arraché le pack des mains et s’est enfui à toute vitesse ! répondit-il, inspirant profondément ensuite vous stabiliser sa respiration. Mais je ne suis pas assez rapide pour le rattraper ! Il fit une grimace, mortifié : – Ce pack est très important ! Si je ne le récupère pas, je me ferais renvoyer de la Devon SARL ! Et qui sait ce que la Team Aqua va bien pouvoir faire de ce qu’il contient ! – Comment ça ? s’inquiéta Saphir. Qu’est-ce qu’il contient ? L’employé de la Devon SARL commença à ouvrir la bouche pour répondre, mais il se ravisa très vite. Il baissa la tête. – Désolé, s’excusa-t-il, mais c’est top secret. J’ai déjà assez d’ennui comme ça, alors... – Non, ne vous inquiétez pas, ça ne fait rien. Juste... est-ce que c’est dangereux ? – Normalement non... mais entre de mauvaises mains, cela aurait le potentiel de l’être. C’est pour ça qu’on doit vite le récupérer ! – Ok, pas une minute à perdre alors, décida la jeune Dresseuse, s’élançant à nouveau en direction de la Route 116. Je vais le chercher ! L’homme derrière elle la rappela, sans doute pour lui dire que c’était trop dangereux, mais elle était déjà trop loin pour comprendre. De toute manière, personne d’autre ne semblait préoccupé avec le vol, et elle avait déjà eut à faire avec ce gars de la Team Aqua. Peut-être qu’une nouvelle bonne râclée lui ferait enfin comprendre qu’il valait mieux ne pas s’en prendre aux gens innocents ! Elle traversa la Route sauvage à toute allure, manquant se s’entremêler les pieds dans les hautes herbes. Les Pokémon sauvages s’écartèrent très vite à son passage, comprenant visiblement qu’il y avait urgence. Dans les ténèbres de la nuit qui s’installait petit à petit, elle distingua des lumières venant d’une baraque en bois au loin, ainsi que les silhouettes de deux hommes. Plus elle s’approchait, plus elle distinguait les pleurs de l’un d’eux, qui était presque recroquevillé sur lui-même. Il s’agissait d’un pauvre vieil homme, certainement de plus de quatre-vingts-ans, chauve mais bien barbu, habillé comme un pêcheur. L’autre, beaucoup plus jeune, le réconfortait comme il le pouvait, pressant en même temps un sachet de glaçon contre le crâne chauve du vieil homme. Il devait s’être blessé à la tête. – Pourquoi ? gémit le vieil homme. Pourquoi est-ce qu’il m’a pris mon Piko ? – Je vais aller vous le chercher, M. Marco ! jura le jeune homme, visiblement en colère. Non mais quelle ordure, kidnapper un Pokémon ! Cela intrigua Saphir qui s’arrêta net. – Excusez-moi ! appela-t-elle entre deux souffles, capturant leur attention. Vous n’auriez pas vu un homme avec un bandana bleu et un t-shirt rayé dans le coin ? – Pour sûr ! s’exclama le plus jeune des deux. Il a attaqué M. Marco à mains nues et lui a pris son Pokémon, et il s’est réfugié à l’intérieur du tunnel Mérazon ! Il indiqua du doigt une entrée dans la roche de la montagne située à côté de la baraque en bois. Le dénommé M. Marco pleurait toujours, visiblement ébranlé par son interlocution avec le membre de la Team aqua. La jeune Dresseuse eut de la peine pour lui et encore plus de colère envers le voleur. – Sauf que cet imbécile s’est mis en danger, continua le jeune homme, aidant le vieil homme à s’asseoir sur un banc collé à la baraque en bois. Toute une colonie de Chuchmurs s’est installée à l’intérieur du tunnel il y a plusieurs mois de ça, et les Chuchmurs, ça cri énormément et pour trois fois rien ! Ils créaient pleins d’éboulement dans le tunnel, et moi et mes collègues avons été obligés d’arrêter les travaux à l’intérieur pour raisons de sécurité. Mais si ce type les réveille par malheur, il risque de créer un nouvel éboulement et de se tuer, et Piko avec ! Peut-être que ses mots ne furent pas bien choisis car M. Marco se mit à pleurer de plus bel, implorant qu’on lui rende son précieux Pokémon. Face à sa maladresse, le jeune homme tenta de s’excuser, mais il était clair que le vieil homme resterait inconsolable tant que lui et Piko ne seraient pas réuni. – Ne vous inquiétez pas, le rassura Saphir, je vais vous rendre votre Pokémon. – Je crois que t’as pas bien compris ce que je viens de dire, grommela le jeune homme. C’est trop dangereux à l’intérieur ! – Cet homme l’est tout autant, rétorqua la jeune fille, le regardant droit dans les yeux. Je l’ai déjà affronté plus tôt avec ma propre équipe, alors je pense pouvoir le confronter une fois de plus. Vous avez des Pokémon sur vous ? – Non, mais... – Alors laissez-moi y aller. Elle ne lui donna pas le temps de protester davantage et fonça en direction du tunnel. Arrivée à l’entrée, elle ralentie son allure et s’aventura prudemment à l’intérieur. Même en marchant doucement le bruit de ses pas fit tout de même écho contre la roche humide. Le tunnel devait sans doute être déjà profond, même avec l’interruption des travaux. Pour se rassurer, elle passa une main au-dessus des Pokéballs de ses Pokémon ; si quelque chose devait se passer, ils seraient là pour la protéger. Elle resta un moment sur celle de Marco, se remémorant son attitude d’un peu plus tôt. Ne pas l’avoir sur les épaules était une étrange et désagréable sensation. Non, allez. Concentration, Saphir. Elle entendit les grognements étouffés d’un homme plus loin, qui semblait s’énerver contre quelque chose. Elle plissa les yeux pour essayer de distinguer sa silhouette, sachant très bien qu’il ne pouvait s’agir que du voleur qu’elle poursuivait. Effectivement, c’était bien le membre de la team Aqua qui regardait, abasourdi, le mur de rocher bloquant le reste du tunnel, le pack de la Devon SARL sous un bras et un Goélise affolé tentant en vain de s’extirper de dessous l’autre. – Non mais c’est pas vrai ! gémit-il, en désarroi complet. J’suis sensé faire quoi maintenant ? – Peut-être redonner ce qui ne vous appartient pas serait déjà un bon début, répondit Saphir derrière lui, le faisant sursauter. Quand le voleur se retourna pour lui faire face, malgré la pénombre, il l’a reconnu tout de suite : – Toi ! s’exclama-t-il. T’es la mioche qui a foutu en l’air mon coup pour chopper le pack Devon dans l’Bois Mérouville ! – A l’aide ! criait le Goélise qui se fatiguait à tenter de se libérer. Cet homme est un criminel !– Et arrête de gesticuler, toi ! s’énerva le membre de la Team Aqua en lâchant le pack à ses pieds pour agripper le Pokémon des deux mains, le faisant crier davantage – des cris incompréhensibles pour lui, mais que Saphir comprenait et qui la mettaient à cran. – Lâchez-le ! ordonna-t-elle. Vous lui faites peur ! – J’ai pas d’ordres à recevoir d’une gamine ! gronda-t-il. Un son étrange les interrompit, forçant le silence ; même le Goélise se tut. Cela ressemblait à quelque chose à mi-chemin entre le gémissement et le grondement, et ce son grave provoqua des frissons glacés sur la peau de Saphir. Entre les petites cavités naturelles de la pierre, elle crut voir plusieurs petites formes bouger. La jeune fille déglutit, se rappelant que les Chuchmurs pouvaient, s’il se sentaient contrariés, faire s’écrouler le tunnel sur leurs têtes rien qu’en criant. – Ecoutez, chuchota Saphir en regardant le voleur droit dans les yeux, on n’est pas en sécurité ici, alors si vous ne voulez pas provoquer un éboulement, je déconseille qu’on s’affronte avec nos Pokémon ici. – Tsk... marmonna le membre de la Team Aqua, son expression toujours dure mais qui s’était légèrement affaissée par la peur. Quoi, tu penses que j’vais juste rendre l’paquet et l’Pokémon bien gentiment ? – Vous ne pouvez pas vous enfuir, dit la Dresseuse en regardant le mur de pierre derrière lui, et votre Medhyéna ne s’est pas encore tout à fait rétabli de notre combat de ce matin, n’est-ce pas ? Comme vous êtes un criminel, vous ne pouvez pas risquer d’attirer l’attention sur vous en allant dans un Centre Pokémon. Ce qui voudrait dire que vous ne pouvez rien face à mon équipe mais aussi les Chuchmurs sauvages qui vivent ici. Il fléchit, ce qui lui suffit pour savoir qu’elle avait visé juste. – Bon sang... depuis quand les gosses sont devenus aussi intelligents ? maugréa-t-il, la sueur au front. T’sais quoi ? T’as gagné. J’te les rend. Il lâcha le Goélise qui s’empara immédiatement du pack Devon, lâché au sol plus tôt, et qui s’envola vers sa sauveuse. Elle récupéra le coli tandis que le pauvre oiseau se posa derrière ses pieds, tremblant comme une feuille. Il leva son bec vers elle : – M-merci... murmura-t-il, et Saphir lui offrit un demi-sourire sympathique. – J’comprends pas comment j’ai pu foirer c’te mission... marmonna le voleur. J’devais juste récupérer ce pack pour l’chef... Et avoir un Pokémon comme otage m’a servi strictement à rien... il va m’passer un savon quand j’rentrerais à la base... – Pourquoi aviez-vous besoin de ce pack ? demanda Saphir, même si elle doutait qu’il veuille bien lui donner la réponse. – Ça, ça t’regarde pas ! Le projet de la Team Aqua est ultra confidentiel ! Tout c’que je peux te dire, c’est qu’on œuvre pour l’bien de tout les Pokémon. Mais à cause de toi, j’ai pas le pack et j’vais rentrer à la base les mains vides ! – Mais vous venez juste de prendre un Goélise en otage... questionna à haute voix Saphir, un sourcil courbé. – Ouais... bin... euh... a-arrêtes de poser des questions, ok ?! A nouveau, ils entendirent le grondement des Chuchmurs autour d’eux, dérangés dans leur sommeil. Le membre de la Team Aqua déglutit. – B-bon, j’crois que j’vais m’tirer d’ici moi ! balbutia-t-il en commençant à se précipiter vers la sortie. Avant que Saphir n’ait le temps de le stopper, il passa à côté d’elle à toute allure et parvint à sortir du tunnel Mérazon sans encombre. N’ayant aucune envie de rester à l’intérieur non plus, Saphir en fit de même, le Goélise la suivant de près. L’air frais de l’extérieur la frappa de plein fois tout autant que le soulagement d’être loin du danger qu’étaient les Chuchmurs sauvages. Pas de trace du voleur cependant ; il s’était volatilisé. – PIKO ! Saphir se retourna pour voir M. Marco s’approcher d’eux aussi rapidement que ses vieilles jambes le lui permettaient. Le Goélise s’exclama de joie et vola jusqu’à son Dresseur qui le prit dans ses bras en pleurant, soulager de voir qu’il allait bien. Le jeune homme de toute à l’heure l’accompagnait, surpris de la réussite de la jeune fille. – Eh bien, j’aurais jamais cru que tu y parviendrais, mais tu as sauvé ce brave Piko ! s’exclama-t-il, impressionné. Et où est ce sale voleur ? – Parti, apparemment, répondit-elle. J’espère qu’il ne viendra plus déranger personne ici. – J’espère aussi. En tout cas, maintenant qu’il n’est plus là, j’vais pouvoir reprendre le travail dès demain matin ! M. Marco, je suppose que vous préférez rentrer seul ? – Oh, oui, confirma le vieil homme, laissant Piko se percher sur une de ses épaules. Maintenant que j’ai Piko avec moi, je ne risque rien. Le jeune homme lui souhaita alors bonne nuit et reparti en direction de la baraque en bois. M. Marco soupira. – Celui-là... c’est un brave garçon qui n’arrive pas à supporter que les travaux du tunnel se soient arrêtés. Du coup, chaque jour, il y retourne avec ses propres outils pour creuser. Le tunnel est supposé relier Mérouville à Vergazon, de l’autre côté de la région ; il y a apparemment quelqu’un auquel il tient qui vit là-bas, et c’est pour ça qu’il ne veut pas abandonner les travaux... Enfin, assez d’histoire ! s’interrompit-il en se tournant vers Saphir avec un grand sourire. Je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu as fait, jeune fille. En gage de gratitude, si tu en as besoin, je peux t’emmener sur l’île de Myokara ! Ma maison se trouve sur la Route 104, juste à côté de la mer. J’ai une embarcation qui sert à aider les jeunes Dresseurs comme toi à voyager dans la région. – Oh ! c’est très aimable à vous, merci, dit la jeune fille. Il se séparèrent ici et Saphir retourna très vite auprès de l’employé de la Devon SARL. Quand il la vit arriver avec le coli, son visage s’éclaira. – Tu l’as récupéré ! s’exclama-t-il, les larmes aux yeux. Merci infiniment ! Oh, mais il va encore falloir que j’explique à M. Rochard pourquoi j’ai mis tant de temps à amener le pack à la Devon SARL... ajouta-t-il, de nouveau inquiet. – Il s’agit de votre patron ? demanda Saphir. – Pas que, c’est le directeur ! Et euh... je pensais que peut-être... Est-ce que tu pourrais venir aux bureaux demain matin, pour m’épauler ? Tu n’es pas obligée, bien sûr, mais j’aurais certainement besoin d’un témoin pour expliquer à M. Rochard tout ce qui s’est passé. Elle réfléchit un instant. – D’accord, répondit-elle, mais alors quelqu’un d’autre devra m’accompagner. ••• – M. Rochard ? le secrétaire appela après avoir toqué à la porte de la gigantesque pièce occupée par le directeur de la Devon SARL seul. Ils sont ici. Un homme de presque une soixantaine d’année, qui faisait face à la vue de Mérouville prenant vie sous le soleil matinal à travers les grandes fenêtres derrière son bureau, se retourna. Il hocha la tête. – Faites-les rentrer, dit-il ; le secrétaire s’écarta alors pour laisser passer leurs invités. Saphir et Rubis pénétrèrent dans la pièce au sol fait de carrelage et aux murs recouverts de peinture ocre. Au milieu se dressait une gigantesque table servant sans doute pour d’importantes réunions, et contre les murs se trouvaient des vitrines contenant des pierres rares et éclatantes sous la lumière du jour. Derrière eux, l’employé qui avait rencontré bien des problèmes avec le membre de la Team Aqua la veille marchait derrière eux nerveusement. Après cette mésaventure, Saphir était retournée au Centre Pokémon où son voisin l’attendait, exigeant des explications dès son arrivée. Elle lui raconta donc ce qui s’était passé et qu’elle devait se rendre dans les bureaux de la Devon SARL le lendemain pour expliquer la situation au directeur, et que Rubis pouvait aussi venir puisqu’il souhaitait pouvoir parler de leurs implants avec M. Rochard. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent devant le directeur de la plus grande société de Hoenn qui les accueillit avec un sourire. – Bien le bonjour, jeunes Dresseurs, dit-il. On m’a raconté que l’un de vous avait aidé un de mes employés hier face à un malfrat, est-ce bien cela ? – Oui, Monsieur, répondit Saphir, sentant l’employé derrière elle se décontracter un peu. Un membre de la Team Aqua lui avait volé le pack avant qu’il n’ait pu l’amener ici. – Je vois. Et donc, si je comprends bien, c’est toi qui es aller affronter cet homme pour récupérer le pack Devon ? Et qui lui a aussi fait face au Bois Clémenti ? – Oui, Monsieur. Un grand sourire satisfait s’afficha sur le visage du directeur. – Je suis bien heureux de voir la nouvelle génération de Dresseur si pleine de bonté ! déclara-t-il. Tu as fait acte de bravoure malgré le danger que pouvait représenter cet individu. Je compte bien récompenser ton geste envers notre société. David, le PokéNav, s’il vous plaît ! L’employé derrière elle fouilla dans une poche intérieure de son manteau et sorti un appareil jaune et pliable. Rubis écarquilla les yeux. – J’ai le même ! s’exclama-t-il tandis que sa voisine recevait l’objet dans ses mains. Papa me l’a donné quand j’ai commencé à l’aider dans ses recherches ! – Des recherches ? s’étonna M. Rochard. Serais-tu par hasard le fils du Prof. Seko ? Il est le seul à qui nous avions envoyé ces appareils. – Oui, je suis son fils, Rubis Seko. Et ma voisine ici présente qui a sauvé votre entreprise est Saphir Chen. Le nom de famille, bien évidemment, intrigua les autres personnes présentes dans la pièce. Les yeux de M. Rochard s’éclairèrent un instant alors qu’il murmurait le nom « Chen » dans un souffle. Mais avant de perdre le fil de la conversation, il se reprit et revint sur le sujet de l’appareil : – Eh bien, j’imagine donc que tu sais comment fonctionne le PokéNav, Ruby. Saphir, le PokéNav, de son vrai nom Navigateur Pokémon, sers de carte de la région, d’outil de recherche pour savoir quelles espèces de Pokémon vivent dans une zone, de téléviseur miniature et de téléphone. Tu as donc plein de fonctionnalité avec toi pour améliorer ton voyage. Par hasard, aurais-tu un PokéDex ? La jeune fille sortit l’appareil rouge de son sac et le lui montra. Il hocha de la tête. – Fort bien. J’imagine donc que tu dois aussi assister le Prof. Seko dans ses recherches, donc le PokéNav pourras aussi venir compléter le PokéDex. Par ailleurs, je sais que le fils du Professeur a aussi accepté de porter notre prototype de traducteur de langage Pokémon pour nous, et que nous avons un autre testeur venant aussi de Bourg-en-Vol. Ne serait-ce pas toi ? – Si monsieur, répondit-elle. Rubis voulait d’ailleurs vous parler de nos premières observations par rapport aux implants. – Ce sera avec plaisir, dit le directeur, mais avant toute chose j’aurais un service à te demander, Saphir. Il ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit deux choses ; la première fut le pack Devon, toujours emballé sous forme de colis. L’autre fut une enveloppe avec un nom marqué dessus. – Comme tu semble être une Dresseuse pleine de ressource, je voudrais te confier la mission d’amener le pack Devon au Chantier Naval de la ville de Poivressel, à l’Est, lui dit M. Rochard. Le pack doit servir à la construction d’un projet très important qui aidera dans les futures recherches autour de la région, et avec la Team Aqua dans les parages, je préfère savoir ce pack entre les mains de quelqu’un capable de leur faire face. Entre-temps, je voudrais aussi que tu face une halte au village Myokara pour livrer cette lettre à mon fils, Pierre. Il est parti il y a de cela quelques jours pour une exploration souterraine. – Hum... excusez-moi, mais ce n’est pas un peu dangereux de lui laisser votre pack Devon ? s’inquiéta Rubis, légèrement outré. Comme vous l’avez dit, cette Team Aqua qui semble être un réseau de criminel circule dans la région. S’ils la voient avec, ils n’hésiteront pas à essayer de le lui voler ! M. Rochard redirigea son regard vers lui, affichant un air sympathique. – Je comprends ton inquiétude, mais vous avez pu voir que nos employés ne sont plus aptes à faire les livraisons eux-mêmes sans se faire agresser. Sans vouloir vous offenser, David, ajouta-il à l’employé. – C-ce n’est rien, Monsieur... répondit ce dernier, préférant fixer ses pieds que de regarder son patron en face. – Nous ne sommes pas des Dresseurs, continua M. Rochard, et cette Team Aqua possède des Pokémon pour les aider à commettre leurs crimes. La globalité de Hoenn n’est pas encore au courant de son existence, mais notre entreprise a déjà eu quelques soucis avec elle par le passé et elle semble manigancer quelque chose depuis un certain temps. C’est pour cela que je préfère demander à quelqu’un d’autre de mener cette tâche compliquée, aussi jeune soit cette personne. Rubis allait protester de nouveau, mais Saphir l’interrompit avant qu’il n’ait pu dire un mot : – J’ai toute une équipe pour me défendre, Rubis, alors ne t’inquiète pas pour moi. Ça ira, c’est promis. Il regarda ses yeux bleus profonds avec les siens, rouge sombres. Elle lui offrit un petit sourire pour lui montrer que la mission confiée par M. Rochard ne la dérangeait pas du tout. Alors il détourna le regard timidement, grommelant quelque chose qu’elle ne pu distinguer. Saphir collecta ensuite le pack et la lettre et mis cette dernière dans sa sacoche, parmi ses propres lettres à elle. – Si vous n’avez plus besoin de moi, dit-elle au directeur de la Devon SARL, je préfère partir tout de suite. – Je ne te retiens pas plus longtemps, lui répondit-il avec amabilité. Fait bon voyage ! Tandis qu’elle sortait de son bureau, M. Rochard se retourna vers Rubis. – Bien, donc tu voulais me parler de ces implants... ••• Quand il entendit des coups à sa porte, malgré son âge avancé, M. Marco se releva très vite de son fauteuil pour accueillir son invitée surprise. Il tomba nez-à-nez avec Saphir, et sa peau prit encore plus de ride avec le grand sourire qu’il lui afficha. – Tiens, mais c’est la petite Dresseuse qui a sauvé mon Piko ! s’exclama-t-il, heureux de la revoir. Que puis-je faire pour toi, jeune fille ? – Bonjour M. Marco, salua-t-elle. Dites-voir, votre offre pour m’emmener à l’île de Myokara tient-elle toujours ?
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