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| Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: [Blanc] En Noir et Rose Jeu 25 Juil 2013 - 14:17 | |
| Rappel du premier message :- Premier Award du meilleur Nuzlocke écrit de Nuzlocke-France ! Never forget :
En Noir et Rose est un Nuzlocke Challenge sur la version Blanche (sans blague) et est surtout, et avant tout, un de mes plus gros projets d'écriture à ce jour. C'était d'abord une expérience dans les styles et la construction, avec pour sujet la génération Pokémon que je considère la meilleure pour ce genre de worldbuilding ... sur fond de Nuzlocke Challenge. Je m'excuse par avance si le côté purement compte-rendu de l'exercice n'est pas assez visible : ce n'était pas le but Ca fait un moment que j'ai fini la publication ailleurs, donc même si vous me donnez des conseils, il y a très peu de chances que je réécrive en plein ce qui est déjà fini et emballé. Mais n'hésitez pas quand même à faire la critique. Je suis présentement en train de faire un playthrough en Nuzlocke de la suite (devinez la version), et c'est au moment de l'écriture de cette suite que je pourrais pleinement appliquer vos conseils Bref, on s'en fiche, let's go ! \o ❧ Règles- Les règles :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
Règles additionnelles
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, le premier soin à Arabelle étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
N n’avait jamais été le héros.
Oh, Ludvina le voyait bien, ce dragon fantôme qui se dressait dans la pâle lumière nocturne, copie conforme d’une fresque de légende, avec la fragile réalisation d’être devant l’un des Pokémon fondateurs. Reshiram, l’incarnation de la Réalité qui, dans son combat égal contre Zekrom, l’Idéal, avait crée la région d’Unys tel qu’on la connait. A son côté, le dragon mécanique servait de barrage aux regards mordants des deux héros. Un combat d’une ampleur cosmique entre le Roi de la Team Plasma, cherchant à édifier la Réalité monochromatique dont il rêvait ; et la challenger élue, voulant conserver le monde Idéal et coloré dans lequel humains et Pokémon vivaient en harmonie - points bonus pour écraser le tout nouveau champion de la Ligue. A la perspective d’un tel combat ... Les Pokémon de Ludwig était déployés derrière elle, impatients de montrer leur force renouvelée. Sans la moindre entrave d’un dresseur. Une telle contradiction ne cessait d’embarrasser N.
Non, les feux imaginaires, les coups de tonnerre, étaient trop tangibles pour n’être qu’un rêve.
Mais ce n’était pas N que Reshiram avait reconnu comme étant le héros. N domptait le dragon comme n’importe quel Pokémon, et sous la seule impulsion de sa voix. Reshiram rassemblait ses forces dans une épaisse brume, prêt à montrer la puissance de ses flammes. Mais ni l’un ni l’autre de cet étrange couple ne ferait croire à Ludvina que le dragon avait choisi ce Roi terni, corrompu, et dur d’oreille. Encore moins quand celui qu’elle devinait être le véritable héros, à la lumière de toutes les manipulations de N - et de Tcheren, et de Bianca ! -, restait à l’exécution : lové dans le trône du Roi, Ludwig attendait patiemment le début du combat. Ludwig, le garçon muet du métro de Combat.
Les deux dragons devaient se confronter éternellement jusqu’à détruire les fondements de l’ancienne région. Mais, cette fois, contrairement à chacune de leurs renaissances, Reshiram avait perdu son héros. Le visage de Ludvina s’orna d’un sourire confiant.
« Eh, Luddy ! Tu te souviens ? Tu m’as promis un combat ! »
Il n’y avait aucune raison d’envisager la défaite.
***
« Griselda, avez-vous entendu parler du défi de la Ligue Pokémon ? »
Quelques mois avant que Ludvina ne combatte N au sommet de son château, dominant cette même Ligue, Griselda s’était contentée d’enfoncer son regard dans les méandres d’une tasse de café. En l’an 19XX, les premières institutions réservées aux dresseurs se mettaient en place ; et avec du recul, il n’était pas étonnant que des illuminés - et des fauteurs de trouble, selon les propres mots de Tcheren - tels que ce N aient décidé de sortir de l’ombre. Griselda, pour avoir vécu toute sa vie encerclée par des Pokémon, comme n’importe quelle fille de la « chaussure d’Unys », la campagne, n’avait jamais vu d’un très bon œil les actions de cette ... Team Plasma, croyait-elle se souvenir. Encore moins en sachant ce que leur prétendu Roi avait fait à son bébé ... Mais nous nous égarons.
« Depuis une dizaine d’années, les Arènes sont devenues un véritable circuit pour les personnes en désir de devenir des dresseurs. Vous avez dû en entendre parler, ils en font constamment des reportages à la télévision. Il y a huit Arènes officielles à Unys qui constituent la Spirale, sur le pan ouest de la région. Et en ayant battu les huit Champions d’Arène, les portes de la Ligue Pokémon s’ouvrent ! Se mesurer à la Ligue Pokémon, c’est une possibilité unique de s’affirmer comme dresseur ! »
Griselda n’osa pas interrompre la tirade du professeur, mais son sourire crevé suffit à lui faire comprendre qu’elle s’égarait. Elle s’emportait quand il s’agissait de parler du dressage de Pokémon. Bien qu’elle ait choisi la voie scientifique - car les Pokémon, plus on essayait de les comprendre, plus ils révélaient de mystères ; la légende des Deux Dragons n’en était qu’un parmi des centaines -, elle ne cessait de se fasciner pour ces nouveaux contacts avec ces fascinantes petites créatures.
« Oh. Mais c’est surtout parce que les voyages forment la jeunesse ! Je pense qu’un tel voyage pourrait être bénéfique pour nos jeunes. Et surtout pour Ludwig. »
A entendre le nom de son fils, Griselda montra plus qu’un intérêt poli, une véritable curiosité. L’état de Ludwig, s’il ne s’était pas dégradé - que ce soit ses amis, à Renouet ou à Arabelle ; ou l’air de la campagne d’Unys -, n’avait pas connu de réelle amélioration non plus. Et voir son bébé, plongé dans son mutisme, la regardant à peine ; et quand il la regardait, c’était comme s’il la voyait pour la première fois, à chaque fois ... Le professeur, ayant obtenu l’attention qu’elle voulait, continua à exposer son petit projet.
« Il se trouve que j’ai reçu d’un partenaire trois jeunes Pokémon, que l’on m’a assuré être dociles et obéissants, sans la moindre faiblesse de comportement. Des copains idéaux pour nos freluquets ! (Les deux femmes laissèrent échapper un petit rire ; clair et honnête pour le professeur, plus grave et forcé pour Griselda.) Je sais déjà que je peux en confier deux à, comment s’appellent-ils déjà, Tcheren et Bianca ? Et donc, il reste un Pokémon que je voudrais confier à Ludwig. »
D’un côté, Griselda savait qu’il n’y avait rien à craindre. Elle avait déjà voyagé avec ses Pokémon sur les larges routes d’Hoenn - là où elle a rencontré son mari, un fringant Cycliste, mais c’est une autre histoire. Et parler avec eux, essayer de les comprendre, de vivre avec leurs humeurs pendant toute une année, malgré les pertes de certains de ses fidèles compagnons - des accidents - ; avait été une expérience bénéfique pour la gamine un peu coincée qu’elle était alors ! D’un autre côté, son bébé, disparaître tout seul à Unys, sans sa maman pour le protéger, lui rappeler quoi faire s’il a faim ou froid ... Le professeur considéra son silence comme une réponse positive.
« Alors je vous déposerai les Pokémon dans la semaine. Considérez ça comme son cadeau d’anniversaire ! »
Sur ce, je vais lire vos Nuzlocke à vous |
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Auteur | Message |
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Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 31 Aoû 2013 - 8:21 | |
| Et voici la fin de l'étape 13.5 ! La prochaine, c'est la Ligue ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Les Pokémon de Tcheren s’observèrent avec curiosité. Leur dresseur n’avait pas l’habitude de les faire sortir tous ensemble en-dehors de leurs combats. Il semblait même à Russell - le massif Clamiral avait le poil sali et faisait des nœuds entre ses pattes, remarqua-t-il amèrement - qu’il ne l’avait jamais fait. Il ne connaissait pas les formes complexes des Pokémon dont il voulait être le capitaine, seulement leur voix : le Flamoutan aux bras larges passés sous lui, le Déflaisan dont le bec large fouillait son duvet de plumes pour l’éviter, et Figaro. Oui, il connaissait le Chacripan, Tcheren avait été tellement fier de cette première capture ! Mais il se trouvait maintenant face à un gracieux Léopardus, à la fourrure claire et aux membres fins, et il ne se souvenait de lui qu’à cet air prétentieux si caractéristique.
Le jeune garçon s’agenouilla pour se mettre à leur hauteur, et instinctivement, toute leur attention se focalisa sur lui. Il n’aimait pas ça. Il réalisait qu’il avait été un terrible dresseur, autant faible qu’égoïste, et pourtant ils continuaient de le suivre du regard avec la même fidélité stupide, et pourquoi ? Y avait-il vraiment, comme la Team Plasma l’avait si souvent dit, une espèce d’esclavagisme dans le lien humain-Pokémon ? Ressaisis-toi, Tcheren. Ce n’est pas le moment de laisser tomber Bianca et Ludwig. Et Ludvina.
« Salut les amis. »
Il y eut un chœur de voix qu’il ne pouvait entendre, et Figaro bailla avec lassitude. Mais ses yeux troués regardèrent tour à tour le fond d’eau de la Route 10, la forêt de pins, l’impressionnante ombre toute en dents de la Ligue Pokémon derrière son dresseur ; ceux-ci trahissant la nervosité qui mettait enfin un poids sur ses épaules tendues. Tcheren réajusta ses lunettes, et on pouvait y voir une légère buée s’y former aux coins intérieurs.
« Ecoutez, je sais que je n’ai pas été le meilleur dresseur pour vous ... Je le comprends. Je vous ai peut-être forcé à faire des choses que vous ne vouliez pas ... » Il pensait évidemment à la mâchoire fermée de son jeune Léopardus, la puissance inouïe d’un craquement d’os au milieu de la tempête de sable. « C’est pour ça que je vous le demande maintenant. Nous devons aller à l’Arène de Janusia puis à la Ligue Pokémon. Pour la Force. »
La Force, ce n’est pas être capable quelque chose pour quelqu’un qu’on aime, mais c’est déjà le vouloir ; c’est ce qu’il avait dit à Ludvina il y a ce qui semblait être une éternité. Et c’est vrai que s’il voulait aller à la Ligue Pokémon en commençant son voyage, il n’y serait jamais allé sans cette réalisation offerte par Goyah, au milieu de la Route 4, pendu sur sa branche comme le primate grotesque qu’il faisait penser qu’il était. Maintenant, il avait une motivation - Tcheren se pinça les lèvres en imaginant Ludwig, avec ses yeux de chien battu dans l’uniforme trop grand de la Team Plasma.
« Je ne veux pas vous forcer à combattre à mes côtés. Pour être honnête, je comprendrais que vous ne le vouliez pas. Ca risque d’être plus dangereux que ce que je pensais ... » Il posa les quatre Poké Ball à ses pieds. Il trouvait les coquilles de verre ternes, la peinture sanguine écaillée, avec des mâchoires d’ombre. « Si vous me faites confiance, j’essaierais d’être un meilleur dresseur. Je pourrais ... Mettre des autocollants sur vos Poké Ball ? »
Il y eut un échange de regards dépareillés dans le petit cercle de Pokémon, comme si une discussion inaudible prenait place entre eux. Figaro hésita juste un instant, secouant sa tête pleine de voix accusatrices - oui, il avait peur d’être de nouveau abandonné par son dresseur, de ne plus sentir une main se glisser docilement sous son menton -, puis s’éclipsa, bondissant dans les hautes herbes, avec la même aisance et le même silence grave que s’il avait été un spectre. Tcheren eut un spasme à ses lèvres, mais ne devait-il pas s’y attendre ?
Il allait se relever, mais une patte griffue s’appuya sur son genou. Griffes noires à la finition ivoire, poil bleu marin faisant des nœuds entre ces doigts ... Il eut à peine le temps de relever la tête que Russell enfouit sa barbe épaisse contre son cou, lui arrachant un rire nerveux. Sa main écarta machinalement le couvre-chef de coquillage poli de son premier Pokémon, pour voir son Flamoutan jeter ses bras à sa taille, son Déflaisan volant bassement pour s’accrocher au regard de son dresseur. Où seraient-ils allés de toute façon ? Russell ne connaissait que les murs cartonnés d’un paquet d’anniversaire. Le Flamoutan s’était lassé des sapins penchés des Vestiges du Rêve et des journaux mouillés de son passé de Flamajou. Le Déflaisan n’était pas lié à la terre, mais il préférait ses créatures aux oiseaux éphémères et des nuages qui sentaient le pétrole. Les bras de Tcheren accueillirent avec des yeux brillants ces Pokémon. Non.
« Mes amis ... »
Des reflets pourpres dans les hautes herbes. Un attachement avait grandi envers ce dresseur un peu maladroit, trop sérieux pour son propre bien, en quelques jours plus qu’en quelques années avec son dresseur originel ; mais ce dernier n’avait plus besoin de le laisser auprès de lui. Il était trop tard.
*** Les champions d’Ogoesse avaient beau être des triplés, ils ne pouvaient être plus différents en goûts et en personnalité, et cela ne se voyait jamais mieux qu’à l’heure du thé. Quand le salon était fermé pour l’après-midi, réunis autour d’une nappe de dentelle, sirotant chacun sans un mot sa boisson favorite : un massala chai pour Armando, un thé glacé au jasmin pour Noa, et un simple thé vert à chaud pour Rachid. C’est aussi dire jusqu’à quel point ils avaient travaillé sur leur persona, car habituellement, ils ne faisaient pas la différence entre eux - et leur boisson favorite était la même que celui du Maître, à la « fleur rose ». Autour du pied-de-table, les trois singes élémentaires observaient craintivement les jambes agitées de leurs dresseurs.
Noa fut le premier à poser sa tasse ; et encore la prudente lenteur dans ses mouvements fit qu’il mit davantage de temps à essuyer du coin de sa bouche une hypothétique pellicule de sucre brun. Les singes remontèrent immédiatement sur la table pour débarrasser le service - ils n’étaient pas si pressés d’ordinaire, mais ce n’est pas comme s’ils le savaient ! Les champions d’Ogoesse étaient trop ordinaires pour qu’ils le accordent plus d’attention. Ces derniers s’en doutaient. Après leur défaite annoncée, ils avaient été très raisonnables avec eux.
« ... Il semblerait que la jeune fille se dirige à présent vers le Palais ... »
« ... Tout comme Maître Ghetis s’y attendait. »
C’était Rachid, qui semblait faire un effort surhumain pour ne pas contracter son masque de peau sous le dégoût. Tout ce qui ne venait pas de Maître Ghetis leur provoquait une répulsion instinctive, même s’il ne s’agissait que d’eau chaude. Depuis cette victoire sur les champions, ils passaient le temps ... Si l’on pouvait dire « passer le temps », dans leur cas, puisqu’ils ne faisaient guère plus que ce qu’ils faisaient déjà dans l’enceinte du Palais et au-dehors : maintenir une autre mascarade. Ils se levèrent comme un seul homme.
« Bien ... Que faisons-nous d’eux ? »
Armando. Les singes élémentaires s’étaient réunis devant leurs pieds. Ils auraient pu être surpris de leur intelligence - les seuls êtres à avoir percé à jour le trio des Ombres dans leur costume de serveurs ! Et c’était trois Pokémon dressés, et stupides. Ils auraient pu les enfermer également lors de leur défaite, mais il était trop tard pour que leurs dresseurs aient la moindre influence sur les événements à venir. Et quelque chose leur disait qu’ils n’auraient pas le souhait d’intervenir de toute façon. Le carillon s’ébranla.
A l’entrée du salon de thé, Bianca abattait fermement son poing sur la porte de bois ; Venise, voletant près de son épaule, faisait jouer entre ses pattes le message dans son filin détendu. La Poichigeon n’avait jamais perdu le moindre mot, et c’avait été la fierté de son éleveur, vantant fièrement la souplesse de ses ailes et les yeux étroits de son père Guériaigle. La benjamine avait donc été très surprise de la voir revenir sans réponse, se lovant avec un air désolé dans la doublure de son chapeau, elle justement en train d’expliquer la situation à Bardane. C’est qu’Ogoesse était loin, plusieurs jours de marche, et Ludvina devait déjà avoir débouché de la Route Victoire. Les champions de la ville étaient les seuls à ne pas lui avoir répondu, et ils avaient besoin de tout le monde. Noa reprit la parole, pour le soin de la façade.
« Ils ne nous causeront aucun problème. Hâtons-nous ... »
« Eh oh ... ! »
La micro-mascarade des singes - si on peut leur attribuer une pensée aussi complexe ! Après tout, ce ne sont que des Pokémon - en fut bien plus secouée. Qui venait donc au salon, à une heure tardive où tous les habitués, toutes leurs complexions connus de ces petites mascottes, savaient qu’il était fermé ? Timidement, le Feuillajou se glissa hors de la forêt de jambes ; les trois champions, concentrés, ayant déjà décrété que tout avait été réglé ici, les ignorèrent. Il y eut un arrêt dans les chocs, le temps que Bianca se frotte le côté de sa main en feu, et les coups reprirent. Si elle n’arrivait même pas à faire ça ...
« Maître Ghetis nous attend ... »
« Excusez-moi, mais c’est très, très, très important ! »
Un coup plus dur, et on en déduit que la benjamine en était passé à l’épaule. Le Feuillajou grimpa sur la gigantesque poignée, aussi grande et lourde que la basse-branche de sapin dont elle était faite, et se retourna. Il ne distinguait déjà plus son dresseur et ses frères dans les larges ombres de l’Arène sans lumière, seulement les taches de couleur de ses propres partenaires Pokémon. Et une voix en écho qu’il ne reconnaissait pas.
« Nous devons capturer ce Pokémon ... »
Un saut sur la poignée, et Bianca trébucha dans le salon déserté.
- Spoiler:
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 31 Aoû 2013 - 12:04 | |
| Chouette le chromatique ! Et ouah... Ca c'est du retournement de situation... Le trio de champions qui est le trio de l'ombre ! Génial ! Ca promet ! |
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 31 Aoû 2013 - 12:24 | |
| woah... le trio des ombres, les champions d'Ogoesse! Génial! j'ai hâte de voir la suite!
quelle chance pour le shiney! Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 31 Aoû 2013 - 12:43 | |
| Merci ! Fermite n'est pas un de mes chromatiques préférés (voire un de mes Pokémon préférés tout court), mais bon, je ne vais pas me plaindre non plus |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 9:15 | |
| Et voici donc le début de l'étape 14 ! Et les deux premiers combats de la Ligue contre Pieris et Percila. Bonne lecture ! - Spoiler:
Sur la table basse, Pieris plaçait les jetons sur le tapis de velours vert. Il donnait une drôle d’impression, dans ce casino privé, le dos enfoncé dans le cuir rouge du large canapé impérial ; et pourtant, ses doigts maigres et la chute de mèches noires sur son visage le faisait sentir étranger dans ce qui était sa « dent » de la Ligue Pokémon, son domaine. Un pauvre qu’on aurait habillé d’une écharpe de fil d’or et d’un costume bien trop petit pour ce corps marqué par l’expérience. Ludvina n’approfondit pas sa réflexion, car elle dût rattraper d’un geste maladroit la piécette qu’il lui envoya. « Commençons par un jeu de vingt-quatre cartes. » En se rapprochant, elle put voir le tapis des paris, avec la grille des quatre motifs - Pikachu, Nanméouïe, Tritonde et Chlorobule - et des six unités. A côté, Pieris fit sortir de son paquet les deux cartes retournées, et elle essaya instinctivement de voir l’épaisseur douteuse ou l’usure de celles-ci. Le membre du Conseil n’en fit rien, croisant les jambes dédaigneusement par-dessus la table. Qu’avait-elle à perdre ? Elle ferma les yeux et posa son jeton au hasard. Quatre de Pikachu. « Vous devez choisir une des deux cartes. » Ah. « Bien. Je suis Pieris, membre du Conseil, spécialiste des Pokémon de type Ténèbres. A qui ai-je l’honneur ? » «Je m’appelle Ludvina. Et je ... je ne crois pas être spécialiste de quoi que ce soit. » Elle se frotta la nuque. C’était peut-être le titre qui l’intimidait, ou la richesse naturelle de l’homme, dans ses gestes trop précis et dans sa voix, mais elle n’arrivait pas à se détendre face à lui. Pieris ne le remarqua pas, ou l’ignora, car il ne fit que ranger la seconde carte, et il se leva - et avec quelle précision, encore une fois, il dégagea la Poké Ball de sous sa manchette sans un instant se laisser altérer. « La spécialité n’a pas d’importance si elle ne sert pas le combat. Permettez-moi de vous en faire la démonstration. Baggaïd ! » « Truffles ! » La tête du Pokémon lézard rebondit sur le bras-bouclier du Roitiflam. Une prise de l’autre main, et il fut repoussé dans le cuir dans un fracas assourdissant. Mais Pieris ne semblait pas affecté le moins du monde par le masque de poussière et de billes de polyester, se contentant de prononcer son ordre. « Jet de Sable, Direct Toxik. » « Casse-Brique ! » La queue du Baggaïd repoussa sur eux le nuage de débris, et le poing de Truffles partit sur le côté - Ludvina ne le sut que par l’embrasement soudain du mur cylindrique, dévoilant un instant le motif de diamants ; et la morsure éclair qui lui donna un reflet mauve avant de retomber dans l’ombre. Devant Pieris, le Roitiflam cracha une compacte salive verte et de gencive pourrie qui lui brûlait la gorge. « ... Lance-Flamme ! » Truffles eut un temps d’adaptation lorsque le nuage se dissipa, et fort heureusement, le poison n’était pas encore monté à ses narines ; le souffle ardent qui frappa le Baggaïd se termina en un feu bleu consumant jusqu’à son cheveu, source de son équilibre. Ludvina pouvait les apercevoir à présent, avec la marque en croix suintante à sa gorge, et les yeux enflés. Rappel conjoint. « Crocorible. Séisme. » « Lysander, à toi ! Lame-Feuille ! » Le gigantesque Pokémon crocodile n’eut qu’à faire retomber sa queue pour fracturer la « dent » sur laquelle ils se trouvaient, mais la challenger semblait être la seule à se voir affectée par le changement de balance de son côté, le Manternel rebondissant aisément sur le tapis d’air comme si le sol était toujours là à sa sortie de la Poké Ball ; et les deux lames touchèrent le ventre exposé du Crocorible tombant dans sa propre crevasse ... Et à la place, l’armure externe du Scalproie arrêta son attaque. Pieris changeait de Poké Ball avec la même habileté qu’il avait dans ses jeux de bluff, et elle ne l’avait pas vu faire. « Plaie-Croix. » « Plaie-Croix ! » Les deux faux se rencontrèrent, un ange passa, et finalement, celle de Lysander repoussa le chevalier en arrière, le laissant ainsi exposer, sous ses côtes d’acier, son point faible ; la seconde lame y passa vivement, lui faisant même perdre l’équilibre comme une épée trop lourde. Mais le Scalproie pas assez rapide ... « Recommence ! » L’ordre lui semblait absurde, mais le Manternel le fit quand même, relevant sa première lame ... Tapant, en lieu et place du Pokémon chevalier ou de son substitut d’énergie rouge, un Léopardus l’évitant assez pour envoyer sur lui sa Lame d’Air, un coup de griffe faisant écho dans l’air. Les deux s’effondrèrent l’un sur l’autre. « ... Lysander ! » ... Le félin fut repoussé sur le côté d’un pénible coup de lame, son corps glissant sous lui sans grâce. Respiration lourde et inhabituellement sonore pour un insecte, tel un sifflement, mais il était debout, et Ludvina eut un soupir de soulagement en pouvant le rappeler dans sa Poké Ball sans la moindre interférence. Que ferait-elle si elle ne pouvait même pas amener les Pokémon de Ludwig en sûreté ? Qu’elle devait lui apprendre qu’elle avait failli à les protéger comme il le faisait ? Un bref applaudissement la sortit de sa pensée. « Félicitations ! » C’était la seule fois que Pieris sortit de son monotone ténor. « A la fin d'un combat, il y a forcément le vainqueur et le vaincu. Le vrai combattant chevronné n'est pas celui qui se pavane à chaque victoire, ni celui qui pique une crise lorsqu'il perd, mais celui qui pense à son prochain combat ... Allez ! Les autres membres du Conseil t’attendent. » « Oui, oui ... » Il faudra qu’elle prenne un temps au carrefour de la Ligue pour soigner son équipe, car à ce rythme, les spécialistes auraient raison de tout leur courage ; aussi forte soit une telle poussée, elle ne valait rien contre l’élite des dresseurs d’Unys. C’est ce qu’elle se disait en s’engageant de nouveau sur le tapis rouge ... « Et la carte ? » Il la ramassa, lui montrant le dos et son motif monochrome. « Est-ce que j’ai gagné ce pari ? » « Est-ce que le savoir servirait-il votre prochain combat ? » « Peut-être pas » dût-elle admettre. Il lui montra quand même la carte, et elle eut un petit sourire en ne voyant pas la tête dessinée d’un Pikachu, le chiffre contenu dans sa joue normalement dissimulé sous le doigt de Pieris, mais là bien visible dessous, dans le rond d’une queue de têtard. « ... Vous l’avez perdu. Il s’agit d’un six de Tritonde. » *** Percila écarta d’un doigt malhabile la brume imaginaire couvrant son œil. Oh, elle savait qu’elle dormait plus que de raison, dans l’atmosphère close de la plus haute « dent » de la Ligue Pokémon ; mais c’était aussi dans ce précieux sommeil qu’elle assimilait les informations les plus importantes dans de grandes boucles sonores. Surtout de la politique, parfois, des livres audio. Comme toujours, elle se fit un examen mental, avant de remarquer l’ombre projetée sur le baldaquin. « Qui vient ? Approchez donc, impudent dresseur ! » Ludvina écarta précautionneusement le fin rideau. La femme, le dos encore dans son oreiller, était moins une femme qu’une petite poupée de porcelaine, d’amples cheveux d’or en cascade sur la vitrine au sol - ce même sol qui lui inspirait un certain malaise, elle avait l’impression constante d’être prête à tomber dans un puits d’étoiles ! -, et la soie fine de sa chemise de nuit dévoilant la courbe d’une poitrine juvénile. Personne n’aurait deviné que Percila allait sur ses vingt-sept ans. Elle ne semblait pas troublée de ce regard inquisiteur, dégageant de son bonnet le précieux éclat de verre peint. « Qui êtes-vous ? » « Je- Ludvina ... » « Hmph. » Percila bailla - et même son bâillement bruyant, à peine dissimulé dans sa trop maigre paume, avait cette excusable candeur ; la challenger n’arrivait pas à s’offenser d’être considérée comme une faible distraction. « Vous semblez allier force et bonté. Mettez ce talent au service de notre duel. J’ai assez de mal à me retenir. » De sa Poké Ball s’échappa un Symbios. Même dans leur passé commun, d’où Ludvina venait, il n’y avait pas de Symbios : le gigantesque Pokémon Multiplié lui arracha donc un sifflement lorsque ce qui semblait être un simple fœtus se déploya en bouclier en un complexe squelette multicellulaire. Il ne produit aucun cri, mais une espèce d’onde qui semblait pousser la masse liquide dans sa tête, et elle se rappela en se rééquilibrant qu’il y avait bien une paroi de verre sous ses pieds, un chandelier au-dessus, et pas le vide le plus total. « Je suis Percila, membre du Conseil, spécialiste des Pokémon de type Psy, et je serais votre adversaire. Nous aurons droit à quatre Pokémon chacun, sans limite de temps. En cas de défaite, vous serez priée de quitter la Ligue. » La challenger se ressaisit, présentant avec force la Poké Ball au bout de son bras tendu ; mais pas un muscle ne sembla flétrir la peau-de-pêche de Percila. « Je ne comptais pas perdre. Lysander ! » Un éclair évasif, et elle coupa l’air. « Plaie-Croix ! » « Moi non plus. Psyko. » Le Symbios tenta de refermer sa main psychique sur cette apparition, mais il y eut une vive friction quand celle-ci rencontra le vide. Il n’eut pas le temps de se retourner que les deux faucilles du Manternel se plantèrent au plus profond de l’enveloppe gélatineuse ; et le squelette dérangé s’effondra en fines billes sur le sol. Lysander apparut sur le lit, et fit une révérence à la spécialiste, ses bras encore brillants du liquide infectieux. Même le chandelier avait tremblé, mais Percila n’en fit rien, et le rappela. « Ce n’est pas le moment de s’énerver ou de faire tout un cinéma ... » « Je suis d’accord. » « C’était un conseil. Cryptéro, Tranch’Air. » « Que ... » Elle n’eut pas le même de lever la tête que le chandelier retomba sur eux, la lame de son aile fouettant l’air devant le Manternel. Il essuya le sang vert de la fine perforation, analysant le Cryptéro prenant balancier sur le lit - et du fantastique ouvrage de ses créateurs ancestraux, pour qu’il ait pu être un temps confondu avec une décoration. Machinalement, Lysander frappa en avant d’une simple Coupe aisément encaissée par le corps creux ; Ludvina ne pouvait pas prendre le risque de le perdre. Les étoiles naissantes dans les yeux de la spécialiste ne prêtaient pas à confusion. « Tranch’Air. » « Reviens ! » Et la Tranch’Air tapa dans l’incarnation statique usuelle d’un certain Emolga. Le Cryptéro recula dans les airs ; Claus, à peine perturbé par cette rupture dans sa trajectoire, à la seule tombée d’un bras, projeta son Tonnerre sur le corps déjà vacillant. Illumination artificielle. On ne voyait que l’ombre vide du Pokémon mayan traverser la vitre trop fragile du sol. Percila pouvait presque entendre rebondir dans sa tête la boutade de l’adversaire, flottant entre eux comme un rassurant point de lumière. ( Dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde !) « ... Sidérella. » La gothique apparut dans un silence pesant. Aucune attaque, seulement le bruit de la vibration de ses antennes géantes allant l’une contre l’autre, et le vol de l’Emolga se fixant dans son axe en reniflant l’air. Transmettait-elle son ordre par la pensée ? Pas bon ... « Claus, Change-Eclair, vite ! » Il ne se fit pas prier, et à la place de son substitut électrique, l’attaque Tonnerre préparée qui avait alourdi l’air frappa le crâne rebondi du Moyade. Echange de regards et une voix commune aux deux dresseuses. « Ball’Ombre ! » Les deux projections se rencontrèrent, une explosion de pellicules sombres et, dans le dégagement, la Sidérella bascula sur le lit à baldaquin avec la grâce comique d’une actrice - mais son impulsion psychique, faisant grogner l’habituellement polie Percila, fit le compte. Léo s’en sortit mieux, mais de justesse, car il ne resta qu’une tête à la hauteur d’un Viskuse en équilibre dans le vide étoilé. Ludvina sortit une précieuse Guérison ... « Mushana, si tu pouvais ... » On sentait son anxiété à utiliser ledit Pokémon, et Ludvina mentirait si elle disait ne pas comprendre - elle avait entendu tellement de choses horribles sur cette espèce de mange-rêves et le chaos politique qu’elle avait engendrée ici, qu’elle-même avait un peu de mal avec le non-regard de Bavia constamment sur elle. Là-dessus, le tapir remonta dans son axe de flottaison, et ce qu’elle avait pris pour un oreiller était un vieux Mushana à la brume claire ... C’est un pari risqué, se disait-elle en serrant le médicament contre sa cuisse. « ... Ball’Ombre. » « Reprends-toi, Léo ! Ball’Ombre ! » Il y eut un travail d’invocation des deux côtés, dans un sifflement strident ; le Moyade, parce qu’il avait été affaibli par la résonance précédente que même son écume protectrice n’avait pas pu arrêter, le Mushana, parce qu’il ne s’agissait pas d’une attaque psychique dont il avait l’habitude. Percila, le large dos de son Pokémon encombrant sa vue, ne vit qu’une seconde explosion pourpre ... Et elle accourut dans ses chaussons vers lui, son éternel tapis d’air gommé de l’existence. Ludvina enlaça la tête molle de Léo : le Moyade n’en fit rien, glissant toujours entre ses doigts, ne lui laissant qu’un vide terrifiant.
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| | | Slyaquali
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 10:14 | |
| Quels beau combats! j'avoue que j'ai eu u peu peur pour lysander quand le cryptéro a fait tranch'air, mais il a étonnamment bien encaissé. Tu as entraîné tes pokémons jusqu'à quel niveau? Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 10:21 | |
| Merci ! Je suis arrivée à la Ligue avec des Pokémon niveau 55, après, ils ont (presque) tous gagné un ou deux niveaux pendant les combats. |
| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 11:41 | |
| Le petit coup de stress pas agréable avec les attaques vol sur Lysander... >< Très beaux combats ! Léo s'en est sorti comme un chef. Mais Lysander a été le meilleur. x3 |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 12:53 | |
| Merci ! Tiens, j'aurais dû faire des paris, " Pensez-vous que quelqu'un va mourir à la Ligue ? Et qui ? ", juste pour rire |
| | | Slyaquali
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Dim 1 Sep 2013 - 16:10 | |
| il reste encore 2 combats, on peut toujours parié ^^ moi je vote pour lysander ou Claus Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Dogsmaniac
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| | | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 2 Sep 2013 - 8:38 | |
| En fait, si on compte les combats prévus contre N et Ghetis, il reste deux combats à partir de maintenant. Car voici les deux derniers combats de la Ligue ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Les prunelles du jeune homme brûlaient d’un feu vacillant, la couleur d’une flamme de bougie trop consumée. Afin de réaliser son rêve, il allait devoir tout laisser derrière lui - et il l’acceptait avec une noble résignation. Elle lui répondit : « Ce monde n’existe pas que pour toi. Et voici pourquoi ... »
Anis leva les yeux par-dessus ses lunettes avec la moue vexée de la phrase en train de se faire. Encore dans l’entrave psychique de ses spectres, la challenger se débattait en écartant devant elle le vol des livres-oiseaux. Son bras partit en arrière et penchée sur le dos de sa chaise, dans la lucarne, elle apercevait le découpage de la lune. Déjà ? Quand ce garçon l’avait interrompue, la couleur sauvage du crépuscule se reflétait dans le sol poli de la vallée. Le ciel était l’un de ses sujets de prédilection, même si elle ne pensait jamais faire honneur à ce sublime objet astral. Son premier livre était justement nommé « Il est huit ciels et demi » ...
« Dites, ça vous dérangerait pas trop de me laisser redescendre ? »
« Oh, excuse-moi. » D’un claquement de doigts, les bandeaux bleus disparurent ; un mouvement de bras instinctif pour se maintenir en l’air, et Ludvina tomba sur ses fesses sur la plateforme vermoulue. Eut peur, un instant, qu’elle ne tombe sous elle - vu la grâce naturelle de l’auteur au milieu des « manifestations », on aurait pu croire qu’elle volait par-dessus les planches, et en avait oublié le luxueux entretien. Anis se leva de sa table, dégageant d’une pince la frange mauve qui lui tombait sur le front et l’étouffait.
« J’étais en train d’écrire mon dernier roman. J’adore m’inspirer des dresseurs qui viennent m’affronter. Le dernier m’a rendu morose, mélancolique, amère ... »
« Contente pour vous. » Avec bien moins de grâce, la dresseuse se releva en frottant son postérieur endolori. Ce n’était pas une grande romantique - mais elle se voyait bien développer un amour insolent sur l’auteur devant elle, son collant noir bien serré sur les courbes maîtrisées de ses cuisses et la façon avec laquelle un de ses talons claquait toujours sur le sol, signe de sa physique présence. Elle remonta maladroitement les branches de ses lunettes trop grandes, et sa tête sembla un instant disparaître dans le dos rond de son capuchon.
« Désolée, je m’égare. Je suis Anis, membre du Conseil, spécialiste des Pokémon de type Spectre, et je serais ton adversaire. Mademoiselle ... »
« Ludvina. Je ne voulais pas paraître méchante, mais je suis un peu pressée, et je connais les règles. » La Team Plasma, la fin du monde connu, tout ça ! Mais ça ne semblait pas avoir effleuré la tête d’Anis, ni d’aucun des membres du Conseil d’ailleurs. N avait-il réussi à se dissimuler de ces spécialistes, n’était-il pas encore parvenu ici, ou devait-on les honorer pour leur dévotion à la tête de l’institution montante d’Unys ?
« Un bon combat est comme un bon roman, il faut un début parfait. »
« ... Non, il faut un truc pour forcer l’adhésion du lecteur. Quel est le vôtre ? » Le mouvement de l’auteur s’arrêta net. « Puisque vous avez pris la liberté d’appeler l’un de vos Pokémon avant le début du combat, j’ai fait de même. Léo ! » Elle ne sentit qu’une projection dans son dos, et Ludvina ne fut pas étonnée de voir sortir de son ombre les deux Pokémon Spectre : son Moyade, poussant en avant sa masse pourpre, et la forme arachnoïde de ce qu’elle se figurait être un Tutankafer sorti de son sarcophage. Il n’y eut pas de rappel, seulement une chute dans un bouillon d’ombres.
« ... Il faut savoir surprendre. Vous feriez une bonne bêta-lectrice. »
« Ah ah ! Merci. » Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’était un bêta-lecteur.
« Eco-Sphère ! » Léo se fit soulever par une écume rose. Ludvina était étonnée de savoir la spécialiste posséder non pas un, mais une Moyade, sa surnaturelle couleur rose retombant en pluie par-dessus le terrain comme des grêlons de sel marin. Eclatement de méduses sur la façade, et elle retomba comme sa prédécesseur, ne laissant dans la masse reformée de son adversaire que le reflet des herbes perdues.
« Je crois que le dernier chapitre va commencer ... »
« Ah ! Et quand est-ce que votre décor va s’animer ? »
« N’emploie pas ce ton ironique, s’il-te-plait. » Anis ne semblait pas du tout impressionné par l’endurance du Moyade, ou affectée par les disparitions de ses fantômes maladies dans l’air ambiant ; mieux que ça, yeux et main errèrent sur son petit carnet avec une certaine urgence que sa voix ne suivait pas. « Un décor n’est peut-être pas vivant, mais il peut aussi transmettre des émotions. Regarde. Golemastoc ! Lugulabre ! »
De l’ombre surgit, comme un géant sur la « dent » de la spécialiste, le bras gigantesque du golem - dans sa lenteur, Ludvina pouvait voir les multiples runes gravées dans la moindre de ses articulations, corrigés par endroits par une langue moderne parfaite -, et ses bras s’avancèrent dans l’air. Elle remarqua à peine la lumière du Lugulabre couvrir son visage avec largeur, avalant l’air froid autour d’eux.
« ... Au fait. »
« Oui ? »
« Percila nous a déjà fait le coup du chandelier. Léo, Surf ! » Ce fut une véritable explosion aqueuse quand le corps concentré du Moyade percuta le catalyseur Lugulabre, à la chaleur montante, jetant de larges vagues sur le terrain. Le Pokémon au centre s’effondra dans un bruit de verre qui arracha finalement un oh discret à l’auteur ; quant au bras géant, frileux, il décrocha à la seule attaque, et on sentit la vibration dans la tour de son corps bien disproportionné tomber. Léo se réunit difficilement devant eux, une partie de sa cervelle s’évaporant encore d’une brûlure éternelle.
« ... Elle l’a vraiment fait ? »
« Hein ? Oui. Avec son Cryptéro. » Il y eut le gommage sec sur son carnet, toute focalisée sur son jet d’histoire naissante, puis elle leva enfin la tête ; est-ce qu’Anis avait des larmes dans les yeux ? Et ses mains se serrèrent dans une demi-prière. « Je suis confuse, chagrinée, ennuyée, navrée, affligée ! Présentons nos excuses à nos équipes. Nous les avons fait souffrir. »
« Ah, euh, pardon ... »
« Tu es un dresseur, et ce qui s'est passé est normal dans un combat, surtout contre un membre du Conseil. Néanmoins, respecte toujours les Pokémon qui t’ont prêté leur force. Maintenant, va ! Un dernier combat t’attend. »
« ... Un dernier combat ? Qui vous l’a dit ? » Mais Anis s’était déjà replongée dans ses notes.
*** Ca semblait presque logique. Après avoir vu trois bijoux polis d’Unys, Ludvina devait s’attendre à voir le joyau brut qu’était Kunz, la poussière transformée en pellicule de sueur brillant sous les projections. Le combattant n’avait pas la classe de Pieris, le charme de Percila, ou la grâce d’Anis, seulement un frisson de répugnance en le voyant essuyer ses propres excrétions de son front luisant ; et en guise de décor psychédélique, il n’avait que l’usinage de sa « dent », crachant charbon et dioxyde de carbone. Il ne sembla pas remarquer son malaise, ou alors, il était trop concentré à rouler des épaules pour un certain public dans les ombres profondes. Derrière lui, les Karaclée et Judokrak s’étiraient mutuellement.
« J’ai cru entendre que tu avais vaincu tous les autres membres du Conseil ? » Anis. « Il est très difficile de gagner tout le temps, encore plus à la Ligue Pokémon. Aspirer à devenir le plus fort est un noble but, et en cela, tu as mon respect. Moi, c’est Kunz ... »
Il n’eut pas le temps de finir qu’il sentit une pression à l’arrière de son crâne. Par instinct, il se retourna, pour ne voir que ses deux meilleurs Pokémon, il y a encore un instant en train de s’échauffer, user leurs crânes de cristal l’un contre l’autre sous l’impulsion d’une quelconque force psychique. La challenger avait la paume des mains contre ses tempes dans un commandement silencieux, et il remarqua - enfin ! - l’épaisse brume rose qui l’accompagnait comme un serpent.
« Ludvina. On pourrait abréger ? Bavia, achève ton attaque Psyko. » Karaclée et Judokrak se laissèrent tous deux repousser dans les fondations, une main invisible les poussant avec la même aisance que si c’avait été des jouets de plastique - ce qu’ils étaient, pour les pouvoirs psychiques de la Mushana s’abaissant à leur niveau, les yeux déjà refermés dans leur paresse usuelle. Kunz eut un rire franc - encore un contraste étonnant avec les autres membres du Conseil dont le calme olympien la mettait pourtant bien plus à l’aise.
« ... Bien, puisque tu le prends comme ça ... Bétochef ! » Elle ne vit qu’un éclair fauve frapper la Mushana avant que celle-ci ne perde son axe de flottaison. Elle tomba presque, remonta, et l’espèce de motif dans sa brume ne trompait pas, mais qu’est-ce que c’était ? Sûrement pas le Bétochef trop lourd qui les rejoignait, l’immense poutre de béton chutant au milieu de l’Arène tandis qu’il se hissait hors des fondations dans lesquelles il travaillait ; elle n’eut aucun mal à repousser celui-là, avec son équilibre trop fragile et Bavia avec son immense squelette psychique qu’elle était la seule à pouvoir appréhender.
« Marto-Poing ! » La Mushana aurait sans doute pu arrêter le poing du désespoir partant vers elle, sa gigantesque musculature sans peau totalement exposée, si cette attaque Demi-Tour n’était pas revenue à l’assaut, et la déconcentration fit qu’elle se prend l’attaque de plein fouet. Ludvina accourut jusqu’aux limites du terrain pour voir Bavia se stabiliser au milieu des poutres anarchiques, sonnée mais encore en état de combattre. Une indication du bras lui suffit pour comprendre : et Kunz fut surpris de voir son Bétochef tomber de nouveau, les jambes s’effondrant pour la première fois sous lui, et ses bras ne supportant pas plus que son propre poids.
« ... Protège-toi, Bavia ! » Et enfin, la Mushana put arrêter dans sa bulle psychique le Pokémon responsable de cette attaque répétée : le Shaofouine rebondit aisément sur le mur psychique, et sa manche de poils le laissa pendre aisément dans ce qui semblait être à présent une toile métallique. « Psyko ! » Ce qui fit qu’il ne put s’échapper derrière un autre Pokémon, cette fois : avec la même facilité que les autres type Combat, la morsure psychique suffit à lui faire perdre ses sens, et il se laissa tomber de lui-même dans les échafaudages. Kunz se pencha à son tour, Ludvina se retournant vers lui avec gravité - quelle odeur corporelle, vraiment ! La partie la plus difficile de ce combat.
« ... Tu nous as prouvé que tu étais l’un des meilleurs dresseurs d’Unys. Va maintenant devant la statue, sur la place, pour rejoindre la chambre du Maître ... »
Mais Ludvina s’était déjà retournée, descendant d’un pas pressé les fondations éventrées de sa « dent », et il ne voyait encore qu’un instant la cascade de cheveux rebondir sur ses épaules avant de disparaître. Mais que pouvait-il dire ? Elle l’avait vaincu, elle avait gagné le droit de le rejoindre avant eux, et même si cela l’inquiétait ...
« ... Nous comptons sur toi. »
- Spoiler:
- Spoiler:
VS Pieris :
Truffles VS Baggaïd Truffles utilise Casse-Brique. Baggaïd utilise Jet de Sable. Truffles utilise Lance-Flamme (et rate). Baggaïd utilise Direct Toxic. Truffles utilise Lance-Flamme. Baggaïd est K.O. !
Truffles VS Crocorible Switch.
Lysander VS Crocorible Crocorible utilise Séisme. Lysander utilise Lame-Feuille. Crocorible est K.O. !
Lysander VS Scalproie Lysander utilise Plaie-Croix. Scalproie utilise Plaie-Croix. Lysander utilise Plaie-Croix. Scalproie est K.O. !
Lysander VS Léopardus Lysander utilise Plaie-Croix. Léopardus est K.O. !
VS Percila :
Lysander VS Symbios Lysander utilise Plaie-Croix. Symbios est K.O. !
Lysander VS Cryptéro Lysander utilise Coupe. Cryptéro utilise Tranch’Air. Switch.
Claus VS Cryptéro Cryptéro utilise Tranch’Air. Claus utilise Change-Eclair. Cryptéro est K.O. !
Léo VS Sidérella Sidérella utilise Tonnerre. Léo utilise Ball’Ombre. Sidérella est K.O. !
Léo VS Mushana Mushana utilise Ball’Ombre. Léo utilise Ball’Ombre. Percila soigne Mushana. Léo est soigné. Mushana utilise Ball’Ombre. Léo utilise Ball’Ombre. Mushana utilise Ball’Ombre. Léo utilise Ball’Ombre. Mushana est K.O. !
VS Anis :
Léo VS Tutankafer Léo utilise Ball’Ombre. Tutankafer est K.O. !
Léo VS Moyade Moyade utilise Eco-Sphère. Léo utilise Ball’Ombre. Moyade est K.O. !
Léo VS Golemastoc Léo utilise Surf. Golemastoc est K.O. !
Léo VS Lugulabre Lugulabre utilise Ball’Ombre. Léo utilise Surf. Lugulabre est K.O. !
VS Kunz :
Bavia VS Judokrak Bavia utilise Psyko. Judokrak est K.O. !
Bavia VS Shaofouine Shaofouine utilise Demi-Tour.
Bavia VS Karaclée Bavia utilise Psyko. Karaclée est K.O. !
Bavia VS Shaofouine Shaofouine utilise Demi-Tour.
Bavia VS Bétochef Bavia utilise Psyko. Bétochef est K.O. !
Bavia VS Shaofouine Bavia est soignée. Shaofouine utilise Vengeance. Shaofouine utilise Demi-Tour. Bavia utilise Psyko. Shaofouine est K.O. !
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| | | Slyaquali
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 2 Sep 2013 - 10:38 | |
| encore deux beaux combats réussis haut la main! j'ai hâte de voir ceux contre N et Ghétis! ^^ Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | Dogsmaniac
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 2 Sep 2013 - 10:51 | |
| Merci ! Eh non, j'ai pas vraiment eu l'occasion de placer Straciella, mais je sais qu'il me sera utile pour capturer Zekrom et contre N et Ghetis. Pas d'inquiétude, il va avoir sa place sous les projecteurs aussi ! Bon, la prochaine étape est aussi une étape transitoire, donc pas de combats pour celle-ci. Mais la patience aiguise l'esprit, j'espère que vous n'en apprécierez que davantage notre étape finale ! |
| | | Mimoze
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| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mar 3 Sep 2013 - 8:06 | |
| Voici donc le début de l'étape 14.5. Le combat final approche à grands pas, mes amis ! Bonne lecture ! - Spoiler:
La patience n’était pas un des points forts de Ludvina. Elle ne l’avait jamais été, du jour où elle reçut son premier Pokémon, dans le monde qui n’en comprenait pas, et jusqu’à aujourd’hui où, après quatre combats d’une grande tension, elle se retrouvait à descendre à un rythme d’escargot le long de la colonne angélique la menant au Maître - elle comptait les étoiles qui commençaient à apparaître dans le ciel nocturne et réinventait les constellations. A cet instant, alors que le temple du Maître arrivait enfin à sa hauteur, elle nettoyait délicatement le crâne de Sorbouboul, le débarrassant d’impuretés imaginaires. Elle ne connaissait pas son nom, mais elle n’avait pas trouvé l’intérêt de lui en trouver un autre. Ce devait être le seul nom que Ludwig eut à chercher lui-même sans pouvoir le dire ; et, de toute façon, le Pokémon Cône ne semblait pas s’en offenser, tout focalisé que ses deux cerveaux étaient sur les portes grandes ouvertes.
« Je sais que tu n’as pas eu l’occasion de combattre, Sorbouboul. Mais je compte énormément sur toi contre Reshiram. Si on n’arrive pas à réveiller Zekrom ... »
C’était sûr ! Elle ne doutait d’elle que maintenant ; alors que rien ne pouvait la ramener au-dehors, et que le gigantesque temple où résidait Goyah se dressait devant elle, dernier rempart devant les hautes-terres sans âme du Nouveau Continent, ses « dents » de pierre d’or crevant le voile pourpre de la nuit. Straciella aurait bien aimé la rassurer, mais son contact glacial aurait plus tôt fait d’éteindre les dernières braises d’espoir ; il se contenta donc de la regarder avec sa paire d’yeux primale, mimant l’attention.
« ... On ne pourra pas reculer, je le sais. Reshiram est avant tout un type Dragon, tu pourrais donc l’affaiblir. »
Si tu peux défier ces guerriers avec ton courage et ta sagesse, disait la gravure de la statue. Ludvina l’avait lu dix fois, vingt fois, en connaissait le moindre détail, les traces de doigts laissées par les premiers challengers alors que la Ligue toute entière n’était encore qu’une suite de fondations d’argile ; elle ne se trouvait ni courageuse ni sage, et pourtant, tu seras mené au temple, où le Maître t’attend. Enfin, le sol laissait apparaître ses premiers détails, et elle rappela impatiemment le Sorbouboul dans sa Poké Ball. Juste à t--
Une explosion la fit tomber sur son ascenseur. Un rideau de feu et de fumée emportait les vitraux du temple dans la fraîcheur nocturne. Et Ludvina regardait les subtiles courbes de ces flammes surnaturelles longer les murs, ne souhaitant que pouvoir sauter hors de la cage de verre ! Mais la statue angélique, le bras droit tendu vers les hautes-terres, restait inébranlable.
Un jour, la salle du Maître de la Ligue avait eu de la prestance, avec ses quatre murs recouverts de feuilles d’or, de gravures de paraboles et d’uniques vitraux représentant les grands personnages de l’histoire d’Unys. Au centre, le visage découpé en deux dans du verre coloré, la traditionnelle image d’un Roi à la barbe grisonnante observait sa succession. Mais c’était bien loin pour Goyah, dans le mirage des carrières de la Route 4 où il était né, et aujourd’hui intrus devant le nouveau Maître des lieux. Et devant lui, c’était moins l’ombre imposante de Reshiram que celle de son dresseur qui le terrifiait. N glissa tranquillement sa main sur le museau du Fondateur penché tout entier sur son épaule.
« ... C’est fini. Plus jamais les Pokémon ne devront souffrir du joug des humains. Grâce à mon ami, Reshiram ... » Chacun de ses mots, aussi vide de leur empreinte vocale qu’ils étaient, semblait raviver une nuée d’insectes, née en son cœur. « C’est la première fois, je le sens ... Depuis quand n’as-tu pas combattu avec toute ta force ? C’est une chose que j’apprécie en toi. »
Goyah n’avait même pas pu approcher Reshiram. Ses Pokémon avaient paru diminués par sa seule présence, l’aura chaleureuse dans l’air qui, maintenant, l’étouffait. Et le Fondateur obéissait à ses ordres comme s’il avait été dressé par lui toute sa vie - deux mille cinq cent ans d’histoire, enterrés sous les simples mots d’un adolescent trop grand pour son propre corps. Il les craignait aussi, il devait l’avouer. Au moins pouvait-il ignorer l’humiliation de sa première et, à ce jour, seule défaite.
« En tant que Dresseur ayant prouvé ma supériorité sur le Maître, voici ma réforme : les dresseurs du monde vont libérer leurs Pokémon. »
« Non ... Séparer les Pokémon des humains serait ... Je t’en prie, ne fais pas ça ! »
Le visage de N se tordit de dégoût. Reshiram, insensible à ces désirs égoïstes, disparut dans les puits de lumière - il crut un instant qu’il l’avait rappelé, avant de se souvenir de quels personnages étranges il parlait : le garçon refusant le dressage de Pokémon, et le Fondateur d’Unys qu’un seul homme eut jamais dressé.
« Toi et moi avons combattu pour nos convictions. Et j’ai gagné. Ne dis plus rien. »
« Arrête ! »
Ah, ma voix est donc si claire, si faible ... Mais ce n’était pas sa voix, à en juger par le regard détourné du nouveau Maître : sur l’escalier doré, Ludvina trébucha sur les deux dernières marches avant de se planter devant N, leurs nez se touchant presque. Dans ces quelques centimètres de brise artificielle, ils auraient pu attraper le fil tendu entre eux. Et Goyah se rendait enfin compte du lourd fardeau qu’ils avaient tous mis - Zhu, Watson, et même lui - sur le dos d’une étrangère. La dresseuse rencontra enfin le responsable du chaos noyant ce monde et le sien, et aurait été surprise de sa banalité si ça n’avait pas été pour son esprit, que la Ligue et l’impatience avaient étriqué.
« Tu ... »
« Non, » l’interrompit-il, et le seul ton suffit à la repousser. « Dans le futur que j’entrevois, les deux Fondateurs se rencontreront à nouveau. Leur combat décidera de l’avenir du monde : la libération des Pokémon, ou l’harmonie entre eux et les humains ? Et le Galet Noir que tu possèdes, s’il te répond ... Mais ce n’est pas un endroit digne des dragons légendaires. »
Absurde. Comment cette pièce immense, les hauts murs aux pierres éternelles des fondations même de la région, le papier d’or uniforme, pouvaient ne pas être digne des Fondateurs ? Il semblait au contraire avait été pensé pour accueillir des Pokémon de cette proportion, physique comme divine. Mais si Ludvina avait appris quelque chose de son absence même, c’était son goût pour l’immense. La main de N se leva dans l’air, et elle vit enfin les reflets d’émeraude polie dans les prunelles dures ; ce qu’elle définira plus tard comme le regard d’un voleur d’enfants, si on en voit un.
« Dresse-toi, mon Palais ! »
Elle ne vit qu’une explosion d’or et de verre rose, deux bras l’enlacer fermement avant d’être recouverte d’un voile noir.
*** Le Garçon dormait.
Il ne faisait pas tant de différence entre dormir et être éveillé, si ce n’est que lorsqu’il dormait, il n’avait pas à faire cet effort de mémoire à garder les yeux ouverts, ce qui l’épuisait plus que de raison. Ces réflexes, il en avait perdu l’utilité avec la manipulation psychique du Neitram ; mais, pour une raison ou une autre, les Muses qui s’occupaient de lui exigeaient cet exercice physique. Il dormait plus que de raison, mais lorsqu’il était éveillé, c’était dans les quatre murs de cette chambre, et il connaissait à présent par cœur le motif de nuages peints. Oh, il ne doutait pas d’en être sorti, mais il était incapable de s’en souvenir, si ce n’était pour les blancs dans sa mémoire qu’on ne prenait plus la peine de combler - combien de fois le Roi avait perdu le contrôle du Fondateur, même une seule seconde, à cause d’une altération de trop ! Ca ne le dérangeait pas. Il n’en dormait que mieux.
Une main sur sa poitrine vint le réveiller. Il en avait besoin, de ce contact physique subtil, sans quoi il oubliait vite la présence des Muses, et il les voyait apparaître et disparaître comme des fantômes. Aujourd’hui, c’était la Muse de la Paix et sa cascade de cheveux blonds. Le Garçon ne prononça aucune opinion sur la couleur, car il n’en avait pas. Ca l’aidait à la différencier de sa sœur, la Muse de l’Amour, et ses mèches pourpres. Au début, quand il était encore dépourvu d’une vision en couleur, c’avait été un problème que de les différencier l’une de l’autre ; la blonde avait gardé de ce jour une épaisse natte. Difficile de croire que ces événements aient pris place en moins d’une semaine.
Les Muses avaient chacune leur mission. Il préférait la Paix à l’Amour. L’Amour s’occupait de le nourrir, de le laver, de l’habiller, et sans doute qu’avec une conscience plus ouverte que celle dont il avait été pourvu, il aurait trouvé ce soin imperfectible ; mais il aurait aussi ressenti l’usure de son corps, ce qui n’était pas le cas maintenant. La Paix le menait à Neitram, au Fondateur, mais surtout au Roi. A force de réminiscences et de lavements mentaux conséquents, il avait développé son obsession pour Lui. Il voulait être près de Lui. Il voulait Le toucher. Il voulait dormir avec Lui. Peu savait-il que ce pour quoi il avait été préparé allait arriver aujourd’hui.
« Ludwig, le Roi nous attend. »
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| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mar 3 Sep 2013 - 11:26 | |
| Oh. My. Dog. Je savais que N pouvait faire preuve de mégalomanie mais là, c'est... Abusé ! Et maintenant, on sait que le seul but de N vis-à-vis de Ludwig était d'en faire un gentil pantin bien obéissant pour avoir le contrôle sur Reshiram... Quel sale bonhomme ! D: (T'es toujours sûre d'en avoir besoin pour le prochain nuzlocke ? Il est pas remplaçable ?)
En tout cas, j'ai hâte à la suite ! |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mer 4 Sep 2013 - 7:47 | |
| Comme je te l'ai dit, non, j'ai encore besoin d'un antagoniste, alors baisse ce fusil Et voici donc la fin de l'étape 14.5. La prochaine sera donc celle du dénouement finale, la plus longue et la plus difficile de toutes ! En attendant, bonne lecture ! - Spoiler:
Lorsque Ludvina put dégager les bras qui l’enfermaient, elle se retrouva devant un bien triste spectacle. La salle du Maître avait perdu son voile doré, et ses figures de vitrail avaient perdu bras et visages. Le Roi avait perdu une partie de son visage, il ne lui restait qu’un œil de métal ; et, devant lui, un gigantesque escalier éventrait le mur sur une nuit sans lune. Elle leva la tête pour voir Tcheren détourner le visage, et faisant de même, vit Goyah se dégager des fins décombres. « Goyah ! Vous allez bien ? » « Ah ... Tu es arrivé jusqu’ici ... Félicitations. » La ruine de son esprit, elle, demanderait plus qu’un revers de bras. « Que s’est-il passé ? Je suis arrivé quand ce Palais est apparu de nulle part ... » « J’ai ... J’ai perdu. » L’admettre semblait lui coûter bien plus de force que ce qu’il n’avait à disposition, et c’était une pensée étrange à concevoir, que cet homme massif et indomptable puisse s’effondrer comme le même pan de mur sur lequel il s’appuyait, parce qu’il n’arrivait plus à chercher les bulles d’oxygène dans ses propres poumons. Tcheren devinait bien qu’il avait perdu - la perfection faisait partie des non-dits de la Team Plasma, quoi qu’on pense d’eux -, mais ne fit pas de remarque. « Je pensais être capable, » poursuivit-il néanmoins, « de montrer le lien qui m’unit à mes Pokémon, de lui montrer la vérité mais ... Et si ces convictions étaient justes ... » « Le Palais ? » Ludvina réalisa à quel point sa propre voix lui semblait lointaine, comme à travers du verre ; enfin, l’aîné remarqua qu’il avait gardé son instinctive étreinte et recula en rougissant, pointant d’un doigt distrait l’escalier. Derrière, elle devina sans le voir les hauts donjons, les ponts par-dessus les dents de la Ligue, les mille yeux vitrés. Plus tard, quand elle aura la tête suspendue dans le vide par-dessus lui, elle se dira que sa vision n’était pas erronée, juste très loin du gigantisme de la Team Plasma. « Je venais de vaincre Pieris quand une de ces ... choses » - dans ces dimensions, on ne parlait pas tout de suite d’escalier, avec des marches qui arrivaient à la ceinture - « est rentrée dans le mur. C’est pour le mieux, je ne sais pas si je serais arrivé à temps, sinon. » Elle devina que Tcheren avait dû arriver juste à temps pour la protéger de la chute du plafond : même si le choc aurait été minime, chaque seconde et chaque souffle d’air semblait les rapprocher de la Réalité imaginée par N - la sienne, à laquelle elle ne voudrait retourner pour rien au monde. « Même si ... » Goyah semblait se parler à lui-même, désormais. « Chacun a son Idéal, mais seuls ceux qui suivent leurs rêves peuvent en faire une Réalité. C’est peut-être ce que Reshiram lui a vu ... » « C’est un illuminé, » rétorqua Tcheren, et la banalité de son ton arracha un sourire à la cadette. « Il a raison. Je veux dire, » s’empressa-t-elle d’ajouter devant l’air hagard du Maître déchu, « N n’est pas et n’a jamais été le héros de Reshiram. » Tcheren glissa ses épaules sous le bras massif de Goyah, lui cherchant à retrouver son équilibre parmi ses souvenirs fragmentés de ces dernières minutes. « L’écroulement a quand même dû vous casser quelque chose ... Ludvina, je m’occupe de lui. » Un geignement lui échappa. « ... La séparation des Pokémon et des humains n’apportera rien de bon à aucune de nos espèces. Je pense qu’il existe un monde ... Où notre Réalité et son Idéal pourraient exister ... Une utopie. Alors, je vous demande solennellement ceci, faites-lui comprendre cela. Faites-lui comprendre que la libération des Pokémon n’est qu’une utopie. » La dresseuse regarda avec nervosité la suite de marches creuses qui se profilait devant elle. C’était ça. Ce qu’elle avait toujours cherché à éviter à son monde vidé de sa substance et ce qu’elle a promis à ce monde-ci pour ne pas le devenir ... Son destin, celui de Ludwig, de Tcheren, de Bianca ... Celui de N, aussi. Tout ça allait se conclure ce soir, au bout de cet escalier infini. Elle prit son premier pas et chercha une rambarde imaginaire. « Je promets rien ! » *** Quand Ludvina était à mi-chemin du Palais, prise d’un vertige soudain en voyant - ou plutôt, ne voyant pas - la profondeur du ravin par-dessus lequel elle était suspendue, et elle aussi fragile et exposée au vent qu’une feuille morte ; quand Ludvina était à mi-chemin, Tcheren ramenait Goyah à l’entrée de la Ligue par son propre escalier, faisant asseoir le Maître déchu dans le canapé de Pieris - un Pieris plutôt détaché, ne faisant que replier ses jambes pour lui laisser la place, et tout à l’analyse de son prochain pari. En l’examinant, il ne remarqua rien, sinon une longue arête osseuse à son épaule qui lui arracha un cri, réglé comme un robot-jouet, quand il appuya dessus. « Bon, ça n’a pas l’air trop sérieux » fit le jeune dresseur en se relevant. « Je retourne au Palais. » « Que comptez-vous y faire ? » La voix du spécialiste était empreinte d’une ingénue curiosité, mais elle ne manqua pas de tuer son enthousiasme. Ses épaules retombèrent et il s’effondra à son tour dans le canapé ; repoussant dans le même temps le Maître-meuble, penché sur l’accoudoir et son esprit, un mystère de médecin. « Je ne sais pas ... Je vous ai combattu, tous les quatre, pour pouvoir l’aider le plus loin possible, mais maintenant ... » « Vous avez déjà fait ce que vous pouviez, » l’interrompit-il. « Parfois, aider est une entrave. Votre amie le sait également. » Tcheren soupira avec résignation. « Mais Ludvina est ... Attendez. » Il se pencha en arrière juste pour voir, devant la lucarne, le vol spectral de l’auteur. Anis ne se laissa pas tout à fait retomber sur le sol marbré, mais ne lévitait pas pour autant, et son corps semblait inaltéré par les événements - comme tous les membres du Conseil, remarquait-il, et il ne savait pas s’il devait y voir un abandon silencieux ou une confiance infaillible en leur challenger. N n’avait-il pas dit que Goyah n’avait jamais eu à combattre ? Sa voix résonnait pourtant comme un glas dans un si petit corps. « Ils sont arrivés. Nous sommes au climax de notre histoire. » « Ils sont entrés par ta tour ? Il faut qu’ils se hâtent. » « Mon cher Pieris, ce ne serait pas un bon climax sans suspense ! » « ... Vous parlez de Bianca ? » Tcheren essaya bien de les interroger, mais les deux spécialistes semblaient enfermés dans une bulle opaque - et autant qu’ils ignoraient ses ébauches de questions, leur discussion rebondissait sur son tympan abruti. Anis, armée de son inséparable carnet, s’était à nouveau plongée à immortaliser ses idées fugitives ; et il voyait bien, à l’expression désintéressé de Pieris, jouant du talon contre sa cuisse, qu’il n’y avait plus rien à tirer d’elle. Le petit mais ô combien sage Pokémon regardait son dresseur et y vit les racines du doute s’enliser, alors qu’ils se préparaient à affronter leur plus grand adversaire à ce jour.Ludvina sentait, dans son sac, le frémissement des Poké Ball. Elle hésitait, face à cette immense porte toute en arcs et son reflet désapprobateur dans le marbre poli, mais elle n’avait plus le droit de reculer. Ils comptaient sur elle. Il comptait sur elle, aussi, et n’était-il pas le plus important à présent ? Unys paraissait une idée secondaire face à la seule vision de Ludwig, perdu dans l’immense Palais, dans le labyrinthe de colonnes qui était un plus grand défi que le sévère entraînement de la Route Victoire. Elle resserra la bandoulière contre sa poitrine. Le Pokémon poussa un petit cri rassurant, et le combat commença ...Elle fit un premier pas sur le carrelage, et fut accueillie par un déploiement d’ombres.
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| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mer 4 Sep 2013 - 8:37 | |
| Ludvina n'est pas du même monde que tous les autres, et elle va quand même les sauver, quelle héroïne!
ça va être un peu plus dur pour pouvoir lire ton nuz, maintenant que j'ai repris les cours... celui-là, comme il est court, j'ai eu le temps, mais les prochains, je vais devoir les lire le soir!
en tout cas, suspens! Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
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| | | | | [Blanc] En Noir et Rose | |
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