Écriture, 5G et Nuzlocke challenge : interview de la princesse Mimoze !

Gobou : Bonjour Mimoze ! Tout d'abord, merci d'avoir accepté cet entretien pour nous parler de Nuzlockes écrits !

Mimoze : Bonjour, et merci à toi de m'avoir proposé cette interview !


Gobou : Est-ce que tu souhaites te présenter en quelques mots pour les (rares) personnes qui ne te connaissent pas, ou peu, sur le forum ?

Mimoze : Moi c'est Mimoze, j'ai 26 ans, et quand je ne suis pas occupée à écrire, je fais partie de la grande armée qu'est l'Éducation Nationale. J'écris depuis très longtemps pour le fandom Pokémon, au moins depuis les années 2000, mais je suis arrivée sur le forum en 2013 pour écrire mon premier Nuzlocke, et je suis encore coincée ici aujourd'hui. Envoyez de l'aide.


Gobou : Avant de parler des Nuzlockes, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton rapport à l'écriture justement car c'est important pour ce qui va suivre : comment t'es venue cette passion ? Qu'est-ce que ça représente pour toi aujourd'hui ?

Mimoze : Bonne question. En grandissant, j'ai toujours été plus attirée par la lecture que par la télévision ou par le cinéma, et c'était un peu une tradition familiale, mes parents n'ayant pas grandi avec la télévision non plus. C'est pas pour dire que je vivais complètement dans une caverne, mais ça a toujours été plus naturel pour moi de chercher la lecture que des séries ou des films.

Je pense qu'on a tous eu une phase dans notre enfance à se dire qu'on deviendrait un grand auteur, ou un grand dessinateur de BDs, ou que sais-je (moi, avant tout ça, je voulais être paléontologue. Ma mère était fascinée que je connaisse des grands mots comme ça. J'étais peut-être prédestinée ? ).

C'est quand j'ai eu mon premier ordinateur que j'ai découvert la fanfiction, et surtout la communauté autour. Après je suis de cette génération qui a un peu vu le boom des fandoms, j'inclus les artistes aussi, et Internet m'a permis (et a permis sûrement à plein d'autres jeunes de ma génération) de se connecter à d'autres qui partagent les mêmes passions, au travers de l'écriture notamment.


Gobou : Est-ce que tu as commencée à t'intéresser aux fanfictions via Pokémon ou c'était dans le cadre de d'autres fandoms ? Genre Sonic ?

Mimoze : C'était (déjà) Pokémon. Maintenant j'ai plein de " bébés " dans plein de fandoms différents, notamment Sonic, mais Pokémon reste mon premier amour.


Gobou : Comment tu as découvert le Nuzlocke challenge du coup ? Ainsi que Nuzlocke France ?

Mimoze : Oulah, tu me demandes de retourner loin x)

A l'époque je cherchais surtout une communauté sur laquelle me greffer après avoir pris une " pause " de Pokémon avec la quatrième génération qui m'avait foncièrement déplue. Il y avait sûrement la vidéo de l'Ermite Moderne qui était très populaire, mais le premier Nuzlocke dont je me souvienne clairement est le comics de Petty, sur Vert Feuille.

En même temps j'avais découvert une hackROM, False Red, et je me suis sûrement dit " Pourquoi pas ? " Et de fil en aiguille j'ai fait un second Nuzlocke sur Emeraude, puis un troisième sur Blanche que tu connais. Je voulais vraiment raconter cette histoire, alors j'ai cherché s'il y avait d'autres sites (à l'époque, j'utilisais beaucoup Tumblr), et Nuzlocke France était là.


Gobou : Qu'est-ce qui t'attires particulièrement dans le Nuzlocke ? A priori ce serait plutôt le fait de le raconter, mais peut-être que tu es aussi intéressée par le défi ? L'aspect communautaire ?

Mimoze : Un peu de tout ça. Ce qui m'a immédiatement plu dans mon premier Nuzlocke, c'est le fait de devoir jouer avec des Pokémon avec lesquels je n'aurai jamais joué sans cette contrainte. Et de fait, il y a le fait que chaque partie que l'on lit ou que l'on raconte sera unique, un peu le reflet de la personne qui l'a joué, même sur un même jeu Pokémon. C'est ça que je trouve le plus intéressant.






Gobou : Ce qui nous amène du coup à tes Nuzlockes ! Il y en a quatre qui sont disponibles sur le forum :

• D'abord deux Nuzlockes écrits terminés, En Noir et Rose et En Camaïeu de Rose qui sont respectivement sur Blanc et Blanc 2, datant de 2013 / 2014.
  
  
• Aswium sur Heart Gold que tu as débutée en 2016 et qui est toujours en cours.
  
  
• Enfin, une aventure alternative sur Donjon Mystère rouge, Y'a un Os, qui a été interrompue suite à un problème de sauvegarde (2013).
  

Avant d'entrer plus dans le détail, qu'est-ce que le format "Nuzlocke challenge" apporte de plus par rapport à une fanfiction classique ?


Mimoze : J'ai débuté Aswium en 2016 ? Oulah.

Peut-être un peu la même chose qui différencie une fanfiction d'un roman ? Le lecteur est un être paresseux (et je dis ça avec gentillesse, je suis lectrice aussi x) ). Il est plus simple pour un lecteur de se diriger vers une fanfiction qui est facilement accessible sur Internet, avec des personnages qu'il connaît déjà, une histoire qu'il connaît déjà, avec déjà des attendus qu'il sait réalisés (je pense notamment aux personnes qui cherchent uniquement des histoires d'amour ...) ; que d'ouvrir un roman dont on ne sait rien et dont on peut très bien être déçu.

Le Nuzlocke serait dans la continuité : le lecteur connaît le jeu, il y a déjà joué, il a peut-être déjà fait un Nuzlocke dessus, donc il a déjà des attendus réalisés qui lui rendent le Nuzlocke plus facile d'accès. C'est peut-être aussi plus facile pour un auteur d'avoir un fil conducteur déjà " prêt à l'emploi " dans le jeu, même si on s'amuse à en dévier plus ou moins largement, que d'avoir à monter un scénario de toutes pièces.


Gobou : Est-ce qu'il y a aussi le fait que le récit se base sur une véritable partie qu'on a faite ? Et qu'à cet égard, il y a une part de suspens notamment sur comment va se passer x combat avec x équipe ?

Mimoze : Je le vois plus comme un attendu. Quand on lit un Nuzlocke sur un jeu donné, on a forcément sa propre expérience en tête, et il y a quelques combats qui sont redoutés collectivement.

Quand j'ai commencé à jouer la partie pour Aswium, à l'aveugle, on m'a notamment fait savoir très fort qu'il fallait que je me méfie d'un certain Ecremeuh ... Je ne sais pas s'il y a vraiment du suspense dans un Nuzlocke, en tout cas pas quand on s'en tient strictement à ses éléments de compte-rendu. Mais il y a peut-être un côté sadique du lecteur !


Gobou : Entrons dans le vif du sujet en commençant par En noir et Rose (Blanc 1) et En Camaïeu de Rose (Blanc 2) qui sont deux "gros" Nuzlockes écrits sur les versions de la cinquième génération. Hormis le fait que tu adores la 5G (comme chacun sait), est-ce qu'il y a d'autres raisons qui t'ont motivée à faire des Nuzlockes sur ces jeux ? Les Pokémon ? Le scénario ? Etc ... ?

Mimoze : Je suppose que tu voulais d'abord parler de la partie jouée du Nuzlocke, et c'est assez simple : je voulais rejouer à la 5G. Une partie de mon affection pour la génération, et un point qui était très controversé lors de la sortie de NB, vient de la découverte totale du nouveau Pokédex, sans possibilité de capturer avant la Ligue les Pokémon des anciennes générations. En conséquence de quoi le Pokédex d'Unys est très large et je n'avais de loin pas joué avec tous les Pokémon lors de ma première partie ; donc le Nuzlocke était l'occasion. J'ai d'ailleurs découvert des Pokémon qui sont après ça devenus des favoris.

Après, pour l'écriture ... En Noir et Rose et En Camaïeu de Rose, mis à part trois points de divergence majeurs, restent très proches des scénarios des jeux ; d'ailleurs, certaines répliques des PNJ sont reprises mot pour mot. Ces Nuzlocke sont un peu des lettres d'amour à la génération qui a réanimé mon amour pour Pokémon. Mais je suppose que si le scénario n'avait pas été là comme fil conducteur, je n'aurais peut-être jamais envisagé d'écrire ces Nuzlocke.


Gobou : Quels sont ces "trois points de divergences majeurs" qui différencient tes Nuz du jeu original ?

Mimoze : Le premier et le second, je vais les mettre en un point qui couvre les deux Nuzlocke, mais j'ai un peu adapté la mythologie établie dans les jeux par rapport à la formation du Dragon Originel. Quand j'avais joué la première fois à Noire, je m'étais demandé pourquoi, si Reshiram et Zekrom, à volonté égale du Héros, ont la même force, on pouvait battre N ? Pas juste créer une égalité, mais le battre. J'avais cette idée que N ne devait pas être le Héros originel pour plusieurs raisons (mais la première étant que, tout comme il est manipulateur, il a été manipulé par Ghetis dans sa vision du monde extérieur), il devait trouver un substitut, qui se trouverait être " l'un des deux protagonistes " (Ludwig).

Cette idée du Dragon originel s'est précisée avec En Camaïeu de Rose avec le Corps, avec Kyurem, qui entre dans une certaine résonance avec un héros non-élu mais pas négligeable, un peu le commun (Mélis), et la Volonté, avec Victini.

Le troisième est l'inclusion du Pokéwood, comme miroir du scénario d'En Camaïeu de Rose. Il y a beaucoup de thèmes dans les films du Pokéwood qui croisent les thèmes de N2B2, en particulier Full Metal Cop, qui était censé refléter le conflit de Mélis d'être un peu poussé dans la place de protagoniste, de ne pas avoir droit à sa propre identité, tout comme le Ninja Skélenox (Farfuret par défaut) ne se définit que par ses actes criminels. Et j'avoue qu'il y a un peu d'auto-indulgence avec ce troisième point, parce que j'adore Full Metal Cop. C'est Robocop Contre Ninja dans l'univers Pokémon, que veut le peuple ?


Gobou : En parlant de Ludwig, c'est un "héros" peu conventionnel dans le sens où il n'est pas très malin et souffre même d'amnésie. Comment as-tu imaginé ce personnage ?

Mimoze : C'est assez bête mais Ludwig n'est pas exactement original. Il trouve ses racines dans un certain Pokémon Adventures. Avant que le premier volume ne sorte en France, on ne savait de Noir qu'une chose : il utilisait les capacités de mange-rêves de son Munna pour absorber son rêve de devenir meilleur Dresseur apparemment tellement envahissant et éclairer son esprit. Conceptuellement, c'était génial ! Mais quand j'ai eu le premier volume entre les mains, j'ai vite réalisé ce que le manga avait décidé d'en faire. C'est-à-dire rien. J'avais vraiment envie de rendre justice au concept, et il se trouvait en plus que je suis depuis toujours assez fascinée par les histoires qui parlent d'identité, de mémoires. J'ai donc fait des recherches supplémentaires sur les différentes formes d'amnésie, notamment l'amnésie rétrograde qui est un peu moins connue, les conséquences au quotidien, j'ai enlevé la casquette, et Ludwig était né !




Gobou : J'ai noté aussi une autre particularité dans tes Nuzlockes sur la 5G : c'est l'absence de certaines technologies qu'il y a normalement dans le jeu. Aucun PC n'est mentionné dans le récit. Les capsules techniques sont remplacés par des "instructions". Enfin, un Poichigeon dont tu te sers comme un "esclave CS Vol" est présenté, de manière plus romancée, comme un simple "pigeon voyageur". Pourquoi ces changements ?

Mimoze : Une grande partie de ces choix est du au côté plus " antiqué ", plus naturel des versions Blanches, par rapport aux versions Noires qui sont davantage dans l'esthétique ultra-moderne. C'est un contexte qui se prête naturellement mieux aux mythes.

Quant à Venise, ma chère Poichigeon voyageur, c'est surtout pour éviter de parler d'un CSlave, parce que je n'aime pas vraiment cette idée, surtout dans un Nuzlocke où le principe est quand même que chaque Pokémon peut avoir de la valeur, donc j'ai quand même voulu un peu embellir le rôle, si je puis dire. J'aurais pu l'intégrer dans mon équipe, mais ceux qui suivent mes Nuzlocke savent : les types Vol ne m'aiment pas. :')


Gobou : Il y a aussi des changements par rapport à l'ellipse séparant les évènements de Blanc 1 et 2. Par exemple l'écart n'est plus de deux ans mais de cinq ans et Bianca a obtenu un doctorat. Est-ce qu'il y a des raisons derrière ces modifications ?

Mimoze : Pour la première, pour avoir une cohérence avec l'introduction du Pokéwood (qui est quand même un grand pas technologique) et le vol du Chacripan de Matis, et d'autres événements qui semblaient difficile de caser dans une ellipse de deux ans, comme le gel d'une partie d'Unys et, justement, le doctorat de Bianca.

Et pour la seconde, je ne crois pas qu'il y avait une raison profonde outre justifier son statut d'assistante officielle de Keteleeria, et donc qu'elle ait trouvé sa voie. Le fait qu'elle parte étudier à Sinnoh, précisément, pour y trouver le Blizzaroi qu'elle a dans son équipe dans N2B2, est un canon cher à mon coeur, mais je ne saurais pas expliquer pourquoi.


Gobou : Quittons la 5G pour parler de Awsium, ton Nuzlocke sur Heart Gold. Contrairement à tes deux précédents Nuzlockes, j'ai l'impression (mais tu me corrigeras si je me trompe) que celui-ci rajoute beaucoup plus de "lore" par rapport au jeu original. Il y a même des noms qui sont changées comme Ho-Oh qui devient "Samjoh" (en référence à une légende japonaise) ou "Soll" qui désigne "la région du soleil", la partie de Johto s'étendant de Bourg-Géon à Rosalia. Est-ce que tu essayes de combler des lacunes du scénario de base en le complémentant avec une approche nouvelle ?

Mimoze : Un peu des deux. J'admets que j'ai beaucoup moins d'attachement au scénario de la 2G que je n'en ai pour celui de la 5G, et je le trouve relativement pauvre, même si c'est un peu injuste de taper sur des remakes de jeux de 1999, donc pour moi il fallait absolument trouver au moins une histoire ... parallèle, disons, à celle qui existe déjà dans le jeu.

Je voulais surtout que le Johto d'Aswium ait son identité culturelle, par rapport à l'Unys d'En Noir / En Camaïeu (même si les liens entre les Nuzlocke ne sont pas encore évidents :3c ). Je suis linguiste, donc c'est un peu déformation professionnelle de passer par le langage pour marquer cette identité, même si ça peut aussi être un désavantage pour " faire comprendre. "


Gobou : On en revient un peu à l'idée des héros peu conventionnels, mais cette fois-ci le personnage principal est aveugle. Pourquoi ? (Si du moins, ça ne te force pas à dévoiler des éléments de l'intrigue à venir :p)

Mimoze : La première raison est très pragmatique : c'est un Nuzlocke semi-à l'aveugle (je n'avais jamais joué à HGSS, et je n'avais plus joué à OAC depuis les années 2000), donc protagoniste aveugle. La seconde raison ... Je ne peux rien dire :3c




Gobou : Contrairement à jojoelle dont j'ai également fait l'interview, tes Nuzlockes privilégient le format "roman" par rapport au "théâtrale". Y’a-t-il des raisons spécifiques à ce choix-là ? Des plus-values ? Des inconvénients ?

Mimoze : On avait justement parlé pendant un atelier (et Jojoelle avait participé d'ailleurs) des différents styles d'écriture, et on avait au final conclu que, même si on peut définir un style par rapport à un autre, on utiliserait ce terme pour l'ensemble des techniques d'écriture qu'on utilise sans réfléchir.

Donc le format roman est ce qui me vient naturellement. Je pense que c'est ce qui me permet le mieux de développer des univers plus complexes, peut-être plus " sérieux " pour certains, par rapport à un style théâtral qui serait plus " léger " et qui se prête davantage à la comédie (même si je ne crois pas que mes Nuzlocke soient dépourvus d'humour, mais ce ne sont que de petites touches ici et là).

C'est vrai qu'Internet marche sur des définitions différentes mais en soi le format roman comprend tellement de possibilités dans les points de vue, les bonds spatiaux-temporels, etc. que je crois qu'il y a aussi l'aspect expérimental que j'apprécie. Par exemple le point de vue à la seconde personne dans Aswium, c'est un choix particulier dont je ne crois pas que je pourrai reproduire l'effet avec du dialogue théâtral.

Du côté des inconvénients, le premier qui me vient, c'est bête mais c'est la longueur. Je sais que sur certains points je dois me forcer à ne pas écrire trop ... Le lecteur n'est pas une éponge éternelle ; à un moment, si on le submerge d'informations, il sature ; et le Nuzlocke est un format où il est facile d'arriver à ce point de saturation, ne serait-ce qu'avec le nombre de Pokémon et de surnoms à mémoriser.

C'est aussi un obstacle pour un lecteur de voir 1 000, 2 000, 4 000 mots (ma moyenne personnelle), qui doit investir plus de temps et d'énergie à la lecture, plus qu'avec un style théâtral ou même un comics. Je crois aussi que cette association " Roman = Sérieux, Théâtre = Drôle " peut aussi influencer inconsciemment le lecteur sur ses fameux attendus, et que là-dessus c'est peut-être plus difficile de " casser " le ton, d'autant que le comics de Nuzlocke, à la base, était humoristique.

Après ... Il y a des avantages et des inconvénients à chaque style, et le plus important est à mon sens de trouver le style qui nous plaise quand on écrit, et un public se retrouvera forcément.


Gobou : Tu viens d'évoquer la capacité du format roman a développer des univers complexes. A ce propos, je ne sais pas si tu seras d'accord avec cette affirmation, mais tes Nuzlockes misent beaucoup sur les descriptions des environnements, des personnages, et même des combats ! De manière générale : comment conçois-tu les descriptions dans ton récit ? A quels moments tu les utilises ? Avec quels objectifs ?

Mimoze : Je suppose que ça fait partie de mes " points forts ". Enfin, peut-être pas les combats x)

Quand je décris, j'essaie de faire en sorte de garder le point de vue d'un seul personnage et de décrire comme lui décrirait, un peu comme s'il avait une caméra dans la tête. Ca permet de dévoiler un environnement ou un autre personnage tout en lui ajoutant une touche plus réaliste, pas dans le sens qu'on pourrait croire que ce personnage ou ce décor pourrait exister, mais dans le sens où un lecteur pourrait voir l'image, avec ses propres ressentis.

J'aime avoir des descriptions " organiques " (désolée, mais c'est le mot x) ), qui ne sont pas forcément des descriptions frontales du type " Tcheren a les cheveux noirs et des lunettes à bords rouges " mais des descriptions plus embellies qui renvoient à des expériences particulières, type " Tcheren dissimulait sous ses lunettes de larges cernes ", qu'est-ce que ça renvoie sur sa personnalité et celle de l'observateur ? J'essaie de garder les longues descriptions pour les moments où le personnage focalisateur peut se poser, et d'abréger quand il y a des actions rapides, notamment les combats, question de rythme ... Mais c'est plus facile à dire qu'à faire

En noir et rose, Chapitre 6 - 2 (Extrait) a écrit:

« Cette fille était impossible ! Inconsidérée, irresponsable et égoïste petite blonde en habit carotte.

Il piétinait le long de l’entrée de gare depuis deux sifflements de train et quelques douzaines de tours de grande roue, et son impatience n’en diminuait pas ; son pull trop serré portait les marques de l’âge et de la sueur du soleil tranquille d’automne. Le Ponchien à ses côtés suivait plus paresseusement les pas de son maître, plus que dresseur, s’arrêtant pour suivre quelque ombre parfumée d’une starlette de music hall, et baillant à s’en décrocher la mâchoire. Cette vague de chaleur écrasée sur Méanville avait anéanti tout l’héritage de ses pères fidèles à cette famille précisément - il ne pouvait être plus indifférent à l’orage de mots qui se préparait.

Par Arceus, comment avait-elle fait pour se perdre jusqu’à Méanville ? Elle n’était jamais allée plus loin qu’Ogoesse, une seule fois, et c’était dans la poigne de sa forte mère - mais une dame trop indolente à son goût, que les ans et l’endormie Renouet avaient rendu apathique. Il n’avait jamais fait confiance aux garçons pour l’accompagner hors de Renouet. L’un semblait consumer sa brise blonde comme un feu de forêt, et l’autre était déjà incapable de lacer ses souliers seul. Mais de toutes ses mégapoles fleurissantes et polluées ! Méanville ! La ville des plaisirs sans lendemains, disait-on. Elle était prompte à se lancer dans n’importe quelle grotesque aventure qu’on lui amènerait sur un plateau d’argent plaqué.

Quelle idée, aussi, d’offrir des Pokémon à des enfants de cet âge ! A son époque, aux balbutiements du dressage contrôlé, il fallait avoir la majorité, un diplôme tamponnée par l’Ecole régionale, des signatures de la capitale politique Janusia ; on ne pouvait pas simplement passer la porte d’un laboratoire, à seize ans, bonjour, pourrais-je avoir un Pokémon s’il-vous-plait. Parait-il qu’il y a encore moins de contrôle sur le vieux continent, où l’on peut partir le jour de ses dix ans. Ses dix ans ! - ses foudres intérieures devaient se sentir, car les arrivants de Rotombourg l’évitaient soigneusement au sortir de la gare, mi-soucieux, mi-accusateurs.

Elle apparut sous les arcades du music hall, les joues rougies par la fraîcheur. Serrant d’une main la bandoulière de son sac, faisant jouer la coulissante de plastique ; laissant glisser autour de son bras tendu comme autour d’un axe d’air le cochon volant. Ils se croisèrent du regard du bout de leur rue commune. Le sourire rose retomba. La grimace tomba encore plus sur le menton. »

Gobou : Et à l'inverse, quel est ton point de vue sur les dialogues ?

Mimoze : Ils existent.

Blague à part, j'essaie d'appliquer la même logique aux dialogues, mais je suis un peu plus spartiate dans leur usage. Je préfère quand les dialogues sont peu nombreux mais ont un vrai impact sur l'histoire ; donc j'évite, peut-être à tort, je ne sais pas, les dialogues de " remplissage ". Quelqu'un m'avait dit une fois que mes dialogues ressemblaient plus à des punchlines disséminées dans les descriptions ... Et c'est pas faux x) C'est un équilibre délicat.


Gobou : Tu as mentionnée tout à l'heure le problème de la longueur dans le format roman. Est-ce que davantage de dialogues, même de "remplissage" comme tu dis, permettrait de répondre à ce sentiment de "longueur" que le lecteur peut avoir ?

Mimoze : Peut-être. Ceci dit, je crois qu'il y a aussi un peu de conditionnement vis-à-vis de la consommation de contenu sur Internet, et le besoin d'une " satisfaction immédiate ".

C'est un peu hors-sujet mais, d'expérience, les one-shots [Fanfictions d'un seul chapitre] fonctionnent mieux que les fanfictions à plusieurs chapitres, simplement parce que le lecteur est garanti une longueur donnée avec une fin directe. Au final, même si on rajoute beaucoup de dialogue pour compenser les " blocs " de description, ça fera toujours une longueur supplémentaire dans la barre de scroll que le lecteur peut voir en se disant " Ouf ! Non merci, pas pour moi. " Après, peut-être que d'autres auteurs ailleurs ont déjà tenté l'expérience ?  


Gobou : Est-ce que tu as un avis sur l'utilisation des images ? Tu en as fait des utilisations très diverses : dans Y'a un Os, ton Nuzlocke sur Donjon Mystère, tu utilises des screenshots du jeu. Dans tes Nuzlockes 5G, il y a beaucoup d'inscriptions à déchiffrer. Et enfin dans Aswium tu dessines des scènes et des Pokémon.




Mimoze : S'il avait été possible de retranscrire en caractères les " codes " d'En Camaïeu de Rose, je l'aurai fait x) Pour Y'a un Os, je voulais expérimenter le format screenlocke, même s'il s'est vite avéré que le format, ainsi que les modifications des screens pour coller au scénario que j'avais en tête, ne me plaisaient pas.

Pour Aswium, j'avais envie d'ajouter cette touche personnelle d'avoir des illustrations de mes Pokémon ; en plus d'une autre raison liée au scénario mais je t'ai rien dit :3c Et c'est aussi amusant avec le recul de voir comment mon style (graphique, pour le coup) a pu évoluer, même si ce n'est pas mon art de prédilection.
De façon générale, l'avantage d'Internet c'est qu'on peut aussi expérimenter avec des formats un peu hybrides entre texte et illustrations (et langues, dans le cas d'En Camaïeu), pour certains même avec des vidéos et de l'audio, alors pourquoi s'en priver ?


Gobou : Tu parles d'expérimenter, est-ce aussi pour expérimenter que la narration dans Aswium utilise le tutoiement (le narrateur s'adressant directement au personnage principal avec le "Tu") ?

Mimoze : Tout à fait. Il y a bien sûr une raison narrative pour ce choix, mais si je n'avais pas eu seulement envie de voir comment je pouvais m'adapter à la deuxième personne, je ne l'aurais pas fait ! Même si je comprends que ça peut être déstabilisant :')


Gobou : Déstabilisant dans quelles mesures ?

Mimoze : Je pense qu'on est tous un peu formatés à lire un point de vue à la troisième personne, plus souvent omniscient que non, éventuellement à la première personne, donc c'est normal que ça puisse perturber quand on tombe sur un point de vue qui diverge de ces deux-là.




Gobou : Au cours de cette interview, tu as évoquée à plusieurs reprises (et je pense que ça se ressent en lisant) ta passion pour la lecture et la littérature en général. D'ailleurs, dans le chapitre 11 de En noir et Rose, tu fais une référence à l'Albatros de Baudelaire. Désolé pour la question vague qui va suivre, mais je me demande dans quelle mesure ta culture littéraire t'influence dans l'écriture de tes Nuzlockes ?

Mimoze : Question compliquée ! Je ne peux pas nier une influence, mais ce serait difficile de la quantifier x) Les auteurs sont, à mon sens, tous influencés, plus ou moins consciemment, par leur bagage littéraire, que ce soit au début dans une logique d'imitation ou dans une logique de subversion, avant de trouver son style propre, quel qu'il soit.

Il y a une raison pour laquelle on dit que pour bien écrire, il faut bien lire ! Maintenant, est-ce que mes lectures favorites ont influencé les thèmes que j'aborde dans mes Nuzlocke ...? Eh bien, j'ai déjà dû dire en touuut début de l'interview que j'avais toujours aimé les récits qui parlent de quête d'identité, de mémoires. J'essaie d'avoir des lectures variées et de ne me fermer aucune porte, même s'il y a certains genres qui m'attirent plus que d'autres. Le roman d'aventures au sens large, incluant el famoso voyage initiaque, en fait partie. Mais je ne sais pas si ces choses sont des dénominateurs communs dans mes lectures. Je pense que cette influence de ma culture littéraire, comme tu le dis, doit se ressentir davantage dans le style que dans le thème.


Gobou : Ce n'est pas vraiment le but initial de l'interview (quoique ?), mais j'imagine que parmi les lecteurs de cette interview se cache des passionnés de littérature. Je suis donc dans l'obligation légale de te demander quelles sont, plus précisément, tes références littéraires justement ? =p

Mimoze : Histoire de ne pas trop allonger l'interview je vais citer trois choses.

• Tout d'abord, je suis obligée de citer ma passion pour les récits arthuriens, l'arthuriana comme on dit. C'est très large, mais je suis en particulier fascinée par le personnage de Lancelot, qui rentre pile dans mon thème de personnages en quête de leur identité propre et de leur héritage. Le roi Arthur n'est pas en reste, j'ai d'ailleurs fait mon mémoire de fin de Master sur les différentes incarnations du bonhomme au cours des siècles, et comment son identité a été exploitée pour être un outil de propagande. Si je devais recommander une seule oeuvre de l'arthuriana, ce serait La Quête du Roi Arthur de T. H. White. Grand classique.
  
  
• J'ai toujours aimé et je pense que beaucoup de ma stylistique vient de Stephen King. Il fait partie des auteurs prolifiques " à pavé " mais qui réussissent à utiliser les descriptions organiques pour placer une atmosphère, un réalisme palpable, où l'on peut se projeter immédiatement. Il est difficile de sortir une oeuvre du lot alors je vais simplement citer celui qui est, je pense, le plus proche de mon idée de cette démarche organique : Marche ou crève (qui est d'abord sorti sous le nom de Richard Bachman). Et pour celui ou celle qui s'intéresse vraiment à la démarche stylistique, il y a toujours son autobiographie, Ecriture.
  
  
• Enfin, pour parler un peu de littérature française moderne, j'ai un amour fou pour la littérature poétique, presque caricaturale, de Mathias Malzieu, même si ses oeuvres sont entrées plus tard dans ma " vie d'auteur ". Tout le monde a entendu parler de La mécanique du coeur, mais est-ce que tout le monde a lu La mécanique du coeur ?
  

Gobou : Avant de finir l'interview, et en guise d'ouverture, nous nous devons de parler de ton activité sur le Writing Camp, qui est un serveur Discord crée par Thunungu (coucou à lui) ayant pour but de réunir les écrivains du forum afin de parler littérature / écriture etc ... Tu organises fréquemment des animations dessus et on peut dire (sans exagération) que tu es très investie sur ce projet. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

Mimoze : Au départ l'idée du Writing Camp était surtout, du moins de ce que j'en avais compris pour Thunungu, d'avoir un serveur qui pouvait nous motiver à écrire et à avoir des retours sur nos différents projets, ce qui est assez difficile en temps normal vu le médium (pour des raisons que j'ai déjà développées, je crois).

Il n'y a pas vraiment eu de concertation sur qui devait animer quoi, c'est venu assez spontanément : pour ce type de projets, je suis de l'avis que si personne ne dit rien, rien ne se réalise, alors autant lancer des choses, quitte à ce que ça ne marche pas (les prompts journaliers, par exemple), mais au moins on aura essayé. J'ai proposé d'organiser des ateliers écriture, ayant eu une première expérience avec les salons pendant le National Novel Writing Month, et tout le monde a suivi et contribué des idées, notamment pour les thèmes et les exercices. J'ai décidé de mettre les discussions et les projets sur le forum pour que tous les membres puissent profiter des discussions des ateliers, et notamment pour les membres qui ne sont pas forcément sur Discord. Si ça intéresse ...


Gobou : Tout est sur le topic du coup mais comment s'organise ces ateliers d'écriture en quelques mots ?

Mimoze : En quelques mots (tousse), on décide d'un thème, et on se réunit pendant 24 heures (selon les disponibilités de chacun) en deux temps. D'abord, on lance des sujets de discussion pour définir le thème ; par exemple le thème sur les styles d'écriture, il semblait important de définir ce que c'était, vu que c'est un terme assez vague. Puis dans un second temps je, avec les suggestions des autres membres du serveur bien sûr, propose deux à trois exercices pratiques sur le sujet ; le but étant moins de " faire la leçon " que de donner une opportunité d'écrire.


Gobou : Est-ce que tu as d'autres idées d'animations que tu aimerais bien organiser ?

Mimoze : Si j'ai le temps à ce moment-là, je pense qu'on pourra organiser quelque chose pour le NaNoWriMo en novembre, des " sprints " d'écriture par exemple ? Mais rien de précis. Et bien sûr d'autres ateliers.




Gobou : Et tant qu'on parle de tes projets futurs : as-tu des idées de nouveaux Nuzlockes après Aswium (ou en parallèle de celui-ci) ? Sur le Writing Camp justement, tu as évoquée une fois ton entreprise de réecrire En rose et noir, ton premier Nuzlocke sur Blanc.

Mimoze : Rien ne t'échappe, il va falloir que je range mes dossiers secrets

Oui, c'est toujours un projet, il y a certaines choses dans En Noir et Rose que, avec le recul, j'aurai pu mieux traiter, notamment le cas de la pathologie de Ludwig justement ; mais c'est un de mes projets en veilleuse pour le moment. Pour l'instant, je me concentre sur Aswium et sur un autre projet de fanfiction hors Nuzlocke France. Je ne m'avance pas non plus sur un Nuzlocke écrit après Aswium, je n'ai pas trouvé le déclic dans les nouvelles générations, mais qui sait ?


Gobou : Où peut-on lire ce "projet de fanfiction hors Nuzlocke France" ? :p

Mimoze : Si vous parlez la langue de la perfide Albion, c'est juste là !


Gobou : Cette interview arrive à sa fin, mais j'invite évidemment nos lecteurs à poser leurs questions s'ils en ont, ainsi qu'à découvrir tes Nuzlockes si ce n'est pas déjà fait ! Tradition oblige, je me permets de te demander si tu as des recommandations en matière de Nuzlockes ? Qu'ils soient en format écrit ou non ?

Mimoze :

• Un grand classique de Nuzlocke France que je recommande malgré les mises à jour irrégulières (mais qui suis-je pour juger x) ), Traces de Koukin, avec un univers très développé et qui reste pourtant très proche de l'univers original paradoxalement, et un protagoniste charmant (non).
  
  
• Il y a également les Nuzlocke de Karma, dans un format romancé plus court, je recommande forcément son premier Nuzlocke 999 ainsi que The Ice Queen, pour un style semi-illustré un peu plus expérimental mais très original. En plus, Karma a toujours des jeux de règles très originaux, donc ça peut aussi plaire aux personnes qui sont uniquement intéressées par l'aspect gameplay. Après, Koukin et Karma sont plus dans une approche réaliste " dure " du Nuzlocke, assez brutale, mais j'ai beaucoup aimé.
  
  
• Dans un style plus léger je recommande Pokémon X: Nom de code P de PocketMonster04, même si le début est un peu maladroit le développement au milieu de l'aventure de l'univers étendu est fantastique, et a le mérite de mettre en avant des Pokémon qu'on ne voit pas souvent au premier plan en Nuzlocke.
  
  
• Enfin, je dois citer Thunungu et sa Noire Réalité de la Sourde qui est une prise originale sur le scénario de NB, où tout le monde comprend les Pokémon, sauf la protagoniste Nolie. Pas encore très avancé mais qui a déjà lancé de solides pistes.
  
  
• Et pour remplir mon obligation légale : Pokébound.
  

Désolée si j'ai oublié des copains, mais Gobou me chuchotait en aparté qu'on était déjà un peu plus long que la moyenne


Gobou : Pas que ce soit un problème cela dit ! Moi ça ne me dérange pas de faire des longues interviews. ¯\_(ツ)_/¯

En tout cas, un grand merci à toi de nous avoir fait l'honneur de répondre à toutes ces questions ! Je pense que nos lecteurs savent désormais s'ils peuvent être intéressés, ou non, par le contenu (de qualité) que tu produis ! Naturellement, on te souhaite bon courage pour tes projets en cours et à venir. ^^

As-tu un mot pour la fin ?


Mimoze : Merci encore à toi ! Pour le mot de la fin : le premier public d'un écrit ou d'une illustration, c'est vous ; il faut d'abord faire comme ça vous plait. La cinquième génération est toujours la meilleure. Et mangez bien vos légumes !

Et ben, fidèle à la réputation des Littéraires, cette interview est un Pavé César (ceux qui t'ont lu te saluent !).

Les légendes arthuriennes ? C'est sûr que dès que ça touche à ces époques "médiévales" et emplies de légendes, ça m'intéresse. Et j'ai bien aimé tes "entorses" au scénario officiel des jeux pour l'améliorer. (Notament le lore de Ludwig qui est pauvre dans le Manga.)

Pour l'astuce du soleil qui brûle comme un incendie afin de donner un indice sur le passé d'un personnage, c'est ingénieux. Cela évite de faire une description explicite de son passé et on économise des lignes.

Enfin, concernant ton éternelle débat "la 5G est la meilleure !", heureusement que Nuzlocke France le prend avec le sourire.^^ :p Les guerres de générations, j'en ais déjà vu.
Moi, je vois ton amour pour la 5G comme une touche d'humour à ton interview.

Ah ! J'ai enfin pu lire cet article ! Comme d'habitude une interview de qualité avec une invitée de qualité !

Il faut vraiment que je prenne le temps de lire tes Nuzlocke (et s'ils n'y avaient qu'eux !). Et j'approuve les récits arthuriens et Stephen King (même si je n'ai pas lu Marche ou crève), sans parler de la 5G. Tiens, pourquoi j'ai envie de jouer à NB moi maintenant ?

Tellement en retard que je n'avais toujours pas lu/répondu à cette interview, très intéressante, de Mimoze. Je trouve ses avis et son expérience très inspirants, même si on n'est pas vraiment dans le même registre d'intérêts littéraires, à défaut de trouver comment le formuler.
Arigato sempai.

Mimoze a écrit:

Au final, même si on rajoute beaucoup de dialogue pour compenser les " blocs " de description, ça fera toujours une longueur supplémentaire dans la barre de scroll que le lecteur peut voir en se disant " Ouf ! Non merci, pas pour moi. "

Ah, personnellement je n'ai pas du tout l'habitude de compter mes mots (je ne sais même pas où ça se trouve dans mon logiciel), mais j'écris toujours environ deux pages et demi~trois pages (du logiciel) pour un chapitre... Que ce soit pour mon nuzlocke style "théâtre" ou pour mon prochain qui lui est romancé. C'est une longueur qui me convient vraiment.
Du coup, ça ne change pas la longueur, mais ça peut éventuellement changer la densité du chapitre. x)
D'une manière générale, je trouve que ça allège surtout visuellement, ça aère pas mal le texte et je pense que c'est notamment bien pour une lecture numérique. Mais j'ai aussi moins d'expérience en tant que lectrice numérique.
De mon point de vue ça rythme un peu plus le texte aussi, j'ai tendance à vouloir que l'action avance.

Et je plussoierai plus globalement sur le fait de se faire plaisir quand on écrit. Non seulement on écrit d'abord pour nous, mais en plus ça plaira toujours forcément à quelqu'un d'autre, et en plus c'est comme ça qu'on prend de l'assurance et des techniques. Tout bénef.