|
| Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: [Blanc] En Noir et Rose Jeu 25 Juil 2013 - 14:17 | |
| Rappel du premier message :- Premier Award du meilleur Nuzlocke écrit de Nuzlocke-France ! Never forget :
En Noir et Rose est un Nuzlocke Challenge sur la version Blanche (sans blague) et est surtout, et avant tout, un de mes plus gros projets d'écriture à ce jour. C'était d'abord une expérience dans les styles et la construction, avec pour sujet la génération Pokémon que je considère la meilleure pour ce genre de worldbuilding ... sur fond de Nuzlocke Challenge. Je m'excuse par avance si le côté purement compte-rendu de l'exercice n'est pas assez visible : ce n'était pas le but Ca fait un moment que j'ai fini la publication ailleurs, donc même si vous me donnez des conseils, il y a très peu de chances que je réécrive en plein ce qui est déjà fini et emballé. Mais n'hésitez pas quand même à faire la critique. Je suis présentement en train de faire un playthrough en Nuzlocke de la suite (devinez la version), et c'est au moment de l'écriture de cette suite que je pourrais pleinement appliquer vos conseils Bref, on s'en fiche, let's go ! \o ❧ Règles- Les règles :
Règles usuelles :
- Seul le premier Pokémon de chaque zone peut être capturé.
- Le Pokémon est à considérer même si c’est un Pokémon déjà capturé dans une zone précédente ou une de ses évolutions (autrement dit, pas d'anti-doublon).
- Le Pokémon donné dans une zone est à considérer comme la capture unique de la zone. Inversement, si un Pokémon a déjà été capturé dans la zone, ne pas considérer le Pokémon donné. Le fossile est considéré comme le Pokémon de la zone où il a été ressuscité, non pas la zone où il a été trouvé !
- Un Pokémon échangé dans le jeu compte comme la capture de la zone, sans « libérer » la zone de capture du Pokémon sortant. Par exemple, si on échange sur la Route 7 un Géolithe de la Veine Souterraine pour un Emolga, on ne peut plus capturer de Pokémon sur la Route 7 ou retourner chercher un Pokémon à la Veine Souterraine ! Les échanges externes au jeu sont interdits.
- Un Pokémon évoluant par échange ne pourra pas être échangé même pour lui permettre son évolution.
- Les œufs sont interdits.
- Les Pokémon événements sont interdits.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, les Pokémon issus du Heylink sont interdits.
- Un Pokémon légendaire compte comme n’importe quel premier Pokémon dans sa zone - Reshiram / Zekrom peuvent donc être capturés, de même que Boréas / Fulguris s’il apparaît comme le premier Pokémon dans la zone dans laquelle on le trouve la première fois.
- Un Pokémon chromatique peut être capturé sans conditions, mais ne pourra pas être utilisé s’il n’est pas le premier Pokémon de la zone.
- Tout Pokémon K.O. doit être considéré comme mort et être mis au PC / relâché.
- Pas de Rappels.
- Un hors-jeu n’est pas un K.O. s’il reste des Pokémon au PC « vivants ». Si ce n’est pas le cas, c’est un game over.
- Tout Pokémon capturé doit avoir un surnom.
Règles additionnelles
- Pas de Repousses.
- Un seul soin au centre Pokémon par ville.
- Pas d’effet « cumulable ». Ne pas aller dans le centre Pokémon d’une ville ne permet pas d’aller deux fois dans le centre Pokémon de la ville suivante.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, les Centre Pokémon restent ouverts pour les boutiques, sauf si une règle additionnelle les limitent.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, le premier soin à Arabelle étant un tutorial forcé, il ne compte pas comme le seul soin au centre Pokémon de la ville.
- Mode Défini.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, un seul usage par CT - à considérer comme dans les versions ultérieures.
- Si une CS est nécessaire pour progresser, mais que tous les Pokémon pouvant l’apprendre sont morts, et qu’aucune capture n’est possible, c’est un game over.
- Si le Pokémon qui utilisait une CS avant de mourir (Surf, Force), le dresseur doit retourner à la dernière ville visitée comme s’il ne pouvait plus l’utiliser.
- Pour Pokémon version Noire / version Blanche, un seul Pokémon des herbes mouvantes de tout le jeu - puisque les herbes mouvantes peuvent être « provoquées » et facilitent l’obtention d’un Pokémon rare sur une zone. Il comptera également comme le premier Pokémon de la zone. Les Nanméouïe restent conseillé pour l’entraînement !
❧ Sommaire❧ Prologue- Spoiler:
N n’avait jamais été le héros.
Oh, Ludvina le voyait bien, ce dragon fantôme qui se dressait dans la pâle lumière nocturne, copie conforme d’une fresque de légende, avec la fragile réalisation d’être devant l’un des Pokémon fondateurs. Reshiram, l’incarnation de la Réalité qui, dans son combat égal contre Zekrom, l’Idéal, avait crée la région d’Unys tel qu’on la connait. A son côté, le dragon mécanique servait de barrage aux regards mordants des deux héros. Un combat d’une ampleur cosmique entre le Roi de la Team Plasma, cherchant à édifier la Réalité monochromatique dont il rêvait ; et la challenger élue, voulant conserver le monde Idéal et coloré dans lequel humains et Pokémon vivaient en harmonie - points bonus pour écraser le tout nouveau champion de la Ligue. A la perspective d’un tel combat ... Les Pokémon de Ludwig était déployés derrière elle, impatients de montrer leur force renouvelée. Sans la moindre entrave d’un dresseur. Une telle contradiction ne cessait d’embarrasser N.
Non, les feux imaginaires, les coups de tonnerre, étaient trop tangibles pour n’être qu’un rêve.
Mais ce n’était pas N que Reshiram avait reconnu comme étant le héros. N domptait le dragon comme n’importe quel Pokémon, et sous la seule impulsion de sa voix. Reshiram rassemblait ses forces dans une épaisse brume, prêt à montrer la puissance de ses flammes. Mais ni l’un ni l’autre de cet étrange couple ne ferait croire à Ludvina que le dragon avait choisi ce Roi terni, corrompu, et dur d’oreille. Encore moins quand celui qu’elle devinait être le véritable héros, à la lumière de toutes les manipulations de N - et de Tcheren, et de Bianca ! -, restait à l’exécution : lové dans le trône du Roi, Ludwig attendait patiemment le début du combat. Ludwig, le garçon muet du métro de Combat.
Les deux dragons devaient se confronter éternellement jusqu’à détruire les fondements de l’ancienne région. Mais, cette fois, contrairement à chacune de leurs renaissances, Reshiram avait perdu son héros. Le visage de Ludvina s’orna d’un sourire confiant.
« Eh, Luddy ! Tu te souviens ? Tu m’as promis un combat ! »
Il n’y avait aucune raison d’envisager la défaite.
***
« Griselda, avez-vous entendu parler du défi de la Ligue Pokémon ? »
Quelques mois avant que Ludvina ne combatte N au sommet de son château, dominant cette même Ligue, Griselda s’était contentée d’enfoncer son regard dans les méandres d’une tasse de café. En l’an 19XX, les premières institutions réservées aux dresseurs se mettaient en place ; et avec du recul, il n’était pas étonnant que des illuminés - et des fauteurs de trouble, selon les propres mots de Tcheren - tels que ce N aient décidé de sortir de l’ombre. Griselda, pour avoir vécu toute sa vie encerclée par des Pokémon, comme n’importe quelle fille de la « chaussure d’Unys », la campagne, n’avait jamais vu d’un très bon œil les actions de cette ... Team Plasma, croyait-elle se souvenir. Encore moins en sachant ce que leur prétendu Roi avait fait à son bébé ... Mais nous nous égarons.
« Depuis une dizaine d’années, les Arènes sont devenues un véritable circuit pour les personnes en désir de devenir des dresseurs. Vous avez dû en entendre parler, ils en font constamment des reportages à la télévision. Il y a huit Arènes officielles à Unys qui constituent la Spirale, sur le pan ouest de la région. Et en ayant battu les huit Champions d’Arène, les portes de la Ligue Pokémon s’ouvrent ! Se mesurer à la Ligue Pokémon, c’est une possibilité unique de s’affirmer comme dresseur ! »
Griselda n’osa pas interrompre la tirade du professeur, mais son sourire crevé suffit à lui faire comprendre qu’elle s’égarait. Elle s’emportait quand il s’agissait de parler du dressage de Pokémon. Bien qu’elle ait choisi la voie scientifique - car les Pokémon, plus on essayait de les comprendre, plus ils révélaient de mystères ; la légende des Deux Dragons n’en était qu’un parmi des centaines -, elle ne cessait de se fasciner pour ces nouveaux contacts avec ces fascinantes petites créatures.
« Oh. Mais c’est surtout parce que les voyages forment la jeunesse ! Je pense qu’un tel voyage pourrait être bénéfique pour nos jeunes. Et surtout pour Ludwig. »
A entendre le nom de son fils, Griselda montra plus qu’un intérêt poli, une véritable curiosité. L’état de Ludwig, s’il ne s’était pas dégradé - que ce soit ses amis, à Renouet ou à Arabelle ; ou l’air de la campagne d’Unys -, n’avait pas connu de réelle amélioration non plus. Et voir son bébé, plongé dans son mutisme, la regardant à peine ; et quand il la regardait, c’était comme s’il la voyait pour la première fois, à chaque fois ... Le professeur, ayant obtenu l’attention qu’elle voulait, continua à exposer son petit projet.
« Il se trouve que j’ai reçu d’un partenaire trois jeunes Pokémon, que l’on m’a assuré être dociles et obéissants, sans la moindre faiblesse de comportement. Des copains idéaux pour nos freluquets ! (Les deux femmes laissèrent échapper un petit rire ; clair et honnête pour le professeur, plus grave et forcé pour Griselda.) Je sais déjà que je peux en confier deux à, comment s’appellent-ils déjà, Tcheren et Bianca ? Et donc, il reste un Pokémon que je voudrais confier à Ludwig. »
D’un côté, Griselda savait qu’il n’y avait rien à craindre. Elle avait déjà voyagé avec ses Pokémon sur les larges routes d’Hoenn - là où elle a rencontré son mari, un fringant Cycliste, mais c’est une autre histoire. Et parler avec eux, essayer de les comprendre, de vivre avec leurs humeurs pendant toute une année, malgré les pertes de certains de ses fidèles compagnons - des accidents - ; avait été une expérience bénéfique pour la gamine un peu coincée qu’elle était alors ! D’un autre côté, son bébé, disparaître tout seul à Unys, sans sa maman pour le protéger, lui rappeler quoi faire s’il a faim ou froid ... Le professeur considéra son silence comme une réponse positive.
« Alors je vous déposerai les Pokémon dans la semaine. Considérez ça comme son cadeau d’anniversaire ! »
Sur ce, je vais lire vos Nuzlocke à vous |
| | |
Auteur | Message |
---|
Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Ven 2 Aoû 2013 - 8:51 | |
| Et voici pour vos beaux yeux la première partie de la quatrième étape ! Bonne lecture ! - Spoiler:
A l’entrée du musée, à l’accueil, une dame dans son chapeau rond lui tendit le prospectus usuel pour la visite - ce que Ludwig trouva plus utile pour se souvenir de ce qu’il avait vu que pour apprendre quoi que ce soit ; l’Histoire n’ayant jamais été, dans aucune de ses deux incarnations, sa passion. On était, dans la première salle, immédiatement dominé par l’imposant squelette, figé pour l’éternité dans sa position de vol, ses courtes ailes dégagées en arrière, les pattes prêtes à saisir les impudents voleurs un peu craintifs. Truffles manifesta d’ailleurs son malaise, dévisageant les yeux absents du dragon fossilisé avec défi.
« A chaque fois que je le vois, je suis moi-même fasciné. » L’assistant-directeur se glissa près du jeune dresseur avec un franc sourire, auquel il répondit sans réelle conviction. Il préférait de loin les Pokémon bien vivants et dynamiques aux monstres antiques.
« Cas particulier, il a été pris dans la roche dans sa position de vol ; alors que la forme et la taille de ses ailes n’auraient pas dû lui permettre de soutenir tout ce squelette. Au fait, » - il tendit sa main à Ludwig, qui la regarda un instant sans lâcher les siennes de son précieux papier - « bienvenue. Je suis Gill, l’assistant-directeur du musée. Puis-je vous faire visiter ? » Il ne semblait même pas lui laisser le choix, alors que Truffles le poussait doucement dans son sens pour accepter son geste - et surtout, éviter le regard sans fond du crâne qui les dominait.
« Ceci, » - il désigna une vieille pierre criblée de trous dans son couffin, à peine plus grosse qu’une balle de ping-pong - « est un fragment de météorite retrouvé par le Centre Spatial d’Hoenn. Il semble dégager une énergie particulière au contact des Pokémon, dont l’empreinte est similaire aux différentes pierres évolutives. »
« Et ça, » - il montra une sphère noire fermée - « c’est une pierre trouvée aux abords du Château Enfoui. C’est supposé être la relique d’une ancienne civilisation guerrière, mais ... » Sa voix tomba, faisant preuve de sa déception avec cet objet d’exposition en particulier. « Impossible d’en tirer davantage. Ah. Au moins est-elle jolie. »
« Et ça ! » Il pointa enfin des escaliers menant à une corniche de l’étage supérieure. Ludwig reconnut immédiatement l’arcade familière. Gill devina également son excitation, quoique refroidi par le manque d’intérêt du garçon pour l’Histoire du nouveau continent. « C’est l’Arène de Maillard. Aloé, en plus d’être une archéologue d’exception, est une championne du type Normal. Et c’est ma fière épouse ... » Il remonta le verre de ses lunettes avec un petit sourire.
« Bonne chance, jeune homme ! »
Pas besoin de chance. Truffles s’énervait déjà, plaquant son poing dans sa patte avec un rictus.
*** Aloé, ou la mama de Maillard, avait déjà commencé à se tourner vers d’autres affaires. En plus d’être une grande archéologue, spécialisée dans les civilisations, reconnue sur un vieux continent plus riche en légendes, et d’être une championne d’Arène relativement élevée dans le défi de la Ligue Pokémon - et accessoirement d’être l’épouse de Gill - ; en plus de tout ça, elle était la directrice. Et elle tenait à préparer les nouvelles expositions elle-même, échangeant les différentes pièces de son musée au-delà de l’océan. Elle s’étonna donc de voir déjà son nouveau challenger arriver en sursautant sur les marches, suivi par un Grotichon grotesque, que les jeunes étudiants n’avaient pas réussi à retenir derrière l’arcade.
Ludwig se planta devant la championne, raide comme un piquet ; Truffles le précédant avec nonchalance, montrant à des spectres de public ses jeunes muscles. Aloé se leva de son bureau, avec un sourire non dissimulé devant la prétention du Pokémon.
« Je vois que tu as déjà compris la relation type. Néanmoins ... » Elle glissa sa main dans une poche de son tablier, et en laissa s’échapper l’éclair rouge caractéristique. Un Ponchien en sortit, son épaisse fourrure marine déjà hérissée à la seule vue des pas humains dans l’enceinte de l’Arène familière. « Je souhaite voir, toujours plus, de nouvelles stratégies. Il te sera difficile de me surprendre. »
« Laisse-moi énoncer les règles. Deux Pokémon chacun, aucune limite de temps. Tu es prêt ? »
Truffles jeta un œil à son dresseur. Ce dernier répondit à sa demande muette de la manière la plus concise qui pouvait être : tapant son poing dans son main dans une grossière imitation de provocation. Le Ponchien gronda d’impatience, campé sur ses quatre pattes, et le sourire d’Aloé ne retomba pas. Ce jeune dresseur, et le lien palpable entre lui et son Grotichon, était très intéressant ...
« Alors, c’est parti ! Ponchien, Bélier ! »
Le Pokémon obéit sans discuter, appuyant sur ses pattes arrière pour charger sur son adversaire dans un seul saut. Truffles n’attendit pas, dressant sa main en rempart pour attraper le museau volant ; le frappa de l’autre, et l’envoya valser d’un second coup relâché. Le Ponchien retomba en couinant, mis au tapis en un seul coup critique. Aloé n’attendit pas pour le rappeler, tandis que le Grotichon fit semblant d’étirer ses doigts d’un air las. Si elle devait être impressionnée par la rapidité avec laquelle son Pokémon avait été mis K.O., c’était par une stratégie très commune. Il allait tomber de haut.
De la Poké Ball suivante s’échappa un Miradar. Le grand rongeur s’étira de tout son long avant de fureter nerveusement, l’œil partant dans tous les sens, comme à la recherche de quelque chose. Truffles resta un instant incrédule devant lui - et l’attitude relâchée de la championne, un sourire toujours pincé entre ses deux joues, qui dévisageait avec confiance son dresseur ; et prépara son attaque, le coude en arrière, aurait relancé le poing comme toujours si ça n’avait pas été Ludwig qui l’arrêta d’un geste. Immédiatement, le Grotichon sortit du centre de l’Arène, sans pour autant manquer de lui adresser un regard perplexe.
Comme s’il cherchait quelqu’un.
« Miradar, Vengeance ! »
Le Pokémon se dressa dans un salut militaire, laissant entendre derrière lui - pour une certaine oreille avisée, en tout cas - la voix du Ponchien tombé quelques instants plus tôt au combat, avant de partir en avant, les pattes tendues alternativement comme pour pousser un mur invisible. Truffles n’eut que le temps de rentrer la tête dans les épaules et de voir le coup arriver ; et se fit percuter par ces forces combinées, le groin au plancher. Ludwig allait mettre un pied sur le terrain, si ça n’avait été le tour du Grotichon de l’arrêter d’un grognement étouffé. Tout le haut de son corps était engourdi par la douleur.
« L’attaque Vengeance, » énonça Aloé, « prend avantage de la défaite d’un Pokémon. » Truffles se releva sur ses coudes, crachant d’épais nuages. Le Miradar s’était remis en chien de fusil, les yeux à la dérive. « Je dois admettre que ton Grotichon a une bonne défense. Mais il ne prendra pas de troisième coup. »
Le Pokémon en question se demanda, de sa voix blanche, ce qui l’énervait le plus à cet instant. Ses épaules qui refusaient de se détendre, avec le contrecoup de l’attaque ; son dresseur qui avait choisi ce moment précis pour expérimenter avec ses dix doigts, partant dans les airs dans une pauvre imitation de feu d’artifice ; ou le Miradar qui piaillait comme un moteur dans ces aigus, seulement pour lui, ses nonsenses.
(Allez. Cinq mètres de largeur. Dix mètres de hauteur. Allez. Plafond impossible à atteindre. Milieu dégagé. Adversaire sur une ligne. Allez. Allez !)
... Non, définitivement, c’était ce Miradar nerveux, se confirma-t-il. Ludwig répéta son geste, plus complexe que ceux des premières attaques qu’il avait apprises. Il reconnut le long sifflement qui devait précéder sa Flammèche, mais moins les deux mains enlacées jetées devant lui, avant de se détendre dans une explosion d’air. Aloé, de son côté, retenait du doigt son Pokémon ; elle se prit à essayer de deviner l’attaque que son challenger mimait. Le Grotichon se retourna brusquement dans un craquement d’os, son sabot glissant sur le parquet.
Un instant, les deux Pokémon se jaugèrent du regard. Truffles avec un visible sursaut de confiance, l’œil couvert par des brumes de douleur laissées par la Vengeance ; le Miradar de la mama, avec les yeux fuyants constamment l’arcade de son nez vers les côtés. Arceus soit loué, est-ce que tous les Ratentif étaient condamnés à avoir cet esprit réduit et rigide ? L’audacieuse assurance de Tweak allait manquer ...
(Eh. C’est à moi de me venger !)
Le Grotichon posa ses deux pattes sur le sol dans l’habituelle position de Charge ; mais l’adversaire ne manqua pas, d’une paire d’yeux perçants caractéristiques - en plus de l’esprit réduit et rigide des Miradar, semble-t-il - de remarquer la chaude aura qui montait au plafond. Un œil se plissa, l’autre partit en arrière pour interroger sa dresseuse.
(Dégagement sur le côté accordé ? Oh-oh ?)
Et Truffles chargea dans un moins-élégant grognement porcin, s’enveloppant progressivement d’une épaisse protection de flammes à mesure qu’il fendait l’air - les quelques cinq mètres, selon ce commandant-rat. Le sourire d’Aloé ne s’effaça pas, dévisageant le challenger, les deux bras suspendus comme prêt à se faire arrêter.
(Oh !)
« Miradar, à gauche. »
Le Pokémon glissa prestement sur le côté, ne recevant finalement qu’un rejet de feu sur son côté tremblant. Les pas du Grotichon glissèrent à nouveau sur le parquet dans son détour ; ce n’est qu’à ce moment que la championne définit pour elle-même l’attaque, en voyant Ludwig ramener brusquement ses mains vers lui en rappel.
« A droite ! »
Le Miradar essaya à nouveau d’esquiver, mais la Nitrocharge lui avait donné les secondes qui lui manquaient pour taper juste ; cette fois, le Grotichon percuta sa cible dans une explosion de flammes. Le Pokémon s’envola littéralement vers le plafond qu’il jugeait inaccessible. Truffles tendit le muscle pour le rattraper au vol, mis au tapis en deux coups. Les deux dresseurs restaient muets, laissant le grincement du plancher sous les poids parler pour eux ; Ludwig, parce qu’il avait oublié le son de sa voix, Aloé, parce qu’elle s’était laissée surprendre par le changement de stratégie.
Finalement, elle retrouva son sourire et s’avança dans l’Arène pour prendre le Miradar dans ses bras.
« C’était un beau match. Je te félicite pour cette stratégie ... ma foi, originale. »
Lorsqu’elle releva la tête, elle fut moins surprise par sa défaite que par la main déjà tendue, mendiante, de Ludwig devant elle, l’autre glissée sous sa bandoulière - exhibant la broche déjà ternie d’Ogoesse - ; son Grotichon à sa hauteur l’imitant à la perfection avec sa petite salopette de peau noire. Aloé rappela dans un éclair le Miradar dans sa Poké Ball, pour un repos mérité, et retourna dans son bureau, suivie par ce drôle de couple trottinant ; et extirpa d’un écrin pourpre le Badge Basique, avec seule la dorure familière.
« Comme le veulent les règles de la ligue Pokémon, je te remets solennellement le Badge de l’Arène de Maillard, qui atteste de ta victoire, jeune ... » Elle s’arrêta pour un nom, sans vraiment en attendre un, et ne recevant en réponse que la main impatiente de Ludwig qui glissait sur son sac. « ... jeune dresseur. Laisse-moi te l’accrocher. » Du rêve dans un ornement doré.
Aloé venait à peine de pendre la broche que Gill déboula dans le sous-sol, descendant l’escalier quatre à quatre, la chemise indisciplinée et le souffle court.
« Le ... Le crâne du dragon ! La Team Plasma vient de voler le crâne du dragon ! »
- Spoiler:
|
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 3 Aoû 2013 - 8:10 | |
| Suite et fin de l'étape 4 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Comprendre quelque chose du fil tendu de Gill était un exercice auquel Ludwig ne s’était même pas essayé. Il avait comparé plusieurs fois le prospectus, la photographie du squelette datant de l’inauguration de l’exposition, et le dragon sans tête actuel, pour bien assimiler ; tandis que l’assistant-directeur s’escrimait à expliquer l’incident, ponctuant ses phrases de pas de panique à lui-même sans véritable conviction. La Team Plasma serait entrée dans le musée en prétendant que le squelette du dragon était celui d’une créature légendaire qui les aiderait à libérer les Pokémon du joug des humains égoïstes ; aurait pris le crâne avant qu’il n’ait pu les arrêter, et aurait disparue dans un nuage de fumée. Artie, champion de Volucité, arrivé sur les lieux pour préparer sa propre exposition, trouvait la toile assez insolite : Gill, essayant de faire descendre un jeune chevalier en collants d’un fossile géant. Artie et Ludwig avaient donc décidé - l’un poussant l’autre, naturellement, ce dernier n’ayant été motivé que par son titre à prendre - de se diriger vers la Forêt d’Empoigne pour retrouver les voleurs, tandis qu’Aloé protégeait l’arcade d’entrée de Maillard, leur interdisant toute sortie. Séparés à un embranchement, le champion avait d’abord passé plusieurs instants à contempler la nature et la figer d’un coup de crayon adroit, ce qui leur avait certainement fait perdre un temps précieux. Du coup, le jeune dresseur avait laissé ses Pokémon vagabonder à l’orée. ( Ah ! Des insectes ! Ne me piquez pas, ne me piquez pas ! Ah !) Et Oskar, oubliant totalement les pellicules de soleil sous les arbres, était immédiatement reparti voler dans les méandres du bois, trouvant enfin son confort dans les branchages envahis par les Venipatte pendus. Les autres le suivirent un instant du regard, puis se lassèrent ; seul Truffles resta en arrière pour guetter le retour de son ombre, en aîné de l’équipe. Le Chovsourir accrocha son nez à l’écorce et laissa retomber ses ailes, prêt à profiter de sa journée de sommeil loin des mains indiscrètes du dresseur dont il n’avait jamais entendu le nom ... « Eh, dresseur ! » Ludwig se détourna pour voir le gamin le provoquer. Un véritable stéréotype, dans son débardeur orange et sa coiffe retournée ; et deux Poké Ball pendues à sa ceinture comme de misérables porte-clés. « Tu as croisé mon regard ! Faisons un combat ! » ( Tu l’as appelé), constata Truffles d’une voix plate. Il y avait cette règle non dite qui voulait que quand deux dresseurs échangeaient un regard, ils devaient se combattre, peu importe les circonstances. Tous les gamins y allaient de leur astuce : attendre sur le chemin, se cacher derrière un arbre de papier, ou simplement appeler les voyageurs. Bavia roula sur son axe dans une parodie de ronronnement moqueur. ( Je m’en occupe) fit Tweak en l’ignorant, se glissant à la jambe de Ludwig. ( Après tout, je ne peux pas me laisser dépasser par Rouki.) Rouki qui, resté derrière le Grotichon, était encore inconfortable dans les pattes plus élancées du Ponchien qu’il était devenu. L’assuré Ratentif, qui se considérait avec ses deux aînés comme le trio, n’avait, lui, pas encore atteint le moment de son évolution, et en ressentait un certain malaise ... Le gamin en face libéra un Venipatte paresseux qui se cacha immédiatement dans les hautes herbes en grondant doucement. « Montre-lui ce dont tu es capable ! » ( Ca sera rapide. Allez. On a encore du sbire Plasma à casser.) Ludwig ordonna immédiatement à Tweak d’exécuter son attaque Morsure - dans une pathétique imitation avec sa mâchoire bien plus étroite - ; le Ratentif resta un instant dressé au-dessus des herbes pour distinguer le Venipatte qui le fuyait paresseusement ... Le voilà ! Une forme mauve évidente sur le sol mouillé. La larve-insecte ne vit que les crocs enluminés fondre sur son épaisse carapace, l’enserrer dans un crac bien sonore. Un frisson se glissa sous la colonne vertébrale des deux dresseurs. « Ve... Venipatte ! » Le Pokémon se tortillait vainement dans l’étreinte de ses dents. Rouki fourra son nez sous le bras de Truffles en tremblant. L’attaque du Ratentif, même s’il était le plus dynamique d’entre eux, était d’une violence inhabituelle - sourd aux appels de mains répétés de son dresseur ignorant et au mutisme soudain du gamin. La Munna descendit d’un cran dans son espace de lévitation, les yeux clos et le museau pendant déformé par une grimace. ( Son esprit s’obscurcit pour moi. Il se laisse dominer par sa frustration. Et, sans avoir besoin de voir, je sais que ça va mal finir.) Le gamin se ressaisit enfin, voyant les gouttes de sang pourpre s’accrocher aux moustaches du rat. « Venipatte, Grincement ! » Le Pokémon, trop heureux, poussa un cri strident qui resta accroché aux tympans de Tweak - et fit écho dans les autres têtes. Déstabilisé, déséquilibré, le Ratentif lâcha enfin prise, passant à répétition la patte sur son oreille en espérant faire cesser le son cryptique qui persistait. Venipatte tomba lourdement dans l’herbe sans bouger, tremblant seulement en essayant de s’enrouler sur lui-même. Son dresseur le rappela immédiatement, un fard aux joues et les lèvres pincées ; dans un mélange de crainte et de pure rage qui n’échappa pas même au plus oublieux Ludwig. Il rappela à nouveau Tweak d’un applaudissement, commandant du pied au Ponchien de prendre sa place, mais le Pokémon ne bougea pas, écrasant son postérieur sur le sol en secouant la tête. ( Tweak,) l’appela Truffles, assumant son rôle entendu de leader. Le Pokémon chassa cette voix d’une négation, qui aurait pu très bien être un autre spasme pour dégager le son impalpable du Grincement. ( Je m’en occupe. J’assure.) ( Mais ...) C’était Rouki, partagé entre la crainte du risque, et celle que lui inspirait le Ratentif à cet instant, avec une agressivité qu’il ne reconnaissait pas dans le confiant voire prétentieux Tweak dont il se souvenait. Ludwig resta un instant les mains serrées, semblant hésiter, puis laissa simplement les mains retomber sur ses côtés avec résignation. Le gamin en face envoya un énième Ponchiot - car il n’y avait plus que ça dans la région, apparemment : des chiens, des chats, des rats ! -, resté timide, les traits froncés sous le coup des émotions et des voix contradictoires. « Ca ... Ca va pas ... » Des trémolos. « ... Ponchiot ! Morsure ! » Le Pokémon obéit, avec cette impulsion ordinaire des Pokémon dressés. Ludwig écartait l’air du bras avec une insistance encore raisonnable, mais fous le camp Tweak ! ; le Ratentif partit sur le côté, et perdit l’équilibre, le Grincement faisant encore écho dans sa tête, à droite, à gauche. Les deux mâchoires lui comprimèrent la gorge dans un cri étranglé. Et il se débattait, la queue remuant dans l’espace comme l’insecte qui avait subi le même sort quelques instants plus tôt. Les lèvres du gamin se crispèrent pour cacher un sourire. ( Tweak !) Les voix ne firent qu’une, un instant. Son dresseur sortit du cadre pour lui faire apercevoir ses vains gestes, du coin de son œil roulant. Les deux mains encadrant ses lèvres pour poursuivre le mouvement de la mâchoire. Le Ratentif se tortilla pour mordre le cou du Ponchiot ; ce qui n’échappa pas au téméraire - et rancunier - gamin. « Ponchiot ! Charge-le par terre ! » Le Pokémon s’exécuta, tapant le côté de sa tête contre le sol pour dégager son adversaire. Un couinement échappa à Rouki, prenant un temps la voix que Tweak aurait dû avoir - Tweak l’assuré, enfin pris en défaut. Qu’il aurait dû avoir, car évidemment, la suite d’attaques l’avait mis dans un tel état de confusion qu’il renonça à relever la tête. Truffles et Bavia restèrent au chevet de Ludwig, qui s’acharnait pourtant dans son instruction muette. ( Ne panique pas, Ludwig ... Rappelle-le ...) Conseil inutile qu’il ne percevrait pas. Le combat aurait dû en rester là - une leçon pour le Ratentif qui surestimait la maigre force de l’adrénaline, alors que Rouki se serait avancé pour finir le combat. Ce qui n’était pas du goût du dresseur crispé, encore une main serrée sur la Poké Ball de son Venipatte. « Morsure ! » Cette fois, le Ponchiot resta incrédule, jetant un regard sidéré au gamin, partagé entre l’impulsion de cette voix de confiance et l’évident knock out de son adversaire, les yeux perdus dans le vide dans une grossière grimace de cartoon. Ludwig laissa retomber une de ses mains à cette seule réminiscence, le professeur Keteleeria au comptoir d’Arabelle, les mains glissées dans les poches de sa blouse avec une négligence qui ne s’y prêtait pas. « Faites attention quand vous combattez, les enfants, » faisait-elle de cette voix désincarnée dans une mémoire qui ne convenait pas à cet exercice. « Les Pokémon sont des créatures exceptionnelles mais non pas moins fragiles. Ils peuvent mourir. » « Ponchiot ! Allez ! » Rappela le dresseur, ramenant tout ce beau monde à la conscience. Le Pokémon subit l’impulsion, et enfonça ses crocs avec force sur les points qu’il avait déjà marqués. Tweak eut un soubresaut. Le Grotichon poussa du groin le coude d’un bras encore figé dans l’air avec insistance. ( Rappelle-le.) Conseil inutile. « Quoi ! » répondait Bianca dans sa tête, toute aussi fantomatique. « Ne panique pas. » Le professeur avait perdu le sourire dans sa voix. « Les règles de la Ligue Pokémon sont claires là-dessus. En des circonstances normales, lorsqu’un Pokémon est seulement K.O., le dresseur doit laisser le temps du rappel à son adversaire. Mais je vous préviens quand même. Les gens ont tendance à s’imaginer beaucoup de choses et à banaliser le combat ... » ( Rappelle-le !) Conseil caduque. Le Ponchiot relâcha enfin sa prise avec timidité, presqu’effrayé de ne pas avoir obéi comme il le fallait. Le visage de son gamin restait fermé, avec un mélange de satisfaction et d’incompréhension. Tweak ne bougeait plus. Ne parlait plus. Ne faisait plus écho dans les esprits de ses coéquipiers. Truffles laissa retomber la tête, Rouki écrasa le museau dans les herbes en couinant ; seule Bavia profitait de la compagnie d’un vent bruyant, se balançant encore sur son axe en fouillant les rêves fuyants sans plaisir. Finalement, le gamin rappela son Pokémon sans un mot, l’éclair rouge l’attrapant sans qu’il ne manque à le fuir de l’œil ; et se retourna, faisant face à la fin de la route. Ludwig sortit enfin de sa torpeur et se précipita dans les herbes, dispersant les feuilles mortes de cette fin d’automne, trébuchant sur Tweak - pourquoi dormait-il là ? « ... Désolé ... Mais pour mon Venipatte ... » Et le dresseur dans son débardeur orange disparut vers Maillard d’un pas pressé, laissant l’orée de la forêt dans son silence usuel. Ludwig ramassa Tweak entre ses bras, toute petite poupée de poils désarticulée, les moustaches immobiles et la queue qui ne jouait plus dans les herbes. Truffles se glissa près de son dresseur, posant une patte réconfortante sur l’épaule à sa hauteur, avec un sourire auquel personne ne pouvait croire. ( Il va oublier.) Cette satanée Munna ! Rouki, cette fois, s’avança en rempart du Grotichon, le dos courbé en position d’attaque et le poil hérissé - sa voix bien réelle grondant d’une rage candide. ( Ludwig ne va pas oublier Tweak ! Pourquoi Bavia pense des choses aussi méchantes ? Bavia va oublier Tweak mais pas ... pas nous !) Bavia, fidèle à son habitude, roula simplement sur son tapis d’air en reniflant - pastiche de rire. De son œil bleu ouvert, elle observait le Grignot lui tourner le dos, les épaules basses, les bras encore enroulés autour du corps chétif et privé de rêves de Tweak le Ratentif. Qui ne tremblait pas, qui restait solide face au vent et à l’agression de pensées fugitives voulant sortir de sa tête. Au revoir, Tweak. *** Ludwig frotta ses doigts engourdis contre sa nuque, laissant de larges empreintes de terre contre son col. Il n’avait pas manqué de donner un écrin symbolique à Tweak, et avait dégagé le sol à ses pieds de ses deux mains ; d’abord avec une espèce d’urgence, puis une monotonie du geste, si ça n’avait pas été Truffles qui l’avait arrêté pour ne pas le laisser tomber dans son propre trou. Telle une croix improvisée, la branche de sapin plantée sur le monticule était restée quelques instants portée par le vent avant qu’ils lui tournent le dos. Rouki resta à peine plus longtemps à observer, ramassa du museau la terre qui s’écrasait sur elle-même, et suivit son dresseur d’un pas lent mais rassuré. ( Ludwig ne va pas oublier ...) Il jeta un regard sur l’objet de ses affections posthumes. Ludwig baladait la tête sur le sentier de la Forêt d’Empoigne, prêtant un intérêt renouvelé pour la nature sauvage, les couleurs fauve des arbres, les puits de lumière sous lui, les formes furtives de la Team Plasma dans leurs moins discrets capuchons bleus ; avec une ébauche de sourire de ce sourire crédule, fondant. Dans la tête du Ponchien, Bavia continuait de renifler, amusée. ( Nous nous sommes mal compris. Il veut oublier. Et il en a les moyens.) - Spoiler:
TrufflesNiveau à la fin de l’étape : 22 Unique atout nécessaire contre Aloé. Assez contente surtout de ne pas avoir trop subi la Vengeance du Miradar, qui m’avait posé des soucis sur mon tout premier run de Pokémon Noire. RoukiNiveau à la fin de l’étape : 21 BaviaNiveau à la fin de l’étape : 21 OskarNiveau à la fin de l’étape : 20 CT unique éventuellement apprise : Larcin PC : VeniseZone de capture : Route 3 (Pour le petit mémo, j'ai capturé un autre Pokémon, à la Forêt d'Empoigne, avant le combat contre le gamin. Mais comme il n'apparait qu'au chapitre suivant, je ne le met pas ici, pour ne pas vous spoiler. Vous pouvez essayer de deviner si vous avez envie, vous avez trois essais ) RIP : TweakNiveau 5 - Niveau 19Mort idiote, il s’est fait avoir par un Coup Critique d’un Ponchiot à l’entrée de la Forêt d’Empoigne. Il aurait dû tenir le coup, même après un Grincement ... Et un niveau avant son évolution, c’est encore plus frustrant.
- Spoiler:
|
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 3 Aoû 2013 - 11:41 | |
| ah ouai... grincement + coup critique, ça rigole pas... t'as pas eu de chance...
RIP, Tweak, petit ratentif arrogant.
sur blanc y a des doudouvet ou des chlrorobule? des chlorobule, je crois. moi je dis ce pokémon là ^^ Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
|
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 3 Aoû 2013 - 11:47 | |
| Pas vraiment non, mais j'aurais dû switcher dès qu'il a pris Grincement ... C'était vraiment une mort stupide pour mon petit Tweak ... Et réponse dans deux jours |
| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| | | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 3 Aoû 2013 - 20:10 | |
| A ce niveau-là, c'était mon meilleur après Truffles, oui. Rouki a vraiment beaucoup perdu avec son évolution qui lui a enlevé sa capacité spéciale, et Oskar et Bavia n'avaient pas encore appris des attaques détonantes ; Tweak faisait un malheur avec sa Morsure ... |
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Sam 3 Aoû 2013 - 20:36 | |
| ah ok ^^ et il aurait encore plus gagner si il avait évolué... Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
|
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 5 Aoû 2013 - 8:35 | |
| Pa-pa-palam, première partie du chapitre 4.5 ! (C'est 4.5 car j'avais fait mon compte-rendu de l'étape 4 à la fin de la Forêt d'Empoigne, sauf que j'ai dû déjà diviser par deux pour avoir à peu près la même longueur de chapitre, si ça vous intriguait.) - Spoiler:
« Ah ! Dommage ! Mon collègue a déjà emmené le crâne ! »
Ludwig s’enfonçait pas à pas dans les méandres de la Forêt d’Empoigne, ayant bifurqué du sentier pour trouver les ombres bleues de la Team Plasma. Le sbire restait les deux genoux au sol, comme en prière, enlaçant avec une dérangeante insistance le Chacripan, miaulant paisiblement dans son étreinte ; subissant l’agression muette de Rouki, resté aux aguets, les quatre pattes abaissées comme des ressorts prêts à se tendre. Le dresseur glissa la main sous sa bandoulière avec un air distrait - c’est la vie - et la dépassa dans les herbes hautes, le Ponchien lui parant tous les côtés.
La mort de Tweak, son grand frère spirituel, lui avait donné un regain d’adrénaline pour combattre la Team Plasma, contre laquelle, en temps normal, il n’aurait jamais osé se mettre en avant. Ludwig avait laissé faire, les deux pans de sa mémoire partagés entre l’oubli et le souvenir, ayant suivi machinalement les ombres bleues. Ils avaient croisé du regard Artie, resté sur le sentier - pour assurer que les sbires ne monteraient pas sur le Pont Sagiciel, avait-il dit ; même s’il ne ferait en vérité que cristalliser sur ses papiers la nature, dans un autre élan d’inspiration. Si les voleurs étaient condamnés à l’échec, au moins quelqu’un trouvait-il son compte dans cette mésaventure.
Ludwig glissa malencontreusement sur un tronc incliné. Craquement sourd du bois vide sous lui. Rouki aboya pour l’appeler de sa hauteur ; et le sbire, surpris par ce confus de bruits, se retourna, serrant un peu plus le fragile crâne dans le bas de sa tenue.
« ... Ce n’est qu’un môme. C’est toi, qui a mis en échec mes camarades ? »
« Ca n’a plus d’importance. »
Les têtes se tournèrent vers la nouvelle voix, et la figure inconnue qui sortait du feuillage. Un vieillard, dans sa robe d’une manufacture complexe de couleurs, la figure fermée, surmontée d’un large chapeau d’équilibriste. Il avançait avec des pas tremblants mais assurés, suivi par les plus familiers sursauts de pieds du champion Artie.
« Voilà qui mon regard a trouvé à leur place ! Un homme important, à n’en point douter. Êtes-vous ici pour vos sbires que nous avons défaits ? »
Nous, moi, c’est-à-dire le garçon, qui se relevait en dégageant la crasse de son uniforme du revers de la main. Le Ponchien resta sur son monticule sans réel moyen d’évasion, se contentant de ponctuer le dialogue d’aboiements réguliers, d’appels à l’inconnu. La moustache naissante du vieillard se souleva avec arrogance.
« D’après les résultats de nos recherches, ce n’est point le Pokémon légendaire que nous recherchâmes. Nous fûmes trompés par sa forme. Néanmoins ... » Le sbire glissa une main à sa ceinture, l’autre tenant le crâne hors de portée des regards. « Nous ne pourrions pas permettre à quiconque de perturber nos plans. Nous allons faire en sorte que de telles interférences ... » Un fin laser rouge traça sa ligne dans l’air. « ... Ne puissent se produire. »
Le Mascaïman surgit de sa Poké Ball, les mandibules grandes ouvertes, la langue claquant avec une menace non dite. Ludwig eut à peine le temps d’écarter son épaule du passage de l’éclair de sortie ; le Pokémon crocodile atterrit sans peine sur la surface verticale du monticule, glissant dessus avec aisance. Rouki se remit au bord de sa hauteur, son dresseur l’appelant de la main sous des regards entendus ; essaya de charger par le bas, mais ne vit pas la traître silhouette, et se rattrapa maladroitement sur ses pattes avant dans un craquement indiscret. Protestation sonore.
« Mascaïman ! Jet de Sable ! »
Le Pokémon agrippa de la patte un pan entier du monticule, qui s’effondra dans un fin rideau. Nuée d’éternuements et d’yeux masqués du bras. Le Ponchien recula, secoua la tête en dégageant la pellicule de poussière qui s’accrochait à son poil. Le Mascaïman retomba au sol, projetant violemment son cocon de sable. Rouki roula en arrière en couinant, prisonnier de cet étau de terre. Ludwig se retourna un instant, sans rien voir, sinon une ombre qui se dédoublait. Le sbire n’y vit que du feu.
« Bien ! Maintenant, Morsure ! »
Le crocodile courut en avant en dispersant la poussière suspendue dans l’air, les mâchoires encore fermées dans une dynamique presque parfaite. Le dresseur lança son bras en avant. Mascaïman ouvrit les mandibules dans un grondement prédateur ... Et les referma aussi sec quand il rencontra le baiser du Couverdure, le mordant à pleines dents.
« Que ... » Le Pokémon retomba en couinant, essayant vainement de saisir des pattes le sommet de son nez plat où brillaient encore les perforations de l’insecte. Le Couverdure se laissa descendre en parachute sur ses deux courtes pattes, s’enveloppant dans sa cape de feuilles avec une certaine prétention. Ludwig serra le poing avec l’énergie du retour de forces. Rouki, encore couché dans son cocon, regarda en arrière avec une grimace rassurée, pour voir Oskar pendue à sa branche, les yeux découverts et un éclat de malice dans ces boutons noirs.
*** (Ah ! Des insectes ! Ne me piquez pas, ne me piquez pas ! Ah !)
Oskar, oubliant totalement les pellicules de soleil sous les arbres, était immédiatement reparti voler dans les méandres du bois, trouvant enfin son confort dans les branchages envahis par les Venipatte pendus. Les autres le suivirent un instant du regard, puis se lassèrent ; seul Truffles resta en arrière pour guetter le retour de son ombre, en aîné de l’équipe. Le Chovsourir accrocha son nez à l’écorce et laissa retomber ses ailes, prêt à profiter de sa journée de sommeil loin des mains indiscrètes du dresseur dont il n’avait jamais entendu le nom ...
Quand un plumeau vint lui frapper le corps, le dégageant de sa position avec des éternuements nerveux. Quoi donc ? Des insectes, des puces, de la poussière folle ? Posé sur sa branche, et lové dans le collier de jeunes feuilles sujet de son agression, le Larveyette le regarda avec un mélange de curiosité et d’agacement naissant. Le Pokémon de l’Orée, couvert de saleté et de poils morts, avait tiré le ver couturier de son ouvrage.
(Vous me dérangez.)
(Ah ... Ah ?)
(L’hiver arrive, et je suis presqu’adulte. Mon habit) - il remua son squelette - (ne sera plus à ma taille. Je dois vite me coudre une cape. Mais vous me dérangez. Vous êtes trop sale.)
(Pardon ! Pardon !) Oskar ne s’en était pas vraiment aperçu, si ce n’était les larges brûlures laissées par le soleil qu’il s’était imaginé ; il fourra son nez dans sa fourrure pour constater et, irrité par le poil humide, éternua à nouveau, basculant dans l’air. Le Larveyette replia la tête dans son collier, laissant le nuage de poussière lui passer au-dessus de la tête et soupira avant de retourner à son ouvrage, un patchwork de feuilles vertes, rousses, blanches ; mais le Pokémon de l’Orée se glissa sous la branche dans la panique, emportant un pan de sa cape.
(Ah ! Où est mon dresseur ? J’ai perdu mon dresseur ! Je suis perdu !)
L’habit retomba dans les herbes, laissant le ver couturier imaginer le désastre : des poils morts, des aiguilles, le suintement du Chovsourir qui lui tournait autour à la recherche d’un fantôme. Il n’allait jamais être prêt pour l’hiver ; et un Couverdure dénudé ne survivrait pas sous les vents du Nord ... Oskar s’arrêta net dans son envol, les ailes entravées dans une toile trempée, et resta pendu dans la Sécrétion du Larveyette sous la branche comme un vulgaire paquet.
(Toi.)
Le Chovsourir se débattit véhément quand le ver couturier glissa le long des fils, le nez froncé de telle sorte que ses deux dents apparentes se touchaient avec une tentative d’air méchant ; une aile dans l’air, l’autre s’embourbant dans la toile humide.
(Je ne sais rien, je ne sais rien !)
(Qui est ton dresseur ?)
Oskar arrêta de s’agiter, ce qui était un progrès. Les poils lui couvrant les yeux frémirent sous l’articulation de deux sourcils étonnés. Son dresseur ne lui évoquait qu’un confus bleu et brun, sans nom et sans voix ; mais son esprit lui envoyait cette impulsion, le laissant savoir sans y penser qu’il en avait un. Son aile se tournait ici et là pour montrer les ombres dans les sapins.
(Il doit être là, quelque part par là ... Ou là ... Oui, là ! Là !)
Le Larveyette remonta le regard dans la direction voulue. Un garçon écartait d’une main distraite les branches en sortant du sentier. Un autre Pokémon de l’Orée le suivait à hauteur du genou, visiblement plus alerte ; semblant presque le pousser tant ce dresseur trouvé au hasard semblait égaré - comme s’il essayait de se souvenir à chaque pas le sens dans lequel allait son corps. Le couple sentait l’eau parfumée, le café, la sciure ; ils exhibaient de la toile bleu marine et du poil blond. Ces odeurs, ces couleurs exotiques pour le ver couturier le faisaient frémir de plaisir - si ce n’était pas pour le pépiement d’Oskar, il en aurait lâché sa toile.
(Il est beau.)
(Ah-ah ? ...)
Ca paraissait honnête, pour un Chovsourir presqu’aveugle.
(Je pourrais m’en servir pour mon prochain habit.)
(Ah, dé-déjà ... ?)
Le Larveyette remonta tranquillement les fils entre ses pattes, gérant les spasmes réguliers du nerveux Pokémon de l’Orée, deux pupilles brillantes regardant distraitement les lumières du crépuscule au sortir du bois. Tiens, l’illuminé en tenue rayée était revenu sur le chemin. Belle harmonie de vert et de roux, mais trop commun pour l’original ver couturier. Le nez d’Oskar vint renifler le bas de la branche.
(Certes, je devrais d’abord finir mon habit d’hiver. Et tu vas m’aider. Après cela ...)
Et donc, le Pokémon de la Forêt d'Empoigne est un Larveyette. |
| | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 5 Aoû 2013 - 10:43 | |
| Le larveyette fait psychopathe sur les bords quand même... On croirait presque qu'il irait tuer Ludwig pour finir son habit d'hiver ! xD (J'arrive à imaginer le larveyette que comme réincarnation de Ed Gein en fait... ^^') |
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 5 Aoû 2013 - 11:21 | |
| j'avais tout faux alors hum... je n'ai jamais eu de larveyette... il est bien? Ni vue, ni connue - Magnifique avatar par El Grande Maestro Phiphi ~:
|
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Lun 5 Aoû 2013 - 11:37 | |
| Dogsmaniac > C'était un peu l'idée. Ca m'amusait énormément d'avoir attrapé un Larveyette Hardi ... Sly > Comme tous les premiers stades des Pokémon Insecte, il est très fragile, mais une fois évolué, c'est une tuerie (je trouve). Après, il faut quand même faire attention à sa faiblesse Insecte, ça m'a fait quelques frayeurs quand je l'ai entraîné avant qu'il n'évolue en Couverdure. |
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mar 6 Aoû 2013 - 9:25 | |
| Et la fin de l'étape 4.5 ! Bonne lecture ! - Spoiler:
Le Mascaïman grogna, se tortilla en frottant son nez endolori sur le tapis de mousse. Le Couverdure le dédaigna du regard, cachant ses yeux déviants dans sa capuche d’hiver bien finie, semblant attendre de nouvelles instructions de la part de son dresseur improvisé ; Ludwig resta le pouce serré contre l’index, pris au dépourvu par un Pokémon dont il ne connaissait rien. La débâcle vocale dans le couvert le ramena à la raison. « Réutilise l’attaque Piqûre ! » « Redresse-toi ! » Le crocodile se remit sur ses pattes, le museau froncé, la marque du baiser de l’insecte bien apparente dans le débris d’écailles. Le dresseur resta interdit, le regard concentré sur sa main fermée - visualisant l’attaque du Couverdure, les deux crocs mobiles se plantant comme un dard ; mais comment l’expliquer sans voix ? Son Pokémon de circonstances rabaissa sa cape avec patience, n’exposant que son côté à un Mascaïman passablement énervé. Il plaqua une paume mi-ouverte sur sa bouche. « Bien ! Maintenant, Jet de Sable ! » Bon, quand il faut y aller ... « Allez ! » Seul le sage, derrière ses paupières presque closes, observait encore Ludwig, une pointe d’intérêt perçant dans le frottement de sa moustache. Il ne comprenait pas l’obsession soudaine du Roi pour lui. Le garçon semblait rasséréné, d’un seul coup, prétendant envoyer un baiser à son Pokémon du bout des doigts. Mignon. Mais, par sa longue expérience, il lui était improbable qu’il ne tourne pas comme tous les autres dresseurs, des œillères d’esprit entre eux et leurs compagnons infortunés. C’était inéluctable. « Et maintenant, Morsure ! » Le Couverdure s’enroula dans sa cape, présentant son dos à l’attaque du Mascaïman. Un nouveau nuage de poussière repoussa les regards des hommes. Trois ombres se glissèrent dans le sable. Les yeux du crocodile clignèrent un instant, ne distinguèrent encore que le corps tout rond de l’insecte. Il n’hésita pas un instant, se précipitant à nouveau avec la mâchoire grande ouverte, la langue claquant sur le palais ... Et rentra droit dans l’habit inhabité. La Piqûre que le Pokémon couturier avait préparée sous lui le saisit à la queue, partant dans son sillage. Bruit de branches cassées, nouveau couinement de surprise et de douleur. Un instant de silence, chacun attendant de voir l’autre se courber. Le Mascaïman essaya de se relever en secouant son membre endolori, retomba sur le côté ; et le sbire de la Team Plasma le rejoignit sur le terrain avec des regards déviants sur le sage qui le scrutait encore. Artie vint taper l’épaule de Ludwig. « Bien joué. Belle œuvre, si je puis dire. » Le concerné se frotta la nuque avec un air embarrassé. Sur le côté, Rouki s’ébrouait en dégageant de légères brumes, encore maladroit sur ses pattes. Le Chovsourir, resté discret, se posa sur sa tête dans un équilibre précaire. L’attention du cercle était tournée vers le justicier Couverdure, qui rampait à présent aux pieds de son dresseur en se glissant dans sa cape comme dans une fragile feuille de verre, avec toutes ses attentions de couturier. ( Qui est-ce ?) ( Je ne sais pas. Je ne sais rien. Ne demande pas, ne demande pas !) Applaudissements. Le sage seul était resté dans le couvert, le sbire à présent rangé à ses côtés, le Mascaïman contre son épaule ; et le crâne, comme plus ordinaire, abandonné à leurs pieds. On voyait dans ses traits un mélange peu commun de frustration et d’interrogation mal dissimulée. « Je dois admettre que ce fût un combat riche en rebondissements. Félicitations. A vous, jeune dresseur. Et à vous, Artie, favori des Pokémon Insecte. » Le premier se mit en rempart du second d’un bras décidé. « Vous en savez beaucoup. » « Connais ton ennemi comme tu te connais, dit l’adage. Je ne voudrais point usurper mon nom de septième sage de la Team Plasma. » Il toussa ; et sous sa cape, on pouvait aisément le voir trembler sous cette impulsion inattendue. « Ghetis, le premier des Sept Sages, a promis la libération des Pokémon par sa seule voix ; mais ce ne sera point suffisant pour ébranler les esprits des dresseurs. Je concède néanmoins que les chances sont contre nous. Pour cette fois, nous nous retirons. » Le sbire glissa hors de sa ceinture une petite boule mauve que le champion reconnut immédiatement. Ludwig recula, suivant le mouvement d’Artie. « Ecarte-toi ! » « Adieu. » La Boule Fumée éclata au sol, dispersant un large nuage pourpre dans la forêt. Grimaces agressées, vague de toux dégoûtées. Les deux membres de la Team Plasma en avaient profité pour disparaître de leur vue. Le champion se frotta un œil du côté de la main et se pencha à la hauteur de Ludwig. Le garçon cligna plusieurs fois des yeux pour dissiper le brouillard qui les couvrait et lui jeta un regard humide, comme pour lui faire savoir qu’il allait bien. Mis à part une légère irritation qui persisterait ; Artie ne connaissait que trop bien l’effet des gaz colorés, censés renforcer les pouvoirs des Pokémon Poison comme son Venipatte. Le Couverdure glissa dans l’herbe, frottant la part de son visage qui portait encore un nez il y a quelques heures avec les deux manches de son habit. Le champion s’agenouilla en posant la main sur lui, le grattant entre les deux antennes. « Quel curieux - et capricieux ! - Pokémon. On dirait qu’il est venu à toi de son propre chef. » Comme pour approuver, l’insecte sembla se lever pour chercher ses doigts avec un petit sifflement. Ludwig se remit à son côté ; Rouki resté entre ses jambes avec des mouvements d’oreille concernés, et Oskar pendu à son menton tel un bouc bleu, ronflant paisiblement. Le Couverdure resta le regard vissé dans les arbres à la parure rousse. « Que dirais-tu de l’appeler Lysander ? Lysander était un chevalier et un amant d’exception, dont la loyauté envers sa belle a causé la perte. Je pense que cela lui conviendra parfaitement. » Ludwig hocha de la tête avec un sourire forcé - seules les conversations silencieuses entre les Pokémon s’en souviendront. *** « Le crâne du dragon ! » Comme Artie l’avait prévu, Aloé arrivait dans ses épais talons. Bianca et Tcheren suivaient derrière, l’une se prenant les pieds dans les obstacles que la championne laissait dans son sillage, l’autre se baissant prudemment pour éviter les branches nues. Mais sa furie se calma dès que Ludwig lui eut laissé l’objet en main, le scrutant d’un doigt précautionneux et d’un regard expert. « Il n’a pas l’air endommagé ... Oh, toi ! » Et l’exubérante archéologue l’enlaça d’un seul bras puissant, le Crâne élevé dans l’air de l’autre, qui suffisait à faire oublier au jeune dresseur le peu qu’il n’avait jamais su d’instinct - respirer. Lorsqu’elle le lâcha, après un rappel du regard d’Artie, il bascula en arrière dans un tas de feuilles mortes, la figure rouge. « Je suis désolée, j’ai vite tendance à m’emporter. » Au moins s’en rend-t-elle compte, pensa Tcheren en observant Bianca, qui s’énervait encore dans son coin à arracher les épines sauvages accrochées à ses collants, dans de grandes démonstrations muettes. « Mais je te dois énormément ! Alors je devrais te donner un petit cadeau en remerciement ... Tu as un Munna, n’est-ce pas ? » Aloé fouillait d’une main les poches pleines de son bleu-beige de travail. Ludwig se relevait à peine, hochant vaguement la tête, qu’il se sentait scruté par deux paires d’yeux masculins qui le fusillaient, lui soutenant de refuser un tel présent - l’une amusée, l’autre réprimandant. Mais déjà, l’archéologue brandit une pierre. « C’est une Pierre Lune. On raconte que c’est un véritable fragment lunaire que les Mélofée auraient ramené de leur lieu de naissance il y a des milliers d’années lorsqu’ils se sont établis à Kanto ... Oui, pardon, Artie. » Elle mit entre les mains du dresseur l’étrange caillou. Noir et mal taillé, qui semblait refléter les étoiles dans ce crépuscule couvert de la forêt. « Les Munna évoluent à son contact. Donc, quand ton Munna sera prêt ... » « Tu ... Tu en as de la chance, Ludwig ! » C’était Bianca, qui venait enfin d’extraire la dernière épine de son collant, et qui restait les mains collées sur ses genoux pour en cacher les trous. « J’aimerais bien trouver une Pierre Lune pour Moscou aussi ! » Aloé lui sourit. « Mon ami Bardane a trouvé celle-là au Mont Foré. Je le connais : je suis sûre qu’il en a gardé une pour lui ! » Artie s’éloigna de quelques pas, dans la lumière de la fin du chemin sinueux. « Voilà un tableau qui me ravit, mais je dois retourner à Volucité. Je vous attendrai à l’Arène ! Ce sera certainement une débauche de couleur ! » « A bientôt, Art-- » « Ludwig ! Attends ! » Mais déjà, le garçon avait disparu derrière le champion, comme s’il avait voulu le précéder à l’Arène. Bianca commençait déjà à les suivre, mais Tcheren l’arrêta d’une tape sévère. Aloé, interrompue dans ses brèves salutations, étouffa un rire. Ah, les jeunes ! « Oh ... Il est déjà parti ... » La benjamine se désola, encore une fois distancée par les garçons, doutant de plus en plus de ses qualités de dresseuse. Si ça n’avait pas été à cause de son père ... « Il ressemble déjà plus à Ludwig, » fit l’aîné avec un petit sourire fatigué. « Tu te souviens, Bianca ? » *** « Mais-euh ! » C’était une Bianca encore âgée de six ans, dans sa petite nuisette blanche et ses épaisses couettes blondes, qui pestait dans un murmure dans sa maison de Renouet, trébuchant dans la ligne téléphonique qu’elle emportait. Elle ne voulait pas réveiller ses parents, et encore moins son père. Derrière elle, le vieux Mastouffe de la famille - le poil court et couvert de puces, soufflant fort, sentant mauvais ; mais plein de bonne volonté - montait marche par marche, faisant grincer l’escalier à chacun de ses pas. Evidemment, leurs parents leur en avaient fait savoir le minimum. Ludwig et sa mère ne tarderaient pas à rentrer à Renouet, et Griselda de faire ces bonbons dans du papier glacé dont elle avait le secret. Mais les enfants, dans leur curiosité naturelle, étaient poussés à en savoir plus ; et finalement, le professeur Keteleeria leur avait avoué avec un sourire faux qui ne devait tromper qu’elle. Ils voulaient des nouvelles de leur ami, qui devait s’ennuyer, tout seul à l’hôpital. Mais le père de Bianca, qui préférait ne pas dire qu’il n’aimait pas voir sa fille unique avec des garçons, lui avait interdit d’appeler. Les parents de Tcheren étaient certes plus laxistes, mais c’était lui qui ne voulait pas leur poser des soucis avec un tel appel surtaxé à Volucité. Et comme tous les enfants, l’interdiction ne les rendaient que plus enhardis. C’est comme ça que Bianca se retrouvait à passer le téléphone de la maison à l’étage, en pleine nuit, se prenant les pieds dans le câble ; où Tcheren, terré dans ses draps, la lampe de chevet coincé entre les jambes, l’attendait avec la carte de l’hôpital. La benjamine se glissa sous la couette, et le boîtier tomba dans un cliquetis sourd. Le Mastouffe piailla. « Fais attention, Bianca ... » « Oui, oui ... » Le Pokémon circonspect ne vit qu’une main timide sortir de la draperie pour rattraper ce qui avait été perdu, bien loin de sa portée ; et attendri, le gros chien poussa le téléphone du museau, de sorte qu’elle put le prendre. Tcheren, armé du numéro de l’hôpital de Volucité, commença à taper les numéros sur la machine, tandis que Bianca cala maladroitement l’énorme combiné entre son oreille et son épaule. Deux bips, puis un déclic, et la voix lourde de la responsable de nuit les fit sursauter. « Hôpital régional d’Unys, bonsoir, en quoi puis-je vous aider ? » « Euh, bon-bonsoir ... On veut savoir, euh, comment Ludwig, il va ... » Le soupir retenu de l’opératrice au bout du fil allait avec le pincement de nez de Tcheren qui, d’un an leur aîné, semblait mieux comprendre les tenants d’une conversation téléphonique - spécialement avec une responsable de nuit qui sonnait épuisée et peu prête de s’occuper des plaisanteries de quelque gamine. Il lui prit le combiné des deux mains. « Ludwig Achromny. Sa maman, c’est Griselda Achromny. On voulait juste savoir ... » « Un instant, s’il-vous-plait. » A l’autre bout de la ligne, on entendait le coulissement d’un tiroir, le pli et le repli des papiers. Bianca fit sa meilleure moue, qui arracha un sourire passager au stoïque Tcheren. Le tiroir glissa de nouveau, et l’opératrice parut, au bruit, s’affaler sur son siège, lasse. « Voilà. Vous êtes encore là ? » « Oui, madame. » « J’ai le dossier sous les yeux. Je ne peux malheureusement pas rediriger l’appel vers sa chambre. » « Je sais qu’il est tard, mais on veut juste ... » La responsable, cette fois, ne chercha pas à garder son soupir. Plus que tard, c’était le milieu de la nuit, et aucun patient - sauf peut-être les insomniaques - n’aurait attendu un coup de fil à cette heure de la soirée - du matin ? A Renouet, Bianca se glissa légèrement près de son ami, posant son menton sur son épaule, pour entendre la conversation. « Je veux dire, je ne peux vraiment pas. Il est en ce moment-même dans une salle de repos du service psychiatrique et ... » Tcheren glissa une main nerveuse sur le combiné, laissant malgré tout l’opératrice entendre la benjamine. « Ca veut dire quoi, pys- psycha- ... » « Psychiatrique. C’est là où vont les vieux gens qui entendent des voix. » Réducteur, certes, mais Bianca s’en contenta, hochant la tête poliment, vaguement intriguée à présent. Pourquoi leur copain Ludwig serait au service pys- psycha- là où les gens qui entendaient de fausses voix allaient ? La responsable de nuit, elle, s’en agaça, perçant dans son ton pourtant professionnel. « Excusez-moi, mais vous avez quel âge ? » Tcheren replaça le combiné à son oreille. « J’ai sept ans, mais ... » « Ecoutez, » l’interrompit l’opératrice. « J’aimerais beaucoup vous rendre service, mais je ne peux pas faire passer d’appel au service psychiatrique. Je pense que vos parents seront mieux placés que vous pour se tenir au courant. » Les deux enfants s’échangèrent un regard plein de malaise, avant que Bianca ne glisse les pieds hors de la couverture. Le Mastouffe, comme conscient de la soudaine lourdeur de l’air, posa sa tête au bord du lit avec de grands yeux curieux. Tcheren reprit le téléphone de ses deux mains. « Est-ce que vous pourrez ... au moins dire qu’on a appelé ? » Au bout du fil, on jeta un coup d’œil indiscret à un dossier encore maigre. Un qu’elle aura l’occasion de revoir et de remplir plusieurs fois, pendant que Griselda Achromny s’escrimerait à laisser son fils - aux yeux de l’hôpital de Volucité, un Grignot sévère - redescendre à Renouet. Ce Ludwig n’était pas en état d’entendre quoi que ce soit, mais nul doute - c’est ce qui arrêta l’opératrice dans ses pensées - que ça lui aurait fait plaisir. Elle saisit un crayon et posa la mine sur la tranche jaunie. « D’accord. Je peux demander vos noms ? » « ... Tcheren ... et Bianca. » - Spoiler:
TrufflesNiveau à la fin de l’étape : 22 RoukiNiveau à la fin de l’étape : 23 BaviaNiveau à la fin de l’étape : 21 OskarNiveau à la fin de l’étape : 21 CT unique éventuellement apprise : Larcin LysanderNature : Hardi Zone de capture : Forêt d’Empoigne Niveau de rencontre : 14 Niveau à la fin de l’étape : 21 J’espérais bien tomber sur un Larveyette, ou un Chlorobule, pour compenser le Feuillajou que je n’ai pas récupéré. Une bonne nature, mais il manque de réelles attaques Plante ou Insecte efficaces pour l’utiliser seul ... Je dois préciser que je suis allé le chercher avant d’explorer la forêt de fond en comble, et donc avant d’aller combattre le Gamin qui a tué Tweak. C’est juste plus logique pour le scénario d’en parler maintenant.PC : VeniseRIP : TweakNiveau 5 - Niveau 19
|
| | | Slyaquali
Écrivain
Nature : Malin
Niveau : 23
Exp : 2288
| | | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| | | | Dogsmaniac
Dresseur
Nature : Solo
Niveau : 32
Exp : 273
Pas de badges gagnés
| Sujet: Re: [Blanc] En Noir et Rose Mar 6 Aoû 2013 - 13:24 | |
| Je sens que je vais adorer Lysandre. Un peu déprimant le flashback mais on sent la part compréhension/incompréhension : ils comprennent le problème mais ils ne comprennent pas les aboutissants. C'est très intéressant ! |
| | | Mimoze
Designer
Nature : Modeste
Niveau : 30
Exp : 1860
| | | |
| | | | | [Blanc] En Noir et Rose | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|